13 Mai 1900
13 Mai 1900
13 Mai 1900
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j.<br />
f<br />
De marne dans !e quartier Notre Dame. 1o<br />
Grand-Occident de Franco l'ayant ainsi décide,<br />
M. Robinet de Plas, royaliste anti.juif, ne maintient<br />
pas sa candidature et M. Baranton devient<br />
le seul candidat des protestataires.<br />
Un gage significatif de<br />
l'esprit d'union qni<br />
anime tous lesopposants sera, d'ailleurs.donné<br />
ce soir : François Goppôe, président de la Patrie<br />
française, et le comte de Sabran-Pontevès<br />
recommanderont ensemble, dans une grando<br />
réunion organisée à la Villelte, la candidature<br />
tic M. Legrand.<br />
Un nationaliste vient encore,<br />
aujourd'hui<br />
même, do confondre un de ses concurrents calomniateurs.<br />
Anrès i'all'aire Ranson, il y a l'affaire<br />
Ilenalïe : "la 10' chambre correctionnelle,<br />
sur la plainte do M. René Le Coin te, candidat<br />
nationaliste dans ie quartier de la Santé, vient,<br />
par défaut, do condamner M. llenall'e, conseiller<br />
dreyfusard sortant, et M. Prunier, membre<br />
de son "comité, à huit jours de prison et 1.030<br />
francs d'amende chacun, pour diffamation par<br />
voie d'affiches, 5.000 francs do dommages-intérêts,<br />
l'insertion dans dix journaux et l'autorisation<br />
d'afficher le jugement à 4,000 exemplaires<br />
aux frais des condamnés sont, en outre, accordés<br />
au plaignant.<br />
Les dreylusards, comme on le voit, se livrent<br />
à des manœuvres désespérées : ils sentent le<br />
terrain fuir sous leurs pas et perdent la tête.<br />
La Patrie française a acquis la preuve matérielle<br />
que le gouvernement a mobilisé toutes<br />
les forces disponibles de son per mnnel policier<br />
de façon à les utiliser da." s les réunions contre<br />
les candidats nationalistes. Cette rrmœuvre a<br />
déjà été employée depuis plusieurs jours et a<br />
donné lieu à dès scandales.<br />
11 faut s'attendre à la voir se renouveler ce<br />
soir, dernier jour de la période électorale.<br />
On ne compte plus les actes de pression a<br />
l'égard des fonctionnaires petits et grands<br />
'foutes les loges sont mobilisées, mais la popu<br />
lation honnête et patriote de Paris ne se lais<br />
sera pas émouvoir par les cris d'agonie do la<br />
meute maçonnique et panamiste.<br />
Dernier1 appel<br />
Voici l'affiche que M. Lemaitrc a fait placarder<br />
sur les murs de Paris :<br />
« Electeurs parisiens.<br />
« Etes-vous pour le ministère des arrestations<br />
arbitraires et du procès de la Haute-<br />
Cour ? Pour le ministère de la reprise de l'affaire<br />
Dreyfus ? Pour le ministère qui a failli<br />
compromettre le succès de l'Exposition par une<br />
ouverture criminellement hâtive 1<br />
» Etes-vous pour les parasites, les dreyfu<br />
sistes, les congrégations des loges et les sans<br />
'dalrie ? Voulez-vous conserver ce qui reste<br />
encore de cette ancienne majorité municipale<br />
qui a cyniquement gaspillé vos deniers et dont<br />
plusieurs membres — qui se trouvent comm<br />
par hasard être francs-maçons — viennent<br />
d'être publiquement exécutés pour concussion<br />
et prévarication 1<br />
» Alors, votez pour les candidats de la liste<br />
Reinach.<br />
» Voulez-vous installer à l'Hôtel-de-Ville une<br />
majorité patriote, qui administre vos affaires<br />
avec probité, qui ne s'incline pas devant le<br />
drapeau noir des internationalistes, qui ne<br />
refuse pas de recevoir le colonel Marchand et<br />
qui n'achète pas pour vos bibliothèques un<br />
livre où la France est traitée de vieille gre<br />
nouille ?<br />
» Alors, votez pour les candidats de la Patrie<br />
française.<br />
» Jules LEITMTRE »<br />
On lit dans le Journal des Débats :<br />
« Les nouvelles de la frontière algérienne<br />
font croire que les soldats de Maghzen. arrivés<br />
depuis peu dans le pays ont aidé les Tadjaa<br />
dans le massacre effroyable, de la tribu de<br />
Môhéia auquel ils se sont livrés.<br />
