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MASSACRE À SEGUIN! - Haiti Liberte

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HAÏTI LIBERTÉ<br />

<br />

<br />

<br />

Komemorasyon anivèsè<br />

nesans Simon Bolivar !<br />

Page 6<br />

<strong>MASSACRE</strong> <strong>À</strong> <strong>SEGUIN</strong>!<br />

28 Juillet 1915 - 28<br />

Juillet 2012: 97 ans<br />

d’occupation<br />

Page 7<br />

Voir page 4<br />

La police haïtienne a tué par balles 4 personnes et a détruit 7 maisons dans une tentative de déloger 140 familles paysannes<br />

d’un parc situé au sommet d’une montagne rurale où elles ont vécu et cultivé depuis ces 70 dernières années.<br />

Ayibobo Haïti Liberté !<br />

Cinq années au service<br />

de la lutte du peuple<br />

haïtien<br />

Page 10<br />

UN POUVOIR OBSÉDÉ PAR LES<br />

RÉJOUISSANCES POPULAIRES ET<br />

JOUISSIVES<br />

Voir page 4<br />

Le Stand carnavalesque de la présidence au Champ de Mars. Hélas ! Champ de Mars, incubateur de transgressions, devient<br />

aujourd’hui, durant les trois jours (29,30,31 Juillet) le lieu de glorification de la fête, comme mode d’action politique<br />

Vers un octobre rouge<br />

au Venezuela ?<br />

Les stratégies à risque<br />

des opposants à Hugo<br />

Chavez<br />

Page 17


Le grand écart entre la bourgeoisie<br />

et le peuple !<br />

Editorial<br />

Le logement est une nécessité sociale. Le premier<br />

devoir de tout gouvernement soucieux et qui se<br />

respecte est de s’assurer que le peuple vit dans des<br />

conditions normales. Il y a depuis le tremblement<br />

de terre du 12 Janvier 2010, voire même avant, des<br />

milliers de nos compatriotes qui, à cause du mépris<br />

de la classe dirigeante, vivent dans des conditions<br />

infrahumaines. Une situation dégradante qui aurait<br />

bien pu susciter un profond mécontentement populaire.<br />

Cependant si le peuple n’a pu pendant tout ce<br />

temps exprimer sa douleur ouvertement et puissamment,<br />

cela tient à plusieurs facteurs que nous aurons<br />

un jour à évoquer, car il s’agit d’un sujet important<br />

et vital dans la lutte du peuple haïtien.<br />

Aujourd’hui, tout le monde peut constater qu’en<br />

quelques semaines le gouvernement de Martelly-<br />

Lamothe a débloqué des milliers de dollars pour organiser<br />

un autre carnaval dans le pays : le carnaval<br />

des fleurs. Quelle en était l’urgence?<br />

Tout le monde a pu constater les gigantesques<br />

bâtiments de plusieurs étages que la bourgeoisie<br />

patripoche en conciliabule avec le gouvernement a<br />

fait construire pour organiser ses réjouissances. Au<br />

sein de cette classe se consolide une diabolique solidarité,<br />

et pour couvrir cette incurie au sommet, elle<br />

s’adonne à mystifier le peuple.<br />

Pendant que le peuple haïtien dispose statistiquement<br />

d’un revenu aux limites du minimum<br />

physiologique avec un taux de mortalité se situant<br />

parmi les plus élevés de l’hémisphère, <strong>Haiti</strong> est le<br />

pays le plus appauvri, parce que pillé et exploité.<br />

Alors que l’Etat haïtien ne pouvait même pas construire<br />

des logements décents pour ses citoyens, en<br />

quelques semaines, on a construit de beaux stands,<br />

à la limite des châteaux, pour festoyer au mépris des<br />

grands besoins des masses populaires. Sans oublier<br />

ces luxueuses villas que ces bourgeois se font construire<br />

avec l’argent destiné aux victimes.<br />

Jusqu’à nos jours, l’Etat n’a pu loger décemment<br />

les victimes du séisme mais voilà qu’ils ont pu trouver<br />

des fonds pour construire de magnifiques stands<br />

qui ne dureront que l’espace des trois jours de bamboche<br />

carnavalesque pour plaire à la bourgeoisie.<br />

Ce carnaval n’est pas une fête culturelle, elle a été<br />

conçue essentiellement pour maintenir les pauvres à<br />

leur place, leur faire oublier leurs problèmes, les détourner<br />

de leurs véritables malheurs qui sont la famine,<br />

le chômage. Le peuple, lui, crève de faim et de<br />

choléra. Ces longues files de personne en haillons,<br />

aux ventres ballonnés, sont les signes cruels de la<br />

misère, pourtant le gouvernement Martelly Lamothe<br />

n’a trouvé d’autre moyen de soulager leur misère<br />

que de leur donner trois jours gras de plus.<br />

On n’est pas contre le carnaval pour autant,<br />

mais était-ce la priorité du moment ? Même le Palais<br />

National au Champ de Mars n’a pas été reconstruit<br />

; quiconque peut se rendre compte de l’état<br />

des rues jonchées de tonnes de fatras accompagnés<br />

des carcasses de voitures délaissées sur le pavé.<br />

C’est l’échec programmé d’un système qui favorise<br />

l’enrichissement d’un petit clan en éteignant la vie<br />

de la grande majorité et entraînant le pays vers<br />

l’abîme. Au rythme où le pouvoir Martelly-Lamothe<br />

gaspille l’argent du pays, on peut sans crainte dire<br />

que le pire n’est pas derrière nous, il est juste devant<br />

nous.<br />

A quoi rime cette politique ? D’une pierre Martelly<br />

et Lamothe ont voulu faire deux coups : détourner<br />

l’attention du peuple et prouver concrètement leur<br />

engagement à l’égard de l’impérialisme occidental.<br />

Mais ils se leurrent tristement car le peuple haïtien,<br />

fidèle à son riche passé de luttes, ne saurait accepter<br />

de plier l’échine.<br />

Bien que la moindre manifestation de contestation<br />

et de résistance populaire commence à être brutalement<br />

réprimée comme le prouve l’emprisonnement<br />

au Pénitencier National des deux militants de<br />

l’organisation Moleghaf, David Oxygène et Dukens<br />

Charles, il n’empêche que les masses doivent continuer<br />

à s’organiser pour ne pas permettre au régime<br />

néo-duvaliériste de Martelly de se transformer<br />

en une véritable sanguinaire satrapie duvaliériste,<br />

mortelle pour les libertés citoyennes et les masses<br />

du pays.<br />

HAITI<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Tel: 718-421-0162<br />

Fax: 718-421-3471<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Tél: 509-3407-0761<br />

Responsable:<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Website :<br />

www.haitiliberte.com<br />

DIRECTEUR<br />

Berthony Dupont<br />

EDITEUR<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Fanfan Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Wadner Pierre<br />

Jean Ristil<br />

COLLABORATEURS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jean-Claude Cajou<br />

Didier Leblanc<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Joël Léon<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Anthony Mompérousse<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

Ray Laforest<br />

ADMINISTRATION<br />

Marie Laurette Numa<br />

Jean Bertrand Laurent<br />

DISTRIBUTION: CANADA<br />

Pierre Jeudy<br />

(514)727-6996<br />

DISTRIBUTION: MIAMI<br />

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LIBERTÉ<br />

Bulletin d'Abonnment B Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012<br />

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2<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


A travers <strong>Haiti</strong><br />

La vente du salami dominicain à base<br />

d’excrément, interdite sur le<br />

marché haïtien<br />

Par Jackson Rateau<br />

Les résultats d’une étude menée par<br />

la firme dominicaine « Proconsumidor<br />

», publiés la semaine dernière dans<br />

la presse dominicaine, ont scientifiquement<br />

démontré la présence de matière<br />

fécale dans les produits de charcuterie<br />

dominicains (le salami) exclusivement<br />

exportés vers <strong>Haiti</strong>. Le côté drôle de la<br />

nouvelle reste que la découverte a été<br />

réalisée par le pays exportateur, alors<br />

que Haïti elle même ne s’employait qu’à<br />

en bouffer jusqu’à la découverte du pot<br />

aux roses.<br />

Le salami, l’un des articles dominicains<br />

les plus consommés en <strong>Haiti</strong>,<br />

est un produit alimentaire importé de<br />

la République voisine depuis cela des<br />

décennies. Les conséquences de cette<br />

étude, ont entrainé tout de go l’interdiction<br />

de la commercialisation du salami<br />

sur le marché haïtien. En effet, les autorités<br />

haïtiennes concernées, en l’occurrence,<br />

les ministères haïtiens de la Santé<br />

Publique et de la Population (MSPP), de<br />

l’Agriculture des Ressources Naturelles<br />

et du Développement rural (MARNDR),<br />

dans un communiqué conjoint rendu<br />

public le vendredi 27 juillet dernier, ont<br />

suspendu provisoirement l’importation<br />

et la vente du salami dominicain sur le<br />

marché haïtien.<br />

Néanmoins, la carence de la circulation<br />

de l’information peut toutefois<br />

entrainer le pire puisque, selon des observateurs,<br />

au marché binational Haïti -<br />

Dajabon, le produit dominicain, salami,<br />

fabriqué à base d’excrément humain et<br />

expédié en <strong>Haiti</strong>, continue de circuler<br />

librement. Dans ce marché bihebdomadaire<br />

tenu les lundi et vendredi, la vente<br />

Les ministères haïtiens de la Santé<br />

Publique et de la Population,<br />

de l’Agriculture des Ressources<br />

Naturelles et du Développement<br />

rural, dans un communiqué<br />

conjoint rendu public le vendredi<br />

27 juillet dernier, ont suspendu<br />

provisoirement l’importation et la<br />

vente du salami dominicain sur le<br />

marché haïtien.<br />

du produit contaminé continue à se faire<br />

en toute quiétude, quand les détaillants<br />

haïtiens ont affirmé n’être pas informés<br />

d’une telle décision des autorités haïtiennes<br />

concernées.<br />

« Nous ne sommes pas au courant<br />

de la décision de l’Etat Haïtien, interdisant<br />

la vente du salami. Comme tout le<br />

monde, nous avons entendu la rumeur<br />

circulant sur le produit. Mais, rien de<br />

plus », a ainsi déclaré une marchande<br />

haitienne calmement installée dans son<br />

échoppe au marché.<br />

Un peu plus loin, dans le marché<br />

de Dajabon, un détaillant haitien<br />

a déploré ceci : « Je n’ai presque rien<br />

vendu depuis ce matin. D’habitude,<br />

j’écoule plusieurs caisses de salami par<br />

jour. Aujourd’hui, je n’arrive même pas<br />

à pouvoir vendre une seule ».<br />

A la douane de Ouanaminthe,<br />

les responsables des bureaux import et<br />

export ont indiqué n’avoir reçu de leur<br />

supérieur hiérarchique aucune information<br />

concernant cette décision.<br />

Parlant de la faiblesse systématique<br />

de l’Etat haitien en ce qui concerne<br />

le souci de la protection de sa population,<br />

le ministre haitien du commerce et<br />

de l’industrie, Wilson Laleau a reconnu<br />

que son ministère, ne fonctionnant<br />

d’ailleurs que sur 5 départements géographiques<br />

du pays, ne dispose pas<br />

des ressources humaines et matérielles<br />

pouvant travailler à protéger la vie des<br />

consommateurs haitiens.<br />

« Nous n’avons que douze agents<br />

dans notre service de contrôle de qualité.<br />

De plus, ils ne sont pas des cadres. Nous<br />

n’avons pas de cadres règlementaires,<br />

disponibles à intervenir sur certains<br />

problèmes en matière de protection des<br />

consommateurs ».<br />

Considérant la propagation de<br />

l’épidémie de choléra en <strong>Haiti</strong>, les<br />

conséquences de ce produit alimentaire<br />

dominicain à base d’excrément sur la<br />

population haitienne seront redoutables<br />

et funestes.<br />

Les ennemis du peuple haïtien<br />

sont légions à travers toute la terre. Jour<br />

et nuit, ils pensent et ne conçoivent que<br />

des formules d’anéantissement de ce<br />

peuple. Mais, étant tout naturellement<br />

né résistant, cela lui permet de résister à<br />

toutes ces épreuves, juste pour survivre.<br />

Le rapport sombre de JILAP sur la<br />

violence dans la zone métropolitaine<br />

Haïti : Protestations de<br />

la population<br />

Par Isabelle L Papillon<br />

Alors que le gouvernement<br />

KaleTèt deMartelly/Lamothe a<br />

tout mis en œuvre avec une somme<br />

rondelette de plus de 65 millions de<br />

gourdes pour organiser le Carnaval<br />

dit des fleurs, qualifié de carnaval<br />

pikan par les masses populaires ;<br />

des mouvements de protestation et<br />

de la grogne de la population contre<br />

la cherté de la vie se font sentir<br />

partout dans le pays. Les victimes<br />

de toutes sortes, de l’injustice sociale,<br />

de l’application de la politique<br />

criminelle du néolibéralisme, de<br />

l’insouciance ou de l’incompétence<br />

de l’équipe gouvernementale actuelle<br />

et du système de domination<br />

et d’exploitation capitalistes se sont<br />

mobilisées en force pour faire entendre<br />

leurs justes revendications.<br />

C’est dans ce sens que le lundi<br />

23 Juillet dernier des centaines de<br />

commerçants victimes de l’incendie<br />

criminel du 24 février 2012 au<br />

marché de Tabarre ont gagné les<br />

rues pour exiger justice et réparation.<br />

Ils ont profité de l’occasion pour<br />

lancer des propos hostiles à l’endroit<br />

du président Martelly, qui n’a pas<br />

respecté ses promesses : « Président<br />

Martelly nous a menti. Voilà qu’il a<br />

fait débloquer plus de 65 millions de<br />

gourdes pour être gaspillés dans une<br />

mascarade de carnaval des fleurs<br />

et faire plaisir à ses pairs alors que<br />

nous les marchands et marchandes<br />

qui sommes victimes de l’incendie<br />

criminel depuis plus de quatre mois<br />

n’avons rien reçu comme réparation<br />

», fulminaient les commerçants contre<br />

le président Martelly.<br />

En réponse aux revendications<br />

des commerçants, le ministre du<br />

commerce et de l’Industrie, Wilson<br />

Laleau a fait savoir que l’Etat ne dispose<br />

pas de ressources nécessaires<br />

pour dédommager les victimes de<br />

ces catastrophes, mais l’Etat dispose<br />

de grands moyens financiers pour<br />

organiser le carnaval des fleurs.<br />

Le mardi 23 juillet, les habitants<br />

de la section communale<br />

Camp Marie de Saint-Marc, Nord du<br />

pays ont manifesté pour dénoncer<br />

l’irresponsabilité du gouvernement<br />

dans une situation de black-out qui<br />

règne dans la zone. Ils ont bloqué la<br />

circulation sur la route nationale #1,<br />

conduisant dans les 4 départements,<br />

pendant plusieurs heures, avec des<br />

camions comme barricades, croisés<br />

au milieu de la route.<br />

Avec l’intervention des agents<br />

de l’Unité Départementale du Maintien<br />

d’Ordre de la Police Nationale<br />

d’Haïti (UDMO), la circulation a repris.<br />

Les protestataires s’en sont pris<br />

aux autorités locales et centrales,<br />

qu’ils ont ouvertement accusées<br />

d’avoir menti continuellement à la<br />

population de camp Marie. Ils ont<br />

directement pointé du doigt le président<br />

Martelly qui n’a rien fait pour<br />

améliorer la misère de la population.<br />

Mais le président Martelly se rendait<br />

régulièrement sur sa plage privée<br />

dans la localité voisine de Bois-neuf<br />

où la distribution de l’électricité est<br />

normalement maintenue. Selon<br />

les protestataires, si cette situation<br />

ne change pas rapidement, ils ont<br />

menacé de saboter les installations<br />

électriques de la zone.<br />

A Petit-Goâve, sud du pays, le<br />

jeudi 26 juillet, la ville se transformait<br />

en un Champ d’affrontement<br />

entre 2 groupes des partisans du<br />

maire Roland Justal et du député<br />

Thimoléon. Les manifestants ont<br />

fermé les portes de la mairie et déposé<br />

les clefs au Parquet du Tribunal<br />

de première instance de la ville. Plusieurs<br />

personnes qui se trouvaient<br />

au local de la mairie ont été blessées<br />

Suite à la page (15)<br />

Par Jackson Rateau<br />

Selon la Commission épiscopale nationale<br />

de justice et paix (JILAP),<br />

présentant son 43e rapport sur la violence<br />

dans la périphérie métropolitaine<br />

de Port-au-Prince, pendant la période<br />

comprise entre Avril et Juillet 2012, 212<br />

compatriotes haïtiens ont été tués par<br />

balles. Selon constatation de JILAP, basée<br />

sur sa recherche traditionnelle, une<br />

augmentation de 22 décès par balles a<br />

été enregistrée par rapport au trimestre<br />

précédent (Janvier à mars 2012) au<br />

cours duquel 190 compatriotes ont été<br />

tués dans les mêmes circonstances.<br />

La JILAL ayant détaillé son rapport<br />

de violence dans la zone métropolitaine<br />

a ainsi présenté son bilan de<br />

citoyens assassinés par balles : janvier<br />

2012 : 41 cas ; février 2012 : 78 cas ;<br />

mars 2012 : 71 cas ; avril 2012 : 81 cas<br />

; mai 2012 : 80 cas ; juin 2012 : 118<br />

cas et juillet 2012 : 109 cas ; soit un<br />

total de 578 décès pour seulement les<br />

2 premiers trimestres de l’année 2012.<br />

La JILAP a aussi fait état d’une<br />

augmentation d’un certain nombre de<br />

personnes victimes de ce qu’on appelle<br />

justice populaire, dont 24 présumés assassins<br />

ou voleurs lynchés par la population<br />

de Port-au-Prnce et ses environs,<br />

entre avril à juin 2012. Alors qu’entre<br />

janvier à mars 2012, 18 avaient subi le<br />

même sort. Le rapport a aussi souligné<br />

que depuis le commencement de l’année<br />

2012, 11 policiers de la PNH notamment<br />

cibles des bandits, ont été victimes<br />

d’assassinat.<br />

Le quartier de Morne<br />

Marinette badigeonné de<br />

matières fécalesla zone<br />

métropolitaine<br />

Dans la nuit du mercredi 25<br />

à jeudi 26 juillet dernier, le<br />

quartier de Morne Marinette, haut<br />

de la Rue des Fronts Forts, Bel Air,<br />

a été badigeonné d’excréments.<br />

Certains riverains qui se hâtaient<br />

de fuir la zone ont informé que des<br />

camions remplis de matière fécale<br />

en ont déchargé des tonnes, barbouillant<br />

toute la localité. Cet acte<br />

malsain et malpropre peut être issu<br />

d’un secteur du pouvoir ou de la<br />

MINUSTAH, visant à humilier la<br />

population du Bel Air. Aussi, des<br />

barricades de pneus enflammés,<br />

d’énormes pierres et tréteaux ont<br />

été dressés pour manifester leur<br />

mécontentement.<br />

Pendant toute la matinée<br />

du jeudi, la circulation des véhicules<br />

a été nettement paralysée<br />

au Bel Air. Cet acte de barbouillement<br />

immonde est interprété comme<br />

une forme d’attaque, visant à<br />

transformer le Bel-Air en un autre<br />

foyer d’épidémie de choléra; ce qui<br />

a déjà exterminé environ 7 mille de<br />

nos compatriotes.<br />

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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 3


Massacre à Seguin!<br />

Par Kim Ives<br />

Cette tuerie de paysans a été rapportée et photographiée par Claudy<br />

Bélizaire de l’Institut de Référence pour Journalisme et Communication<br />

(RIJC), basé à Jacmel<br />

Le régime de Martelly tue des paysans<br />

sans armes dans une autre expulsion<br />

controversée<br />

La police haïtienne a tué par balles<br />

quatre personnes et a détruit sept<br />

maisons dans une tentative de déloger<br />

140 familles paysannes d’un parc situé<br />

au sommet d’une montagne rurale où<br />

ils ont vécu et cultivé depuis ces 70<br />

dernières années.<br />

La confrontation sanglante,<br />

qui a eu lieu exactement 25 ans jour<br />

pour jour après un infâme massacre<br />

en 1987 de paysans près de la ville du<br />

nord-ouest de Jean-Rabel, a enflammé<br />

la population du département du sudest<br />

et a redoublé les accusations que<br />

le gouvernement du président Michel<br />

Martelly est en train de ressusciter les<br />

tactiques répressives des dictatures<br />

duvaliéristes et néo-duvaliériste qui ont<br />

régné en Haïti, et marqué le pays il y a<br />

deux décennies.<br />

L’incident a été rapporté et photographié<br />

par Claudy Bélizaire de l’Institut<br />

de Référence pour Journalisme et<br />

Communication (RIJC), basé à Jacmel.<br />

Ses photos de cadavres ensanglantés et<br />

de maisons brûlées dans Galette Sèche /<br />

Seguin, une localité reculée voisine des<br />

pics de certaines des plus hautes montagnes<br />

d’Haïti, ont fait sensation sur<br />

Internet, Twitter et Facebook. Entretemps,<br />

les grands médias ont largement<br />

ignoré l’histoire à ce jour.<br />

« Un commando composé de 36<br />

agents de l’Unité Départementale du<br />

Maintien de l’Ordre (UDMO), dirigée<br />

par le Directeur départemental de la<br />

PNH [Police Nationale Haïtienne],<br />

accompagné du Délégué Départemental<br />

du Sud-Est, du Commissaire du<br />

gouvernement et un juge de Paix, se<br />

sont rendus à Seguin [Commune de<br />

Marigot] plus précisément au Parc La<br />

Visite, à bord de 6 véhicules et d’une<br />

ambulance de la Croix Rouge Haïtienne,<br />

pour lancer une opération visant à<br />

faire déguerpir les 140 familles, qui<br />

occupaient illégalement [depuis 1942<br />

!], une partie de ce Parc, » a rapporté<br />

le RIJC.<br />

« Furieuse de ce débarquement<br />

musclé et armé, la population locale a<br />

affronté les forces de l’ordre et lancé<br />

des pierres; selon des témoignages<br />

l’opération a duré 2 heures. De<br />

nombreux coups de feu ont été tirés<br />

contre les protestataires et... 5 policiers<br />

[auraient été] blessés, » d’après le<br />

RIJC. « Le corps de 4 victimes ont été<br />

retrouvés et identifiés [Désir Enoz - 32<br />

ans, Nicolas David - 28 ans, Robinson<br />

Volcin – 22 ans et Désir Aleis - 18<br />

ans], 4 enfants sont portés disparus, 3<br />

maisons complètement détruites par le<br />

feu et 4 autres saccagées, 3 bœufs ont<br />

été abattus.»<br />

« Pourtant, le jour suivant ce<br />

dramatique incident, Ovilma Sagesse,<br />

Directeur de la police du Sud-Est,<br />

s›inscrivait en faux contre ces déclarations,<br />

affirmant que seulement 5<br />

policiers avaient été blessés par les occupants<br />

du Parc. “ Face à l›agressivité<br />

de ces individus, nous avons dû suspendre<br />

l›opération pour éviter qu›il<br />

y ait des victimes...” Les corps des<br />

victimes au Parc La Visite, attestent<br />

pourtant le contraire... »<br />

Par téléphone, Claudy Bélizaire a<br />

dit à Haïti Liberté que la situation dans<br />

la région reste très tendue et la population<br />

très en colère. « La population a<br />

brûlé à peu près 100 hectares de forêt<br />

en pin en réponse à l’intervention des<br />

autorités, » Bélizaire nous a rapporté.<br />

Ce chiffre vient de Frantz Pierre-Louis,<br />

secrétaire général de la délégation du<br />

sud-est.<br />

L›agronome Arcène Bastien,<br />

directeur départemental de<br />

l›Environnement du Sud-Est, dans les<br />

remarques qu’il a faites au Nouvelliste,<br />

a nié tout acte de violence des policiers<br />

contre les paysans vivant dans le parc<br />

La Visite, affirmant qu’« une trentaine<br />

de policiers qui accompagnaient une<br />

délégation de la Protection civile ont<br />

dû faire marche arrière, face à la colère<br />

de la population ». Il a essayé aussi de<br />

soulever le spectre d’un complot, affirmant<br />

au journal que « des fauteurs de<br />

trouble avaient infiltré la population et<br />

l›a dressée contre la délégation ».<br />

Il semble, quand même, que ceux<br />

qui ont manifesté contre le déguerpissement<br />

des 140 familles ainsi que les<br />

victimes été tuées par balles n’étaient<br />

en aucune façon armés. « Ils n’avaient<br />

pas d’armes, ils lançaient des pierres »,<br />

nous a rapporté Bélizaire.<br />

Récemment le sénateur Moïse<br />

Jean-Charles a accusé le gouvernement<br />

et les grands propriétaires terriens dans<br />

le nord d›Haïti de commencer également<br />

à exproprier des paysans de leurs<br />

terres. Après la chute de la dictature<br />

des Duvalier en 1986, les paysans ont<br />

récupéré de nombreux terrains qui leur<br />

avaient été volés ainsi qu’à l›Etat pendant<br />

des décennies par les grandons,<br />

Des maisons brûlées au Parc la visite<br />

comme on appelle les grands propriétaires<br />

terriens d›Haïti. « Aujourd’hui,<br />

avec l’accession de Martelly au pouvoir,<br />

tous les grannèg, grandons qui avaient<br />

accaparé des terres dans la région de<br />

Milot, se sont rassemblés autour de<br />

Martelly. Aujourd’hui, ils détiennent le<br />

pouvoir, et ils ont commencé à nous<br />

attaquer », a déclaré le sénateur, qui<br />

était un leader du Mouvement Paysan<br />

de Milot dans les années 80, dans<br />

une longue interview accordée à Haïti<br />

Liberté (voir Haïti Liberté, Vol. 5, No.<br />

51, le 4 juillet 2012).<br />

Le 23 juillet 1987, des grandons<br />

près de Jean-Rabel ont massacré au<br />

moins 139 paysans affiliés à l’organisation<br />

paysanne Tèt Kole Ayisyen<br />

Tipeyizan, au moyen de fusils et de<br />

machettes. Puis, le grandon Nikol Poitevien<br />

est allé à la télévision haïtienne<br />

quelques jours plus tard faisant une déclaration<br />

restée célèbre : « nous avons<br />

tué 1042 communistes. »<br />

Dans une longue déclaration sur<br />

cet anniversaire, Tèt Kole a émis l’accusation<br />

que « les criminels marchent<br />

toujours libres au sein de notre société,<br />

nageant dans la corruption de l’Etat<br />

sans aucune inquiétude » et a dénoncé<br />

le gouvernement du président Martelly<br />

et de son Premier ministre Laurent Lamothe<br />

qui sont en train d’entreprendre<br />

la « liquidation » d’Haïti.<br />

Dans Le Nouvelliste, le commentateur<br />

Roberson Alphonse a caractérisé<br />

la tuerie à Seguin comme « un fiasco »<br />

et un « dommage » mais a argumenté<br />

que « dans le fond, les efforts pour récupérer<br />

cette aire protégée et réhabiliter<br />

les espaces boisés réduits en peau de<br />

chagrin sont nécessaires » et même «<br />

indispensables, compte tenu de la biodiversité<br />

du parc, mis en danger depuis<br />

des années par les cultures sarclées<br />

des occupants et la coupe non régulée<br />

d’arbres pour l’usage domestique. »<br />

Dans son reportage, Bélizaire<br />

explique: « Après plusieurs heures de<br />

discussions avec les policiers cantonnés<br />

dans le sous-commissariat de la zone,<br />

des leaders de la communauté et des<br />

familles de victimes et voisins éplorés,<br />

un Comité de quatre membres a été<br />

constitué, sous la direction des Affaires<br />

Civiles de la Minustah…, un intermédiaire<br />

a été désigné par la population,<br />

afin de discuter avec les autorités tels<br />

que : Nadège Excellus, représentante<br />

des femmes victimes, Estinvil Sainvilus<br />

(ASEC), Jean Dais, leader communautaire,<br />

et Pierre Félix, membre d’une<br />

organisation de la zone. Des négociations<br />

qui n’ont pas abouti. Notons<br />

que depuis ce grave incident, aucun<br />

représentant de l’État ne s’est présenté<br />

à Seguin où des barricades ont été<br />

érigées par la population, en signe de<br />

protestation. Le seul élément connu se<br />

rapportant à cette négociation, était<br />

une enveloppe de 50,000 Gourdes<br />

[environ $1,250] promise à chaque<br />

famille (50% avant leur départ, 50<br />

% après). Toutefois, cette offre, qui ne<br />

propose aucun lieu de relocalisation a<br />

été rejetée par les familles concernées,<br />

qui estiment cette somme insuffisante<br />

pour leur permettre d’acheter un terrain,<br />

trouver un lopin de terre agricole<br />

fertile et se reloger. »<br />

Le Parc La Visite est l’un des trois<br />

parcs nationaux d’Haïti et possède l’un<br />

des dernières forêts de pins restants,<br />

dans un pays qui est déboisé à 98%. Il<br />

a souffert de l’exploitation forestière et<br />

de défrichement non autorisés au cours<br />

des dernières décennies, ce qui a affecté<br />

les bassins d’eau versants des villes<br />

de Port-au-Prince et de Jacmel.<br />

Cependant, la violence pour déraciner<br />

les familles du parc est similaire à<br />

l’éviction des familles du bidonville de<br />

Jalousie de Pétion-Ville, une acte également<br />

défendu comme un impératif<br />

environnemental.<br />

« Nous pouvons facilement<br />

comprendre la nécessité de défendre<br />

l’environnement en Haïti, mais tout<br />

déménagement doit être fait de façon<br />

équitable avec une compensation<br />

adéquate en planification afin que les<br />

Carnaval des fleurs<br />

Un pouvoir obsédé par les<br />

réjouissances populaires<br />

et jouissives<br />

Champ de Mars est à la fête, depuis trois jours, met hors d’état de penser<br />

à ces morts innocents, les morts-vivants, les survivants, qui souffrent, ont<br />

souffert, de ce tremblement de terre, dans l’indifférence d’un pouvoir myope<br />

