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Assises auto - Féderation - La cgt

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16<br />

Julien STEFANUS, Jtekt<br />

Le 20 janvier 2009, j’ai participé aux Etats<br />

généraux de l’Automobile, pendant lesquels<br />

Carlos Ghosn, qui nous annonçait<br />

une crise, a eu cette phrase : « le produit<br />

est indépassable ». Or, les ventes de<br />

voitures neuves ont progressé de 11%<br />

en 2009. Cette crise n’était donc que le<br />

résultat de la course à la compétitivité,<br />

qui vise à réaliser toujours plus de profi ts<br />

avec toujours moins de frais, en particulier<br />

salariaux.<br />

Pour moi, la vraie question est de savoir<br />

comment redonner confi ance aux salariés,<br />

avec quel mots et quels arguments.<br />

Certains d’entre eux ne comprennent en<br />

effet rien aux considérations techniques.<br />

Il faut donc en revenir aux fondamentaux<br />

de la CGT, à savoir les salaires, l’emploi et<br />

les conditions de travail.<br />

Comment s’opposer par ailleurs aux 50 000<br />

suppressions d’emplois annoncées pour<br />

l’année 2010 dans la fi lière <strong>auto</strong>mobile ?<br />

Comment obtenir enfi n des augmentations<br />

générales de salaires qui alimenteront les<br />

caisses de la Sécurité sociale ? <strong>La</strong> responsabilité<br />

de la CGT sera de mutualiser<br />

et de coordonner ses forces, sur la base<br />

de revendications précises et chiffrées<br />

(droit opposable à l’emploi, augmentation<br />

générale des salaires de 300 euros, défense<br />

des 35 heures, etc.), ce qui nous<br />

permettra de créer un climat revendicatif<br />

susceptible de nous sortir de notre isolement<br />

et de passer à l’offensive.<br />

Ludovic BOUVIER, Sevelnord<br />

Je souhaiterais revenir sur notre stratégie<br />

de lutte. Pour moi, ce n’est certainement<br />

pas en menant une stratégie de rassemblement<br />

syndical, comme nous le faisons<br />

depuis dix ans, que nous parviendrons<br />

à mettre tout le monde en ordre de ba-<br />

taille. Il est donc temps de faire notre mea<br />

culpa et d’en revenir à des revendications<br />

fermes. Nous ne pouvons tergiverser plus<br />

longtemps car des milliers d’emplois risquent<br />

encore d’être détruits cette année.<br />

J’appelle d’ailleurs la Fédération à « secouer<br />

» la Confédération. Il ne s’agit en<br />

effet pas seulement de rassembler toutes<br />

les organisations syndicales ; il faut commencer<br />

par nous rassembler au sein de la<br />

nôtre, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.<br />

Pour revenir par ailleurs sur la présentation<br />

de Fabien Gâche, je tiens à souligner<br />

que, dans mon entreprise, les militants<br />

sont aussi des ouvriers et pas des permanents,<br />

qui savent précisément ce qui se<br />

passe dans les ateliers. Il ne me semblerait<br />

donc pas juste de laisser penser que<br />

les syndicalistes ne savent pas toujours<br />

ce qui se passe dans leur entreprise.<br />

Malik BRAHIMI, PSA Vesoul<br />

Beaucoup d’emplois ont été supprimés<br />

l’an dernier au sein de notre groupe, avec<br />

de nombreux licenciements déguisés.<br />

Nous continuons donc à nous battre pour<br />

conserver nos sites et nos emplois.<br />

Concernant la syndicalisation, elle me<br />

semble très importante car on ne peut<br />

rien faire sans adhérent, d’autant plus que<br />

les statistiques montrent qu’un adhérent<br />

ramène en moyenne trois sympathisants.<br />

Or lorsque 10 % des salariés d’une entreprise<br />

sont adhérents à la CGT, le patron<br />

nous regarde autrement et accepte plus<br />

facilement les revendications de la CGT.<br />

A Vesoul par exemple, nous avons augmenté<br />

nos adhésions de 40 % en trois<br />

