musée imaginaire - FRAC Basse-Normandie
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LE MUSÉE IMAGINAIRE<br />
Fariba Hajamadi, Bénédicte Hébert, Karen Knorr, Ernest T.<br />
Oeuvres de la collection Frac <strong>Basse</strong>-<strong>Normandie</strong><br />
«Quelques références»<br />
Musée d’art moderne, Département des Aigles, Section<br />
des figures, 1972<br />
vue de l’installation à Düsseldorf<br />
Marcel Broodthaers (Bruxelles, 1924 - Cologne, 1976)<br />
Sous l’égide de Mallarmé et de Magritte, la pratique de Marcel<br />
Broodthaers ne cesse d’osciller entre «les mots et les<br />
choses». Dès 1964, le recueil le Pense-bête fige le texte dans<br />
le plâtre alors que le carton d’invitation de sa première exposition<br />
annonce, laconique : «Moi aussi je me suis demandé si<br />
je ne pouvais pas vendre quelque chose». Jusqu’en 1968,<br />
Broodthaers réalise de nombreux objets où la belgitude apparaît<br />
tel un leitmotiv et une géographie imagée et infinie, à la<br />
fois «poétique et politique». (...) A partir de 1968, la notion de<br />
<strong>musée</strong> devient prétexte à de multiples environnements ayant<br />
pour but de «séparer dans un objet ce qui est art et idéologie».<br />
Il ouvre ainsi en 1972 à Düsseldorf l’ultime section de son Musée d’art moderne, département des Aigles,<br />
la section «l’Aigle de l’Oligocène à nos jours». Celle-ci met sur le même plan - sous prétexte qu’il s’agit<br />
d’un aigle figuré - des publicités, des étiquettes de produits de consommation, des oeuvres d’art<br />
empruntées à des <strong>musée</strong>s. Entre une chose et son nom, entre une oeuvre et ce qu’on voit, entre un artiste<br />
et un conservateur de <strong>musée</strong>, entre ceci et cela : toujours une limite, infime si l’on veut, souvent<br />
cachée, mais dont on peut soudain mesurer l’importance, une frontière à l’assaut de laquelle grimpe<br />
l’avant-garde.<br />
Musée Khômbol, 1981-1985<br />
installation de 7 éléménts<br />
Collection Frac Midi-Pyrénées<br />
Musée Khômbol (Toulouse, 1960)<br />
«Un des premiers sujets que j'ai traités, c'était dans les années 80,<br />
c'était le Museum, Le Musée d'Histoire Naturelle, c'est-à-dire cette<br />
volonté d'installer en un seul endroit un éventail aussi large et aussi<br />
complet que possible d'un certain type de connaissances humaines.<br />
J'habitais dans la région et j'avais pris coutume d'aller visiter le<br />
Musée d'Histoire Naturelle de Toulouse, qui est saisissant parce<br />
qu'il est en l'état, c'est-à-dire qu'il n'a pas dû bouger depuis peutêtre<br />
une cinquantaine d'années, malgré les efforts successifs mais<br />
pratiquement invisibles.(…)<br />
J'ai débuté en faisant ce qu'on pourrait appeler une sorte de faux<br />
Musée d'Histoire Naturelle dans lequel je reprenais les objets les<br />
plus typiques d'un Museum. J'avais par exemple une tête d'animal<br />
empaillé. J'avais choisi un des plus gros, des plus impressionnants,<br />
le rhinocéros. J'avais aussi quelques momies (parce qu'on pourrait<br />
dire que la momie est incontournable dans un Museum), quelques<br />
reconstitutions d'animaux, avec le souci que cela soit malhabile, que l'on ait le sentiment que ces objets<br />
aient été patinés par le temps, comme ceux que l'on peut trouver dans ces <strong>musée</strong>s surannés qui existent<br />
en France, et avec une surcharge d'étiquettes et de renseignements qui le rendent illisible.<br />
C'était pour nous montrer aussi que notre prétention à expliquer le monde, à le raisonner, à le vulgariser,<br />
aboutit souvent à la plus grande des confusions.» (Musée Khômbol, juin 1998)