Par Jacques NESI<br />

Le champ de Mars aurait pu<br />

s’identifier comme le point de départ<br />

à la construction d’une mémoire nationale,<br />

celle que pourraient habiter tous<br />

les damnés du séisme du 12 janvier<br />

Martelly et ses sbires, parmi eux Roro Nelson à droite avec le maillot blanc<br />

personnes déplacées soient capables<br />

de trouver de nouvelles maisons pour<br />

ne pas être laissées sans abri », a dit<br />

Ronald Joseph, un résident de Jalousie,<br />

à Haïti Liberté. De nombreux habitants<br />

du bidonville se plaignent que les résidents<br />

riches vivant aussi, comme à Jalousie,<br />

sur la montagne connue comme<br />

le Morne Calvaire ne sont pas ciblés<br />

d›expulsion.<br />

La situation à Seguin est devenue<br />

si tendue que la force d›occupation<br />

militaire des Nations Unies s›est sentie<br />

obligée de faire une déclaration pour<br />

se distancier de l›action du gouvernement<br />

Martelly: « La Mission des<br />

Nations Unies pour la Stabilisation en<br />

Haïti (MINUSTAH) est préoccupée par<br />

2010,les déracinés , les gueux et les<br />

misérables de circonstances, les sinistrés<br />

de cette colère volcanique, fulgurante<br />

et dévastatrice. Le champ de Mars<br />

aurait pu devenir ce lieu devenu musée,<br />

cathédrale des pleurs, ce lieu devenu institution<br />

sociale majeure, projetée comme<br />

antidote à l’incapacité d’élucidation<br />

des disparus, cherchant à assurer la<br />

contrepartie de cette proliférante politique<br />

de la banalisation des victimes du<br />

duvaliérisme. Champ de Mars est à la<br />

fête, depuis trois jours, met hors d’état<br />

de penser à ces morts innocents, les<br />

morts-vivants, les survivants, qui souffrent,<br />

ont souffert, de ce tremblement<br />

de terre, dans l’indifférence d’un pouvoir<br />

myope, obnubilé par la désignation<br />

de son gendre au pouvoir.<br />

Hélas ! Champ de Mars, incubateur<br />

de transgressions, devient<br />

aujourd’hui, durant les trois jours<br />

(29,30,31 Juillet) le lieu de glorification<br />

de la fête, comme mode d’action<br />

politique. Champ de Mars rompt avec<br />

le deuil. Le choix du lieu par le roi Martelly<br />

témoigne de l’emprise de la vie sur<br />

la déchéance. Le projet de commémorer<br />

son triomphe dicté par la domination<br />

vassalisante des ambassades est une<br />

illustration de ce qu’est ce régime, présidentialiste,<br />

à tendance monarchique<br />

: le roi décide de son carnaval, en dehors<br />

de toute discussion, avec sa cour,<br />

ses pages, ses thuriféraires et l’impose<br />

à la société haïtienne, qu’elle y soit favorable<br />

ou pas. Le roi est nostalgique<br />

de ses déhanchements à se déboiter<br />

les lombes, de ses coups de reins, de<br />

ses tenues excentriques-mini-jupe et<br />

soutien-gorge- dégoulinant ses propos<br />

grotesques sur une foule qui se bousculait,<br />

s’agglutinait, pour voir le machin<br />

que le chanteur mima d’exhiber. Cette<br />

décision de trois jours de carnaval, dans<br />

un pays en proie aux difficultés les plus<br />

cruciales, a quelque chose de délirant.<br />

Cette décision procède de la mobilisation<br />

des ressources de l’Etat, met en<br />

selle ce qui préfigure la définition d’une<br />

politique culturelle sous Martelly.<br />

Le « carnaval des fleurs »prétend<br />

faire une croix sur la misère physique<br />

des citoyens à laquelle Martelly a promis<br />

de s’opposer, à renforts de propagande,<br />

et de marketing. Le pouvoir en<br />

place croit ainsi dissimuler ses échecs,<br />

en pratiquant le déni de la réalité.<br />

Le « carnaval des fleurs » est<br />

également le déploiement d’un pouvoir<br />

sur scènes, comme écrivait Georges<br />

Balandier. Le pouvoir a une forme de<br />

« jeu dramatique » ;le pouvoir est une<br />

sorte de théâtre, il structure la société<br />

à travers l’organisation des appareils<br />

de commandement par le recours aux<br />

règles dramatiques. Sous Martelly, les<br />

revendications salariales des enseignants,<br />

les difficultés du gouvernement<br />

haïtien à réaliser les prochaines<br />

consultations électorales, en dehors de<br />

l’assistance financière internationale,<br />

la faible dotation budgétaire consacrée<br />

à l’Université du Nord (don de la république<br />

dominicaine) , l’insécurité….<br />

sont secondaires, elles sont reléguées<br />

au rang d’accessoires. Ce qui<br />

compte, ce sont des réjouissances, qui<br />

tendent à contrecarrer les révoltes,<br />

Suite à la page (14)<br />

les rapports faisant état de la mort d’au<br />

moins quatre citoyens haïtiens et de<br />

plusieurs blessés, dans des circonstances<br />

non encore élucidées, au cours d’une<br />

opération d’expulsion forcée, conduite<br />

par des agents de la police nationale<br />

dans le Parc La Visite », a fait savoir<br />

la note de presse. « Une équipe<br />

multidisciplinaire des Nations Unies a<br />

été déployée sur le terrain pour collecter<br />

les informations afin de contribuer à<br />

établir les faits. La MINUSTAH rappelle<br />

que l’expulsion forcée sans alternative<br />

à un logement convenable est contraire<br />

aux instruments internationaux relatifs<br />

aux droits de l’homme, et notamment<br />

au Pacte international relatif aux droits<br />

économiques, sociaux et culturels ».<br />

4<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012


Twa fèy, Twa rasin O<br />

Martelly furieux lors d’une visite à la Citadelle: théâtre ?<br />

délire d’autorité, fausse sincérité ou mètdam ?<br />

Par Fanfan la Tulipe<br />

Le 19 juillet dernier, Michel Michael<br />

Martelly Tèt kale visitait la<br />

Citadelle Laferrière. A ce que j’ai cru<br />

comprendre en regardant différentes<br />

vidéos sur le Net, Monsieur semble<br />

avoir été invité par le ministre de la<br />

Culture, le transfuge lavalas, Mario<br />

Dupuis, à venir voir l’état de délabrement<br />

de ce monument historique,<br />

fierté du roi Christophe, fierté<br />

des gens du Nord, fierté de tous les<br />

Haïtiens. J’ai épluché, j’ai feuilleté<br />

quelques pages de la presse haïtienne<br />

pour finalement retenir que<br />

quasiment tous les journalistes ont<br />

seulement relevé «la colère» du président.<br />

Personne n’a semblé mettre<br />

en question cet intérêt soudain de<br />

l’homme pour l’état de délabrement<br />

de la Citadelle alors que la culture<br />

est le cadet des soucis de Martelly et<br />

l’inculture l’aînée de ses habitudes<br />

mentales. Personne ne s’est demandé<br />

s’il pouvait s’agir de théâtre ou<br />

de mètdam.<br />

Dès son arrivée sur le site historique<br />

de la Citadelle Laferrière, le<br />

taureau a vu rouge (peut-être rose)<br />

en constatant l’état de délabrement,<br />

d’abandon et le manque d’entretien<br />

dans lequel se trouvait la bâtisse.<br />

Le Président Rose Bonbon s’est empressé<br />

de prendre en grippe et même<br />

en grappe le personnel de l’ISPAN<br />

qui selon lui, n’a rien fait pour entretenir<br />

et sauvegarder la Citadelle.<br />

Le tableau tel qu’il se présentait à<br />

lui était qualifié «d’irresponsable et<br />

d’inconcevable». Pour le taureau<br />

aux cornes roses « c’est notre identité<br />

qui est en passe de disparaître!».<br />

De voir que des herbes folles et des<br />

raje poussaient par terre, drues, et<br />

jonchaient les murs de l’édifice,<br />

Martelly a trouvé ça «inadmissible».<br />

«Leta peye nou, mwen wè<br />

nou pa travay. L’Etat vous paie 5<br />

gourdes [par jour ? par mois ? parfois?],<br />

si vous n’êtes pas satisfaits,<br />

dites-le ; pourquoi vous autres de<br />

l’ISPAN n’êtes-vous pas allés vous<br />

plaindre à la radio? (que Martelly<br />

dit ne pas écouter). M ap dakò pou<br />

n fè manifestasyon. Je suis venu ici<br />

pour vous responsabiliser... Les responsables<br />

n’ont aucun plan pour la<br />

Citadelle, ni pour la protéger ni pour<br />

HAÏTI EN ONDES &<br />

SÉRUM VÉRITÉ<br />

Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m.<br />

Deux heures d’information et d’analyse<br />

politiques animées par des journalistes<br />

chevronnés haïtiens à la pointe de<br />

l’actualité tels:<br />

Jean Elie Th. Pierre-Louis, Guy Dorvil,<br />

Dorsainvil Bewit, Claudy Jean-Jacques,<br />

Jean Laurent Nelson, et pour Haïti<br />

Liberté, Kim Ives.<br />

En direct avec Bénédict Gilot depuis Haïti.<br />

Soyez à l’écoute sur Radyo Panou &<br />

Radyo Inite.<br />

De gauche à droite : le délégué du Nord, Yvon Althéon, le ministre de la<br />

Culture, Mario Dupuy et le Président Martelly sur le site historique de la<br />

Citadelle Laferrière<br />

l’aménager». On rêve à entendre<br />

Martelly parler de la sorte. Il devrait<br />

commencer par avoir un plan pour<br />

le pays, à part sa vision d’avoir un<br />

carnaval dans chaque département,<br />

non, deux «carnavaux», façon de<br />

«décentraliser» et multiplier ses<br />

performances fessardes et gouilladantes.<br />

Martelly prête aux gens de se<br />

plaindre de l’Etat qui ne fait rien.<br />

Mais heureusement, aujourd’hui il<br />

y a un Etat qui veut travailler. Vous<br />

vous en doutiez ? Oyez plutôt : «<br />

kote m pase pa gen kouran, m met<br />

kouran ». Pareil pour les routes. Il<br />

n’en trouve pas, il en construit.<br />

Martelly poursuit sans rire :« kote<br />

m pase timounn yo pat lekòl, mwen<br />

met lekòl». Grâces soient donc<br />

rendues au président qui s’émeut<br />

de la situation des gens vivant sous<br />

les tentes :«m retire mounn anba<br />

tant». Al oun bon gason. An nou<br />

rele mèsi papa Vincent, mèsi papa<br />

Lescot, mèsi papa François, mèsi<br />

papa Jean-Claude.<br />

Moi, j’ai un plan pour Martelly.<br />

Il n’a qu’à aller partout où il n’y<br />

a pas d’électricité, pas de route, pas<br />

de marchés, pas de centres de santé,<br />

pas d’hôpitaux, pas d’école, pas de<br />

parcs pour enfants, pas de postes de<br />

police, pas de salles de cinéma, pas<br />

de salles de théâtre, pas de poubelles<br />

DEE’S<br />

TRANSMISSION<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

718-693-3674<br />

publiques, pas de bacs à ordures<br />

publics, pas de bayakou publics, et<br />

qu’il en mette. Surtout que Martelly<br />

aille partout où il n’y a pas d’eau,<br />

et qu’il fasse construire de grands<br />

réservoirs de ce précieux liquide et<br />

alors ap gen dlo, gen savon, gen<br />

digo, gen lanmidon, sa k fè prezidan<br />

ou pa pwòpte ministè yo ?<br />

Il faisait pitié de voir la tête<br />

sousoute de Mario Dupuis le renégat,<br />

essayant de placer un mot, de<br />

demander pardon au prince des<br />

ténèbres duvaliéristes qui n’arrêtait<br />

pas de lui cracher dessus, de lui cracher<br />

sa colère, vraie ou feinte. « Il<br />

est anormal que des gens touchent<br />

de l’Etat et ne font pas leur travail»,<br />

a fulminé Martelly. Il s’adressait à<br />

la fois aux responsables et au petit<br />

personnel de l’ISPAN ainsi qu’à leur<br />

ministre de tutelle, en l’occurrence<br />

Mario Dupuis, le transfuge qui essayait<br />

de tirer ses marrons du feu de<br />

la colère apparente de Martelly.<br />

A un moment, Martelly au paroxysme<br />

de sa «colère» s’en est pris<br />

à la dignité même des responsables<br />

de l’ISPAN et bien sûr à la dignité<br />

de Mario Dupuis aussi : «les responsables<br />

n’ont aucun plan pour la Citadelle,<br />

le plan c’est que chak mounn<br />

jwenn ti sa l’ap jwenn lan. Sa a<br />

[la Citadelle] mèt kraze, ki mele<br />

tchou w ak tout moun ?» (souligné<br />

par nous). Chassez le naturel il<br />

revient pas seulement au galop mais<br />

à bride abattue. Un peu plus encore<br />

on aurait entendu des mots de Cambronne,<br />

ou mieux, des koulanguiettades,<br />

des violences verbales liées au<br />

clitoris, marque de fabrique du mec.<br />

En tout cas, Dupuis en a eu plein le<br />

bol, plein la gueule et aussi plein le<br />

cul. Pauvre mec ! On voit bien que<br />

de nez il n’a qu’une boule de boue,<br />

autrement dès son retour à Port-au-<br />

Prince, il aurait dû démissionner.<br />

Dans un accès de délire d’autorité,<br />

Martelly a interpellé son<br />

valet : «kot minis Culture a ?» Et<br />

laquais d’avancer la queue entre<br />

les jambes : «men mwen wi, excellence».<br />

Le bel amant de la culture de<br />

dire :« si yo la a se pou yo travay ;<br />

mwen kòm prezidan m ap touche,<br />

m ap travay». Mais, président,<br />

de l’argent n’arrive pas à tout le<br />

monde par millions de la République<br />

dominicaine. Poursuivant sur sa<br />

lancée délirante : « oun pakèt gwo<br />

non, gwo enstitisyon, nèg yo jwenn<br />

oun ti monnen pou yo vire vire, men<br />

gwo chèf yo ap woule gwo machin,<br />

y ap touche byen, epi anyen pap fèt.<br />

Je ne suis pas d’accord.»<br />

S’agitant comme un diable<br />

dans le bénitier de Martelly, flairant<br />

une fracassante révocation,<br />

le ministre de la Culture, le kaleur<br />

de wès, se sachant coupable tenta<br />

maladroitement de se disculper : «<br />

il n’ya pas d’entretien, c’est pourquoi<br />

j’étais venu personnellement,<br />

il y a peine une semaine…m fè<br />

des recommendations». Martelly<br />

l’interrompit brutalement, on aurait<br />

même pu entendre : fèmen djòl ou<br />

non, monchè. Ce serait la moindre<br />

des élégances du koulanguietteur.<br />

«Gade, gade pyebwa sou tout tèt<br />

kay la», lança Martelly. Et le sousou<br />

de répondre en vitesse :« se poutètsa<br />

m rele anmwe a, wi». Le musicien<br />

d’ajouter, s’adressant à son tchoulit<br />

de ministre : « pa fè sa m di w, m<br />

ap pale».<br />

Une torrentielle colère, un ouragan<br />

martellyste s’est alors abattu<br />

sur l’ISPAN dont les ouvriers se<br />

cherchent encore une échelle pour<br />

accéder aux toits du building alors<br />

que selon Martelly, le directeur de<br />

l’institution ne s’est jamais soucié<br />

d’avoir un plan, de se faire accorder<br />

Radio Optimum – 93.1 sca<br />

La direction et le personnel de la<br />

Radio Optimum remercient<br />

chaleureusement leur audience et<br />

annoncent à tous ceux qui ont perdu<br />

leur contact que depuis plus de deux<br />

ans, la Radio Optimum travaille<br />

quotidiennement sur la fréquence de<br />

93.1 sca.<br />

Vous avez aussi la possibilité de la<br />

capter sur le site www.radiooptimum.com<br />

et bientôt sur<br />

www.radiooptimuminter.com<br />

Captez chaque jour, à toutes les<br />

heures le 93.1 sca.<br />

un budget approprié pour une année<br />

de gestion de la Citadelle. C’est au<br />

directeur de faire son travail, a tonné<br />

Martelly (directeur qui n’était pas<br />

présent du reste). Car la Citadelle «<br />

c’est notre identité qui est en passe<br />

de disparaître ! Leta peye nou, se<br />

pou n travay. Ki itilite nou ? Pouki<br />

nou egziste ?» A maintes reprises,<br />

Martelly dénonçait le fait que par<br />

terre et sur les murs de la Citadelle<br />

les herbes folles jouaient à la marelle<br />

avec des amoncellements de mousse<br />

ou de limon, une vraie obsession,<br />

à défaut de ne pouvoir dire mot de<br />

la valeur historique, architecturale,<br />

politique du monument. Panne<br />

intellectuelle, quoi d’autre ?<br />

Est-ce que Martelly était vraiment<br />

en colère ? N’était-ce pas plutôt<br />

du théâtre, un autre show médiatique,<br />

puisqu’à la fin de sa visite<br />

il chantait Haïti chérie, un flûtiste<br />

providentiel s’étant trouvé sur la<br />

route du président pour l’accompagner?<br />

On sait qu’il a l’habitude de<br />

ces spectacles de clown. Était-ce<br />

un accès de délire d’autorité depuis<br />

que son Premier ministre a pris en<br />

main les commandes du gouvernement<br />

ne lui laissant que le plaisir<br />

de deux carnavaux, pardon, de<br />

deux carnavals kole kole ? Est-ce<br />

une occasion créée pour limoger le<br />

renégat, le transfuge aux manières<br />

trop sousoutes pour le président ?<br />

Est-ce une façon de terroriser son<br />

entourage à la manière de Duvalier<br />

qui avait fusillé 19 officiers pour<br />

que la nation des prétendants à la<br />

chaise bourrée fût prévenue et que<br />

le monde des pêcheurs en eaux<br />

troubles fût averti ?<br />

Laissez-moi vous dire que lors<br />

d’une grande cérémonie où j’ai invoqué<br />

la mémoire de ma grand-mère,<br />

la table tournante li vire, li vire pour<br />

me suggérer une autre possibilité.<br />

Imaginez que l’UNICEF soit dans les<br />

dispositions de débloquer quelques<br />

millions, de gros papa lions, lyon ki<br />

pa rete ak lyon, pour les donner à<br />

l’ISPAN dans le but de continuer les<br />

travaux de restauration de la Citadelle.<br />

Suivez mon regard. Or le trio<br />

Gwo Soso, Michael et Ti Mòmòt,<br />

kidonk Lamothe, se sant lajan an<br />

sèlman pou l pa pran.<br />

Pas bête l’animal Martelly.<br />

Dans un faux élan patriotico-christophien,<br />

il grimpe à quatre pattes la<br />

pente ardue qui mène à la Citadelle<br />

pour se «rendre compte» du délabrement<br />

broussailleux, buissonneux,<br />

herbeux, limoneux, fangeux, bourbeux,<br />

marécageux, vaseux du monument.<br />

Et là nan pye Christophe,<br />

il accable le directeur de l’ISPAN et<br />

tout le personnel qui ne fout rien.<br />

Autant s’en débarrasser. Alors, les<br />

lions viendront se reposer de leur<br />

long voyage transocéanique dans<br />

les coffres de la présidence qui les<br />

distribuera à loisir à l’ISPAN et au<br />

passage laissera tomber quelques<br />

miettes au ministère de la Culture<br />

dont dépend l’ISPAN. D’où la présence<br />

de Mario là-haut et le coup<br />

bas à Henri Robert Jolibois. Est-ce<br />

qu’on a pigé ? Les tables tournantes<br />

de ma grand-mère m’ont toujours<br />

dit la vérité.<br />

Alors cette présence inopinée,<br />

intellectuellement anormale de Martelly,<br />

au haut du Bonnet à l’Évêque,<br />

ce président semi inculte subitement<br />

jaloux de la bonne tenue de la Citadelle,<br />

«kat didantite nou», à quoi ça<br />

rime? Du théâtre ? Un délire d’autorité<br />

? Une fausse sincérité ? M pi<br />

kwè se mètdam. Qui vivra verra.<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 5


