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TRACES DE LA GRANDE GUERRE À GENÈVE TRACES DE LA GRANDE GUERRE À GENÈVE
instrument de travail sur l’époque tourmentée de la guerre et la part des combattants
suisses volontaires ».
Ironie voulue ou non, la dernière adresse de la société se situe boulevard des
Tranchées…
Le monument de la rue Sénebier, vue d’ensemble et détail (mars 2009).
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Relations avec d’autres associations d’anciens volontaires
A l’origine la société semble très proche de la Société des engagés volontaires
suisses ou Société des volontaires de la Grande Guerre. On note pourtant très vite
des divergences et la nette volonté de se démarquer de cette « concurrence ».
L’une des modifications apportées aux statuts en avril 1922 vise l’article premier ;
tout un élément de phrase disparaît : « Elle (l’association) se propose [, d’accord
avec les autres associations poursuivant un but analogue, et en liaison avec la Société
des Volontaires suisses du front français]* 1° De soutenir… » [* partie biffée]
Dans son rapport pour 1926, le comité signale la dissolution de la Société des
Engagés Volontaires suisses, « dont les avatars trop connus nous dispensent de tout
commentaire sur sa brève existence ». Cette disparition semble avantager la Société
Junod, reconnue seule dépositaire des intérêts des volontaires par différents
interlocuteurs : Consulat de France, Croix-Rouge, Bureau central de bienfaisance.
Soucieux d’éviter toute équivoque, le comité met en garde, en janvier 1928 (rapport
de 1927), contre une « Association fraternelle des citoyens suisses engagés dans
l’armée française », laquelle a fait paraître des annonces et lancé une souscription.
L’année suivante, le comité se félicite que « la Société Junod a été officiellement
priée d’assister, comme représentant seule les Volontaires suisses, à la cérémonie
devant le Monument aux Morts du Consulat de France, à la Messe Commémorative
de Notre-Dame et comme telle officiellement invitée à participer au banquet du 10me
anniversaire de l’armistice organisé par les sociétés militaires françaises de Genève
».
Pour conclure
Au terme de ce bref survol, un constat s’impose : si l’histoire des volontaires est
connue dans ses (très) grandes lignes, elle est largement ignorée dans ses détails.
L’estimation de leur nombre ou de leurs pertes en est un bon exemple. Les chiffres
varient selon l’auteur ou le moment, ils paraissent sommaires et semblent surtout se
reproduire d’un ouvrage à l’autre. De même, la situation militaire des volontaires
dans l’armée suisse ou leur origine sociale restent dans l’ombre.
Si leur aventure n’est pas totalement oubliée, c’est sans doute grâce à la littérature et
plus particulièrement à Blaise Cendrars, dont l’œuvre reste éditée, lue et étudiée.
Ainsi son origine suisse et sa Main coupée sont bien connues. Mais tel l’arbre qui
masque la forêt, il ne doit pas fausser notre perception des autres volontaires qui
n’avaient pas son originalité, ni ses motivations intellectuelles. N’oublions pas non
plus que Cendrars fait partie de la toute première vague de volontaires, celle de
l’enthousiasme et de la guerre « courte et victorieuse ». Or des Suisses se sont
enrôlés tout au long du conflit ; leurs raisons ne pouvaient plus être celles des
engagés d’août 14.
Le chantier est donc ouvert et il serait regrettable que ces hommes ne bénéficient pas
du regain d’intérêt que connaît la « Grande Guerre » depuis plusieurs années.
Deux pistes semblent s’offrir aux chercheurs : les dossiers individuels pour autant
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