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A travers Haiti
La vente du salami dominicain à base
d’excrément, interdite sur le
marché haïtien
Par Jackson Rateau
Les résultats d’une étude menée par
la firme dominicaine « Proconsumidor
», publiés la semaine dernière dans
la presse dominicaine, ont scientifiquement
démontré la présence de matière
fécale dans les produits de charcuterie
dominicains (le salami) exclusivement
exportés vers Haiti. Le côté drôle de la
nouvelle reste que la découverte a été
réalisée par le pays exportateur, alors
que Haïti elle même ne s’employait qu’à
en bouffer jusqu’à la découverte du pot
aux roses.
Le salami, l’un des articles dominicains
les plus consommés en Haiti,
est un produit alimentaire importé de
la République voisine depuis cela des
décennies. Les conséquences de cette
étude, ont entrainé tout de go l’interdiction
de la commercialisation du salami
sur le marché haïtien. En effet, les autorités
haïtiennes concernées, en l’occurrence,
les ministères haïtiens de la Santé
Publique et de la Population (MSPP), de
l’Agriculture des Ressources Naturelles
et du Développement rural (MARNDR),
dans un communiqué conjoint rendu
public le vendredi 27 juillet dernier, ont
suspendu provisoirement l’importation
et la vente du salami dominicain sur le
marché haïtien.
Néanmoins, la carence de la circulation
de l’information peut toutefois
entrainer le pire puisque, selon des observateurs,
au marché binational Haïti -
Dajabon, le produit dominicain, salami,
fabriqué à base d’excrément humain et
expédié en Haiti, continue de circuler
librement. Dans ce marché bihebdomadaire
tenu les lundi et vendredi, la vente
Les ministères haïtiens de la Santé
Publique et de la Population,
de l’Agriculture des Ressources
Naturelles et du Développement
rural, dans un communiqué
conjoint rendu public le vendredi
27 juillet dernier, ont suspendu
provisoirement l’importation et la
vente du salami dominicain sur le
marché haïtien.
du produit contaminé continue à se faire
en toute quiétude, quand les détaillants
haïtiens ont affirmé n’être pas informés
d’une telle décision des autorités haïtiennes
concernées.
« Nous ne sommes pas au courant
de la décision de l’Etat Haïtien, interdisant
la vente du salami. Comme tout le
monde, nous avons entendu la rumeur
circulant sur le produit. Mais, rien de
plus », a ainsi déclaré une marchande
haitienne calmement installée dans son
échoppe au marché.
Un peu plus loin, dans le marché
de Dajabon, un détaillant haitien
a déploré ceci : « Je n’ai presque rien
vendu depuis ce matin. D’habitude,
j’écoule plusieurs caisses de salami par
jour. Aujourd’hui, je n’arrive même pas
à pouvoir vendre une seule ».
A la douane de Ouanaminthe,
les responsables des bureaux import et
export ont indiqué n’avoir reçu de leur
supérieur hiérarchique aucune information
concernant cette décision.
Parlant de la faiblesse systématique
de l’Etat haitien en ce qui concerne
le souci de la protection de sa population,
le ministre haitien du commerce et
de l’industrie, Wilson Laleau a reconnu
que son ministère, ne fonctionnant
d’ailleurs que sur 5 départements géographiques
du pays, ne dispose pas
des ressources humaines et matérielles
pouvant travailler à protéger la vie des
consommateurs haitiens.
« Nous n’avons que douze agents
dans notre service de contrôle de qualité.
De plus, ils ne sont pas des cadres. Nous
n’avons pas de cadres règlementaires,
disponibles à intervenir sur certains
problèmes en matière de protection des
consommateurs ».
Considérant la propagation de
l’épidémie de choléra en Haiti, les
conséquences de ce produit alimentaire
dominicain à base d’excrément sur la
population haitienne seront redoutables
et funestes.