Kwonik Kreyòl<br />

Komemorasyon anivèsè nesans<br />

Simon Bolivar !<br />

Komemorasyon Anivèsè nesans<br />

Simon Bolivar – Solidarite <strong>Haiti</strong><br />

Venezuela<br />

Madi 24 jiyè ki sot pase a, se<br />

te dat nesans yon potorik gason, yon<br />

nonm ki te wè lwen non sèlman pou<br />

peyi kote l te fèt men pou tout pèp ki<br />

t ap lite nan rejyon Amerik la pou sòti<br />

anba bòt kolon espayòl. N ap pale sou<br />

Simon Bolivar ki te fèt 25 jiyè 1783.<br />

Rèv li ak angajman l pou libere<br />

tout rejyon te mennen l an Ayiti nan<br />

lane 1815. Li te vin chèche èd. Prezidan<br />

Petion te byen akeyi l, li te tande<br />

l e li te konprann rèv li. Bolivar frape,<br />

prezidan Petion reponn e se konsa li<br />

bay Bolivar tout kalite èd Leta ayisyen<br />

te kapab bay yon dirijan mouvman<br />

revolisyonè.<br />

Sa pral pèmèt Bolivar fè yon ti<br />

pa annavan nan lit pou libere rejyon<br />

an, anba grif kolon espanyòl yo. Pi<br />

gwo pa ki vin fèt aprè, Simon Bolivar<br />

retire Lamerik di Sid anba grif kolon<br />

panyòl e li respekte angajman li anfas<br />

Alexandre Pétion, lè li proklame liberasyon<br />

tout esklav yo nan tout zòn<br />

Gran Kolonbi a.<br />

Nou remake apre prèske 200<br />

zan pèp venezelyen an kenbe sa<br />

nan memwa li, jès solidarite sa a pèp<br />

ayisyen an te fè a. Nan traka n ap<br />

Deklarasyon Kolektif mobilizasyon<br />

pou dedomaje viktim kolera yo nan<br />

okazyon 28 jiyè 2012<br />

28 Jiyè 1915 - 28 Jiyè 2012 fè<br />

97 lane depi blan meriken yo te debake<br />

ak gwo zam fann fwa nan peyi<br />

Ayiti, kote yo te pase 19 lane, sòti<br />

1915 pou rive 1934. Okipasyon sa a<br />

te mache ak yon pwojè ekonomik ki<br />

se piye richès peyi a epi toujou kenbe<br />

l anba dominasyon pou yo kontinye<br />

ak eksplwatasyon fewòs yo a sou klas<br />

travayè a. Pou yo kenbe pwojè dominasyon<br />

ak eksplwatasyon yo sou<br />

pèp ayisyen an, yo toujou aranje yo<br />

pou yo enpoze mas pèp la yon diktati<br />

sovaj oubyen yon okipasyon kriminèl.<br />

Se nan sans sa a yo te kenbe<br />

diktati sanginè Duvalier yo diran 29<br />

lane sou pouvwa (1957-1986) ap<br />

BOUKAN<br />

101.9 FM • SCA<br />

Radyo Pa Nou<br />

Emisyon KAKOLA<br />

Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti<br />

• Nouvèl •<br />

• Analiz •<br />

• Kòmantè •<br />

• Deba •<br />

Pou yon Ayiti Libere<br />

(917) 251-6057<br />

www.RadyoPaNou.com<br />

Mèkredi 9-10 pm<br />

Simon Bolivar<br />

travèse jodia , kote n ap chèchè nan<br />

diyite ak souverènte retire peyi nou<br />

nan malsite, pèp venezyelyen ansanm<br />

ak otorite peyi Venezyela deside lonje<br />

men ban nou nan yon solidarite reyèl,<br />

men nan men ak respè, san chantaj.<br />

Popilasyon nan Nò kapab mezire kalite<br />

bourad Venezyela ban nou nan efò<br />

pou nou devlope zòn la. Nou gen pou<br />

prèv reyalizasyon solid ak dirab tankou<br />

santral elektrik la ak reparasyon e<br />

agrandisman ayewopò Okap la.<br />

N ap pwofite dat nesans kokèn<br />

chenn gason sa a pou nou eksprime<br />

bon jan rekonesans nou ak pèp venezwelyen<br />

kou direksyon politik revolisyon<br />

bolivaryen an pou michan èd,<br />

touye militan politik ak pitit mas pèp<br />

la. Aprè pèp ayisyen an te leve kanpe<br />

nan lane 1985-1986 pou dechouke<br />

diktati fewòs Duvalier yo, gwo peyi<br />

enperyalis yo tankou : Etazini, Lafrans<br />

ak Kanada te sèvi ak Lame kriminèl la<br />

pou l te kontinye ak pwojè a epi nan<br />

lane 1994 yo kraze l, aprè yo te fin<br />

anvayi peyi a pou yon dezyèm fwa.<br />

Nan lane 2004, aprè yon koudeta/kidnaping<br />

kont prezidan Jean<br />

Bertrand Aristide, gwo peyi enperyalis<br />

sa yo te itilize òganizasyon mondyal<br />

yo rele ONU an, plizyè lòt peyi nan<br />

Amerik Disid la ak yon fòs okipasyon<br />

yo rele MINUSTAH ki debake nan peyi<br />

a pou yon twazyèm fwa. Depi lè sa a<br />

se richès peyi a y ap fin piye, se masak<br />

sou masak y ap fè sou mas pèp<br />

la, nan katye pòv yo, se pèp ayisyen<br />

an y ap touye ak Kolera, se vyòl sou<br />

jenn fi ak jenn gason, se vole kabrit<br />

tipeyizan yo.<br />

Aprè 97 lane okipasyon ak diktati<br />

sou mas pèp la, konsekans yo lou<br />

anpil sou peyi a nan :<br />

1- eseye kraze batay mas yo<br />

ap mennen pou chache wout liberasyon,<br />

pwogrè ak devlopman peyi a,<br />

touye oubyen arete militan politik k<br />

ap goumen kont okipasyon.<br />

2- kraze ekonomi peyi a ak<br />

politik ekonomik liberal, mache lib<br />

la, kote yo depafini ak pwodiksyon<br />

nasyonal la, dekouraje agrikilti peyi<br />

a nan anvayi peyi a ak tout kalte<br />

pwodui pèpè.<br />

3- likide tout antrepriz nasyonal<br />

yo bay etranje epi lage plis pase 10<br />

mil travayè nan chomaj fòse.<br />

4- anvayi peyi a ak ONG, zòn<br />

Franch, k ap ranfòse pwojè dominasyon<br />

ak esplwatasyon enperyalis<br />

la.<br />

5- anvayi peyi a ak tout kalte<br />

vye lide pou zonbifye mas yo.<br />

6- mizè, grangou, Kolera yo<br />

san machanday politik ni dil, èd dirab<br />

nan tout domèn yo bay Ayiti depi<br />

2006 jouk jodi a.<br />

Nou pran okazyon an pou nou<br />

esprime solidarite nou ak pèp venezwelyen<br />

nan lit lap mennen chak jou<br />

pou ranfòse peyi li epi satisfè tout bezwen<br />

debaz popilasyon an pou l ka viv<br />

nan diyite pou anfen wete peyi Venezuela<br />

anba depandans politik, ekonomik<br />

ak kiltirèl peyi enperyalis yo .<br />

N ap sezi òpotinite sa a pou nou<br />

kanpe nan vil Kap-Ayisyen « Komite<br />

solidarite ant pèp ayisyen ak<br />

venezwelyen »<br />

Simon Bolivar – Jean Jacques<br />

Dessalines, Henri Christophe, Alexandre<br />

Pétion - Anténor Firmin – José<br />

Marti – Abizu Campos yon sèl rèv –<br />

yon sèl e menm lit<br />

Viv solidarite Haïti-Venezuela !<br />

Viv solidarite ant pèp ayisyen ak pèp<br />

venezyelyen !<br />

Pou komite a :<br />

Rony Mondestin, Stanley<br />

Jean-Marie, Eddy Lubin, Elusca<br />

Charles, Marlène Nicolas, Edouard<br />

Baker Jr. Agr : Hans St Jean, Nadine<br />

Mondestin, Saul Gauthier, Dr.<br />

Jean Paul Ricot, Stephen Fanfan,<br />

Wilma Innocent Ing., Allan Louis<br />

Sergilus Docteur<br />

pote k ap touye mas pèp la nan katye<br />

pòv yo, pandan rich yo kontinye ap<br />

vin pi rich sou do mas pèp la.<br />

Ki bilan ? Si sòti 1915 pou rive<br />

1934, blan meriken yo te pase 19<br />

lane ap piye richès peyi a, touye tout<br />

moun k ap fè rezistans tankou : Charlmagne<br />

Péralte, Benoit Batraville ak<br />

plizyè milye Ayisyen. Sòti 2004 pou<br />

rive 2012, sa fè 8 lane depi fòs okipasyon<br />

Nasyonzini an ap mache touye<br />

Ayisyen nan tout peyi a. Anplis plizyè<br />

milye konpatriyòt yo touye anba kout<br />

zam, yo deja touye plis pase 7 mil Ayisyen<br />

ak Kolera epi lage maladi sa a<br />

nan san plis pase 500 mil Ayisyen e<br />

maladi Kolera sa a kontinye ap simen<br />

dèy nan fanmi ayisyen yo.<br />

MINUSTAH se bra ame pwojè<br />

ekonomik, dominasyon ak eksplwatasyon<br />

gwo peyi enperyalis yo. Li la<br />

pou l kraze tout mobilizasyon klas<br />

travayè a ak rès mas pèp la ap fè pou<br />

fè revandikasyon yo pase epi òganize<br />

yo pou chavire vye sistèm peze souse:<br />

gwo vale piti a.<br />

Nan kad pwojè lanmò gwo<br />

peyi enperyalis yo kontinye ap manniganse<br />

sou do pèp ayisyen an, nou<br />

wè genyen kèk peyi nan Amerik Latin<br />

nan tankou : Brezil, Ajantin, Chili, Bolivi,<br />

Ekwatè elatriye ki di yo pwogresis,<br />

k ap sipòte pwojè dominasyon ak<br />

eksplwatasyon gwo peyi enperyalis<br />

yo sou do mas pèp ayisyen an. Pèp<br />

ayisyen an pran nòt, kale je w, menm<br />

lè je w fèmen, men se pa dòmi l ap<br />

domi.<br />

Pou kontinye batay kont pwojè<br />

ekonomik sa a ak bra ame li a, ki se<br />

fòs okipasyon ONU, MINUSTAH-Kolera,<br />

KOLEKTIF MOBILIZASYON POU<br />

DEDOMAJE VIKTIM KOLERA YO ap<br />

kontinye mobilize kont okipasyon<br />

L’ONU an, nan menm lespri papa Dessalines,<br />

Charlmagne Péralte ak Benoit<br />

Batraville.<br />

28 jiyè 2012 sa a fè<br />

egzakteman 97 lane<br />

depi militè meriken<br />

te okipe Ayiti<br />

Militè Meriken yo an Ayiti aprè debakman 1915 lan<br />

Depi kòmansman 20tyèm syèk<br />

lan, san konte envazyon ansekrè,<br />

te gen plis pase 120 agresyon militè<br />

meriken, anmwayèn, li fè plis pase<br />

yon agresyon militè chak ane. An<br />

Amerik Santral ak nan Karayib sèlman,<br />

fòs lame meriken yo entèvni : 6 fwa<br />

Kiba, 4 fwa an Repiblik Dominkèn, 2<br />

fwa El Salvador, yon fwa an Grenad,<br />

3 fwa Gwatemala, 4 fwa ann Ayiti, 7<br />

fwa Ondiras, 3 fwa nan peyi Meksik,<br />

6 fwa Nikaragwa, 8 fwa Panama, e 2<br />

fwa Pòtoriko. Gen plis pase 865 baz<br />

miltè nan 63 peyi etranje. An 2011,<br />

depans militè Etazini te fè te reprezante<br />

20% nan bidjè federal la, swa $718 bilyon<br />

(milya) dola. Sa reprezante 41%<br />

nan bidjè militè tout peyi sou latè, lè<br />

w mete tout ansanm. Fòs lamarin militè<br />

Etazini pi gwo pase 13 pi gwo fòs<br />

marin lòt peyi met ansanm, e 11 nan<br />

peyi sa yo se alye militè Etazini. Etazini<br />

dispoze 5,113 bonm nikleyè. Sa kont<br />

pou ekstèmine tout moun k ap viv sou<br />

planèt lan plizyè fwa. Ane sa a, fòs militè<br />

meriken yo angaje dirèkteman nan<br />

omwen 6 peyi : Irak, Afganistan, Pakistan,<br />

Yemen, Somali ak Kongo.<br />

Estatistik sa yo kont pou bay<br />

moun tèt fè mal. Men se twòkèt lan.<br />

Fòs lanmò sa yo reprezante sa moun<br />

konn rele « kanson fè ki kache dèyè<br />

men envizib Mache Lib lan ». Fòs militè<br />

meriken yo se bra an fè pou garanti<br />

miz annaplikasyon politik ekonomik<br />

RADIO<br />

PA NOU<br />

1685 Nostrand Avenue<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

67 Khz<br />

www.radyopanou.com<br />

Depuis 2002<br />

<br />

<br />

<br />

Fondateur: Jude Joseph<br />

Bureau:<br />

(718) 940- 3861<br />

Studio:<br />

<br />

<br />

(718) 469- 8511<br />

enpeyalis yo. Politik ekonomik sa yo,<br />

se ansanm politik pou « ankouraje envestisman<br />

» kote yo sèvi ak dèt peyi<br />

domine yo ki fin fè pil sou pil ansanm<br />

ak yon seri « kriz ekonomik » yo manniganse<br />

pou fòse politik renmèd chwal<br />

FMI sa yo sou do travayè yo atravè<br />

lemonn, tankou sa k ap pase jounen<br />

jodi a nan peyi Lagrès. Politik neyoliberal<br />

sa yo enkli privatizasyon sèvis<br />

Leta yo, plan osterite mare senti, rediksyon<br />

salè ak ogmantasyon lavichè,<br />

rediksyon pansyon, rediksyon nan<br />

ledikasyon, rediksyon nan lasante,<br />

rediksyon nan sèvis sosyal yo, kraze<br />

sendika, mete zòn franch, trete « mache<br />

lib » yo negosye pou louvri vant<br />

peyi domine yo… tout sa swadizan pou<br />

balanse bidjè Leta yo. Jounen jodi a,<br />

enperyalis yo sèvi ak dèt yo kofre sou<br />

Leta domine yo pou yo rive akonpli sa<br />

yo te konn bezwen fè ak envazyon nan<br />

syèk anvan yo. Epi tout politik sa yo<br />

ap benefisye klima laperèz yo fin tabli<br />

ak yon swadizan « Gè mondyal kont<br />

teworis » kote moun ki pa dakò ak<br />

pwogram sa a vin tounen « teworis »<br />

yo ka eliminen (menm jan manifestan<br />

Gwasimal yo te jwenn etikèt « teworis<br />

»). Tout sa, pandan rich yo ap jwenn<br />

egzanpsyon fiskal, konpayi finansye<br />

mondyal yo jwenn plan sovtaj (sètadi<br />

yo jwenn lajan gratis nan men Leta,<br />

ki vle di lajan peyi a, lajan pèp la !),<br />

Suite à la page (18)<br />

6<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012


Perspectives<br />

CEP-Levaillant Louis-Jeune:<br />

Où va-t-il conduire le pays?<br />

L<br />

’article 289 est clair et stipule, malgré<br />

la constitution amendée: « En<br />

attendant l’établissement du Conseil<br />

Electoral Permanent prévu dans la<br />

présente Constitution, le Pouvoir<br />

Exécutif met en place un Conseil<br />

Electoral Provisoire de neuf (9)<br />

membres composé de représentants du<br />

secteur public, des partis politiques et<br />

des organisations de la société civile. »<br />

En dépit des difficultés de réunir<br />

les deux tiers 2/3 du Sénat de la<br />

République en Assemblée nationale<br />

pour désigner les trois (3) représentants<br />

du pouvoir législatif au Conseil<br />

Electoral Permanent, un problème se<br />

pose actuellement au niveau du Conseil<br />

Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ)<br />

dans le processus de la désignation de<br />

ses trois (3) représentants au CEP. Le<br />

président du Sénat, Desras Simon Dieuseul<br />

a déjà constaté qu’il est totalement<br />

impossible de réunir les deux tiers 2/3<br />

des sénateurs en ce moment. Et, le<br />

sénateur Jocelerme Privert a souligné<br />

qu’un Conseil Electoral Provisoire chargé<br />

d’organiser les élections partielles,<br />

ne serait pas illégal parce qu’il y a de<br />

provisoire légale dans la constitution<br />

amendée, eu égard à l’article 289. « On<br />

peut se rabattre sur l’article 289 pour<br />

mettre sur pied un Conseil Electoral<br />

provisoire », affirme l’élu des Nippes.<br />

Le président de la Chambre des<br />

députés et coordonnateur général de la<br />

Plateforme politique INITE, Levaillant<br />

Louis-Jeune persiste et signe dans le<br />

processus devant aboutir à la formation<br />

d’un Conseil Electoral Permanent monté<br />

sur mesure. La question qu’on se<br />

pose est, où va-t-il conduire le pays ?<br />

L’article 192 de la constitution<br />

amendée est ainsi libellé : « Le Conseil<br />

Electoral Permanent comprend nef (9)<br />

membres choisis conne suit : 3 sont<br />

choisis par le pouvoir Exécutif, 3 sont<br />

choisis par la Cour de Cassation ; 3 sont<br />

choisis par l’Assemblée Nationale ».<br />

Si au niveau de l’Exécutif, il n’y a pas<br />

de problème, le président Martelly a<br />

déjà choisi ses représentants, mais<br />

leurs noms n’ont pas encore été rendus<br />

publics. Ce n’est pas la même chose<br />

pour le Législatif et le Judiciaire. Les<br />

membres du CSPJ, fraichement installés<br />

ayant à leur tête le président de la Cour<br />

de Cassation, Me. Anel Alexis Joseph<br />

choisi lui-même par le président Martelly<br />

s’étaient planchés sur le processus<br />

de la désignation de leurs représentants<br />

au CEP, par le lancement d’un appel à<br />

la candidature. On a recueilli 75 postulants<br />

et on en a retenu 12, avant de<br />

passer au vote, à la fin de la semaine,<br />

moyennant une phase d’enquête,<br />

conformément aux articles 192 et 189<br />

de la constitution, devant aboutir au<br />

choix des trois (3) représentants du<br />

CSPJ au CEP.<br />

A l’insu de la majorité des<br />

membres du CSPJ, une correspondance<br />

du CSPJ, en date du 24 juillet 2012 a<br />

été acheminée à l’Exécutif, soumettant<br />

ainsi la liste de ses représentants<br />

au CEP. Alors que quelques heures<br />

auparavant, au cours d’une réunion de<br />

8 de ses membres, 4 d’entre eux ont<br />

quitté la salle: Me. Antoine Norgaisse,<br />

vice-président du CSPJ, le représentant<br />

de la Cour de Cassation ; Me. Gustave<br />

Pharaon, représentant des tribunaux<br />

de Première Instance et actuel doyen<br />

du Tribunal de Première Instance des<br />

Gonaïves ; Me. Dilia Lemaire, la représentante<br />

de la société civile et Me.<br />

Néhémie Joseph, représentant de l’Assemblée<br />

des bâtonniers en exercice et<br />

bâtonnier de l’ordre des avocats des<br />

Gonaïves. Quatre (4) autres membres<br />

sont restés, à savoir : Me. Anel Alexis<br />

Joseph, président de la Cour de Cassation<br />

et du CSPJ, choisi par le président<br />

Martelly ; Me. Jean Alix Civil, représentant<br />

des parquetiers, commissaire du<br />

gouvernement près le Tribunal de Première<br />

Instance de Petit-Goâve, choisi<br />

par le ministère de la justice ; Me. Jean<br />

Le président de la Chambre des<br />

députés, Levaillant Louis-Jeune<br />

Etienne Mercier, représentant des tribunaux<br />

de paix et juge de paix de Delmas,<br />

choisi par le ministère de la justice<br />

et Me Thiers Malette, commissaire du<br />

gouvernement près de la Cour de Cassation.<br />

Le neuvième membre, Me. Max<br />

Elibert n’était pas présent à cette séance<br />

vu qu’il était en voyage.<br />

La décision illégitime de 4 des<br />

membres du CSPJ est assimilable à un<br />

coup d’Etat électoral pour certains et<br />

d’autres y voient la volonté du président<br />

là-dessous. Elle a également provoqué<br />

de vives contestations, le même<br />

jour tant au sein du CSPJ qu’au sein de<br />

la classe politique traditionnelle. Les<br />

4 autres membres du CSPJ qui n’ont<br />

pas pris part à cette mascarade ont fait<br />

savoir que la décision de désigner les<br />

trois supposés représentants du pouvoir<br />

judiciaire a été prise en dehors<br />

de leur volonté, au moment même où<br />

ils allaient procéder à diligenter une<br />

enquête sur les 12 postulants retenus.<br />

Le président de l’Association Nationale<br />

des Magistrats Haïtiens (ANAMAH),<br />

Me. Durin Duret a fait savoir que le<br />

prétendu choix des représentants du<br />

CSPJ au CEP ne répond pas aux normes<br />

de la démocratie moderne : « C’est un<br />

coup d’Etat électoral qui se prépare.<br />

Le pays doit se réveiller parce qu’il<br />

ne peut plus y avoir de mauvaises<br />

élections à nouveau. Les noms qui<br />

ont été acheminés à la présidence<br />

n’engagent que le président du CSPJ et<br />

non le CSPJ. » a-t-il déclaré. Il a, en<br />

outre, encouragé le président du CSPJ<br />

à faire le retrait de ces 3 noms jusqu’à<br />

une date inconnue du public et laisser<br />

se poursuivre le processus d’enquête<br />

prévu sur la liste des 12 personnalités<br />

présélectionnées.<br />

Le président de la Fédération<br />

des Barreaux d’Haïti (FBH), Me. Carlos<br />

Hercule, quant à lui exige l’annulation<br />

pure et simple de ces choix et<br />

la reprise du processus de délibération.<br />

Contestant énergiquement cette<br />

décision, il condamne la violation<br />

flagrante des normes de délibération<br />

de toute assemblée, tout en affirmant<br />

que : « Si ce coup passe, on peut dire<br />

adieu à l’indépendance du pouvoir<br />

judiciaire. »<br />

Au niveau du Parlement haïtien,<br />

des sénateurs et députés ont vivement<br />

critiqué la décision arbitraire du président<br />

du CSPJ, Me. Anel Alexis Joseph.<br />

Pour le sénateur, Steven Benoit, il est<br />

clair que le président Martelly a choisi<br />

à sa place les représentants du pouvoir<br />

judiciaire.<br />

Le président de la Chambre<br />

basse, Levaillant Louis-Jeune, a appelé<br />

jeudi le Conseil Supérieur du Pouvoir<br />

Judiciaire (CSPJ) à reprendre le processus<br />

de désignation de ses trois représentants<br />

au Conseil Electoral Permanent.<br />

Ardent défenseur de la formation<br />

du Conseil Electoral Permanent au lieu<br />

d’un nouvel organisme électoral provisoire,<br />

Louis-Jeune a estimé que la<br />

désignation des trois représentants du<br />

CSPJ au CEP est irrégulière et constitue<br />

un très mauvais signal lancé par le président<br />

du CSPJ également président de<br />

la Cour de Cassation, Me Anel Alexis<br />

Joseph. Le parlementaire se demande<br />

même avec quelle moralité ce dernier<br />

va continuer à diriger les deux entités.<br />

Sans tenir compte des critiques dont il<br />

est également l’objet pour avoir lancé,<br />

de concert avec le président du Sénat,<br />

un appel à candidature pour le CEP sans<br />

que pareille décision ait été prise en<br />

assemblée, le représentant de la Commune<br />

de Desdunes (Artibonite, Nord)<br />

au sein de la Chambre basse s’est félicité<br />

de la mise en place de la commission<br />

bicamérale y relative et a donné la<br />

garantie de la disponibilité du pouvoir<br />

législatif à analyser scrupuleusement<br />

les dossiers qui lui seront soumis.<br />

Quant au président de la Commission<br />

justice à la Chambre basse,<br />

Emmanuel Fritz Bourjolly, il a pointé<br />

du doigt le président du CSPJ dans la<br />

désignation de ses trois prétendus<br />

représentants au CEP, au mépris de la<br />

majorité des membres. Cette décision<br />

ne respecte pas les principes de la majorité<br />

de toute assemblée délibérative,<br />

elle est nulle et de nul effet. « Me. Anel<br />

Alexis Joseph cherche à inventer ses<br />

propres normes, alors qu’il devrait plutôt<br />

se rendre compte de l’importance<br />

de sa fonction. » A-t-il déclaré.<br />

Pour sa part, le président de la<br />

convention des partis politiques haïtiens,<br />

Turneb Delpé a estimé que la<br />

mise à l’écart de la plupart des membres<br />

du CSPJ dans le processus de la désignation<br />

de leurs représentants au CEP<br />

justifie les suspicions selon lesquelles,<br />

le président Martelly a publié les amendements<br />

contestés de la constitution<br />

pour pouvoir manipuler le prochain<br />

CEP et ainsi rafler les postes à pourvoir<br />

lors des élections à venir.<br />

Au Sénat de la République, deux<br />

des trois membres désignés par le président<br />

du grand corps, Desras Simon<br />

Dieuseul pour compléter la Commission<br />

bicamérale qui devrait se plancher sur<br />

l’analyse des dossiers des postulants<br />

au CEP ont ouvertement décliné cette<br />

offre. Les sénateurs Jean-Baptiste Bien-<br />

Aimé et John Joël Joseph refusent de<br />

cautionner ce plan macabre fomenté de<br />

toutes pièces contre le peuple haïtien.<br />

« Je veux rester conséquent avec moimême.<br />

Je ne saurais en aucune façon<br />

m’impliquer dans l’analyse des dossiers<br />

de candidatures des postulants<br />

pour le Conseil Electoral Permanent<br />

de telle manière, alors que je suis resté<br />

favorable à la formation d’un Conseil<br />

Electoral Provisoire de consensus<br />

chargé d’organiser les législatives partielles.<br />

» A-t-il indiqué. Il a, en outre,<br />

affirmé que ce qui s’est passé au niveau<br />

du CSPJ vient renforcer sa conviction<br />

de ne pas participer à aucun processus<br />

aboutissant à un quelconque Conseil<br />

Electoral Permanent préfabriqué.<br />

La position du Sénateur, Jean-<br />

Baptiste Bien-Aimé est connue de tous<br />

pour son opposition farouche quant à la<br />

formation d’un Conseil Electoral Permanent.<br />

Le sénateur, Jocelerme Privet, lui<br />

a récemment opté pour la mise en place<br />

d’un Conseil Electoral Provisoire selon<br />

le vœu de l’article 289 de la constitution<br />

amendée. A rappeler les trois sénateurs<br />

qui sont élus sous la bannière<br />

de la Plateforme politique INITE, dont<br />

l’actuel coordonnateur est le président<br />

de la Chambre des députés, Levaillant<br />

Louis-Jeune, favorable à la formation<br />

d’un Conseil Electoral Permanent, certains<br />

se demandent, où va-t-il conduire<br />

le pays ? La réponse ne serait autre<br />

qu’à une nouvelle crise post-électorale,<br />

vu que le Conseil Electoral Permanent,<br />

s’il était constitué, prendrait sa prétendue<br />

légitimité dans les amendements<br />

contestés de la constitution de 1987. Le<br />

pays s’en va de contestation en contestation<br />

à cause de l’incompétence de ses<br />

dirigeants et donnant à la communauté<br />

internationale le prétexte de s’immiscer<br />

dans les affaires politiques internes<br />

d’Haïti au profit de ses intérêts.<br />

28 Juillet 1915 - 28<br />

Juillet 2012: 97 ans<br />

d’occupation<br />

Une exposition des actes criminels de la Minustah a été réalisée au<br />

pied du monument du fondateur de la Nation haïtienne, Jean Jacques<br />

Dessalines<br />

Par Thomas Péralte<br />

Le samedi 28 Juillet 2012 ramenait<br />

le 97ème anniversaire du premier<br />

débarquement des forces occupantes<br />

des Etats-Unis en Haïti, où elles ont<br />

passé 19 ans (1915-1934) à piller le<br />

pays et à tuer plusieurs de nos compatriotes,<br />

comme par exemple : Charlemagne<br />

Péralte, Benoît Batraville entre<br />

autres. Après 111 ans d’indépendance,<br />

la terre de Jean-Jacques Dessalines, léguée<br />

à ses fils s’était vue occupée par<br />

des forces étasuniennes. Cette occupation<br />

a traîné derrière elle un vaste projet<br />

économique qui tend à continuer<br />

de piller les ressources du pays et à<br />

l’appauvrir.<br />

Apres 19 ans d’occupation, les<br />

Etats-Unis ont continué à s’imposer<br />

en Haïti à travers des gouvernements<br />

fantoches, des dictatures ou des forces<br />

d’occupation étrangères. Ils continuent<br />

également à dominer et exploiter le seul<br />

pays le plus appauvri de l’Amérique<br />

par l’intermédiaire d’institutions financières<br />

internationales comme le FMI, la<br />

Banque Mondiale, USAID et leur multiple<br />

ONG.<br />

97 ans après, les grandes puissances<br />

impérialistes, les Etats-Unis,<br />

la France maintiennent des forces<br />

d’occupation à travers l’organisation<br />

des Nations Unies (ONU) depuis plus<br />

de huit (8) longues années sous le label<br />

de la Minustah. En tant que forces<br />

d’occupation, la Minustah ne fait que<br />

violer le droit à l’autodétermination<br />

du peuple haïtien et les droits de<br />

l’homme, commettre des crimes contre<br />

l’humanité tels : la torture, l’assassinat,<br />

la pendaison, la disparition, le viol des<br />

gens de deux sexes, la violation des<br />

espaces universitaires en en expulsant<br />

des étudiants. Les soldats de l’ONU ont<br />

introduit l’épidémie de Choléra en Haïti<br />

qui a déjà tué plus de 7 mille personnes<br />

et infecté plus de 500 mille autres en<br />

moins de deux ans.<br />

A la veille du 97e anniversaire<br />

du débarquement des forces Yankee<br />

en Haïti, sous l’initiative du Congressman<br />

John Conyers Junior, plus d’une<br />

centaine de membres de la Chambre<br />

des représentants des Etats-Unis<br />

ont adressé une correspondance à<br />

l’ambassadrice étasunienne à l’ONU,<br />

Susan E. Rice, demandant aux Nations<br />

Unies d’assumer leurs responsabilités<br />

dans l’introduction et la propagation du<br />

Choléra en Haïti. « Puisque le Choléra<br />

a été introduit en Haïti en raison des<br />

actions de l’ONU, nous croyons qu’il<br />

est impératif que les Nations Unies<br />

agissent maintenant et de manière décisive<br />

pour contrôler l’épidémie. », ont<br />

écrit John Conyers Jr et ses 103 autres<br />

Suite à la page (15)<br />

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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 7


Perspectives<br />

Capitalisme en Haïti : Etat des lieux et perspectives<br />

(3ème partie)<br />

Par : Ralph Stherson SENAT*<br />

Pour une tentative de lire la complexité<br />

politique et socio-économique de la<br />

société haïtienne contemporaine avec<br />

la théorie marxiste<br />

A propos du commerce : après<br />

l’indépendance et au cours de<br />

l’époque suivante<br />

Après l’indépendance, le commerce<br />

passa aux mains des haïtiens, particulièrement<br />

des affranchis qui, aux<br />

temps de la colonie jouissaient d’une<br />

certaine aisance. De cette façon surgit<br />

peu à peu une bourgeoisie marchande,<br />

formée en majorité de commerçants<br />

mulâtres. Rappelons-nous bien que les<br />

deux élites nationales, à savoir, l’élite<br />

civile formée de bourgeois commerçants<br />

principalement, et l’élite militaire<br />

formée de généraux et commandants<br />

d’arrondissement, par excellence féodaux<br />

fonciers, luttaient constamment<br />

pour le pouvoir. Les plus-values et les<br />

rentes foncières, au lieu d’être réinvesties,<br />

sont plutôt utilisées pour le financement<br />

des révoltes. Après chaque<br />

mouvement, chaque pillage, chaque<br />

incendie, le capital de la bourgeoisie<br />

haïtienne diminuait et celle-ci devait<br />

très souvent se retirer définitivement<br />

des affaires. A dire vrai, la bourgeoisie<br />

nationale s’est trouvée « confronter<br />

à la difficulté presque insurmontable<br />

d’accumuler du Capital ». En effet,<br />

profitant des divisions et luttes entre<br />

caciques de tendance ou de régions<br />

différentes, et, par la faveur de la superstructure<br />

politique semi-féodale,<br />

l’influence économique étrangère pénétra<br />

facilement dans le pays ; de plus,<br />

les hommes de négoce étrangers et les<br />

grandes puissances essaient de fortifier<br />

leurs positions économiques et<br />

leur influence politique. Ils parviennent<br />

jusqu’à « contrôler entièrement le commerce<br />

d’importation et d’exportation,<br />

de même que le commerce de détail.<br />

La banque était entre leurs mains, ainsi<br />

que le financement des dettes extérieures<br />

» . Les commerçants étrangers<br />

installés dans le pays sont intimement<br />

mêlés aux rivalités locales. Ils peuvent<br />

agir d’autant plus impunément<br />

qu’ils bénéficient de la protection des<br />

représentants diplomatiques et des<br />

bateaux de guerre de leurs pays. En finançant<br />

les révoltes, les commerçants<br />

étrangers font d’une pierre deux coups<br />

: d’abord, ils contribuent à la ruine des<br />

commerçants locaux pour mieux usurper<br />

leur place ; ensuite, ils augmentent<br />

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leurs capitaux en exigeant à l’Etat de<br />

rembourser leurs pertes –très souvent,<br />

ils exigent beaucoup plus qu’ils ont réellement<br />

perdu –, assez souvent, sous la<br />

pression de fortes menaces.<br />

En fait, le système économique<br />

installé dans le pays au cours de cette<br />

période est un capitalisme d’affaire,<br />

essentiellement commercial. « Alors<br />

même que leurs gouvernants condamnaient<br />

par le verbe la deuxième République<br />

du nouveau monde, les<br />

marchands américains accumulent des<br />

bénéfices substantiels de leur commerce<br />

avec Haïti. En 1821, ils fournissaient<br />

déjà près de 45% des importations haïtiennes.<br />

L’Angleterre suivait avec 30%,<br />

la France venait en troisième avec 21%<br />

».<br />

Au cours de la seconde moitié<br />

du XIXème siècle, les commerçants<br />

anglais, allemands et levantins, tirant<br />

profit de la question du sucre, de la revalorisation<br />

de la spéculation sucrière,<br />

accumulent aux dépends de la Nation<br />

haïtienne d’importantes sommes de<br />

capitaux. Haïti, jusqu’à la première<br />

moitié du XXème siècle n’a pas connu<br />

d’entreprise industrielle d’envergure,<br />

du genre de la HASCO par exemple.<br />

L’économie, en majeur partie rurale,<br />

se débattait et se débat encore dans<br />

les langes d’une division du travail<br />

restreinte, marquée au coin de la production<br />

vivrière familiale, d’une manufacture<br />

embryonnaire et d’un artisanat<br />

sans perspective de métamorphose<br />

industrielle. Ceci provient de la permanence<br />

des structures semi-féodales,<br />

hostiles au développement du marché<br />

intérieur, à l’introduction de technique<br />

de production moderne et, partant, à<br />

l’augmentation de la productivité du<br />

travail à la campagne, condition sine<br />

qua non de l’industrialisation et de<br />

la production [à grande échelle] (…)<br />

D’autre part, l’absence de voies de<br />

communication modernes, le manque<br />

d’énergie électrique, de techniciens,<br />

comme l’absence d’infrastructure<br />

économique propice au développement<br />

industriel explique en partie la médiocrité<br />

et la lenteur du développement des<br />

forces productives en Haïti .<br />

Au début du XXème siècle, la<br />

pénétration du capital étranger, surtout<br />

du capital marchand, se faisait sentir de<br />

manière importante. De plus commencèrent<br />

à s’installer des entreprises fruitières,<br />

comme l’American Dyewood of<br />

Boston, la compagnie de M. Fritz Hortman<br />

installée en 1901 à Bayeux et la<br />

compagnie Mac Donald qui s’occupait<br />

de l’exploitation des bananes depuis<br />

1907. D’autres investisseurs s’orientent<br />

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vers les services de transport et de communication.<br />