Ainsi ces réguliers<br />
Marocains, importés<br />
dans l'Amalat dOu.jda, soi-disant pour assurer<br />
l'ordre sur la frontière, contribuent à l'anarchie<br />
qui v règne.<br />
On sait, du reste, que, depuis quelque<br />
temps,<br />
lo gouvernement marocain semble<br />
prendre à tâche d'întraver tout lo commerce<br />
qui se fait parterre entre le Maroc et l'Algérie.<br />
Celte situation devient intolérable. »<br />
Vienne, 12 mai.<br />
Dans les cercles bien informés, on contt<br />
l'exactitude de l'information présentant fera<br />
pereur François-Joseph comme décidé à se<br />
rendre à Paris pour visiter l'Exposition. On<br />
explique que ce voyage n'est guère possible<br />
en raison de l'âge avancé et de la fatigue du<br />
souverain. On laisse entendre, par contre, que<br />
plusieurs archiducs, et notamment l'archiduc<br />
François-Ferdinand, visiteront incognito l'Êx<br />
position.<br />
RE^ïS<br />
Alger, 12 mai.<br />
Max Régis et ses co-aceusés, dans l'affaire<br />
de la villa antijuive, sont renvoyés<br />
devant la cour d'assises du Var à cause de<br />
la suspicion légitime contre la cour d'assises<br />
d'Alger.<br />
LES ANGLAI<br />
Londres, 12 mai.<br />
A la Chambre des communes, M.Brodrick<br />
a dit que, par suite de l'attaque, parties<br />
villageois chinois de la commission britannique<br />
de délimitation de Wel-Haï-Veï,<br />
port cédé à bail, le commissaire anglais a<br />
reçu l'ordre de continuer la délimitation<br />
avec ou sans le concours des Chinois.<br />
Des renforts ont été expédiés et le commissaire<br />
anglais annonçait jeudi que la situation<br />
générale était rassurante.<br />
MTïl<br />
.Al IS<br />
Abbazia, 12 mai.<br />
Le duc d'Orléans, qtii vient visiter le roi<br />
et la reine de Roumanie, est arrivé, hier<br />
après-midi, sur le yacht Maroussia. La<br />
famille royale a dîné à bord du yacht.<br />
Quand le roi a quitté le bateau, une salve<br />
d'artillerie l'a salué et la musique du bord<br />
a joué l'hymne roumain.<br />
LTORRECTION DES ÂdOTSS<br />
Accra, 12 mai.<br />
La révolte des Achantis prend de très<br />
graves proportions. Il se confirme en effet<br />
que huit tribus viennent de se joindre<br />
aux rebelles. On estime que l'ennemi<br />
peut mettre cinquante mille hommes en<br />
campagne.<br />
Les journaux d'Accra soulignent la<br />
portée de ce formidable mouvement et<br />
disent que les Achantis veulent secouer<br />
définitivement le joug de l'Angleterre.<br />
u: &s s i<br />
Paris. 12 mai.<br />
C'est à M* Mônard que Koscher. le sacristain<br />
de l'église d'Aubervilliers, a confié ie soin de<br />
sa délense.<br />
Espérons que Mme Koscher, dont le mari est,<br />
arrêté depuis huit jours pour un incendie dont<br />
les auteurs sont toujours en liberté, sera enfin<br />
autorisée à voir son mari.<br />
On se ilatte également de l'espoir — celui-là<br />
plus chimérique — que M. Bulot consentira à<br />
relâcher un innocent, dont l'arrestation cadre<br />
si bien avec les sentiments des journaux dont<br />
le concours importe à la satisfaction de M. le<br />
procureur de la République.<br />
Cet après-midi, Lcmercier, juge d'instruction,<br />
a de nouveau interrogé Koscher en présence<br />
de M» Mônard. L'avocat de l'incarcéré se propose<br />
de renouveler sa demande de mise en<br />
liberté provisoire.<br />
Paris, 12 mai.<br />
Sont promus :<br />
Au grade de contrôleur de 1" classe : M.<br />
Caille, contrôleur général de 2e classe :<br />
Au grade de contrôleur général do 2» classe :<br />
M. Ventre, contrôleur de 1" classe.<br />
M. l'intendant militaire Balaie, directeur do<br />
service de l'intendance du 18" corps, est placé,<br />
à dater du 12 mai <strong>1900</strong>. dans la<br />
3" section (réserve)<br />
cadre des intendants militaires.<br />
M, Bonite, chef de bataillon au h> d'infanterie,<br />
passe au 17" d'infanterie, comme major.<br />
Le ministre de la guerre a décidé que la circulaire<br />
relative aux permissions à accorder à<br />
