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L’“UNIVERSEL“ ET SES FUSÉES L’“UNIVERSEL“ ET SES FUSÉES<br />
Cheval transportant des munitions, Mounted Rocket Corps; illustration in<br />
CONGREVE, Details of the Rocket System<br />
de fuséens, qui fut intégré dans l’armée en 1814, procédant à l’inverse des Suisses<br />
qui, plus tard, ne possédant pas l’arme, créèrent toutefois un corps de fuséens.<br />
D’autres pays allaient suivre peu après : l’Autriche, qui sous les ordres du général<br />
von Augustin développa un modèle remarquable, la France, la Pologne, la Grèce,<br />
etc. Au milieu du XIXe siècle, la plupart des pays européens possédaient quelques<br />
batteries. Les fusées seront utilisées dans différents conflits, guerre russo-turque de<br />
1828-1829, guerre de Crimée, guerre americano-mexicaine (1846-1848) (1853-<br />
1856), guerre franco-sardo-autrichienne (1859), guerre austro-prussiennes (1866) et,<br />
surtout, dans les guerres coloniales, lors de l’intervention autrichienne au Maroc<br />
(1825), dans les expéditions contre les Kabyles (à partir de 1835), en Chine en 1858,<br />
Mise en place d’une batterie de fusées ; illustration in CONGREVE, Details of<br />
the Rocket System<br />
6 Le Brécaillon<br />
en Abyssinie en 1868, eu Transvaal en 1881, en Afrique orientale en 1895, etc. Cet<br />
emploi systématique outre-mer s’explique par le fait que la fusée et son chevalet sont<br />
d’un poids réduit et d’un transport aisé par bateau ou par cheval et mulet, tout en<br />
produisant de bons résultats en terrain coupé face à des combattants peu aguerris.<br />
Toutefois l’apparition du canon rayé, le remplacement du bronze par l’acier, la<br />
puissance, la portée et la précision toujours plus grande des pièces allaient sonner le<br />
glas de l’artillerie fuséenne qui ne ressuscitera que durant la Deuxième Guerre<br />
mondiale pour prendre, par la suite, une ampleur inégalée.<br />
Technologie de la fusée<br />
Quel était le mode de construction de ces fusées du XIXe siècle ? A l’origine, elles<br />
se composaient d’un cylindre - le<br />
cartouche - de carton ou de papier fort<br />
qui, fermé à l’une de ses extrémités, était<br />
« étranglé » à l’autre afin de permettre<br />
l’échappement des gaz propulsifs. Au<br />
début du XIXe siècle, on remplacera le<br />
carton par la tôle de fer ou de laiton et<br />
l’on prolongea la cartouche par un<br />
« pot » contenant, par opposition à la<br />
charge propulsive, la charge offensive<br />
(système Schuhmacher). Mais on n’avait<br />
pas tardé à s’apercevoir qu’il ne suffisait<br />
pas de « bourrer » le cylindre<br />
(Composition moyenne : 64% de<br />
salpêtre ; 12% de soufre, 24% de<br />
charbon) avec la plus grande quantité<br />
possible de matière fusante pour que sa<br />
vitesse de départ, et par là sa portée,<br />
augmentent. Car si l’on veut vraiment<br />
obtenir une poussée maximale, il faut<br />
provoquer une émission de gaz régulière<br />
et aussi grande que possible dans un<br />
temps donné. On parvient à ce résultat<br />
grâce à l’évidement tronconique et axial<br />
de la composition fusante. Toutefois, la<br />
dimension à donner à cet évidement<br />
exigeait du doigté. S’il était trop<br />
important, la fusée prenait une vitesse de<br />
départ trop considérable et la<br />
composition fusante se consumait trop<br />
Le Brécaillon<br />
Chevalet utilisé pour les fusées de 50<br />
mm, modèle réduit ; époque de la<br />
guerre de Crimée (Tiré de Paul<br />
WILLIG, L’armée de Napoléon III,<br />
collections du <strong>Musée</strong> de l’Armée, Ed.<br />
Société des Amis du <strong>Musée</strong> de<br />
l’Armée, 1983)<br />
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