Par exemple, la compagnie<br />

Mc Donald installa des voies ferrées<br />

reliant Port-au-Prince à Saint-Marc, et<br />

les grandes lignes de communication<br />

maritime accaparèrent le commerce<br />

extérieur ; même le service de cabotage<br />

tomba sous la férule étrangère.<br />

La domination du capital étranger<br />

et le rôle de l’Etat (défenseur des intérêts<br />

de ce capital étranger et des grands<br />

propriétaires fonciers féodaux liés à ce<br />

capital étranger) ne sont pas de nature<br />

à favoriser le développement d’un capital<br />

national. « Elle (la domination du<br />

capital étranger) constitue [plutôt] un<br />

obstacle majeur à l’accumulation national<br />

du Capital ». Les commerçants et<br />

investisseurs étrangers ne vinrent pas<br />

accumuler les capitaux pour développer<br />

la société féodale et établir les prémisses<br />

pour la transition vers une forme de<br />

production plus avancée. Ils visaient<br />

avant tout à réunir des millions pour<br />

les emporter ensuite et les transformer<br />

en capital dans leurs propres pays.<br />

Autrement dit, « une fois leur fortune<br />

faite, ils s’embarquaient pour l’étranger<br />

». Comme le signal H. W. Singer, les investissements<br />

étrangers dans les pays<br />

sous-développés ne sont que des investissements<br />

d’ordre géographique,<br />

c’est-à-dire, les équipements de production<br />

établis par le capital étranger<br />

dans ces pays servent généralement à<br />

des fins d’exportation et ne deviennent<br />

jamais partie organique de la structure<br />

économique interne de ces pays.<br />

Le capitalisme commercial,<br />

monopolisé par les commerçants<br />

et investisseurs étrangers aboutit<br />

beaucoup plus au renforcement de<br />

la dépendance, du caractère semicolonial<br />

de l’économie haïtienne.<br />

Entre obstacles des structures semiféodales<br />

et l’impitoyable concurrence<br />

du Capital étranger naît l’échec des<br />

tentatives proprement nationales d’une<br />

accumulation primitive du Capital en<br />

Haïti.<br />

L’accumulation primitive du Capital<br />

est une tranche de vie importante<br />

dans l’histoire du mode de production<br />

capitaliste. Elle a eu pour effet en occident,<br />

le développement du capital et des<br />

forces productives. Dans les premiers<br />

moments du capitalisme européen, les<br />

capitaux primitivement accumulés ont<br />

provoqué le développement des moyens<br />

de production. Ce développement<br />

de plus en plus considérable, a été responsable<br />

des révolutions agricoles et<br />

industrielles subséquentes. Arrivant<br />

jusque-là, d’autres secteurs du capitalisme<br />

ont vu le jour. Mais le tout se greffe<br />

sur la base productive. Autrement<br />

dit, le capitalisme est un ensemble de<br />

secteurs d’activités érigé sur le secteur<br />

de la production qui en est la base essentielle.<br />

Cette mise au point doit permettre<br />

de faire la lumière sur le cas d’Haïti.<br />

La formation économique et sociale<br />

haïtienne, a-t-elle été capitaliste<br />

dans ses débuts ? Ou a-t-elle jamais été<br />

une société de production avec une infrastructure<br />

et des rapports de production<br />

de type capitaliste ?<br />

Comme mentionné plus haut, la<br />

création de la colonie de St-Domingue<br />

au XVIIème siècle entre dans le cadre<br />

du capitalisme marchand de la bourgeoisie<br />

montante française. Cependant,<br />

au plan interne, l’organisation du travail<br />

de la colonie se faisait suivant le<br />

strict mode esclavagiste de production.<br />

La production coloniale était essentiellement<br />

agricole. Comme on l’a déjà<br />

vu, une longue guerre destructrice a<br />

permis aux esclaves et aux catégories<br />

sociales intermédiaires (les affranchis)<br />

de St-Domingue d’avoir raison sur le<br />

système esclavagiste et de proclamer<br />

l’indépendance d’Haïti au début du<br />

XIXème siècle. A partir de là, a débuté<br />

la véritable histoire proprement haïtienne<br />

du pays.<br />

Sous prétexte de protéger les investissements américains en Haïti, une<br />

nuée de marines débarqua dans les ports haïtiens le 28 juillet 1915. Avec<br />

l’occupation militaire d’Haïti par les américains, débute un véritable<br />

processus d’installation du mode de production capitaliste<br />

Pour nommer la formation<br />

économique et sociale d’Haïti.<br />

Les différents auteurs qui se sont<br />

penchés sur la question de caractériser<br />

la formation économique et sociale<br />

d’Haïti, ont été presque tous d’accord<br />

sur le fait que le pays, au lendemain de<br />

1804, n’a pas réussi son bond vers le<br />

capitalisme. Jn-Jacques Doubout, dans<br />

une sorte de périodisation, a signalé<br />

que de 1793 à 1807, il s’était établi en<br />

Haïti une période de transition caractérisée<br />

par une tentative de passage vers<br />

le capitalisme sans connaître l’étape<br />

féodale. Gérard Pierre-Charles luimême,<br />

dans son livre titré L’économie<br />

haïtienne et sa voie de développement,<br />

écrit : « on s’explique alors difficilement<br />

que, dans des conditions pareilles et à<br />

la faveur de l’indépendance intégrale<br />

dont jouissait le pays, ne soit apparu<br />

un secteur de bourgeoisie marchande<br />

locale, qui en accumulant un capital<br />

aurait pu stimuler le développement<br />

de la société postcoloniale » . André<br />

Georges-Adam, dans son livre sur<br />

la crise de 1867-1869 affirme que «<br />

Haïti est une société semi-féodale » .<br />

La seule source de richesse qui est exploitée<br />

dans cette société est la terre.<br />

Or, à cause de différents facteurs, elle<br />

n’est pas efficacement mise en valeur.<br />

L’économiste Gérald Brisson nous dit<br />

qu’il ne suffit pas de caractériser la formation<br />

économique et sociale d’Haïti<br />

comme une société semi-féodale et<br />

semi-coloniale (…), il faut [surtout]<br />

expliquer pourquoi les intérêts d’une<br />

poignée de propriétaires fonciers se<br />

trouvent en contradiction irréductible<br />

avec ceux de la paysannerie et de toute<br />

la nation. C’est parce que cette poignée<br />

de gens, avant la révolution de 1791-<br />

1804, était, comme les colons français,<br />

des riches planteurs et possesseurs<br />

d’esclaves, répond Jean Casimir ; ce<br />

dernier nous rappelle que la révolte<br />

des « esclaves » a détruit leur fortune<br />

et la perte de la Perle des Antilles leur<br />

a affecté aussi bien que les colons métropolitains.<br />

En effet, une fois réalisée<br />

l’indépendance, cette poignée de gens<br />

s’est repositionnée sur la scène politicoéconomique<br />

de la nation nouveau-née.<br />

Les appropriations arbitraires des terres<br />

vacantes les rendaient grands propriétaires<br />

fonciers et, en tant que administrateurs<br />

du nouvel Etat, leur tentative<br />

de raviver l’économie de plantation afin<br />

de redorer leur blason leur opposait aux<br />

masses des anciens esclaves devenus<br />

cultivateurs. Ces derniers refusaient<br />

catégoriquement de travailler dans<br />

des conditions similaires aux temps<br />

de l’esclavage. Ils choisissaient depuis<br />

lors de se replier dans leur « pays en<br />

dehors ». Les grandes propriétés mal<br />

acquises sont restées improductives<br />

parce qu’elles ne sont pas mises en valeur.<br />

Depuis, une sorte de mur de Berlin<br />

virtuel sépare la paysannerie de la poignée<br />

de spoliateurs qui, politiquement,<br />

économiquement et culturellement, domine.<br />

Mise à part l’expérience dessalinienne<br />

et christophienne, la question<br />

de la mise en place d’une grande production<br />

rationnelle dans l’agriculture<br />

et d’un développement économique<br />

général, a toujours échoué. Sinon, elle<br />

a toujours dépendu de la pénétration<br />

du capital étranger. De 1804 jusqu’à<br />

l’occupation américaine de 1915, Haïti<br />

n’a jamais été une société à structure<br />

économique capitaliste. L’accumulation<br />

primitive a été à nouveau, le fait des<br />

étrangers. Car, eux seuls ont profité des<br />

structures semi-féodales pour accumuler<br />

du Capital.<br />

En somme, Jn-Jacques Doubout,<br />

Gérard Pierre-Charles, Benoit Joachim,<br />

Michel Hector, André Georges-Adam,<br />

pour ne citer que ces auteurs, sont tous<br />

d’avis que la société établie en Haïti dès<br />

1807 est semi-féodale et le versement<br />

à la France d’une indemnité en 1825,<br />

en guise de paiement de la dette de<br />

l’indépendance, inaugure son ère semicoloniale.<br />

Tentatives d’une certaine<br />

« bourgeoisie commerciale<br />

et industrielle nationale »<br />

d’accumuler du Capital<br />

L’éclatement du mouvement paysan du<br />

Sud, connu sous le nom de mouvement<br />

des Piquets, a renversé le gouvernement<br />

de Jn-Pierre Boyer et a inauguré<br />

la crise de 1843. A l’issue de cette crise,<br />

on a assisté à une « relative extension<br />

de la petite exploitation paysanne<br />

(…) ». Par la faveur de cette extension<br />

de la petite exploitation paysanne,<br />

« l’exportation de certaines denrées a<br />

atteint un niveau qui dépasse les plus<br />

belles années de l’ère coloniale. C’est<br />

par exemple le cas du café. La quantité<br />

exportée se situe déjà en 1887-1888<br />

autour de 40.000 tonnes. La même<br />

situation se présente pour le cacao dont<br />

pour les mêmes années, les deux milliers<br />

de tonnes ne s’étaient jamais vus<br />

à St-Domingue ni en Haïti. Dans les<br />

chiffres consignés, pareillement pour<br />

les tranches annuelles, les ventes du<br />

coton et du bois de campêche destinés<br />

à l’étranger s’élèvent à des quantités<br />

jusqu’alors inconnues depuis 1804<br />

». Toutefois, en dépit de cette relative<br />

augmentation de la production agricole,<br />

aucune accumulation nationale<br />

du capital n’a été effectuée au cours de<br />

cette période. La mentalité féodale des<br />

élites économique et politique d’alors<br />

ne favorisait pas une pareille initiative.<br />

Les commerçants étrangers du bord<br />

de mer étaient les seuls à profiter des<br />

efforts de la paysannerie. Pour rendre<br />

compte du rôle des catégories qui ont<br />

participé dans l’exploitation des efforts<br />

de la paysannerie, M. R. Trouillot<br />

écrit : « L’Etat et le négoce sucent la<br />

Suite à la page (16)<br />

8<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Massacre in Seguin!<br />

Police Kill Unarmed Peasants in<br />

Another Controversial Eviction<br />

BAI Sounds Human<br />

Rights Alarm<br />

By Kim Ives<br />

By Kim Ives<br />

<strong>Haiti</strong>an police have killed four people<br />

and destroyed seven homes<br />

in an attempt to clear peasants from<br />

a remote mountain-top park where<br />

they have lived and farmed for the<br />

past 70 years.<br />

The bloody confrontation,<br />

which occurred exactly 25 years to<br />

the day after an infamous 1987 peasant<br />

massacre near the northwestern<br />

town of Jean-Rabel, has incensed the<br />

Southeast Department’s population<br />

and redoubled charges that the President<br />

Michel Martelly’s government is<br />

resurrecting the repressive tactics of<br />

the Duvalierist and neo-Duvalierist<br />

dictatorships which ruled and scarred<br />

<strong>Haiti</strong> over two decades ago.<br />

The incident was first reported<br />

and photographed by Claudy Bélizaire<br />

of the Jacmel-based Reference<br />

Institute for Journalism and Communication<br />

(RIJN). His photographs of<br />

bloody corpses and burned houses in<br />

Galette Seche/Seguin, a remote locality<br />

near the peaks of some of <strong>Haiti</strong>’s<br />

highest mountains, have gone viral<br />

on the Internet, Twitter and Facebook.<br />

Meanwhile, the mainstream<br />

media has largely ignored the story<br />

to date.<br />

“A squad composed of 36 officers<br />

of the Departmental Unit of<br />

Law Enforcement (UDMO), directed<br />

by the Departmental Director of the<br />

HNP [<strong>Haiti</strong>an National Police], accompanied<br />

by the Divisional Delegate<br />

of South-East, the Government Commissioner<br />

and a Justice of the Peace,<br />

came to Seguin [in the Marigot commune]<br />

specifically to the La Visite<br />

Park, aboard six vehicles and an ambulance<br />

of the <strong>Haiti</strong>an Red Cross to<br />

launch an operation aimed at evicting<br />

140 families, who have been illegally<br />

occupying [since 1942!] a part of the<br />

Park,” the RIJN reported.<br />

“ Furious at this armed, muscular<br />

intervention, the local people confronted<br />

the police and threw stones.<br />

According to witnesses, the operation<br />

lasted two hours. Many shot were<br />

fired against the protesters and ... five<br />

policemen [were] injured,” according<br />

to the RIJN. “The bodies of four victims<br />

were found and identified [Désir<br />

Enoz - 32 years, Nicolas David - 28<br />

years, Robinson Volcin - 22 years<br />

and Désir Aleis - 18], four children<br />

are reported missing, three houses<br />

were completely destroyed by fire and<br />

four others ransacked, and three oxen<br />

were killed. Yet the day after this tragic<br />

incident, Ovilma Sagesse, the Chief<br />

Constable of the South-East, claimed<br />

these statements were false, saying<br />

that only five policemen were injured<br />

by the park’s occupiers. ‘Given the<br />

aggressiveness of these individuals,<br />

we had to suspend the operation to<br />

avoid having victims.’ The victims’<br />

bodies at the La Visite Park, however,<br />

attest to the contrary.”<br />

Reached by telephone, Claudy<br />

Bélizaire told Haïti Liberté that the<br />

situation in the area remains very<br />

tense, and the local people very angry.<br />

“The population has burned<br />

about 100 hectares of pine forest in<br />

response to the authorities’ intervention,”<br />

Bélizaire told Haïti Liberté.<br />

That figure comes from Frantz Pierre-<br />

Louis, secretary general of the central<br />

government’s southeast office.<br />

The agronomist Arcène Bastien,<br />

the Environment Ministry’s<br />

South East departmental director, in<br />

The body of a peasant killed by police on Jul. 23 during an attempted<br />

eviction in La Visite Park<br />

One of the peasant houses which police destroyed in Seguin<br />

his remarks to the Nouvelliste, denied<br />

that the police committed any<br />

violence against the peasants living<br />

in the La Visite Park, saying that<br />

“30 policemen who accompanied the<br />

delegation of Emergency Preparedness<br />

had to backtrack faced with the<br />

people’s wrath.” He also tried to raise<br />

the specter of a conspiracy, saying<br />

to the newspaper that “troublemakers<br />

had infiltrated the population and<br />

whipped them up against the delegation.”<br />

It seems, nevertheless, that<br />

those who protested against the eviction<br />

of the 140 families and the victims<br />

who were killed by bullets were<br />

not armed in any way. “They did not<br />

have any weapons,” Belizaire told us.<br />

“They only threw stones.”<br />

Recently, Sen. Moïse Jean-<br />

Charles has charged that the government<br />

and big landowners in <strong>Haiti</strong>’s<br />

north have also begun expropriating<br />

peasants from their land. After the fall<br />

of the Duvalier dictatorship in 1986,<br />

peasants reclaimed many lands<br />

which had been stolen from them and<br />

from the state over decades by the<br />

grandons, as <strong>Haiti</strong>’s big landowners<br />

are called.<br />

“Today, with Martelly’s accession<br />

to power, all the big shots, the<br />

grandons who seized land around<br />

Milot, have assembled around Martelly,”<br />

he recently told Haïti Liberté<br />

in a long interview (see Haïti Liberté,<br />

Vol. 5, No. 51, Jul. 4, 2012). In the<br />

1980s, the senator was the leader of<br />

the Milot Peasants Movement (MPM).<br />

“They have power in their hands, and<br />

they have begun to attack us.”<br />

Claudy Bélizaire/RIJC<br />

Claudy Bélizaire/RIJC<br />

On Jul. 23, 1987, the grandons<br />

near Jean-Rabel massacred with guns<br />

and machetes at least 139 peasants<br />

affiliated with Tèt Kole Tipeyizan<br />

Ayisyen (the Heads Together of <strong>Haiti</strong>an<br />

Small Peasants). Grandon Nikol<br />

Poitevien famously went on <strong>Haiti</strong>an<br />

television a few days later to claim<br />

that “we killed 1042 Communists.’<br />

In a long declaration on the anniversary,<br />

Tèt Kole decried that “the<br />

criminals still are walking around our<br />

society freely, swimming in state corruption<br />

without any anxiety” and denounced<br />

the government of President<br />

Martelly and his Prime Minister Laurent<br />

Lamothe as undertaking <strong>Haiti</strong>’s<br />

“liquidation.”<br />

In Le Nouvelliste, the commentator<br />

Roberson Alphonse characterized<br />

the killings in Seguin as “a fiasco”<br />

and “a shame” but argued that<br />

“fundamentally, the efforts to restore<br />

protected areas and to rehabilitate<br />

shrinking woodlands are necessary<br />

“and even”indispensable, given the<br />

park’s biodiversity, endangered for<br />

years by the row crops of the occupants<br />

and the unregulated cutting of<br />

trees for domestic use.”<br />

In his report, Bélizaire said: “After<br />

several hours of discussions with<br />

policemen stationed in the area, community<br />

leaders and families of victims<br />

and grieving neighbors, a Committee<br />

of four members was formed..., an<br />

intermediary was designated by the<br />

population to discuss with the authorities<br />

such as: Nadège Excellus,<br />

representative of women victims,<br />

Estinvil Sainvilus (ASEC), Jean Dais,<br />

community leader, and Pierre Félix, a<br />

<strong>Haiti</strong>’s foremost human rights law<br />

office, the International Lawyers<br />

Bureau (BAI), has addressed a letter<br />

to Jose de Jesus Orozca Henriquez,<br />

President of the Inter-American Commission<br />

on Human Rights (IACHR),<br />

to call attention to <strong>Haiti</strong>’s deteriorating<br />

human rights situation.<br />

“The current government under<br />

President Joseph Michel Martelly<br />

appears to be regressing back to the<br />

practices of the former political regime<br />

that were rejected by the <strong>Haiti</strong>an people<br />

26 years ago,” wrote the BAI’s lead<br />

attorney Mario Joseph, who signed the<br />

letter. “This new government tramples<br />

the housing rights of internally displaced<br />

persons (IDPs) who were victims<br />

of the Jan. 12, 2010 earthquake,<br />

as well as <strong>Haiti</strong>an children’s right to<br />

education, by applying superficial solutions<br />

to please certain audiences<br />

while misleading the <strong>Haiti</strong>an people<br />

who still wait for the fulfillment of<br />

election promises.”<br />

Copies of the eight-page letter<br />

were also sent to <strong>Haiti</strong>’s Justice Minister,<br />

the presidents of human rights<br />

committees in Parliament, the UN High<br />

Commissioner for Human Rights, UN<br />

independent expert on the situation of<br />

human rights in <strong>Haiti</strong>, the U.S. State<br />

Department, Amnesty International,<br />

and members of the U.S. Congressional<br />

Black Caucus, among others.<br />

“The situation in <strong>Haiti</strong> is often<br />

analogized to a vast conspiracy by<br />

certain representatives of the country<br />

who have created a host of illegal and<br />

cynical strategies: the subjugation of<br />

the <strong>Haiti</strong> National Police (HNP) and<br />

justice, the attempt to control the mass<br />

media and remobilize the old army, the<br />

cult of personality, etc.,” the letter continues.<br />

“<strong>Haiti</strong>ans fear that they are returning<br />

to a past era akin to that under<br />

Duvalier, when a ‘conspiracy against<br />

the internal security of the State’ was<br />

often used to terrorize and imprison<br />

political opponents and/or attempt to<br />

force people into exile, Fort Dimanche<br />

(Fort of Death) and/or into a cemetery,<br />

and where the whims of the regime<br />

and its thugs plummeted the country<br />

into instability and violence.”<br />

“President Martelly’s failure to<br />

member of an area organization. The<br />

negotiations are not over. Note that<br />

since this serious incident, no state<br />

official has come to Seguin, where<br />

barricades have been erected by the<br />

people, in protest. The only item<br />

known about this negotiation was an<br />

envelope of 50,000 gourdes [about $<br />

1,250] promised to each family (50%<br />

before departure, 50% after). However,<br />

the offer, which proposes no place<br />

of relocation, was rejected by the<br />

families involved, who believe that<br />

this amount is insufficient to enable<br />

them to purchase land, find a patch of<br />

fertile agricultural land and relocate.”<br />

The Parc La Visite is one of <strong>Haiti</strong>’s<br />

three national parks and has one<br />

of <strong>Haiti</strong>’s last remaining pine forests,<br />

in a country that is 98% deforested.<br />

It has suffered from unauthorized<br />

logging and clearing over the last decades,<br />

which has affected the watersheds<br />

for the cities of Port-au-Prince<br />

and Jacmel.<br />

However, the violence in uprooting<br />

the families in the park is<br />

similar to the uprooting of families<br />

in the Pétionville slum of Jalousie, a<br />

move also being defended as an environmental<br />

imperative.<br />

“ We can easily understand the<br />

need to defend <strong>Haiti</strong>’s environment<br />

President Joseph Michel Martelly<br />

appears to be regressing back to<br />

the practices of the former political<br />

regime that were rejected by the<br />

<strong>Haiti</strong>an people 26 years ago.<br />

hold elections, and his outrageous actions<br />

with the State University and the<br />

press, the forced evictions of victims<br />

displaced by the earthquake and the<br />

arrest of a Member of Parliament show<br />

that he does not stand for democracy,<br />

human rights or the rule of law.”<br />

The letter, dated Jul. 17, 2012,<br />

is well-footnoted and details violations<br />

of freedom of speech and the<br />

press, constitutionally mandated<br />

elections that have not been held in<br />

a timely manner, the illegal arrest of<br />

a parliamentarian, violations of the<br />

sovereignty of <strong>Haiti</strong>’s state university<br />

campuses, violations of IDPs’ housing<br />

rights, the inaccessibility of justice and<br />

the inadequate support for victims of<br />

sexual violence in camps, and a host<br />

of cases of impunity and corruption.<br />

“The dislocation of state institutions,<br />

corruption, various scandals,<br />

attacks and intimidation of the press,<br />

arbitrary arrests, illegal and unjustified<br />

prosecution of political opponents, and<br />

impunity are the hallmarks of a dictatorship<br />

that undermines democracy,”<br />

the letter concludes. “This deleterious<br />

and unhealthy environment undermines<br />

the respect for human rights.<br />

The BAI, despite all sorts of threats it<br />

receives, will not close its eyes and be<br />

silent as these dangers haunt <strong>Haiti</strong> and<br />

<strong>Haiti</strong>an society.”<br />

The full text of the letter can be<br />

found on the website of the BAI’s sister<br />

organization, the Institute for Justice<br />

and Democracy in <strong>Haiti</strong>, at IJDH.<br />

org.<br />

but any relocation must be done equitably<br />

and with adequate compensation<br />

and planning so that those displaced<br />

can find new homes and not<br />

be left homeless,” Ronald Joseph, a<br />

Jalousie resident, told Haïti Liberté.<br />

Many of the shanty-town’s residents<br />

complain that wealthy residents also<br />

living on the mountain Morne Calvaire,<br />

on whose flank Jalousie sits,<br />

are not being targeted for eviction.<br />

The situation in Seguin has<br />

become so tense that the United Nation<br />

military occupation force has felt<br />

compelled to make a statement distancing<br />

itself from the Martelly government’s<br />

actions: “The United Nations<br />

Mission for Stabilization in <strong>Haiti</strong><br />

(MINUSTAH) is concerned by reports<br />

of the deaths of at least four <strong>Haiti</strong>ans<br />

and several injured, in circumstances<br />

not yet clear, during an operation of<br />

forced evictions conducted by police<br />

officers,” the note says. “A multidisciplinary<br />

team of the United Nations<br />

was deployed in the field to collect<br />

information to help establish the<br />

facts. MINUSTAH recalls that forced<br />

eviction without providing alternative<br />

adequate housing is contrary to international<br />

human rights, including the<br />

International Covenant on Economic,<br />

Social and Cultural Rights.”<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 9