l'occasion de l'Exposition universelle, s'appliquerait<br />
aussi bien aux sous-officiers et soldats,<br />
qu'aux officiers assimilés.<br />
.00 ALGÉ<br />
Paris. 33 mai.<br />
La colonne, qui sous 1er, ordres du lieutenant<br />
colonel d'Ku. a parcouru tout le Tidikelt et dis<br />
persé les dissidents à In-Rhar, remonte en ce<br />
moment vers .El-Goléah, partie par le fort Miri<br />
bel, partie par lé fort Mac-Manon.<br />
On n'a pas do nouvelles de la colonne à la<br />
tête de laquelle se trouve le colonel Ménestrel<br />
et qui a quitté ce dernier poste pour se dirig<br />
sur Timmimoun, dans le Gourara.<br />
VEclio d'Ornn rapporte, d'après un correspondant,<br />
que les troupes, dans leur marche sur<br />
Jgli. avaient reçu du colonel Bertrand l'ordre<br />
de ne pas répondre aux manifestations hostiles<br />
des habitants et qu'elles ont su, sur toute la<br />
route, rester impassibles devant la provocation<br />
des Arabes conformément aux ordres reçus.<br />
Passant à cinquante mètres de la casbah de<br />
Taghrit, rapporte le dit correspondant, les trou<br />
pes ont dû supporter les invectives des Arabes<br />
montés au sommet do leurs murailles sur les<br />
quelles ils avaient posé une rangée de fusil de<br />
tout calibre. Pendant le défilé du convoi, les<br />
deux pièces de la section d'artillerie sont restées<br />
en batterie, les légionnaires étaient dé<br />
ployés sur les dunes pour surveiller les mouvements<br />
des Arabes. Ces instructions du colo<br />
nel prescrivaient de n'ouvrir le feu que si les<br />
hommes tombaient.<br />
Le camp de la colonne du colonel Bertrand<br />
est installé sur un plateau très facilement dé<br />
fendable à six kilomètres d'igli. Depuis lo i<br />
avril, chaque fois qu'un détachement s'est porté<br />
en reconnaissance jusque sous les murs d'igli<br />
il s'est heurté à des bandes criant et gestieu<br />
lant. lançant leurs fusils en l'air et menaçant<br />
de tirer si nous avancions. Les officiers, lurtout<br />
ceux des tirailleurs, avaient naturellement<br />
beaucoup de peine à empêcher leurs soldats de<br />
répondre aux bordées d'injures qui leur étaient<br />
adressées.<br />
Il est bien évident, ajoute le correspondant<br />
que si les gens d'igli ne nous ont cas attaque;<br />
en face, c'est qu'ils connaissaient fa leçon don<br />
née à leurs coreligionnaires d'Iu-Salah et d'iu<br />
Rhar.<br />
Suivant le correspondant d'un journal du<br />
matin, M. Mouliêras, vice-président de la so<br />
ciété de géographie, qui rentre d'une mission<br />
officielle au Maroc, a déclaré, au sujet des influences<br />
respectives des puissances ou Maroc<br />
que les Allemands et les Belges faisaient de<br />
progrès inquiétants par le grand développement<br />
île leur commerce. Le prestige des Anglais<br />
TCÏ. tt ul^? r u ca l ,sc , . do 'cura premier! re<br />
Z\fdUT llansv aal. L'autoritô des<br />
Italiens<br />
a SegS? 1 »**.WJ»»» nulle. r^Fran<br />
nées- lXr%<br />
Le gouvernement marocain se ferme inton<br />
tionnellcnient à la civilisation ; néanmoins<br />
1 unique sauvegarde du Maroc est dans les cou<br />
voitises internationales qui se balancent c!<br />
s'annulent; l'extention de notre inficunco qui ré<br />
.sultera du chemin de fer d'igli nous mettra<br />
pour la première fois, en contact avec la confédération<br />
des Braber dont l'amitié nous ou<br />
vrirait les portes d'un empire mystérieux.<br />
Saint-Pétersbourg, 12 mai.<br />
Des volontaires russes continuent à se rendre<br />
au Transvaal. Il vient encore d'en arriver<br />
un certain nombre de Moscou et d'autres villes<br />
de province : ils partiront cette semaine pour<br />
l'Afrique du Sud.<br />
Londres, 12 mai.<br />
Lord Roberts télégraphie :<br />
« Geneva-Sidurg. 11 mai. G h. 25 soir.<br />
» Mon quartier général, avec la division Po'e-<br />
Carew. a exécuté" aujourd'hui une marche de<br />
20 milles et se trouve maintenant à Geneva-<br />
Sidurg, à 14 milles de Kroonstadt et environ<br />
