MASSACRE À SEGUIN! - Haiti Liberte
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HAÏTI LIBERTÉ<br />
<br />
<br />
<br />
Komemorasyon anivèsè<br />
nesans Simon Bolivar !<br />
Page 6<br />
<strong>MASSACRE</strong> <strong>À</strong> <strong>SEGUIN</strong>!<br />
28 Juillet 1915 - 28<br />
Juillet 2012: 97 ans<br />
d’occupation<br />
Page 7<br />
Voir page 4<br />
La police haïtienne a tué par balles 4 personnes et a détruit 7 maisons dans une tentative de déloger 140 familles paysannes<br />
d’un parc situé au sommet d’une montagne rurale où elles ont vécu et cultivé depuis ces 70 dernières années.<br />
Ayibobo Haïti Liberté !<br />
Cinq années au service<br />
de la lutte du peuple<br />
haïtien<br />
Page 10<br />
UN POUVOIR OBSÉDÉ PAR LES<br />
RÉJOUISSANCES POPULAIRES ET<br />
JOUISSIVES<br />
Voir page 4<br />
Le Stand carnavalesque de la présidence au Champ de Mars. Hélas ! Champ de Mars, incubateur de transgressions, devient<br />
aujourd’hui, durant les trois jours (29,30,31 Juillet) le lieu de glorification de la fête, comme mode d’action politique<br />
Vers un octobre rouge<br />
au Venezuela ?<br />
Les stratégies à risque<br />
des opposants à Hugo<br />
Chavez<br />
Page 17
Le grand écart entre la bourgeoisie<br />
et le peuple !<br />
Editorial<br />
Le logement est une nécessité sociale. Le premier<br />
devoir de tout gouvernement soucieux et qui se<br />
respecte est de s’assurer que le peuple vit dans des<br />
conditions normales. Il y a depuis le tremblement<br />
de terre du 12 Janvier 2010, voire même avant, des<br />
milliers de nos compatriotes qui, à cause du mépris<br />
de la classe dirigeante, vivent dans des conditions<br />
infrahumaines. Une situation dégradante qui aurait<br />
bien pu susciter un profond mécontentement populaire.<br />
Cependant si le peuple n’a pu pendant tout ce<br />
temps exprimer sa douleur ouvertement et puissamment,<br />
cela tient à plusieurs facteurs que nous aurons<br />
un jour à évoquer, car il s’agit d’un sujet important<br />
et vital dans la lutte du peuple haïtien.<br />
Aujourd’hui, tout le monde peut constater qu’en<br />
quelques semaines le gouvernement de Martelly-<br />
Lamothe a débloqué des milliers de dollars pour organiser<br />
un autre carnaval dans le pays : le carnaval<br />
des fleurs. Quelle en était l’urgence?<br />
Tout le monde a pu constater les gigantesques<br />
bâtiments de plusieurs étages que la bourgeoisie<br />
patripoche en conciliabule avec le gouvernement a<br />
fait construire pour organiser ses réjouissances. Au<br />
sein de cette classe se consolide une diabolique solidarité,<br />
et pour couvrir cette incurie au sommet, elle<br />
s’adonne à mystifier le peuple.<br />
Pendant que le peuple haïtien dispose statistiquement<br />
d’un revenu aux limites du minimum<br />
physiologique avec un taux de mortalité se situant<br />
parmi les plus élevés de l’hémisphère, <strong>Haiti</strong> est le<br />
pays le plus appauvri, parce que pillé et exploité.<br />
Alors que l’Etat haïtien ne pouvait même pas construire<br />
des logements décents pour ses citoyens, en<br />
quelques semaines, on a construit de beaux stands,<br />
à la limite des châteaux, pour festoyer au mépris des<br />
grands besoins des masses populaires. Sans oublier<br />
ces luxueuses villas que ces bourgeois se font construire<br />
avec l’argent destiné aux victimes.<br />
Jusqu’à nos jours, l’Etat n’a pu loger décemment<br />
les victimes du séisme mais voilà qu’ils ont pu trouver<br />
des fonds pour construire de magnifiques stands<br />
qui ne dureront que l’espace des trois jours de bamboche<br />
carnavalesque pour plaire à la bourgeoisie.<br />
Ce carnaval n’est pas une fête culturelle, elle a été<br />
conçue essentiellement pour maintenir les pauvres à<br />
leur place, leur faire oublier leurs problèmes, les détourner<br />
de leurs véritables malheurs qui sont la famine,<br />
le chômage. Le peuple, lui, crève de faim et de<br />
choléra. Ces longues files de personne en haillons,<br />
aux ventres ballonnés, sont les signes cruels de la<br />
misère, pourtant le gouvernement Martelly Lamothe<br />
n’a trouvé d’autre moyen de soulager leur misère<br />
que de leur donner trois jours gras de plus.<br />
On n’est pas contre le carnaval pour autant,<br />
mais était-ce la priorité du moment ? Même le Palais<br />
National au Champ de Mars n’a pas été reconstruit<br />
; quiconque peut se rendre compte de l’état<br />
des rues jonchées de tonnes de fatras accompagnés<br />
des carcasses de voitures délaissées sur le pavé.<br />
C’est l’échec programmé d’un système qui favorise<br />
l’enrichissement d’un petit clan en éteignant la vie<br />
de la grande majorité et entraînant le pays vers<br />
l’abîme. Au rythme où le pouvoir Martelly-Lamothe<br />
gaspille l’argent du pays, on peut sans crainte dire<br />
que le pire n’est pas derrière nous, il est juste devant<br />
nous.<br />
A quoi rime cette politique ? D’une pierre Martelly<br />
et Lamothe ont voulu faire deux coups : détourner<br />
l’attention du peuple et prouver concrètement leur<br />
engagement à l’égard de l’impérialisme occidental.<br />
Mais ils se leurrent tristement car le peuple haïtien,<br />
fidèle à son riche passé de luttes, ne saurait accepter<br />
de plier l’échine.<br />
Bien que la moindre manifestation de contestation<br />
et de résistance populaire commence à être brutalement<br />
réprimée comme le prouve l’emprisonnement<br />
au Pénitencier National des deux militants de<br />
l’organisation Moleghaf, David Oxygène et Dukens<br />
Charles, il n’empêche que les masses doivent continuer<br />
à s’organiser pour ne pas permettre au régime<br />
néo-duvaliériste de Martelly de se transformer<br />
en une véritable sanguinaire satrapie duvaliériste,<br />
mortelle pour les libertés citoyennes et les masses<br />
du pays.<br />
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LIBERTÉ<br />
Bulletin d'Abonnment B Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012<br />
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2<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times
A travers <strong>Haiti</strong><br />
La vente du salami dominicain à base<br />
d’excrément, interdite sur le<br />
marché haïtien<br />
Par Jackson Rateau<br />
Les résultats d’une étude menée par<br />
la firme dominicaine « Proconsumidor<br />
», publiés la semaine dernière dans<br />
la presse dominicaine, ont scientifiquement<br />
démontré la présence de matière<br />
fécale dans les produits de charcuterie<br />
dominicains (le salami) exclusivement<br />
exportés vers <strong>Haiti</strong>. Le côté drôle de la<br />
nouvelle reste que la découverte a été<br />
réalisée par le pays exportateur, alors<br />
que Haïti elle même ne s’employait qu’à<br />
en bouffer jusqu’à la découverte du pot<br />
aux roses.<br />
Le salami, l’un des articles dominicains<br />
les plus consommés en <strong>Haiti</strong>,<br />
est un produit alimentaire importé de<br />
la République voisine depuis cela des<br />
décennies. Les conséquences de cette<br />
étude, ont entrainé tout de go l’interdiction<br />
de la commercialisation du salami<br />
sur le marché haïtien. En effet, les autorités<br />
haïtiennes concernées, en l’occurrence,<br />
les ministères haïtiens de la Santé<br />
Publique et de la Population (MSPP), de<br />
l’Agriculture des Ressources Naturelles<br />
et du Développement rural (MARNDR),<br />
dans un communiqué conjoint rendu<br />
public le vendredi 27 juillet dernier, ont<br />
suspendu provisoirement l’importation<br />
et la vente du salami dominicain sur le<br />
marché haïtien.<br />
Néanmoins, la carence de la circulation<br />
de l’information peut toutefois<br />
entrainer le pire puisque, selon des observateurs,<br />
au marché binational Haïti -<br />
Dajabon, le produit dominicain, salami,<br />
fabriqué à base d’excrément humain et<br />
expédié en <strong>Haiti</strong>, continue de circuler<br />
librement. Dans ce marché bihebdomadaire<br />
tenu les lundi et vendredi, la vente<br />
Les ministères haïtiens de la Santé<br />
Publique et de la Population,<br />
de l’Agriculture des Ressources<br />
Naturelles et du Développement<br />
rural, dans un communiqué<br />
conjoint rendu public le vendredi<br />
27 juillet dernier, ont suspendu<br />
provisoirement l’importation et la<br />
vente du salami dominicain sur le<br />
marché haïtien.<br />
du produit contaminé continue à se faire<br />
en toute quiétude, quand les détaillants<br />
haïtiens ont affirmé n’être pas informés<br />
d’une telle décision des autorités haïtiennes<br />
concernées.<br />
« Nous ne sommes pas au courant<br />
de la décision de l’Etat Haïtien, interdisant<br />
la vente du salami. Comme tout le<br />
monde, nous avons entendu la rumeur<br />
circulant sur le produit. Mais, rien de<br />
plus », a ainsi déclaré une marchande<br />
haitienne calmement installée dans son<br />
échoppe au marché.<br />
Un peu plus loin, dans le marché<br />
de Dajabon, un détaillant haitien<br />
a déploré ceci : « Je n’ai presque rien<br />
vendu depuis ce matin. D’habitude,<br />
j’écoule plusieurs caisses de salami par<br />
jour. Aujourd’hui, je n’arrive même pas<br />
à pouvoir vendre une seule ».<br />
A la douane de Ouanaminthe,<br />
les responsables des bureaux import et<br />
export ont indiqué n’avoir reçu de leur<br />
supérieur hiérarchique aucune information<br />
concernant cette décision.<br />
Parlant de la faiblesse systématique<br />
de l’Etat haitien en ce qui concerne<br />
le souci de la protection de sa population,<br />
le ministre haitien du commerce et<br />
de l’industrie, Wilson Laleau a reconnu<br />
que son ministère, ne fonctionnant<br />
d’ailleurs que sur 5 départements géographiques<br />
du pays, ne dispose pas<br />
des ressources humaines et matérielles<br />
pouvant travailler à protéger la vie des<br />
consommateurs haitiens.<br />
« Nous n’avons que douze agents<br />
dans notre service de contrôle de qualité.<br />
De plus, ils ne sont pas des cadres. Nous<br />
n’avons pas de cadres règlementaires,<br />
disponibles à intervenir sur certains<br />
problèmes en matière de protection des<br />
consommateurs ».<br />
Considérant la propagation de<br />
l’épidémie de choléra en <strong>Haiti</strong>, les<br />
conséquences de ce produit alimentaire<br />
dominicain à base d’excrément sur la<br />
population haitienne seront redoutables<br />
et funestes.<br />
Les ennemis du peuple haïtien<br />
sont légions à travers toute la terre. Jour<br />
et nuit, ils pensent et ne conçoivent que<br />
des formules d’anéantissement de ce<br />
peuple. Mais, étant tout naturellement<br />
né résistant, cela lui permet de résister à<br />
toutes ces épreuves, juste pour survivre.<br />
Le rapport sombre de JILAP sur la<br />
violence dans la zone métropolitaine<br />
Haïti : Protestations de<br />
la population<br />
Par Isabelle L Papillon<br />
Alors que le gouvernement<br />
KaleTèt deMartelly/Lamothe a<br />
tout mis en œuvre avec une somme<br />
rondelette de plus de 65 millions de<br />
gourdes pour organiser le Carnaval<br />
dit des fleurs, qualifié de carnaval<br />
pikan par les masses populaires ;<br />
des mouvements de protestation et<br />
de la grogne de la population contre<br />
la cherté de la vie se font sentir<br />
partout dans le pays. Les victimes<br />
de toutes sortes, de l’injustice sociale,<br />
de l’application de la politique<br />
criminelle du néolibéralisme, de<br />
l’insouciance ou de l’incompétence<br />
de l’équipe gouvernementale actuelle<br />
et du système de domination<br />
et d’exploitation capitalistes se sont<br />
mobilisées en force pour faire entendre<br />
leurs justes revendications.<br />
C’est dans ce sens que le lundi<br />
23 Juillet dernier des centaines de<br />
commerçants victimes de l’incendie<br />
criminel du 24 février 2012 au<br />
marché de Tabarre ont gagné les<br />
rues pour exiger justice et réparation.<br />
Ils ont profité de l’occasion pour<br />
lancer des propos hostiles à l’endroit<br />
du président Martelly, qui n’a pas<br />
respecté ses promesses : « Président<br />
Martelly nous a menti. Voilà qu’il a<br />
fait débloquer plus de 65 millions de<br />
gourdes pour être gaspillés dans une<br />
mascarade de carnaval des fleurs<br />
et faire plaisir à ses pairs alors que<br />
nous les marchands et marchandes<br />
qui sommes victimes de l’incendie<br />
criminel depuis plus de quatre mois<br />
n’avons rien reçu comme réparation<br />
», fulminaient les commerçants contre<br />
le président Martelly.<br />
En réponse aux revendications<br />
des commerçants, le ministre du<br />
commerce et de l’Industrie, Wilson<br />
Laleau a fait savoir que l’Etat ne dispose<br />
pas de ressources nécessaires<br />
pour dédommager les victimes de<br />
ces catastrophes, mais l’Etat dispose<br />
de grands moyens financiers pour<br />
organiser le carnaval des fleurs.<br />
Le mardi 23 juillet, les habitants<br />
de la section communale<br />
Camp Marie de Saint-Marc, Nord du<br />
pays ont manifesté pour dénoncer<br />
l’irresponsabilité du gouvernement<br />
dans une situation de black-out qui<br />
règne dans la zone. Ils ont bloqué la<br />
circulation sur la route nationale #1,<br />
conduisant dans les 4 départements,<br />
pendant plusieurs heures, avec des<br />
camions comme barricades, croisés<br />
au milieu de la route.<br />
Avec l’intervention des agents<br />
de l’Unité Départementale du Maintien<br />
d’Ordre de la Police Nationale<br />
d’Haïti (UDMO), la circulation a repris.<br />
Les protestataires s’en sont pris<br />
aux autorités locales et centrales,<br />
qu’ils ont ouvertement accusées<br />
d’avoir menti continuellement à la<br />
population de camp Marie. Ils ont<br />
directement pointé du doigt le président<br />
Martelly qui n’a rien fait pour<br />
améliorer la misère de la population.<br />
Mais le président Martelly se rendait<br />
régulièrement sur sa plage privée<br />
dans la localité voisine de Bois-neuf<br />
où la distribution de l’électricité est<br />
normalement maintenue. Selon<br />
les protestataires, si cette situation<br />
ne change pas rapidement, ils ont<br />
menacé de saboter les installations<br />
électriques de la zone.<br />
A Petit-Goâve, sud du pays, le<br />
jeudi 26 juillet, la ville se transformait<br />
en un Champ d’affrontement<br />
entre 2 groupes des partisans du<br />
maire Roland Justal et du député<br />
Thimoléon. Les manifestants ont<br />
fermé les portes de la mairie et déposé<br />
les clefs au Parquet du Tribunal<br />
de première instance de la ville. Plusieurs<br />
personnes qui se trouvaient<br />
au local de la mairie ont été blessées<br />
Suite à la page (15)<br />
Par Jackson Rateau<br />
Selon la Commission épiscopale nationale<br />
de justice et paix (JILAP),<br />
présentant son 43e rapport sur la violence<br />
dans la périphérie métropolitaine<br />
de Port-au-Prince, pendant la période<br />
comprise entre Avril et Juillet 2012, 212<br />
compatriotes haïtiens ont été tués par<br />
balles. Selon constatation de JILAP, basée<br />
sur sa recherche traditionnelle, une<br />
augmentation de 22 décès par balles a<br />
été enregistrée par rapport au trimestre<br />
précédent (Janvier à mars 2012) au<br />
cours duquel 190 compatriotes ont été<br />
tués dans les mêmes circonstances.<br />
La JILAL ayant détaillé son rapport<br />
de violence dans la zone métropolitaine<br />
a ainsi présenté son bilan de<br />
citoyens assassinés par balles : janvier<br />
2012 : 41 cas ; février 2012 : 78 cas ;<br />
mars 2012 : 71 cas ; avril 2012 : 81 cas<br />
; mai 2012 : 80 cas ; juin 2012 : 118<br />
cas et juillet 2012 : 109 cas ; soit un<br />
total de 578 décès pour seulement les<br />
2 premiers trimestres de l’année 2012.<br />
La JILAP a aussi fait état d’une<br />
augmentation d’un certain nombre de<br />
personnes victimes de ce qu’on appelle<br />
justice populaire, dont 24 présumés assassins<br />
ou voleurs lynchés par la population<br />
de Port-au-Prnce et ses environs,<br />
entre avril à juin 2012. Alors qu’entre<br />
janvier à mars 2012, 18 avaient subi le<br />
même sort. Le rapport a aussi souligné<br />
que depuis le commencement de l’année<br />
2012, 11 policiers de la PNH notamment<br />
cibles des bandits, ont été victimes<br />
d’assassinat.<br />
Le quartier de Morne<br />
Marinette badigeonné de<br />
matières fécalesla zone<br />
métropolitaine<br />
Dans la nuit du mercredi 25<br />
à jeudi 26 juillet dernier, le<br />
quartier de Morne Marinette, haut<br />
de la Rue des Fronts Forts, Bel Air,<br />
a été badigeonné d’excréments.<br />
Certains riverains qui se hâtaient<br />
de fuir la zone ont informé que des<br />
camions remplis de matière fécale<br />
en ont déchargé des tonnes, barbouillant<br />
toute la localité. Cet acte<br />
malsain et malpropre peut être issu<br />
d’un secteur du pouvoir ou de la<br />
MINUSTAH, visant à humilier la<br />
population du Bel Air. Aussi, des<br />
barricades de pneus enflammés,<br />
d’énormes pierres et tréteaux ont<br />
été dressés pour manifester leur<br />
mécontentement.<br />
Pendant toute la matinée<br />
du jeudi, la circulation des véhicules<br />
a été nettement paralysée<br />
au Bel Air. Cet acte de barbouillement<br />
immonde est interprété comme<br />
une forme d’attaque, visant à<br />
transformer le Bel-Air en un autre<br />
foyer d’épidémie de choléra; ce qui<br />
a déjà exterminé environ 7 mille de<br />
nos compatriotes.<br />
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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 3
Massacre à Seguin!<br />
Par Kim Ives<br />
Cette tuerie de paysans a été rapportée et photographiée par Claudy<br />
Bélizaire de l’Institut de Référence pour Journalisme et Communication<br />
(RIJC), basé à Jacmel<br />
Le régime de Martelly tue des paysans<br />
sans armes dans une autre expulsion<br />
controversée<br />
La police haïtienne a tué par balles<br />
quatre personnes et a détruit sept<br />
maisons dans une tentative de déloger<br />
140 familles paysannes d’un parc situé<br />
au sommet d’une montagne rurale où<br />
ils ont vécu et cultivé depuis ces 70<br />
dernières années.<br />
La confrontation sanglante,<br />
qui a eu lieu exactement 25 ans jour<br />
pour jour après un infâme massacre<br />
en 1987 de paysans près de la ville du<br />
nord-ouest de Jean-Rabel, a enflammé<br />
la population du département du sudest<br />
et a redoublé les accusations que<br />
le gouvernement du président Michel<br />
Martelly est en train de ressusciter les<br />
tactiques répressives des dictatures<br />
duvaliéristes et néo-duvaliériste qui ont<br />
régné en Haïti, et marqué le pays il y a<br />
deux décennies.<br />
L’incident a été rapporté et photographié<br />
par Claudy Bélizaire de l’Institut<br />
de Référence pour Journalisme et<br />
Communication (RIJC), basé à Jacmel.<br />
Ses photos de cadavres ensanglantés et<br />
de maisons brûlées dans Galette Sèche /<br />
Seguin, une localité reculée voisine des<br />
pics de certaines des plus hautes montagnes<br />
d’Haïti, ont fait sensation sur<br />
Internet, Twitter et Facebook. Entretemps,<br />
les grands médias ont largement<br />
ignoré l’histoire à ce jour.<br />
« Un commando composé de 36<br />
agents de l’Unité Départementale du<br />
Maintien de l’Ordre (UDMO), dirigée<br />
par le Directeur départemental de la<br />
PNH [Police Nationale Haïtienne],<br />
accompagné du Délégué Départemental<br />
du Sud-Est, du Commissaire du<br />
gouvernement et un juge de Paix, se<br />
sont rendus à Seguin [Commune de<br />
Marigot] plus précisément au Parc La<br />
Visite, à bord de 6 véhicules et d’une<br />
ambulance de la Croix Rouge Haïtienne,<br />
pour lancer une opération visant à<br />
faire déguerpir les 140 familles, qui<br />
occupaient illégalement [depuis 1942<br />
!], une partie de ce Parc, » a rapporté<br />
le RIJC.<br />
« Furieuse de ce débarquement<br />
musclé et armé, la population locale a<br />
affronté les forces de l’ordre et lancé<br />
des pierres; selon des témoignages<br />
l’opération a duré 2 heures. De<br />
nombreux coups de feu ont été tirés<br />
contre les protestataires et... 5 policiers<br />
[auraient été] blessés, » d’après le<br />
RIJC. « Le corps de 4 victimes ont été<br />
retrouvés et identifiés [Désir Enoz - 32<br />
ans, Nicolas David - 28 ans, Robinson<br />
Volcin – 22 ans et Désir Aleis - 18<br />
ans], 4 enfants sont portés disparus, 3<br />
maisons complètement détruites par le<br />
feu et 4 autres saccagées, 3 bœufs ont<br />
été abattus.»<br />
« Pourtant, le jour suivant ce<br />
dramatique incident, Ovilma Sagesse,<br />
Directeur de la police du Sud-Est,<br />
s›inscrivait en faux contre ces déclarations,<br />
affirmant que seulement 5<br />
policiers avaient été blessés par les occupants<br />
du Parc. “ Face à l›agressivité<br />
de ces individus, nous avons dû suspendre<br />
l›opération pour éviter qu›il<br />
y ait des victimes...” Les corps des<br />
victimes au Parc La Visite, attestent<br />
pourtant le contraire... »<br />
Par téléphone, Claudy Bélizaire a<br />
dit à Haïti Liberté que la situation dans<br />
la région reste très tendue et la population<br />
très en colère. « La population a<br />
brûlé à peu près 100 hectares de forêt<br />
en pin en réponse à l’intervention des<br />
autorités, » Bélizaire nous a rapporté.<br />
Ce chiffre vient de Frantz Pierre-Louis,<br />
secrétaire général de la délégation du<br />
sud-est.<br />
L›agronome Arcène Bastien,<br />
directeur départemental de<br />
l›Environnement du Sud-Est, dans les<br />
remarques qu’il a faites au Nouvelliste,<br />
a nié tout acte de violence des policiers<br />
contre les paysans vivant dans le parc<br />
La Visite, affirmant qu’« une trentaine<br />
de policiers qui accompagnaient une<br />
délégation de la Protection civile ont<br />
dû faire marche arrière, face à la colère<br />
de la population ». Il a essayé aussi de<br />
soulever le spectre d’un complot, affirmant<br />
au journal que « des fauteurs de<br />
trouble avaient infiltré la population et<br />
l›a dressée contre la délégation ».<br />
Il semble, quand même, que ceux<br />
qui ont manifesté contre le déguerpissement<br />
des 140 familles ainsi que les<br />
victimes été tuées par balles n’étaient<br />
en aucune façon armés. « Ils n’avaient<br />
pas d’armes, ils lançaient des pierres »,<br />
nous a rapporté Bélizaire.<br />
Récemment le sénateur Moïse<br />
Jean-Charles a accusé le gouvernement<br />
et les grands propriétaires terriens dans<br />
le nord d›Haïti de commencer également<br />
à exproprier des paysans de leurs<br />
terres. Après la chute de la dictature<br />
des Duvalier en 1986, les paysans ont<br />
récupéré de nombreux terrains qui leur<br />
avaient été volés ainsi qu’à l›Etat pendant<br />
des décennies par les grandons,<br />
Des maisons brûlées au Parc la visite<br />
comme on appelle les grands propriétaires<br />
terriens d›Haïti. « Aujourd’hui,<br />
avec l’accession de Martelly au pouvoir,<br />
tous les grannèg, grandons qui avaient<br />
accaparé des terres dans la région de<br />
Milot, se sont rassemblés autour de<br />
Martelly. Aujourd’hui, ils détiennent le<br />
pouvoir, et ils ont commencé à nous<br />
attaquer », a déclaré le sénateur, qui<br />
était un leader du Mouvement Paysan<br />
de Milot dans les années 80, dans<br />
une longue interview accordée à Haïti<br />
Liberté (voir Haïti Liberté, Vol. 5, No.<br />
51, le 4 juillet 2012).<br />
Le 23 juillet 1987, des grandons<br />
près de Jean-Rabel ont massacré au<br />
moins 139 paysans affiliés à l’organisation<br />
paysanne Tèt Kole Ayisyen<br />
Tipeyizan, au moyen de fusils et de<br />
machettes. Puis, le grandon Nikol Poitevien<br />
est allé à la télévision haïtienne<br />
quelques jours plus tard faisant une déclaration<br />
restée célèbre : « nous avons<br />
tué 1042 communistes. »<br />
Dans une longue déclaration sur<br />
cet anniversaire, Tèt Kole a émis l’accusation<br />
que « les criminels marchent<br />
toujours libres au sein de notre société,<br />
nageant dans la corruption de l’Etat<br />
sans aucune inquiétude » et a dénoncé<br />
le gouvernement du président Martelly<br />
et de son Premier ministre Laurent Lamothe<br />
qui sont en train d’entreprendre<br />
la « liquidation » d’Haïti.<br />
Dans Le Nouvelliste, le commentateur<br />
Roberson Alphonse a caractérisé<br />
la tuerie à Seguin comme « un fiasco »<br />
et un « dommage » mais a argumenté<br />
que « dans le fond, les efforts pour récupérer<br />
cette aire protégée et réhabiliter<br />
les espaces boisés réduits en peau de<br />
chagrin sont nécessaires » et même «<br />
indispensables, compte tenu de la biodiversité<br />
du parc, mis en danger depuis<br />
des années par les cultures sarclées<br />
des occupants et la coupe non régulée<br />
d’arbres pour l’usage domestique. »<br />
Dans son reportage, Bélizaire<br />
explique: « Après plusieurs heures de<br />
discussions avec les policiers cantonnés<br />
dans le sous-commissariat de la zone,<br />
des leaders de la communauté et des<br />
familles de victimes et voisins éplorés,<br />
un Comité de quatre membres a été<br />
constitué, sous la direction des Affaires<br />
Civiles de la Minustah…, un intermédiaire<br />
a été désigné par la population,<br />
afin de discuter avec les autorités tels<br />
que : Nadège Excellus, représentante<br />
des femmes victimes, Estinvil Sainvilus<br />
(ASEC), Jean Dais, leader communautaire,<br />
et Pierre Félix, membre d’une<br />
organisation de la zone. Des négociations<br />
qui n’ont pas abouti. Notons<br />
que depuis ce grave incident, aucun<br />
représentant de l’État ne s’est présenté<br />
à Seguin où des barricades ont été<br />
érigées par la population, en signe de<br />
protestation. Le seul élément connu se<br />
rapportant à cette négociation, était<br />
une enveloppe de 50,000 Gourdes<br />
[environ $1,250] promise à chaque<br />
famille (50% avant leur départ, 50<br />
% après). Toutefois, cette offre, qui ne<br />
propose aucun lieu de relocalisation a<br />
été rejetée par les familles concernées,<br />
qui estiment cette somme insuffisante<br />
pour leur permettre d’acheter un terrain,<br />
trouver un lopin de terre agricole<br />
fertile et se reloger. »<br />
Le Parc La Visite est l’un des trois<br />
parcs nationaux d’Haïti et possède l’un<br />
des dernières forêts de pins restants,<br />
dans un pays qui est déboisé à 98%. Il<br />
