Assises auto - Féderation - La cgt
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pital. Aujourd’hui, les proportions sont<br />
inversées.<br />
• le travail ne paye plus le hors travail<br />
Historiquement, les entreprises cotisaient<br />
pour payer les périodes hors travail. Aujourd’hui,<br />
la fi scalité, c’est-à-dire nous<br />
tous, en fi nançons une lourde part.<br />
• la fi scalité aide le capital mais pas le<br />
travail<br />
<strong>La</strong> politique fi scale actuelle sert d’abord à<br />
abaisser le coût du travail, avec 65 milliards<br />
d’euros d’aides et d’exonérations<br />
diverses accordées aux entreprises et<br />
dont personne ne peut évaluer l’effi cacité.<br />
<strong>La</strong> question qui nous est posée est donc<br />
de payer et de reconnaître le travail à sa<br />
juste valeur, tant en termes de qualifi cations<br />
que de salaire ou de déroulement de<br />
carrière.<br />
Sur la question des salaires, je précise<br />
que si le Medef serait d’accord pour nous<br />
payer au minimum 1 600 euros nets, il<br />
ne serait en revanche pas d’accord pour<br />
nous payer 2 382 euros bruts. Il s’agit là<br />
d’un enjeu de société sur lequel nous devons<br />
revenir car il fait actuellement l’objet<br />
d’une véritable offensive du patronat et de<br />
la Droite. Nous devrons donc faire attention<br />
au choix de nos slogans.<br />
Nous avons également besoin de passer<br />
à l’offensive et de lancer une campagne<br />
<strong>auto</strong>ur du triptyque salaire/emploi/retraite<br />
car ces trois questions sont liées.<br />
Du nombre de salariés et du montant de<br />
leurs salaires dépendra en effet la résolution<br />
de la question des retraites. Nous<br />
avons donc tout intérêt à bien articuler ces<br />
trois repères revendicatifs. Nous devons<br />
également mieux les lier aux questions<br />
ayant trait à l’industrie, mieux prendre en<br />
compte la question du travail dans l’industrie<br />
et mieux appréhender des questions<br />
sociales et économiques telles que la<br />
place du travail, la création de valeur et<br />
sa répartition.<br />
<strong>La</strong> journée du 23 mars a été un succès. <strong>La</strong><br />
CGT a représenté la moitié des manifestants,<br />
mais ceux-ci étant essentiellement<br />
des militants et nous aurions sans doute<br />
pu mobiliser davantage si cette journée<br />
avait été préparée autrement. Nous avons<br />
en effet eu du mal, lors de la préparation<br />
de cette journée, à organiser des réunions<br />
de salariés, de syndiqués, d’UL et d’UD.<br />
D’ailleurs, très peu de syndicats ont appelé<br />
à faire la grève.<br />
Sur la suite de notre action et les journées<br />
du 20 avril et du 1er mai, aucun membre<br />
de la CE confédérale n’est content du calendrier<br />
qui nous a été proposé.<br />
Nous aurions aimé faire autre chose, mais<br />
il fallait aussi tenir compte du rapport de<br />
force actuel. J’ajoute que si le caractère<br />
unitaire de ces journées a été maintenu,<br />
la question sera demain de construire les<br />
luttes avec les salariés dans toute leur diversité.<br />
Xavier RAYNAUD, Renault Le<br />
Mans<br />
Il me semble indispensable que les syndiqués<br />
soient associés à l’élaboration des<br />
revendications salariales, sous peine de<br />
leur sembler totalement déconnectés de<br />
la réalité. Que pouvons-nous faire par<br />
ailleurs pour renforcer leur mobilisation ?<br />
Nous pourrions faire un gros coup à l’occasion<br />
du prochain Salon de l’Automobile,<br />
mais il faudra le préparer longtemps à<br />
l’avance. J’ajouterai, pour en avoir parlé<br />
avec les syndiqués de mon site, que<br />
ceux-ci attendent de la CGT qu’elle leur<br />
propose un plan d’action sur l’emploi, la<br />
retraite et les qualifi cations.<br />
Françoise LAFAYE, Animation<br />
