22.09.2013 Views

Téléchargez - Musée Militaire Genevois

Téléchargez - Musée Militaire Genevois

Téléchargez - Musée Militaire Genevois

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

TRACES DE LA GRANDE GUERRE À GENÈVE TRACES DE LA GRANDE GUERRE À GENÈVE<br />

Grande Guerre.<br />

Cette dernière, qui ne réunit que des légionnaires, aurait été fondée en février 1925.<br />

Cette date est selon toute vraisemblance erronée puisque cette société se manifeste<br />

dès l’été 1920 32 en invitant le Conseil d’Etat à la manifestation des 17 et 18 juillet<br />

(cf. supra).<br />

Quoi qu’il en soit, son activité semble fortement limitée par le manque de moyens.<br />

Elle a dû cesser de verser un viatique aux volontaires de retour en Suisse. «<br />

Cependant, la société continue à fournir gratuitement aux légionnaires de retour à<br />

Genève quatre repas qui viennent s’ajouter aux trois repas fournis gratuitement aussi<br />

par le tenancier du local de la Société : M. Henri Rochat, 19, rue des Pâquis ».<br />

Présidée par P. Rochat, cette société réunirait une centaine de membres. 33<br />

En novembre 2008, une médaille relative aux volontaires suisses a été mise en<br />

vente sur un site d’enchères bien connu. Cette médaille a atteint le prix<br />

remarquable de 461 €…<br />

Les photos publiées sur ce site permettent de la décrire à défaut de la montrer.<br />

Elle présente à l’avers un buste de femme (la République ou l’Helvétie…), la tête de<br />

profil, coiffée du casque Adrian lequel est entouré de rameaux de lauriers ; ses<br />

épaules sont recouvertes semble-t-il d’une capote militaire. Une croix fédérale est<br />

située à gauche (à la droite du personnage) ; on aperçoit à droite (au-dessus de<br />

l’épaule gauche de la figure), dans le fond, les sommets de plusieurs montagnes. On<br />

lit au revers l’inscription suivante : « Société des volontaires suisses 1914-1918 et<br />

anciens légionnaires – au service de la France ». Un cartouche est placé vers le haut<br />

de cette face, où est gravé le nom du récipiendaire (ici « M. Grosselin »).<br />

La médaille est signée « G. Prud’homme ». Georges Henri Prud’homme (1873-<br />

1947) est un sculpteur et graveur de médailles français.<br />

Le ruban est divisé en trois bandes, rouge-blanc-rouge.<br />

L’inscription marque bien la « mixité » initiale de cette société qui accueille non<br />

seulement des volontaires de guerre, mais aussi les anciens légionnaires. Ceci<br />

explique qu’elle existe encore de nos jours, sous l’appellation « Amicale des anciens<br />

légionnaires de Genève ». 34<br />

La Société Capitaine Edouard Junod<br />

La Bibliothèque de Genève, anciennement Bibliothèque publique et universitaire,<br />

conserve sous la cote Gf 2301 un petit fonds relatif à la Société Capitaine Edouard<br />

Junod. L’essentiel de ce fonds est constitué par les rapports du comité (1919/1920 à<br />

1934). Mais il contient quelques autres pièces intéressantes : statuts, liste des<br />

membres (juillet 1921), appel avec bulletin d’adhésion. Le présent chapitre se base<br />

essentiellement sur cette documentation.<br />

Il convient, avant de se pencher sur la société, de donner quelques précisions sur<br />

Edouard Junod. Cette forte personnalité mériterait une étude particulière, qu’il n’est<br />

pas question de faire ici. Le lecteur intéressé peut toujours se référer à l’ouvrage de<br />

1918, préfacé par Paul Seippel 25 .<br />

Né à Plainpalais le 3 février 1875, Edouard-Jacob Junod est le fils d’un professeur<br />

74 Le Brécaillon<br />

au collège (d’un architecte selon une autre source). Il passe sa jeunesse et poursuit<br />

ses études à Genève. A l’armée, il atteint le grade de lieutenant en 1895 et est<br />

incorporé dans le bataillon 13. A 22 ans, il se porte volontaire aux côtés des Grecs<br />

pour combattre les Turcs, mais cette aventure n’est pas concluante et reste sans<br />

lendemain. Par contre il entame en 1898 ce qui sera sa vraie carrière militaire, en<br />

rejoignant la Légion étrangère. Il est promu capitaine en septembre 1912, La liste des<br />

campagnes et « affaires » auxquelles il a participé figure dans le livre de 1918 :<br />

Algérie, mais aussi Madagascar et Maroc. De mars 1912 à juin 1914, il est au Tonkin<br />

(il y reçoit la Légion d’honneur). En juillet, il est à Genève où il assiste aux fêtes du<br />

Centenaire. Lorsque la guerre éclate, il cherche à réintégrer les rangs de l’armée<br />

suisse : « On lui répondit que les cadres étaient complets. Ce fut la plus cruelle<br />

Le monument américain du cimetière de Souain. L’expéditeur de cette carte a inscrit<br />

sur la photo « sur cette terre je me suis battu le 25 septembre 1915 ».<br />

déception de la vie de Junod ». 35<br />

Edouard Junod tombe le 28 septembre 1915, lors de l’assaut de la butte de Souain,<br />

en Champagne. « Quelques heures plus tard, comme il cherchait, en avant de sa<br />

compagnie, un passage dans un bois, au travers d’un lacet de fils de fer, il tomba,<br />

criblé de balles par des mitrailleuses allemandes ». 36<br />

Neuf ans plus tard, « l’humble petite croix de bois plantée sur sa tombe » est<br />

ramenée à Genève et placée sur la tombe de sa sœur Marie dans le cimetière de<br />

Saint-Georges. Sa dépouille est elle transférée dans le cimetière de Souain-Perthes-<br />

Lès-Hurlus.<br />

Le Brécaillon<br />

75

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!