a souffert de l’exploitation forestière et<br />
de défrichement non autorisés au cours<br />
des dernières décennies, ce qui a affecté<br />
les bassins d’eau versants des villes<br />
de Port-au-Prince et de Jacmel.<br />
Cependant, la violence pour déraciner<br />
les familles du parc est similaire à<br />
l’éviction des familles du bidonville de<br />
Jalousie de Pétion-Ville, une acte également<br />
défendu comme un impératif<br />
environnemental.<br />
« Nous pouvons facilement<br />
comprendre la nécessité de défendre<br />
l’environnement en Haïti, mais tout<br />
déménagement doit être fait de façon<br />
équitable avec une compensation<br />
adéquate en planification afin que les<br />
Carnaval des fleurs<br />
Un pouvoir obsédé par les<br />
réjouissances populaires<br />
et jouissives<br />
Champ de Mars est à la fête, depuis trois jours, met hors d’état de penser<br />
à ces morts innocents, les morts-vivants, les survivants, qui souffrent, ont<br />
souffert, de ce tremblement de terre, dans l’indifférence d’un pouvoir myope<br />
Par Jacques NESI<br />
Le champ de Mars aurait pu<br />
s’identifier comme le point de départ<br />
à la construction d’une mémoire nationale,<br />
celle que pourraient habiter tous<br />
les damnés du séisme du 12 janvier<br />
Martelly et ses sbires, parmi eux Roro Nelson à droite avec le maillot blanc<br />
personnes déplacées soient capables<br />
de trouver de nouvelles maisons pour<br />
ne pas être laissées sans abri », a dit<br />
Ronald Joseph, un résident de Jalousie,<br />
à Haïti Liberté. De nombreux habitants<br />
du bidonville se plaignent que les résidents<br />
riches vivant aussi, comme à Jalousie,<br />
sur la montagne connue comme<br />
le Morne Calvaire ne sont pas ciblés<br />
d›expulsion.<br />
La situation à Seguin est devenue<br />
si tendue que la force d›occupation<br />
militaire des Nations Unies s›est sentie<br />
obligée de faire une déclaration pour<br />
se distancier de l›action du gouvernement<br />
Martelly: « La Mission des<br />
Nations Unies pour la Stabilisation en<br />
Haïti (MINUSTAH) est préoccupée par<br />
2010,les déracinés , les gueux et les<br />
misérables de circonstances, les sinistrés<br />
de cette colère volcanique, fulgurante<br />
et dévastatrice. Le champ de Mars<br />
aurait pu devenir ce lieu devenu musée,<br />
cathédrale des pleurs, ce lieu devenu institution<br />
sociale majeure, projetée comme<br />
antidote à l’incapacité d’élucidation<br />
des disparus, cherchant à assurer la<br />
contrepartie de cette proliférante politique<br />
de la banalisation des victimes du<br />
duvaliérisme. Champ de Mars est à la<br />
fête, depuis trois jours, met hors d’état<br />
de penser à ces morts innocents, les<br />
morts-vivants, les survivants, qui souffrent,<br />
ont souffert, de ce tremblement<br />
de terre, dans l’indifférence d’un pouvoir<br />
myope, obnubilé par la désignation<br />
de son gendre au pouvoir.<br />
Hélas ! Champ de Mars, incubateur<br />
de transgressions, devient<br />
aujourd’hui, durant les trois jours<br />
(29,30,31 Juillet) le lieu de glorification<br />
de la fête, comme mode d’action<br />
politique. Champ de Mars rompt avec<br />
le deuil. Le choix du lieu par le roi Martelly<br />
témoigne de l’emprise de la vie sur<br />
la déchéance. Le projet de commémorer<br />
son triomphe dicté par la domination<br />
vassalisante des ambassades est une<br />
illustration de ce qu’est ce régime, présidentialiste,<br />
à tendance monarchique<br />
: le roi décide de son carnaval, en dehors<br />
de toute discussion, avec sa cour,<br />
ses pages, ses thuriféraires et l’impose<br />
à la société haïtienne, qu’elle y soit favorable<br />
ou pas. Le roi est nostalgique<br />
de ses déhanchements à se déboiter<br />
les lombes, de ses coups de reins, de<br />
ses tenues excentriques-mini-jupe et<br />
soutien-gorge- dégoulinant ses propos<br />
grotesques sur une foule qui se bousculait,<br />
s’agglutinait, pour voir le machin<br />
que le chanteur mima d’exhiber. Cette<br />
décision de trois jours de carnaval, dans<br />
un pays en proie aux difficultés les plus<br />
cruciales, a quelque chose de délirant.<br />
Cette décision procède de la mobilisation<br />
des ressources de l’Etat, met en<br />
selle ce qui préfigure la définition d’une<br />
politique culturelle sous Martelly.<br />
Le « carnaval des fleurs »prétend<br />
faire une croix sur la misère physique<br />
des citoyens à laquelle Martelly a promis<br />
de s’opposer, à renforts de propagande,<br />
et de marketing. Le pouvoir en<br />
place croit ainsi dissimuler ses échecs,<br />
en pratiquant le déni de la réalité.<br />
Le « carnaval des fleurs » est<br />
également le déploiement d’un pouvoir<br />
sur scènes, comme écrivait Georges<br />
Balandier. Le pouvoir a une forme de<br />
« jeu dramatique » ;le pouvoir est une<br />
sorte de théâtre, il structure la société<br />
à travers l’organisation des appareils<br />
de commandement par le recours aux<br />
règles dramatiques. Sous Martelly, les<br />
revendications salariales des enseignants,<br />
les difficultés du gouvernement<br />
haïtien à réaliser les prochaines<br />
consultations électorales, en dehors de<br />
l’assistance financière internationale,<br />
la faible dotation budgétaire consacrée<br />
à l’Université du Nord (don de la république<br />
dominicaine) , l’insécurité….<br />
sont secondaires, elles sont reléguées<br />
au rang d’accessoires. Ce qui<br />
compte, ce sont des réjouissances, qui<br />
tendent à contrecarrer les révoltes,<br />
Suite à la page (14)<br />
les rapports faisant état de la mort d’au<br />
moins quatre citoyens haïtiens et de<br />
plusieurs blessés, dans des circonstances<br />
non encore élucidées, au cours d’une<br />
opération d’expulsion forcée, conduite<br />
par des agents de la police nationale<br />
dans le Parc La Visite », a fait savoir<br />
la note de presse. « Une équipe<br />
multidisciplinaire des Nations Unies a<br />
été déployée sur le terrain pour collecter<br />
les informations afin de contribuer à<br />
établir les faits. La MINUSTAH rappelle<br />
que l’expulsion forcée sans alternative<br />
à un logement convenable est contraire<br />
aux instruments internationaux relatifs<br />
aux droits de l’homme, et notamment<br />
au Pacte international relatif aux droits<br />
économiques, sociaux et culturels ».<br />
4<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012
Twa fèy, Twa rasin O<br />
Martelly furieux lors d’une visite à la Citadelle: théâtre ?<br />
délire d’autorité, fausse sincérité ou mètdam ?<br />
Par Fanfan la Tulipe<br />
Le 19 juillet dernier, Michel Michael<br />
Martelly Tèt kale visitait la<br />
Citadelle Laferrière. A ce que j’ai cru<br />
comprendre en regardant différentes<br />
vidéos sur le Net, Monsieur semble<br />
avoir été invité par le ministre de la<br />
Culture, le transfuge lavalas, Mario<br />
Dupuis, à venir voir l’état de délabrement<br />
de ce monument historique,<br />
fierté du roi Christophe, fierté<br />
des gens du Nord, fierté de tous les<br />
Haïtiens. J’ai épluché, j’ai feuilleté<br />
quelques pages de la presse haïtienne<br />
pour finalement retenir que<br />
quasiment tous les journalistes ont<br />
seulement relevé «la colère» du président.<br />
Personne n’a semblé mettre<br />
en question cet intérêt soudain de<br />
l’homme pour l’état de délabrement<br />
de la Citadelle alors que la culture<br />
est le cadet des soucis de Martelly et<br />
l’inculture l’aînée de ses habitudes<br />
mentales. Personne ne s’est demandé<br />
s’il pouvait s’agir de théâtre ou<br />
de mètdam.<br />
Dès son arrivée sur le site historique<br />
de la Citadelle Laferrière, le<br />
taureau a vu rouge (peut-être rose)<br />
en constatant l’état de délabrement,<br />
d’abandon et le manque d’entretien<br />
dans lequel se trouvait la bâtisse.<br />
Le Président Rose Bonbon s’est empressé<br />
de prendre en grippe et même<br />
en grappe le personnel de l’ISPAN<br />
qui selon lui, n’a rien fait pour entretenir<br />
et sauvegarder la Citadelle.<br />
Le tableau tel qu’il se présentait à<br />
lui était qualifié «d’irresponsable et<br />
d’inconcevable». Pour le taureau<br />
aux cornes roses « c’est notre identité<br />
qui est en passe de disparaître!».<br />
De voir que des herbes folles et des<br />
raje poussaient par terre, drues, et<br />
jonchaient les murs de l’édifice,<br />
Martelly a trouvé ça «inadmissible».<br />
«Leta peye nou, mwen wè<br />
nou pa travay. L’Etat vous paie 5<br />
gourdes [par jour ? par mois ? parfois?],<br />
si vous n’êtes pas satisfaits,<br />
dites-le ; pourquoi vous autres de<br />
l’ISPAN n’êtes-vous pas allés vous<br />
plaindre à la radio? (que Martelly<br />
dit ne pas écouter). M ap dakò pou<br />
n fè manifestasyon. Je suis venu ici<br />
pour vous responsabiliser... Les responsables<br />
n’ont aucun plan pour la<br />
Citadelle, ni pour la protéger ni pour<br />
HAÏTI EN ONDES &<br />
SÉRUM VÉRITÉ<br />
Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m.<br />
Deux heures d’information et d’analyse<br />
politiques animées par des journalistes<br />
chevronnés haïtiens à la pointe de<br />
l’actualité tels:<br />
Jean Elie Th. Pierre-Louis, Guy Dorvil,<br />
Dorsainvil Bewit, Claudy Jean-Jacques,<br />
Jean Laurent Nelson, et pour Haïti<br />
Liberté, Kim Ives.<br />
En direct avec Bénédict Gilot depuis Haïti.<br />
Soyez à l’écoute sur Radyo Panou &<br />
Radyo Inite.<br />
De gauche à droite : le délégué du Nord, Yvon Althéon, le ministre de la<br />
Culture, Mario Dupuy et le Président Martelly sur le site historique de la<br />
Citadelle Laferrière<br />
l’aménager». On rêve à entendre<br />
Martelly parler de la sorte. Il devrait<br />
commencer par avoir un plan pour<br />
le pays, à part sa vision d’avoir un<br />
carnaval dans chaque département,<br />
non, deux «carnavaux», façon de<br />
«décentraliser» et multiplier ses<br />
performances fessardes et gouilladantes.<br />
Martelly prête aux gens de se<br />
plaindre de l’Etat qui ne fait rien.<br />
Mais heureusement, aujourd’hui il<br />
y a un Etat qui veut travailler. Vous<br />
vous en doutiez ? Oyez plutôt : «<br />
kote m pase pa gen kouran, m met<br />
kouran ». Pareil pour les routes. Il<br />
n’en trouve pas, il en construit.<br />
Martelly poursuit sans rire :« kote<br />
m pase timounn yo pat lekòl, mwen<br />
met lekòl». Grâces soient donc<br />
rendues au président qui s’émeut<br />
de la situation des gens vivant sous<br />
les tentes :«m retire mounn anba<br />
tant». Al oun bon gason. An nou<br />
rele mèsi papa Vincent, mèsi papa<br />
Lescot, mèsi papa François, mèsi<br />
papa Jean-Claude.<br />
Moi, j’ai un plan pour Martelly.<br />
Il n’a qu’à aller partout où il n’y<br />
a pas d’électricité, pas de route, pas<br />
de marchés, pas de centres de santé,<br />
pas d’hôpitaux, pas d’école, pas de<br />
parcs pour enfants, pas de postes de<br />
police, pas de salles de cinéma, pas<br />
de salles de théâtre, pas de poubelles<br />
DEE’S<br />
TRANSMISSION<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
718-693-3674<br />
publiques, pas de bacs à ordures<br />
publics, pas de bayakou publics, et<br />
qu’il en mette. Surtout que Martelly<br />
aille partout où il n’y a pas d’eau,<br />
et qu’il fasse construire de grands<br />
réservoirs de ce précieux liquide et<br />
alors ap gen dlo, gen savon, gen<br />
digo, gen lanmidon, sa k fè prezidan<br />
ou pa pwòpte ministè yo ?<br />
Il faisait pitié de voir la tête<br />
sousoute de Mario Dupuis le renégat,<br />
essayant de placer un mot, de<br />
demander pardon au prince des<br />
ténèbres duvaliéristes qui n’arrêtait<br />
pas de lui cracher dessus, de lui cracher<br />
sa colère, vraie ou feinte. « Il<br />
est anormal que des gens touchent<br />
de l’Etat et ne font pas leur travail»,<br />
a fulminé Martelly. Il s’adressait à<br />
la fois aux responsables et au petit<br />
personnel de l’ISPAN ainsi qu’à leur<br />
ministre de tutelle, en l’occurrence<br />
Mario Dupuis, le transfuge qui essayait<br />
de tirer ses marrons du feu de<br />
la colère apparente de Martelly.<br />
A un moment, Martelly au paroxysme<br />
de sa «colère» s’en est pris<br />
à la dignité même des responsables<br />
de l’ISPAN et bien sûr à la dignité<br />
de Mario Dupuis aussi : «les responsables<br />
n’ont aucun plan pour la Citadelle,<br />
le plan c’est que chak mounn<br />
jwenn ti sa l’ap jwenn lan. Sa a<br />
[la Citadelle] mèt kraze, ki mele<br />
tchou w ak tout moun ?» (souligné<br />
par nous). Chassez le naturel il<br />
revient pas seulement au galop mais<br />
à bride abattue. Un peu plus encore<br />
on aurait entendu des mots de Cambronne,<br />
ou mieux, des koulanguiettades,<br />
des violences verbales liées au<br />
clitoris, marque de fabrique du mec.<br />
En tout cas, Dupuis en a eu plein le<br />
bol, plein la gueule et aussi plein le<br />
cul. Pauvre mec ! On voit bien que<br />
de nez il n’a qu’une boule de boue,<br />
autrement dès son retour à Port-au-<br />
Prince, il aurait dû démissionner.<br />
Dans un accès de délire d’autorité,<br />
Martelly a interpellé son<br />
valet : «kot minis Culture a ?» Et<br />
laquais d’avancer la queue entre<br />
les jambes : «men mwen wi, excellence».<br />
Le bel amant de la culture de<br />
dire :« si yo la a se pou yo travay ;<br />
mwen kòm prezidan m ap touche,<br />
m ap travay». Mais, président,<br />
de l’argent n’arrive pas à tout le<br />
monde par millions de la République<br />
dominicaine. Poursuivant sur sa<br />
lancée délirante : « oun pakèt gwo<br />
non, gwo enstitisyon, nèg yo jwenn<br />
oun ti monnen pou yo vire vire, men<br />
gwo chèf yo ap woule gwo machin,<br />
y ap touche byen, epi anyen pap fèt.<br />
Je ne suis pas d’accord.»<br />
S’agitant comme un diable<br />
dans le bénitier de Martelly, flairant<br />
une fracassante révocation,<br />
le ministre de la Culture, le kaleur<br />
de wès, se sachant coupable tenta<br />
maladroitement de se disculper : «<br />
il n’ya pas d’entretien, c’est pourquoi<br />
j’étais venu personnellement,<br />
il y a peine une semaine…m fè<br />
des recommendations». Martelly<br />
l’interrompit brutalement, on aurait<br />
même pu entendre : fèmen djòl ou<br />
non, monchè. Ce serait la moindre<br />
des élégances du koulanguietteur.<br />
«Gade, gade pyebwa sou tout tèt<br />
kay la», lança Martelly. Et le sousou<br />
de répondre en vitesse :« se poutètsa<br />
m rele anmwe a, wi». Le musicien<br />
d’ajouter, s’adressant à son tchoulit<br />
de ministre : « pa fè sa m di w, m<br />
ap pale».<br />
Une torrentielle colère, un ouragan<br />
martellyste s’est alors abattu<br />
sur l’ISPAN dont les ouvriers se<br />
cherchent encore une échelle pour<br />
accéder aux toits du building alors<br />
que selon Martelly, le directeur de<br />
l’institution ne s’est jamais soucié<br />
d’avoir un plan, de se faire accorder<br />
Radio Optimum – 93.1 sca<br />
La direction et le personnel de la<br />
Radio Optimum remercient<br />
chaleureusement leur audience et<br />
annoncent à tous ceux qui ont perdu<br />
leur contact que depuis plus de deux<br />
ans, la Radio Optimum travaille<br />
quotidiennement sur la fréquence de<br />
93.1 sca.<br />
Vous avez aussi la possibilité de la<br />
capter sur le site www.radiooptimum.com<br />
et bientôt sur<br />
www.radiooptimuminter.com<br />
Captez chaque jour, à toutes les<br />
heures le 93.1 sca.<br />
un budget approprié pour une année<br />
de gestion de la Citadelle. C’est au<br />
directeur de faire son travail, a tonné<br />
Martelly (directeur qui n’était pas<br />
présent du reste). Car la Citadelle «<br />
c’est notre identité qui est en passe<br />
de disparaître ! Leta peye nou, se<br />
pou n travay. Ki itilite nou ? Pouki<br />
nou egziste ?» A maintes reprises,<br />
Martelly dénonçait le fait que par<br />
terre et sur les murs de la Citadelle<br />
les herbes folles jouaient à la marelle<br />
avec des amoncellements de mousse<br />
ou de limon, une vraie obsession,<br />
à défaut de ne pouvoir dire mot de<br />
la valeur historique, architecturale,<br />
politique du monument. Panne<br />
intellectuelle, quoi d’autre ?<br />
Est-ce que Martelly était vraiment<br />
en colère ? N’était-ce pas plutôt<br />
du théâtre, un autre show médiatique,<br />
puisqu’à la fin de sa visite<br />
il chantait Haïti chérie, un flûtiste<br />
providentiel s’étant trouvé sur la<br />
route du président pour l’accompagner?<br />
On sait qu’il a l’habitude de<br />
ces spectacles de clown. Était-ce<br />
un accès de délire d’autorité depuis<br />
que son Premier ministre a pris en<br />
main les commandes du gouvernement<br />
ne lui laissant que le plaisir<br />
de deux carnavaux, pardon, de<br />
deux carnavals kole kole ? Est-ce<br />
une occasion créée pour limoger le<br />
renégat, le transfuge aux manières<br />
trop sousoutes pour le président ?<br />
Est-ce une façon de terroriser son<br />
entourage à la manière de Duvalier<br />
qui avait fusillé 19 officiers pour<br />
que la nation des prétendants à la<br />
chaise bourrée fût prévenue et que<br />
le monde des pêcheurs en eaux<br />
troubles fût averti ?<br />
Laissez-moi vous dire que lors<br />
d’une grande cérémonie où j’ai invoqué<br />
la mémoire de ma grand-mère,<br />
la table tournante li vire, li vire pour<br />
me suggérer une autre possibilité.<br />
Imaginez que l’UNICEF soit dans les<br />
dispositions de débloquer quelques<br />
millions, de gros papa lions, lyon ki<br />
pa rete ak lyon, pour les donner à<br />
l’ISPAN dans le but de continuer les<br />
travaux de restauration de la Citadelle.<br />
Suivez mon regard. Or le trio<br />
Gwo Soso, Michael et Ti Mòmòt,<br />
kidonk Lamothe, se sant lajan an<br />
sèlman pou l pa pran.<br />
Pas bête l’animal Martelly.<br />
Dans un faux élan patriotico-christophien,<br />
il grimpe à quatre pattes la<br />
pente ardue qui mène à la Citadelle<br />
pour se «rendre compte» du délabrement<br />
broussailleux, buissonneux,<br />
herbeux, limoneux, fangeux, bourbeux,<br />
marécageux, vaseux du monument.<br />
Et là nan pye Christophe,<br />
il accable le directeur de l’ISPAN et<br />
tout le personnel qui ne fout rien.<br />
Autant s’en débarrasser. Alors, les<br />
lions viendront se reposer de leur<br />
long voyage transocéanique dans<br />
les coffres de la présidence qui les<br />
distribuera à loisir à l’ISPAN et au<br />
passage laissera tomber quelques<br />
miettes au ministère de la Culture<br />
dont dépend l’ISPAN. D’où la présence<br />
de Mario là-haut et le coup<br />
bas à Henri Robert Jolibois. Est-ce<br />
qu’on a pigé ? Les tables tournantes<br />
de ma grand-mère m’ont toujours<br />
dit la vérité.<br />
Alors cette présence inopinée,<br />
intellectuellement anormale de Martelly,<br />
au haut du Bonnet à l’Évêque,<br />
ce président semi inculte subitement<br />
jaloux de la bonne tenue de la Citadelle,<br />
«kat didantite nou», à quoi ça<br />
rime? Du théâtre ? Un délire d’autorité<br />
? Une fausse sincérité ? M pi<br />
kwè se mètdam. Qui vivra verra.<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 5
Kwonik Kreyòl<br />
Komemorasyon anivèsè nesans<br />
Simon Bolivar !<br />
Komemorasyon Anivèsè nesans<br />
Simon Bolivar – Solidarite <strong>Haiti</strong><br />
Venezuela<br />
Madi 24 jiyè ki sot pase a, se<br />
te dat nesans yon potorik gason, yon<br />
nonm ki te wè lwen non sèlman pou<br />
peyi kote l te fèt men pou tout pèp ki<br />
t ap lite nan rejyon Amerik la pou sòti<br />
anba bòt kolon espayòl. N ap pale sou<br />
Simon Bolivar ki te fèt 25 jiyè 1783.<br />
Rèv li ak angajman l pou libere<br />
tout rejyon te mennen l an Ayiti nan<br />
lane 1815. Li te vin chèche èd. Prezidan<br />
Petion te byen akeyi l, li te tande<br />
l e li te konprann rèv li. Bolivar frape,<br />
prezidan Petion reponn e se konsa li<br />
bay Bolivar tout kalite èd Leta ayisyen<br />
te kapab bay yon dirijan mouvman<br />
revolisyonè.<br />
Sa pral pèmèt Bolivar fè yon ti<br />
pa annavan nan lit pou libere rejyon<br />
an, anba grif kolon espanyòl yo. Pi<br />
gwo pa ki vin fèt aprè, Simon Bolivar<br />
retire Lamerik di Sid anba grif kolon<br />
panyòl e li respekte angajman li anfas<br />
Alexandre Pétion, lè li proklame liberasyon<br />
tout esklav yo nan tout zòn<br />
Gran Kolonbi a.<br />
Nou remake apre prèske 200<br />
zan pèp venezelyen an kenbe sa<br />
nan memwa li, jès solidarite sa a pèp<br />
ayisyen an te fè a. Nan traka n ap<br />
Deklarasyon Kolektif mobilizasyon<br />
pou dedomaje viktim kolera yo nan<br />
okazyon 28 jiyè 2012<br />
28 Jiyè 1915 - 28 Jiyè 2012 fè<br />
97 lane depi blan meriken yo te debake<br />
ak gwo zam fann fwa nan peyi<br />
Ayiti, kote yo te pase 19 lane, sòti<br />
1915 pou rive 1934. Okipasyon sa a<br />
te mache ak yon pwojè ekonomik ki<br />
se piye richès peyi a epi toujou kenbe<br />
l anba dominasyon pou yo kontinye<br />
ak eksplwatasyon fewòs yo a sou klas<br />
travayè a. Pou yo kenbe pwojè dominasyon<br />
ak eksplwatasyon yo sou<br />
pèp ayisyen an, yo toujou aranje yo<br />
pou yo enpoze mas pèp la yon diktati<br />
sovaj oubyen yon okipasyon kriminèl.<br />
Se nan sans sa a yo te kenbe<br />
diktati sanginè Duvalier yo diran 29<br />
lane sou pouvwa (1957-1986) ap<br />
BOUKAN<br />
101.9 FM • SCA<br />
Radyo Pa Nou<br />
Emisyon KAKOLA<br />
Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti<br />
• Nouvèl •<br />
• Analiz •<br />
• Kòmantè •<br />
• Deba •<br />
Pou yon Ayiti Libere<br />
(917) 251-6057<br />
www.RadyoPaNou.com<br />
Mèkredi 9-10 pm<br />
Simon Bolivar<br />
travèse jodia , kote n ap chèchè nan<br />
diyite ak souverènte retire peyi nou<br />
nan malsite, pèp venezyelyen ansanm<br />
ak otorite peyi Venezyela deside lonje<br />
men ban nou nan yon solidarite reyèl,<br />
men nan men ak respè, san chantaj.<br />
Popilasyon nan Nò kapab mezire kalite<br />
bourad Venezyela ban nou nan efò<br />
pou nou devlope zòn la. Nou gen pou<br />
prèv reyalizasyon solid ak dirab tankou<br />
santral elektrik la ak reparasyon e<br />
agrandisman ayewopò Okap la.<br />
N ap pwofite dat nesans kokèn<br />
chenn gason sa a pou nou eksprime<br />
bon jan rekonesans nou ak pèp venezwelyen<br />
kou direksyon politik revolisyon<br />
bolivaryen an pou michan èd,<br />
touye militan politik ak pitit mas pèp<br />
la. Aprè pèp ayisyen an te leve kanpe<br />
nan lane 1985-1986 pou dechouke<br />
diktati fewòs Duvalier yo, gwo peyi<br />
enperyalis yo tankou : Etazini, Lafrans<br />
ak Kanada te sèvi ak Lame kriminèl la<br />
pou l te kontinye ak pwojè a epi nan<br />
lane 1994 yo kraze l, aprè yo te fin<br />
anvayi peyi a pou yon dezyèm fwa.<br />
Nan lane 2004, aprè yon koudeta/kidnaping<br />
kont prezidan Jean<br />
Bertrand Aristide, gwo peyi enperyalis<br />
sa yo te itilize òganizasyon mondyal<br />
yo rele ONU an, plizyè lòt peyi nan<br />
Amerik Disid la ak yon fòs okipasyon<br />
yo rele MINUSTAH ki debake nan peyi<br />
a pou yon twazyèm fwa. Depi lè sa a<br />
se richès peyi a y ap fin piye, se masak<br />
sou masak y ap fè sou mas pèp<br />
la, nan katye pòv yo, se pèp ayisyen<br />
an y ap touye ak Kolera, se vyòl sou<br />
jenn fi ak jenn gason, se vole kabrit<br />
tipeyizan yo.<br />
Aprè 97 lane okipasyon ak diktati<br />
sou mas pèp la, konsekans yo lou<br />
anpil sou peyi a nan :<br />
1- eseye kraze batay mas yo<br />
ap mennen pou chache wout liberasyon,<br />
pwogrè ak devlopman peyi a,<br />
touye oubyen arete militan politik k<br />
ap goumen kont okipasyon.<br />
2- kraze ekonomi peyi a ak<br />
politik ekonomik liberal, mache lib<br />
la, kote yo depafini ak pwodiksyon<br />
nasyonal la, dekouraje agrikilti peyi<br />
a nan anvayi peyi a ak tout kalte<br />
pwodui pèpè.<br />
3- likide tout antrepriz nasyonal<br />
yo bay etranje epi lage plis pase 10<br />
mil travayè nan chomaj fòse.<br />
4- anvayi peyi a ak ONG, zòn<br />
Franch, k ap ranfòse pwojè dominasyon<br />
ak esplwatasyon enperyalis<br />
la.<br />
5- anvayi peyi a ak tout kalte<br />
vye lide pou zonbifye mas yo.<br />
6- mizè, grangou, Kolera yo<br />
san machanday politik ni dil, èd dirab<br />
nan tout domèn yo bay Ayiti depi<br />
2006 jouk jodi a.<br />
Nou pran okazyon an pou nou<br />
esprime solidarite nou ak pèp venezwelyen<br />
nan lit lap mennen chak jou<br />
pou ranfòse peyi li epi satisfè tout bezwen<br />
debaz popilasyon an pou l ka viv<br />
nan diyite pou anfen wete peyi Venezuela<br />
anba depandans politik, ekonomik<br />
ak kiltirèl peyi enperyalis yo .<br />
N ap sezi òpotinite sa a pou nou<br />
kanpe nan vil Kap-Ayisyen « Komite<br />
solidarite ant pèp ayisyen ak<br />
venezwelyen »<br />
Simon Bolivar – Jean Jacques<br />
Dessalines, Henri Christophe, Alexandre<br />
Pétion - Anténor Firmin – José<br />
Marti – Abizu Campos yon sèl rèv –<br />
yon sèl e menm lit<br />
Viv solidarite Haïti-Venezuela !<br />
Viv solidarite ant pèp ayisyen ak pèp<br />
venezyelyen !<br />
Pou komite a :<br />
Rony Mondestin, Stanley<br />
Jean-Marie, Eddy Lubin, Elusca<br />
Charles, Marlène Nicolas, Edouard<br />
Baker Jr. Agr : Hans St Jean, Nadine<br />
Mondestin, Saul Gauthier, Dr.<br />
Jean Paul Ricot, Stephen Fanfan,<br />
Wilma Innocent Ing., Allan Louis<br />
Sergilus Docteur<br />
pote k ap touye mas pèp la nan katye<br />
pòv yo, pandan rich yo kontinye ap<br />
vin pi rich sou do mas pèp la.<br />
Ki bilan ? Si sòti 1915 pou rive<br />
1934, blan meriken yo te pase 19<br />
lane ap piye richès peyi a, touye tout<br />
moun k ap fè rezistans tankou : Charlmagne<br />
Péralte, Benoit Batraville ak<br />
plizyè milye Ayisyen. Sòti 2004 pou<br />
rive 2012, sa fè 8 lane depi fòs okipasyon<br />
Nasyonzini an ap mache touye<br />
Ayisyen nan tout peyi a. Anplis plizyè<br />
milye konpatriyòt yo touye anba kout<br />
zam, yo deja touye plis pase 7 mil Ayisyen<br />
ak Kolera epi lage maladi sa a<br />
nan san plis pase 500 mil Ayisyen e<br />
maladi Kolera sa a kontinye ap simen<br />
dèy nan fanmi ayisyen yo.<br />
MINUSTAH se bra ame pwojè<br />
ekonomik, dominasyon ak eksplwatasyon<br />
gwo peyi enperyalis yo. Li la<br />
pou l kraze tout mobilizasyon klas<br />
travayè a ak rès mas pèp la ap fè pou<br />
fè revandikasyon yo pase epi òganize<br />
yo pou chavire vye sistèm peze souse:<br />
gwo vale piti a.<br />
Nan kad pwojè lanmò gwo<br />
peyi enperyalis yo kontinye ap manniganse<br />
sou do pèp ayisyen an, nou<br />
wè genyen kèk peyi nan Amerik Latin<br />
nan tankou : Brezil, Ajantin, Chili, Bolivi,<br />
