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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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finale. 151 Dans le discours d’Ibn al-Athir s’entrecroisent considérations historiques, politiques,<br />

l’impuissance <strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt, Bagdad est le symbole <strong>de</strong> l’impuissance <strong>de</strong> l’Orient : la ville sera<br />

prise et saccagée en 1251 par Houlagou, le petit-fils <strong>de</strong> Gengis Khan, qui s’attaqua aux « <strong>de</strong>ux<br />

institutions qui, dans l’Islam agonisant, gardaient quelque vigueur. », 146 la secon<strong>de</strong> institution<br />

étant Alamout.<br />

Le discours <strong>de</strong> l’historien repose sur <strong>de</strong>s faits avérés qui le conduisent à une analyse<br />

fondée <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l’adversaire. C’est l’anéantissement <strong>de</strong> l’Islam, « l’effondrement <strong>de</strong> la<br />

foi et <strong>de</strong>s croyants » 147 qu’Ibn al-Athir expose aux dignitaires <strong>de</strong> la cour, impuissant – en<br />

raison <strong>de</strong>s divisions au sein <strong>de</strong> l’Islam – à endiguer la vague mongole, considérée comme<br />

l’événement le plus effroyable <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’humanité. 148 Il passe en revue les conquêtes<br />

<strong>de</strong> Gengis Khan ; l’accumulation <strong>de</strong> massacres et <strong>de</strong> défaites musulmanes accentue le<br />

sentiment d’impuissance <strong>de</strong> l’Islam face aux Mongols. Ibn al-Athir tire les conclusions <strong>de</strong>s<br />

agissements <strong>de</strong>s Mongols : étrangers à toute forme <strong>de</strong> culture, ils veulent transformer les<br />

terres <strong>de</strong> l’Islam en pâturages pour leurs chevaux. 149 Dans la recherche d’une voie à suivre<br />

face à la menace mongole, c’est aux tableaux 6 et 7 que ce tableau fait pendant. L’historien<br />

appelle à une alliance <strong>de</strong>s princes musulmans pour lutter contre les Mongols. Il voit en la<br />

personne du fils <strong>de</strong> chah Mohammed, Djelâl ed-Dîn, le seul capable <strong>de</strong> résister à l’envahisseur<br />

et invite le calife à passer outre les dissensions existant entre lui et le chah : « L’intelligence<br />

comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas reporter la rancune sur le fils, car il est le chevalier le plus audacieux et<br />

le général le plus capable parmi les grands du royaume. » 150<br />

Overhoff a donné la parole dans ce tableau, non à un homme politique, mais à un<br />

homme croyant, qui remet son <strong>de</strong>stin entre les mains <strong>de</strong> Dieu. Ibn al-Athir, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> son<br />

analyse <strong>de</strong>s événements et <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’Islam, confère à son discours une dimension<br />

spirituelle : le sort <strong>de</strong>s hommes repose dans la volonté divine ; les hommes doivent aspirer<br />

dans leurs actes à ce qui est juste et s’en remettre à Dieu pour ce qui est <strong>de</strong> la décision<br />

philosophiques et culturelles. La littérature musulmane est <strong>de</strong> nouveau évoquée (après<br />

Moutanabbi au tableau 5, et avant Mohammed Aufi, prisonnier du brigand Chauchafar au<br />

146 Emmanuel Berl : Histoire <strong>de</strong> l’Europe, Paris, 1945, t. 1, p. 222.<br />

147 „Untergang <strong>de</strong>s Glaubens und <strong>de</strong>r Gläubigen“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 203).<br />

148 „Also erzähle ich hier von <strong>de</strong>m größten Unglück und <strong>de</strong>m entsetzlichten Ereignis <strong>de</strong>r Geschichte, seit <strong>de</strong>r<br />

Allmächtige, Preis sei ihm und er ist groß, <strong>de</strong>n Adam erschaffen.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 204).<br />

149 „Nur zusätzliche Pfer<strong>de</strong>koppeln sollen unser Ackerbö<strong>de</strong>n und unser schön bepflanzten Gärten geben.“ (Le<br />

Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 206).<br />

150 „Die Klugheit erfor<strong>de</strong>rt, <strong>de</strong>n Groll nicht gegen <strong>de</strong>n Sohn zu erneuern, <strong>de</strong>nn er ist <strong>de</strong>r kühnste Ritter und<br />

fähigste Feldherr unter <strong>de</strong>n Edlen <strong>de</strong>s Islams.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 213).<br />

151 „So schient es mir besser, mit Ernst das Rechte anzustreben, so gut es uns gelingt, und im übrigen die letzte<br />

Entscheidung in Gottes Hand zu stellen.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 220).<br />

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