AYIBOBO HAÏ<br />

CINQ ANN<br />

SERVICE DE L<br />

PEUPLE H<br />

Sarah Dupuy<br />

Jocelyn Gay<br />

Monvelyno Alexis<br />

John Steve Brunache<br />

Le sénateur Moise<br />

Jean-Charles<br />

Rétro Band<br />

Le maître de cérémonie<br />

Jean-Claude Cajou<br />

Par Fanfan Latour<br />

Cinq années se sont<br />

déjà écoulées depuis<br />

la fondation du journal<br />

Haïti Liberté. Cinq années<br />

d’incessant labeur,<br />

de difficultés matérielles<br />

à surmonter chaque jour,<br />

chaque semaine. Cinq ans<br />

à espérer que demain sera<br />

un jour meilleur, malgré<br />

l’impression trop souvent<br />

ressentie de recommencer<br />

à zéro tant il faut surmonter<br />

à tout moment des obstacles,<br />

surtout financiers.<br />

Mais le staff ne s’est jamais<br />

découragé, car convaincu<br />

du devoir patriotique qui<br />

lui incombe.<br />

Ces cinq années de<br />

persévérance et de lutte,<br />

le journal les a célébrées<br />

lors d’un gala d’anniversaire<br />

le 28 juillet écoulé.<br />

Ce bel event a eu lieu<br />

dans le cadre enchanteur<br />

de Reception House,<br />

à Flushing, Queens, avec<br />

comme Maître de cérémonie,<br />

Jean-Claude Cajou, un<br />

dévoué sympathisant du<br />

journal. La fête, rehaussée<br />

de la présence d’un invité<br />

spécial, le sénateur Moïse<br />

Jean-Charles a pris un beau<br />

départ patriotique sur l’air<br />

de la Dessalinienne chantée<br />

par Jocelyne Gay, une<br />

active sympathisante du<br />

journal bien connue du<br />

public pour sa voix chaude<br />

et entraînante.<br />

Tour à tour, ont défilé<br />

devant un public comblé<br />

les artistes de la soirée:<br />

Monvelyno Alexis, Sarah<br />

Dupuy et John Steve Brunache.<br />

Comme à l’accoutumée,<br />

Alexis, le mage du<br />

brassage de la musique<br />

de jazz et de la musicalité<br />

rythmique de notre<br />

vodou a commencé par<br />

faire allusion à ses rêves<br />

pour mieux asseoir la<br />

culture haïtienne. Courte<br />

introduction vite suivie<br />

de l’interprétation de Ayibobo,<br />

bien du terroir, et<br />

de Let’s go for Love, un<br />

message d’Amour à tous<br />

les hommes, toutes les<br />

femmes de bonne volonté.<br />

Pour la circonstance, Sarah<br />

Dupuy, cette exquise vocaliste<br />

s’était fait accompagner<br />

par Alexis à la guitare<br />

dans un morceau assez vif<br />

sur rythme banda, en fait<br />

le morceau lui-même s’intitulait<br />

Banda.<br />

Le spectacle comptait<br />

aussi le bel artiste John<br />

Steve Brunache, «guitariste,<br />

compositeur, trouvère<br />

pur sang et musicien<br />

très imprégné de référence<br />

locale, samba étonnant<br />

enraciné dans la matrice<br />

populaire». Il a su captiver<br />

l’assistance avec<br />

quatre prenantes interprétations<br />

dont son classique<br />

Chimen Limyè, et son<br />

mega-hit Larelèv lakay<br />

qui a électrisé la salle. Dès<br />

les premières notes de la<br />

ritournelle Anye, anye,<br />

les lwa lakay semblaient<br />

chevaucher plus d’un.<br />

Une demi-heure d’agréable<br />

musique du terroir que<br />

nous ont offert ces trois<br />

artistes qui se sont révélés<br />

à la hauteur du moment,<br />

pleinement en communion<br />

avec une salle comble venue<br />

participer à cette très<br />

belle soirée d’amitié et de<br />

solidarité, fierté de l’hebdomadaire<br />

Haïti Liberté.<br />

Le journal a profité<br />

de cette heureuse célébration<br />

pour honorer quelques<br />

compatriotes qui le méritaient<br />

bien. D’abord des<br />

membres de la communauté<br />

brooklynoise dont la<br />

publicité sans faille assure<br />

en partie la survie de l’hebdomadaire:<br />

le docteur Kesler<br />

Dalmacy, Mme Florence<br />

Comeau de Interlink Translation<br />

Services, M. Joseph<br />

Chery et Jean B. Colas de<br />

Chery’s Brokerage. Ensuite<br />

ont eu droit à la gratitude<br />

du journal soit à cause de<br />

leur engagement à servir le<br />

journal à l’année longue,<br />

M. Pierre L. Forrestal et<br />

M. Didier Leblanc, soit à<br />

cause de leur solidarité de<br />

sympathisants bénévoles,<br />

M. Michel Poitevien et son<br />

épouse Mme Andrée Poitevien.<br />

Last but not least,<br />

le sénateur Moïse Jean-<br />

Charles, l’invité d’honneur,<br />

recevait une distinction<br />

toute spéciale pour être<br />

non seulement un défenseur<br />

authentique des intérêts<br />

des masses haïtiennes<br />

par ses dénonciations répétées<br />

des dérives atroces<br />

et des mensonges éhontées<br />

du chef de l’Etat haïtien,<br />

mais aussi un grand<br />

ami politique de Haïti Liberté.<br />

Après avoir remercié<br />

la direction du journal<br />

du grand honneur qui lui<br />

avait été fait, le sénateur<br />

Jean-Charles, entre autres<br />

choses, a entretenu l’assistance<br />

de sa stratégie pour<br />

démasquer les membres<br />

du gouvernement, leurs<br />

faux-fuyants, leur comique<br />

embarras à répondre à des<br />

questions simples particulièrement<br />

celles portant sur<br />

l’usage des fonds de l’Etat.<br />

Vers minuit, les<br />

convives ont été invités à<br />

10<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012


TI LIBERTÉ !<br />

ÉES AU<br />

A LUTTE DU<br />

AÏTIEN<br />

s’approcher des tables garnies<br />

dont les mets, savoureux,<br />

avaient été préparés<br />

par ces cordons bleus,<br />

proches sympathisants du<br />

journal. La partie dansante<br />

avait commencé au même<br />

moment au rythme entraînant<br />

et bien frappé du<br />

Retro Band, un ensemble<br />

de New York attaché à puiser<br />

dans le répertoire des<br />

«anciens», exécutant des<br />

morceaux au goût d’une<br />

certaine tranche d’âge (je<br />

n’en dirai pas plus). C’était<br />

la deuxième fois au cours<br />

de cette année que le Retro<br />

Band avait diverti les<br />

sympathisants et amis du<br />

journal. Ce n’aura pas été<br />

la dernière et au nom de<br />

ce public satisfait, je me<br />

permets de demander au<br />

staff exécutif du journal de<br />

s’assurer que l’année prochaine<br />

nous soyons « rétrobandés».<br />

Il a fallu un peu plus<br />

tard interrompre pendant<br />

quelques minutes le charme<br />

rétrobandais de façon à ce<br />

que le dévoué et infatigable<br />

directeur du journal,<br />

Berthony Dupont, présente<br />

à l’assistance ceux et celles<br />

qui contribuent depuis<br />

cinq ans déjà à assurer la<br />

bonne marche du journal:<br />

une flopée de «toulejou m<br />

la» et même des «pa jamè<br />

dodo». Nombreux, ils se<br />

sont rassemblés autour du<br />

«dirèk» pour une photo<br />

de famille, la photo d’un<br />

heureux anniversaire. La<br />

soirée touchait à sa fin.<br />

Au moment du Bonsoir<br />

dame, vers trois heures du<br />

matin, le staff du journal a<br />

distribué aux convives des<br />

T-shirts à titre de souvenir<br />

de cet heureux event.<br />

Sans doute tout le<br />

staff a travaillé dur pour<br />

assurer le plus grand succès<br />

possible de la soirée.<br />

N’empêche, une autocritique<br />

paraît nécessaire. Je<br />

la fais tant en mon nom<br />

qu’en celui des autres<br />

membres du staff du journal<br />

: coordination mal<br />

assurée durant les toutes<br />

dernières heures précédant<br />

la soirée de gala, ce qui a<br />

contribué à un placement<br />

des convives de façon un<br />

peu anarchique autour des<br />

tables; retard assez significatif<br />

à commencer la fête à<br />

temps et un léger laxisme<br />

à diriger les invités vers<br />

les tables garnies par ordre<br />

de tables. Autant donc de<br />

petits accrocs à une certaine<br />

discipline nécessaire<br />

lors de pareilles festivités,<br />

ce pour quoi le journal<br />

s’excuse auprès de ses<br />

«fanatiques». Bonne note a<br />

été prise pour l’année prochaine.<br />

Malgré cette dernière<br />

note autocritique, la soirée<br />

a quand même connu un<br />

beau succès, celui d’avoir<br />

rassemblé dans la joie des<br />

fans qui font confiance<br />

au journal Haïti Liberté<br />

pour ce qu’il représente en<br />

terme de défense du peuple<br />

haïtien et de dénonciation<br />

des dérives et fautes<br />

graves du pouvoir actuel.<br />

Merci à tous ceux et toutes<br />

celles qui ont fait le déplacement<br />

particulièrement<br />

nos amis et amies venus<br />

de Boston, de Miami et du<br />

Canada. Merci à tous les<br />

bénévoles qui se sont dépassés,<br />

comme d’habitude,<br />

pour potékoler avec Haïti<br />

Liberté : Gladys Phillpotts,<br />

Yves Camille, Bertin Edmond,<br />

l’ingénieur Roosevelt<br />

René, Marquez Osson de<br />

l’équipe KAKOLA.<br />

Merci au dévoué personnel<br />

du journal Jackson<br />

Rateau, Didier Leblanc,<br />

Leonia Lamour et ses deux<br />

filles Vaneev et Leila, Kim<br />

Ives, Pierre L. Florestal,<br />

sans oublier le directeur<br />

Berthony Dupont. Tous se<br />

sont dépensés sans compter<br />

pour assurer le succès<br />

de la fête. Merci au Retro<br />

Band dont la moelleuse<br />

cadence a fait beaucoup<br />

d’heureux. Merci à ceux<br />

et celles qui nous ont préparé<br />

des mets excellents,<br />

du koupe dwèt pour les<br />

palais exigeants : Claudette<br />

Crispin, Minouche Lambert<br />

Sévère, Joseph Désir,<br />

Frantz Jean-Pierre, Yanick<br />

Lambert, Michel et Andrée<br />

Poitevien.<br />

Merci aux artistes<br />

Dupuy, Brunache et Alexis<br />

dont le talent a séduit les<br />

convives. Merci au sénateur<br />

Moïse Jean-Charles<br />

d’avoir rehaussé de sa présence<br />

cette soirée-anniversaire.<br />

Merci à notre infatigable<br />

photographe Edgar<br />

Lafond toujours «l’arme<br />

au poing», grenadier à<br />

l’assaut d’images à garder<br />

pour l’Histoire. Merci enfin<br />

et surtout aux directeurs,<br />

personnel et présentateurs<br />

de programme de Radio Pa<br />

Nou, Radio Soleil et Radio<br />

Optimum qui n’ont pas lésiné<br />

sur une publicité tous<br />

azimuts pour promouvoir<br />

le 5 ème anniversaire de Haïti<br />

Liberté.<br />

A l’année prochaine<br />

pour une autre soirée de<br />

solidarité et de haute chaleur<br />

patriotique avec le<br />

journal. Ayibobo pour Haïti<br />

Liberté !<br />

Le journal a profité de cette heureuse célébration pour<br />

honorer quelques compatriotes qui le méritaient bien.<br />

D’abord des membres de la communauté brooklynoise dont<br />

leurs publicités sans faille assurent en partie la survie de<br />

l’hebdomadaire: le docteur Kesler Dalmacy, Mme Florence<br />

Comeau de Interlink Translation Services, M. Joseph Chery et<br />

Jean B. Colas de Chery’s Brokerage<br />

La photo de famille de <strong>Haiti</strong> Liberté<br />

Ont eu droit à la gratitude du journal soit à cause de leur<br />

engagement à servir le journal à l’année longue, M. Pierre<br />

L. Forrestal, M. Didier Leblanc, M. Michel Poitevien et son<br />

épouse Mme Andrée Poitevien.<br />

Le sénateur Moïse Jean-Charles recevait une distinction toute<br />

spéciale pour être non seulement un défenseur authentique<br />

des intérêts des masses haïtiennes, mais aussi un grand ami<br />

politique de Haïti Liberté.<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 11


Perspectives<br />

Les puissances impérialistes proposent<br />

leur homme fort militaire pour la Syrie<br />

Par Chris Marsden<br />

Cette semaine, le général syrien,<br />

Manaf Tlass, a été proposé comme<br />

chef du gouvernement transitoire<br />

d’unité nationale devant être mis en<br />

place au cas où les États-Unis et leurs<br />

alliés arriveraient à renverser le régime<br />

du président Bachar al-Assad.<br />

Tlass n’a fait défection que le 6<br />

juillet. Avant cela, il était général dans<br />

la 104e brigade de la Garde républicaine.<br />

Fils d’un ancien ministre de la<br />

Défense, il a été pendant des années<br />

le bras droit d’Assad en contribuant à<br />

renforcer les liens avec le monde des<br />

affaires sunnites en Syrie.<br />

En coulisse, il est parrainé par<br />

Washington. Le Wall Street Journal a<br />

écrit, « Selon des responsables américains<br />

et du Moyen-Orient, le gouvernement<br />

Obama et les responsables de<br />

certains pays arabes et occidentaux<br />

sont en train de discuter des moyens<br />

d’installer au centre d’une politique de<br />

transition de l’État arabe le plus haut<br />

gradé à avoir fait défection de l’armée<br />

de la Syrie. »<br />

Tlass a lu à la chaîne de télévision<br />

Al-Arabiya basée en Arabie<br />

saoudienne une déclaration préparée<br />

à l’avance appelant à l’unité en soulignant<br />

qu’il s’exprimait comme «<br />

l’un des fils de l’armée arabe syrienne<br />

» qui pourrait prendre contact<br />

avec « des personnes honorables de<br />

l’armée » pour devenir maintenant «<br />

l’extension de l’Armée syrienne libre<br />

[d’opposition]. »<br />

Il a fait un pèlerinage à La<br />

Mecque dans le but de renforce sa<br />

crédibilité islamique. Son voyage a été<br />

organisé par le nouveau chef du renseignement<br />

saoudien, le prince Bandar<br />

ben Sultan.<br />

Que Tlass réussisse ou non à<br />

s’emparer du pouvoir, le soutien qui lui<br />

est accordé mine sérieusement toute<br />

tentative de présenter le renversement<br />

anticipé d’Assad comme l’aube d’une<br />

ère démocratique nouvelle. Les États-<br />

Unis, la France, la Grande-Bretagne<br />

et les autres puissances impérialistes<br />

veulent éliminer Assad parce qu’il<br />

est considéré être trop dépendant de<br />

l’Iran. Leur objectif est d’imposer un<br />

régime tout aussi militariste et autoritaire,<br />

mais qui est sous leur contrôle.<br />

Le Conseil national syrien (CNS)<br />

est divisé sur la question de cautionner<br />

ou non Tlass. La semaine passée, le<br />

dirigeant du CNS, Abdel Basset Sayda,<br />

a révélé son plan pour un régime post-<br />

Assad. Le CNS dirigerait un gouvernement<br />

intérimaire avec l’assistance de<br />

l’armée pour « garantir la sécurité et<br />

l’unité du pays une fois le régime renversé<br />

».<br />

Le caractère de classe de cette<br />

proposition est en grande partie identique<br />

aux projets de mettre Tlass au<br />

pouvoir. Les partis islamistes et proimpérialistes<br />

représentant diverses<br />

factions bourgeoises opéreraient comme<br />

un front pour le régime militaire<br />

qui se maintiendrait au pouvoir par<br />

une répression brutale des tensions<br />

ethniques et sectaires exacerbées par<br />

l’intervention américaine.<br />

Et si Tlass se révélait être un personnage<br />

trop controversé pour prendre<br />

la tête d’un tel régime, il y a d’autres<br />

candidats. Le commentateur syrien,<br />

Hassan Hassan, a remarqué dans le<br />

Guardian que l’importance de Nawaf<br />

al-Fares, l’ancien envoyé syrien en<br />

Irak, tire son origine des efforts de recourir<br />

à des liens tribaux pour établir<br />

des sphères d’influence. Son clan<br />

oriental fait partiellement partie de la<br />

confédération tribale dominante Egaidat<br />

qui compte au moins 1,5 million<br />

de membres sur 40 pour cent du territoire<br />

syrien et « des liens d’affinité<br />

avec l’Arabie saoudite, le Koweït et le<br />

Qatar ».<br />

Le président syrien Bachar al-Assad et le général Manaf Tlass<br />

La proposition de Tlass n’est<br />

que la dernière initiative en date des<br />

principales puissances et de leurs alliés<br />

régionaux, les États du Golfe et la<br />

Turquie, qui supervisent le CNS et les<br />

autres forces d’« opposition ».<br />

Le magazine Foreign Policy a<br />

rapporté que pendant au moins six<br />

mois, 40 groupes d’« opposition »<br />

syriens s’étaient rencontrés en Allemagne<br />

sous l’égide de l’Institut américain<br />

pour la Paix (US Institute for<br />

Peace, USIP) pour planifier un gouvernement<br />

syrien post-Assad. Le chef du<br />

projet est l’universitaire Steven Heydemann<br />

de l’université Georgetown,<br />

mais l’USIP est financé par le département<br />

d’État. « Il s’agit d’une situation<br />

où un rôle par trop visible des États-<br />

Unis aurait été profondément contreproductif<br />

», a dit Heydemann.<br />

Dans un article paru en février<br />

dans le Foreign Policy, il a exhorté<br />

que « le groupe des Amis [de la Syrie]<br />

mette rapidement en place un organe<br />

unique et centralisé supervisant<br />

rendu possible précisément en raison<br />

des forces de classe qui dirigent<br />

l’opposition contre Assad et l’absence<br />

d’une mobilisation indépendante de la<br />

classe ouvrière.<br />

Le dirigeant du SWP, Alex Callinicos,<br />

va plus loin. Tout en proclamant<br />

cyniquement : « Nous pourrons<br />

regretter l’absence d’une action<br />

indépendante de la classe ouvrière »,<br />

il soutient que, « L’idée que la Syrie<br />

est en processus de “recolonisation”<br />

implique qu’il s’agit d’une priorité occidentale<br />

de longue date de chasser<br />

le régime Assad. Mais il n’y a pas de<br />

preuve de cela… Ceux faisant partie de<br />

la gauche occidentale qui permettent à<br />

un “anti-impérialisme” instinctif et irréfléchi<br />

de les dresser contre la révolution<br />

syrienne ne font qu’avouer leur<br />

propre faillite. »<br />

Callinicos et ses pairs au sein<br />

des tendances jadis de gauche sont<br />

bien plus que des faillis politiques. La<br />

« révolution » qu’ils soutiennent a un<br />

caractère droitier pro-impérialiste – et<br />

l’entraînement et l’équipement de ils le savent.<br />

l’opposition armée. Ceci impliquera<br />

inévitablement un rôle significatif pour<br />

la Turquie qui héberge actuellement<br />

l’ASL dans des régions situées le long<br />

de la frontière syrienne. »<br />

Cette proposition a été totalement<br />

appliquée. Reuters a révélé vendredi<br />

que la Turquie a établi une base<br />

secrète, en collaborant avec l’Arabie<br />

saoudite et le Qatar pour diriger, armer<br />

et former l’opposition. Son personnel<br />

comprend 20 anciens généraux<br />

syriens.<br />

La proposition d’un homme fort<br />

militaire constitue en partie une tentative<br />

La dénonciation de l’opposition<br />

« instinctive » à l’impérialisme émane<br />

d’un homme qui a des attaches personnelles<br />

intimes à l’élite dirigeante<br />

britannique et aux forces bourgeoises<br />

de droite au Moyen-Orient tels les<br />

Frères musulmans. Il se trouve à la<br />

tête d’un parti qui est constitué de<br />

membres petits-bourgeois privilégiés<br />

dont la perspective sociale et politique<br />

est fondamentalement la même que<br />

celle des couches pour lesquelles le<br />

Guardian écrit. Bref, elle n’est autre<br />

que la voix authentique de la contrerévolution.<br />

de réprimer les forces mêmes que<br />

les principales puissances ont mobilisées<br />

Wsws 28 juillet 2012<br />

contre Assad – les Islamistes,<br />

dont ne font pas seulement partie les<br />

Frères musulmans, mais aussi Al-Qaïda<br />

et d’autres groupes salafistes armés Maison à Vendre<br />

et financés par les États du Golfe.<br />

Les médias nommément libéraux<br />

discutent actuellement ouvertement de Fermathe, <strong>Haiti</strong><br />

la nature sectaire du conflit qu’ils ont<br />

soutenu depuis le début et du danger<br />

d’une effusion de sang après la<br />

chute d’Assad. En faisant allusion à<br />

Tlass, Martin Chulov du Guardian a<br />

conclu qu’étant donné la « balkanisation<br />

potentielle de la Syrie, qui serait<br />

peut-être liée à une guerre directe…<br />

Un des moyens d’éviter le gouffre est<br />

l’onction d’un homme fort pour prendre<br />

la relève. »<br />

5 chambres à coucher,<br />

3 toilettes, garage pour<br />

2 voitures, allée pour<br />

6 voitures, terrain<br />

Mais les médias libéraux ne sont<br />

pas les seuls à soutenir la mise en<br />

place d’un régime militaire par le biais<br />

d’une guerre par procuration menée<br />

par les puissances occidentales. Cette<br />

semaine, le Socialist Workers Party<br />

(SWP) de Grande-Bretagne a prévenu<br />

que « plus les combats duraient longtemps,<br />

50 x 100 entièrement<br />

clôturé.<br />

$199,000 négotiable.<br />

plus le risque sera grand que<br />

les puissances étrangères interviendront<br />

pour détourner la révolution ».<br />

Cette possibilité a toujours été<br />

ridiculisée par le SWP pseudo-gauche<br />

et même aujourd’hui il n’explique<br />

011-509-3728-9527 (Haïti) ou<br />

718-207-3917 (US)<br />

pas qu’un tel « détournement » est<br />

Présidentielle US :<br />

Des promesses aux faits<br />

Les sanctions économiques<br />

contre Cuba sous<br />

l’administration Obama<br />

L’administration Obama, loin d’avoir adopté « une nouvelle approche<br />

avec Cuba », continue d’imposer des sanctions économiques qui affectent<br />

toutes les catégories de la population cubaine<br />

Par Salim Lamrani<br />

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<br />

En 2008, un Barack Obama candidat<br />

à la présidence des Etats-Unis<br />

critiquait la politique de son pays<br />

vis-à-vis de Cuba et annonçait aux<br />

électeurs états-uniens son intention de<br />

réviser la relation entre Washington<br />

et l’île caribéenne. Quatre ans après,<br />

l’universitaire français Salim Lamrani<br />

confronte les actes du président et les<br />

promesses du candidat.<br />

L<br />

’arrivée au pouvoir du président<br />

Obama aux Etats-Unis en 2008 a<br />

marqué une rupture de style par rapport<br />

à la précédente administration<br />

Bush vis-à-vis de Cuba. Néanmoins,<br />

hormis la levée de certaines restrictions<br />

concernant les voyages, les sanctions<br />

économiques ont continué à<br />

s’appliquer, y compris de manière extraterritoriale.<br />

Voici quelques exemples<br />

récents.<br />

Lors de sa campagne électorale<br />

en 2007, le candidat Barack Obama<br />

avait effectué un constat lucide sur le<br />

caractère obsolète de la politique cubaine<br />

des Etats-Unis. Une fois élu, il<br />

a fait part de sa volonté de chercher «<br />

une nouvelle approche avec Cuba ». «<br />

Je crois que nous pouvons mener les<br />

relations entre les États-Unis et Cuba<br />

vers une nouvelle direction et ouvrir<br />

un nouveau chapitre de rapprochement<br />

qui se poursuivra durant mon mandat<br />

», avait-il souligné [1].<br />

Obama avait dénoncé la politique<br />

de son prédécesseur à l’égard de<br />

Cuba, lequel avait fortement restreint<br />

les voyages de la communauté cubaine<br />

des Etats-Unis. « Il s’agit à la fois<br />

d’une question stratégique et humanitaire.<br />

Cette décision a […] un impact<br />

profondément négatif sur le bien-être<br />

du peuple cubain. J’accorderai aux<br />

Cubains-américains des droits illimités<br />

pour rendre visite à leurs familles et envoyer<br />

de l’argent dans l’Île », s’était-il<br />

engagé [2].<br />

Obama a tenu parole. En avril<br />

2009, il a annoncé la levée des restrictions<br />

imposées en 2004 par<br />

l’administration Bush affectant les Cubains<br />

vivant aux États-Unis et ayant de<br />

la famille sur l’île, laquelle est devenue<br />

effective le 3 septembre 2009. Désormais,<br />

les Cubains peuvent se rendre<br />

dans leur pays d’origine autant de fois<br />

qu’ils le souhaitent pour une durée illimitée<br />

(contre quatorze jours tous les<br />

trois ans auparavant), et effectuer des<br />

transferts de fonds non plafonnés à<br />

leurs familles (contre cent dollars par<br />

mois auparavant) [3].<br />

Application extraterritoriale des<br />

sanctions économiques contre<br />

Cuba<br />

Néanmoins, Washington n’a pas hésité<br />

à appliquer les sanctions économiques,<br />

y compris de manière extraterritoriale,<br />

contrevenant ainsi gravement au droit<br />

international. En effet, celui-ci stipule<br />

que les législations nationales ne peuvent<br />

pas être extraterritoriales, c’està-dire<br />

s’appliquer au-delà du territoire<br />

national. Ainsi, la loi brésilienne ne<br />

peut pas s’appliquer en Argentine. De<br />

la même manière, la législation vénézuélienne<br />

ne peut pas s’appliquer en<br />

Colombie. Or, la loi étasunienne sur<br />

les sanctions économiques contre Cuba<br />

s’applique à tous les pays du monde.<br />

En effet, en juin 2012, la Banque<br />

néerlandaise ING s’est vue infliger<br />

la plus importante sanction jamais<br />

Suite à la page (14)<br />

12<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012


Perspectives<br />

Mahmoud Sarsak : « Ce n’est pas<br />

ma victoire, c’est la vôtre. »<br />

Par Shahd Abusalama*<br />

Mahmoud Sarsak : mes pensées<br />

sont avec mes camarades Akram<br />

Rikhawi, Samer Al-Barq, et Hassan<br />

al-Safadi<br />

Depuis que nous avons appris<br />

que Mahmoud Sarsak serait libéré, les<br />

gens à Gaza attendaient ce jour avec<br />

impatience, un jour qui entrerait dans<br />

l’histoire de la Palestine.<br />

Sarsak retournerait enfin chez<br />

lui après avoir été détenu par Israël<br />

pendant trois ans sans accusation ni<br />

procès, et après une légendaire grève de<br />

la faim de trois mois. Sa faim de liberté<br />

l’a presque tué. Il est enfin retourné à<br />

Gaza le 10 juillet, et je l’ai rencontré le<br />

vendredi.<br />

Dans l’attente de la libération<br />

de Mahmoud<br />

Le 18 juin, quand j’ai entendu<br />

aux infos qu’Israël avait accepté<br />

de libérer Mahmoud Sarsak, je me<br />

suis précipitée à la tente de solidarité<br />

avec les prisonniers près du Comité<br />

international de la Croix-Rouge<br />

(CICR). Même l’air semblait différent<br />

quand je suis sortie. La liberté emplissait<br />

l’atmosphère.<br />

La première personne que je reconnue<br />

à la tente était l’héroïne Hana<br />

Shalabi, une ex-détenue qui avait fait<br />

une grève de la faim de 43 jours pour<br />

gagner sa liberté, sous condition d’être<br />

déportée à Gaza pour trois ans. J’ai couru<br />

vers elle et elle m’a prise joyeusement<br />

dans ses bras en me disant : «<br />

Félicitations pour la libération de Mahmoud<br />

! ». Tout le monde faisait le signe<br />

de la victoire et chantait pour la liberté.<br />

Un homme est ensuite venu avec un<br />

grand plateau de sucreries et s’est mis<br />

à les distribuer.<br />

Quand ç’a enfin été le 10 juillet,<br />

les chaînes de télévision et radios<br />

palestiniennes ont rapporté ce fameux<br />

événement. Des milliers de gens ont<br />

accueilli Mahmoud au check-point<br />

d’Erez, là même où il avait été arrêté il<br />

y a trois ans.<br />

Quand l’ambulance est passée du<br />

coté de Gaza, Mahmoud est apparu à<br />

la fenêtre, un ballon de football dans<br />

une main et faisant signe de l’autre à la<br />

foule impatiente de le voir.<br />

<strong>À</strong> la recherche de Mahmoud<br />

Sarsak<br />

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Mahmoud Sarsak portant des médailles, entouré de personnes venues<br />

lui manifester leur soutien. L’auteur initial de l’article est la troisième en<br />