Ekwatè elatriye ki di yo pwogresis,<br />
k ap sipòte pwojè dominasyon ak<br />
eksplwatasyon gwo peyi enperyalis<br />
yo sou do mas pèp ayisyen an. Pèp<br />
ayisyen an pran nòt, kale je w, menm<br />
lè je w fèmen, men se pa dòmi l ap<br />
domi.<br />
Pou kontinye batay kont pwojè<br />
ekonomik sa a ak bra ame li a, ki se<br />
fòs okipasyon ONU, MINUSTAH-Kolera,<br />
KOLEKTIF MOBILIZASYON POU<br />
DEDOMAJE VIKTIM KOLERA YO ap<br />
kontinye mobilize kont okipasyon<br />
L’ONU an, nan menm lespri papa Dessalines,<br />
Charlmagne Péralte ak Benoit<br />
Batraville.<br />
28 jiyè 2012 sa a fè<br />
egzakteman 97 lane<br />
depi militè meriken<br />
te okipe Ayiti<br />
Militè Meriken yo an Ayiti aprè debakman 1915 lan<br />
Depi kòmansman 20tyèm syèk<br />
lan, san konte envazyon ansekrè,<br />
te gen plis pase 120 agresyon militè<br />
meriken, anmwayèn, li fè plis pase<br />
yon agresyon militè chak ane. An<br />
Amerik Santral ak nan Karayib sèlman,<br />
fòs lame meriken yo entèvni : 6 fwa<br />
Kiba, 4 fwa an Repiblik Dominkèn, 2<br />
fwa El Salvador, yon fwa an Grenad,<br />
3 fwa Gwatemala, 4 fwa ann Ayiti, 7<br />
fwa Ondiras, 3 fwa nan peyi Meksik,<br />
6 fwa Nikaragwa, 8 fwa Panama, e 2<br />
fwa Pòtoriko. Gen plis pase 865 baz<br />
miltè nan 63 peyi etranje. An 2011,<br />
depans militè Etazini te fè te reprezante<br />
20% nan bidjè federal la, swa $718 bilyon<br />
(milya) dola. Sa reprezante 41%<br />
nan bidjè militè tout peyi sou latè, lè<br />
w mete tout ansanm. Fòs lamarin militè<br />
Etazini pi gwo pase 13 pi gwo fòs<br />
marin lòt peyi met ansanm, e 11 nan<br />
peyi sa yo se alye militè Etazini. Etazini<br />
dispoze 5,113 bonm nikleyè. Sa kont<br />
pou ekstèmine tout moun k ap viv sou<br />
planèt lan plizyè fwa. Ane sa a, fòs militè<br />
meriken yo angaje dirèkteman nan<br />
omwen 6 peyi : Irak, Afganistan, Pakistan,<br />
Yemen, Somali ak Kongo.<br />
Estatistik sa yo kont pou bay<br />
moun tèt fè mal. Men se twòkèt lan.<br />
Fòs lanmò sa yo reprezante sa moun<br />
konn rele « kanson fè ki kache dèyè<br />
men envizib Mache Lib lan ». Fòs militè<br />
meriken yo se bra an fè pou garanti<br />
miz annaplikasyon politik ekonomik<br />
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enpeyalis yo. Politik ekonomik sa yo,<br />
se ansanm politik pou « ankouraje envestisman<br />
» kote yo sèvi ak dèt peyi<br />
domine yo ki fin fè pil sou pil ansanm<br />
ak yon seri « kriz ekonomik » yo manniganse<br />
pou fòse politik renmèd chwal<br />
FMI sa yo sou do travayè yo atravè<br />
lemonn, tankou sa k ap pase jounen<br />
jodi a nan peyi Lagrès. Politik neyoliberal<br />
sa yo enkli privatizasyon sèvis<br />
Leta yo, plan osterite mare senti, rediksyon<br />
salè ak ogmantasyon lavichè,<br />
rediksyon pansyon, rediksyon nan<br />
ledikasyon, rediksyon nan lasante,<br />
rediksyon nan sèvis sosyal yo, kraze<br />
sendika, mete zòn franch, trete « mache<br />
lib » yo negosye pou louvri vant<br />
peyi domine yo… tout sa swadizan pou<br />
balanse bidjè Leta yo. Jounen jodi a,<br />
enperyalis yo sèvi ak dèt yo kofre sou<br />
Leta domine yo pou yo rive akonpli sa<br />
yo te konn bezwen fè ak envazyon nan<br />
syèk anvan yo. Epi tout politik sa yo<br />
ap benefisye klima laperèz yo fin tabli<br />
ak yon swadizan « Gè mondyal kont<br />
teworis » kote moun ki pa dakò ak<br />
pwogram sa a vin tounen « teworis »<br />
yo ka eliminen (menm jan manifestan<br />
Gwasimal yo te jwenn etikèt « teworis<br />
»). Tout sa, pandan rich yo ap jwenn<br />
egzanpsyon fiskal, konpayi finansye<br />
mondyal yo jwenn plan sovtaj (sètadi<br />
yo jwenn lajan gratis nan men Leta,<br />
ki vle di lajan peyi a, lajan pèp la !),<br />
Suite à la page (18)<br />
6<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012
Perspectives<br />
CEP-Levaillant Louis-Jeune:<br />
Où va-t-il conduire le pays?<br />
L<br />
’article 289 est clair et stipule, malgré<br />
la constitution amendée: « En<br />
attendant l’établissement du Conseil<br />
Electoral Permanent prévu dans la<br />
présente Constitution, le Pouvoir<br />
Exécutif met en place un Conseil<br />
Electoral Provisoire de neuf (9)<br />
membres composé de représentants du<br />
secteur public, des partis politiques et<br />
des organisations de la société civile. »<br />
En dépit des difficultés de réunir<br />
les deux tiers 2/3 du Sénat de la<br />
République en Assemblée nationale<br />
pour désigner les trois (3) représentants<br />
du pouvoir législatif au Conseil<br />
Electoral Permanent, un problème se<br />
pose actuellement au niveau du Conseil<br />
Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ)<br />
dans le processus de la désignation de<br />
ses trois (3) représentants au CEP. Le<br />
président du Sénat, Desras Simon Dieuseul<br />
a déjà constaté qu’il est totalement<br />
impossible de réunir les deux tiers 2/3<br />
des sénateurs en ce moment. Et, le<br />
sénateur Jocelerme Privert a souligné<br />
qu’un Conseil Electoral Provisoire chargé<br />
d’organiser les élections partielles,<br />
ne serait pas illégal parce qu’il y a de<br />
provisoire légale dans la constitution<br />
amendée, eu égard à l’article 289. « On<br />
peut se rabattre sur l’article 289 pour<br />
mettre sur pied un Conseil Electoral<br />
provisoire », affirme l’élu des Nippes.<br />
Le président de la Chambre des<br />
députés et coordonnateur général de la<br />
Plateforme politique INITE, Levaillant<br />
Louis-Jeune persiste et signe dans le<br />
processus devant aboutir à la formation<br />
d’un Conseil Electoral Permanent monté<br />
sur mesure. La question qu’on se<br />
pose est, où va-t-il conduire le pays ?<br />
L’article 192 de la constitution<br />
amendée est ainsi libellé : « Le Conseil<br />
Electoral Permanent comprend nef (9)<br />
membres choisis conne suit : 3 sont<br />
choisis par le pouvoir Exécutif, 3 sont<br />
choisis par la Cour de Cassation ; 3 sont<br />
choisis par l’Assemblée Nationale ».<br />
Si au niveau de l’Exécutif, il n’y a pas<br />
de problème, le président Martelly a<br />
déjà choisi ses représentants, mais<br />
leurs noms n’ont pas encore été rendus<br />
publics. Ce n’est pas la même chose<br />
pour le Législatif et le Judiciaire. Les<br />
membres du CSPJ, fraichement installés<br />
ayant à leur tête le président de la Cour<br />
de Cassation, Me. Anel Alexis Joseph<br />
choisi lui-même par le président Martelly<br />
s’étaient planchés sur le processus<br />
de la désignation de leurs représentants<br />
au CEP, par le lancement d’un appel à<br />
la candidature. On a recueilli 75 postulants<br />
et on en a retenu 12, avant de<br />
passer au vote, à la fin de la semaine,<br />
moyennant une phase d’enquête,<br />
conformément aux articles 192 et 189<br />
de la constitution, devant aboutir au<br />
choix des trois (3) représentants du<br />
CSPJ au CEP.<br />
A l’insu de la majorité des<br />
membres du CSPJ, une correspondance<br />
du CSPJ, en date du 24 juillet 2012 a<br />
été acheminée à l’Exécutif, soumettant<br />
ainsi la liste de ses représentants<br />
au CEP. Alors que quelques heures<br />
auparavant, au cours d’une réunion de<br />
8 de ses membres, 4 d’entre eux ont<br />
quitté la salle: Me. Antoine Norgaisse,<br />
vice-président du CSPJ, le représentant<br />
de la Cour de Cassation ; Me. Gustave<br />
Pharaon, représentant des tribunaux<br />
de Première Instance et actuel doyen<br />
du Tribunal de Première Instance des<br />
Gonaïves ; Me. Dilia Lemaire, la représentante<br />
de la société civile et Me.<br />
Néhémie Joseph, représentant de l’Assemblée<br />
des bâtonniers en exercice et<br />
bâtonnier de l’ordre des avocats des<br />
Gonaïves. Quatre (4) autres membres<br />
sont restés, à savoir : Me. Anel Alexis<br />
Joseph, président de la Cour de Cassation<br />
et du CSPJ, choisi par le président<br />
Martelly ; Me. Jean Alix Civil, représentant<br />
des parquetiers, commissaire du<br />
gouvernement près le Tribunal de Première<br />
Instance de Petit-Goâve, choisi<br />
par le ministère de la justice ; Me. Jean<br />
Le président de la Chambre des<br />
députés, Levaillant Louis-Jeune<br />
Etienne Mercier, représentant des tribunaux<br />
de paix et juge de paix de Delmas,<br />
choisi par le ministère de la justice<br />
et Me Thiers Malette, commissaire du<br />
gouvernement près de la Cour de Cassation.<br />
Le neuvième membre, Me. Max<br />
Elibert n’était pas présent à cette séance<br />
vu qu’il était en voyage.<br />
La décision illégitime de 4 des<br />
membres du CSPJ est assimilable à un<br />
coup d’Etat électoral pour certains et<br />
d’autres y voient la volonté du président<br />
là-dessous. Elle a également provoqué<br />
de vives contestations, le même<br />
jour tant au sein du CSPJ qu’au sein de<br />
la classe politique traditionnelle. Les<br />
4 autres membres du CSPJ qui n’ont<br />
pas pris part à cette mascarade ont fait<br />
savoir que la décision de désigner les<br />
trois supposés représentants du pouvoir<br />
judiciaire a été prise en dehors<br />
de leur volonté, au moment même où<br />
ils allaient procéder à diligenter une<br />
enquête sur les 12 postulants retenus.<br />
Le président de l’Association Nationale<br />
des Magistrats Haïtiens (ANAMAH),<br />
Me. Durin Duret a fait savoir que le<br />
prétendu choix des représentants du<br />
CSPJ au CEP ne répond pas aux normes<br />
de la démocratie moderne : « C’est un<br />
coup d’Etat électoral qui se prépare.<br />
Le pays doit se réveiller parce qu’il<br />
ne peut plus y avoir de mauvaises<br />
élections à nouveau. Les noms qui<br />
ont été acheminés à la présidence<br />
n’engagent que le président du CSPJ et<br />
non le CSPJ. » a-t-il déclaré. Il a, en<br />
outre, encouragé le président du CSPJ<br />
à faire le retrait de ces 3 noms jusqu’à<br />
une date inconnue du public et laisser<br />
se poursuivre le processus d’enquête<br />
prévu sur la liste des 12 personnalités<br />
présélectionnées.<br />
Le président de la Fédération<br />
des Barreaux d’Haïti (FBH), Me. Carlos<br />
Hercule, quant à lui exige l’annulation<br />
pure et simple de ces choix et<br />
la reprise du processus de délibération.<br />
Contestant énergiquement cette<br />
décision, il condamne la violation<br />
flagrante des normes de délibération<br />
de toute assemblée, tout en affirmant<br />
que : « Si ce coup passe, on peut dire<br />
adieu à l’indépendance du pouvoir<br />
judiciaire. »<br />
Au niveau du Parlement haïtien,<br />
des sénateurs et députés ont vivement<br />
critiqué la décision arbitraire du président<br />
du CSPJ, Me. Anel Alexis Joseph.<br />
Pour le sénateur, Steven Benoit, il est<br />
clair que le président Martelly a choisi<br />
à sa place les représentants du pouvoir<br />
judiciaire.<br />
Le président de la Chambre<br />
basse, Levaillant Louis-Jeune, a appelé<br />
jeudi le Conseil Supérieur du Pouvoir<br />
Judiciaire (CSPJ) à reprendre le processus<br />
de désignation de ses trois représentants<br />
au Conseil Electoral Permanent.<br />
Ardent défenseur de la formation<br />
du Conseil Electoral Permanent au lieu<br />
d’un nouvel organisme électoral provisoire,<br />
Louis-Jeune a estimé que la<br />
désignation des trois représentants du<br />
CSPJ au CEP est irrégulière et constitue<br />
un très mauvais signal lancé par le président<br />
du CSPJ également président de<br />
la Cour de Cassation, Me Anel Alexis<br />
Joseph. Le parlementaire se demande<br />
même avec quelle moralité ce dernier<br />
va continuer à diriger les deux entités.<br />
Sans tenir compte des critiques dont il<br />
est également l’objet pour avoir lancé,<br />
de concert avec le président du Sénat,<br />
un appel à candidature pour le CEP sans<br />
que pareille décision ait été prise en<br />
assemblée, le représentant de la Commune<br />
de Desdunes (Artibonite, Nord)<br />
au sein de la Chambre basse s’est félicité<br />
de la mise en place de la commission<br />
bicamérale y relative et a donné la<br />
garantie de la disponibilité du pouvoir<br />
législatif à analyser scrupuleusement<br />
les dossiers qui lui seront soumis.<br />
Quant au président de la Commission<br />
justice à la Chambre basse,<br />
Emmanuel Fritz Bourjolly, il a pointé<br />
du doigt le président du CSPJ dans la<br />
désignation de ses trois prétendus<br />
représentants au CEP, au mépris de la<br />
majorité des membres. Cette décision<br />
ne respecte pas les principes de la majorité<br />
de toute assemblée délibérative,<br />
elle est nulle et de nul effet. « Me. Anel<br />
Alexis Joseph cherche à inventer ses<br />
propres normes, alors qu’il devrait plutôt<br />
se rendre compte de l’importance<br />
de sa fonction. » A-t-il déclaré.<br />
Pour sa part, le président de la<br />
convention des partis politiques haïtiens,<br />
Turneb Delpé a estimé que la<br />
mise à l’écart de la plupart des membres<br />
du CSPJ dans le processus de la désignation<br />
de leurs représentants au CEP<br />
justifie les suspicions selon lesquelles,<br />
le président Martelly a publié les amendements<br />
contestés de la constitution<br />
pour pouvoir manipuler le prochain<br />
CEP et ainsi rafler les postes à pourvoir<br />
lors des élections à venir.<br />
Au Sénat de la République, deux<br />
des trois membres désignés par le président<br />
du grand corps, Desras Simon<br />
Dieuseul pour compléter la Commission<br />
bicamérale qui devrait se plancher sur<br />
l’analyse des dossiers des postulants<br />
au CEP ont ouvertement décliné cette<br />
offre. Les sénateurs Jean-Baptiste Bien-<br />
Aimé et John Joël Joseph refusent de<br />
cautionner ce plan macabre fomenté de<br />
toutes pièces contre le peuple haïtien.<br />
« Je veux rester conséquent avec moimême.<br />
Je ne saurais en aucune façon<br />
m’impliquer dans l’analyse des dossiers<br />
de candidatures des postulants<br />
pour le Conseil Electoral Permanent<br />
de telle manière, alors que je suis resté<br />
favorable à la formation d’un Conseil<br />
Electoral Provisoire de consensus<br />
chargé d’organiser les législatives partielles.<br />
» A-t-il indiqué. Il a, en outre,<br />
affirmé que ce qui s’est passé au niveau<br />
du CSPJ vient renforcer sa conviction<br />
de ne pas participer à aucun processus<br />
aboutissant à un quelconque Conseil<br />
Electoral Permanent préfabriqué.<br />
La position du Sénateur, Jean-<br />
Baptiste Bien-Aimé est connue de tous<br />
pour son opposition farouche quant à la<br />
formation d’un Conseil Electoral Permanent.<br />
Le sénateur, Jocelerme Privet, lui<br />
a récemment opté pour la mise en place<br />
d’un Conseil Electoral Provisoire selon<br />
le vœu de l’article 289 de la constitution<br />
amendée. A rappeler les trois sénateurs<br />
qui sont élus sous la bannière<br />
de la Plateforme politique INITE, dont<br />
l’actuel coordonnateur est le président<br />
de la Chambre des députés, Levaillant<br />
Louis-Jeune, favorable à la formation<br />
d’un Conseil Electoral Permanent, certains<br />
se demandent, où va-t-il conduire<br />
le pays ? La réponse ne serait autre<br />
qu’à une nouvelle crise post-électorale,<br />
vu que le Conseil Electoral Permanent,<br />
s’il était constitué, prendrait sa prétendue<br />
légitimité dans les amendements<br />
contestés de la constitution de 1987. Le<br />
pays s’en va de contestation en contestation<br />
à cause de l’incompétence de ses<br />
dirigeants et donnant à la communauté<br />
internationale le prétexte de s’immiscer<br />
dans les affaires politiques internes<br />
d’Haïti au profit de ses intérêts.<br />
28 Juillet 1915 - 28<br />
Juillet 2012: 97 ans<br />
d’occupation<br />
Une exposition des actes criminels de la Minustah a été réalisée au<br />
pied du monument du fondateur de la Nation haïtienne, Jean Jacques<br />
Dessalines<br />
Par Thomas Péralte<br />
Le samedi 28 Juillet 2012 ramenait<br />
le 97ème anniversaire du premier<br />
débarquement des forces occupantes<br />
des Etats-Unis en Haïti, où elles ont<br />
passé 19 ans (1915-1934) à piller le<br />
pays et à tuer plusieurs de nos compatriotes,<br />
comme par exemple : Charlemagne<br />
Péralte, Benoît Batraville entre<br />
autres. Après 111 ans d’indépendance,<br />
la terre de Jean-Jacques Dessalines, léguée<br />
à ses fils s’était vue occupée par<br />
des forces étasuniennes. Cette occupation<br />
a traîné derrière elle un vaste projet<br />
économique qui tend à continuer<br />
de piller les ressources du pays et à<br />
l’appauvrir.<br />
Apres 19 ans d’occupation, les<br />
Etats-Unis ont continué à s’imposer<br />
en Haïti à travers des gouvernements<br />
fantoches, des dictatures ou des forces<br />
d’occupation étrangères. Ils continuent<br />
également à dominer et exploiter le seul<br />
pays le plus appauvri de l’Amérique<br />
par l’intermédiaire d’institutions financières<br />
internationales comme le FMI, la<br />
Banque Mondiale, USAID et leur multiple<br />
ONG.<br />
97 ans après, les grandes puissances<br />
impérialistes, les Etats-Unis,<br />
la France maintiennent des forces<br />
d’occupation à travers l’organisation<br />
des Nations Unies (ONU) depuis plus<br />
de huit (8) longues années sous le label<br />
de la Minustah. En tant que forces<br />
d’occupation, la Minustah ne fait que<br />
violer le droit à l’autodétermination<br />
du peuple haïtien et les droits de<br />
l’homme, commettre des crimes contre<br />
l’humanité tels : la torture, l’assassinat,<br />
la pendaison, la disparition, le viol des<br />
gens de deux sexes, la violation des<br />
espaces universitaires en en expulsant<br />
des étudiants. Les soldats de l’ONU ont<br />
introduit l’épidémie de Choléra en Haïti<br />
qui a déjà tué plus de 7 mille personnes<br />
et infecté plus de 500 mille autres en<br />
moins de deux ans.<br />
A la veille du 97e anniversaire<br />
du débarquement des forces Yankee<br />
en Haïti, sous l’initiative du Congressman<br />
John Conyers Junior, plus d’une<br />
centaine de membres de la Chambre<br />
des représentants des Etats-Unis<br />
ont adressé une correspondance à<br />
l’ambassadrice étasunienne à l’ONU,<br />
Susan E. Rice, demandant aux Nations<br />
Unies d’assumer leurs responsabilités<br />
dans l’introduction et la propagation du<br />
Choléra en Haïti. « Puisque le Choléra<br />
a été introduit en Haïti en raison des<br />
actions de l’ONU, nous croyons qu’il<br />
est impératif que les Nations Unies<br />
agissent maintenant et de manière décisive<br />
pour contrôler l’épidémie. », ont<br />
écrit John Conyers Jr et ses 103 autres<br />
Suite à la page (15)<br />
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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 7
Perspectives<br />
Capitalisme en Haïti : Etat des lieux et perspectives<br />
(3ème partie)<br />
Par : Ralph Stherson SENAT*<br />
Pour une tentative de lire la complexité<br />
politique et socio-économique de la<br />
société haïtienne contemporaine avec<br />
la théorie marxiste<br />
A propos du commerce : après<br />
l’indépendance et au cours de<br />
l’époque suivante<br />
Après l’indépendance, le commerce<br />
passa aux mains des haïtiens, particulièrement<br />
des affranchis qui, aux<br />
temps de la colonie jouissaient d’une<br />
certaine aisance. De cette façon surgit<br />
peu à peu une bourgeoisie marchande,<br />
formée en majorité de commerçants<br />
mulâtres. Rappelons-nous bien que les<br />
deux élites nationales, à savoir, l’élite<br />
civile formée de bourgeois commerçants<br />
principalement, et l’élite militaire<br />
formée de généraux et commandants<br />
d’arrondissement, par excellence féodaux<br />
fonciers, luttaient constamment<br />
pour le pouvoir. Les plus-values et les<br />
rentes foncières, au lieu d’être réinvesties,<br />
sont plutôt utilisées pour le financement<br />
des révoltes. Après chaque<br />
mouvement, chaque pillage, chaque<br />
incendie, le capital de la bourgeoisie<br />
haïtienne diminuait et celle-ci devait<br />
très souvent se retirer définitivement<br />
des affaires. A dire vrai, la bourgeoisie<br />
nationale s’est trouvée « confronter<br />
à la difficulté presque insurmontable<br />
d’accumuler du Capital ». En effet,<br />
profitant des divisions et luttes entre<br />
caciques de tendance ou de régions<br />
différentes, et, par la faveur de la superstructure<br />
politique semi-féodale,<br />
l’influence économique étrangère pénétra<br />
facilement dans le pays ; de plus,<br />
les hommes de négoce étrangers et les<br />
grandes puissances essaient de fortifier<br />
leurs positions économiques et<br />
leur influence politique. Ils parviennent<br />
jusqu’à « contrôler entièrement le commerce<br />
d’importation et d’exportation,<br />
de même que le commerce de détail.<br />
La banque était entre leurs mains, ainsi<br />
que le financement des dettes extérieures<br />
» . Les commerçants étrangers<br />
installés dans le pays sont intimement<br />
mêlés aux rivalités locales. Ils peuvent<br />
agir d’autant plus impunément<br />
qu’ils bénéficient de la protection des<br />
représentants diplomatiques et des<br />
bateaux de guerre de leurs pays. En finançant<br />
les révoltes, les commerçants<br />
étrangers font d’une pierre deux coups<br />
: d’abord, ils contribuent à la ruine des<br />
commerçants locaux pour mieux usurper<br />
leur place ; ensuite, ils augmentent<br />
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leurs capitaux en exigeant à l’Etat de<br />
rembourser leurs pertes –très souvent,<br />
ils exigent beaucoup plus qu’ils ont réellement<br />
perdu –, assez souvent, sous la<br />
pression de fortes menaces.<br />
En fait, le système économique<br />
installé dans le pays au cours de cette<br />
période est un capitalisme d’affaire,<br />
essentiellement commercial. « Alors<br />
même que leurs gouvernants condamnaient<br />
par le verbe la deuxième République<br />
du nouveau monde, les<br />
marchands américains accumulent des<br />
bénéfices substantiels de leur commerce<br />
avec Haïti. En 1821, ils fournissaient<br />
déjà près de 45% des importations haïtiennes.<br />
L’Angleterre suivait avec 30%,<br />
la France venait en troisième avec 21%<br />
».<br />
Au cours de la seconde moitié<br />
du XIXème siècle, les commerçants<br />
anglais, allemands et levantins, tirant<br />
profit de la question du sucre, de la revalorisation<br />
de la spéculation sucrière,<br />
accumulent aux dépends de la Nation<br />
haïtienne d’importantes sommes de<br />
capitaux. Haïti, jusqu’à la première<br />
moitié du XXème siècle n’a pas connu<br />
d’entreprise industrielle d’envergure,<br />
du genre de la HASCO par exemple.<br />
L’économie, en majeur partie rurale,<br />
se débattait et se débat encore dans<br />
les langes d’une division du travail<br />
restreinte, marquée au coin de la production<br />
vivrière familiale, d’une manufacture<br />
embryonnaire et d’un artisanat<br />
sans perspective de métamorphose<br />
industrielle. Ceci provient de la permanence<br />
des structures semi-féodales,<br />
hostiles au développement du marché<br />
intérieur, à l’introduction de technique<br />
de production moderne et, partant, à<br />
l’augmentation de la productivité du<br />
travail à la campagne, condition sine<br />
qua non de l’industrialisation et de<br />
la production [à grande échelle] (…)<br />
D’autre part, l’absence de voies de<br />
communication modernes, le manque<br />
d’énergie électrique, de techniciens,<br />
comme l’absence d’infrastructure<br />
économique propice au développement<br />
industriel explique en partie la médiocrité<br />
et la lenteur du développement des<br />
forces productives en Haïti .<br />
Au début du XXème siècle, la<br />
pénétration du capital étranger, surtout<br />
du capital marchand, se faisait sentir de<br />
manière importante. De plus commencèrent<br />
à s’installer des entreprises fruitières,<br />
comme l’American Dyewood of<br />
Boston, la compagnie de M. Fritz Hortman<br />
installée en 1901 à Bayeux et la<br />
compagnie Mac Donald qui s’occupait<br />
de l’exploitation des bananes depuis<br />
1907. D’autres investisseurs s’orientent<br />
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vers les services de transport et de communication.<br />
Par exemple, la compagnie<br />
Mc Donald installa des voies ferrées<br />
reliant Port-au-Prince à Saint-Marc, et<br />
les grandes lignes de communication<br />
maritime accaparèrent le commerce<br />
extérieur ; même le service de cabotage<br />
tomba sous la férule étrangère.<br />
La domination du capital étranger<br />
et le rôle de l’Etat (défenseur des intérêts<br />
de ce capital étranger et des grands<br />
propriétaires fonciers féodaux liés à ce<br />
capital étranger) ne sont pas de nature<br />
à favoriser le développement d’un capital<br />
national. « Elle (la domination du<br />
capital étranger) constitue [plutôt] un<br />
obstacle majeur à l’accumulation national<br />
du Capital ». Les commerçants et<br />
investisseurs étrangers ne vinrent pas<br />
accumuler les capitaux pour développer<br />
la société féodale et établir les prémisses<br />
pour la transition vers une forme de<br />
production plus avancée. Ils visaient<br />
avant tout à réunir des millions pour<br />
les emporter ensuite et les transformer<br />
en capital dans leurs propres pays.<br />
Autrement dit, « une fois leur fortune<br />
faite, ils s’embarquaient pour l’étranger<br />
». Comme le signal H. W. Singer, les investissements<br />
étrangers dans les pays<br />
sous-développés ne sont que des investissements<br />
d’ordre géographique,<br />
c’est-à-dire, les équipements de production<br />
établis par le capital étranger<br />
dans ces pays servent généralement à<br />
des fins d’exportation et ne deviennent<br />
jamais partie organique de la structure<br />
économique interne de ces pays.<br />
Le capitalisme commercial,<br />
monopolisé par les commerçants<br />
et investisseurs étrangers aboutit<br />
beaucoup plus au renforcement de<br />
la dépendance, du caractère semicolonial<br />
de l’économie haïtienne.<br />
Entre obstacles des structures semiféodales<br />
et l’impitoyable concurrence<br />
du Capital étranger naît l’échec des<br />
tentatives proprement nationales d’une<br />
accumulation primitive du Capital en<br />
Haïti.<br />
L’accumulation primitive du Capital<br />
est une tranche de vie importante<br />
dans l’histoire du mode de production<br />
capitaliste. Elle a eu pour effet en occident,<br />
le développement du capital et des<br />
