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12 neral Motors) comme dans le reste de la France (Phillips, Continental, Goodyear, Ford, Heuliez, Molex…). Le but de toutes ces entreprises est de produire pour s’enrichir le plus vite possible et non pour répondre aux besoins de la population. Tous les moyens sont mis en œuvre pour accroître cet enrichissement : augmentation de productivité à outrance, allègements des charges patronales, gel des salaires, etc. La seule solution des patrons est de restructurer, fermer les usines et jeter à la rue des milliers de travailleurs. Dans toutes ces entreprises menacées de fermeture ou déjà fermées, nos camarades travaillent d’arrache-pied pour organiser des luttes, mais elles restent dispersées et n’empêchent ni les pertes d’emplois, ni les fermetures de site. Une poignée de délégués, même accompagnée par les salariés, n’a pas la force suffi sante pour faire reculer ces rouleaux compresseurs que sont les grandes multinationales françaises et étrangères. Nous avons pu constater, en discutant avec d’autres camarades d’entreprises en diffi culté, que nos patrons utilisaient les mêmes méthodes pour parvenir à leurs fi ns, à savoir la division. C’est pourquoi il faut une réponse collective des travailleurs de tous les secteurs menacés. Au lieu de lutter chacun de son côté, c’est tous ensemble qu’il faudrait lutter, d’où le besoin d’une coordination pour organiser une résistance collective. Tous ensemble, les travailleurs se sentiront, en effet, plus forts et pourront continuer, alors que s’ils restent seuls, ils risquent de s’essouffl er et de se contenter de ce qu’ils pourront arracher, en l’occurrence un « chèque à la valise ». Il me semble que les structures de la CGT (UD, UL, fédérations) devraient mettre en place les moyens d’impulser un mou- vement d’ensemble durable et fort pour faire reculer le patronat. Elles devraient pouvoir rassembler les délégués et les salariés des entreprises menacées pour défendre leurs emplois. Si nous faisons masse, nous serons plus impressionnants et aurons plus de force pour garder les emplois partout dans nos entreprises. Ainsi, nous arriverons à imposer l’interdiction des licenciements, puis à maintenir et développer l’emploi industriel. Comme le disait notre camarade d’IG-Metall : « prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Pascal MOREL, Renault Cléon Je pense que le rassemblement syndical est un frein pour la CGT car les autres syndicats sont, pour prendre ce seul exemple, favorables à l’allongement de la durée de cotisation et au recul de l’âge de la retraite. Nous sommes pour l’unité des salariés mais nous pensons que la CGT doit commencer par agir seule, en demandant par exemple une augmentation générale des salaires de 300 euros nets par mois. Nous devons mener des luttes offensives et non seulement défensives. C’est pourquoi nous devrons ressortir de cette réunion avec des propositions, un calendrier, pour mobiliser les salariés de la Métallurgie, ainsi que ceux des autres entreprises publiques et privées qui sont soumis aux mêmes attaques. Nous devons également organiser quelque chose au niveau européen, puisque la logique des patrons est partout la même. Je pense enfi n que nous devrions avoir un droit de regard sur les aides versées aux constructeurs par l’Etat et poser la question de la renationalisation de Renault, voire des autres acteurs de l’automobile. Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la Fédération des travailleurs de la Métallurgie Je crois que nous devons faire attention à certain de nos propos, sur la nécessité de « produire français » notamment. Je souhaite en effet que tous les salariés du Monde aient du travail et je crois que nous n’avancerons que si tous les peuples de notre planète sont solidaires. S’il faut garder des activités en France, il en faut donc aussi en Turquie, au Maghreb ou ailleurs. Notre combat commun, c’est l’amélioration des acquis sociaux de tous les salariés dans le monde. Nous sommes tous d’accord pour dire que la mobilisation ne suffi t pas, que nous devons être plus nombreux dans la rue, etc., mais comment faire pour y arriver ? L’année dernière, sous l’effet de la crise, les mobilisations avaient été fortes, mais elles étaient restées défensives. Or depuis le début de l’année, on a observé partout des grèves pour l’augmentation des salaires, pour le développement de l’emploi, etc., qui ont parfois abouti à des victoires, comme à la