Grave acciDent à Delmas ! - Haiti Liberte
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A Travers le monde<br />
Pourquoi la tournée d’Ahmadinejad en Amérique Latine<br />
énerve tant Washington ?<br />
Daniel Ortega, Chavez et Mahmoud Ahmadinejad<br />
L’alliance des pays latino-américains<br />
et de Téhéran ne menace pas<br />
la sécurité des Etats-Unis, assure<br />
le quotidien mexicain de gauche la<br />
Jornada. Si la tournée latino-américaine<br />
du président iranien Mahmoud<br />
Ahmadinejad (du 8 au 13<br />
janvier) dérange, c’est parce que<br />
ces Etats expriment leur indépendance<br />
vis-<strong>à</strong>-vis de l’impérialisme<br />
américain.<br />
En accueillant le président iranien<br />
Mahmoud Ahmadinejad,<br />
le Venezuela, le Nicaragua, Cuba et<br />
l’Equateur ignorent superbement la<br />
mise en garde des Etats-Unis qui<br />
Paul J. Jourdan<br />
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107 Kenilworth Place<br />
Brooklyn, NY 11210<br />
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Correa et Ahmadinejad<br />
avaient déclaré le 6 janvier, via la<br />
porte-parole du Département d’Etat,<br />
Victoria Nuland, que les pays de<br />
la région devraient «s’abstenir de<br />
resserrer leurs liens» avec la République<br />
islamique. L’hostilité de la<br />
Maison Blanche et de ses alliés régionaux<br />
- en particulier la Colombie<br />
et le Mexique - envers Téhéran n’est<br />
cependant pas liée <strong>à</strong> la question des<br />
droits de l’homme, dont la situation<br />
est aussi critiquable en Iran qu’aux<br />
Etats-Unis, en Colombie ou au Mexique.<br />
Apparemment, elle ne se fonde<br />
pas non plus sur les affirmations<br />
selon lesquelles ce pays soutiendrait<br />
des actions terroristes.<br />
Hugo Chavez et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad<br />
Non, la vraie raison n’est autre<br />
que la détermination de la République<br />
islamique <strong>à</strong> exercer son indépendance<br />
dans tous les domaines,<br />
notamment le développement de<br />
technologie nucléaire pouvant<br />
avoir des applications militaires.<br />
Même si l’Iran avait effectivement<br />
l’intention de se doter de l’arme atomique,<br />
comme on l’en accuse, une<br />
telle attitude, quoique lamentable<br />
et alarmante du point de vue de la<br />
prolifération nucléaire, serait la conséquence<br />
naturelle de l’ingérence<br />
militaire américaine au Moyen-Orient<br />
et de la complaisance vis-<strong>à</strong>-vis<br />
d’Israël, que les Occidentaux ont<br />
laissé se doter d’un arsenal nucléaire,<br />
sans que personne aux Etats-<br />
Mahmoud Ahmadinejad et Evo Morales<br />
Unis ni en Europe ne fasse rien pour<br />
l’en empêcher.<br />
Par ailleurs, le rapprochement<br />
entre l’Iran et plusieurs Etats latinoaméricains<br />
progressistes, s’avère<br />
logique et positif. C’est particulièrement<br />
vrai en ce qui concerne le Venezuela,<br />
compte tenu des similitudes<br />
évidentes entre les deux pays. L’un<br />
et l’autre sont exportateurs de pétrole,<br />
déterminés <strong>à</strong> promouvoir leurs<br />
propres technologies, et surtout harcelés<br />
par une puissance impériale<br />
qui ne se résigne pas <strong>à</strong> la perte historique<br />
de deux Etats sur lesquels,<br />
d’une manière ou d’une autre, elle<br />
exerçait sa mainmise politique.<br />
Jusqu’<strong>à</strong> présent, les Etats-Unis et<br />
leurs alliés continentaux ont agité<br />
en vain l’épouvantail d’un «axe<br />
du mal» entre Téhéran et Caracas,<br />
censé promouvoir le terrorisme dans<br />
la région et <strong>à</strong> terme déstabiliser les<br />
Etats-Unis.<br />
Pourtant, il est clair que les<br />
républiques islamique et bolivarienne<br />
ont pour seul objectif de passer<br />
des accords de coopération dans le<br />
domaine pétrolier, technologique et<br />
militaire. Ce qui est tout <strong>à</strong> fait légitime.<br />
On pourrait en dire autant des<br />
relations de l’Iran avec Cuba, le Nicaragua<br />
et l’Equateur. Il s’agit de<br />
liens de collaboration entre Etats<br />