forces productives. Dans les premiers<br />
moments du capitalisme européen, les<br />
capitaux primitivement accumulés ont<br />
provoqué le développement des moyens<br />
de production. Ce développement<br />
de plus en plus considérable, a été responsable<br />
des révolutions agricoles et<br />
industrielles subséquentes. Arrivant<br />
jusque-là, d’autres secteurs du capitalisme<br />
ont vu le jour. Mais le tout se greffe<br />
sur la base productive. Autrement<br />
dit, le capitalisme est un ensemble de<br />
secteurs d’activités érigé sur le secteur<br />
de la production qui en est la base essentielle.<br />
Cette mise au point doit permettre<br />
de faire la lumière sur le cas d’Haïti.<br />
La formation économique et sociale<br />
haïtienne, a-t-elle été capitaliste<br />
dans ses débuts ? Ou a-t-elle jamais été<br />
une société de production avec une infrastructure<br />
et des rapports de production<br />
de type capitaliste ?<br />
Comme mentionné plus haut, la<br />
création de la colonie de St-Domingue<br />
au XVIIème siècle entre dans le cadre<br />
du capitalisme marchand de la bourgeoisie<br />
montante française. Cependant,<br />
au plan interne, l’organisation du travail<br />
de la colonie se faisait suivant le<br />
strict mode esclavagiste de production.<br />
La production coloniale était essentiellement<br />
agricole. Comme on l’a déjà<br />
vu, une longue guerre destructrice a<br />
permis aux esclaves et aux catégories<br />
sociales intermédiaires (les affranchis)<br />
de St-Domingue d’avoir raison sur le<br />
système esclavagiste et de proclamer<br />
l’indépendance d’Haïti au début du<br />
XIXème siècle. A partir de là, a débuté<br />
la véritable histoire proprement haïtienne<br />
du pays.<br />
Sous prétexte de protéger les investissements américains en Haïti, une<br />
nuée de marines débarqua dans les ports haïtiens le 28 juillet 1915. Avec<br />
l’occupation militaire d’Haïti par les américains, débute un véritable<br />
processus d’installation du mode de production capitaliste<br />
Pour nommer la formation<br />
économique et sociale d’Haïti.<br />
Les différents auteurs qui se sont<br />
penchés sur la question de caractériser<br />
la formation économique et sociale<br />
d’Haïti, ont été presque tous d’accord<br />
sur le fait que le pays, au lendemain de<br />
1804, n’a pas réussi son bond vers le<br />
capitalisme. Jn-Jacques Doubout, dans<br />
une sorte de périodisation, a signalé<br />
que de 1793 à 1807, il s’était établi en<br />
Haïti une période de transition caractérisée<br />
par une tentative de passage vers<br />
le capitalisme sans connaître l’étape<br />
féodale. Gérard Pierre-Charles luimême,<br />
dans son livre titré L’économie<br />
haïtienne et sa voie de développement,<br />
écrit : « on s’explique alors difficilement<br />
que, dans des conditions pareilles et à<br />
la faveur de l’indépendance intégrale<br />
dont jouissait le pays, ne soit apparu<br />
un secteur de bourgeoisie marchande<br />
locale, qui en accumulant un capital<br />
aurait pu stimuler le développement<br />
de la société postcoloniale » . André<br />
Georges-Adam, dans son livre sur<br />
la crise de 1867-1869 affirme que «<br />
Haïti est une société semi-féodale » .<br />
La seule source de richesse qui est exploitée<br />
dans cette société est la terre.<br />
Or, à cause de différents facteurs, elle<br />
n’est pas efficacement mise en valeur.<br />
L’économiste Gérald Brisson nous dit<br />
qu’il ne suffit pas de caractériser la formation<br />
économique et sociale d’Haïti<br />
comme une société semi-féodale et<br />
semi-coloniale (…), il faut [surtout]<br />
expliquer pourquoi les intérêts d’une<br />
poignée de propriétaires fonciers se<br />
trouvent en contradiction irréductible<br />
avec ceux de la paysannerie et de toute<br />
la nation. C’est parce que cette poignée<br />
de gens, avant la révolution de 1791-<br />
1804, était, comme les colons français,<br />
des riches planteurs et possesseurs<br />
d’esclaves, répond Jean Casimir ; ce<br />
dernier nous rappelle que la révolte<br />
des « esclaves » a détruit leur fortune<br />
et la perte de la Perle des Antilles leur<br />
a affecté aussi bien que les colons métropolitains.<br />
En effet, une fois réalisée<br />
l’indépendance, cette poignée de gens<br />
s’est repositionnée sur la scène politicoéconomique<br />
de la nation nouveau-née.<br />
Les appropriations arbitraires des terres<br />
vacantes les rendaient grands propriétaires<br />
fonciers et, en tant que administrateurs<br />
du nouvel Etat, leur tentative<br />
de raviver l’économie de plantation afin<br />
de redorer leur blason leur opposait aux<br />
masses des anciens esclaves devenus<br />
cultivateurs. Ces derniers refusaient<br />
catégoriquement de travailler dans<br />
des conditions similaires aux temps<br />
de l’esclavage. Ils choisissaient depuis<br />
lors de se replier dans leur « pays en<br />
dehors ». Les grandes propriétés mal<br />
acquises sont restées improductives<br />
parce qu’elles ne sont pas mises en valeur.<br />
Depuis, une sorte de mur de Berlin<br />
virtuel sépare la paysannerie de la poignée<br />
de spoliateurs qui, politiquement,<br />
économiquement et culturellement, domine.<br />
Mise à part l’expérience dessalinienne<br />
et christophienne, la question<br />
de la mise en place d’une grande production<br />
rationnelle dans l’agriculture<br />
et d’un développement économique<br />
général, a toujours échoué. Sinon, elle<br />
a toujours dépendu de la pénétration<br />
du capital étranger. De 1804 jusqu’à<br />
l’occupation américaine de 1915, Haïti<br />
n’a jamais été une société à structure<br />
économique capitaliste. L’accumulation<br />
primitive a été à nouveau, le fait des<br />
étrangers. Car, eux seuls ont profité des<br />
structures semi-féodales pour accumuler<br />
du Capital.<br />
En somme, Jn-Jacques Doubout,<br />
Gérard Pierre-Charles, Benoit Joachim,<br />
Michel Hector, André Georges-Adam,<br />
pour ne citer que ces auteurs, sont tous<br />
d’avis que la société établie en Haïti dès<br />
1807 est semi-féodale et le versement<br />
à la France d’une indemnité en 1825,<br />
en guise de paiement de la dette de<br />
l’indépendance, inaugure son ère semicoloniale.<br />
Tentatives d’une certaine<br />
« bourgeoisie commerciale<br />
et industrielle nationale »<br />
d’accumuler du Capital<br />
L’éclatement du mouvement paysan du<br />
Sud, connu sous le nom de mouvement<br />
des Piquets, a renversé le gouvernement<br />
de Jn-Pierre Boyer et a inauguré<br />
la crise de 1843. A l’issue de cette crise,<br />
on a assisté à une « relative extension<br />
de la petite exploitation paysanne<br />
(…) ». Par la faveur de cette extension<br />
de la petite exploitation paysanne,<br />
« l’exportation de certaines denrées a<br />
atteint un niveau qui dépasse les plus<br />
belles années de l’ère coloniale. C’est<br />
par exemple le cas du café. La quantité<br />
exportée se situe déjà en 1887-1888<br />
autour de 40.000 tonnes. La même<br />
situation se présente pour le cacao dont<br />
pour les mêmes années, les deux milliers<br />
de tonnes ne s’étaient jamais vus<br />
à St-Domingue ni en Haïti. Dans les<br />
chiffres consignés, pareillement pour<br />
les tranches annuelles, les ventes du<br />
coton et du bois de campêche destinés<br />
à l’étranger s’élèvent à des quantités<br />
jusqu’alors inconnues depuis 1804<br />
». Toutefois, en dépit de cette relative<br />
augmentation de la production agricole,<br />
aucune accumulation nationale<br />
du capital n’a été effectuée au cours de<br />
cette période. La mentalité féodale des<br />
élites économique et politique d’alors<br />
ne favorisait pas une pareille initiative.<br />
Les commerçants étrangers du bord<br />
de mer étaient les seuls à profiter des<br />
efforts de la paysannerie. Pour rendre<br />
compte du rôle des catégories qui ont<br />
participé dans l’exploitation des efforts<br />
de la paysannerie, M. R. Trouillot<br />
écrit : « L’Etat et le négoce sucent la<br />
Suite à la page (16)<br />
8<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012
This Week in <strong>Haiti</strong><br />
Massacre in Seguin!<br />
Police Kill Unarmed Peasants in<br />
Another Controversial Eviction<br />
BAI Sounds Human<br />
Rights Alarm<br />
By Kim Ives<br />
By Kim Ives<br />
<strong>Haiti</strong>an police have killed four people<br />
and destroyed seven homes<br />
in an attempt to clear peasants from<br />
a remote mountain-top park where<br />
they have lived and farmed for the<br />
past 70 years.<br />
The bloody confrontation,<br />
which occurred exactly 25 years to<br />
the day after an infamous 1987 peasant<br />
massacre near the northwestern<br />
town of Jean-Rabel, has incensed the<br />
Southeast Department’s population<br />
and redoubled charges that the President<br />
Michel Martelly’s government is<br />
resurrecting the repressive tactics of<br />
the Duvalierist and neo-Duvalierist<br />
dictatorships which ruled and scarred<br />
<strong>Haiti</strong> over two decades ago.<br />
The incident was first reported<br />
and photographed by Claudy Bélizaire<br />
of the Jacmel-based Reference<br />
Institute for Journalism and Communication<br />
(RIJN). His photographs of<br />
bloody corpses and burned houses in<br />
Galette Seche/Seguin, a remote locality<br />
near the peaks of some of <strong>Haiti</strong>’s<br />
highest mountains, have gone viral<br />
on the Internet, Twitter and Facebook.<br />
Meanwhile, the mainstream<br />
media has largely ignored the story<br />
to date.<br />
“A squad composed of 36 officers<br />
of the Departmental Unit of<br />
Law Enforcement (UDMO), directed<br />
by the Departmental Director of the<br />
HNP [<strong>Haiti</strong>an National Police], accompanied<br />
by the Divisional Delegate<br />
of South-East, the Government Commissioner<br />
and a Justice of the Peace,<br />
came to Seguin [in the Marigot commune]<br />
specifically to the La Visite<br />
Park, aboard six vehicles and an ambulance<br />
of the <strong>Haiti</strong>an Red Cross to<br />
launch an operation aimed at evicting<br />
140 families, who have been illegally<br />
occupying [since 1942!] a part of the<br />
Park,” the RIJN reported.<br />
“ Furious at this armed, muscular<br />
intervention, the local people confronted<br />
the police and threw stones.<br />
According to witnesses, the operation<br />
lasted two hours. Many shot were<br />
fired against the protesters and ... five<br />
policemen [were] injured,” according<br />
to the RIJN. “The bodies of four victims<br />
were found and identified [Désir<br />
Enoz - 32 years, Nicolas David - 28<br />
years, Robinson Volcin - 22 years<br />
and Désir Aleis - 18], four children<br />
are reported missing, three houses<br />
were completely destroyed by fire and<br />
four others ransacked, and three oxen<br />
were killed. Yet the day after this tragic<br />
incident, Ovilma Sagesse, the Chief<br />
Constable of the South-East, claimed<br />
these statements were false, saying<br />
that only five policemen were injured<br />
by the park’s occupiers. ‘Given the<br />
aggressiveness of these individuals,<br />
we had to suspend the operation to<br />
avoid having victims.’ The victims’<br />
bodies at the La Visite Park, however,<br />
attest to the contrary.”<br />
Reached by telephone, Claudy<br />
Bélizaire told Haïti Liberté that the<br />
situation in the area remains very<br />
tense, and the local people very angry.<br />
“The population has burned<br />
about 100 hectares of pine forest in<br />
response to the authorities’ intervention,”<br />
Bélizaire told Haïti Liberté.<br />
That figure comes from Frantz Pierre-<br />
Louis, secretary general of the central<br />
government’s southeast office.<br />
The agronomist Arcène Bastien,<br />
the Environment Ministry’s<br />
South East departmental director, in<br />
The body of a peasant killed by police on Jul. 23 during an attempted<br />
eviction in La Visite Park<br />
One of the peasant houses which police destroyed in Seguin<br />
his remarks to the Nouvelliste, denied<br />
that the police committed any<br />
violence against the peasants living<br />
in the La Visite Park, saying that<br />
“30 policemen who accompanied the<br />
delegation of Emergency Preparedness<br />
had to backtrack faced with the<br />
people’s wrath.” He also tried to raise<br />
the specter of a conspiracy, saying<br />
to the newspaper that “troublemakers<br />
had infiltrated the population and<br />
whipped them up against the delegation.”<br />
It seems, nevertheless, that<br />
those who protested against the eviction<br />
of the 140 families and the victims<br />
who were killed by bullets were<br />
not armed in any way. “They did not<br />
have any weapons,” Belizaire told us.<br />
“They only threw stones.”<br />
Recently, Sen. Moïse Jean-<br />
Charles has charged that the government<br />
and big landowners in <strong>Haiti</strong>’s<br />
north have also begun expropriating<br />
peasants from their land. After the fall<br />
of the Duvalier dictatorship in 1986,<br />
peasants reclaimed many lands<br />
which had been stolen from them and<br />
from the state over decades by the<br />
grandons, as <strong>Haiti</strong>’s big landowners<br />
are called.<br />
“Today, with Martelly’s accession<br />
to power, all the big shots, the<br />
grandons who seized land around<br />
Milot, have assembled around Martelly,”<br />
he recently told Haïti Liberté<br />
in a long interview (see Haïti Liberté,<br />
Vol. 5, No. 51, Jul. 4, 2012). In the<br />
1980s, the senator was the leader of<br />
the Milot Peasants Movement (MPM).<br />
“They have power in their hands, and<br />
they have begun to attack us.”<br />
Claudy Bélizaire/RIJC<br />
Claudy Bélizaire/RIJC<br />
On Jul. 23, 1987, the grandons<br />
near Jean-Rabel massacred with guns<br />
and machetes at least 139 peasants<br />
affiliated with Tèt Kole Tipeyizan<br />
Ayisyen (the Heads Together of <strong>Haiti</strong>an<br />
Small Peasants). Grandon Nikol<br />
Poitevien famously went on <strong>Haiti</strong>an<br />
television a few days later to claim<br />
that “we killed 1042 Communists.’<br />
In a long declaration on the anniversary,<br />
Tèt Kole decried that “the<br />
criminals still are walking around our<br />
society freely, swimming in state corruption<br />
without any anxiety” and denounced<br />
the government of President<br />
Martelly and his Prime Minister Laurent<br />
Lamothe as undertaking <strong>Haiti</strong>’s<br />
“liquidation.”<br />
In Le Nouvelliste, the commentator<br />
Roberson Alphonse characterized<br />
the killings in Seguin as “a fiasco”<br />
and “a shame” but argued that<br />
“fundamentally, the efforts to restore<br />
protected areas and to rehabilitate<br />
shrinking woodlands are necessary<br />
“and even”indispensable, given the<br />
park’s biodiversity, endangered for<br />
years by the row crops of the occupants<br />
and the unregulated cutting of<br />
trees for domestic use.”<br />
In his report, Bélizaire said: “After<br />
several hours of discussions with<br />
policemen stationed in the area, community<br />
leaders and families of victims<br />
and grieving neighbors, a Committee<br />
of four members was formed..., an<br />
intermediary was designated by the<br />
population to discuss with the authorities<br />
such as: Nadège Excellus,<br />
representative of women victims,<br />
Estinvil Sainvilus (ASEC), Jean Dais,<br />
community leader, and Pierre Félix, a<br />
<strong>Haiti</strong>’s foremost human rights law<br />
office, the International Lawyers<br />
Bureau (BAI), has addressed a letter<br />
to Jose de Jesus Orozca Henriquez,<br />
President of the Inter-American Commission<br />
on Human Rights (IACHR),<br />
to call attention to <strong>Haiti</strong>’s deteriorating<br />
human rights situation.<br />
“The current government under<br />
President Joseph Michel Martelly<br />
appears to be regressing back to the<br />
practices of the former political regime<br />
that were rejected by the <strong>Haiti</strong>an people<br />
26 years ago,” wrote the BAI’s lead<br />
attorney Mario Joseph, who signed the<br />
letter. “This new government tramples<br />
the housing rights of internally displaced<br />
persons (IDPs) who were victims<br />
of the Jan. 12, 2010 earthquake,<br />
as well as <strong>Haiti</strong>an children’s right to<br />
education, by applying superficial solutions<br />
to please certain audiences<br />
while misleading the <strong>Haiti</strong>an people<br />
who still wait for the fulfillment of<br />
election promises.”<br />
Copies of the eight-page letter<br />
were also sent to <strong>Haiti</strong>’s Justice Minister,<br />
the presidents of human rights<br />
committees in Parliament, the UN High<br />
Commissioner for Human Rights, UN<br />
independent expert on the situation of<br />
human rights in <strong>Haiti</strong>, the U.S. State<br />
Department, Amnesty International,<br />
and members of the U.S. Congressional<br />
Black Caucus, among others.<br />
“The situation in <strong>Haiti</strong> is often<br />
analogized to a vast conspiracy by<br />
certain representatives of the country<br />
who have created a host of illegal and<br />
cynical strategies: the subjugation of<br />
the <strong>Haiti</strong> National Police (HNP) and<br />
justice, the attempt to control the mass<br />
media and remobilize the old army, the<br />
cult of personality, etc.,” the letter continues.<br />
“<strong>Haiti</strong>ans fear that they are returning<br />
to a past era akin to that under<br />
Duvalier, when a ‘conspiracy against<br />
the internal security of the State’ was<br />
often used to terrorize and imprison<br />
political opponents and/or attempt to<br />
force people into exile, Fort Dimanche<br />
(Fort of Death) and/or into a cemetery,<br />
and where the whims of the regime<br />
and its thugs plummeted the country<br />
into instability and violence.”<br />
“President Martelly’s failure to<br />
member of an area organization. The<br />
negotiations are not over. Note that<br />
since this serious incident, no state<br />
official has come to Seguin, where<br />
barricades have been erected by the<br />
people, in protest. The only item<br />
known about this negotiation was an<br />
envelope of 50,000 gourdes [about $<br />
1,250] promised to each family (50%<br />
before departure, 50% after). However,<br />
the offer, which proposes no place<br />
of relocation, was rejected by the<br />
families involved, who believe that<br />
this amount is insufficient to enable<br />
them to purchase land, find a patch of<br />
fertile agricultural land and relocate.”<br />
The Parc La Visite is one of <strong>Haiti</strong>’s<br />
three national parks and has one<br />
of <strong>Haiti</strong>’s last remaining pine forests,<br />
in a country that is 98% deforested.<br />
It has suffered from unauthorized<br />
logging and clearing over the last decades,<br />
which has affected the watersheds<br />
for the cities of Port-au-Prince<br />
and Jacmel.<br />
However, the violence in uprooting<br />
the families in the park is<br />
similar to the uprooting of families<br />
in the Pétionville slum of Jalousie, a<br />
move also being defended as an environmental<br />
imperative.<br />
“ We can easily understand the<br />
need to defend <strong>Haiti</strong>’s environment<br />
President Joseph Michel Martelly<br />
appears to be regressing back to<br />
the practices of the former political<br />
regime that were rejected by the<br />
<strong>Haiti</strong>an people 26 years ago.<br />
hold elections, and his outrageous actions<br />
with the State University and the<br />
press, the forced evictions of victims<br />
displaced by the earthquake and the<br />
arrest of a Member of Parliament show<br />
that he does not stand for democracy,<br />
human rights or the rule of law.”<br />
The letter, dated Jul. 17, 2012,<br />
is well-footnoted and details violations<br />
of freedom of speech and the<br />
press, constitutionally mandated<br />
elections that have not been held in<br />
a timely manner, the illegal arrest of<br />
a parliamentarian, violations of the<br />
sovereignty of <strong>Haiti</strong>’s state university<br />
campuses, violations of IDPs’ housing<br />
rights, the inaccessibility of justice and<br />
the inadequate support for victims of<br />
sexual violence in camps, and a host<br />
of cases of impunity and corruption.<br />
“The dislocation of state institutions,<br />
corruption, various scandals,<br />
attacks and intimidation of the press,<br />
arbitrary arrests, illegal and unjustified<br />
prosecution of political opponents, and<br />
impunity are the hallmarks of a dictatorship<br />
that undermines democracy,”<br />
the letter concludes. “This deleterious<br />
and unhealthy environment undermines<br />
the respect for human rights.<br />
The BAI, despite all sorts of threats it<br />
receives, will not close its eyes and be<br />
silent as these dangers haunt <strong>Haiti</strong> and<br />
<strong>Haiti</strong>an society.”<br />
The full text of the letter can be<br />
found on the website of the BAI’s sister<br />
organization, the Institute for Justice<br />
and Democracy in <strong>Haiti</strong>, at IJDH.<br />
org.<br />
but any relocation must be done equitably<br />
and with adequate compensation<br />
and planning so that those displaced<br />
can find new homes and not<br />
be left homeless,” Ronald Joseph, a<br />
Jalousie resident, told Haïti Liberté.<br />
Many of the shanty-town’s residents<br />
complain that wealthy residents also<br />
living on the mountain Morne Calvaire,<br />
on whose flank Jalousie sits,<br />
are not being targeted for eviction.<br />
The situation in Seguin has<br />
become so tense that the United Nation<br />
military occupation force has felt<br />
compelled to make a statement distancing<br />
itself from the Martelly government’s<br />
actions: “The United Nations<br />
Mission for Stabilization in <strong>Haiti</strong><br />
(MINUSTAH) is concerned by reports<br />
of the deaths of at least four <strong>Haiti</strong>ans<br />
and several injured, in circumstances<br />
not yet clear, during an operation of<br />
forced evictions conducted by police<br />
officers,” the note says. “A multidisciplinary<br />
team of the United Nations<br />
was deployed in the field to collect<br />
information to help establish the<br />
facts. MINUSTAH recalls that forced<br />
eviction without providing alternative<br />
adequate housing is contrary to international<br />
human rights, including the<br />
International Covenant on Economic,<br />
Social and Cultural Rights.”<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 9
AYIBOBO HAÏ<br />
CINQ ANN<br />
SERVICE DE L<br />
PEUPLE H<br />
Sarah Dupuy<br />
Jocelyn Gay<br />
Monvelyno Alexis<br />
John Steve Brunache<br />
Le sénateur Moise<br />
Jean-Charles<br />
Rétro Band<br />
Le maître de cérémonie<br />
Jean-Claude Cajou<br />
Par Fanfan Latour<br />
Cinq années se sont<br />
déjà écoulées depuis<br />
la fondation du journal<br />
Haïti Liberté. Cinq années<br />
d’incessant labeur,<br />
de difficultés matérielles<br />
à surmonter chaque jour,<br />
chaque semaine. Cinq ans<br />
à espérer que demain sera<br />
un jour meilleur, malgré<br />
l’impression trop souvent<br />
ressentie de recommencer<br />
à zéro tant il faut surmonter<br />
à tout moment des obstacles,<br />
surtout financiers.<br />
Mais le staff ne s’est jamais<br />
découragé, car convaincu<br />
du devoir patriotique qui<br />
lui incombe.<br />
Ces cinq années de<br />
persévérance et de lutte,<br />
le journal les a célébrées<br />
lors d’un gala d’anniversaire<br />
le 28 juillet écoulé.<br />
Ce bel event a eu lieu<br />
dans le cadre enchanteur<br />
de Reception House,<br />
à Flushing, Queens, avec<br />
comme Maître de cérémonie,<br />
Jean-Claude Cajou, un<br />
dévoué sympathisant du<br />
journal. La fête, rehaussée<br />
de la présence d’un invité<br />
spécial, le sénateur Moïse<br />
Jean-Charles a pris un beau<br />
départ patriotique sur l’air<br />
de la Dessalinienne chantée<br />
par Jocelyne Gay, une<br />
active sympathisante du<br />
journal bien connue du<br />
public pour sa voix chaude<br />
et entraînante.<br />
Tour à tour, ont défilé<br />
devant un public comblé<br />
les artistes de la soirée:<br />
Monvelyno Alexis, Sarah<br />
Dupuy et John Steve Brunache.<br />
Comme à l’accoutumée,<br />
Alexis, le mage du<br />
brassage de la musique<br />
de jazz et de la musicalité<br />
rythmique de notre<br />
vodou a commencé par<br />
faire allusion à ses rêves<br />
pour mieux asseoir la<br />
culture haïtienne. Courte<br />
introduction vite suivie<br />
de l’interprétation de Ayibobo,<br />
bien du terroir, et<br />
de Let’s go for Love, un<br />
message d’Amour à tous<br />
les hommes, toutes les<br />
femmes de bonne volonté.<br />
Pour la circonstance, Sarah<br />
Dupuy, cette exquise vocaliste<br />
s’était fait accompagner<br />
par Alexis à la guitare<br />
dans un morceau assez vif<br />
sur rythme banda, en fait<br />
le morceau lui-même s’intitulait<br />
Banda.<br />
Le spectacle comptait<br />
aussi le bel artiste John<br />
Steve Brunache, «guitariste,<br />
compositeur, trouvère<br />
pur sang et musicien<br />
très imprégné de référence<br />
locale, samba étonnant<br />
enraciné dans la matrice<br />
populaire». Il a su captiver<br />
l’assistance avec<br />
quatre prenantes interprétations<br />
dont son classique<br />
Chimen Limyè, et son<br />
mega-hit Larelèv lakay<br />
qui a électrisé la salle. Dès<br />
les premières notes de la<br />
ritournelle Anye, anye,<br />
les lwa lakay semblaient<br />
chevaucher plus d’un.<br />
Une demi-heure d’agréable<br />
musique du terroir que<br />
nous ont offert ces trois<br />
artistes qui se sont révélés<br />
à la hauteur du moment,<br />
pleinement en communion<br />
avec une salle comble venue<br />
participer à cette très<br />
belle soirée d’amitié et de<br />
solidarité, fierté de l’hebdomadaire<br />
Haïti Liberté.<br />
Le journal a profité<br />
de cette heureuse célébration<br />
pour honorer quelques<br />
compatriotes qui le méritaient<br />
bien. D’abord des<br />
membres de la communauté<br />
brooklynoise dont la<br />
publicité sans faille assure<br />
en partie la survie de l’hebdomadaire:<br />
le docteur Kesler<br />