SBFM, et que nous devons mettre en avant. Nous devons entretenir la dynamique actuelle grâce à des temps forts, sans attendre le 1er mai, et c’est notamment pour cela que nous avons proposé la date du 20 avril. Je soulignerai également trois éléments. Nous sommes favorables à des mobilisations d’ampleur générale, mais cela est plus facile à dire qu’à faire. Nous devons donc y travailler. Deuxièmement, nous démontrons chaque jour que ce n’est pas en baissant les salaires, mais au contraire en développant le pouvoir d’achat, que l’on relancera la consommation, et donc l’emploi comme la présentation du GERPISA l’a démontré. Nous devons donc en convaincre tous les salariés. Enfi n, nous commençons à voir apparaître des actions communes entre syndicats de donneurs d’ordres et syndicats de soustraitants et je crois que nous devrions les développer en discutant davantage entre nous. Nous devons absolument développer les coopérations entre nous, étayer nos arguments, et ne pas biaiser certains débats. La Fédération est pour sa part très claire, sur les questions salariales notamment. Nous voulons en effet que la grille salariale démarre à 1 600 euros bruts, ce qui représenterait une augmentation de plus de 300 euros par rapport à aux conventions collectives actuelles de la Métallurgie. Cyril KELLER, DSC Faurécia Je crois que la CGT ne doit pas avoir peur de partir seule au combat, comme
au Mondial de l’Automobile ou en octobre dernier, où nous avons été loin d’être ridicules. Nous devons continuer et lorsque les salariés seront à nos côtés, les autres organisations syndicales seront bien obligées de suivre. Je souhaitais évoquer un autre problème. Nous sommes tous confrontés, lors de PSE, non seulement à la direction et aux autres organisations syndicales, mais aussi à des salariés qui veulent juste partir « en prenant un chèque ». Je pense donc que la Fédération devrait faire quelque chose afi n d’aider ses adhérents à gérer ce problème. Organiser une nouvelle action à l’occasion du prochain Mondial de l’Automobile me semble être une bonne initiative car la précédente nous avait bien « reboostés ». Dans mon entreprise, nous demandons un salaire minimum de 1 600 euros bruts. Nous pensons en effet que notre patron serait prêt à accepter un salaire de 1 600 nets s’il était totalement exonéré de cotisations sociales. Or vu la situation des différentes caisses de la Sécurité Sociale, nous pensons qu’il faut lutter contre les exonérations de cotisations sociales. Je crois enfi n que nous devons vraiment travailler à des comités interentreprises car, comme le montre notre expérience dans le pays de Montbéliard, quand on croise les informations des syndicats des donneurs d’ordre et celles des syndicats des sous-traitants, les patrons se retrouvent souvent face à leurs mensonges. Sur ce point aussi, nous devons voir avec la Fédération comment y travailler. Jean-François TAMELLINI, syndicat FGTB (Belgique) Je vous remercie pour votre invitation car à chaque fois que nous venons ici, nous nous ressourçons. Il est toujours bon d’entendre que l’on peut revendiquer à la fois des augmentations de salaire et des emplois. Nous en sommes convaincus, mais nous devons maintenant en convaincre les travailleurs, en leur montrant que ce sont eux qui créent les richesses et qu’ils doivent en retirer leur dû. Je tenais par ailleurs à rappeler l’importance de la coopération internationale car nous sommes tous dans la même «galère». Les patrons tiennent le même discours partout, sur les coûts salariaux, la fl exibilité, la fi scalité, les cotisations sociales, etc. Nous avons donc intérêt à coopérer, pour mettre en place des stratégies communes. Nous partageons vos solutions mais il faut les défendre ensemble, au niveau européen. L’augmentation des salaires bruts est évidemment l’une de ces solutions pour préserver la Sécurité sociale, en France comme en Belgique. Nous défendons également la réduction collective du temps de travail, avec salaire identique et embauches compensatoires, qui est une autre forme de redistribution des richesses. Il ne faut pas non plus tomber dans le piège de la capitalisation pour le système de retraite et défendre le régime général. Nous pensons enfi n qu’il faudrait aller chercher l’argent là où il est, en taxant la spéculation. Pour notre organisation, la CGT est le seul syndicat français qui veut changer le système et nous sommes avec vous. 13
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