CHSCT Ile-de-France<br />
Comme nous l’avons entendu depuis ce<br />
matin, les conditions de travail portent<br />
gravement atteinte à la santé des salariés.<br />
Comment cette question est-elle prise en<br />
compte par nos militants ? <strong>La</strong> Fédération<br />
de la Métallurgie a signé en novembre<br />
dernier un contrat d’action avec l’Agefi ph,<br />
l’agence chargée de collecter des fonds<br />
pour les travailleurs handicapés.<br />
Ce contrat permet de mieux sensibiliser<br />
et d’informer nos militants sur toutes les<br />
questions relatives à la santé au travail,<br />
notamment l’inaptitude. En Ile-de-France,<br />
depuis la mise en place de ce contrat,<br />
nous y avons sensibilisé plus de 3 500 militants<br />
dans 400 entreprises, grâce à plus<br />
de 150 journées d’étude.<br />
<strong>La</strong> question de la santé au travail fait<br />
pleinement partie de l’activité syndicale<br />
dans notre secteur d’activité. Nous avons<br />
un certain nombre d’outils à notre dis-<br />
position – instances représentatives du<br />
personnel (CHSCT, DP…), médecin du<br />
travail, consultation des délégués du personnel<br />
en cas d’inaptitude, négociations<br />
annuelles obligatoires – mais nous ne les<br />
utilisons pas toujours. Nous gérons aussi<br />
trois centres de rééducation professionnelle<br />
et sociale dans la région parisienne.<br />
Enfi n, nous avons mis en place en Ilede-France,<br />
voici quatre ans, un collectif<br />
CHSCT qui rassemble une trentaine de<br />
camarades et qui se montre très actif.<br />
Jean-Claude GIRARD, Delphi<br />
Diesel Systems, Blois<br />
1 600 bruts font 1 200 euros nets. Or qui<br />
peut vivre avec cela aujourd’hui ? Si nous<br />
sommes d’accord pour parler de rémunération<br />
brute, le chiffre de 1 600 euros ne<br />
nous semble donc pas suffi sant.<br />
Concernant les actions à venir, j’ai toujours<br />
en tête le slogan « syndiqué, acteur<br />
et décideur ». Aujourd’hui, j’ai l’impression<br />
que cela n’est plus le cas et que tout vient<br />
désormais d’en haut.<br />
Que va-t-il maintenant ressortir de ces<br />
assises ? Pour moi, nous devrions sortir<br />
de cette salle avec un véritable plan de<br />
travail pour l’ensemble des syndicats de<br />
notre fi lière, plan qui pourrait ensuite être<br />
soumis aux autres fédérations dans le but<br />
d’organiser des mouvements de grande<br />
ampleur. Cela me semble possible car les<br />
salariés de notre fi lière restent mobilisés<br />
mais il ne faudrait pas laisser leur mobilisation<br />
faiblir comme nous l’avons fait en<br />
2009.<br />
Je précise par ailleurs que si mon collègue<br />
a dit ce matin qu’il fallait « produire<br />
français », ce n’était pas par nationalisme,<br />
mais pour protester contre les délocalisations<br />
ordonnées par le patronat.<br />
Didier CAHARD, Renault Cléon<br />
Cela fait plus de deux ans que nos camarades<br />
réclament ces <strong>Assises</strong> de l’<strong>auto</strong>mobile<br />
et j’ai bien peur que nous n’en<br />
ressortions avec rien.<br />
<strong>La</strong> direction de la CGT me semble en effet<br />
en complet en décalage avec ce qui se<br />
passe sur le terrain. Il est donc temps de<br />
réagir ! Sur la question des retraites par<br />
exemple, la CGT ne doit pas discuter des<br />
propositions des autres mais défendre<br />
les siennes. Nous devons changer totalement<br />
de tactique, sous peine de perdre<br />
tous les acquis de l’année passée !<br />
Yannick BOUCHER, GKN Le<br />
Mans<br />
J’entends dire depuis ce matin que les patrons<br />
doivent créer des emplois. Pour ce<br />
faire, il existe selon moi un moyen simple<br />
: lancer des appels à la grève contre le<br />
recours aux heures supplémentaires.<br />
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