Dalmacy, Mme Florence<br />
Comeau de Interlink Translation<br />
Services, M. Joseph<br />
Chery et Jean B. Colas de<br />
Chery’s Brokerage. Ensuite<br />
ont eu droit à la gratitude<br />
du journal soit à cause de<br />
leur engagement à servir le<br />
journal à l’année longue,<br />
M. Pierre L. Forrestal et<br />
M. Didier Leblanc, soit à<br />
cause de leur solidarité de<br />
sympathisants bénévoles,<br />
M. Michel Poitevien et son<br />
épouse Mme Andrée Poitevien.<br />
Last but not least,<br />
le sénateur Moïse Jean-<br />
Charles, l’invité d’honneur,<br />
recevait une distinction<br />
toute spéciale pour être<br />
non seulement un défenseur<br />
authentique des intérêts<br />
des masses haïtiennes<br />
par ses dénonciations répétées<br />
des dérives atroces<br />
et des mensonges éhontées<br />
du chef de l’Etat haïtien,<br />
mais aussi un grand<br />
ami politique de Haïti Liberté.<br />
Après avoir remercié<br />
la direction du journal<br />
du grand honneur qui lui<br />
avait été fait, le sénateur<br />
Jean-Charles, entre autres<br />
choses, a entretenu l’assistance<br />
de sa stratégie pour<br />
démasquer les membres<br />
du gouvernement, leurs<br />
faux-fuyants, leur comique<br />
embarras à répondre à des<br />
questions simples particulièrement<br />
celles portant sur<br />
l’usage des fonds de l’Etat.<br />
Vers minuit, les<br />
convives ont été invités à<br />
10<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012
TI LIBERTÉ !<br />
ÉES AU<br />
A LUTTE DU<br />
AÏTIEN<br />
s’approcher des tables garnies<br />
dont les mets, savoureux,<br />
avaient été préparés<br />
par ces cordons bleus,<br />
proches sympathisants du<br />
journal. La partie dansante<br />
avait commencé au même<br />
moment au rythme entraînant<br />
et bien frappé du<br />
Retro Band, un ensemble<br />
de New York attaché à puiser<br />
dans le répertoire des<br />
«anciens», exécutant des<br />
morceaux au goût d’une<br />
certaine tranche d’âge (je<br />
n’en dirai pas plus). C’était<br />
la deuxième fois au cours<br />
de cette année que le Retro<br />
Band avait diverti les<br />
sympathisants et amis du<br />
journal. Ce n’aura pas été<br />
la dernière et au nom de<br />
ce public satisfait, je me<br />
permets de demander au<br />
staff exécutif du journal de<br />
s’assurer que l’année prochaine<br />
nous soyons « rétrobandés».<br />
Il a fallu un peu plus<br />
tard interrompre pendant<br />
quelques minutes le charme<br />
rétrobandais de façon à ce<br />
que le dévoué et infatigable<br />
directeur du journal,<br />
Berthony Dupont, présente<br />
à l’assistance ceux et celles<br />
qui contribuent depuis<br />
cinq ans déjà à assurer la<br />
bonne marche du journal:<br />
une flopée de «toulejou m<br />
la» et même des «pa jamè<br />
dodo». Nombreux, ils se<br />
sont rassemblés autour du<br />
«dirèk» pour une photo<br />
de famille, la photo d’un<br />
heureux anniversaire. La<br />
soirée touchait à sa fin.<br />
Au moment du Bonsoir<br />
dame, vers trois heures du<br />
matin, le staff du journal a<br />
distribué aux convives des<br />
T-shirts à titre de souvenir<br />
de cet heureux event.<br />
Sans doute tout le<br />
staff a travaillé dur pour<br />
assurer le plus grand succès<br />
possible de la soirée.<br />
N’empêche, une autocritique<br />
paraît nécessaire. Je<br />
la fais tant en mon nom<br />
qu’en celui des autres<br />
membres du staff du journal<br />
: coordination mal<br />
assurée durant les toutes<br />
dernières heures précédant<br />
la soirée de gala, ce qui a<br />
contribué à un placement<br />
des convives de façon un<br />
peu anarchique autour des<br />
tables; retard assez significatif<br />
à commencer la fête à<br />
temps et un léger laxisme<br />
à diriger les invités vers<br />
les tables garnies par ordre<br />
de tables. Autant donc de<br />
petits accrocs à une certaine<br />
discipline nécessaire<br />
lors de pareilles festivités,<br />
ce pour quoi le journal<br />
s’excuse auprès de ses<br />
«fanatiques». Bonne note a<br />
été prise pour l’année prochaine.<br />
Malgré cette dernière<br />
note autocritique, la soirée<br />
a quand même connu un<br />
beau succès, celui d’avoir<br />
rassemblé dans la joie des<br />
fans qui font confiance<br />
au journal Haïti Liberté<br />
pour ce qu’il représente en<br />
terme de défense du peuple<br />
haïtien et de dénonciation<br />
des dérives et fautes<br />
graves du pouvoir actuel.<br />
Merci à tous ceux et toutes<br />
celles qui ont fait le déplacement<br />
particulièrement<br />
nos amis et amies venus<br />
de Boston, de Miami et du<br />
Canada. Merci à tous les<br />
bénévoles qui se sont dépassés,<br />
comme d’habitude,<br />
pour potékoler avec Haïti<br />
Liberté : Gladys Phillpotts,<br />
Yves Camille, Bertin Edmond,<br />
l’ingénieur Roosevelt<br />
René, Marquez Osson de<br />
l’équipe KAKOLA.<br />
Merci au dévoué personnel<br />
du journal Jackson<br />
Rateau, Didier Leblanc,<br />
Leonia Lamour et ses deux<br />
filles Vaneev et Leila, Kim<br />
Ives, Pierre L. Florestal,<br />
sans oublier le directeur<br />
Berthony Dupont. Tous se<br />
sont dépensés sans compter<br />
pour assurer le succès<br />
de la fête. Merci au Retro<br />
Band dont la moelleuse<br />
cadence a fait beaucoup<br />
d’heureux. Merci à ceux<br />
et celles qui nous ont préparé<br />
des mets excellents,<br />
du koupe dwèt pour les<br />
palais exigeants : Claudette<br />
Crispin, Minouche Lambert<br />
Sévère, Joseph Désir,<br />
Frantz Jean-Pierre, Yanick<br />
Lambert, Michel et Andrée<br />
Poitevien.<br />
Merci aux artistes<br />
Dupuy, Brunache et Alexis<br />
dont le talent a séduit les<br />
convives. Merci au sénateur<br />
Moïse Jean-Charles<br />
d’avoir rehaussé de sa présence<br />
cette soirée-anniversaire.<br />
Merci à notre infatigable<br />
photographe Edgar<br />
Lafond toujours «l’arme<br />
au poing», grenadier à<br />
l’assaut d’images à garder<br />
pour l’Histoire. Merci enfin<br />
et surtout aux directeurs,<br />
personnel et présentateurs<br />
de programme de Radio Pa<br />
Nou, Radio Soleil et Radio<br />
Optimum qui n’ont pas lésiné<br />
sur une publicité tous<br />
azimuts pour promouvoir<br />
le 5 ème anniversaire de Haïti<br />
Liberté.<br />
A l’année prochaine<br />
pour une autre soirée de<br />
solidarité et de haute chaleur<br />
patriotique avec le<br />
journal. Ayibobo pour Haïti<br />
Liberté !<br />
Le journal a profité de cette heureuse célébration pour<br />
honorer quelques compatriotes qui le méritaient bien.<br />
D’abord des membres de la communauté brooklynoise dont<br />
leurs publicités sans faille assurent en partie la survie de<br />
l’hebdomadaire: le docteur Kesler Dalmacy, Mme Florence<br />
Comeau de Interlink Translation Services, M. Joseph Chery et<br />
Jean B. Colas de Chery’s Brokerage<br />
La photo de famille de <strong>Haiti</strong> Liberté<br />
Ont eu droit à la gratitude du journal soit à cause de leur<br />
engagement à servir le journal à l’année longue, M. Pierre<br />
L. Forrestal, M. Didier Leblanc, M. Michel Poitevien et son<br />
épouse Mme Andrée Poitevien.<br />
Le sénateur Moïse Jean-Charles recevait une distinction toute<br />
spéciale pour être non seulement un défenseur authentique<br />
des intérêts des masses haïtiennes, mais aussi un grand ami<br />
politique de Haïti Liberté.<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 11
Perspectives<br />
Les puissances impérialistes proposent<br />
leur homme fort militaire pour la Syrie<br />
Par Chris Marsden<br />
Cette semaine, le général syrien,<br />
Manaf Tlass, a été proposé comme<br />
chef du gouvernement transitoire<br />
d’unité nationale devant être mis en<br />
place au cas où les États-Unis et leurs<br />
alliés arriveraient à renverser le régime<br />
du président Bachar al-Assad.<br />
Tlass n’a fait défection que le 6<br />
juillet. Avant cela, il était général dans<br />
la 104e brigade de la Garde républicaine.<br />
Fils d’un ancien ministre de la<br />
Défense, il a été pendant des années<br />
le bras droit d’Assad en contribuant à<br />
renforcer les liens avec le monde des<br />
affaires sunnites en Syrie.<br />
En coulisse, il est parrainé par<br />
Washington. Le Wall Street Journal a<br />
écrit, « Selon des responsables américains<br />
et du Moyen-Orient, le gouvernement<br />
Obama et les responsables de<br />
certains pays arabes et occidentaux<br />
sont en train de discuter des moyens<br />
d’installer au centre d’une politique de<br />
transition de l’État arabe le plus haut<br />
gradé à avoir fait défection de l’armée<br />
de la Syrie. »<br />
Tlass a lu à la chaîne de télévision<br />
Al-Arabiya basée en Arabie<br />
saoudienne une déclaration préparée<br />
à l’avance appelant à l’unité en soulignant<br />
qu’il s’exprimait comme «<br />
l’un des fils de l’armée arabe syrienne<br />
» qui pourrait prendre contact<br />
avec « des personnes honorables de<br />
l’armée » pour devenir maintenant «<br />
l’extension de l’Armée syrienne libre<br />
[d’opposition]. »<br />
Il a fait un pèlerinage à La<br />
Mecque dans le but de renforce sa<br />
crédibilité islamique. Son voyage a été<br />
organisé par le nouveau chef du renseignement<br />
saoudien, le prince Bandar<br />
ben Sultan.<br />
Que Tlass réussisse ou non à<br />
s’emparer du pouvoir, le soutien qui lui<br />
est accordé mine sérieusement toute<br />
tentative de présenter le renversement<br />
anticipé d’Assad comme l’aube d’une<br />
ère démocratique nouvelle. Les États-<br />
Unis, la France, la Grande-Bretagne<br />
et les autres puissances impérialistes<br />
veulent éliminer Assad parce qu’il<br />
est considéré être trop dépendant de<br />
l’Iran. Leur objectif est d’imposer un<br />
régime tout aussi militariste et autoritaire,<br />
mais qui est sous leur contrôle.<br />
Le Conseil national syrien (CNS)<br />
est divisé sur la question de cautionner<br />
ou non Tlass. La semaine passée, le<br />
dirigeant du CNS, Abdel Basset Sayda,<br />
a révélé son plan pour un régime post-<br />
Assad. Le CNS dirigerait un gouvernement<br />
intérimaire avec l’assistance de<br />
l’armée pour « garantir la sécurité et<br />
l’unité du pays une fois le régime renversé<br />
».<br />
Le caractère de classe de cette<br />
proposition est en grande partie identique<br />
aux projets de mettre Tlass au<br />
pouvoir. Les partis islamistes et proimpérialistes<br />
représentant diverses<br />
factions bourgeoises opéreraient comme<br />
un front pour le régime militaire<br />
qui se maintiendrait au pouvoir par<br />
une répression brutale des tensions<br />
ethniques et sectaires exacerbées par<br />
l’intervention américaine.<br />
Et si Tlass se révélait être un personnage<br />
trop controversé pour prendre<br />
la tête d’un tel régime, il y a d’autres<br />
candidats. Le commentateur syrien,<br />
Hassan Hassan, a remarqué dans le<br />
Guardian que l’importance de Nawaf<br />
al-Fares, l’ancien envoyé syrien en<br />
Irak, tire son origine des efforts de recourir<br />
à des liens tribaux pour établir<br />
des sphères d’influence. Son clan<br />
oriental fait partiellement partie de la<br />
confédération tribale dominante Egaidat<br />
qui compte au moins 1,5 million<br />
de membres sur 40 pour cent du territoire<br />
syrien et « des liens d’affinité<br />
avec l’Arabie saoudite, le Koweït et le<br />
Qatar ».<br />
Le président syrien Bachar al-Assad et le général Manaf Tlass<br />
La proposition de Tlass n’est<br />
que la dernière initiative en date des<br />
principales puissances et de leurs alliés<br />
régionaux, les États du Golfe et la<br />
Turquie, qui supervisent le CNS et les<br />
autres forces d’« opposition ».<br />
Le magazine Foreign Policy a<br />
rapporté que pendant au moins six<br />
mois, 40 groupes d’« opposition »<br />
syriens s’étaient rencontrés en Allemagne<br />
sous l’égide de l’Institut américain<br />
pour la Paix (US Institute for<br />
Peace, USIP) pour planifier un gouvernement<br />
syrien post-Assad. Le chef du<br />
projet est l’universitaire Steven Heydemann<br />
de l’université Georgetown,<br />
mais l’USIP est financé par le département<br />
d’État. « Il s’agit d’une situation<br />
où un rôle par trop visible des États-<br />
Unis aurait été profondément contreproductif<br />
», a dit Heydemann.<br />
Dans un article paru en février<br />
dans le Foreign Policy, il a exhorté<br />
que « le groupe des Amis [de la Syrie]<br />
mette rapidement en place un organe<br />
unique et centralisé supervisant<br />
rendu possible précisément en raison<br />
des forces de classe qui dirigent<br />
l’opposition contre Assad et l’absence<br />
d’une mobilisation indépendante de la<br />
classe ouvrière.<br />
Le dirigeant du SWP, Alex Callinicos,<br />
va plus loin. Tout en proclamant<br />
cyniquement : « Nous pourrons<br />
regretter l’absence d’une action<br />
indépendante de la classe ouvrière »,<br />
il soutient que, « L’idée que la Syrie<br />
est en processus de “recolonisation”<br />
implique qu’il s’agit d’une priorité occidentale<br />
de longue date de chasser<br />
le régime Assad. Mais il n’y a pas de<br />
preuve de cela… Ceux faisant partie de<br />
la gauche occidentale qui permettent à<br />
un “anti-impérialisme” instinctif et irréfléchi<br />
de les dresser contre la révolution<br />
syrienne ne font qu’avouer leur<br />
propre faillite. »<br />
Callinicos et ses pairs au sein<br />
des tendances jadis de gauche sont<br />
bien plus que des faillis politiques. La<br />
« révolution » qu’ils soutiennent a un<br />
caractère droitier pro-impérialiste – et<br />
l’entraînement et l’équipement de ils le savent.<br />
l’opposition armée. Ceci impliquera<br />
inévitablement un rôle significatif pour<br />
la Turquie qui héberge actuellement<br />
l’ASL dans des régions situées le long<br />
de la frontière syrienne. »<br />
Cette proposition a été totalement<br />
appliquée. Reuters a révélé vendredi<br />
que la Turquie a établi une base<br />
secrète, en collaborant avec l’Arabie<br />
saoudite et le Qatar pour diriger, armer<br />
et former l’opposition. Son personnel<br />
comprend 20 anciens généraux<br />
syriens.<br />
La proposition d’un homme fort<br />
militaire constitue en partie une tentative<br />
La dénonciation de l’opposition<br />
« instinctive » à l’impérialisme émane<br />
d’un homme qui a des attaches personnelles<br />
intimes à l’élite dirigeante<br />
britannique et aux forces bourgeoises<br />
de droite au Moyen-Orient tels les<br />
Frères musulmans. Il se trouve à la<br />
tête d’un parti qui est constitué de<br />
membres petits-bourgeois privilégiés<br />
dont la perspective sociale et politique<br />
est fondamentalement la même que<br />
celle des couches pour lesquelles le<br />
Guardian écrit. Bref, elle n’est autre<br />
que la voix authentique de la contrerévolution.<br />
de réprimer les forces mêmes que<br />
les principales puissances ont mobilisées<br />
Wsws 28 juillet 2012<br />
contre Assad – les Islamistes,<br />
dont ne font pas seulement partie les<br />
Frères musulmans, mais aussi Al-Qaïda<br />
et d’autres groupes salafistes armés Maison à Vendre<br />
et financés par les États du Golfe.<br />
Les médias nommément libéraux<br />
discutent actuellement ouvertement de Fermathe, <strong>Haiti</strong><br />
la nature sectaire du conflit qu’ils ont<br />
soutenu depuis le début et du danger<br />
d’une effusion de sang après la<br />
chute d’Assad. En faisant allusion à<br />
Tlass, Martin Chulov du Guardian a<br />
conclu qu’étant donné la « balkanisation<br />
potentielle de la Syrie, qui serait<br />
peut-être liée à une guerre directe…<br />
Un des moyens d’éviter le gouffre est<br />
l’onction d’un homme fort pour prendre<br />
la relève. »<br />
5 chambres à coucher,<br />
3 toilettes, garage pour<br />
2 voitures, allée pour<br />
6 voitures, terrain<br />
Mais les médias libéraux ne sont<br />
pas les seuls à soutenir la mise en<br />
place d’un régime militaire par le biais<br />
d’une guerre par procuration menée<br />
par les puissances occidentales. Cette<br />
semaine, le Socialist Workers Party<br />
(SWP) de Grande-Bretagne a prévenu<br />
que « plus les combats duraient longtemps,<br />
50 x 100 entièrement<br />
clôturé.<br />
$199,000 négotiable.<br />
plus le risque sera grand que<br />
les puissances étrangères interviendront<br />
pour détourner la révolution ».<br />
Cette possibilité a toujours été<br />
ridiculisée par le SWP pseudo-gauche<br />
et même aujourd’hui il n’explique<br />
011-509-3728-9527 (Haïti) ou<br />
718-207-3917 (US)<br />
pas qu’un tel « détournement » est<br />
Présidentielle US :<br />
Des promesses aux faits<br />
Les sanctions économiques<br />
contre Cuba sous<br />
l’administration Obama<br />
L’administration Obama, loin d’avoir adopté « une nouvelle approche<br />
avec Cuba », continue d’imposer des sanctions économiques qui affectent<br />
toutes les catégories de la population cubaine<br />
Par Salim Lamrani<br />
Paul J. Jourdan<br />
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En 2008, un Barack Obama candidat<br />
à la présidence des Etats-Unis<br />
critiquait la politique de son pays<br />
vis-à-vis de Cuba et annonçait aux<br />
électeurs états-uniens son intention de<br />
réviser la relation entre Washington<br />
et l’île caribéenne. Quatre ans après,<br />
l’universitaire français Salim Lamrani<br />
confronte les actes du président et les<br />
promesses du candidat.<br />
L<br />
’arrivée au pouvoir du président<br />
Obama aux Etats-Unis en 2008 a<br />
marqué une rupture de style par rapport<br />
à la précédente administration<br />
Bush vis-à-vis de Cuba. Néanmoins,<br />
hormis la levée de certaines restrictions<br />
concernant les voyages, les sanctions<br />
économiques ont continué à<br />
s’appliquer, y compris de manière extraterritoriale.<br />
Voici quelques exemples<br />
récents.<br />
Lors de sa campagne électorale<br />
en 2007, le candidat Barack Obama<br />
avait effectué un constat lucide sur le<br />
caractère obsolète de la politique cubaine<br />
des Etats-Unis. Une fois élu, il<br />
a fait part de sa volonté de chercher «<br />
une nouvelle approche avec Cuba ». «<br />
Je crois que nous pouvons mener les<br />
relations entre les États-Unis et Cuba<br />
vers une nouvelle direction et ouvrir<br />
un nouveau chapitre de rapprochement<br />
qui se poursuivra durant mon mandat<br />
», avait-il souligné [1].<br />
Obama avait dénoncé la politique<br />
de son prédécesseur à l’égard de<br />
Cuba, lequel avait fortement restreint<br />
les voyages de la communauté cubaine<br />
des Etats-Unis. « Il s’agit à la fois<br />
d’une question stratégique et humanitaire.<br />
Cette décision a […] un impact<br />
profondément négatif sur le bien-être<br />
du peuple cubain. J’accorderai aux<br />
Cubains-américains des droits illimités<br />
pour rendre visite à leurs familles et envoyer<br />
de l’argent dans l’Île », s’était-il<br />
engagé [2].<br />
Obama a tenu parole. En avril<br />
2009, il a annoncé la levée des restrictions<br />
imposées en 2004 par<br />
l’administration Bush affectant les Cubains<br />
vivant aux États-Unis et ayant de<br />
la famille sur l’île, laquelle est devenue<br />
effective le 3 septembre 2009. Désormais,<br />
les Cubains peuvent se rendre<br />
dans leur pays d’origine autant de fois<br />
qu’ils le souhaitent pour une durée illimitée<br />
(contre quatorze jours tous les<br />
trois ans auparavant), et effectuer des<br />
transferts de fonds non plafonnés à<br />
leurs familles (contre cent dollars par<br />
mois auparavant) [3].<br />
Application extraterritoriale des<br />
sanctions économiques contre<br />
Cuba<br />
Néanmoins, Washington n’a pas hésité<br />
à appliquer les sanctions économiques,<br />
y compris de manière extraterritoriale,<br />
contrevenant ainsi gravement au droit<br />
international. En effet, celui-ci stipule<br />
que les législations nationales ne peuvent<br />
pas être extraterritoriales, c’està-dire<br />
s’appliquer au-delà du territoire<br />
national. Ainsi, la loi brésilienne ne<br />
peut pas s’appliquer en Argentine. De<br />
la même manière, la législation vénézuélienne<br />
ne peut pas s’appliquer en<br />
Colombie. Or, la loi étasunienne sur<br />
les sanctions économiques contre Cuba<br />
s’applique à tous les pays du monde.<br />
En effet, en juin 2012, la Banque<br />
néerlandaise ING s’est vue infliger<br />
la plus importante sanction jamais<br />
Suite à la page (14)<br />
12<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012
Perspectives<br />
Mahmoud Sarsak : « Ce n’est pas<br />
ma victoire, c’est la vôtre. »<br />
Par Shahd Abusalama*<br />
Mahmoud Sarsak : mes pensées<br />
sont avec mes camarades Akram<br />
Rikhawi, Samer Al-Barq, et Hassan<br />
al-Safadi<br />
Depuis que nous avons appris<br />
que Mahmoud Sarsak serait libéré, les<br />
gens à Gaza attendaient ce jour avec<br />
impatience, un jour qui entrerait dans<br />
l’histoire de la Palestine.<br />
Sarsak retournerait enfin chez<br />
lui après avoir été détenu par Israël<br />
pendant trois ans sans accusation ni<br />
procès, et après une légendaire grève de<br />
la faim de trois mois. Sa faim de liberté<br />
l’a presque tué. Il est enfin retourné à<br />
Gaza le 10 juillet, et je l’ai rencontré le<br />
vendredi.<br />
Dans l’attente de la libération<br />
de Mahmoud<br />
Le 18 juin, quand j’ai entendu<br />
aux infos qu’Israël avait accepté<br />
de libérer Mahmoud Sarsak, je me<br />
suis précipitée à la tente de solidarité<br />
avec les prisonniers près du Comité<br />
international de la Croix-Rouge<br />
(CICR). Même l’air semblait différent<br />
quand je suis sortie. La liberté emplissait<br />
l’atmosphère.<br />
La première personne que je reconnue<br />
à la tente était l’héroïne Hana<br />
Shalabi, une ex-détenue qui avait fait<br />
une grève de la faim de 43 jours pour<br />
gagner sa liberté, sous condition d’être<br />
déportée à Gaza pour trois ans. J’ai couru<br />
vers elle et elle m’a prise joyeusement<br />
dans ses bras en me disant : «<br />
Félicitations pour la libération de Mahmoud<br />
! ». Tout le monde faisait le signe<br />
de la victoire et chantait pour la liberté.<br />
Un homme est ensuite venu avec un<br />
grand plateau de sucreries et s’est mis<br />
à les distribuer.<br />
Quand ç’a enfin été le 10 juillet,<br />
les chaînes de télévision et radios<br />
palestiniennes ont rapporté ce fameux<br />
événement. Des milliers de gens ont<br />
accueilli Mahmoud au check-point<br />
d’Erez, là même où il avait été arrêté il<br />
y a trois ans.<br />
Quand l’ambulance est passée du<br />
coté de Gaza, Mahmoud est apparu à<br />
la fenêtre, un ballon de football dans<br />
une main et faisant signe de l’autre à la<br />
foule impatiente de le voir.<br />
<strong>À</strong> la recherche de Mahmoud<br />
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Mahmoud Sarsak portant des médailles, entouré de personnes venues<br />
lui manifester leur soutien. L’auteur initial de l’article est la troisième en<br />
partant de la droite<br />
La mère de Mahmoud Sarsak et l’auteure de l’article Shahd Abusalama,<br />
20 ans, est une artiste palestinienne, bloggeuse et étudiante en<br />
littérature anglaise à Gaza City<br />
Bien que je ne supporte pas les longs<br />
trajets, vendredi dernier, j’étais assez<br />
excitée pour tolérer une heure<br />
de route afin de rendre visite à Mahmoud<br />
chez lui à Rafah, sachant qu’il<br />
ne serait peut être même pas à la<br />
maison.<br />
Un groupe d’activistes étrangers<br />
m’ont accompagnée dans l’aventure.<br />
« Et s’il n’est pas là ? », se demandait<br />
mon amie Fidaa, une Américo-Palestinienne<br />
militante pour les droits de<br />
l’homme. « On attendra qu’il revienne !<br />
», ai-je immédiatement répondu.<br />
Nous sommes arrivés à Star<br />
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à New York<br />
Il était facile de trouver sa maison avec<br />
tous les posters et graffitis répandus un<br />
peu partout sur les murs des allées du<br />
camp de Rafah. « Le marié vient de partir<br />
pour Gaza City », nous ont dit ses<br />
voisins, mais nous étions quand même<br />
excités d’être chez lui, là où le « marié<br />
» avait grandi, et de pouvoir rencontrer<br />
ses parents, qui ont élevé un révolutionnaire.<br />
Les parents de Mahmoud étaient<br />
très chaleureux et accueillants. Sa maison<br />
était petite et modeste, mais emplie<br />
de chaleur et de joie. Elle était pleine<br />
de voisins, proches, et étrangers qui,<br />
comme nous, avaient voyagé à travers<br />
la bande de Gaza pour rencontrer<br />
Mahmoud. Beaucoup d’entre nous<br />
n’avaient aucun lien avec lui, mais le<br />
fait que nous avons tous suivi son combat<br />
depuis ses premiers jours de grève<br />
la faim nous a fait sentir comme si nous<br />
étions connectés à lui. Mahmoud Sarsak,<br />
un héros palestinien, est devenu<br />
un symbole de notre résistance. « Les<br />
mots ne peuvent pas exprimer la joie<br />
que j’ai ressentie quand Mahmoud a<br />
retrouvé sa liberté suite à sa détention<br />
injuste », me dit sa mère. « C’est comme<br />
si mon fils s’était échappé de sa tombe<br />
! Mais Mahmoud n’en avait pas peur. Il<br />
avait choisi un combat qui le mènerait<br />
soit à la liberté soit au martyre. »<br />
On lui a demandé de quelle<br />
manière elle recevait de ses nouvelles<br />
pendant sa détention. « Les trois ans<br />
ont passé sans que je puisse lui rendre<br />
visite une seule fois ; comme toutes les<br />
familles de détenus vivant à Gaza, on<br />
endure cette même souffrance depuis<br />
2006. Alors on comptait sur le CICR<br />
pour avoir des nouvelles sur sa situation.<br />
»<br />
Elle a poursuivi : « On n’a pas<br />
eu droit à des nouvelles pendant une<br />
année entière. Ensuite nous pouvions<br />
heureusement recevoir des<br />
lettres de Mahmoud transmises par le<br />
Suite à la page (15)<br />
Selon Lavrov, la<br />
position des États-<br />
Unis constitue<br />
une approbation<br />
sans équivoque du<br />
terrorisme<br />
La réaction de Washington à<br />
l’attentat (*) de Damas constitue<br />
une justification claire du terrorisme,<br />
s’est indigné le ministre des Affaires<br />
étrangère russe, Sergey Lavrov. Le<br />
Département d’État des États-Unis<br />
a déclaré que les actes terroristes en<br />
Syrie n’étaient pas surprenants étant<br />
donné le comportement du régime.<br />
Sergey Lavrov a exprimé son<br />
