13 novembre 2008 - Guy Laffaille

des blouses blanches», on chantait ainsi le bonheur des médecins
juifs sous l’étoile rouge du Kremlin. Même involontaire, l’ironie
était toujours là…
On a longtemps cru et écrit que la musique accompagnant ces
mélodies n’appartenait pas au folklore juif mais était due au talent
et au génie inventif de Chostakovitch. On a montré depuis que
celui-ci a bien utilisé des motifs du folklore juif au départ du recueil
de Moshe Beregovski de 1934 et qu’il s’est également inspiré
des cycles juifs de son ami le compositeur et mari de Natalia
Mikhoels, Moissei Weinberg.
Le cycle est écrit pour soprano, contralto et ténor pris un par un
(3, 5, 7, 9 et 10), deux par deux (1, 2, 4 et 6) ou tous les trois (8 et
11) ce qui permet de faire de certaines poésies de véritables petites
scènes de la vie juive. Qu’elles soient tragiques ou faussement
optimistes, ces mélodies apportent ainsi des témoignages et des
protestations. Venant d’un musicien non juif, elles constituent
un cas unique dans l’histoire de la musique.
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