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MASSACRE À SEGUIN! - Haiti Liberte

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Suite de la page (12)<br />

Suite de la page (4)<br />

dictée depuis le début de l’état de siège<br />

économique contre Cuba en 1960. Le<br />

Bureau de contrôle des biens étrangers<br />

(OFAC) du Département du Trésor<br />

a sanctionné l’institution financière<br />

d’une amende de 619 millions de dollars<br />

pour avoir effectué, entre autres,<br />

des transactions en dollars avec Cuba, à<br />

travers le système financier étasunien,<br />

entre 2002 et 2007 [4].<br />

Le Département du Trésor a<br />

également obligé la banque néerlandaise<br />

à rompre ses relations commerciales<br />

avec Cuba, annonçant qu’« ING a assuré<br />

au Bureau de contrôle des biens<br />

étrangers avoir mis fin aux pratiques<br />

qui ont conduit à l’accord d’aujourd’hui<br />

». Ainsi, une banque européenne s’est<br />

vue interdire, par Washington, toute<br />

transaction commerciale avec Cuba [5].<br />

Le gouvernement cubain a dénoncé<br />

cette nouvelle application extraterritoriale<br />

des sanctions économiques,<br />

lesquelles, en plus d’empêcher tout<br />

commerce avec les Etats-Unis (à<br />

l’exception des matières premières alimentaires),<br />

constituent le principal obstacle<br />

au développement des relations<br />

commerciales de Cuba avec le reste du<br />

monde. « Les Etats-Unis ont unilatéralement<br />

sanctionné la banque ING<br />

pour avoir effectué, avec ses filiales en<br />

France, en Belgique, en Hollande et à<br />

Curazao, des transactions financières<br />

et commerciales avec des entités cubaines,<br />

interdites par la politique criminelle<br />

de blocus contre Cuba », souligne<br />

le communiqué [6].<br />

Adam Szubin, Directeur de<br />

l’OFAC, en a profité pour mettre en<br />

garde les entreprises étrangères ayant<br />

des relations commerciales avec Cuba.<br />

Cette amende « est un avertissement<br />

clair à quiconque en profiterait pour<br />

violer les sanctions des Etats-Unis »,<br />

a-t-il déclaré, réaffirmant ainsi que<br />

Washington continuerait à appliquer<br />

ses mesures extraterritoriales [7].<br />

D’autres entreprises étrangères<br />

ont également été sanctionnées en<br />

raison de leurs rapports commerciaux<br />

avec Cuba. Ainsi, la multinationale<br />

suédoise Ericsson, spécialisée dans le<br />

domaine des télécommunications, a<br />

dû s’acquitter d’une amende de 1,75<br />

millions de dollars pour avoir fait réparer,<br />

par le biais de sa filiale basée<br />

au Panama, des équipements cubains<br />

d’une valeur de 320 000 dollars, aux<br />

Etats-Unis. Trois employés, impliqués<br />

dans cette affaire, ont également été<br />

licenciés [8].<br />

Le 10 juillet 2012, le Département<br />

du Trésor a infligé une amende de<br />

1,35 millions de dollars à l’entreprise<br />

étasunienne Great Western Malting Co.<br />

pour avoir vendu de l’orge à Cuba, par<br />

le biais de l’une de ses filiales étrangères<br />

entre août 2006 et mars 2009. Pourtant,<br />

le droit international humanitaire<br />

interdit tout type d’embargo sur les<br />

matières premières alimentaires et les<br />

médicaments, y compris en temps de<br />

guerre. Or, officiellement, Cuba et les<br />

Etats-Unis n’ont jamais été en conflit<br />

[9].<br />

En France, Mano Giardini et Valérie<br />

Adilly, deux directeurs de l’agence<br />

de voyages étasunienne Carlson Wagonlit<br />

Travel (CWT), ont été limogés<br />

pour avoir vendu des packs touristiques<br />

à destination de Cuba. L’entreprise risque<br />

une amende de 38 000 dollars par<br />

séjour vendu, suscitant l’ire de certains<br />

salariés qui comprennent difficilement<br />

la situation. « Pourquoi Carlson n’a-t-il<br />

pas retiré du système de réservation les<br />

produits Cuba puisqu’on n’avait pas le<br />

droit de les vendre ? », s’est interrogé<br />

un employé [10].<br />

De la même manière, CWT risque<br />

de ne plus être autorisée à répondre<br />

aux appels d’offre pour les voyages de<br />

l’administration étasunienne, lesquels<br />

représentent une part substantielle<br />

de leur chiffre d’affaire. La direction<br />

de CWT s’est exprimée à ce sujet : «<br />

Nous sommes tenus, dans ces conditions,<br />

d’appliquer la règle américaine<br />

qui interdit d’envoyer des voyageurs<br />

à Cuba, [y compris] pour les filiales ».<br />

Ainsi, une filiale étasunienne basée en<br />