étonnement à une conférence de presse<br />
à Moscou : "Ces paroles constituent<br />
une claire approbation du terrorisme.<br />
Qu’est-ce que cela signifie ? C’est une<br />
déclaration désastreuse, je n’ai pas assez<br />
de mots pour le dire."<br />
Lavrov a aussi exprimé sa surprise<br />
que le Conseil de Sécurité de<br />
l’ONU se soit refusé à condamner les<br />
actes terroristes en Syrie. La représentante<br />
permanente étasunienne à l’ONU,<br />
Susan Rice, a déclaré que les actes terroristes<br />
de Damas contribuaient à accélérer<br />
l’adoption d’une Résolution<br />
sur la Syrie en vertu du chapitre 7 de<br />
la Charte de l’ONU qui implique des<br />
sanctions sévères y compris le recours<br />
à la force.<br />
"En d’autres termes, cela signifie<br />
: ’Nous soutiendrons ces actes terroristes<br />
jusqu’à ce que le Conseil de<br />
Sécurité de l’ONU fasse ce que nous<br />
voulons’" a dit Lavrov, à propos des<br />
déclarations des représentants étasuniens.<br />
La Secrétaire d’État étasunienne,<br />
Hillary Clinton, a dit dernièrement<br />
qu’il fallait travailler en lien plus<br />
étroit avec l’opposition syrienne qui<br />
gagnait du terrain pour préparer de<br />
nouvelles actions de résistance contre<br />
le gouvernement, à Damas.<br />
Lavrov a fait remarquer que,<br />
selon les informations dont on disposait,<br />
l’opposition avait pris le contrôle<br />
de postes de frontières syriens aux<br />
frontières turque et irakienne et qu’il<br />
y avait eu des cas de pillage de biens<br />
turcs. Il a ajouté que, d’après certaines<br />
sources, ce n’étaient pas les militants<br />
de l’Armée syrienne libre qui avaient<br />
capturé ces postes mais des groupes<br />
liés à Al-Qaeda, et que des diplomates<br />
russes étaient en train de vérifier ces<br />
informations.<br />
"Si nos partenaires soutiennent<br />
le fait que des terroristes s’emparent<br />
de territoires, nous aimerions savoir<br />
quelle est exactement leur position sur<br />
la Syrie. Quel objectif poursuivent-ils<br />
dans ce pays ?" a demandé le ministre<br />
russe des Affaires étrangères.<br />
Quant aux sanctions unilatérales<br />
prises par l’Union européenne contre<br />
Damas, elles entrent en contradiction<br />
avec les décisions du Conseil de Sécurité<br />
de l’ONU et les accords conclus<br />
aux pourparlers de Genève, a précisé<br />
Lavrov. "Nous pensons que le fait de<br />
prendre des décisions unilatérales entre<br />
en contradiction avec le principe de<br />
gestion collective des affaires qui régit<br />
l’accord de Genève," a dit Lavrov qui<br />
a ajouté que la Russie souhaitait que<br />
ces questions soient discutées collectivement.<br />
"Malheureusement, quand<br />
l’Union européenne, les États-Unis et<br />
d’autres États ont décidé d’adopter des<br />
sanctions contre la Syrie, ils ne nous<br />
ont pas consultés du tout," a observé<br />
Lavrov.<br />
Le ministre des Affaires étrangère<br />
russe, Sergey Lavrov<br />
La crise en Syrie dure depuis<br />
plus d’un an et demi, et après tout ce<br />
temps, ce n’est pas vraiment approprié<br />
de demander au Conseil de Sécurité de<br />
prendre des sanctions, a ajouté le diplomate<br />
russe.<br />
Lavrov a souligné que si la communauté<br />
internationale avait voulu<br />
que la crise syrienne soit gérée collectivement,<br />
elle aurait dû le faire depuis<br />
le début en traitant les deux camps<br />
également.<br />
Les ministres des Affaires<br />
étrangères européens ont décidé<br />
d’élargir la liste des officiels syriens<br />
bannis d’Europe et de geler les comptes<br />
bancaires et les biens qu’ils ont<br />
dans les pays européens.<br />
D’autres mesures ont aussi été<br />
prises pour solidifier l’embargo des<br />
armes contre la Syrie. En conséquence,<br />
les bateaux et les avions cargos qui se<br />
rendent en Syrie sont soumis à des inspections<br />
forcées quand ils sont soupçonnés<br />
de transporter des armes et des<br />
équipements interdits vers la Syrie.<br />
Note :<br />
(*) Qui a tué trois dirigeants<br />
syriens.<br />
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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 13
Suite de la page (12)<br />
Suite de la page (4)<br />
dictée depuis le début de l’état de siège<br />
économique contre Cuba en 1960. Le<br />
Bureau de contrôle des biens étrangers<br />
(OFAC) du Département du Trésor<br />
a sanctionné l’institution financière<br />
d’une amende de 619 millions de dollars<br />
pour avoir effectué, entre autres,<br />
des transactions en dollars avec Cuba, à<br />
travers le système financier étasunien,<br />
entre 2002 et 2007 [4].<br />
Le Département du Trésor a<br />
également obligé la banque néerlandaise<br />
à rompre ses relations commerciales<br />
avec Cuba, annonçant qu’« ING a assuré<br />
au Bureau de contrôle des biens<br />
étrangers avoir mis fin aux pratiques<br />
qui ont conduit à l’accord d’aujourd’hui<br />
». Ainsi, une banque européenne s’est<br />
vue interdire, par Washington, toute<br />
transaction commerciale avec Cuba [5].<br />
Le gouvernement cubain a dénoncé<br />
cette nouvelle application extraterritoriale<br />
des sanctions économiques,<br />
lesquelles, en plus d’empêcher tout<br />
commerce avec les Etats-Unis (à<br />
l’exception des matières premières alimentaires),<br />
constituent le principal obstacle<br />
au développement des relations<br />
commerciales de Cuba avec le reste du<br />
monde. « Les Etats-Unis ont unilatéralement<br />
sanctionné la banque ING<br />
pour avoir effectué, avec ses filiales en<br />
France, en Belgique, en Hollande et à<br />
Curazao, des transactions financières<br />
et commerciales avec des entités cubaines,<br />
interdites par la politique criminelle<br />
de blocus contre Cuba », souligne<br />
le communiqué [6].<br />
Adam Szubin, Directeur de<br />
l’OFAC, en a profité pour mettre en<br />
garde les entreprises étrangères ayant<br />
des relations commerciales avec Cuba.<br />
Cette amende « est un avertissement<br />
clair à quiconque en profiterait pour<br />
violer les sanctions des Etats-Unis »,<br />
a-t-il déclaré, réaffirmant ainsi que<br />
Washington continuerait à appliquer<br />
ses mesures extraterritoriales [7].<br />
D’autres entreprises étrangères<br />
ont également été sanctionnées en<br />
raison de leurs rapports commerciaux<br />
avec Cuba. Ainsi, la multinationale<br />
suédoise Ericsson, spécialisée dans le<br />
domaine des télécommunications, a<br />
dû s’acquitter d’une amende de 1,75<br />
millions de dollars pour avoir fait réparer,<br />
par le biais de sa filiale basée<br />
au Panama, des équipements cubains<br />
d’une valeur de 320 000 dollars, aux<br />
Etats-Unis. Trois employés, impliqués<br />
dans cette affaire, ont également été<br />
licenciés [8].<br />
Le 10 juillet 2012, le Département<br />
du Trésor a infligé une amende de<br />
1,35 millions de dollars à l’entreprise<br />
étasunienne Great Western Malting Co.<br />
pour avoir vendu de l’orge à Cuba, par<br />
le biais de l’une de ses filiales étrangères<br />
entre août 2006 et mars 2009. Pourtant,<br />
le droit international humanitaire<br />
interdit tout type d’embargo sur les<br />
matières premières alimentaires et les<br />
médicaments, y compris en temps de<br />
guerre. Or, officiellement, Cuba et les<br />
Etats-Unis n’ont jamais été en conflit<br />
[9].<br />
En France, Mano Giardini et Valérie<br />
Adilly, deux directeurs de l’agence<br />
de voyages étasunienne Carlson Wagonlit<br />
Travel (CWT), ont été limogés<br />
pour avoir vendu des packs touristiques<br />
à destination de Cuba. L’entreprise risque<br />
une amende de 38 000 dollars par<br />
séjour vendu, suscitant l’ire de certains<br />
salariés qui comprennent difficilement<br />
la situation. « Pourquoi Carlson n’a-t-il<br />
pas retiré du système de réservation les<br />
produits Cuba puisqu’on n’avait pas le<br />
droit de les vendre ? », s’est interrogé<br />
un employé [10].<br />
De la même manière, CWT risque<br />
de ne plus être autorisée à répondre<br />
aux appels d’offre pour les voyages de<br />
l’administration étasunienne, lesquels<br />
représentent une part substantielle<br />
de leur chiffre d’affaire. La direction<br />
de CWT s’est exprimée à ce sujet : «<br />
Nous sommes tenus, dans ces conditions,<br />
d’appliquer la règle américaine<br />
qui interdit d’envoyer des voyageurs<br />
à Cuba, [y compris] pour les filiales ».<br />
Ainsi, une filiale étasunienne basée en<br />
France se voit contrainte d’appliquer<br />
la loi américaine sur les sanctions<br />
économiques contre Cuba, bafouant la<br />
législation nationale en vigueur [11].<br />
Google censuré et un budget<br />
de 20 millions de dollars pour la «<br />
démocratie digitale »<br />
Plus insolite, les sanctions<br />
économiques interdisent aux Cubains<br />
d’utiliser certaines fonctions du moteur<br />
de recherche Google, telles que<br />
Google Analytics (qui permet de calculer<br />
le nombre de visites sur un site<br />
web ainsi que leur origine), Google<br />
Earth, Google Destktop Search, Google<br />
Toolbar, Google Code Search, Google<br />
AdSense ou Google AdWords, privant<br />
ainsi Cuba d’accès à ces nouvelles technologies<br />
et à de nombreux produits<br />
téléchargeables. L’entreprise étasunienne<br />
s’en est expliquée par le biais<br />
de sa représentante Christine Chen :<br />
« Cela était stipulé dans nos termes et<br />
conditions d’utilisation. On ne peut pas<br />
utiliser Google Analytics dans les pays<br />
soumis à des embargos » [12].<br />
Dans le même temps, alors que<br />
Washington impose à Google de restreindre<br />
l’utilisation de ses services<br />
digitaux à Cuba et interdit à La Havane<br />
de se connecter à son câble à fibre optique<br />
pour Internet, le Département<br />
d’Etat a annoncé qu’il allait allouer,<br />
par le biais de l’Agence des Etats-Unis<br />
pour le Développement international<br />
(USAID), la somme de 20 millions de<br />
dollars « aux militants des droits de<br />
l’homme, journalistes indépendants et<br />
aux bibliothèques indépendantes dans<br />
l’île », afin de répandre, entre autres, la<br />
« démocratie digitale » [13].<br />
L’administration Obama, loin<br />
d’avoir adopté « une nouvelle approche<br />
avec Cuba », continue d’imposer des<br />
sanctions économiques qui affectent<br />
toutes les catégories de la population<br />
cubaine à commencer par les plus<br />
vulnérables à savoir les femmes, les<br />
enfants et les personnes âgées. Elle<br />
n’hésite pas à sanctionner des entreprises<br />
étrangères au mépris du droit<br />
Suite à la page (19)<br />
à conjurer les jacqueries, à réduire<br />
les oppositions. Par la « théatrocratie<br />
»,les difficultés du pays se banalisent,<br />
les réjouissances se sacralisent.<br />
Le « carnaval des fleurs »<br />
procède simultanément du narcissisme<br />
d’abord, par celui qui incarne la<br />
puissance publique, de ses ministres,<br />
de ses laquais, de ses prédateurs occupant<br />
des lacs infestés de crocodiles<br />
rageurs de chiffre d’affaires qui dopent<br />
leurs ventes de tentes, de stands,<br />
de matériels de sonorisation, de flonflons,<br />
de chaines de télévision forcées<br />
de participer à la fête par la diffusion<br />
d’images d’un peuple « zombifié » et<br />
amusé à qui son président administre<br />
de fortes doses des somnifères , des<br />
psychotropes, des médicaments qui<br />
l’ hypnotisent.<br />
Le « carnaval des fleurs »<br />
est ensuite, une démonstration du<br />
savoir-faire des professionnels de<br />
l’animation et de la scénarisation<br />
; mais également des citoyens instrumentalisés,<br />
parce qu’on leur fait<br />
croire que leurs conditions de vie misérables<br />
peuvent être transformées<br />
par un effet magique artificiel, par la<br />
superposition des couches sociales<br />
présentes au Champ de Mars.<br />
Le « carnaval des fleurs »,<br />
c’est la reproduction de la domination<br />
permanente installée non pas<br />
en mai 2011, mais depuis 1804.<br />
L’expérience du carnaval des fleurs se<br />
forge en interaction entre les couches<br />
sociales et l’Etat. Sous la forme<br />
d’une nouvelle modalité d’action,<br />
l’émergence du carnaval des fleurs<br />
se déploie « à l’interface du public et<br />
du privé », à l’intersection des groupuscules<br />
proches du pouvoir et de<br />
l’incompréhension des diplomates<br />
en poste en Haïti. Comment un président<br />
qui méprise les enseignants et<br />
l’université se montre-t-il si dévoué<br />
aux réjouissances dont il est jouissif.<br />
C’est une attitude révélatrice de sa<br />
faible motivation pour la transformation<br />
des conditions de vie des haïtiens<br />
à qui il a tant promis.<br />
Le carnaval des fleurs est un registre<br />
de construction de l’imaginaire,<br />
un mouvement de « désintellectualisation<br />
», qui renvoie au discours de la<br />
campagne du candidat Martelly autour<br />
de l’inanité, la vacuité des élites<br />
intellectuelles haïtiennes, c’est-à-dire<br />
selon lui, des gens qui sont bardés<br />
de diplômes pourtant, n’ont au bout<br />
du compte aucune emprise sur le réel.<br />
C’est la « mickisation » des esprits qui<br />
procède de la mobilisation en permanence<br />
du registre festif, comme miroir<br />
déformant d’une jeunesses aspirant<br />
au bien être matériel non pas par le<br />
travail, mais par le déploiement des<br />
modalités de l’illicéité, de la déviance<br />
et de la perversion.<br />
Le « carnaval des fleurs » c’est<br />
aussi un processus de décomposition<br />
des valeurs : éducation et travail<br />
se trouvant en concurrence avec<br />
les gains faciles d’accumulation, qui<br />
passent par des faux talents de musiciens<br />
associés à l’expression de<br />
Martelly et Annette Auguste Sò An<br />
Le roi décide de son carnaval, en dehors de toute discussion, avec sa<br />
cour, ses pages, ses thuriféraires et l’impose à la société haïtienne, qu’elle<br />
y soit favorable ou pas. Le roi est nostalgique de ses déhanchements à se<br />
déboîter les lombes et de ses coups de reins<br />
gestes vulgaires. La relation du pouvoir<br />
avec les réjouissances populaires<br />
n’est pas nouvelle : Duvalier y<br />
a puisé des éléments de légitimité<br />
de son pouvoir , de consolidation de<br />
sa domination politique, de diffusion<br />
dans l’imaginaire de son attachement<br />
supposé à la sauvegarde du fonds<br />
culturel haïtien.<br />
Le carnaval est, dans le contexte<br />
actuel, un instrument de mobilisation<br />
et de communication politique<br />
: il permet au régime de compenser<br />
les risques de désenchantement qui<br />
commencent à prendre forme dans<br />
l’espace public, Le carnaval est un<br />
outil d’anticipation et de prévention<br />
de la contestation, voire de démobilisation<br />
de la contestation. L’appui des<br />
nantis au pouvoir ne souffre d’aucun<br />
doute, le danger viendrait des couches<br />
populaires que le pouvoir éprouve<br />
du mal à canaliser, à maitriser. C’est<br />
pourquoi Martelly tente de ratisser<br />
large, partout où il passe en lorgnant<br />
à droite et à gauche la sympathie dont<br />
jouit son premier ministre, un prétendant<br />
à la magistrature suprême.<br />
Pour freiner les ardeurs des organisations<br />
populaires, Martelly distribue<br />
en provinces, à des foules sur commande<br />
cabrits, cadeaux, postes administratifs,<br />
projets de développement,<br />
prébendes, passe-droits…<br />
Dans cette course, Port-au-<br />
Prince reste un espace difficile à mobiliser<br />
en permanence, en faveur du<br />
pouvoir, sachant qu’il est occupé par<br />
des figures concurrentielles qui luttent<br />
pour la reconquête du pouvoir.<br />
Mais le carnaval contribue<br />
également à la construction de formes<br />
de contestation, de mobilisation populaire,<br />
résultat de l’instrumentalisation<br />
des enjeux sociaux et économiques.<br />
Le discours politique qui puise ses<br />
forces dans les chansons parodiques<br />
structure le débat politique. Dans ces<br />
conditions, le carnaval peut être une<br />
caisse de résonance aux défis qui tenaillent<br />
la société haïtienne.<br />
Les mardi gras ont été en 1989,<br />
comme l’a rappelé le professeur Justin<br />
Daniel , l’occasion de protester<br />
contre les mesures répressives du<br />
gouvernement de Prosper Avril et de<br />
s’emparer de la rue pour dénoncer le<br />
régime politique civilo-militaire. Les<br />
années qui ont suivi le retour au pouvoir<br />
de Jean –Bertrand Aristide ont<br />
été scandées par des diatribes contre<br />
les nouveaux oligarques qualifiés de<br />
« grands mangeurs », des chansons<br />
composées par les artistes qui ont<br />
délibérément choisi de structurer le<br />
désenchantement d’une population<br />
dupe et instrumentalisée par la rhétorique<br />
lavalasssienne. Martelly court<br />
des risques, il ne sait pas si les somnifères<br />
« carnavalesques » administrés<br />
à son peuple ne risquent pas de<br />
provoquer des effets secondaires dont<br />
le traitement est plus difficile que la<br />
cause de la maladie elle-même.<br />
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14<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012
Suite de la page (3) Suite de la page (7)<br />
au moment de l’incursion des manifestants.<br />
La circulation était paralysée<br />
sur la nationale #2, au niveau<br />
de Petit-Goâve. Les manifestants,<br />
disaient-ils, accordent quelques jours<br />
au président Martelly pour nommer<br />
une autre commission communale à<br />
la tête de la mairie de Petit-Goâve.<br />
Le mercredi 25 juillet, les employés<br />
injustement révoqués des<br />
entreprises publiques, dans le cadre<br />
l’application de la politique néolibérale,<br />
la privatisation de la Télécommunication,<br />
des ports et d’autres<br />
entreprises telles : ONA, APN,<br />
SMCRS, ont également manifesté à<br />
Port-au-Prince pour exiger leur dû et<br />
la réintégration dans leurs postes. Ils<br />
étaient plus de 10 mille travailleurs<br />
des entreprises de l’Etat qui ont été<br />
jetés sur le pavé de 2004 à 2006,<br />
suite au coup d’Etat/kidnapping contre<br />
le président Jean Bertrand Aristide.<br />
Le vendredi 27 Juillet 2012,<br />
à Cité Soleil, des centaines de personnes<br />
ont gagné les rues pour protester<br />
contre la cherté de la vie, la<br />
misère, la faim. Ils avaient en main<br />
des assiettes et des cuillères pour dire<br />
aux autorités qu’ils ont besoin de se<br />
Suite de la page (13)<br />
nourrir. Ils ont dénoncé le gouvernement<br />
KaleTèt de Martelly/Lamothe,<br />
faisant de la propagande politique<br />
avec des petits projets bidon tels : Kabagrangou,<br />
Timanmancheri, Katyepa<br />
m poze, Krediwòz-Fanmpa m, Kat<br />
wòz. Aujourd’hui, c’est le carnaval<br />
des fleurs ou kanavalpikan, pendant<br />
que des gens meurent dans le plus<br />
grand bidonville de la capitale.<br />
Partout dans le pays, c’est la<br />
grogne de la population. A la frontière<br />
haïtiano-dominicaine, les agents<br />
douaniers ont procédé à la saisie des<br />
marchandises des petits et des commerçants<br />
moyens sous prétextes<br />
qu’on va freiner la contrebande.<br />
Dans ce contexte politique dominé<br />
par l’influence de la communauté<br />
internationale, toujours est-il que,<br />
ce sont les masses populaires qui<br />
subissent les conséquences. Avec la<br />
présence du gouvernement KaleTèt<br />
de Martelly/Lamothe, la situation<br />
des masses populaires tend quotidiennement<br />
à s’empirer. Le coût de la<br />
vie augmente. Les protestations pour<br />
la satisfaction des services de bases<br />
tels : l’électricité, l’eau, l’éducation,<br />
les soins de santé se font sentir à<br />
travers le pays.<br />
collègues à madame Rice, représentante<br />
des Etats-Unis au Conseil de Sécurité de<br />
l’ONU, le vendredi 20 juillet dernier. En<br />
outre, les membres de la chambre des<br />
représentants soutiennent que la présence<br />
des casques bleus de l’ONU en Haïti a conduit,<br />
par inadvertance à l’introduction et la<br />
propagation de l’épidémie du Choléra en<br />
Haïti. Depuis la mi-avril 2012, le Choléra<br />
a tué plus de 400 personnes sur plus de<br />
50 mille nouveaux cas d’infection. Ce qui<br />
porte à plus de 7,442 le nombre de personnes<br />
tuées par le Choléra, sur un total de<br />
580,947 infectés depuis son apparition en<br />
octobre 2010, 9 mois seulement après le<br />
terrible tremblement de terre qui a détruit<br />
une bonne partie du pays, en janvier 2010.<br />
Le 10 juillet 2012, dans le cadre<br />
d’une campagne pour le retrait des<br />
troupes d’Haïti, une délégation composée<br />
de représentants des organisations du<br />
mouvement social de différents pays, de<br />
députés, des représentants de la commission<br />
d’enquête internationale sur les actes<br />
de la Minustah, a eu une audience avec<br />
le ministre brésilien de la Défense, Celso<br />
Amorim, à Brasilia. Diverses questions<br />
ont été débattues concernant le retrait des<br />
troupes de l’ONU, les interventions brutales<br />
de la Minustah dans les locaux de<br />
l’université d’Etat d’Haïti et la revendication<br />
relative à la réparation des victimes<br />
de l’épidémie de Choléra introduit en Haïti<br />
par les casques bleus de l’ONU. Le ministre<br />
Amorim a indiqué que : « Nous devons<br />
planifier un retrait progressif et, je répète,<br />
décidé par le dialogue avec nos partenaires<br />
de l’UNASUR dont les pays y ont<br />
des troupes.» Le ministre a toutefois reconnu<br />
que la revendication de réparation<br />
des victimes de Choléra mérite d’être examinée<br />
par l’ONU. « Nous pouvons avoir<br />
des points de vue différents, c’est pourquoi<br />
je mets en avant le dialogue. Comme<br />
citoyen, j’ai déjà dit ce que je pense, nous<br />
devons retirer les troupes. Mais comme<br />
ministre, je dis, retirer oui, investiguer les<br />
incidents oui, mais pas un retrait abrupt<br />
et désordonné, le retrait progressif est raisonnable.<br />
Moi je laisserais un bataillon et<br />
le reste des ingénieurs et des techniciens,<br />
mais l’ONU ne voit pas les choses ainsi.<br />
» a-t-il conclu.<br />
Dans les débats sur la présence<br />
des forces d’occupation de l’ONU en Haïti<br />
depuis juin 2004, la question qui a toujours<br />
prédominé est le fait que les troupes<br />
sont intervenues à la demande d’un gouvernement<br />
haïtien et le Conseil de Sécurité<br />
de l’ONU, la seule instance qui légitime ce<br />
type d’intervention. Mais il faut souligner<br />
que, c’était un gouvernement illégitime,<br />
un gouvernement de facto qui était installé<br />
à la tête de l’Etat d’Haïti à la faveur d’un<br />
coup d’Etat-kidnapping contre un gouvernement<br />
constitutionnellement et démocratiquement<br />
élu, lors d’élections libres. Alors,<br />
l’ONU était intervenue pour légitimer ce<br />
coup d’Etat.<br />
L’Accord du 9 juillet 2004 autorisant<br />
le déploiement des troupes de l’ONU a été<br />
signé par un Premier ministre de facto, Gérard<br />
Latortue, imposé par les Etats-Unis et<br />
le représentant des Nations Unies, Adama<br />
Guindo. Alors que la constitution haïtienne<br />
n’autorise pas à un Premier ministre de<br />
parapher les Accords internationaux, cette<br />
tâche revient au seul président de la République.<br />
En Haïti, des milliers d’Haïtiens sont<br />
toujours restés mobilisés pour exiger le retrait<br />
des troupes de l’ONU et la récupération<br />
de la souveraineté nationale. C’est dans<br />
ce sens qu’une centaine de personnes ont<br />
participé à une manifestation lancée le 28<br />
juillet à l’occasion du 97e anniversaire du<br />
débarquement des soldats étasuniens en<br />
Haïti par le Collectif de Mobilisation pour<br />
Dédommager les Victimes de Cholera. Partie<br />
du Fort-National, cette manifestation a<br />
parcouru plusieurs rues de la capitale avant<br />
de se rendre devant les locaux de la Faculté<br />
des Sciences Humaines. Sur le parcours<br />
les manifestants exigeaient la libération<br />
d’Oxygène David et de Charles Dukens, arrêtés<br />
depuis le 19 juin 2012 et écroués au<br />
pénitencier national, et le départ des forces<br />
d’occupation de l’ONU. A la veille de ce<br />
28 Juillet, le vendredi 27, une exposition<br />
des actes criminels de la Minustah a été<br />
réalisée par cette même organisation au<br />
pied du monument du fondateur de la Nation<br />
haïtienne, Jean Jacques Dessalines.<br />
Des centaines de personnes y ont pris part<br />
se sont étonnés des actes de la Minustah.<br />
D’autres activités ont été réalisées en Haïti<br />
et à l’extérieur pour marquer cette date qui<br />
a bouleversé l’histoire de notre pays.<br />
CICR pendant un court moment, mais je<br />
ne sais pas lire. <strong>À</strong> chaque fois que nous<br />
recevions une lettre, son frère Emad<br />
s’enfermait dans sa chambre et pleurait<br />
pendant des heures. Puis, après<br />
qu’il avait repris ses esprits, il venait<br />
et me disait de ne pas m’inquiéter, que<br />
Mahmoud allait bien et qu’il continuait<br />
de jouer au football. « Pendant la grève<br />
de la faim de Mahmoud, j’étais épuisée<br />
physiquement et psychologiquement.<br />
Mes fils ont dû m’emmener à l’hôpital<br />
plusieurs fois. Puis c’est comme si<br />
j’étais revenue à la vie quand j’ai appris<br />
qu’Israël avait accepté de le libérer<br />
sous la condition de mettre un terme<br />
à sa grève de la faim. Je prie pour que<br />
toutes les mères de détenus connaissent<br />
un tel soulagement et puissent célébrer<br />
la libération de leurs fils. »<br />
Les visiteurs se faisaient de plus<br />
en plus nombreux, alors nous sommes<br />
partis pour laisser aux autres<br />
l’opportunité de parler avec la merveilleuse<br />
mère de Mahmoud.<br />
Une rencontre très inspirante avec<br />
Mahmoud<br />
Je ne pouvais pas laisser tomber la<br />
rencontre avec Mahmoud en personne<br />
si facilement. On avait quand même<br />
voyagé depuis l’extrême Nord jusqu’au<br />
Sud de la bande de Gaza pour lui !<br />
Donc j’ai appelé son frère Emad, que<br />
j’avais déjà rencontré plusieurs fois à<br />
la tente. Quand il a décroché, je lui ai<br />
dit que je venais de rendre visite à sa<br />
famille avec un groupe d’amis, et que<br />
nous étions très contents d’avoir rencontré<br />