6 milles de Boschrand. où les Bocrs occupent<br />
une situation retranchée.<br />
» La brigade Gordon est en contact avec eux.<br />
» La division Tuckcr se trouve u une grande<br />
distance au sud-est et la colonne Hamilton<br />
encore plus à l'est.<br />
,> La brigade Broadwood a rattrapé, hier<br />
après-midi, à Pot.gieter's-Laager, une partie du<br />
convoi boer et a capturé plusieurs wagons et<br />
que'ques prisonniers.<br />
French, avec les brigades Porter et, Dickson,<br />
et l'infanterie montée itntton, se trouve à<br />
quelque distance au nord d'ici.<br />
Nous avons capturé près de 100 prisonniers<br />
pendant les deux derniers jours. Tous les<br />
Orangistes qui ont pu fournir des garanties<br />
uffisant.es ont été désarmés<br />
. et autorisés à<br />
rentrer dans leurs fermes. Les nuits deviennent<br />
beaucoup plus froides<br />
Appel des délégués boers<br />
Londres, 12 mai.<br />
Los journaax publient aujourd'hui un autre<br />
appel des délégués boers au peuple américain.<br />
Dans cet appel, il n'y a rien de nouveau<br />
; toutefois,<br />
la phrase suivante mérite d'être citée :<br />
« De même que vous avea obtenu l'arbitrage<br />
pour le Venezuela, alors que l'Angleterre<br />
avait déclaré que l'arbitrage était impossible,<br />
de même nous espérons que l'opinion publique<br />
de la grande république américaine réussira à<br />
rrêter la main de la puissance qui s'attaque à<br />
lotre indépendance et l'obligera à soumettre<br />
la question du gouvernement futur des deux<br />
républiques sud-africaines au libre jugement<br />
d'un tribunal impartial. »<br />
Rencontres sanglantes<br />
Christiania, 12 mai.<br />
Six cents cavaliers anglais ont traverné le<br />
Vaal vendredi dernier à Kalmberg, à 18 milles<br />
au sud de Fourteenstréams et se sont dirigés<br />
vers Taungs. suivis par les commandos boers.<br />
Un autre détachement anglais a traverse le<br />
Vaal au même endroit. Samedi les Boers. commandés<br />
parle général Aswegen, ont repoussé<br />
les Anglais dans la direction de Taungs. Aswegen<br />
a été tué. Les Boers ont eu, en outre,<br />
sept blessés. Les partes anglaises sont considérables.<br />
Le laager boer avait été évacué et on<br />
avait laissé quelques tentes pour attirer le<br />
L'une est que cette guerre est juste, néees-<br />
'<br />
saire, inévitable ; sans elle on aurait sacrifie<br />
les intérêts et l'honneur britanniques et il au<br />
rait fallu abandonner lo principe sur lequel<br />
l'empire est basé.<br />
Une seconde opinion est l'opinion absolument<br />
contraire. Suivant elle, les Bocrs sont<br />
l'agneau do la fable. Ceux qui la soutiennent<br />
sont si pou nombreux qu'is soulèvent la réprobation<br />
de tout homme sensé ; mais ces critiques<br />
nous font beaucoup de mal à l'étranger.<br />
Ceux "qui les font sont responsables pour une<br />
large part de l'hostilité de l'étranger que nous<br />
trouvons si difficile à expliquer, mais qui est<br />
un facteur si grave dans les circonstances actuelles.<br />
Les calomnies et les attaques dirigées<br />
par les adversaires de la guerre contre les<br />
hommes d'Etat anglais sont recueillies avec<br />
avidité par les ennemis de l'Angleterre. Elles<br />
sont acceptées par tous ceux qui ont une mauvaise<br />
opinion de l'Angleterre, ulles justifient en<br />
grandes partie, les paroles et les écrits de<br />
ceux dont le seul métier est de voir affaiblir la<br />
puissance et l'influence de l'Angleterre.<br />
» 11 y a une troisième opinion, c'est celle do<br />
ceux qui proclament que. cette guerre n'est pas<br />
nécessaire et qui exigènt en même temps qu'on<br />
la poursuive. Ce parti est même moins fanatique<br />
et plus nuisible que celui de la pais à tout<br />
prix.<br />
» <strong>Mai</strong>ntenant, quelle est la question à résoudre<br />
1 ? 11 importe peu do savoir si tel ou tel ministre<br />
a eu tort, a été mal inspiré ou si. dans<br />
telle ou telle circonstance, la guerre a été mal<br />