souverains, qui ne nuisent en rien <strong>à</strong><br />
la sécurité de Washington. Le malaise<br />
de la superpuissance, face <strong>à</strong><br />
la visite d’Ahmadinejad sur le continent<br />
américain, s’explique donc<br />
par une double rupture régionale<br />
: celle survenue dans le Golfe persique<br />
après la révolution islamique<br />
de 1979, et celle qu’a connue<br />
l’Amérique latine avec l’Argentine<br />
des Kirchner [Néstor et Cristina], le<br />
Brésil de Lula et de Dilma Rousseff,<br />
la Bolivie d’Evo Morales, l’Equateur<br />
de Rafael Correa, le Venezuela<br />
d’Hugo Chávez. Ces gouvernements<br />
ont décidé de mettre résolument en<br />
pratique le principe de souveraineté<br />
et ont entrepris un réalignement<br />
régional sans précédent, qui vise <strong>à</strong><br />
l’intégration latino-américaine et au<br />
dépassement de la misère et des inégalités<br />
sociales.<br />
LA JORNADA 10 janvier 2012<br />
Courrier International 11 janvier 2012<br />
Effacer la dictature des livres d'histoire, c'est grave<br />
La décision du ministère de<br />
l’Education de remplacer le mot<br />
dictature par celui “régime militaire”<br />
dans les manuels scolaires a<br />
suscité une levée de boucliers. Un<br />
débat qui n’est pas innocent, affirme<br />
cette historienne : changer les<br />
mots, c’est transformer la réalité.<br />
Cristina Moyano *<br />
Le programme scolaire officiel approuvé<br />
par le Conseil national de<br />
l’Education, le 9 décembre dernier,<br />
marque une rupture conceptuelle<br />
importante concernant l’histoire récente<br />
de notre pays : <strong>à</strong> la page 31<br />
du programme d’histoire, le terme<br />
de “dictature militaire” a en effet été<br />
remplacé par “gouvernement militaire”.<br />
Pour certains, ce changement<br />
conceptuel est infime et ne modifie en<br />
rien la réalité de ce qui “s’est réellement<br />
passé” au Chili pendant 17 ans.<br />
La majorité des Chiliens savent que les<br />
militaires ont gouverné de manière autoritaire,<br />
qu’ils ont été portés au pouvoir<br />
par un coup d’Etat et renversés par<br />
Page d'un manuel scolaire chilien consacrée au coup d'Etat d'Augusto<br />
Pinochet du 11 septembre 1973<br />
un gouvernement démocratiquement<br />
élu, qu’ils n’avaient pas le moindre<br />
respect pour les droits de l’homme et<br />
qu’ils ont transformé radicalement les<br />
fondements matériels et subjectifs de<br />
notre nation. Pour d’autres, le concept<br />
n’a pas vraiment d’importance si<br />
nous sommes capables de débattre en<br />
public de notre histoire et si la télévision<br />
aborde ouvertement les atteintes<br />
aux droits de l’homme avec des séries<br />
comme “Les archives du Cardinal” ou<br />
la dernière saison de “Les années 80”.<br />
En tant qu’historienne, je<br />
m’insurge contre ces affirmations,<br />
parce que le débat sur notre passé reste<br />
ouvert et que les changements conceptuels<br />
ne sont ni innocents ni anodins.<br />
Ces changements cachent une intention<br />
politique et idéologique évidente<br />
et c’est pourquoi il est important de la<br />
rendre visible au plus grand nombre.<br />
N’oublions pas que c’est ce passé qu’on<br />
va enseigner aux enfants de notre pays.<br />
En janvier 1999, un groupe<br />
d’historiens dirigé par Gabriel Salazar,<br />
Julio Pinto, Mario Gracés, Sergio Grez<br />
et María Angélica Illanes ont endossé<br />
la lourde charge de débattre ouvertement<br />
de la dénomination et de la<br />
représentation de notre passé récent,<br />
s’opposant ainsi <strong>à</strong> l’historien de droite<br />
Gonzalo Vial et <strong>à</strong> son histoire du “régime<br />
militaire” expurgée des atrocités<br />
commises pendant ces 17 années, vue<br />
selon une perspective où le coup d’Etat<br />
est conçu comme la planche de salut<br />
d’institutions politiques démocratiques<br />
en phase terminale. De ce travail est<br />
né le célèbre “Manifeste des Historiens”<br />
Suite <strong>à</strong> la page (16)<br />
Vol. 5, No. 27 • Du 18 au 24 Janvier 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 17