ses parents. Il a apprécié notre<br />
visite, et nous a suggéré de le rencontrer<br />
dans un restaurant à Gaza. On a<br />
accepté l’offre tout excités.<br />
Ne pas oublier les prisonniers en<br />
grève de la faim<br />
Nous sommes arrivés au restaurant en<br />
fin d’après-midi. Mon cœur battait de<br />
plus en plus fort au fur et à mesure que<br />
l’heure de la rencontre approchait. J’ai<br />
vu Emad qui nous attendait à l’entrée.<br />
Il nous a accueillis et nous a présentés<br />
à Mahmoud, qui nous a demandé gentiment<br />
de nous joindre à sa table.<br />
Être assise en face de lui me<br />
rendait très nerveuse, mais aussi fière<br />
de pouvoir le regarder dans les yeux<br />
en lui parlant. Il portait deux médailles<br />
en or et une écharpe qui combinait<br />
le drapeau palestinien et le keffieh. «<br />
Dieu merci, tu es libéré » lui ai je dit.<br />
« Qu’est-ce que ça fait d’être libre à<br />
nouveau ? »<br />
« Mon bonheur est incomplet,<br />
puisque la révolution des ‘estomacs<br />
vides’ est encore en cours », m’a-t-il<br />
répondu. « Mes pensées sont avec mes<br />
camarades Akram Rikhawi (*), Samer<br />
Al-Barq, et Hassan al-Safadi, qui se<br />
trouvent en ce moment dans des conditions<br />
critiques à Ramla, l’hôpital des<br />
prisonniers. J’ai été libéré de là-bas,<br />
donc je connais parfaitement la négligence<br />
dans les soins envers les détenus.<br />
Le service de la prison israélienne<br />
ne nous transfère pas pour des traitements,<br />
mais pour la torture. »<br />
« Être chez moi m’avait manqué »<br />
Il était si humble que cela apportait<br />
beaucoup à son charme. Il n’arrêtait<br />
pas de répéter qu’il n’aurait jamais<br />
gagné ce combat sans la solidarité populaire<br />
et internationale qu’il a reçue. «<br />
Ce n’est pas ma victoire, c’est la vôtre.<br />
J’ai tiré ma force et mon équilibre de<br />
vous. » Il était évident qu’il avait perdu<br />
beaucoup de poids, mais il était quand<br />
même en bonne santé. Joe Catron,<br />
un militant américain qui a rencontré<br />
beaucoup de détenus libérés, a dit plus<br />
tard qu’il n’avait jamais vu un récent<br />
gréviste de la faim en si bonne forme.<br />
Le sourire de Mahmoud ne l’a<br />
pas quitté de toute la rencontre. Il nous<br />
a accordé toute son attention. Quand<br />
je lui ai demandé si Gaza semblait différente<br />
après trois ans, il a ri et a dit<br />
: « Gaza semble très différente pour<br />
moi. C’est une très belle ville en dépit<br />
de sa petite taille. J’aime sa plage, son<br />
air pur, ses gens aimables. Tout m’a<br />
manqué à Gaza. Être chez moi m’avait<br />
manqué. »<br />
Un rêve interrompu : on peut<br />
résister à travers le sport<br />
Fidaa a demandé à Mahmoud s’il<br />
s’attendait à se faire arrêter il y a trois<br />
ans quand il passait le check-point<br />
d’Erez. « Pas du tout ! », dit-il. « J’étais<br />
ravi de pouvoir réaliser mon rêve de<br />
pouvoir jouer au football dans une<br />
compétition nationale en Cisjordanie,<br />
dans le camp de réfugiés de Balata.<br />
Quand on m’a appelé à une rencontre<br />
pour une question de sécurité, je<br />
n’avais pas peur. Je m’attendais à ce<br />
qu’ils me demandent de collaborer<br />
avec eux. J’étais confiant et m’étais<br />
préparé à les repousser. J’étais choqué<br />
quand ils m’ont brutalement passé les<br />
menottes.<br />
Je l’ai interrompu et dit : « Pourquoi<br />
penses-tu avoir été arrêté si tu<br />
n’as jamais pris part à la résistance ? »<br />
« La résistance n’est pas<br />
forcément une résistance armée », ditil.<br />
« On peut résister avec un stylo,<br />
une brosse, la voix, le sport. Nous<br />
sommes tous des combattants pour<br />
la liberté, mais chacun de nous a sa<br />
propre arme. » Sa réponse, passionnée<br />
et éloquente, nous a impressionnés<br />
encore plus que nous ne l’étions déjà.<br />
Il a poursuivi : « Le sport est une forme<br />
de résistance non violente. Représenter<br />
l’équipe nationale de football de la<br />
Palestine faisait de moi une menace<br />
pour Israël. L’idée de construire la<br />
présence de la Palestine dans le monde<br />
du sport m’a toujours passionné. J’ai<br />
représenté la Palestine dans plusieurs<br />
matchs de football à l’échelle locale<br />
et internationale, et j’avais l’honneur<br />
d’agiter son drapeau partout où je<br />
jouais. »<br />
La foi en la justice renforcée par<br />
l’expérience<br />
Plus il parlait, plus je l’admirais, surtout<br />
quand je lui ai demandé ce qui<br />
avait changé en lui après sa détention.<br />
« Ma foi en notre juste cause est devenue<br />
plus profonde et plus forte », a-<br />
t-il répondu. « Ma détermination pour<br />
dévoiler les pratiques inhumaines et<br />
fascistes des sionistes ainsi que leurs<br />
violations de nos droits humains les<br />
plus élémentaires, est devenue ma raison<br />
de vivre. »<br />
Il se faisait tard, nous devions<br />
mettre un terme à notre captivante<br />
conversation. Mahmoud Sarsak est<br />
l’une des personnes les plus inspirantes<br />
que j’aie rencontrées. Je me souviendrai<br />
de chacun de ses mots toute<br />
ma vie. Selon lui, nous avons tous<br />
contribué à sa victoire. Unissons-nous<br />
pour atteindre encore plus de victoires<br />
pour Akram Rikhawi, Hassan Al Safadi<br />
et Sammer Al-Barq. Faites de ces<br />
hommes une raison de vivre, et combattez<br />
l’injustice par n’importe quel<br />
moyen que vous pouvez utilisez.<br />
*Shahd Abusalama, 20 ans,<br />
est une artiste palestinienne, bloggeuse<br />
et étudiante en littérature anglaise<br />
à Gaza City. Être la fille d’un exdétenu<br />
fut pour elle sa première source<br />
d’inspiration pour son travail et pour<br />
combattre l’injustice à travers ses dessins<br />
et ses écrits. Vous pouvez la suivre<br />
sur Twitter @shahdabusalama<br />
(*) La situation de ce prisonnier<br />
de Gaza, père de 8 enfants, qui en<br />
est à son 97e jour de grève de la faim<br />
aujourd’hui est particulièrement préoccupante.<br />
The Electronic Intifada 16 juillet<br />
2012<br />
Traduction pour le site Plateforme<br />
Charleroi Palestine :<br />
Christelle Chidiac<br />
Info Palestine 18 juillet 2012<br />
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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 15
Suite de la page (8)<br />
plus forte partie de cette production<br />
à travers les impôts et les termes de<br />
l’échange. Les propriétaires terriens<br />
s’emparent du reste (…) Nul de ces<br />
trois acteurs ne réinvestit sa part<br />
de surplus ». Selon ce même auteur,<br />
il n’y a pas eu d’accumulation<br />
locale du capital dans le pays. La<br />
paysannerie avait beau verser dans<br />
son travail, mais le surplus filait à<br />
l’étranger. Les négociants du bord<br />
de mer « récupéraient l’argent que<br />
l’Etat tirait de la paysannerie en<br />
vendant les produits de luxe dont<br />
s’affublaient les parvenus politiques<br />
».<br />
A côté de la production agricole,<br />
des tentatives d’instituer<br />
une bourgeoisie industrielle nationale<br />
ont été effectuées. Cependant,<br />
comme le souligne Alix Lamaute,<br />
les efforts de la bourgeoisie industrielle<br />
embryonnaire en ce sens se<br />
sont heurtés à l’incompréhension<br />
et à l’hostilité de la majorité de nos<br />
gouvernements, à la rigidité des<br />
structures semi-féodales et à la concurrence<br />
des vampires étrangers, escortés<br />
à l’occasion de leurs bateaux<br />
de guerre (…) »<br />
Toutefois, en dépit de tous<br />
les obstacles rencontrés, la bourgeoisie<br />
nationale, tant commerciale<br />
qu’industrielle, ne s’était pas définitivement<br />
avouée vaincue. Des<br />
tentatives d’atteindre le pouvoir<br />
politique afin de pouvoir dépasser<br />
les structures féodales ont même été<br />
faites. D’Edmond Paul, en passant<br />
par Boyer Bazelais pour aboutir à<br />
Anténor Firmin, la volonté d’arriver<br />
au sommet de l’Etat a toujours été<br />
présente. Dans le cadre du parti<br />
libéral, Edmond Paul a tenté pacifiquement<br />
d’arriver au pouvoir ;<br />
Boyer Bazelais, lui-même, a tenté<br />
les moyens forts. Une nouvelle<br />
tentative de la bourgeoisie libérale<br />
d’atteindre le sommet de l’Etat a<br />
échoué avec la défaite d’Anténor<br />
Firmin en 1902.<br />
La structure semi-féodale de<br />
la société haïtienne entrait en crise<br />
d’elle-même. Analysant cette crise<br />
de la semi-féodalité haïtienne, Gérard<br />
Pierre-Charles écrit : « La crise<br />
qui s’ouvre en 1907 charrie un contenu<br />
trop souvent méconnu : c’est la<br />
crise du régime semi-féodal. Derrière<br />
les généraux en armes, se cachent<br />
les grands dons aspirant au pouvoir<br />
; se trouve la structure qui permet<br />
aux grands dons de se disposer de<br />
leurs de-moitiés. Se cachent aussi<br />
les négociants et le capital étrangers<br />
toujours prêts à fournir armes<br />
et munitions à tout prétendant au<br />
pouvoir (…) ». Avec de vagues<br />
promesses de distribution des terres<br />
de l’Etat, d’argent, ajoute Kethly<br />
Millet, la masse paysanne démunie<br />
était mobilisée pour fournir une<br />
force permettant le renversement du<br />
gouvernement établi et l’installation<br />
au pouvoir du vainqueur . En outre,<br />
la pression que subissait la grande<br />
propriété féodale de la part de<br />
l’expansion de la petite exploitation<br />
paysanne contribuait aussi à la crise<br />
du régime féodal de la propriété.<br />
L’intervention militaire américaine,<br />
et surtout, celle du grand Capital a<br />
été une issue, favorablement appréciée<br />
par certaines catégories sociales,<br />
à cette crise de la semi-féodalité<br />
haïtienne.<br />
L’intervention militaire nordaméricaine<br />
et l’imposition de<br />
la domination économique<br />
impérialiste en Haïti.<br />
La situation politique s’est gravement<br />
dégénérée au cours de la<br />
période 1911-1915. Les investissements<br />
étrangers se sont trouvés<br />
grandement menacés. Outre les<br />
intérêts européens qu’ils voulaient<br />
déplacer, les Etats-Unis cherchaient<br />
aussi à se positionner en des points<br />
stratégiques dans le contexte de<br />
la guerre mondiale (1914-1918).<br />
L’instabilité politique d’Haïti à cette<br />
époque leur donnait l’opportunité<br />
de concrétiser leurs objectifs. Sous<br />
prétexte de protéger les investissements<br />
américains en Haïti, une<br />
nuée de marines débarqua dans les<br />
ports haïtiens le 28 juillet 1915.<br />
Avec l’occupation militaire d’Haïti<br />
par les américains, débute un véritable<br />
processus d’installation du<br />
mode de production capitaliste.<br />
L’établissement de l’impérialisme<br />
nord-américain dans le pays, écrit<br />
Doubout, entraîne une importante<br />
extension des rapports capitalistes<br />
de production. L’expropriation qui<br />
a caractérisé les débuts du capitalisme<br />
occidental, allait être un<br />
fait en Haïti : « De nombreux cas<br />
d’expropriations massives des cultivateurs<br />
par les grandes compagnies<br />
étrangères ont été signalées au<br />
cours de l’occupation américaine et<br />
se sont poursuivis après elle ». Alix<br />
Lamaute écrit : « Dans ses agapes<br />
sanglantes, l’impérialisme américain<br />
se livre à une politique de dépossession<br />
massive des paysans, particulièrement<br />
entre 1925 et 1930, qui<br />
prive les petits exploitants et les petits<br />
occupants de leurs moyens traditionnels<br />
de subsistance sans leur<br />
fournir encore la compensation du<br />
salariat ».<br />
En 1916, la HASCO installe<br />
dans la plaine du Cul-de-sac un<br />
nouveau moulin à sucre, cette<br />
construction moderne entraînait la<br />
disparition d’une bonne partie des<br />
petits guildives et l’apparition de<br />
petits cultivateurs de canne-à-sucre<br />
liés par contrat à la HASCO pour la<br />
vente de leurs récoltes annuelles.<br />
La même année, une plantation de<br />
sisal s’installe dans le Nord-Est et<br />
en 1918, la West indian corporation<br />
installe une plantation de coton et<br />
une ferme d’élevage dans la vallée<br />
de l’Artibonite .<br />
L’installation des compagnies<br />
capitalistes, la construction des<br />
usines pour la préparation du café,<br />
l’investissement dans l’agriculture,<br />
mais surtout, l’expropriation des<br />
paysans allaient créer un immense<br />
prolétariat urbain et rural dans le<br />
pays. « Les paysans sans terre sont<br />
employés par les grandes compagnies<br />
agricoles et dans les travaux du<br />
chemin de fer à raison de 25 à 30<br />
cents US par journée de 12 heures<br />
de travail pour les hommes et 10<br />
cents US pour les femmes et les enfants<br />
».<br />
L’impérialisme américain<br />
était le seul grand bénéficiaire de<br />
l’établissement des rapports capitalistes<br />
dans l’économie haïtienne.<br />
La bourgeoisie nationale qui végétait<br />
dans les entraves de la structure<br />
semi-féodale du XIXème siècle<br />
s’alliait aux américains et se contentait<br />
des positions intermédiaires.<br />
L’accumulation primitive du Capital<br />
était encore une fois l’affaire des<br />
étrangers. Pareil aux temps de la<br />
colonisation, la force de travail des<br />
travailleurs haïtiens était exploitée<br />
au profit du Capital étranger. Sous<br />
couvert de modernisation, les occupants<br />
ont procédé à la centralisation<br />
pure et simple de l’Etat et de<br />
l’économie du pays. En réalité, cette<br />
modernisation à compte-goutte n’a<br />
été effectuée que « dans la mesure<br />
où elle se révélait indispensable<br />
pour assurer le succès des investisseurs<br />
américains dans le pays ».<br />
[A suivre…]<br />
4 juillet 2012<br />
[*Ralph Stherson SENAT, étudiant<br />
finissant en Sociologie à la<br />
Faculté des Sciences Humaines de<br />
l’Université d’Etat d’Haïti ; également,<br />
membre du groupe CONTIN-<br />
UUM]<br />
Notes<br />
Suzy Castor, op. cit. p. 30<br />
2<br />
Ibid. p. 31<br />
3<br />
Ibid. p. 26<br />
4<br />
Les affaires Luders, Batch,<br />
etc. au cours de l’histoire haitienne<br />
sont des faits qui confirment cette<br />
argumentation.<br />
5<br />
Michel R. Trouillot, p. 56<br />
6<br />
Alix Lamaute, op. cit. p. 30<br />
7<br />
Ibid. p. 36<br />
8<br />
Suzy Castor, op. cit. p. 25<br />
9<br />
Alix Lamaute, op. cit., p. 37<br />
10<br />
Gérard Pierre-Charles, op.<br />
cit. p.34<br />
11<br />
Suzy Castor, op. cit. p. 27<br />
12<br />
H. Singer, the production of<br />
gains between investing and borrowing<br />
countries, cité par A. Lamaute,<br />
op. cit. p.39<br />
13<br />
Jn-Jacques Doubout, op. cit.<br />
p. 7<br />
14<br />
Gérard Pierre-Charles, op.<br />
cit. p. 34<br />
15<br />
André Georges-Adam, La<br />
crise de 1867-1869, prix Deschamp<br />
1982, P-au-P (Haïti), p. 17<br />
16<br />
Ibid, p. 67<br />
17<br />
Gérald Brisson, Gérard<br />
Pierre-Charles, Les relations agraires<br />
dans l’Haïti contemporaine, 1968,<br />
p. 1<br />
18<br />
Jean Casimir, Haïti et ses<br />
élites: L’interminable dialogue des<br />
sourds, Presses de l’UEH, 2009, p.<br />
209<br />
19<br />
Gérard Barthélemy, Le Pays<br />
en dehors, Henri Deschamps, P-au-<br />
P (Haïti).<br />
20<br />
Jn-Jacques Doubout, ibid., p<br />
15<br />
21<br />
Jean Casimir et Michel Hector,<br />
Le long XIXème siècle haïtien,<br />
in la revue de la société haïtienne<br />
d’histoire et de géographie, # 216,<br />
0ct. 2003- Mars 2004, pp. 48-49<br />
22<br />
M. R. Trouillot, ibid., p. 97<br />
23<br />
Ibid., p. 98<br />
24<br />
Ibid., p. 71<br />
25<br />
Alix Lamaute, Ibid., p. 31<br />
26<br />
Gérard Pierre-Charles, Ibid.,<br />
pp. 48-49<br />
27<br />
Kethly Millet, Les paysans<br />
haïtiens et l’occupation américaine:<br />
1915-1930, CIDIHCA (Coll. Paroles),<br />
Canada, 1978, p. 10<br />
28<br />
Jn-Jacques Doubout, Ibid.,<br />
p. 22<br />
29<br />
Ibid., p. 21<br />
30<br />
Alix Lamaute, op. cit., pp.<br />
30-31<br />
31<br />
Kethly Millet, op. cit., p. 37<br />
32<br />
Georges Séjourné, Rapport<br />
de l’union nationaliste, cite par Millet,<br />
op. cit. p. 38.<br />
33 Suzy Castor, op.cit., p.217<br />
Suite de la page (17)<br />
sur la transparence démocratique du<br />
processus vénézuélien [10]. Le procureur<br />
général de la République, Luisa<br />
Ortega Díaz, a même alerté sur la possibilité<br />
d´un coup d´Etat post-électoral<br />
[11].<br />
Pour mettre en échec le dessein<br />
d´une partie de la droite vénézuélienne,<br />
Hugo Chavez devra conquérir les suffrages<br />
d’une large majorité d´électeurs.<br />
Il lui reste un peu plus de deux mois<br />
pour y parvenir.<br />
Notes<br />
[1] Propuesta del candidato de<br />
la Patria, Comandante Hugo Chávez,<br />
para la gestión bolivarianasocialista<br />
2013-2019 : http://www.chavez.org.<br />
ve/Programa-Patria-2013-2019.pdf<br />
[2] Reuters : Hugo Chávez lidera<br />
encuestas camino a las elecciones<br />
presidenciales : http://www.6topoder.<br />
com/.../elecciones-presidenciales-tabla-resultados/<br />
[3] “Centro Carter teme violencia<br />
en Venezuela ante posible resultado<br />
reñido en las elecciones del 7-O”,<br />
Noticias24, 6 mars 2012 : http://<br />
www.noticias24.com/venezuela/noticia/95260/observadora-de-ee-uu-<br />
teme-violencia-en-venezuela-si-elec-<br />
cion-es-renida/<br />
[4] “Rangel Silva : La Fanb<br />
reconocerá a quien gane las elecciones<br />
del 7-0, no a quien diga que ganó”,<br />
Noticias24, 6 avril 2012 : http://www.<br />
noticias24.com/.../dada-a-su-comandante-en-jefe/<br />
[5] Carlos Julio Peñaloza, “La<br />
mecánica del fraude electoral”, Zeta,<br />
nº 1860, 6 juillet 2012.<br />
[6] Rafael Poleo explosivo 3,<br />
Youtube : http://www.youtube.com/<br />
watch?v=Z3q2RRQ_k_s&feature=rel<br />
mfu<br />
[7] Nailibeth Parra Carvajal,<br />
“Miguel Henrique Otero : Hay que<br />
tener y cobrar los votos”, La Verdad,<br />
16 juillet 2012 : http://www.laverdad.<br />
com/politica/.../votos-hay-que-cobrarlos.html<br />
[8] “En exclusiva : video de<br />
Raúl Isaías Baduel desde el penal<br />
militar de Ramo Verde”, Noticias24,<br />
9 avril 2012 : http://www.noticias24.<br />
com/.../baduel-desde-el-penal-militarde-ramo-verde/<br />
[9] “Capriles ofrece a la Fanb<br />
seguridad social, fin del “culto a la<br />
personalidad” y rechazo a la injerencia<br />
extranjera”, Noticias24, 12 juillet<br />
2012. http://www.noticias24.com/.../<br />
militares-y-sus-familias/<br />
[10] “JVR : La oposición apela<br />
a todo tipo de recurso para denunciar<br />
fraude el 7 de octubre”, Noticias24, 8<br />
juillet 2012 : http://www.noticias24.<br />
com/.../denunciar-fraude-el-7-de-octubre/<br />
[11] Fiscal general advierte sobre<br />
posible golpe de estado, Youtube,<br />
10 mai 2012 : http://www.youtube.<br />
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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012
A Travers le monde<br />
Vers un octobre rouge au Venezuela ?<br />
Les stratégies à risque des<br />
opposants à Hugo Chavez<br />
Par Romain Migus<br />
La campagne électorale bat son plein<br />
au Venezuela. Sept candidats sont<br />
en lice pour se disputer, le 7 octobre<br />
prochain, la présidence de la République.<br />
Parmi eux, Yoel Acosta Chirinos,<br />
ancien compagnon d’armes de Chávez<br />
lors de la tentative de coup d’Etat du 4<br />
février 1992 ; Orlando Chirinos, syndicaliste<br />
trotskyste farouchement opposé<br />
aux politiques gouvernementales<br />
; Henrique Capriles Radonski, candidat<br />
de la Mesa de Unidad Democratica<br />
(MUD), plateforme qui regroupe les<br />
partis néolibéraux ; et, bien sûr, Hugo<br />
Chavez, qui brigue un nouveau mandat.<br />
Notons d´emblée que les deux<br />
derniers candidats mentionnés ci-dessus<br />
devraient réunir 99 % des suffrages<br />
exprimés. Dans un pays où la politique<br />
est aussi bipolarisée, il ne subsiste<br />
guère d’espace électoral pour des positions<br />
intermédiaires. Des partis politiques<br />
comme Patria Para Todos (PPT)<br />
ou Podemos qui avaient fait ce pari,<br />
ont été laminés lors de scrutins antérieurs<br />
où ils se présentèrent comme une<br />
« troisième voie ». Leurs dirigeants ont<br />
d’ailleurs fini par rejoindre les rangs<br />
antichavistes.<br />
Comme lors de la précédente<br />
campagne présidentielle, en 2006,<br />
l’opposition est prise dans une contradiction.<br />
Le candidat Capriles, dans la<br />
droite ligne de ses origines sociales et<br />
de ses positions constantes à la droite<br />
de l’échiquier politique vénézuélien,<br />
propose un programme néolibéral classique,<br />
même si les médias le maquillent<br />
en projet social-démocrate. Mais<br />
comme ce programme, s’il est explicité,<br />
a peu de chances de séduire la majorité<br />
de l’électorat, Capriles a opté pour une<br />
stratégie de campagne avant tout émotionnelle,<br />
axée sur son opposition aux<br />
mesures gouvernementales. Cette posture<br />
stratégique diverge radicalement<br />
de la clarté idéologique de son projet.<br />
Pour gagner l´adhésion des<br />
électeurs, Capriles recourt systématiquement<br />
à des stratagèmes. En premier<br />
lieu, il décontextualise de manière<br />
permanente les problèmes du Venezuela<br />
en faisant l’impasse sur les conséquences<br />
de plusieurs décennies de<br />
politiques néolibérales du pays avant<br />
l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez.<br />
De plus, il présente les mesures du gouvernement<br />
comme une anomalie dans<br />
le monde démocratique. Cette stratégie<br />
a néanmoins ses limites. Alors que<br />
l’opposition accusait le gouvernement<br />
d’isoler le Venezuela sur la scène internationale,<br />
l’entrée du pays dans le<br />
Mercosur, l´appui des partis de gauche<br />
Des jeunes du monde participent<br />
en Equateur à une rencontre sur le<br />
modèle de bien vivre<br />
Par Michele Claverie<br />
Quito : Des jeunes d’une vingtaine<br />
de nations participent en Equateur<br />
à une rencontre portant sur l’expérience<br />
de ce pays dans l’application du modèle<br />
de développement du Bien Vivre.<br />
Les assistants à la rencontre qui<br />
Le candidat de la Patria, le Comandant Hugo Chávez<br />
se déroulera jusqu’au 24 août, analyseront<br />
des thèmes qui leur permettront<br />
de comprendre le contexte politique,<br />
social, économique latino-américain et<br />
ses perspectives d’intégration.<br />
Ils analyseront le projet de développement<br />
humain appliqué en Equateur<br />
pour la création d’une société où<br />
les citoyens vivent en harmonie avec<br />
de tout le continent lors du Foro de Sao<br />
Paulo récemment organisé à Caracas,<br />
et surtout le soutien de l’ancien président<br />
brésilien Lula da Silva à Chavez,<br />
ont pulvérisé cette manœuvre.<br />
Conséquence de cette décontextualisation,<br />
l´opposition s´emploie<br />
à nier systématiquement toutes les<br />
avancées sociales et économiques du<br />
gouvernement. Enfin, prodige de la<br />
sémantique, l’unité des partis politiques<br />
qui appuient la candidature de<br />
Capriles devient l´unité de tous les Vénézuéliens.<br />
Disparus les antagonismes<br />
entre les ouvriers et le patron, entre les<br />
propriétaires fonciers et les mal-logés,<br />
entre les paysans exploités et les terratenientes,<br />
entre le propriétaire d´une<br />
clinique privée et le patient sans le<br />
sou…<br />
Face à cette rhétorique, le candidat<br />
Chavez a présenté un programme<br />
de gouvernement dans la continuité<br />
des acquis de la Révolution bolivarienne<br />
[1]. A en croire les instituts de<br />
sondage, les Vénézuéliens semblent<br />
majoritairement adhérer à ce programme.<br />
En particulier, une enquête<br />
effectuée par l’agence Reuters montre<br />
une constante domination du candidat<br />
bolivarien [2]. Mais Hugo Chavez demande<br />
constamment à ses partisans<br />
de ne pas tenir la victoire pour acquise<br />
et de convaincre les indécis afin<br />
de l’emporter avec le plus large écart<br />
possible. Une victoire serrée de l´actuel<br />
président ne manquerait pas, en effet,<br />
de réveiller les vieux démons antidémocratiques<br />
d’une opposition prête<br />
à tout pour s’emparer de l´exécutif.<br />
Comme le note Jennifer Lynn McCoy,<br />
du Centre Carter, “un résultat étriqué<br />
qui ne serait pas accepté déboucherait<br />
sur une vague de violence” [3].<br />
L´enjeu des élections du 7 octobre<br />
2012 dépasse donc la simple<br />
joute électorale. Si Hugo Chavez et<br />
les forces armées vénézuéliennes [4]<br />
se sont engagés à respecter les résultats<br />
proclamés par le Centre national<br />
électoral (CNE), aucun dirigeant de<br />
l´opposition n’a fait de même. Plus<br />
grave : une campagne médiatique s’est<br />
mise en branle pour semer le doute sur<br />
l´impartialité du CNE. L’hebdomadaire<br />
Zeta a récemment consacré une de<br />
ses livraisons à une prétendue fraude<br />
électorale qui serait organisée par ce<br />
même CNE [5]. En 2006, lors de la<br />
précédente élection présidentielle, son<br />
rédacteur en chef, Rafael Poleo, avait<br />
ouvertement appelé au coup d´Etat coloré,<br />
dans le pur style des révolutions<br />
« oranges » [6]. Cet appel, lancé en<br />
direct sur la chaîne de télévision Globovision,<br />
n´avait pas été cautionné par<br />
le candidat de l’opposition de l’époque,<br />
Manuel Rosales. Qu´en sera-t-il éventuellement<br />
de Capriles ?<br />
Cette accusation de fraude est reprise<br />
par le quotidien El Nacional [7].<br />
Depuis sa cellule, le général Baduel,<br />
ancien ministre de la défense condamné<br />
pour corruption, appelle les Vénézuéliens<br />
à « étudier les préceptes du<br />
professeur Gene Sharp, dont se sont inspirées<br />
toutes les révolutions colorées,<br />
de la Serbie à l´Ukraine en passant par<br />
la Géorgie ou l´Azerbadjian » [8].<br />
Les récents voyages de dirigeants<br />
de l’opposition en Espagne, en<br />
Israël et en Colombie, ainsi que l´appel<br />
du pied de Capriles aux militaires vénézuéliens<br />
[9], ont nourri les spéculations<br />
du camp chaviste. Le journaliste<br />
José Vicente Rangel, toujours très bien<br />
renseigné, a révélé l´intention d´une<br />
partie de la droite de ne pas accepter<br />
les résultats afin de jeter la suspicion<br />
Suite à la page (16)<br />
la nature.<br />
Des représentants de Cuba, de<br />