France se voit contrainte d’appliquer<br />

la loi américaine sur les sanctions<br />

économiques contre Cuba, bafouant la<br />

législation nationale en vigueur [11].<br />

Google censuré et un budget<br />

de 20 millions de dollars pour la «<br />

démocratie digitale »<br />

Plus insolite, les sanctions<br />

économiques interdisent aux Cubains<br />

d’utiliser certaines fonctions du moteur<br />

de recherche Google, telles que<br />

Google Analytics (qui permet de calculer<br />

le nombre de visites sur un site<br />

web ainsi que leur origine), Google<br />

Earth, Google Destktop Search, Google<br />

Toolbar, Google Code Search, Google<br />

AdSense ou Google AdWords, privant<br />

ainsi Cuba d’accès à ces nouvelles technologies<br />

et à de nombreux produits<br />

téléchargeables. L’entreprise étasunienne<br />

s’en est expliquée par le biais<br />

de sa représentante Christine Chen :<br />

« Cela était stipulé dans nos termes et<br />

conditions d’utilisation. On ne peut pas<br />

utiliser Google Analytics dans les pays<br />

soumis à des embargos » [12].<br />

Dans le même temps, alors que<br />

Washington impose à Google de restreindre<br />

l’utilisation de ses services<br />

digitaux à Cuba et interdit à La Havane<br />

de se connecter à son câble à fibre optique<br />

pour Internet, le Département<br />

d’Etat a annoncé qu’il allait allouer,<br />

par le biais de l’Agence des Etats-Unis<br />

pour le Développement international<br />

(USAID), la somme de 20 millions de<br />

dollars « aux militants des droits de<br />

l’homme, journalistes indépendants et<br />

aux bibliothèques indépendantes dans<br />

l’île », afin de répandre, entre autres, la<br />

« démocratie digitale » [13].<br />

L’administration Obama, loin<br />

d’avoir adopté « une nouvelle approche<br />

avec Cuba », continue d’imposer des<br />

sanctions économiques qui affectent<br />

toutes les catégories de la population<br />

cubaine à commencer par les plus<br />

vulnérables à savoir les femmes, les<br />

enfants et les personnes âgées. Elle<br />

n’hésite pas à sanctionner des entreprises<br />

étrangères au mépris du droit<br />

Suite à la page (19)<br />

à conjurer les jacqueries, à réduire<br />

les oppositions. Par la « théatrocratie<br />

»,les difficultés du pays se banalisent,<br />

les réjouissances se sacralisent.<br />

Le « carnaval des fleurs »<br />

procède simultanément du narcissisme<br />

d’abord, par celui qui incarne la<br />

puissance publique, de ses ministres,<br />

de ses laquais, de ses prédateurs occupant<br />

des lacs infestés de crocodiles<br />

rageurs de chiffre d’affaires qui dopent<br />

leurs ventes de tentes, de stands,<br />

de matériels de sonorisation, de flonflons,<br />

de chaines de télévision forcées<br />

de participer à la fête par la diffusion<br />

d’images d’un peuple « zombifié » et<br />

amusé à qui son président administre<br />

de fortes doses des somnifères , des<br />

psychotropes, des médicaments qui<br />

l’ hypnotisent.<br />

Le « carnaval des fleurs »<br />

est ensuite, une démonstration du<br />

savoir-faire des professionnels de<br />

l’animation et de la scénarisation<br />

; mais également des citoyens instrumentalisés,<br />

parce qu’on leur fait<br />

croire que leurs conditions de vie misérables<br />

peuvent être transformées<br />

par un effet magique artificiel, par la<br />

superposition des couches sociales<br />

présentes au Champ de Mars.<br />

Le « carnaval des fleurs »,<br />

c’est la reproduction de la domination<br />

permanente installée non pas<br />

en mai 2011, mais depuis 1804.<br />

L’expérience du carnaval des fleurs se<br />

forge en interaction entre les couches<br />

sociales et l’Etat. Sous la forme<br />

d’une nouvelle modalité d’action,<br />

l’émergence du carnaval des fleurs<br />

se déploie « à l’interface du public et<br />

du privé », à l’intersection des groupuscules<br />

proches du pouvoir et de<br />

l’incompréhension des diplomates<br />

en poste en Haïti. Comment un président<br />

qui méprise les enseignants et<br />

l’université se montre-t-il si dévoué<br />

aux réjouissances dont il est jouissif.<br />

C’est une attitude révélatrice de sa<br />

faible motivation pour la transformation<br />

des conditions de vie des haïtiens<br />

à qui il a tant promis.<br />

Le carnaval des fleurs est un registre<br />

de construction de l’imaginaire,<br />

un mouvement de « désintellectualisation<br />

», qui renvoie au discours de la<br />