partant de la droite<br />

La mère de Mahmoud Sarsak et l’auteure de l’article Shahd Abusalama,<br />

20 ans, est une artiste palestinienne, bloggeuse et étudiante en<br />

littérature anglaise à Gaza City<br />

Bien que je ne supporte pas les longs<br />

trajets, vendredi dernier, j’étais assez<br />

excitée pour tolérer une heure<br />

de route afin de rendre visite à Mahmoud<br />

chez lui à Rafah, sachant qu’il<br />

ne serait peut être même pas à la<br />

maison.<br />

Un groupe d’activistes étrangers<br />

m’ont accompagnée dans l’aventure.<br />

« Et s’il n’est pas là ? », se demandait<br />

mon amie Fidaa, une Américo-Palestinienne<br />

militante pour les droits de<br />

l’homme. « On attendra qu’il revienne !<br />

», ai-je immédiatement répondu.<br />

Nous sommes arrivés à Star<br />

Square, près de la maison de Mahmoud.<br />

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à New York<br />

Il était facile de trouver sa maison avec<br />

tous les posters et graffitis répandus un<br />

peu partout sur les murs des allées du<br />

camp de Rafah. « Le marié vient de partir<br />

pour Gaza City », nous ont dit ses<br />

voisins, mais nous étions quand même<br />

excités d’être chez lui, là où le « marié<br />

» avait grandi, et de pouvoir rencontrer<br />

ses parents, qui ont élevé un révolutionnaire.<br />

Les parents de Mahmoud étaient<br />

très chaleureux et accueillants. Sa maison<br />

était petite et modeste, mais emplie<br />

de chaleur et de joie. Elle était pleine<br />

de voisins, proches, et étrangers qui,<br />

comme nous, avaient voyagé à travers<br />

la bande de Gaza pour rencontrer<br />

Mahmoud. Beaucoup d’entre nous<br />

n’avaient aucun lien avec lui, mais le<br />

fait que nous avons tous suivi son combat<br />

depuis ses premiers jours de grève<br />

la faim nous a fait sentir comme si nous<br />

étions connectés à lui. Mahmoud Sarsak,<br />

un héros palestinien, est devenu<br />

un symbole de notre résistance. « Les<br />

mots ne peuvent pas exprimer la joie<br />

que j’ai ressentie quand Mahmoud a<br />

retrouvé sa liberté suite à sa détention<br />

injuste », me dit sa mère. « C’est comme<br />

si mon fils s’était échappé de sa tombe<br />

! Mais Mahmoud n’en avait pas peur. Il<br />

avait choisi un combat qui le mènerait<br />

soit à la liberté soit au martyre. »<br />

On lui a demandé de quelle<br />

manière elle recevait de ses nouvelles<br />

pendant sa détention. « Les trois ans<br />

ont passé sans que je puisse lui rendre<br />

visite une seule fois ; comme toutes les<br />

familles de détenus vivant à Gaza, on<br />

endure cette même souffrance depuis<br />

2006. Alors on comptait sur le CICR<br />

pour avoir des nouvelles sur sa situation.<br />

»<br />

Elle a poursuivi : « On n’a pas<br />

eu droit à des nouvelles pendant une<br />

année entière. Ensuite nous pouvions<br />

heureusement recevoir des<br />

lettres de Mahmoud transmises par le<br />

Suite à la page (15)<br />

Selon Lavrov, la<br />

position des États-<br />

Unis constitue<br />

une approbation<br />

sans équivoque du<br />

terrorisme<br />

La réaction de Washington à<br />

l’attentat (*) de Damas constitue<br />

une justification claire du terrorisme,<br />

s’est indigné le ministre des Affaires<br />

étrangère russe, Sergey Lavrov. Le<br />

Département d’État des États-Unis<br />

a déclaré que les actes terroristes en<br />

Syrie n’étaient pas surprenants étant<br />

donné le comportement du régime.<br />

Sergey Lavrov a exprimé son<br />

étonnement à une conférence de presse<br />

à Moscou : "Ces paroles constituent<br />

une claire approbation du terrorisme.<br />

Qu’est-ce que cela signifie ? C’est une<br />

déclaration désastreuse, je n’ai pas assez<br />

de mots pour le dire."<br />

Lavrov a aussi exprimé sa surprise<br />

que le Conseil de Sécurité de<br />

l’ONU se soit refusé à condamner les<br />

actes terroristes en Syrie. La représentante<br />

permanente étasunienne à l’ONU,<br />

Susan Rice, a déclaré que les actes terroristes<br />

de Damas contribuaient à accélérer<br />

l’adoption d’une Résolution<br />

sur la Syrie en vertu du chapitre 7 de<br />

la Charte de l’ONU qui implique des<br />

sanctions sévères y compris le recours<br />

à la force.<br />

"En d’autres termes, cela signifie<br />

: ’Nous soutiendrons ces actes terroristes<br />

jusqu’à ce que le Conseil de<br />

Sécurité de l’ONU fasse ce que nous<br />

voulons’" a dit Lavrov, à propos des<br />

déclarations des représentants étasuniens.<br />

La Secrétaire d’État étasunienne,<br />

Hillary Clinton, a dit dernièrement<br />

qu’il fallait travailler en lien plus<br />

étroit avec l’opposition syrienne qui<br />

gagnait du terrain pour préparer de<br />

nouvelles actions de résistance contre<br />

le gouvernement, à Damas.<br />

Lavrov a fait remarquer que,<br />

selon les informations dont on disposait,<br />

l’opposition avait pris le contrôle<br />

de postes de frontières syriens aux<br />

frontières turque et irakienne et qu’il<br />

y avait eu des cas de pillage de biens<br />

turcs. Il a ajouté que, d’après certaines<br />

sources, ce n’étaient pas les militants<br />

de l’Armée syrienne libre qui avaient<br />

capturé ces postes mais des groupes<br />

liés à Al-Qaeda, et que des diplomates<br />

russes étaient en train de vérifier ces<br />

informations.<br />

"Si nos partenaires soutiennent<br />

le fait que des terroristes s’emparent<br />

de territoires, nous aimerions savoir<br />

quelle est exactement leur position sur<br />

la Syrie. Quel objectif poursuivent-ils<br />

dans ce pays ?" a demandé le ministre<br />

russe des Affaires étrangères.<br />

Quant aux sanctions unilatérales<br />

prises par l’Union européenne contre<br />

Damas, elles entrent en contradiction<br />

avec les décisions du Conseil de Sécurité<br />

de l’ONU et les accords conclus<br />

aux pourparlers de Genève, a précisé<br />

Lavrov. "Nous pensons que le fait de<br />

prendre des décisions unilatérales entre<br />

en contradiction avec le principe de<br />

gestion collective des affaires qui régit<br />

l’accord de Genève," a dit Lavrov qui<br />

a ajouté que la Russie souhaitait que<br />

ces questions soient discutées collectivement.<br />

"Malheureusement, quand<br />

l’Union européenne, les États-Unis et<br />

d’autres États ont décidé d’adopter des<br />

sanctions contre la Syrie, ils ne nous<br />

ont pas consultés du tout," a observé<br />

Lavrov.<br />

Le ministre des Affaires étrangère<br />

russe, Sergey Lavrov<br />

La crise en Syrie dure depuis<br />

plus d’un an et demi, et après tout ce<br />

temps, ce n’est pas vraiment approprié<br />

de demander au Conseil de Sécurité de<br />

prendre des sanctions, a ajouté le diplomate<br />

russe.<br />

Lavrov a souligné que si la communauté<br />

internationale avait voulu<br />

que la crise syrienne soit gérée collectivement,<br />

elle aurait dû le faire depuis<br />

le début en traitant les deux camps<br />

également.<br />

Les ministres des Affaires<br />

étrangères européens ont décidé<br />

d’élargir la liste des officiels syriens<br />

bannis d’Europe et de geler les comptes<br />

bancaires et les biens qu’ils ont<br />

dans les pays européens.<br />

D’autres mesures ont aussi été<br />

prises pour solidifier l’embargo des<br />

armes contre la Syrie. En conséquence,<br />

les bateaux et les avions cargos qui se<br />

rendent en Syrie sont soumis à des inspections<br />

forcées quand ils sont soupçonnés<br />

de transporter des armes et des<br />

équipements interdits vers la Syrie.<br />

Note :<br />

(*) Qui a tué trois dirigeants<br />

syriens.<br />

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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 13


Suite de la page (12)<br />

Suite de la page (4)<br />

dictée depuis le début de l’état de siège<br />

économique contre Cuba en 1960. Le<br />

Bureau de contrôle des biens étrangers<br />

(OFAC) du Département du Trésor<br />

a sanctionné l’institution financière<br />

d’une amende de 619 millions de dollars<br />

pour avoir effectué, entre autres,<br />

des transactions en dollars avec Cuba, à<br />

travers le système financier étasunien,<br />

entre 2002 et 2007 [4].<br />

Le Département du Trésor a<br />

également obligé la banque néerlandaise<br />

à rompre ses relations commerciales<br />

avec Cuba, annonçant qu’« ING a assuré<br />

au Bureau de contrôle des biens<br />

étrangers avoir mis fin aux pratiques<br />

qui ont conduit à l’accord d’aujourd’hui<br />

». Ainsi, une banque européenne s’est<br />

vue interdire, par Washington, toute<br />

transaction commerciale avec Cuba [5].<br />

Le gouvernement cubain a dénoncé<br />

cette nouvelle application extraterritoriale<br />

des sanctions économiques,<br />

lesquelles, en plus d’empêcher tout<br />

commerce avec les Etats-Unis (à<br />

l’exception des matières premières alimentaires),<br />

constituent le principal obstacle<br />

au développement des relations<br />

commerciales de Cuba avec le reste du<br />

monde. « Les Etats-Unis ont unilatéralement<br />

sanctionné la banque ING<br />

pour avoir effectué, avec ses filiales en<br />

France, en Belgique, en Hollande et à<br />

Curazao, des transactions financières<br />

et commerciales avec des entités cubaines,<br />

interdites par la politique criminelle<br />

de blocus contre Cuba », souligne<br />

le communiqué [6].<br />

Adam Szubin, Directeur de<br />

l’OFAC, en a profité pour mettre en<br />

garde les entreprises étrangères ayant<br />

des relations commerciales avec Cuba.<br />

Cette amende « est un avertissement<br />

clair à quiconque en profiterait pour<br />

violer les sanctions des Etats-Unis »,<br />

a-t-il déclaré, réaffirmant ainsi que<br />

Washington continuerait à appliquer<br />

ses mesures extraterritoriales [7].<br />

D’autres entreprises étrangères<br />

ont également été sanctionnées en<br />

raison de leurs rapports commerciaux<br />

avec Cuba. Ainsi, la multinationale<br />

suédoise Ericsson, spécialisée dans le<br />

domaine des télécommunications, a<br />

dû s’acquitter d’une amende de 1,75<br />

millions de dollars pour avoir fait réparer,<br />

par le biais de sa filiale basée<br />

au Panama, des équipements cubains<br />

d’une valeur de 320 000 dollars, aux<br />

Etats-Unis. Trois employés, impliqués<br />

dans cette affaire, ont également été<br />

licenciés [8].<br />

Le 10 juillet 2012, le Département<br />

du Trésor a infligé une amende de<br />

1,35 millions de dollars à l’entreprise<br />

étasunienne Great Western Malting Co.<br />

pour avoir vendu de l’orge à Cuba, par<br />

le biais de l’une de ses filiales étrangères<br />

entre août 2006 et mars 2009. Pourtant,<br />

le droit international humanitaire<br />

interdit tout type d’embargo sur les<br />

matières premières alimentaires et les<br />

médicaments, y compris en temps de<br />

guerre. Or, officiellement, Cuba et les<br />

Etats-Unis n’ont jamais été en conflit<br />

[9].<br />

En France, Mano Giardini et Valérie<br />

Adilly, deux directeurs de l’agence<br />

de voyages étasunienne Carlson Wagonlit<br />

Travel (CWT), ont été limogés<br />

pour avoir vendu des packs touristiques<br />

à destination de Cuba. L’entreprise risque<br />

une amende de 38 000 dollars par<br />

séjour vendu, suscitant l’ire de certains<br />

salariés qui comprennent difficilement<br />

la situation. « Pourquoi Carlson n’a-t-il<br />

pas retiré du système de réservation les<br />

produits Cuba puisqu’on n’avait pas le<br />

droit de les vendre ? », s’est interrogé<br />

un employé [10].<br />

De la même manière, CWT risque<br />

de ne plus être autorisée à répondre<br />

aux appels d’offre pour les voyages de<br />

l’administration étasunienne, lesquels<br />

représentent une part substantielle<br />

de leur chiffre d’affaire. La direction<br />

de CWT s’est exprimée à ce sujet : «<br />

Nous sommes tenus, dans ces conditions,<br />

d’appliquer la règle américaine<br />

qui interdit d’envoyer des voyageurs<br />

à Cuba, [y compris] pour les filiales ».<br />

Ainsi, une filiale étasunienne basée en<br />

France se voit contrainte d’appliquer<br />

la loi américaine sur les sanctions<br />

économiques contre Cuba, bafouant la<br />

législation nationale en vigueur [11].<br />

Google censuré et un budget<br />

de 20 millions de dollars pour la «<br />

démocratie digitale »<br />

Plus insolite, les sanctions<br />

économiques interdisent aux Cubains<br />

d’utiliser certaines fonctions du moteur<br />

de recherche Google, telles que<br />

Google Analytics (qui permet de calculer<br />

le nombre de visites sur un site<br />

web ainsi que leur origine), Google<br />

Earth, Google Destktop Search, Google<br />

Toolbar, Google Code Search, Google<br />

AdSense ou Google AdWords, privant<br />

ainsi Cuba d’accès à ces nouvelles technologies<br />

et à de nombreux produits<br />

téléchargeables. L’entreprise étasunienne<br />

s’en est expliquée par le biais<br />

de sa représentante Christine Chen :<br />

« Cela était stipulé dans nos termes et<br />

conditions d’utilisation. On ne peut pas<br />

utiliser Google Analytics dans les pays<br />

soumis à des embargos » [12].<br />

Dans le même temps, alors que<br />

Washington impose à Google de restreindre<br />

l’utilisation de ses services<br />

digitaux à Cuba et interdit à La Havane<br />

de se connecter à son câble à fibre optique<br />

pour Internet, le Département<br />

d’Etat a annoncé qu’il allait allouer,<br />

par le biais de l’Agence des Etats-Unis<br />

pour le Développement international<br />

(USAID), la somme de 20 millions de<br />

dollars « aux militants des droits de<br />

l’homme, journalistes indépendants et<br />

aux bibliothèques indépendantes dans<br />

l’île », afin de répandre, entre autres, la<br />

« démocratie digitale » [13].<br />

L’administration Obama, loin<br />

d’avoir adopté « une nouvelle approche<br />

avec Cuba », continue d’imposer des<br />

sanctions économiques qui affectent<br />

toutes les catégories de la population<br />

cubaine à commencer par les plus<br />

vulnérables à savoir les femmes, les<br />

enfants et les personnes âgées. Elle<br />

n’hésite pas à sanctionner des entreprises<br />

étrangères au mépris du droit<br />

Suite à la page (19)<br />

à conjurer les jacqueries, à réduire<br />

les oppositions. Par la « théatrocratie<br />

»,les difficultés du pays se banalisent,<br />

les réjouissances se sacralisent.<br />

Le « carnaval des fleurs »<br />

procède simultanément du narcissisme<br />

d’abord, par celui qui incarne la<br />

puissance publique, de ses ministres,<br />

de ses laquais, de ses prédateurs occupant<br />

des lacs infestés de crocodiles<br />

rageurs de chiffre d’affaires qui dopent<br />

leurs ventes de tentes, de stands,<br />

de matériels de sonorisation, de flonflons,<br />

de chaines de télévision forcées<br />

de participer à la fête par la diffusion<br />

d’images d’un peuple « zombifié » et<br />

amusé à qui son président administre<br />

de fortes doses des somnifères , des<br />

psychotropes, des médicaments qui<br />

l’ hypnotisent.<br />

Le « carnaval des fleurs »<br />

est ensuite, une démonstration du<br />

savoir-faire des professionnels de<br />

l’animation et de la scénarisation<br />

; mais également des citoyens instrumentalisés,<br />

parce qu’on leur fait<br />

croire que leurs conditions de vie misérables<br />

peuvent être transformées<br />

par un effet magique artificiel, par la<br />

superposition des couches sociales<br />

présentes au Champ de Mars.<br />

Le « carnaval des fleurs »,<br />

c’est la reproduction de la domination<br />

permanente installée non pas<br />

en mai 2011, mais depuis 1804.<br />

L’expérience du carnaval des fleurs se<br />

forge en interaction entre les couches<br />

sociales et l’Etat. Sous la forme<br />

d’une nouvelle modalité d’action,<br />

l’émergence du carnaval des fleurs<br />

se déploie « à l’interface du public et<br />

du privé », à l’intersection des groupuscules<br />

proches du pouvoir et de<br />

l’incompréhension des diplomates<br />

en poste en Haïti. Comment un président<br />

qui méprise les enseignants et<br />

l’université se montre-t-il si dévoué<br />

aux réjouissances dont il est jouissif.<br />

C’est une attitude révélatrice de sa<br />

faible motivation pour la transformation<br />

des conditions de vie des haïtiens<br />

à qui il a tant promis.<br />

Le carnaval des fleurs est un registre<br />

de construction de l’imaginaire,<br />

un mouvement de « désintellectualisation<br />

», qui renvoie au discours de la<br />

campagne du candidat Martelly autour<br />

de l’inanité, la vacuité des élites<br />

intellectuelles haïtiennes, c’est-à-dire<br />

selon lui, des gens qui sont bardés<br />

de diplômes pourtant, n’ont au bout<br />

du compte aucune emprise sur le réel.<br />

C’est la « mickisation » des esprits qui<br />

procède de la mobilisation en permanence<br />

du registre festif, comme miroir<br />

déformant d’une jeunesses aspirant<br />

au bien être matériel non pas par le<br />

travail, mais par le déploiement des<br />

modalités de l’illicéité, de la déviance<br />

et de la perversion.<br />

Le « carnaval des fleurs » c’est<br />

aussi un processus de décomposition<br />

des valeurs : éducation et travail<br />

se trouvant en concurrence avec<br />

les gains faciles d’accumulation, qui<br />

passent par des faux talents de musiciens<br />

associés à l’expression de<br />

Martelly et Annette Auguste Sò An<br />

Le roi décide de son carnaval, en dehors de toute discussion, avec sa<br />

cour, ses pages, ses thuriféraires et l’impose à la société haïtienne, qu’elle<br />

y soit favorable ou pas. Le roi est nostalgique de ses déhanchements à se<br />

déboîter les lombes et de ses coups de reins<br />

gestes vulgaires. La relation du pouvoir<br />

avec les réjouissances populaires<br />

n’est pas nouvelle : Duvalier y<br />

a puisé des éléments de légitimité<br />

de son pouvoir , de consolidation de<br />

sa domination politique, de diffusion<br />

dans l’imaginaire de son attachement<br />

supposé à la sauvegarde du fonds<br />

culturel haïtien.<br />

Le carnaval est, dans le contexte<br />

actuel, un instrument de mobilisation<br />

et de communication politique<br />

: il permet au régime de compenser<br />

les risques de désenchantement qui<br />

commencent à prendre forme dans<br />

l’espace public, Le carnaval est un<br />

outil d’anticipation et de prévention<br />

de la contestation, voire de démobilisation<br />

de la contestation. L’appui des<br />

nantis au pouvoir ne souffre d’aucun<br />

doute, le danger viendrait des couches<br />

populaires que le pouvoir éprouve<br />

du mal à canaliser, à maitriser. C’est<br />

pourquoi Martelly tente de ratisser<br />

large, partout où il passe en lorgnant<br />

à droite et à gauche la sympathie dont<br />

jouit son premier ministre, un prétendant<br />

à la magistrature suprême.<br />

Pour freiner les ardeurs des organisations<br />

populaires, Martelly distribue<br />

en provinces, à des foules sur commande<br />

cabrits, cadeaux, postes administratifs,<br />

projets de développement,<br />

prébendes, passe-droits…<br />

Dans cette course, Port-au-<br />

Prince reste un espace difficile à mobiliser<br />

en permanence, en faveur du<br />

pouvoir, sachant qu’il est occupé par<br />

des figures concurrentielles qui luttent<br />

pour la reconquête du pouvoir.<br />

Mais le carnaval contribue<br />

également à la construction de formes<br />

de contestation, de mobilisation populaire,<br />

résultat de l’instrumentalisation<br />

des enjeux sociaux et économiques.<br />

Le discours politique qui puise ses<br />

forces dans les chansons parodiques<br />

structure le débat politique. Dans ces<br />

conditions, le carnaval peut être une<br />

caisse de résonance aux défis qui tenaillent<br />

la société haïtienne.<br />

Les mardi gras ont été en 1989,<br />

comme l’a rappelé le professeur Justin<br />

Daniel , l’occasion de protester<br />

contre les mesures répressives du<br />

gouvernement de Prosper Avril et de<br />

s’emparer de la rue pour dénoncer le<br />

régime politique civilo-militaire. Les<br />

années qui ont suivi le retour au pouvoir<br />

de Jean –Bertrand Aristide ont<br />

été scandées par des diatribes contre<br />

les nouveaux oligarques qualifiés de<br />

« grands mangeurs », des chansons<br />

composées par les artistes qui ont<br />

délibérément choisi de structurer le<br />

désenchantement d’une population<br />

dupe et instrumentalisée par la rhétorique<br />

lavalasssienne. Martelly court<br />

des risques, il ne sait pas si les somnifères<br />

« carnavalesques » administrés<br />

à son peuple ne risquent pas de<br />

provoquer des effets secondaires dont<br />

le traitement est plus difficile que la<br />

cause de la maladie elle-même.<br />

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14<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012