mois. Les salariés nous écoutent car<br />

nous sommes capables de leur expliquer<br />

ce qui se passe dans le monde du travail<br />

aujourd’hui.<br />

Nous avons également besoin de davantage<br />

de formateurs et je pense que la Fédération<br />

fera son possible pour que nous<br />

puisions mieux nous former dans tous les<br />

domaines.<br />

Un délégué des Fonderies du<br />

Poitou<br />

Durant ces dernières années, les Fonderies<br />

du Poitou ont changé plusieurs fois<br />

de mains, avant d’être reprises par le<br />

groupe Montupet, qui n’a rien de mieux<br />

à nous offrir que les précédents propriétaires.<br />

Combattre la démoralisation est<br />

donc devenu notre activité quotidienne,<br />

même si ce n’est pas la seule. On parle<br />

des succès de la SBFM et de la Fonderie<br />

de Cléon quant à leur réintégration chez<br />

Renault mais il faut se dire que Renault<br />

avait besoin de leur activité.<br />

Nous devons discuter sérieusement des<br />

propositions de la CGT pour l’avenir de<br />

notre industrie. Les voitures électriques,<br />

par exemple, ont certes plus d’avenir<br />

que les voitures à pédales, mais beaucoup<br />

de questions restent encore en<br />

suspens, comme la capacité d’alimentation<br />

du réseau électrique dans certaines<br />

régions (Bretagne, Provence-Alpes-Côted’Azur…).<br />

Aller sur le terrain de l’électricité,<br />

c’est aussi donner quitus aux patrons<br />

pour engranger les subventions, et donc<br />

les profi ts.<br />

Nous devons donc élaborer un plan de<br />

lutte pour l’ensemble des travailleurs, en<br />

se basant sur des mots d’ordre clairs tels<br />

que l’interdiction des licenciements ou le<br />

partage du travail entre tous, afi n que les<br />

profi ts des entreprises soient utilisés pour<br />

développer l’emploi et augmenter les salaires.<br />

Hassan KOJMANE, Gestamp<br />

Noury<br />

En 2008, notre entreprise a fait l’objet d’un<br />

plan social, avec notamment la fermeture<br />

de notre site lyonnais et d’un de nos trois<br />

sites parisiens. Des restructurations similaires<br />

sont en cours dans l’ensemble de<br />

la fi lière <strong>auto</strong>mobile et nous ne devons<br />

pas laisser faire car elles sont fondées<br />

sur la seule recherche d’un profi t rapide.<br />

Les actionnaires utilisent l’emploi comme<br />

une simple variable d’ajustement, avec<br />

la complicité du gouvernement, et beaucoup<br />

de salariés le payent de leur santé,<br />

voire de leur vie. Notre syndicat a donc<br />

beaucoup de pain sur la planche. Son rôle<br />

est de porter les revendications des travailleurs<br />

et d’agir là où il le faut pour que<br />

chaque salarié de notre fi lière puisse avoir<br />

un travail digne.<br />

Wolf JÄCKLEIN, Fédération européenne<br />

de la Métallurgie<br />

Je voudrais revenir sur l’avenir de notre<br />

fi lière, en soulignant tout d’abord que le<br />

développement des véhicules électriques<br />

est certain, même si nous ne savons<br />

pas quel sera son rythme. En revanche,<br />

nous ne savons pas quelles seront ses<br />

conséquences sur l’emploi, les conditions<br />

de travail et les compétences. Pour<br />

ne pas être mis au mis au pied du mur,<br />

nous devons donc anticiper et préparer<br />

les changements futurs. Une réfl exion est<br />

en cours sur ce sujet au sein de la FEM<br />

et nous attendons avec impatience les<br />

contributions de toutes les organisations<br />

qui y sont affi liées.<br />

Thierry LEPAON, CE Confédérale<br />

A mon sens, la CGT est confrontée à trois<br />

défi s :<br />

• la répartition entre capital est travail<br />

Il y a vingt ans, sur 100 francs de richesse<br />

créée, 60 allaient au travail et 40 au ca-

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