conduite ou si le gouvernement est responsable<br />
do telle ou telle politique. La seule vraie<br />
question est : la guerre est-elle juste 1 Est-elle<br />
inévitable i C'est la question à laquelle il faut<br />
répondre au commencement do toute discussion<br />
afin de rassurer vos consciences et celle<br />
de la nation. »<br />
Et l'orateur développe des arguments plus ou<br />
moins spécieux tendant à établir que, non seulement<br />
la guerre est juste, mais que les Bocrs<br />
l'avaient rendue inévitable<br />
: naturellement<br />
c'est le lapin qui a commencé.<br />
Puis vient un plaidoyer pro dotno.<br />
« Il a plu, à quelques-uns des adversaires, de<br />
me rendre personnellement responsable de<br />
cette guerre. (Non, non.) C'est plus une insulte<br />
pour mes collègues que pour moi-même. La<br />
véritable responsabilité de celle guerre retombe<br />
sur ceux qui. dans leurs discours et<br />
dans leurs écrits, ont encouragé les présidents<br />
Kruger et Stci.jn à résister aux demandes modérées<br />
du gouvernement anglais et qui ont<br />
conduit le président Kroger à croire que, dans<br />
ses difficultés avec l'Angleterre, il pourrait<br />
toujours compter sur lo parti de l'opposition.<br />
» On a dit aussi que la guerre était une<br />
guerre de capitalistes, que la politique du gouvernement<br />
était influencée par les capitalistes ;<br />
mais, messieurs, l'intérêt du capitaliste est la<br />
paix. Le capitaliste a des fonds et il veut que<br />
ces fonds lui rapportent de l'intérêt. Les capitalistes<br />
savent parfaitement qu'à la fin de la<br />
guerre, ils auront à payer la plus grande partie<br />
des frais ; ils peuvent être assez patriotes<br />
pour faire passer icurs propres intérêts après<br />
ceux do la nation, mais certes, dans lo cas qui<br />
nous concerne, ils n'ont pas été consultés. »<br />
M. Chamberlain dit que le pays sortira de<br />
cette guerre plus fort qu'il n'était. La guerre<br />
a donné au monde la preuve de la grandeur et<br />
des ressources de l'Empire britannique :<br />
» Quant à la question du règlement définitif,<br />
les conditions générales seront les suivantes :<br />
L'Angleterre n'est pas disposéeà reconnaître de<br />
nouveau l'indépendanco des républiques ; les<br />
territo res de celles-cidevront être incorporés à<br />
l'Empire britannique, les libertés individuelles<br />
seront sauvegardées, la guerre devra être suivie<br />
d'une période d'occupation militaire, mais,<br />
dès que cela sera possible, l'autonomie leur<br />
sera accordée. F.e gouvernement Anglais a l'intention<br />
d'accorder aux rebelles, les plus grandes<br />
mesures de clémence possibles. »<br />
Le soulèvement dss Afrîkanders<br />
hii-cî s'emploie' a maintenir M. Ballay. dans<br />
son poste.<br />
» La brusque démission de M. Ballay est causée<br />
par les graves désaccords survenus avec le<br />
gouverneur général portant principalement sur<br />
la politique indigène a suivre dam, la Guinée<br />
française. »<br />
Un soufflet au Gouvernement<br />
Paris, 12 mai.<br />
De l'Eclair :<br />
On se rappelle que l'une des victimes du dernier<br />
mouvement administratif fut le distingué<br />
sous-préfet de Sentis. M. Georges Audiguier. 11<br />
n'avait d'autre tort que d'avoir déplu à quelques<br />
personnages dont un autre gouvernement<br />
eût rougi d'accueillir les délations. Il avait conquis<br />
l'estime et la sympathie, de tous- les bon<br />
nôtes gens, quelque fût leur parti, et sa mise<br />
en disponibihlô avait fort irrité toute, la population<br />
de Senlis, qui vient de lui donner un témoignage<br />
peu banal de ses sentiments.<br />
Il vient d'être élu conseiller municipal de<br />
Senlis — le quatrième, sur 23 — par 736 voix;<br />
son nom no figurant sur aucune liste, chaque<br />
électeur a dû effacer un nom pour le remplacer<br />
par le sien. M. Audiguier peut être fier de<br />
cette manifestation, véritable camouflet paur le<br />
gouvernement.<br />
PETITES NOUVELLES<br />
