musée imaginaire - FRAC Basse-Normandie
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LE MUSÉE IMAGINAIRE<br />
Fariba Hajamadi, Bénédicte Hébert, Karen Knorr, Ernest T.<br />
Oeuvres de la collection Frac <strong>Basse</strong>-<strong>Normandie</strong><br />
«Quelques références»<br />
Carpeaux, 1988<br />
épreuve cibachrome, 69 x 100 cm<br />
Collection Musée National d’Art Moderne<br />
Louise Lawler (New York, 1947)<br />
Depuis le début des années quatre-vingt, Louise Lawler photographie<br />
des œuvres d’art dans les collections privées ou<br />
dans les <strong>musée</strong>s et les recadre à sa manière. Elle questionne<br />
l’image de l’œuvre d’art, le statut que lui confèrent les différents<br />
contextes qui l’accueillent.<br />
Carpeaux est une photographie prise au <strong>musée</strong> d’Orsay d’une<br />
sculpture du célèbre artiste du XIXe siècle. L’œuvre de ce dernier<br />
y apparaît coupée en plein milieu, si bien que l’on comprend<br />
que le sujet de la photographie est moins de montrer la<br />
sculpture que de mettre en évidence son environnement et la<br />
manière dont elle est présentée : socle, cartel, revêtement<br />
mural… S’appliquant à choisir ce que les habitudes du métier de photographe désigneraient comme le<br />
plus mauvais point de vue (contre-jours, cadrages coupant les sujets, hauteurs de prise de vue paradoxales),<br />
Louise Lawler montre les œuvres comme des objets ordinaires, ni plus ni moins estimables<br />
que le mobilier avec lequel elles voisinent dans les collections privées ou publiques, et comme entrées<br />
dans le champ par hasard.(...)<br />
Comme Marcel Broodthaers ou Daniel Buren, Louise Lawler s’engage dans la critique de l’institution<br />
pour en souligner les conventions, dénoncer les stéréotypes de présentation ou de conservation inhérents<br />
aux genres institutionnels et amener le spectateur à s’interroger sur ce que représente la notion<br />
d’art. (source : www.centrepompidou.fr)<br />
Little Frank and His Carp, 2001<br />
vidéo couleur, 6 minutes<br />
Collection Frac Lorraine<br />
Andrea Fraser (Billings, Etats-Unis, 1965)<br />
Qu’elle se fasse passer pour une journaliste à l’occasion<br />
d’une biennale internationale, prononce devant des<br />
mécènes une conférence-striptease caricaturant les rapports<br />
obséquieux collectionneur-artiste ou bien que,<br />
déguisée en médiatrice, elle détourne le public d’un<br />
<strong>musée</strong> pour une visite subversive des lieux, Andrea Fraser<br />
ne cesse de défier la position de l’artiste au sein d’un<br />
champ institutionnel, économique et marketing de l’art.<br />
Au-delà de leur inscription directe dans cette réalité spécifique,<br />
ces mini-scénarii réactifs, qu’elle interprète ellemême,<br />
instillent néanmoins une critique structurelle aux<br />
enjeux politiques et sociaux plus universels.<br />
Ainsi de la courte vidéo-performance Little Frank and His Carp (2001), filmée en caméra cachée, dans<br />
laquelle l’artiste incarne une visiteuse du <strong>musée</strong> Guggenheim de Bilbao, réagissant naïvement et émotionnellement<br />
aux injonctions célébratives et distillées d’une voix suave par un audioguide vantant les<br />
mérites de cette architecture de Frank Gehry. Une façon de désigner l’espace institutionnel de l’art<br />
comme lieu de consommation, mais aussi lieu de pouvoir s’attachant à créer et à guider nos émotions<br />
vers la plus grande vulgarité. (source : In/visible. Collection Production Frac Lorraine, jrp/ringier, 2006)