29.12.2013 Views

1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Overhoff voyait le voyage comme un enrichissement. Il déclarait à l’écrivain Armin<br />

Renker : « Je crois que vous avez touché juste avec votre citation tirée <strong>de</strong> La Trahison<br />

d’Afschin. 19 Il est certain que découvrir le terrain, faire connaissance avec <strong>de</strong>s pays et <strong>de</strong>s<br />

hommes m’a toujours apporté davantage que les livres, malgré tout l’amour que je leur<br />

porte ». 20 Goethe avait dit : « L’homme ne se connaît que dans la mesure où il connaît le<br />

mon<strong>de</strong>, il ne connaît le mon<strong>de</strong> qu’en lui et ne se connaît que dans le mon<strong>de</strong> ». 21 Overhoff<br />

s’exprime ainsi : « Comme si notre être avait besoin <strong>de</strong> l’étranger pour se comprendre ». 22<br />

Cette envie <strong>de</strong> découvrir le mon<strong>de</strong> plongeait ses racines dans le cosmopolitisme <strong>de</strong> Vienne, où<br />

Julius Overhoff découvrit la diversité <strong>de</strong>s cultures, mais découlait aussi <strong>de</strong>s vacances passées<br />

sur la côte adriatique et en Haute-Autriche sur le lac <strong>de</strong> Traun 23 durant toute son enfance<br />

jusqu’à la Première Guerre mondiale.<br />

La grand-mère maternelle et la tante <strong>de</strong> Julius Overhoff avaient ouvert en 1900, après<br />

leurs divorces respectifs, une pension (Marienhof) à Lovran, en Istrie, qui s’appelait alors<br />

Lovrana. 24 Les frontières <strong>de</strong> l’empire <strong>de</strong>s Habsbourg s’étendaient alors au sud jusqu’à la côte<br />

adriatique, englobant <strong>de</strong>s territoires aujourd’hui italiens, croates ou slovènes. La noblesse y fit<br />

construire <strong>de</strong> somptueux châteaux comme le Duino <strong>de</strong> Rilke ou le Miramar <strong>de</strong> l’archiduc<br />

19 Il s’agit <strong>de</strong> ce passage : „Wie<strong>de</strong>r war es die Reise, die seine Seele löste aus drohen<strong>de</strong>r Verhärtung in Pflicht<br />

und Aufgabe. Wie je<strong>de</strong>r lebendige Mensch empfand auch er <strong>de</strong>n Zustrom <strong>de</strong>r Bil<strong>de</strong>r als Befreiung. Denn nur<br />

soviel ist uns, solange wir unterwegs sind, zu tun erlaubt, als zum Erreichen <strong>de</strong>s Tagesziels, zum Bestehen <strong>de</strong>r<br />

kleinen Fährlichkeiten erfor<strong>de</strong>rt wird, nicht mehr. Ohne fürchten zu müssen, uns in Wesentlichem zu versäumen<br />

[…], ist es doch nicht in unserer Macht, han<strong>de</strong>lnd, entschei<strong>de</strong>nd einzuwirken. So geben wir uns <strong>de</strong>nn, lieblich<br />

Gefangene, reinen Gewissens <strong>de</strong>m lebhaften Andrängen <strong>de</strong>r Welt hin und haben nur acht, daß ihre<br />

Erscheinungen ungetrübt aufgenommen wer<strong>de</strong>n und uns zuwachsen.“ (La Trahison d’Afschin, Karlsruhe, 1950,<br />

p. 131).<br />

20 Lettre d’Overhoff à Armin Renker du 03.01.1956: „Ich glaube schon, dass Sie mit Ihrem Zitat aus <strong>de</strong>m<br />

„Verrat <strong>de</strong>s Afschin“ das Rechte getroffen haben. Sicher gilt, dass mir die sogenannte Feldforschung, das<br />

intensive Kennenlernen von Län<strong>de</strong>rn und Menschen, immer noch mehr gegeben hat als Bücher, so sehr ich sie<br />

liebe.“ Armin Renker (1881-1961) et Julius Overhoff étaient en contact <strong>de</strong>puis la parution d’Un Livre <strong>de</strong> la ville<br />

<strong>de</strong> Soest. Grand bibliophile, poète, Renker est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Cf. note 13 <strong>de</strong> l’introduction.<br />

21 „Der Mensch kennt nur sich selbst, insofern er die Welt kennt, die er nur in sich und sich nur in ihr gewahr<br />

wird.“ (Johann Wolfgang Goethe : Be<strong>de</strong>uten<strong>de</strong> För<strong>de</strong>rnis durch ein einziges geistreiches Wort, in : Werke,<br />

Hamburger Ausgabe in 14 Bän<strong>de</strong>n, éd. par Erich Trunz, Munich, 1998, vol. 13, p. 38).<br />

22 „Als bedürfte das Eigene <strong>de</strong>s Frem<strong>de</strong>n, um sich selbst zu begreifen.“ (Vom Reisen, p. 6).<br />

23 Il a dépeint les paysages <strong>de</strong> son enfance dans divers textes. Un article parut comme publication à titre privé :<br />

Souvenirs d’enfance du Küstenland (Aus Jugen<strong>de</strong>rinnerungen im österreichischen Küstenland), s.l., s.d., et<br />

plusieurs articles furent publiés dans <strong>de</strong>s revues (Jugend am See en 1943 dans la Neue Rundschau), ou dans <strong>de</strong>s<br />

recueils (Der Traunsee, in : Günther Birkenfeld (éd.) : Mysterium Heimat. Städte und Landschaften im<br />

<strong>de</strong>utsprachigen Raum. Geschil<strong>de</strong>rt von achtundsechzig zeitgenössischen Autoren, Berlin, 1959, pp. 379-386.<br />

Outre ces textes à vocation littéraire, Overhoff, à la fin <strong>de</strong>s années 60, rédigea <strong>de</strong>s souvenirs d’enfance<br />

(Jugen<strong>de</strong>rinnerungen), formant un script d’un volume <strong>de</strong> 300 pages, divisé selon les lieux <strong>de</strong>s séjours <strong>de</strong><br />

vacances, Lovrana et Rinnbach, aujourd’hui Lovran et Rindbach. Overhoff se sert <strong>de</strong> Lovrana et Rinnbach<br />

comme points <strong>de</strong> départ pour dépeindre la vie <strong>de</strong> sa famille et ses <strong>de</strong>stinées au cours <strong>de</strong> plusieurs décennies. Il<br />

livre la fresque d’une famille bourgeoise <strong>de</strong> l’empire autrichien au tournant du siècle jusqu’à la création <strong>de</strong> la<br />

république d’Autriche alleman<strong>de</strong> après la Première Guerre mondiale. Les profonds changements que connut<br />

alors la société autrichienne se retrouvent dans les <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong> la famille d’Overhoff.<br />

24 C’est là qu’il fit la connaissance en 1909 <strong>de</strong> la famille Pächt dont les <strong>de</strong>ux garçons Fritz et Otto allaient<br />

<strong>de</strong>venir ses amis. Devenu historien d’art et ami <strong>de</strong> Robert Musil, Otto amena Julius Overhoff à <strong>de</strong>venir membre<br />

<strong>de</strong> la première société Musil <strong>de</strong> Vienne en 1935.<br />

23

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!