U est absolument Inexact que le général Daveut<br />
oit envoyé sa démission de grand chancelier<br />
de la Légion d'honneur. . .<br />
^-^.j;<br />
Officiel promulgue la loi - l' Approuvant<br />
la convention passée entre liant «<br />
fa ville de Montpellier au sujet d'une cession<br />
réciproque d'immeubles<br />
: 2« autorisant la vit.e<br />
de Montpellier à emprunter 2,<strong>13</strong>0,000 lr. et a<br />
s'imposer cxlraordinairement.<br />
^s_~ D'après certains journaux on aurait<br />
reçu de, mauvaises nouvelles de la santé do<br />
M" Doumer, gouverneur de l'Indo-Chine, qui<br />
serait très fatigué. On sait qu'il a été question,<br />
il y a quelques jours, du rappel de M. Doumer<br />
par sude de désaccords avec le ministre des<br />
colonies. . .<br />
- ^ A Saint-Louis (Etals-Unis d Amérique),<br />
des troubles sérieux provoqués par les<br />
grévistes se sont produits hier. La police montée<br />
à dégainé et a chargé les ômeutiers sur<br />
lesqucles elle a tiré. Les grévistes ont riposté<br />
et blessé plusieurs policemen.<br />
Les journaux d'Athènes publient<br />
des dépêches deCarfou annonçant la prochaine<br />
arrivée de la princesse de Halles avec sa fille<br />
la princesse Victoria et le prince Georges de<br />
Grèce. Aussitôt après leur arrivée, on annoncera<br />
les fiançailles de la princesse Victoria cl<br />
du priuce Georges.<br />
Prétoria, 12 niai.<br />
On semble convaincu, ici, que dès que le<br />
gros des troupes anglaises sera entré sur le<br />
territoire do la" République du Transvaal, lord<br />
Roberts proclamera l'annexion de l'Etat libre<br />
d'Orange à l'Angleterre.<br />
Au Cap, on craint que cette mesure ne provoque<br />
une insurrection générale au Transvaal.<br />
D'autre part, le soulèvement des fermiers<br />
afrikanders dans la région de Prieska (colonie<br />
du Gap) est loin d'être réprimé. De petites bandes<br />
armées continuent à infester les bords de<br />
l'Orange près de XWotkruii.<br />
feu des Anglais. Taungs est occupé par 3,000<br />
n si ai s.<br />
Dans leur marche en avant, les Anglais ont<br />
été attaqués par le commando de Wissels, près<br />
de, Taungs. Des centaines d'Anglais auraient<br />
été tués au moment où ils essayaient de franchir<br />
le VaaL<br />
Dimanche matin, 1,500 Anglais ont tenté de<br />
nouveau, de se porter sur Taungs.<br />
Londres, lî mai.<br />
Les journaux publient la dépêche suivante :<br />
i<br />
- ' « Geneva-Siding, 11 mai. !<br />
« Un détachement de dragons anglais, qui<br />
poursuivait les Boors près de Geneva-Siding<br />
se dirigeait vers une ferme sur laquelle flottait<br />
le pavillon blanc afin de s'y procurer des viquant<br />
au moment où les dragons mettaient<br />
pied à terra une fusillade meurtrière,<br />
partie des fenêtres, fut dngôa conirj eux.<br />
Plusieurs furent tués, seize capturés, la plupart<br />
après avoir été blessés. La maison était remplie<br />
do Boers. »<br />
Attaché militaire blessé<br />
Paris, 12 mai.<br />
Une dépêche de Ventersburg au Neic York<br />
Herald annonce qu'au cours du passage de. la<br />
rivière Zand, l'attaché militaire français, le<br />
lieutenant Duval, a fait une chute de cheval.<br />
Son état est grave.<br />
Vapeur naufragé<br />
East-London, 12 mai.<br />
Le steamer anglais Craifj Ellachi. chargé<br />
d'approvisionnements pour l'armée anglaise, a<br />
fait naufrage en vue du port Alfred. Le capitaine<br />
et l'équipage ont été sauvés.<br />
Autour" de Ladysrnith<br />
Londres. 12 mai.<br />
Un correspondant, annonce que les Anglais<br />
quittent Elandslaaglo pour se porter dans la<br />
direction do Hclpmakaar. Il ajoute qu'aujour<br />
d'hui douze Italiens ont attaqué une avant<br />
garde anglaise composée d'une cinquantaine<br />
d'hommes! Les Italiens forcèrent les Anglais, à<br />
se retirer au bout de vingt minutes de combat<br />
Ils ont infligé aux Anglais la perte de sept<br />
hommes ; quant à eux, ils n'ont eu qu'un mort<br />
et un blessé.<br />
Discours de M. Chamberlain<br />