Suite de la page (3) Suite de la page (7)<br />

au moment de l’incursion des manifestants.<br />

La circulation était paralysée<br />

sur la nationale #2, au niveau<br />

de Petit-Goâve. Les manifestants,<br />

disaient-ils, accordent quelques jours<br />

au président Martelly pour nommer<br />

une autre commission communale à<br />

la tête de la mairie de Petit-Goâve.<br />

Le mercredi 25 juillet, les employés<br />

injustement révoqués des<br />

entreprises publiques, dans le cadre<br />

l’application de la politique néolibérale,<br />

la privatisation de la Télécommunication,<br />

des ports et d’autres<br />

entreprises telles : ONA, APN,<br />

SMCRS, ont également manifesté à<br />

Port-au-Prince pour exiger leur dû et<br />

la réintégration dans leurs postes. Ils<br />

étaient plus de 10 mille travailleurs<br />

des entreprises de l’Etat qui ont été<br />

jetés sur le pavé de 2004 à 2006,<br />

suite au coup d’Etat/kidnapping contre<br />

le président Jean Bertrand Aristide.<br />

Le vendredi 27 Juillet 2012,<br />

à Cité Soleil, des centaines de personnes<br />

ont gagné les rues pour protester<br />

contre la cherté de la vie, la<br />

misère, la faim. Ils avaient en main<br />

des assiettes et des cuillères pour dire<br />

aux autorités qu’ils ont besoin de se<br />

Suite de la page (13)<br />

nourrir. Ils ont dénoncé le gouvernement<br />

KaleTèt de Martelly/Lamothe,<br />

faisant de la propagande politique<br />

avec des petits projets bidon tels : Kabagrangou,<br />

Timanmancheri, Katyepa<br />

m poze, Krediwòz-Fanmpa m, Kat<br />

wòz. Aujourd’hui, c’est le carnaval<br />

des fleurs ou kanavalpikan, pendant<br />

que des gens meurent dans le plus<br />

grand bidonville de la capitale.<br />

Partout dans le pays, c’est la<br />

grogne de la population. A la frontière<br />

haïtiano-dominicaine, les agents<br />

douaniers ont procédé à la saisie des<br />

marchandises des petits et des commerçants<br />

moyens sous prétextes<br />

qu’on va freiner la contrebande.<br />

Dans ce contexte politique dominé<br />

par l’influence de la communauté<br />

internationale, toujours est-il que,<br />

ce sont les masses populaires qui<br />

subissent les conséquences. Avec la<br />

présence du gouvernement KaleTèt<br />

de Martelly/Lamothe, la situation<br />

des masses populaires tend quotidiennement<br />

à s’empirer. Le coût de la<br />

vie augmente. Les protestations pour<br />

la satisfaction des services de bases<br />

tels : l’électricité, l’eau, l’éducation,<br />

les soins de santé se font sentir à<br />

travers le pays.<br />

collègues à madame Rice, représentante<br />

des Etats-Unis au Conseil de Sécurité de<br />

l’ONU, le vendredi 20 juillet dernier. En<br />

outre, les membres de la chambre des<br />

représentants soutiennent que la présence<br />

des casques bleus de l’ONU en Haïti a conduit,<br />

par inadvertance à l’introduction et la<br />

propagation de l’épidémie du Choléra en<br />

Haïti. Depuis la mi-avril 2012, le Choléra<br />

a tué plus de 400 personnes sur plus de<br />

50 mille nouveaux cas d’infection. Ce qui<br />

porte à plus de 7,442 le nombre de personnes<br />

tuées par le Choléra, sur un total de<br />

580,947 infectés depuis son apparition en<br />

octobre 2010, 9 mois seulement après le<br />

terrible tremblement de terre qui a détruit<br />

une bonne partie du pays, en janvier 2010.<br />

Le 10 juillet 2012, dans le cadre<br />

d’une campagne pour le retrait des<br />

troupes d’Haïti, une délégation composée<br />

de représentants des organisations du<br />

mouvement social de différents pays, de<br />

députés, des représentants de la commission<br />

d’enquête internationale sur les actes<br />

de la Minustah, a eu une audience avec<br />

le ministre brésilien de la Défense, Celso<br />

Amorim, à Brasilia. Diverses questions<br />

ont été débattues concernant le retrait des<br />

troupes de l’ONU, les interventions brutales<br />

de la Minustah dans les locaux de<br />

l’université d’Etat d’Haïti et la revendication<br />

relative à la réparation des victimes<br />

de l’épidémie de Choléra introduit en Haïti<br />

par les casques bleus de l’ONU. Le ministre<br />

Amorim a indiqué que : « Nous devons<br />

planifier un retrait progressif et, je répète,<br />

décidé par le dialogue avec nos partenaires<br />

de l’UNASUR dont les pays y ont<br />

des troupes.» Le ministre a toutefois reconnu<br />

que la revendication de réparation<br />

des victimes de Choléra mérite d’être examinée<br />

par l’ONU. « Nous pouvons avoir<br />

des points de vue différents, c’est pourquoi<br />

je mets en avant le dialogue. Comme<br />

citoyen, j’ai déjà dit ce que je pense, nous<br />

devons retirer les troupes. Mais comme<br />

ministre, je dis, retirer oui, investiguer les<br />

incidents oui, mais pas un retrait abrupt<br />

et désordonné, le retrait progressif est raisonnable.<br />

Moi je laisserais un bataillon et<br />

le reste des ingénieurs et des techniciens,<br />

mais l’ONU ne voit pas les choses ainsi.<br />

» a-t-il conclu.<br />

Dans les débats sur la présence<br />

des forces d’occupation de l’ONU en Haïti<br />

depuis juin 2004, la question qui a toujours<br />

prédominé est le fait que les troupes<br />

sont intervenues à la demande d’un gouvernement<br />

haïtien et le Conseil de Sécurité<br />

de l’ONU, la seule instance qui légitime ce<br />

type d’intervention. Mais il faut souligner<br />

que, c’était un gouvernement illégitime,<br />

un gouvernement de facto qui était installé<br />

à la tête de l’Etat d’Haïti à la faveur d’un<br />

coup d’Etat-kidnapping contre un gouvernement<br />

constitutionnellement et démocratiquement<br />

élu, lors d’élections libres. Alors,<br />

l’ONU était intervenue pour légitimer ce<br />

coup d’Etat.<br />

L’Accord du 9 juillet 2004 autorisant<br />

le déploiement des troupes de l’ONU a été<br />

signé par un Premier ministre de facto, Gérard<br />

Latortue, imposé par les Etats-Unis et<br />

le représentant des Nations Unies, Adama<br />

Guindo. Alors que la constitution haïtienne<br />

n’autorise pas à un Premier ministre de<br />

parapher les Accords internationaux, cette<br />

tâche revient au seul président de la République.<br />

En Haïti, des milliers d’Haïtiens sont<br />

toujours restés mobilisés pour exiger le retrait<br />

des troupes de l’ONU et la récupération<br />

de la souveraineté nationale. C’est dans<br />

ce sens qu’une centaine de personnes ont<br />

participé à une manifestation lancée le 28<br />

juillet à l’occasion du 97e anniversaire du<br />

débarquement des soldats étasuniens en<br />

Haïti par le Collectif de Mobilisation pour<br />

Dédommager les Victimes de Cholera. Partie<br />

du Fort-National, cette manifestation a<br />

parcouru plusieurs rues de la capitale avant<br />

de se rendre devant les locaux de la Faculté<br />

des Sciences Humaines. Sur le parcours<br />

les manifestants exigeaient la libération<br />

d’Oxygène David et de Charles Dukens, arrêtés<br />

depuis le 19 juin 2012 et écroués au<br />

pénitencier national, et le départ des forces<br />

d’occupation de l’ONU. A la veille de ce<br />

28 Juillet, le vendredi 27, une exposition<br />

des actes criminels de la Minustah a été<br />

réalisée par cette même organisation au<br />

pied du monument du fondateur de la Nation<br />

haïtienne, Jean Jacques Dessalines.<br />

Des centaines de personnes y ont pris part<br />

se sont étonnés des actes de la Minustah.<br />

D’autres activités ont été réalisées en Haïti<br />

et à l’extérieur pour marquer cette date qui<br />

a bouleversé l’histoire de notre pays.<br />

CICR pendant un court moment, mais je<br />

ne sais pas lire. <strong>À</strong> chaque fois que nous<br />

recevions une lettre, son frère Emad<br />

s’enfermait dans sa chambre et pleurait<br />

pendant des heures. Puis, après<br />

qu’il avait repris ses esprits, il venait<br />

et me disait de ne pas m’inquiéter, que<br />

Mahmoud allait bien et qu’il continuait<br />

de jouer au football. « Pendant la grève<br />

de la faim de Mahmoud, j’étais épuisée<br />

physiquement et psychologiquement.<br />

Mes fils ont dû m’emmener à l’hôpital<br />

plusieurs fois. Puis c’est comme si<br />

j’étais revenue à la vie quand j’ai appris<br />

qu’Israël avait accepté de le libérer<br />

sous la condition de mettre un terme<br />

à sa grève de la faim. Je prie pour que<br />

toutes les mères de détenus connaissent<br />

un tel soulagement et puissent célébrer<br />

la libération de leurs fils. »<br />

Les visiteurs se faisaient de plus<br />

en plus nombreux, alors nous sommes<br />

partis pour laisser aux autres<br />

l’opportunité de parler avec la merveilleuse<br />

mère de Mahmoud.<br />

Une rencontre très inspirante avec<br />

Mahmoud<br />

Je ne pouvais pas laisser tomber la<br />

rencontre avec Mahmoud en personne<br />

si facilement. On avait quand même<br />

voyagé depuis l’extrême Nord jusqu’au<br />

Sud de la bande de Gaza pour lui !<br />

Donc j’ai appelé son frère Emad, que<br />

j’avais déjà rencontré plusieurs fois à<br />

la tente. Quand il a décroché, je lui ai<br />

dit que je venais de rendre visite à sa<br />

famille avec un groupe d’amis, et que<br />

nous étions très contents d’avoir rencontré<br />

ses parents. Il a apprécié notre<br />

visite, et nous a suggéré de le rencontrer<br />

dans un restaurant à Gaza. On a<br />

accepté l’offre tout excités.<br />

Ne pas oublier les prisonniers en<br />

grève de la faim<br />

Nous sommes arrivés au restaurant en<br />

fin d’après-midi. Mon cœur battait de<br />

plus en plus fort au fur et à mesure que<br />

l’heure de la rencontre approchait. J’ai<br />

vu Emad qui nous attendait à l’entrée.<br />

Il nous a accueillis et nous a présentés<br />

à Mahmoud, qui nous a demandé gentiment<br />

de nous joindre à sa table.<br />

Être assise en face de lui me<br />

rendait très nerveuse, mais aussi fière<br />

de pouvoir le regarder dans les yeux<br />

en lui parlant. Il portait deux médailles<br />

en or et une écharpe qui combinait<br />

le drapeau palestinien et le keffieh. «<br />

Dieu merci, tu es libéré » lui ai je dit.<br />

« Qu’est-ce que ça fait d’être libre à<br />

nouveau ? »<br />

« Mon bonheur est incomplet,<br />

puisque la révolution des ‘estomacs<br />

vides’ est encore en cours », m’a-t-il<br />

répondu. « Mes pensées sont avec mes<br />

camarades Akram Rikhawi (*), Samer<br />

Al-Barq, et Hassan al-Safadi, qui se<br />

trouvent en ce moment dans des conditions<br />

critiques à Ramla, l’hôpital des<br />

prisonniers. J’ai été libéré de là-bas,<br />

donc je connais parfaitement la négligence<br />

dans les soins envers les détenus.<br />

Le service de la prison israélienne<br />

ne nous transfère pas pour des traitements,<br />

mais pour la torture. »<br />

« Être chez moi m’avait manqué »<br />

Il était si humble que cela apportait<br />

beaucoup à son charme. Il n’arrêtait<br />

pas de répéter qu’il n’aurait jamais<br />

gagné ce combat sans la solidarité populaire<br />

et internationale qu’il a reçue. «<br />

Ce n’est pas ma victoire, c’est la vôtre.<br />

J’ai tiré ma force et mon équilibre de<br />

vous. » Il était évident qu’il avait perdu<br />

beaucoup de poids, mais il était quand<br />

même en bonne santé. Joe Catron,<br />

un militant américain qui a rencontré<br />

beaucoup de détenus libérés, a dit plus<br />

tard qu’il n’avait jamais vu un récent<br />

gréviste de la faim en si bonne forme.<br />

Le sourire de Mahmoud ne l’a<br />

pas quitté de toute la rencontre. Il nous<br />

a accordé toute son attention. Quand<br />

je lui ai demandé si Gaza semblait différente<br />

après trois ans, il a ri et a dit<br />

: « Gaza semble très différente pour<br />

moi. C’est une très belle ville en dépit<br />

de sa petite taille. J’aime sa plage, son<br />

air pur, ses gens aimables. Tout m’a<br />

manqué à Gaza. Être chez moi m’avait<br />

manqué. »<br />

Un rêve interrompu : on peut<br />

résister à travers le sport<br />

Fidaa a demandé à Mahmoud s’il<br />

s’attendait à se faire arrêter il y a trois<br />

ans quand il passait le check-point<br />

d’Erez. « Pas du tout ! », dit-il. « J’étais<br />

ravi de pouvoir réaliser mon rêve de<br />

pouvoir jouer au football dans une<br />

compétition nationale en Cisjordanie,<br />

dans le camp de réfugiés de Balata.<br />

Quand on m’a appelé à une rencontre<br />

pour une question de sécurité, je<br />

n’avais pas peur. Je m’attendais à ce<br />

qu’ils me demandent de collaborer<br />

avec eux. J’étais confiant et m’étais<br />

préparé à les repousser. J’étais choqué<br />

quand ils m’ont brutalement passé les<br />

menottes.<br />

Je l’ai interrompu et dit : « Pourquoi<br />

penses-tu avoir été arrêté si tu<br />

n’as jamais pris part à la résistance ? »<br />

« La résistance n’est pas<br />

forcément une résistance armée », ditil.<br />

« On peut résister avec un stylo,<br />

une brosse, la voix, le sport. Nous<br />

sommes tous des combattants pour<br />

la liberté, mais chacun de nous a sa<br />

propre arme. » Sa réponse, passionnée<br />

et éloquente, nous a impressionnés<br />

encore plus que nous ne l’étions déjà.<br />

Il a poursuivi : « Le sport est une forme<br />

de résistance non violente. Représenter<br />

l’équipe nationale de football de la<br />

Palestine faisait de moi une menace<br />

pour Israël. L’idée de construire la<br />

présence de la Palestine dans le monde<br />

du sport m’a toujours passionné. J’ai<br />

représenté la Palestine dans plusieurs<br />

matchs de football à l’échelle locale<br />

et internationale, et j’avais l’honneur<br />

d’agiter son drapeau partout où je<br />

jouais. »<br />

La foi en la justice renforcée par<br />

l’expérience<br />

Plus il parlait, plus je l’admirais, surtout<br />

quand je lui ai demandé ce qui<br />

avait changé en lui après sa détention.<br />

« Ma foi en notre juste cause est devenue<br />

plus profonde et plus forte », a-<br />

t-il répondu. « Ma détermination pour<br />

dévoiler les pratiques inhumaines et<br />

fascistes des sionistes ainsi que leurs<br />

violations de nos droits humains les<br />

plus élémentaires, est devenue ma raison<br />

de vivre. »<br />

Il se faisait tard, nous devions<br />

mettre un terme à notre captivante<br />

conversation. Mahmoud Sarsak est<br />

l’une des personnes les plus inspirantes<br />

que j’aie rencontrées. Je me souviendrai<br />

de chacun de ses mots toute<br />

ma vie. Selon lui, nous avons tous<br />

contribué à sa victoire. Unissons-nous<br />

pour atteindre encore plus de victoires<br />

pour Akram Rikhawi, Hassan Al Safadi<br />

et Sammer Al-Barq. Faites de ces<br />

hommes une raison de vivre, et combattez<br />

l’injustice par n’importe quel<br />

moyen que vous pouvez utilisez.<br />

*Shahd Abusalama, 20 ans,<br />

est une artiste palestinienne, bloggeuse<br />

et étudiante en littérature anglaise<br />

à Gaza City. Être la fille d’un exdétenu<br />

fut pour elle sa première source<br />

d’inspiration pour son travail et pour<br />

combattre l’injustice à travers ses dessins<br />

et ses écrits. Vous pouvez la suivre<br />

sur Twitter @shahdabusalama<br />

(*) La situation de ce prisonnier<br />

de Gaza, père de 8 enfants, qui en<br />

est à son 97e jour de grève de la faim<br />

aujourd’hui est particulièrement préoccupante.<br />

The Electronic Intifada 16 juillet<br />

2012<br />

Traduction pour le site Plateforme<br />

Charleroi Palestine :<br />

Christelle Chidiac<br />

Info Palestine 18 juillet 2012<br />

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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 15


Suite de la page (8)<br />

plus forte partie de cette production<br />

à travers les impôts et les termes de<br />

l’échange. Les propriétaires terriens<br />

s’emparent du reste (…) Nul de ces<br />

trois acteurs ne réinvestit sa part<br />

de surplus ». Selon ce même auteur,<br />

il n’y a pas eu d’accumulation<br />

locale du capital dans le pays. La<br />

paysannerie avait beau verser dans<br />

son travail, mais le surplus filait à<br />

l’étranger. Les négociants du bord<br />

de mer « récupéraient l’argent que<br />

l’Etat tirait de la paysannerie en<br />

vendant les produits de luxe dont<br />

s’affublaient les parvenus politiques<br />

».<br />

A côté de la production agricole,<br />

des tentatives d’instituer<br />

une bourgeoisie industrielle nationale<br />

ont été effectuées. Cependant,<br />

comme le souligne Alix Lamaute,<br />

les efforts de la bourgeoisie industrielle<br />

embryonnaire en ce sens se<br />

sont heurtés à l’incompréhension<br />

et à l’hostilité de la majorité de nos<br />

gouvernements, à la rigidité des<br />

structures semi-féodales et à la concurrence<br />

des vampires étrangers, escortés<br />

à l’occasion de leurs bateaux<br />

de guerre (…) »<br />

Toutefois, en dépit de tous<br />

les obstacles rencontrés, la bourgeoisie<br />

nationale, tant commerciale<br />

qu’industrielle, ne s’était pas définitivement<br />

avouée vaincue. Des<br />

tentatives d’atteindre le pouvoir<br />

politique afin de pouvoir dépasser<br />

les structures féodales ont même été<br />

faites. D’Edmond Paul, en passant<br />

par Boyer Bazelais pour aboutir à<br />

Anténor Firmin, la volonté d’arriver<br />

au sommet de l’Etat a toujours été<br />

présente. Dans le cadre du parti<br />

libéral, Edmond Paul a tenté pacifiquement<br />

d’arriver au pouvoir ;<br />

Boyer Bazelais, lui-même, a tenté<br />

les moyens forts. Une nouvelle<br />

tentative de la bourgeoisie libérale<br />

d’atteindre le sommet de l’Etat a<br />

échoué avec la défaite d’Anténor<br />

Firmin en 1902.<br />

La structure semi-féodale de<br />

la société haïtienne entrait en crise<br />

d’elle-même. Analysant cette crise<br />

de la semi-féodalité haïtienne, Gérard<br />

Pierre-Charles écrit : « La crise<br />

qui s’ouvre en 1907 charrie un contenu<br />

trop souvent méconnu : c’est la<br />

crise du régime semi-féodal. Derrière<br />

les généraux en armes, se cachent<br />

les grands dons aspirant au pouvoir<br />

; se trouve la structure qui permet<br />

aux grands dons de se disposer de<br />

leurs de-moitiés. Se cachent aussi<br />

les négociants et le capital étrangers<br />

toujours prêts à fournir armes<br />

et munitions à tout prétendant au<br />

pouvoir (…) ». Avec de vagues<br />

promesses de distribution des terres<br />

de l’Etat, d’argent, ajoute Kethly<br />

Millet, la masse paysanne démunie<br />

était mobilisée pour fournir une<br />

force permettant le renversement du<br />

gouvernement établi et l’installation<br />

au pouvoir du vainqueur . En outre,<br />

la pression que subissait la grande<br />

propriété féodale de la part de<br />

l’expansion de la petite exploitation<br />

paysanne contribuait aussi à la crise<br />

du régime féodal de la propriété.<br />

L’intervention militaire américaine,<br />

et surtout, celle du grand Capital a<br />

été une issue, favorablement appréciée<br />

par certaines catégories sociales,<br />

à cette crise de la semi-féodalité<br />

haïtienne.<br />

L’intervention militaire nordaméricaine<br />

et l’imposition de<br />

la domination économique<br />

impérialiste en Haïti.<br />

La situation politique s’est gravement<br />

dégénérée au cours de la<br />

période 1911-1915. Les investissements<br />

étrangers se sont trouvés<br />

grandement menacés. Outre les<br />

intérêts européens qu’ils voulaient<br />

déplacer, les Etats-Unis cherchaient<br />

aussi à se positionner en des points<br />

stratégiques dans le contexte de<br />

la guerre mondiale (1914-1918).<br />

L’instabilité politique d’Haïti à cette<br />

époque leur donnait l’opportunité<br />

de concrétiser leurs objectifs. Sous<br />

prétexte de protéger les investissements<br />

américains en Haïti, une<br />

nuée de marines débarqua dans les<br />

ports haïtiens le 28 juillet 1915.<br />

Avec l’occupation militaire d’Haïti<br />

par les américains, débute un véritable<br />

processus d’installation du<br />

mode de production capitaliste.<br />

L’établissement de l’impérialisme<br />

nord-américain dans le pays, écrit<br />

Doubout, entraîne une importante<br />

extension des rapports capitalistes<br />

de production. L’expropriation qui<br />

a caractérisé les débuts du capitalisme<br />

occidental, allait être un<br />

fait en Haïti : « De nombreux cas<br />

d’expropriations massives des cultivateurs<br />

par les grandes compagnies<br />

étrangères ont été signalées au<br />

cours de l’occupation américaine et<br />

se sont poursuivis après elle ». Alix<br />

Lamaute écrit : « Dans ses agapes<br />

sanglantes, l’impérialisme américain<br />

se livre à une politique de dépossession<br />

massive des paysans, particulièrement<br />

entre 1925 et 1930, qui<br />

prive les petits exploitants et les petits<br />

occupants de leurs moyens traditionnels<br />

de subsistance sans leur<br />

fournir encore la compensation du<br />

salariat ».<br />

En 1916, la HASCO installe<br />

dans la plaine du Cul-de-sac un<br />

nouveau moulin à sucre, cette<br />

construction moderne entraînait la<br />

disparition d’une bonne partie des<br />

petits guildives et l’apparition de<br />

petits cultivateurs de canne-à-sucre<br />

liés par contrat à la HASCO pour la<br />

vente de leurs récoltes annuelles.<br />

La même année, une plantation de<br />

sisal s’installe dans le Nord-Est et<br />

en 1918, la West indian corporation<br />

installe une plantation de coton et<br />

une ferme d’élevage dans la vallée<br />

de l’Artibonite .<br />

L’installation des compagnies<br />

capitalistes, la construction des<br />

usines pour la préparation du café,<br />

l’investissement dans l’agriculture,<br />

mais surtout, l’expropriation des<br />

paysans allaient créer un immense<br />

prolétariat urbain et rural dans le<br />

pays. « Les paysans sans terre sont<br />

employés par les grandes compagnies<br />

agricoles et dans les travaux du<br />

chemin de fer à raison de 25 à 30<br />

cents US par journée de 12 heures<br />

de travail pour les hommes et 10<br />

cents US pour les femmes et les enfants<br />

».<br />

L’impérialisme américain<br />

était le seul grand bénéficiaire de<br />

l’établissement des rapports capitalistes<br />

dans l’économie haïtienne.<br />

La bourgeoisie nationale qui végétait<br />

dans les entraves de la structure<br />

semi-féodale du XIXème siècle<br />

s’alliait aux américains et se contentait<br />

des positions intermédiaires.<br />

L’accumulation primitive du Capital<br />

était encore une fois l’affaire des<br />

étrangers. Pareil aux temps de la<br />

colonisation, la force de travail des<br />

travailleurs haïtiens était exploitée<br />

au profit du Capital étranger. Sous<br />

couvert de modernisation, les occupants<br />

ont procédé à la centralisation<br />

pure et simple de l’Etat et de<br />

l’économie du pays. En réalité, cette<br />

modernisation à compte-goutte n’a<br />

été effectuée que « dans la mesure<br />

où elle se révélait indispensable<br />

pour assurer le succès des investisseurs<br />

américains dans le pays ».<br />

[A suivre…]<br />

4 juillet 2012<br />

[*Ralph Stherson SENAT, étudiant<br />

finissant en Sociologie à la<br />

Faculté des Sciences Humaines de<br />

l’Université d’Etat d’Haïti ; également,<br />

membre du groupe CONTIN-<br />

UUM]<br />

Notes<br />

Suzy Castor, op. cit. p. 30<br />

2<br />

Ibid. p. 31<br />

3<br />

Ibid. p. 26<br />

4<br />

Les affaires Luders, Batch,<br />

etc. au cours de l’histoire haitienne<br />

sont des faits qui confirment cette<br />

argumentation.<br />

5<br />

Michel R. Trouillot, p. 56<br />

6<br />

Alix Lamaute, op. cit. p. 30<br />

7<br />

Ibid. p. 36<br />

8<br />

Suzy Castor, op. cit. p. 25<br />

9<br />

Alix Lamaute, op. cit., p. 37<br />

10<br />

Gérard Pierre-Charles, op.<br />

cit. p.34<br />

11<br />

Suzy Castor, op. cit. p. 27<br />

12<br />

H. Singer, the production of<br />

gains between investing and borrowing<br />

countries, cité par A. Lamaute,<br />

op. cit. p.39<br />

13<br />

Jn-Jacques Doubout, op. cit.<br />

p. 7<br />

14<br />

Gérard Pierre-Charles, op.<br />

cit. p. 34<br />

15<br />

André Georges-Adam, La<br />

crise de 1867-1869, prix Deschamp<br />

1982, P-au-P (Haïti), p. 17<br />

16<br />

Ibid, p. 67<br />

17<br />

Gérald Brisson, Gérard<br />

Pierre-Charles, Les relations agraires<br />

dans l’Haïti contemporaine, 1968,<br />

p. 1<br />

18<br />

Jean Casimir, Haïti et ses<br />

élites: L’interminable dialogue des<br />

sourds, Presses de l’UEH, 2009, p.<br />

209<br />

19<br />

Gérard Barthélemy, Le Pays<br />

en dehors, Henri Deschamps, P-au-<br />

P (Haïti).<br />

20<br />

Jn-Jacques Doubout, ibid., p<br />

15<br />

21<br />

Jean Casimir et Michel Hector,<br />

Le long XIXème siècle haïtien,<br />

in la revue de la société haïtienne<br />

d’histoire et de géographie, # 216,<br />

0ct. 2003- Mars 2004, pp. 48-49<br />

22<br />

M. R. Trouillot, ibid., p. 97<br />

23<br />

Ibid., p. 98<br />

24<br />

Ibid., p. 71<br />

25<br />

Alix Lamaute, Ibid., p. 31<br />

26<br />

Gérard Pierre-Charles, Ibid.,<br />

pp. 48-49<br />

27<br />

Kethly Millet, Les paysans<br />

haïtiens et l’occupation américaine:<br />

1915-1930, CIDIHCA (Coll. Paroles),<br />

Canada, 1978, p. 10<br />

28<br />

Jn-Jacques Doubout, Ibid.,<br />

p. 22<br />

29<br />

Ibid., p. 21<br />

30<br />

Alix Lamaute, op. cit., pp.<br />

30-31<br />

31<br />

Kethly Millet, op. cit., p. 37<br />

32<br />

Georges Séjourné, Rapport<br />

de l’union nationaliste, cite par Millet,<br />

op. cit. p. 38.<br />

33 Suzy Castor, op.cit., p.217<br />

Suite de la page (17)<br />

sur la transparence démocratique du<br />

processus vénézuélien [10]. Le procureur<br />

général de la République, Luisa<br />

Ortega Díaz, a même alerté sur la possibilité<br />

d´un coup d´Etat post-électoral<br />

[11].<br />

Pour mettre en échec le dessein<br />

d´une partie de la droite vénézuélienne,<br />

Hugo Chavez devra conquérir les suffrages<br />

d’une large majorité d´électeurs.<br />

Il lui reste un peu plus de deux mois<br />

pour y parvenir.<br />

Notes<br />

[1] Propuesta del candidato de<br />

la Patria, Comandante Hugo Chávez,<br />

para la gestión bolivarianasocialista<br />

2013-2019 : http://www.chavez.org.<br />

ve/Programa-Patria-2013-2019.pdf<br />

[2] Reuters : Hugo Chávez lidera<br />

encuestas camino a las elecciones<br />

presidenciales : http://www.6topoder.<br />

com/.../elecciones-presidenciales-tabla-resultados/<br />

[3] “Centro Carter teme violencia<br />

en Venezuela ante posible resultado<br />

reñido en las elecciones del 7-O”,<br />

Noticias24, 6 mars 2012 : http://<br />

www.noticias24.com/venezuela/noticia/95260/observadora-de-ee-uu-<br />

teme-violencia-en-venezuela-si-elec-<br />

cion-es-renida/<br />

[4] “Rangel Silva : La Fanb<br />

reconocerá a quien gane las elecciones<br />

del 7-0, no a quien diga que ganó”,<br />

Noticias24, 6 avril 2012 : http://www.<br />

noticias24.com/.../dada-a-su-comandante-en-jefe/<br />

[5] Carlos Julio Peñaloza, “La<br />

mecánica del fraude electoral”, Zeta,<br />

nº 1860, 6 juillet 2012.<br />

[6] Rafael Poleo explosivo 3,<br />

Youtube : http://www.youtube.com/<br />

watch?v=Z3q2RRQ_k_s&feature=rel<br />

mfu<br />

[7] Nailibeth Parra Carvajal,<br />

“Miguel Henrique Otero : Hay que<br />

tener y cobrar los votos”, La Verdad,<br />

16 juillet 2012 : http://www.laverdad.<br />

com/politica/.../votos-hay-que-cobrarlos.html<br />

[8] “En exclusiva : video de<br />

Raúl Isaías Baduel desde el penal<br />

militar de Ramo Verde”, Noticias24,<br />

9 avril 2012 : http://www.noticias24.<br />

com/.../baduel-desde-el-penal-militarde-ramo-verde/<br />

[9] “Capriles ofrece a la Fanb<br />

seguridad social, fin del “culto a la<br />

personalidad” y rechazo a la injerencia<br />

extranjera”, Noticias24, 12 juillet<br />

2012. http://www.noticias24.com/.../<br />

militares-y-sus-familias/<br />

[10] “JVR : La oposición apela<br />

a todo tipo de recurso para denunciar<br />

fraude el 7 de octubre”, Noticias24, 8<br />

juillet 2012 : http://www.noticias24.<br />

com/.../denunciar-fraude-el-7-de-octubre/<br />

[11] Fiscal general advierte sobre<br />

posible golpe de estado, Youtube,<br />

10 mai 2012 : http://www.youtube.<br />

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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012


A Travers le monde<br />

Vers un octobre rouge au Venezuela ?<br />

Les stratégies à risque des<br />

opposants à Hugo Chavez<br />

Par Romain Migus<br />

La campagne électorale bat son plein<br />

au Venezuela. Sept candidats sont<br />

en lice pour se disputer, le 7 octobre<br />

prochain, la présidence de la République.<br />

Parmi eux, Yoel Acosta Chirinos,<br />

ancien compagnon d’armes de Chávez<br />

lors de la tentative de coup d’Etat du 4<br />

février 1992 ; Orlando Chirinos, syndicaliste<br />

trotskyste farouchement opposé<br />

aux politiques gouvernementales<br />

; Henrique Capriles Radonski, candidat<br />

de la Mesa de Unidad Democratica<br />

(MUD), plateforme qui regroupe les<br />

partis néolibéraux ; et, bien sûr, Hugo<br />

Chavez, qui brigue un nouveau mandat.<br />

Notons d´emblée que les deux<br />

derniers candidats mentionnés ci-dessus<br />

devraient réunir 99 % des suffrages<br />

exprimés. Dans un pays où la politique<br />

est aussi bipolarisée, il ne subsiste<br />

guère d’espace électoral pour des positions<br />

intermédiaires. Des partis politiques<br />

comme Patria Para Todos (PPT)<br />

ou Podemos qui avaient fait ce pari,<br />

ont été laminés lors de scrutins antérieurs<br />

où ils se présentèrent comme une<br />

« troisième voie ». Leurs dirigeants ont<br />

d’ailleurs fini par rejoindre les rangs<br />

antichavistes.<br />

Comme lors de la précédente<br />

campagne présidentielle, en 2006,<br />

l’opposition est prise dans une contradiction.<br />

Le candidat Capriles, dans la<br />

droite ligne de ses origines sociales et<br />

de ses positions constantes à la droite<br />

de l’échiquier politique vénézuélien,<br />

propose un programme néolibéral classique,<br />

même si les médias le maquillent<br />

en projet social-démocrate. Mais<br />

comme ce programme, s’il est explicité,<br />

a peu de chances de séduire la majorité<br />

de l’électorat, Capriles a opté pour une<br />

stratégie de campagne avant tout émotionnelle,<br />

axée sur son opposition aux<br />

mesures gouvernementales. Cette posture<br />

stratégique diverge radicalement<br />

de la clarté idéologique de son projet.<br />

Pour gagner l´adhésion des<br />

électeurs, Capriles recourt systématiquement<br />

à des stratagèmes. En premier<br />

lieu, il décontextualise de manière<br />

permanente les problèmes du Venezuela<br />

en faisant l’impasse sur les conséquences<br />

de plusieurs décennies de<br />

politiques néolibérales du pays avant<br />

l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez.<br />

De plus, il présente les mesures du gouvernement<br />

comme une anomalie dans<br />

le monde démocratique. Cette stratégie<br />

a néanmoins ses limites. Alors que<br />

l’opposition accusait le gouvernement<br />

d’isoler le Venezuela sur la scène internationale,<br />

l’entrée du pays dans le<br />

Mercosur, l´appui des partis de gauche<br />

Des jeunes du monde participent<br />

en Equateur à une rencontre sur le<br />

modèle de bien vivre<br />

Par Michele Claverie<br />

Quito : Des jeunes d’une vingtaine<br />

de nations participent en Equateur<br />

à une rencontre portant sur l’expérience<br />

de ce pays dans l’application du modèle<br />

de développement du Bien Vivre.<br />

Les assistants à la rencontre qui<br />

Le candidat de la Patria, le Comandant Hugo Chávez<br />

se déroulera jusqu’au 24 août, analyseront<br />

des thèmes qui leur permettront<br />

de comprendre le contexte politique,<br />

social, économique latino-américain et<br />

ses perspectives d’intégration.<br />

Ils analyseront le projet de développement<br />

humain appliqué en Equateur<br />

pour la création d’une société où<br />

les citoyens vivent en harmonie avec<br />

de tout le continent lors du Foro de Sao<br />

Paulo récemment organisé à Caracas,<br />

et surtout le soutien de l’ancien président<br />

brésilien Lula da Silva à Chavez,<br />

ont pulvérisé cette manœuvre.<br />

Conséquence de cette décontextualisation,<br />

l´opposition s´emploie<br />

à nier systématiquement toutes les<br />

avancées sociales et économiques du<br />

gouvernement. Enfin, prodige de la<br />

sémantique, l’unité des partis politiques<br />

qui appuient la candidature de<br />

Capriles devient l´unité de tous les Vénézuéliens.<br />

Disparus les antagonismes<br />

entre les ouvriers et le patron, entre les<br />

propriétaires fonciers et les mal-logés,<br />

entre les paysans exploités et les terratenientes,<br />

entre le propriétaire d´une<br />

clinique privée et le patient sans le<br />

sou…<br />

Face à cette rhétorique, le candidat<br />

Chavez a présenté un programme<br />

de gouvernement dans la continuité<br />

des acquis de la Révolution bolivarienne<br />

[1]. A en croire les instituts de<br />

sondage, les Vénézuéliens semblent<br />

majoritairement adhérer à ce programme.<br />

En particulier, une enquête<br />

effectuée par l’agence Reuters montre<br />

une constante domination du candidat<br />

bolivarien [2]. Mais Hugo Chavez demande<br />

constamment à ses partisans<br />

de ne pas tenir la victoire pour acquise<br />

et de convaincre les indécis afin<br />

de l’emporter avec le plus large écart<br />

possible. Une victoire serrée de l´actuel<br />

président ne manquerait pas, en effet,<br />

de réveiller les vieux démons antidémocratiques<br />

d’une opposition prête<br />

à tout pour s’emparer de l´exécutif.<br />

Comme le note Jennifer Lynn McCoy,<br />

du Centre Carter, “un résultat étriqué<br />

qui ne serait pas accepté déboucherait<br />

sur une vague de violence” [3].<br />

L´enjeu des élections du 7 octobre<br />

2012 dépasse donc la simple<br />

joute électorale. Si Hugo Chavez et<br />

les forces armées vénézuéliennes [4]<br />

se sont engagés à respecter les résultats<br />

proclamés par le Centre national<br />

électoral (CNE), aucun dirigeant de<br />

l´opposition n’a fait de même. Plus<br />

grave : une campagne médiatique s’est<br />

mise en branle pour semer le doute sur<br />

l´impartialité du CNE. L’hebdomadaire<br />

Zeta a récemment consacré une de<br />

ses livraisons à une prétendue fraude<br />

électorale qui serait organisée par ce<br />

même CNE [5]. En 2006, lors de la<br />

précédente élection présidentielle, son<br />

rédacteur en chef, Rafael Poleo, avait<br />

ouvertement appelé au coup d´Etat coloré,<br />

dans le pur style des révolutions<br />

« oranges » [6]. Cet appel, lancé en<br />

direct sur la chaîne de télévision Globovision,<br />

n´avait pas été cautionné par<br />

le candidat de l’opposition de l’époque,<br />

Manuel Rosales. Qu´en sera-t-il éventuellement<br />

de Capriles ?<br />

Cette accusation de fraude est reprise<br />

par le quotidien El Nacional [7].<br />

Depuis sa cellule, le général Baduel,<br />

ancien ministre de la défense condamné<br />

pour corruption, appelle les Vénézuéliens<br />

à « étudier les préceptes du<br />

professeur Gene Sharp, dont se sont inspirées<br />

toutes les révolutions colorées,<br />

de la Serbie à l´Ukraine en passant par<br />

la Géorgie ou l´Azerbadjian » [8].<br />

Les récents voyages de dirigeants<br />

de l’opposition en Espagne, en<br />

Israël et en Colombie, ainsi que l´appel<br />

du pied de Capriles aux militaires vénézuéliens<br />

[9], ont nourri les spéculations<br />

du camp chaviste. Le journaliste<br />

José Vicente Rangel, toujours très bien<br />

renseigné, a révélé l´intention d´une<br />

partie de la droite de ne pas accepter<br />

les résultats afin de jeter la suspicion<br />

Suite à la page (16)<br />

la nature.<br />

Des représentants de Cuba, de<br />

l’Argentine, de l’Italie, du Brésil, de la<br />

République Dominicaine, de la Colombie,<br />

du Canada, de la Pologne entre autres<br />

participent à la rencontre.<br />

RHC 31 juillet 2012<br />

Le gouvernement<br />

bolivien prévoit<br />

la construction de<br />

centaines de milliers de<br />

logements<br />

Par Michele Claverie<br />

La Paz : Le gouvernement de la<br />

Bolivie prévoit la construction de<br />

quelque 290 000 logements afin de<br />

réduire le déficit des logements dans les<br />

zones urbaines et rurales.<br />

Le vice ministre bolivien du<br />

Logement et de l’urbanisme, Bony<br />

Morales, a signalé à la presse que le<br />

plan de l’Etat de logement inclut aussi<br />

l’amélioration de la qualité des maisons.<br />

Les nouveaux logements seront<br />

équipés des services de base d’eau, de<br />

gaz, d’électricité et raccordés à tout à<br />

l’égout.<br />

Il a précisé qu’environ 150 000<br />

Les Palestiniens rejettent<br />

les déclarations de<br />

l’éventuel candidat<br />

présidentiel étasunien<br />

Mitt Romney<br />

Mitt Romney<br />

Ramallah : L’Autorité Nationale<br />

Palestinienne considère comme<br />

inacceptables les déclarations de<br />

l’éventuel candidat républicain étasunien<br />

Mitt Romney. Ce dernier a<br />

fait référence à la ville occupée de<br />

Jérusalem comme capitale d’Israël.<br />

Des sources de l’Exécutif à Ramallah<br />

ont signalé que les déclarations<br />

de Romney dans la dite Ville<br />

Sainte, sont contraires aux efforts<br />

pour relancer le processus de négociations<br />

de paix entre Palestiniens<br />

et Israéliens, qui est suspendu<br />

depuis septembre 2010 à cause de<br />

l’intransigeance de Tel Aviv et du<br />

soutien de Washington à son allié.<br />

Romney a annoncé dimanche<br />

dernier devant des Israéliens<br />

radicaux que s’il gagne la présidence<br />

étasunienne, il transfèrera<br />

l’ambassade de son pays de Tel<br />

Aviv à Jérusalem, territoire occupé<br />

depuis 1967. Le premier ministre<br />

israélien, Benjamin Netanyahou,<br />

se refuse à la céder comme future<br />

Bony Morales<br />

personnes ont bénéficié du Programme<br />

de Logement Social et Solidaire, mené à<br />

bien par le gouvernement du président<br />

Evo Morales entre 2006 et 2011.<br />

RHC 31 juillet 2012<br />

capitale de l’Etat indépendant palestinien.<br />

Par ailleurs, le premier ministre<br />

de l’Autorité Nationale Palestinienne,<br />

Salam Fayyad, a rendu<br />

responsable le gouvernement Israélien<br />

de la mort d’un Palestinien et<br />

des blessures infligées à deux autres,<br />

lors de l’attaque par des soldats<br />

israéliens d’un véhicule à un poste<br />

de contrôle près de Jérusalem.<br />

RHC 31 juillet 2012<br />

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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 17


