musée imaginaire - FRAC Basse-Normandie
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Fariba HAJAMADI<br />
Née en 1957 à Ispahan (Iran), vit et travaille à New York (Etats-Unis).<br />
Bed of Razors / Swarms of Reasons, 1993<br />
photo émulsion sur panneau de frêne, 176,4 x 154,3 cm<br />
Collection Frac <strong>Basse</strong>-<strong>Normandie</strong><br />
Le travail photographique de<br />
Fariba Hajamadi est empreint<br />
d’une réflexion sur l’image, celleci<br />
devant être selon l’artiste « travaillée<br />
comme les mots d’une<br />
phrase ». Cette approche qualifiée<br />
de conceptuelle est commune<br />
à de nombreux artistes américains<br />
tels John Baldessari, Jeff<br />
Wall, Mac Adams.<br />
Les œuvres de Fariba Hajamadi présentent un univers complexe, ambigu, polysémique.<br />
Puisant dans les archives qu’elle a constituées depuis des années lors de visites dans les <strong>musée</strong>s du<br />
monde entier, elle réalise des montages où se juxtaposent les images provenant de lieux divers. Ces<br />
montages sont ensuite transférés sur toile ou sur panneaux de bois, parfois retouchés ou simplement<br />
recouverts d’un filtre coloré. Ces compositions « hybrides » s’articulent en polyptiques où les lieux sont<br />
recréés selon des perspectives et des thématiques <strong>imaginaire</strong>s.<br />
Bed of Rasors, Swarms of Reasons , dont le titre est emprunté au poète mexicain Octavio Paz, illustre la<br />
façon dont le jeu des images redoublé du jeu des mots attise la curiosité du spectateur et l’incite à<br />
démêler le sens des lectures possibles. Dans cette œuvre sont juxtaposés deux espaces, l’un privé,<br />
évoquant le salon d’une demeure historique, l’autre public, celui d’un <strong>musée</strong> d’histoire naturelle où<br />
trône, de façon incongrue parmi des collections d’insectes, une guêpière. La tonalité de l’ensemble est<br />
trouble, sensuelle. A l’évocation d’un monde plein de raffinement et de séduction s’opposent des<br />
signes de mort avec les collections d’insectes et de violence physique et sociale symbolisé par le corset.<br />
La question du temps et de la mémoire est mise à l’épreuve, les agrégats d’images de Fariba<br />
Hajamadi recomposent une sorte de « <strong>musée</strong> <strong>imaginaire</strong> » où chaque spectateur tentera vainement<br />
d’identifier son propre souvenir.