Londres. 12 mai.<br />
Les membres du gouvernement anglais se<br />
prodiguent décidément. Après lord Salisbury<br />
et. M. Gosehcn, lord de l'amirauté, voici M.<br />
(.narnijorluiii qui prend, à son tour, la parole,<br />
m» Eu! 10 des événements du sud de l'Afri<br />
l'urlan V ul'^SC:}t c °»«er raison à sa politique<br />
Kmnd co iCié A?'À Bil inguam, devant' le<br />
« .Jamais on n'a douté un instant lu résultat<br />
final dç la guerre actuelle dont nous vovons<br />
approcher Mieure. Conclusion : elle aéte twfta.<br />
CMjp pins difficile qu'on ne supposait. llV<br />
trois opinions différentes au sujet de' la<br />
guerre.<br />
Marseille. 12 mai.<br />
D'après les renseignements apportés par<br />
l'Anna7n, courrier du Tonkin, arrivé hier peu<br />
dant la traversée du Cholon. navire affrété de<br />
Marseille à Saigon, plusieurs soldats de la légion<br />
étrangère ont déserté dans le canal de<br />
Suez et à Colombo, à la sollicitation d agents<br />
anglais, qui tentent aussi d'en raccolcr à Saigon<br />
pour l'Afrique du Sud.<br />
On cite, le cas d'un légionnaire, hissé à bord<br />
d'un bâtiment anglais à Singapour, par las matelots<br />
de ce navire ; cependant le nombre de<br />
désertions n'a pas répondu aux tentatives des<br />
agents anglais.<br />
Dernières nouvelles<br />
Thabanehu. 11 mai.<br />
Les généraux Bundie et Brabant ont des engagements<br />
continuels avec l'armée boer qui a<br />
pris position au nord de Thabanehu, aux environs<br />
d'Kdcw. Lo général Bundie s'est avancé,<br />
hier, avec son infanterie montée, à neuf milles<br />
au nord-est d'Edew où il a trouvé les fédéraux<br />
en nombre assez considérable. Le commando<br />
boer qui se trouvait sur cette position a rétrogradé<br />
craignant de voir ses communications<br />
coupées. Le général Martin s'est porté aussitôt<br />
sur le flanc de ce commando et l'a empêché de<br />
se replier sur le gros des fédéraux, le forçant à<br />
prendre une autrè direction.<br />
Lo général Campbell a suivi toute la journée<br />
la colonne boer en retraite avec l'aide du général<br />
Brabant. Un combat général parait imminent<br />
de ce côté.<br />
Sauvagerie Anglaise<br />
Paris, 12 mai.<br />
Une dépêche nous a appris que les Anglais<br />
avaient fait sauter à la dynamiie la ferme de<br />
M. Fisher, l'un des ambassadeurs boors en Europe<br />
et en Amérique et qu'ils avaient abattu<br />
tous les beaux arbres qui l'entouraient.<br />
On nous informe que cette destruction n'a<br />
pas été spéciale à la forme de M. Fisher. C'est<br />
une mesure générale : toutes les propriétés<br />
voisines de Blœmfontein. appartenant à des<br />
personnages marquants et s'étant signalés soit<br />
dans la guerre, soit par des hautes fonctions<br />
civiles, ont été de même rasées et saccagées<br />
par ordre.<br />
Prisonniers boers<br />
Sainte-Hélène, 12 mai.<br />
Deux cents prisonniers boers ont débarqué<br />
aujourd'hui. On signalo Quelques décès parmi<br />
ceus précédemment débarqués ici.<br />
Londres. 12 mai.<br />
On mande de Colombo (lie. de Ceylan) que le<br />
gouverneur anglais a reçu l'ordre do faire des<br />
préparatifs pour la réception au camp do Digatolawa,<br />
à dix kilomètres de Colombo, de 0,000<br />
prisonniers boers.<br />
On estime ici qu'il ne peut s'agir exactement<br />
des prisonniers mais que. dès à présent, le<br />
gouverment anglais prend des mesures pour<br />
déporter au loin un grand nombre de Bocrs<br />
qu'il prévoit no pas devoir soumettre et qui<br />
résisteront au nouveau régime pour les deux<br />
Républiques, annoncé hier par M. Chambcifahi.<br />
ISSIONS FRANÇAISES<br />
Paris. <strong>13</strong> mai.<br />
Cette aprè&midi a eu lieu dans le grand amphithéâtre<br />
de la Sorbonne. en présence d'un<br />
nombreux et brillant auditoire, une séance solennelle<br />
de la Société de géographie, sous la<br />
présidence de M. Alfred Grandidier, membre<br />
de l'Institut, récemment élu président de la<br />
Société lors de la dernière assemblée générale.<br />