l’Argentine, de l’Italie, du Brésil, de la<br />
République Dominicaine, de la Colombie,<br />
du Canada, de la Pologne entre autres<br />
participent à la rencontre.<br />
RHC 31 juillet 2012<br />
Le gouvernement<br />
bolivien prévoit<br />
la construction de<br />
centaines de milliers de<br />
logements<br />
Par Michele Claverie<br />
La Paz : Le gouvernement de la<br />
Bolivie prévoit la construction de<br />
quelque 290 000 logements afin de<br />
réduire le déficit des logements dans les<br />
zones urbaines et rurales.<br />
Le vice ministre bolivien du<br />
Logement et de l’urbanisme, Bony<br />
Morales, a signalé à la presse que le<br />
plan de l’Etat de logement inclut aussi<br />
l’amélioration de la qualité des maisons.<br />
Les nouveaux logements seront<br />
équipés des services de base d’eau, de<br />
gaz, d’électricité et raccordés à tout à<br />
l’égout.<br />
Il a précisé qu’environ 150 000<br />
Les Palestiniens rejettent<br />
les déclarations de<br />
l’éventuel candidat<br />
présidentiel étasunien<br />
Mitt Romney<br />
Mitt Romney<br />
Ramallah : L’Autorité Nationale<br />
Palestinienne considère comme<br />
inacceptables les déclarations de<br />
l’éventuel candidat républicain étasunien<br />
Mitt Romney. Ce dernier a<br />
fait référence à la ville occupée de<br />
Jérusalem comme capitale d’Israël.<br />
Des sources de l’Exécutif à Ramallah<br />
ont signalé que les déclarations<br />
de Romney dans la dite Ville<br />
Sainte, sont contraires aux efforts<br />
pour relancer le processus de négociations<br />
de paix entre Palestiniens<br />
et Israéliens, qui est suspendu<br />
depuis septembre 2010 à cause de<br />
l’intransigeance de Tel Aviv et du<br />
soutien de Washington à son allié.<br />
Romney a annoncé dimanche<br />
dernier devant des Israéliens<br />
radicaux que s’il gagne la présidence<br />
étasunienne, il transfèrera<br />
l’ambassade de son pays de Tel<br />
Aviv à Jérusalem, territoire occupé<br />
depuis 1967. Le premier ministre<br />
israélien, Benjamin Netanyahou,<br />
se refuse à la céder comme future<br />
Bony Morales<br />
personnes ont bénéficié du Programme<br />
de Logement Social et Solidaire, mené à<br />
bien par le gouvernement du président<br />
Evo Morales entre 2006 et 2011.<br />
RHC 31 juillet 2012<br />
capitale de l’Etat indépendant palestinien.<br />
Par ailleurs, le premier ministre<br />
de l’Autorité Nationale Palestinienne,<br />
Salam Fayyad, a rendu<br />
responsable le gouvernement Israélien<br />
de la mort d’un Palestinien et<br />
des blessures infligées à deux autres,<br />
lors de l’attaque par des soldats<br />
israéliens d’un véhicule à un poste<br />
de contrôle près de Jérusalem.<br />
RHC 31 juillet 2012<br />
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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 17
Mali : Des mouvements<br />
s'unifient pour<br />
libérer le Nord<br />
«Nous irons avec ou sans l'armée malienne. Nous allons défendre notre<br />
territoire, nos parents assiégés»<br />
Suite de la page (6)<br />
gwo konpayi miltinasyonal yo jwenn<br />
paradi fiskal aletranje, epi PDG gwo<br />
konapyi sa yo jwenn salè ak boni konbyen<br />
milyon dola Chak ane.<br />
Rezilta tout ansanm politik sa yo<br />
se lamizè jeneralize pou travayè atravè<br />
tout peyi domine yo (sa yo konn rele<br />
« peyi tyè monn » yo). Jounen jodi a,<br />
politik sa yo ap sible travayè yo nan<br />
Six mouvements d'autodéfense maliens<br />
ont annoncé avoir formé à<br />
Bamako un front unifié, les Forces<br />
patriotiques de résistance (FPR). Les<br />
représentants des Forces de libération<br />
des régions nord du Mali (FLN), des milices<br />
Ganda-Koy et Ganda-Izo, l'Alliance<br />
des communautés de la région de Tombouctou<br />
(ACRT) font partie du nouveau<br />
front. «Nous irons avec ou sans l'armée<br />
malienne. Nous allons défendre notre<br />
territoire, nos parents assiégés», a de<br />
son côté, affirmé Amadou Abdoulaye<br />
Cissé, leader du FLN.<br />
Afrique-Asie 24 juillet 2012<br />
peyi endistriyalize yo tou, atravè tout<br />
Lewòp epi Ozetazini tou. Finalman,<br />
pandan pwoblèm chanjman katastwofik<br />
yo nan anviwonman yo ap fè<br />
kolizyon ak kriz finansye mondyal yo<br />
epi monte rezistans popilè yo mondyalman,<br />
siveyans, represyon ak laterè<br />
Leta ap vin sible ouvriye ak travayè yo<br />
plizanpli atravè lemonn.<br />
Festival de la culture et<br />
de la cuisine haïtiennes<br />
Samedi 11 et Dimanche 12 août prochain, de 8hres am à X de<br />
l’après midi, Grand Festival de la culture et de la cuisine haïtiennes au<br />
local de Grenadier Books/<strong>Haiti</strong> Liberté, 1583 Albany Ave, coin<br />
Glenwood, en collaboration avec la Fédération des Planteurs de<br />
Léogane.<br />
La Fondation Minouche organisera une exposition de plats créoles<br />
avec une variété régionaliste au profit des enfants déshérités d’<strong>Haiti</strong>.<br />
Cette foire en cuisine haitienne exlusivement, sera constituée non<br />
seulement en riz et pois collés, lalo en légume, maïs moulu, cassave<br />
à mamba, café haïtien, entre autre, mais aussi va avoir une<br />
exposition de robes en carabella, costumes pour hommes, cravates,<br />
de beaux tableaux d’art en bois, toles, et en peintures sur toile, tous<br />
des produits haïtiens à bon marché.<br />
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Echos de Cuba<br />
Intégration scolaire La garantie d’une<br />
éducation pour tous<br />
Conçu dans le cadre du processus<br />
révolutionnaire dès l’origine, le projet<br />
social cubain est centré sur le développement<br />
et la prise en charge intégrale des<br />
enfants, des adolescents, et des jeunes à<br />
besoins éducatifs particuliers.<br />
« 50 ans plus tard, dans le cadre<br />
de son engagement social avec le pays<br />
et les personnes à besoins éducatifs particuliers,<br />
cet enseignement a entrepris un<br />
processus de perfectionnement et de consolidation<br />
», a affirmé au journal Granma,<br />
Moraima Orozco Delgado, directrice nationale<br />
de l’Éducation spécialisée.<br />
Contrairement à certaines méthodes<br />
internationales, Cuba considère<br />
l’intégration comme la garantie d’une<br />
éducation pour tous, et dans ce sens,<br />
les élèves à besoins éducatifs particuliers<br />
ont été progressivement intégrés à<br />
l’enseignement ordinaire.<br />
« Sur les de 39 000 élèves de 0<br />
à 21 ans scolarisés dans l’éducation<br />
spécialisée, environ 4 000 intègrent<br />
chaque année l’enseignement ordinaire,<br />
a précisé Moraima Orozco, et au cours de<br />
cette année scolaire plus de 100 ont atteint<br />
le niveau supérieur, ce qui démontre<br />
l’efficacité de ce processus. »<br />
« Mais pour que cette intégration<br />
se mette en place de façon satisfaisante,<br />
il est indispensable de former<br />
les enseignants des divers secteurs,<br />
ainsi que les groupes qui vont accueillir<br />
ces élèves. Dans chaque cas, il est<br />
nécessaire de penser et de concevoir<br />
une stratégie méthodologique, scientifique,<br />
et pédagogique qui assure la<br />
qualité de l’éducation de ce type d’élève.<br />
L’expérience a été satisfaisante, mais il<br />
nous reste encore beaucoup à faire », a-<br />
t-elle ajouté.<br />
« Les écoles spécialisées continueront<br />
de fonctionner pour prendre en<br />
charge une population scolaire déterminée,<br />
a-t-elle expliqué, mais l’objectif est<br />
qu’elles deviennent dans l’avenir des<br />
centres de ressources et de soutien aux<br />
autres type d’éducation, afin que les<br />
élèves à besoins particuliers puissent<br />
Un hôtel de style colonial<br />
TRINIDAD, Sancti Spiritus. — Lorsque<br />
les architectes eurent sur leur bureau<br />
le projet d’élaborer les plans d’un nouvel<br />
hôtel sur la péninsule d’Ancon, dans la région<br />
de Sancti Spiritus, ils proposèrent de<br />
construire sur les rivages de la plage un<br />
hôtel dans le style colonial de Trinidad.<br />
Le complexe hôtelier Brisas Trinidad<br />
del Mar offre ainsi à ses clients une<br />
architecture composée d’arcs en plein<br />
cintre, de balustrades, de baies vitrées, et<br />
d’imitations de miradors de l’époque coloniale.<br />
Un hôtel de 241 chambres réparties<br />
en sept bâtiments de trois étages, avec<br />
piscines, restaurants, bars, cafétérias et<br />
autres espaces conçus spécialement pour<br />
la détente.<br />
Après 10 ans d’exploitation – sa<br />
construction remonte à 2001 – l’hôtel Brisas<br />
Trinidad del Mar, de la chaîne Cubanacan,<br />
propose plus que l’enchantement de<br />
son architecture de style colonial et son<br />
emplacement exceptionnel au bord d’une<br />
des plus belles plages de la côte cubaine.<br />
« Le maintenir dans cet état exige<br />
du travail, des ressources et pas mal de<br />
maux de tête », admet le jeune Alderlayse<br />
Llanes, sous-directeur général de<br />
l’établissement, un des trois hôtels à administration<br />
unique, au sud de la ville de<br />
Trinidad – les deux autres étant l’hôtel Ancon<br />
et le Costa Sur.<br />
Le jeune cuisinier Luis Manuel Simon<br />
n’en croyait pas ses yeux lorsque,<br />
en juin 2005, après le passage dévastateur<br />
du cyclone Dennis, il retrouva son<br />
lieu de travail transformé en un amas de<br />
décombres, les vitres en mille morceaux,<br />
la vaisselle mêlée aux meubles brisés, et<br />
une tuile créole plantée dans le tronc d’un<br />
des palmiers du jardin. Le cyclone<br />
détruisit une grande partie du sud<br />
de la région de Sancti Spiritus, interrompit<br />
l’approvisionnement d’eau et coupa<br />
l’électricité pendant 15 jours, mais, à cette<br />
occasion, le personnel de Trinidad del Mar<br />
a retenu une leçon : quand il existe une<br />
capacité de réponse, aucun coup n’est<br />
mortel, aussi dur qu’il soit.<br />
La politique de protection du<br />
patrimoine, contenue dans les Orientations<br />
approuvées par le 6e Congrès du<br />
Parti, se traduit dans ce cas par la nécessité<br />
d’entretenir l’établissement quotidiennement.<br />
Une formule qui, selon les directeurs,<br />
« est la seule façon de maintenir<br />
l’hôtel comme neuf ».<br />
Après les sécheresses chroniques<br />
qui ont sévi dans la région, et les dommages<br />
aux services électriques à d’autres<br />
périodes, le personnel de l’hôtel a appris<br />
à économiser l’eau sans porter atteinte<br />
au fonctionnement de l’établissement.<br />
Il maintient la consommation énergétique<br />
au-dessous des prévisions,<br />
grâce à l’exploitation rationnelle de<br />
l’établissement, et à la diminution des<br />
aires de services et des offres en basse<br />
saison.<br />
Pour construire l’hôtel Trinidad del<br />
Mar, il a d’abord fallu « emprunter » du<br />
terrain à la nature pour construire le pedraplen<br />
(route dans la mer) de la baie<br />
de Casilda, et ensuite, entre celui-ci et la<br />
Déjà un million de<br />
touristes cette année !<br />
En date du 5 avril dernier, la Destination<br />
Cuba avait enregistré le chiffre<br />
de un million de visiteurs, avec 5 jours<br />
d’avance par rapport à l’année dernière,<br />
selon un communiqué de presse émis<br />
par le ministère du Tourisme.<br />
Selon l’information, avec une<br />
augmentation d’environ 4% des arrivées<br />
de visiteurs et de 12% des<br />
recettes, le premier trimestre 2012 a<br />
été marqué par un comportement encourageant<br />
des ventes sur le marché du<br />
Canada, de l’Argentine, de la Russie, de<br />
l’Allemagne, de la France, du Mexique<br />
et de la Scandinavie, qui présentent<br />
les plus fortes hausses du trimestre, et<br />
devraient maintenir cette tendance dans<br />
les mois prochains.<br />
D’autres pays comme la Colombie,<br />
le Pérou et les Pays-Bas devraient<br />
augmenter de façon significative leur<br />
nombre de visiteurs à Cuba.<br />
Une des façades du complexe hôtelier<br />
Brisas Trinidad del Mar<br />
développer leurs compétences et recevoir<br />
l’attention dont ils ont besoin. »<br />
« Par ailleurs, l’éducation spécialisée<br />
cubaine est temporaire, c’est-à-dire<br />
que les élèves n’y sont scolarisés que<br />
pour une période, jusqu’à ce que leur<br />
intégration à une scolarité ordinaire soit<br />
possible. Notre grand défi, c’est de poursuivre<br />
le perfectionnement des démarches<br />
éducatives afin d’élever la qualité de<br />
ce travail. »<br />
Il est évident, a-t-elle signalé,<br />
que notre action est également fortement<br />
orientée vers la famille, afin qu’elle<br />
poursuive à la maison le travail réalisé à<br />
l’école. Avec l’aide des parents et des responsables<br />
de la communauté, nous devons,<br />
préparer les élèves à la vie adulte et<br />
indépendante, et leur assurer un emploi<br />
digne, qui leur permette d’avoir une vie<br />
sociale utile. Notre engagement de tous<br />
les jours : Faire davantage d’efforts et y<br />
mettre beaucoup d’amour. »<br />
Olga Diaz Ruiz 19 juillet 2012<br />
pointe d’Ancon, extraire des milliers de<br />
tonnes de vase, puis créer une vaste plateforme<br />
artificielle où s’élève aujourd’hui le<br />
pittoresque complexe hôtelier.<br />
« Nous avons mis sur pied un<br />
système de gestion de l’environnement,<br />
explique le sous-directeur général, qui<br />
comprend la formation systématique du<br />
personnel, ainsi que l’application de conditions<br />
supplémentaires exigées par le<br />
ministère de la Science, de la Technologie,<br />
et de l’Environnement.<br />
L’attrait de Trinidad et de la Vallée<br />
des Ingenios, inscrite par l’UNESCO<br />
au Patrimoine culturel de l’Humanité, la<br />
proximité des montagnes Guamuhaya, où<br />
serpentent de magnifiques sentiers, ainsi<br />
que les plages de rêve dans le sud, font de<br />
l’hôtel un lieu de vacances privilégié qui,<br />
pendant la haute saison touristique, maintient<br />
un taux d’occupation de 95%.<br />
JUAN ANTONIO BORREGO<br />
Atteindre une nouvelle fois ce<br />
chiffre, en moins de temps que l’an<br />
dernier, confirme la préférence des touristes<br />
pour notre destination et notre<br />
promesse d’offrir un tourisme de paix,<br />
de santé, de sécurité et de confiance à<br />
ceux qui nous choisissent. Il s’agit d’un<br />
engagement inéluctable et chaque fois<br />
supérieur, avec les personnes qui nous<br />
rendent visite et avec notre peuple, signale<br />
le communiqué.<br />
18<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012<br />
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Suite de la page (14)<br />
international en appliquant des<br />
mesures extraterritoriales. Elle refuse<br />
également d’entendre l’appel<br />
unanime de la communauté internationale<br />
qui a condamné en 2011,<br />
pour la vingtième année consécutive,<br />
l’imposition d’un état de siège<br />
anachronique, cruel et inefficace,<br />
qui constitue le principal obstacle au<br />
développement de la nation.<br />
Notes<br />
[1] The Associated Press, « Obama<br />
Seeks ‘New Beginning’ With Cuba<br />
», 17 avril 2009.<br />
[2] Barack Obama, « Our Main Goal<br />
: Freedom in Cuba », The Miami<br />
Herald, 21 août 2007.<br />
[3] Office of Foreign Assets Control,<br />
« Hoja informativa : Tesoro modifica<br />
reglamento para el control de bienes<br />
cubanos a fin de implementar el<br />
programa del Presidente sobre visitas<br />
familiares, remesas y telecomunicaciones<br />
», Treasury Department,<br />
3 septembre 2009.<br />
[4] Office of Foreign Assets Control,<br />
« Settlement Agreement ING<br />
», Department of the Treasury, juin<br />
2012. http://www.treasury.gov/<br />
resource-ce... (site consulté le 10<br />
juillet 2012).<br />
[5] Ibid.<br />
[6] Ministry of Foreign Affairs of<br />
Cuba, « Statement by the Ministry<br />
of foreign Affairs », 20 juin 2012.<br />
http://www.cubaminrex.cu/english/St...<br />
(site consulté le 10 juillet<br />
2012).<br />
[7] Ibid.<br />
[8] Steve Stecklow & Bail Katz, «<br />
U.S. to Fine Ericsson in Panama<br />
$1,75 Million Over Cuba Shipments<br />
», Reuters, 24 mai 2012.<br />
[9] Office of Foreign Assets Control,<br />
« Enforcement Information for July<br />
10, 2012 », Department of the Treasury,<br />
10 juillet 2012. http://www.<br />
treasury.gov/resource-ce... (site<br />
consulté le 12 juillet 2012)<br />
[10] Jean da Luz, « Carlson Wagonlit<br />
Travel : l’embargo cubain<br />
fait tomber des têtes en France »,<br />
Tourmag, 2 juillet 2012 ; Geneviève<br />
Bieganowsky. « Licienciements,<br />
Carlson redoute la perte des budgets<br />
voyages de l’administration US »,<br />
Tourmag, 3 juillet 2012.<br />
[11] Ibid.<br />
[12] Michael McGuire, « Google<br />
responde a denuncias de Cuba »,<br />
The Miami Herald, 20 juin 2012.<br />
[13] Juan O. Tamayo, « Estados<br />
Unidos busca romper censura tecnológica<br />
en Cuba », El Nuevo Herald,<br />
23 juin 2012.<br />
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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 19
Roman Chalbaud, le cinéma-peuple du Venezuela<br />
Par Thierry Deronne et Iralva<br />
Moreno<br />
Revoir aujourd’hui « El pez<br />
que fuma » et « La oveja<br />
negra » côte à côte sert d’abord<br />
à se rappeler que rien ne peut<br />
naître de rien et qu’il serait vain<br />
d’étudier la révolution bolivarienne<br />
sans pouvoir remonter le<br />
temps. A tous ceux qui parlent<br />
aujourd’hui, au Venezuela, la<br />
langue familière du socialisme,<br />
du vivre-ensemble, du pouvoir<br />
populaire, le vaste cinéma abandonné<br />
de « La Oveja Negra » ou<br />
le grand bordel du « Pez que<br />
fuma » parlaient déjà de cumbes<br />
(1) dont les habitants posent les<br />
règles de l’amour, de l’argent,<br />
se cherchent dans les corps et<br />
dans les âmes. Espaces de vie<br />
où on veut rendre un sens aux<br />
mots dans l’interminable danse<br />
qui les relie tous hors du centre<br />
et de la seule lumière, et dont<br />
les habitants finissent par se<br />
défendre les armes à la main si<br />
l’autorité se fait menaçante. La<br />
porte déroulante du cinéma vide<br />
ou le portail de fer du bordel, les<br />
personnages en connaissent la<br />
valeur : c’est leur propre peau.<br />
Un jeune couple<br />
s’étreignant en un éclair, la caméra<br />
s’éloignant au bout de<br />
quelques secondes pour nous<br />
montrer que la guitare n’est<br />
pas « off » mais grattée à deux<br />
mètres par un témoin inspiré qui<br />
se met lui aussi à faire l’amour<br />
à sa partenaire… C’est dans<br />
ce cinéma vide, en ruines, que<br />
naît l’anti-novela-bourgeoise,<br />
loin des murs de carton aveugle<br />
d’une classe moyenne croyant<br />
au bonheur d’être seule au<br />
monde.<br />
Le cinéaste vénézuélien<br />
Chalbaud sait que la raison humaine<br />
se retrouve dans la disparition<br />
des cloisons, dans les<br />
persiennes traversée par des<br />
yeux, des bras, des mains qui se<br />
cherchent et se touchent, toujours<br />
prêts à aller plus loin. De<br />
main en main, il noue la famille<br />
et ses rôles, mère protectrice,<br />
jeune fille enceinte, hommes violents<br />
ou simples reproducteurs,<br />
devin chauve lecteur de cartes,<br />
chiens assis à table pour dévorer<br />
patiemment un gigot, avec pour<br />
témoin le perroquet amazonien<br />
perché sur l’épaule. Tous ne<br />
prennent que ce qui est nécessaire<br />
à la vie, à ce qui doit<br />
survivre envers et contre tout,<br />
s’appuyant sur les béquilles de<br />
la magie afro-indigène-européenne,<br />
fuyant le présent étouffant,<br />
vers l’horizon humain. Avec<br />
les réserves infinies de patience<br />
de ceux qui scrutent le pouvoir<br />
depuis ses frontières, et ont appris<br />
à le déchiffrer pour qu’un<br />
jour…<br />
D’autres baisseraient les<br />
bras mais le peintre de la danse<br />
des femmes et des maquereaux,<br />
en cinéaste de son peuple, a su<br />
voir cette marche : à travers le<br />
mirage de la Venezuela Saudite<br />
des années 70 et la modernité<br />
factice de la piscine de l’Hilton et<br />
des avions pour Miami, jusqu’au<br />
fond du cinéma abandonné où<br />
la vie se réfugie dix ans plus<br />
tard quand le « vendredi noir<br />
» boursier a fait s’effondrer la<br />
monnaie nationale, prélude aux<br />
mutineries de la faim, au « Caracazo<br />
» de 1989, au massacre<br />
ordonné sans hésitation par la<br />
social-démocratie. « Les étoiles..<br />
A Tribute to Jean Leopold Dominique<br />
les étoiles… pourquoi nous ontelles<br />
abandonnés ? » s’écrie le<br />
cartomancien, roi nu, avant un<br />
carnage de la police, avant un<br />
cri d’accouchement et d’effroi<br />
sur fond de feux d’artifices de<br />
noël.<br />
La grande famille de Chalbaud<br />
a pris une décision : mieux<br />
vaut mourir qu’abandonner<br />
notre plaisir. Même dans cette<br />
nuit qui tombe, elle continue à<br />
aimer : le portrait à l’huile de la<br />
grande bourgeoise partie se faire<br />
opérer à Paris, éveille un vague<br />
sentiment chez l’esotérico, conseiller<br />
spirituel de la famille de<br />
voleurs, robins<br />
des bois et autres<br />
mandrins venus<br />
de tout le Venezuela<br />
qui se partagent,<br />
de cambriolage<br />
en cambriolage,<br />
les biens de cette<br />
aristocrate, son<br />
champagne, ses<br />
divans à revendre<br />
d’urgence<br />
au contrebandier,<br />
et les murs<br />
d’encyclopédies<br />
Britannica.<br />
Un cinéma<br />
qui voit pour le<br />
peuple, un cinéaste<br />
qui n’a jamais<br />
trahi : ses personnages<br />
vous poursuivent<br />
à la sortie<br />
pour vous donner<br />
à penser, vous<br />
aimer, parfois contre<br />
votre volonté.<br />
Un cinéma vénézuélien<br />
: irréductible<br />
à son image.<br />
A 81 ans,<br />
Chalbaud continue<br />
à écrire, à tourner.<br />
“Jamais le cinéma<br />
Roman Chalbaud<br />
et le théâtre n’ont connu une<br />
telle force, un telle productivité.<br />
La création de la Villa del Cine<br />
a joué un rôle essentiel, tout<br />
comme la création d’un distributeur<br />
comme Amazonia Films.<br />
Avant, le Venezuela n’avait pas<br />
de distributeur ou de producteur<br />
soutenu par l’État, ce qui limitait<br />
fortement notre travail comme<br />
cinéastes. La Cinémathèque,<br />
autrefois baptisée nationale,<br />
mais en réalité de Caracas, est<br />
aujourd’hui présente partout<br />
dans les régions. Quand j’ai<br />
montré mon film « Caïn adolescent<br />
» dans les années 50, il n’a<br />
duré qu’une semaine en salle et<br />
fut immédiatement retiré, à défaut<br />
d’une loi qui protège la diffusion<br />
du cinéma national.<br />
Les distributeurs et exploitants<br />
de salle ne montraient<br />
aucun intérêt pour un « produit<br />
» qui ne rapportait pas au boxoffice.<br />
Cependant, avec les films<br />
que nous avons réalisés, nous<br />
avons prouvé que les gens pouvaient<br />
s’intéresser à un autre<br />
cinéma. Quelle meilleure preuve<br />
que ce qui se passe aujourd’hui<br />
? Les gens sont impatients de<br />
regarder notre histoire, de connaître<br />
notre culture, notre façon<br />
de penser, ce qui s’est passé<br />
dans les années 70 , lorsque<br />
nous avons commencé à faire<br />
des films comme « Cuando quiero<br />
llorar no lloro », « La quema<br />
de Judas », « Cangrejo », « Macu<br />
», « Más allá del silencio ». Ce<br />
qui se passe aujourd’hui prouve<br />
que le public a toujours été intéressé<br />
par ce cinéma.”<br />
Pour Chalbaud, une autre<br />
clef du renouveau est le sauvetage<br />
et la réhabilitation de<br />
théâtres ou de cinémas tombés<br />
en ruine : “Sans aucun doute,<br />
l’État a sauvé de nombreux<br />
espaces comme le Théâtre Municipal,<br />
le Théâtre Principal, le<br />
Théâtre de Catia et le Junin, pour<br />
n’en nommer que quelques-uns.<br />
C’est essentiel pour consolider<br />
les arts de la scène et, même à<br />
l’Est de Caracas (zone oú vivent<br />
les secteurs les plus aisés), on<br />
fait plus de théâtre que ce qu’on<br />
a fait jusqu’ici. Nous devons<br />
transmettre la culture chez les<br />
enfants en âge précoce. Si ces<br />
enfants deviennent acteurs, scénaristes<br />
et réalisateurs, ils cesseront<br />
d’être de simples spectateurs<br />
et considèreront l’art d’un<br />
point de vue différent».<br />
En juillet 2012 Roman<br />
Chalbaud est en pleine préproduction<br />
d’un film écrit par<br />
l’historien Luis Britto García, «<br />
Le pied insolent » qui raconte<br />
une partie de la vie de Cipriano<br />
Castro. L’histoire remonte à<br />
1899, quand Cipriano Castro<br />
descend des Andes et arrive<br />
quelques mois plus tard à Caracas,<br />
où il prend le pouvoir.<br />
Le film narre notamment l’an<br />
1902, “l’irruption de cuirassés<br />
britanniques, allemands, néerlandais<br />
et italiens qui bombardent<br />
Caracas, Maracaibo et<br />
Puerto Cabello, à cause d’une<br />
dette extérieure contractée par<br />
le pays”, l’attitude nationaliste<br />
de Cipriano Castro, son célèbre<br />
discours sur «le pied insolent de<br />
l’étranger qui a osé fouler le sol<br />
sacré de la patrie », qui donne<br />
son titre au film. « Ce n’est pas<br />
un être exceptionnel, il ne faut<br />
pas croire que tout ce qu’il a fait<br />
fut parfait mais il faut souligner<br />
ce nationalisme, la façon dont<br />
il s’est battu contre les forces<br />
étrangères, contre cinq empires,<br />
son exemple est révélateur “.<br />
En ces jours de juillet<br />
l’infatigable Chalbaud met<br />
en scène au Teatro Principal la<br />
pièce « Jolie Poupée », elle aussi<br />
de la plume du dramaturge vénézuélien<br />
Luis Britto García,<br />
une histoire vraie qui se déroule<br />
sur fond de trois moments historiques:<br />
le coup d’Etat militaire<br />
contre le général Isaias Medina<br />
Angarita en octobre 1945, le<br />
renversement du président<br />
Romulo Gallegos en 1948 et<br />
l’arrivée au pouvoir du général<br />
Marcos Pérez<br />
Jimenez en 1958,<br />
jusqu’à sa chute.<br />
“La fable parle<br />
d’une jeune fille<br />
qui tua son ami<br />
parce qu’elle avait<br />
perdu son honneur<br />
et qu’il l’avait<br />
abandonnée et se<br />
moquait de lui. Elle<br />
devint à l’époque<br />
un symbole pour<br />
les jeunes femmes<br />
parce qu’elle avait<br />
sauvé leur honneur.”<br />
(1) Territoires<br />
libérés où se<br />
réfugiaient les esclaves<br />
en fuite pour<br />
réinventer un autre<br />
monde.<br />
Venezuela Infos<br />
20 juillet 2012<br />
20<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012