campagne du candidat Martelly autour<br />

de l’inanité, la vacuité des élites<br />

intellectuelles haïtiennes, c’est-à-dire<br />

selon lui, des gens qui sont bardés<br />

de diplômes pourtant, n’ont au bout<br />

du compte aucune emprise sur le réel.<br />

C’est la « mickisation » des esprits qui<br />

procède de la mobilisation en permanence<br />

du registre festif, comme miroir<br />

déformant d’une jeunesses aspirant<br />

au bien être matériel non pas par le<br />

travail, mais par le déploiement des<br />

modalités de l’illicéité, de la déviance<br />

et de la perversion.<br />

Le « carnaval des fleurs » c’est<br />

aussi un processus de décomposition<br />

des valeurs : éducation et travail<br />

se trouvant en concurrence avec<br />

les gains faciles d’accumulation, qui<br />

passent par des faux talents de musiciens<br />

associés à l’expression de<br />

Martelly et Annette Auguste Sò An<br />

Le roi décide de son carnaval, en dehors de toute discussion, avec sa<br />

cour, ses pages, ses thuriféraires et l’impose à la société haïtienne, qu’elle<br />

y soit favorable ou pas. Le roi est nostalgique de ses déhanchements à se<br />

déboîter les lombes et de ses coups de reins<br />

gestes vulgaires. La relation du pouvoir<br />

avec les réjouissances populaires<br />

n’est pas nouvelle : Duvalier y<br />

a puisé des éléments de légitimité<br />

de son pouvoir , de consolidation de<br />

sa domination politique, de diffusion<br />

dans l’imaginaire de son attachement<br />

supposé à la sauvegarde du fonds<br />

culturel haïtien.<br />

Le carnaval est, dans le contexte<br />

actuel, un instrument de mobilisation<br />

et de communication politique<br />

: il permet au régime de compenser<br />

les risques de désenchantement qui<br />

commencent à prendre forme dans<br />

l’espace public, Le carnaval est un<br />

outil d’anticipation et de prévention<br />

de la contestation, voire de démobilisation<br />

de la contestation. L’appui des<br />

nantis au pouvoir ne souffre d’aucun<br />

doute, le danger viendrait des couches<br />

populaires que le pouvoir éprouve<br />

du mal à canaliser, à maitriser. C’est<br />

pourquoi Martelly tente de ratisser<br />

large, partout où il passe en lorgnant<br />

à droite et à gauche la sympathie dont<br />

jouit son premier ministre, un prétendant<br />

à la magistrature suprême.<br />

Pour freiner les ardeurs des organisations<br />

populaires, Martelly distribue<br />

en provinces, à des foules sur commande<br />

cabrits, cadeaux, postes administratifs,<br />

projets de développement,<br />

prébendes, passe-droits…<br />

Dans cette course, Port-au-<br />

Prince reste un espace difficile à mobiliser<br />

en permanence, en faveur du<br />

pouvoir, sachant qu’il est occupé par<br />

des figures concurrentielles qui luttent<br />

pour la reconquête du pouvoir.<br />

Mais le carnaval contribue<br />

également à la construction de formes<br />

de contestation, de mobilisation populaire,<br />

résultat de l’instrumentalisation<br />

des enjeux sociaux et économiques.<br />

Le discours politique qui puise ses<br />

forces dans les chansons parodiques<br />

structure le débat politique. Dans ces<br />

conditions, le carnaval peut être une<br />

caisse de résonance aux défis qui tenaillent<br />

la société haïtienne.<br />

Les mardi gras ont été en 1989,<br />

comme l’a rappelé le professeur Justin<br />

Daniel , l’occasion de protester<br />

contre les mesures répressives du<br />

gouvernement de Prosper Avril et de<br />

s’emparer de la rue pour dénoncer le<br />

régime politique civilo-militaire. Les<br />

années qui ont suivi le retour au pouvoir<br />

de Jean –Bertrand Aristide ont<br />

été scandées par des diatribes contre<br />

les nouveaux oligarques qualifiés de<br />

« grands mangeurs », des chansons<br />

composées par les artistes qui ont<br />

délibérément choisi de structurer le<br />

désenchantement d’une population<br />

dupe et instrumentalisée par la rhétorique<br />

lavalasssienne. Martelly court<br />

des risques, il ne sait pas si les somnifères<br />

« carnavalesques » administrés<br />

à son peuple ne risquent pas de<br />

provoquer des effets secondaires dont<br />

le traitement est plus difficile que la<br />

cause de la maladie elle-même.<br />

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14<br />

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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012

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