Signalons parmi les membres de cette So<br />
ciété présents à cette séance : le prince Bolland<br />
Bonaparte, le baron Huot, Albert de l'Apparent,<br />
Henri Cordier. Guillaume Grandidier, Louis<br />
Binger, René de Flottc.de Boquevaise, etc.. etc.<br />
Au début de la réunion. M. le capitaine<br />
d'Olonne a raconté l'expédition qu'il lit avec<br />
l'administrateur<br />
Hostai'n (mission Ilostam<br />
d'Olonne, de la Côte d'Ivoire, au Soudan et à<br />
la Guinée 1S98-<strong>1900</strong>).<br />
M. d'Olonne, dans un récit des plus intôres<br />
sants, a exposé les périls et les ^difficultés de<br />
toutes sortes, guet-apens et combats, que 1<br />
mission dont il faisait partie dut affronter a<br />
travers un pays dont plusieurs tribus parlaient<br />
une langue inconnue des interprètes pour arriver<br />
enfin, après plus de 16 mois de roule, à<br />
Konakry après avoir effectué pour la première<br />
fois la jonction de la côte d'Ivoire avec ïe Soudan<br />
et la Guinée et levé la carte de la riche<br />
région qui sépare ces colonies et dont clic a<br />
assuré la possession à la France.<br />
La péroraison patriotique de M. ie capitaine<br />
d'Olonne a été saluée de nombreux et chaleureux<br />
applaudissements.<br />
Puis M. Flamand parle de sa fameuse mission<br />
'dans lo Sahara et de sa marche victorieuse<br />
sur In-Saîah, à travers le Tidikelt.<br />
M. Flamand, connu par ses travaux sur le<br />
Sahara, fut chargé, fin novembre 1899, d'une<br />
mission scientifique d'exploration et d'ethnographie<br />
par les ministres de l'instruction publique<br />
des colonies et par le gouvernement<br />
général d'Algérie. Son principal objectif était<br />
de relier les missions Ftaters, Choisy, Bolland,<br />
Foureau et autres, et déterminer exactement la<br />
p isition d'Iu-Salah.<br />
M. Flamand, nomme d'abord ses collaborateurs<br />
LM. Joly est chargé des relations extérieures<br />
avec les indigènes, le capitaine Pcin.<br />
chef du poste d'Ouargla. connu par ses raids<br />
sur lîhadames, commandant Le Gouni protecteur,<br />
les trois caïds d'Ouargla Mohamed, Ben-<br />
Taiob-Ali et Adda.<br />
En suivant avec M. Flamand les belles vallées<br />
des Oued Mya et Oued Msokki, nous atteignons<br />
lo plateau del'aydcynnyt et la région du<br />
Tidi-Kclt. M. Flamand nous iàit partager ses<br />
inquiétudes quand, avec<br />
ISO hommes seulement,<br />
isolé dans la forêt Bhaba desséchée de<br />
Foggaretet Azoua, i! atteint péniblement Jgosten<br />
à 18 kilomètres d'ïn-Salah. Là, la mission<br />
est attaquée par 1,500 Ouiad-Ba-Haamuou et<br />
doit livrer bataille.<br />
L'auditoire applaudit au «y<br />
Irise du capitaine Pcin et à 1<br />
soldats français et indigènes<br />
dirigé, fit reculer l'ennemi c<br />
mes hors de combat.<br />
Les indigènes fuient au sud d'In-Salah. Leur<br />
grand chef Bajouda, l'assassin de Flattcrs,<br />
meurt percé de deux balles, S'J hommes sont<br />
prisonniers, dont vingt-trois chefs. La mission<br />
entre à ln-Saiah et. ie 20 décembre au soir, les<br />
spahis, comme la dit dans ua sourire l'orateur,<br />
sonnent au drapeau tricolore, des notes délicieusement<br />
fausses.<br />
Les auditeurs saluent de bravos chaleureux,<br />
ce récit d'une victoire française.<br />
Les bravos.se répètent quand M. Flamand<br />
parle des ressources du TMikel. du rôle de la<br />
position d'Ia-Sateb dans l'avenir et quand il<br />
montre que la prise de cette position, conquête<br />
inattendue d'une mission pacifique, aboutit en<br />
peu do temps à la possession des oasis de<br />
l'Oued-Saoura et de l'archipel touatien tout ea-<br />
MABGIIL DE PARIS<br />
12 mai.<br />
Alcools. — Gourant, 80 25; juin, 36 75; juilletaoût,<br />
37 »» ; i derniers, 06 50 ; côte, 30 25.<br />
Sucres. — Courant, 31 375 ; juin 31 50<br />
; juilletaoht<br />
31 î§ ; 4 d'octobre. 28 50,<br />
Blés. — Gourant. 10 "j H0 ; 4 derniers, 2 > 80.<br />
Corbeil, 29 50 ; roux, 31 ; raffinés 105 >nH»'eant.s