Mali : Des mouvements<br />

s'unifient pour<br />

libérer le Nord<br />

«Nous irons avec ou sans l'armée malienne. Nous allons défendre notre<br />

territoire, nos parents assiégés»<br />

Suite de la page (6)<br />

gwo konpayi miltinasyonal yo jwenn<br />

paradi fiskal aletranje, epi PDG gwo<br />

konapyi sa yo jwenn salè ak boni konbyen<br />

milyon dola Chak ane.<br />

Rezilta tout ansanm politik sa yo<br />

se lamizè jeneralize pou travayè atravè<br />

tout peyi domine yo (sa yo konn rele<br />

« peyi tyè monn » yo). Jounen jodi a,<br />

politik sa yo ap sible travayè yo nan<br />

Six mouvements d'autodéfense maliens<br />

ont annoncé avoir formé à<br />

Bamako un front unifié, les Forces<br />

patriotiques de résistance (FPR). Les<br />

représentants des Forces de libération<br />

des régions nord du Mali (FLN), des milices<br />

Ganda-Koy et Ganda-Izo, l'Alliance<br />

des communautés de la région de Tombouctou<br />

(ACRT) font partie du nouveau<br />

front. «Nous irons avec ou sans l'armée<br />

malienne. Nous allons défendre notre<br />

territoire, nos parents assiégés», a de<br />

son côté, affirmé Amadou Abdoulaye<br />

Cissé, leader du FLN.<br />

Afrique-Asie 24 juillet 2012<br />

peyi endistriyalize yo tou, atravè tout<br />

Lewòp epi Ozetazini tou. Finalman,<br />

pandan pwoblèm chanjman katastwofik<br />

yo nan anviwonman yo ap fè<br />

kolizyon ak kriz finansye mondyal yo<br />

epi monte rezistans popilè yo mondyalman,<br />

siveyans, represyon ak laterè<br />

Leta ap vin sible ouvriye ak travayè yo<br />

plizanpli atravè lemonn.<br />

Festival de la culture et<br />

de la cuisine haïtiennes<br />

Samedi 11 et Dimanche 12 août prochain, de 8hres am à X de<br />

l’après midi, Grand Festival de la culture et de la cuisine haïtiennes au<br />

local de Grenadier Books/<strong>Haiti</strong> Liberté, 1583 Albany Ave, coin<br />

Glenwood, en collaboration avec la Fédération des Planteurs de<br />

Léogane.<br />

La Fondation Minouche organisera une exposition de plats créoles<br />

avec une variété régionaliste au profit des enfants déshérités d’<strong>Haiti</strong>.<br />

Cette foire en cuisine haitienne exlusivement, sera constituée non<br />

seulement en riz et pois collés, lalo en légume, maïs moulu, cassave<br />

à mamba, café haïtien, entre autre, mais aussi va avoir une<br />

exposition de robes en carabella, costumes pour hommes, cravates,<br />

de beaux tableaux d’art en bois, toles, et en peintures sur toile, tous<br />

des produits haïtiens à bon marché.<br />

Un véritable festival mis en évidence par MINOUCHE FONDATION qui<br />

se fera l’honneur de vous accueillir au profit de ses déshérités qu’elle<br />

a pris en charge de soulager depuis 2006.<br />

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Echos de Cuba<br />

Intégration scolaire La garantie d’une<br />

éducation pour tous<br />

Conçu dans le cadre du processus<br />

révolutionnaire dès l’origine, le projet<br />

social cubain est centré sur le développement<br />

et la prise en charge intégrale des<br />

enfants, des adolescents, et des jeunes à<br />

besoins éducatifs particuliers.<br />

« 50 ans plus tard, dans le cadre<br />

de son engagement social avec le pays<br />

et les personnes à besoins éducatifs particuliers,<br />

cet enseignement a entrepris un<br />

processus de perfectionnement et de consolidation<br />

», a affirmé au journal Granma,<br />

Moraima Orozco Delgado, directrice nationale<br />

de l’Éducation spécialisée.<br />

Contrairement à certaines méthodes<br />

internationales, Cuba considère<br />

l’intégration comme la garantie d’une<br />

éducation pour tous, et dans ce sens,<br />

les élèves à besoins éducatifs particuliers<br />

ont été progressivement intégrés à<br />

l’enseignement ordinaire.<br />

« Sur les de 39 000 élèves de 0<br />

à 21 ans scolarisés dans l’éducation<br />

spécialisée, environ 4 000 intègrent<br />

chaque année l’enseignement ordinaire,<br />

a précisé Moraima Orozco, et au cours de<br />

cette année scolaire plus de 100 ont atteint<br />

le niveau supérieur, ce qui démontre<br />

l’efficacité de ce processus. »<br />

« Mais pour que cette intégration<br />

se mette en place de façon satisfaisante,<br />

il est indispensable de former<br />

les enseignants des divers secteurs,<br />

ainsi que les groupes qui vont accueillir<br />

ces élèves. Dans chaque cas, il est<br />

nécessaire de penser et de concevoir<br />

une stratégie méthodologique, scientifique,<br />

et pédagogique qui assure la<br />

qualité de l’éducation de ce type d’élève.<br />

L’expérience a été satisfaisante, mais il<br />

nous reste encore beaucoup à faire », a-<br />

t-elle ajouté.<br />

« Les écoles spécialisées continueront<br />

de fonctionner pour prendre en<br />

charge une population scolaire déterminée,<br />

a-t-elle expliqué, mais l’objectif est<br />

qu’elles deviennent dans l’avenir des<br />

centres de ressources et de soutien aux<br />

autres type d’éducation, afin que les<br />

élèves à besoins particuliers puissent<br />

Un hôtel de style colonial<br />

TRINIDAD, Sancti Spiritus. — Lorsque<br />

les architectes eurent sur leur bureau<br />

le projet d’élaborer les plans d’un nouvel<br />

hôtel sur la péninsule d’Ancon, dans la région<br />

de Sancti Spiritus, ils proposèrent de<br />

construire sur les rivages de la plage un<br />

hôtel dans le style colonial de Trinidad.<br />

Le complexe hôtelier Brisas Trinidad<br />

del Mar offre ainsi à ses clients une<br />

architecture composée d’arcs en plein<br />

cintre, de balustrades, de baies vitrées, et<br />

d’imitations de miradors de l’époque coloniale.<br />

Un hôtel de 241 chambres réparties<br />

en sept bâtiments de trois étages, avec<br />

piscines, restaurants, bars, cafétérias et<br />

autres espaces conçus spécialement pour<br />

la détente.<br />

Après 10 ans d’exploitation – sa<br />

construction remonte à 2001 – l’hôtel Brisas<br />

Trinidad del Mar, de la chaîne Cubanacan,<br />

propose plus que l’enchantement de<br />

son architecture de style colonial et son<br />

emplacement exceptionnel au bord d’une<br />

des plus belles plages de la côte cubaine.<br />

« Le maintenir dans cet état exige<br />

du travail, des ressources et pas mal de<br />

maux de tête », admet le jeune Alderlayse<br />

Llanes, sous-directeur général de<br />

l’établissement, un des trois hôtels à administration<br />

unique, au sud de la ville de<br />

Trinidad – les deux autres étant l’hôtel Ancon<br />

et le Costa Sur.<br />

Le jeune cuisinier Luis Manuel Simon<br />

n’en croyait pas ses yeux lorsque,<br />

en juin 2005, après le passage dévastateur<br />

du cyclone Dennis, il retrouva son<br />

lieu de travail transformé en un amas de<br />

décombres, les vitres en mille morceaux,<br />

la vaisselle mêlée aux meubles brisés, et<br />

une tuile créole plantée dans le tronc d’un<br />

des palmiers du jardin. Le cyclone<br />

détruisit une grande partie du sud<br />

de la région de Sancti Spiritus, interrompit<br />

l’approvisionnement d’eau et coupa<br />

l’électricité pendant 15 jours, mais, à cette<br />

occasion, le personnel de Trinidad del Mar<br />

a retenu une leçon : quand il existe une<br />

capacité de réponse, aucun coup n’est<br />

mortel, aussi dur qu’il soit.<br />

La politique de protection du<br />

patrimoine, contenue dans les Orientations<br />

approuvées par le 6e Congrès du<br />

Parti, se traduit dans ce cas par la nécessité<br />

d’entretenir l’établissement quotidiennement.<br />

Une formule qui, selon les directeurs,<br />

« est la seule façon de maintenir<br />

l’hôtel comme neuf ».<br />

Après les sécheresses chroniques<br />

qui ont sévi dans la région, et les dommages<br />

aux services électriques à d’autres<br />

périodes, le personnel de l’hôtel a appris<br />

à économiser l’eau sans porter atteinte<br />

au fonctionnement de l’établissement.<br />

Il maintient la consommation énergétique<br />

au-dessous des prévisions,<br />

grâce à l’exploitation rationnelle de<br />

l’établissement, et à la diminution des<br />

aires de services et des offres en basse<br />

saison.<br />

Pour construire l’hôtel Trinidad del<br />

Mar, il a d’abord fallu « emprunter » du<br />

terrain à la nature pour construire le pedraplen<br />

(route dans la mer) de la baie<br />

de Casilda, et ensuite, entre celui-ci et la<br />

Déjà un million de<br />

touristes cette année !<br />

En date du 5 avril dernier, la Destination<br />

Cuba avait enregistré le chiffre<br />

de un million de visiteurs, avec 5 jours<br />

d’avance par rapport à l’année dernière,<br />

selon un communiqué de presse émis<br />

par le ministère du Tourisme.<br />

Selon l’information, avec une<br />

augmentation d’environ 4% des arrivées<br />

de visiteurs et de 12% des<br />

recettes, le premier trimestre 2012 a<br />

été marqué par un comportement encourageant<br />

des ventes sur le marché du<br />

Canada, de l’Argentine, de la Russie, de<br />

l’Allemagne, de la France, du Mexique<br />

et de la Scandinavie, qui présentent<br />

les plus fortes hausses du trimestre, et<br />

devraient maintenir cette tendance dans<br />

les mois prochains.<br />

D’autres pays comme la Colombie,<br />

le Pérou et les Pays-Bas devraient<br />

augmenter de façon significative leur<br />

nombre de visiteurs à Cuba.<br />

Une des façades du complexe hôtelier<br />

Brisas Trinidad del Mar<br />

développer leurs compétences et recevoir<br />

l’attention dont ils ont besoin. »<br />

« Par ailleurs, l’éducation spécialisée<br />

cubaine est temporaire, c’est-à-dire<br />

que les élèves n’y sont scolarisés que<br />

pour une période, jusqu’à ce que leur<br />

intégration à une scolarité ordinaire soit<br />

possible. Notre grand défi, c’est de poursuivre<br />

le perfectionnement des démarches<br />

éducatives afin d’élever la qualité de<br />

ce travail. »<br />

Il est évident, a-t-elle signalé,<br />

que notre action est également fortement<br />

orientée vers la famille, afin qu’elle<br />

poursuive à la maison le travail réalisé à<br />

l’école. Avec l’aide des parents et des responsables<br />

de la communauté, nous devons,<br />

préparer les élèves à la vie adulte et<br />

indépendante, et leur assurer un emploi<br />

digne, qui leur permette d’avoir une vie<br />

sociale utile. Notre engagement de tous<br />

les jours : Faire davantage d’efforts et y<br />

mettre beaucoup d’amour. »<br />

Olga Diaz Ruiz 19 juillet 2012<br />

pointe d’Ancon, extraire des milliers de<br />

tonnes de vase, puis créer une vaste plateforme<br />

artificielle où s’élève aujourd’hui le<br />

pittoresque complexe hôtelier.<br />

« Nous avons mis sur pied un<br />

système de gestion de l’environnement,<br />

explique le sous-directeur général, qui<br />

comprend la formation systématique du<br />

personnel, ainsi que l’application de conditions<br />

supplémentaires exigées par le<br />

ministère de la Science, de la Technologie,<br />

et de l’Environnement.<br />

L’attrait de Trinidad et de la Vallée<br />

des Ingenios, inscrite par l’UNESCO<br />

au Patrimoine culturel de l’Humanité, la<br />

proximité des montagnes Guamuhaya, où<br />

serpentent de magnifiques sentiers, ainsi<br />

que les plages de rêve dans le sud, font de<br />

l’hôtel un lieu de vacances privilégié qui,<br />

pendant la haute saison touristique, maintient<br />

un taux d’occupation de 95%.<br />

JUAN ANTONIO BORREGO<br />

Atteindre une nouvelle fois ce<br />

chiffre, en moins de temps que l’an<br />

dernier, confirme la préférence des touristes<br />

pour notre destination et notre<br />

promesse d’offrir un tourisme de paix,<br />

de santé, de sécurité et de confiance à<br />

ceux qui nous choisissent. Il s’agit d’un<br />

engagement inéluctable et chaque fois<br />

supérieur, avec les personnes qui nous<br />

rendent visite et avec notre peuple, signale<br />

le communiqué.<br />

18<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012<br />

Suite à la page (17)


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Suite de la page (14)<br />

international en appliquant des<br />

mesures extraterritoriales. Elle refuse<br />

également d’entendre l’appel<br />

unanime de la communauté internationale<br />

qui a condamné en 2011,<br />

pour la vingtième année consécutive,<br />

l’imposition d’un état de siège<br />

anachronique, cruel et inefficace,<br />

qui constitue le principal obstacle au<br />

développement de la nation.<br />

Notes<br />

[1] The Associated Press, « Obama<br />

Seeks ‘New Beginning’ With Cuba<br />

», 17 avril 2009.<br />

[2] Barack Obama, « Our Main Goal<br />

: Freedom in Cuba », The Miami<br />

Herald, 21 août 2007.<br />

[3] Office of Foreign Assets Control,<br />

« Hoja informativa : Tesoro modifica<br />

reglamento para el control de bienes<br />

cubanos a fin de implementar el<br />

programa del Presidente sobre visitas<br />

familiares, remesas y telecomunicaciones<br />

», Treasury Department,<br />

3 septembre 2009.<br />

[4] Office of Foreign Assets Control,<br />

« Settlement Agreement ING<br />

», Department of the Treasury, juin<br />

2012. http://www.treasury.gov/<br />

resource-ce... (site consulté le 10<br />

juillet 2012).<br />

[5] Ibid.<br />

[6] Ministry of Foreign Affairs of<br />

Cuba, « Statement by the Ministry<br />

of foreign Affairs », 20 juin 2012.<br />

http://www.cubaminrex.cu/english/St...<br />

(site consulté le 10 juillet<br />

2012).<br />

[7] Ibid.<br />

[8] Steve Stecklow & Bail Katz, «<br />

U.S. to Fine Ericsson in Panama<br />

$1,75 Million Over Cuba Shipments<br />

», Reuters, 24 mai 2012.<br />

[9] Office of Foreign Assets Control,<br />

« Enforcement Information for July<br />

10, 2012 », Department of the Treasury,<br />

10 juillet 2012. http://www.<br />

treasury.gov/resource-ce... (site<br />

consulté le 12 juillet 2012)<br />

[10] Jean da Luz, « Carlson Wagonlit<br />

Travel : l’embargo cubain<br />

fait tomber des têtes en France »,<br />

Tourmag, 2 juillet 2012 ; Geneviève<br />

Bieganowsky. « Licienciements,<br />

Carlson redoute la perte des budgets<br />

voyages de l’administration US »,<br />

Tourmag, 3 juillet 2012.<br />

[11] Ibid.<br />

[12] Michael McGuire, « Google<br />

responde a denuncias de Cuba »,<br />

The Miami Herald, 20 juin 2012.<br />

[13] Juan O. Tamayo, « Estados<br />

Unidos busca romper censura tecnológica<br />

en Cuba », El Nuevo Herald,<br />

23 juin 2012.<br />

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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 19


Roman Chalbaud, le cinéma-peuple du Venezuela<br />

Par Thierry Deronne et Iralva<br />

Moreno<br />

Revoir aujourd’hui « El pez<br />

que fuma » et « La oveja<br />

negra » côte à côte sert d’abord<br />

à se rappeler que rien ne peut<br />

naître de rien et qu’il serait vain<br />

d’étudier la révolution bolivarienne<br />

sans pouvoir remonter le<br />

temps. A tous ceux qui parlent<br />

aujourd’hui, au Venezuela, la<br />

langue familière du socialisme,<br />

du vivre-ensemble, du pouvoir<br />

populaire, le vaste cinéma abandonné<br />

de « La Oveja Negra » ou<br />

le grand bordel du « Pez que<br />

fuma » parlaient déjà de cumbes<br />

(1) dont les habitants posent les<br />

règles de l’amour, de l’argent,<br />

se cherchent dans les corps et<br />

dans les âmes. Espaces de vie<br />

où on veut rendre un sens aux<br />

mots dans l’interminable danse<br />

qui les relie tous hors du centre<br />

et de la seule lumière, et dont<br />

les habitants finissent par se<br />

défendre les armes à la main si<br />

l’autorité se fait menaçante. La<br />

porte déroulante du cinéma vide<br />

ou le portail de fer du bordel, les<br />

personnages en connaissent la<br />

valeur : c’est leur propre peau.<br />

Un jeune couple<br />

s’étreignant en un éclair, la caméra<br />

s’éloignant au bout de<br />

quelques secondes pour nous<br />

montrer que la guitare n’est<br />

pas « off » mais grattée à deux<br />

mètres par un témoin inspiré qui<br />

se met lui aussi à faire l’amour<br />

à sa partenaire… C’est dans<br />

ce cinéma vide, en ruines, que<br />

naît l’anti-novela-bourgeoise,<br />

loin des murs de carton aveugle<br />

d’une classe moyenne croyant<br />

au bonheur d’être seule au<br />

monde.<br />

Le cinéaste vénézuélien<br />

Chalbaud sait que la raison humaine<br />

se retrouve dans la disparition<br />

des cloisons, dans les<br />

persiennes traversée par des<br />

yeux, des bras, des mains qui se<br />

cherchent et se touchent, toujours<br />

prêts à aller plus loin. De<br />

main en main, il noue la famille<br />

et ses rôles, mère protectrice,<br />

jeune fille enceinte, hommes violents<br />

ou simples reproducteurs,<br />

devin chauve lecteur de cartes,<br />

chiens assis à table pour dévorer<br />

patiemment un gigot, avec pour<br />

témoin le perroquet amazonien<br />

perché sur l’épaule. Tous ne<br />

prennent que ce qui est nécessaire<br />

à la vie, à ce qui doit<br />

survivre envers et contre tout,<br />

s’appuyant sur les béquilles de<br />

la magie afro-indigène-européenne,<br />

fuyant le présent étouffant,<br />

vers l’horizon humain. Avec<br />

les réserves infinies de patience<br />

de ceux qui scrutent le pouvoir<br />

depuis ses frontières, et ont appris<br />

à le déchiffrer pour qu’un<br />

jour…<br />

D’autres baisseraient les<br />

bras mais le peintre de la danse<br />

des femmes et des maquereaux,<br />

en cinéaste de son peuple, a su<br />

voir cette marche : à travers le<br />

mirage de la Venezuela Saudite<br />

des années 70 et la modernité<br />

factice de la piscine de l’Hilton et<br />

des avions pour Miami, jusqu’au<br />

fond du cinéma abandonné où<br />

la vie se réfugie dix ans plus<br />

tard quand le « vendredi noir<br />

» boursier a fait s’effondrer la<br />

monnaie nationale, prélude aux<br />

mutineries de la faim, au « Caracazo<br />

» de 1989, au massacre<br />

ordonné sans hésitation par la<br />

social-démocratie. « Les étoiles..<br />

A Tribute to Jean Leopold Dominique<br />

les étoiles… pourquoi nous ontelles<br />

abandonnés ? » s’écrie le<br />

cartomancien, roi nu, avant un<br />

carnage de la police, avant un<br />

cri d’accouchement et d’effroi<br />

sur fond de feux d’artifices de<br />

noël.<br />

La grande famille de Chalbaud<br />

a pris une décision : mieux<br />

vaut mourir qu’abandonner<br />

notre plaisir. Même dans cette<br />

nuit qui tombe, elle continue à<br />

aimer : le portrait à l’huile de la<br />

grande bourgeoise partie se faire<br />

opérer à Paris, éveille un vague<br />

sentiment chez l’esotérico, conseiller<br />

spirituel de la famille de<br />

voleurs, robins<br />

des bois et autres<br />

mandrins venus<br />

de tout le Venezuela<br />

qui se partagent,<br />

de cambriolage<br />

en cambriolage,<br />

les biens de cette<br />

aristocrate, son<br />

champagne, ses<br />

divans à revendre<br />

d’urgence<br />

au contrebandier,<br />

et les murs<br />

d’encyclopédies<br />

Britannica.<br />

Un cinéma<br />

qui voit pour le<br />

peuple, un cinéaste<br />

qui n’a jamais<br />

trahi : ses personnages<br />

vous poursuivent<br />

à la sortie<br />

pour vous donner<br />

à penser, vous<br />

aimer, parfois contre<br />

votre volonté.<br />

Un cinéma vénézuélien<br />

: irréductible<br />

à son image.<br />

A 81 ans,<br />

Chalbaud continue<br />

à écrire, à tourner.<br />

“Jamais le cinéma<br />

Roman Chalbaud<br />

et le théâtre n’ont connu une<br />

telle force, un telle productivité.<br />

La création de la Villa del Cine<br />

a joué un rôle essentiel, tout<br />

comme la création d’un distributeur<br />

comme Amazonia Films.<br />

Avant, le Venezuela n’avait pas<br />

de distributeur ou de producteur<br />

soutenu par l’État, ce qui limitait<br />

fortement notre travail comme<br />

cinéastes. La Cinémathèque,<br />

autrefois baptisée nationale,<br />

mais en réalité de Caracas, est<br />

aujourd’hui présente partout<br />

dans les régions. Quand j’ai<br />

montré mon film « Caïn adolescent<br />

» dans les années 50, il n’a<br />

duré qu’une semaine en salle et<br />

fut immédiatement retiré, à défaut<br />

d’une loi qui protège la diffusion<br />

du cinéma national.<br />

Les distributeurs et exploitants<br />

de salle ne montraient<br />

aucun intérêt pour un « produit<br />

» qui ne rapportait pas au boxoffice.<br />

Cependant, avec les films<br />

que nous avons réalisés, nous<br />

avons prouvé que les gens pouvaient<br />

s’intéresser à un autre<br />

cinéma. Quelle meilleure preuve<br />

que ce qui se passe aujourd’hui<br />

? Les gens sont impatients de<br />

regarder notre histoire, de connaître<br />

notre culture, notre façon<br />

de penser, ce qui s’est passé<br />

dans les années 70 , lorsque<br />

nous avons commencé à faire<br />

des films comme « Cuando quiero<br />

llorar no lloro », « La quema<br />

de Judas », « Cangrejo », « Macu<br />

», « Más allá del silencio ». Ce<br />

qui se passe aujourd’hui prouve<br />

que le public a toujours été intéressé<br />

par ce cinéma.”<br />

Pour Chalbaud, une autre<br />

clef du renouveau est le sauvetage<br />

et la réhabilitation de<br />

théâtres ou de cinémas tombés<br />

en ruine : “Sans aucun doute,<br />

l’État a sauvé de nombreux<br />

espaces comme le Théâtre Municipal,<br />

le Théâtre Principal, le<br />

Théâtre de Catia et le Junin, pour<br />

n’en nommer que quelques-uns.<br />

C’est essentiel pour consolider<br />

les arts de la scène et, même à<br />

l’Est de Caracas (zone oú vivent<br />

les secteurs les plus aisés), on<br />

fait plus de théâtre que ce qu’on<br />

a fait jusqu’ici. Nous devons<br />

transmettre la culture chez les<br />

enfants en âge précoce. Si ces<br />

enfants deviennent acteurs, scénaristes<br />

et réalisateurs, ils cesseront<br />

d’être de simples spectateurs<br />

et considèreront l’art d’un<br />

point de vue différent».<br />

En juillet 2012 Roman<br />

Chalbaud est en pleine préproduction<br />

d’un film écrit par<br />

l’historien Luis Britto García, «<br />

Le pied insolent » qui raconte<br />

une partie de la vie de Cipriano<br />

Castro. L’histoire remonte à<br />

1899, quand Cipriano Castro<br />

descend des Andes et arrive<br />

quelques mois plus tard à Caracas,<br />

où il prend le pouvoir.<br />

Le film narre notamment l’an<br />

1902, “l’irruption de cuirassés<br />

britanniques, allemands, néerlandais<br />

et italiens qui bombardent<br />

Caracas, Maracaibo et<br />

Puerto Cabello, à cause d’une<br />

dette extérieure contractée par<br />

le pays”, l’attitude nationaliste<br />

de Cipriano Castro, son célèbre<br />

discours sur «le pied insolent de<br />

l’étranger qui a osé fouler le sol<br />

sacré de la patrie », qui donne<br />

son titre au film. « Ce n’est pas<br />

un être exceptionnel, il ne faut<br />

pas croire que tout ce qu’il a fait<br />

fut parfait mais il faut souligner<br />

ce nationalisme, la façon dont<br />

il s’est battu contre les forces<br />

étrangères, contre cinq empires,<br />

son exemple est révélateur “.<br />

En ces jours de juillet<br />

l’infatigable Chalbaud met<br />

en scène au Teatro Principal la<br />

pièce « Jolie Poupée », elle aussi<br />

de la plume du dramaturge vénézuélien<br />

Luis Britto García,<br />

une histoire vraie qui se déroule<br />

sur fond de trois moments historiques:<br />

le coup d’Etat militaire<br />

contre le général Isaias Medina<br />

Angarita en octobre 1945, le<br />

renversement du président<br />

Romulo Gallegos en 1948 et<br />

l’arrivée au pouvoir du général<br />

Marcos Pérez<br />

Jimenez en 1958,<br />

jusqu’à sa chute.<br />

“La fable parle<br />

d’une jeune fille<br />

qui tua son ami<br />

parce qu’elle avait<br />

perdu son honneur<br />

et qu’il l’avait<br />

abandonnée et se<br />

moquait de lui. Elle<br />

devint à l’époque<br />

un symbole pour<br />

les jeunes femmes<br />

parce qu’elle avait<br />

sauvé leur honneur.”<br />

(1) Territoires<br />

libérés où se<br />

réfugiaient les esclaves<br />

en fuite pour<br />

réinventer un autre<br />

monde.<br />

Venezuela Infos<br />

20 juillet 2012<br />

20<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012

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