Les ennemis du peuple haïtien
sont légions à travers toute la terre. Jour
et nuit, ils pensent et ne conçoivent que
des formules d’anéantissement de ce
peuple. Mais, étant tout naturellement
né résistant, cela lui permet de résister à
toutes ces épreuves, juste pour survivre.
Le rapport sombre de JILAP sur la
violence dans la zone métropolitaine
Haïti : Protestations de
la population
Par Isabelle L Papillon
Alors que le gouvernement
KaleTèt deMartelly/Lamothe a
tout mis en œuvre avec une somme
rondelette de plus de 65 millions de
gourdes pour organiser le Carnaval
dit des fleurs, qualifié de carnaval
pikan par les masses populaires ;
des mouvements de protestation et
de la grogne de la population contre
la cherté de la vie se font sentir
partout dans le pays. Les victimes
de toutes sortes, de l’injustice sociale,
de l’application de la politique
criminelle du néolibéralisme, de
l’insouciance ou de l’incompétence
de l’équipe gouvernementale actuelle
et du système de domination
et d’exploitation capitalistes se sont
mobilisées en force pour faire entendre
leurs justes revendications.
C’est dans ce sens que le lundi
23 Juillet dernier des centaines de
commerçants victimes de l’incendie
criminel du 24 février 2012 au
marché de Tabarre ont gagné les
rues pour exiger justice et réparation.
Ils ont profité de l’occasion pour
lancer des propos hostiles à l’endroit
du président Martelly, qui n’a pas
respecté ses promesses : « Président
Martelly nous a menti. Voilà qu’il a
fait débloquer plus de 65 millions de
gourdes pour être gaspillés dans une
mascarade de carnaval des fleurs
et faire plaisir à ses pairs alors que
nous les marchands et marchandes
qui sommes victimes de l’incendie
criminel depuis plus de quatre mois
n’avons rien reçu comme réparation
», fulminaient les commerçants contre
le président Martelly.
En réponse aux revendications
des commerçants, le ministre du
commerce et de l’Industrie, Wilson
Laleau a fait savoir que l’Etat ne dispose
pas de ressources nécessaires
pour dédommager les victimes de
ces catastrophes, mais l’Etat dispose
de grands moyens financiers pour
organiser le carnaval des fleurs.
Le mardi 23 juillet, les habitants
de la section communale
Camp Marie de Saint-Marc, Nord du
pays ont manifesté pour dénoncer
l’irresponsabilité du gouvernement
dans une situation de black-out qui
règne dans la zone. Ils ont bloqué la
circulation sur la route nationale #1,
conduisant dans les 4 départements,
pendant plusieurs heures, avec des
camions comme barricades, croisés
au milieu de la route.
Avec l’intervention des agents
de l’Unité Départementale du Maintien
d’Ordre de la Police Nationale
d’Haïti (UDMO), la circulation a repris.
Les protestataires s’en sont pris
aux autorités locales et centrales,
qu’ils ont ouvertement accusées
d’avoir menti continuellement à la
population de camp Marie. Ils ont
directement pointé du doigt le président
Martelly qui n’a rien fait pour
améliorer la misère de la population.
Mais le président Martelly se rendait
régulièrement sur sa plage privée
dans la localité voisine de Bois-neuf
où la distribution de l’électricité est
normalement maintenue. Selon
les protestataires, si cette situation
ne change pas rapidement, ils ont
menacé de saboter les installations
électriques de la zone.
A Petit-Goâve, sud du pays, le
jeudi 26 juillet, la ville se transformait
en un Champ d’affrontement
entre 2 groupes des partisans du
maire Roland Justal et du député
Thimoléon. Les manifestants ont
fermé les portes de la mairie et déposé
les clefs au Parquet du Tribunal
de première instance de la ville. Plusieurs
personnes qui se trouvaient
au local de la mairie ont été blessées
Suite à la page (15)
Par Jackson Rateau
Selon la Commission épiscopale nationale
de justice et paix (JILAP),
présentant son 43e rapport sur la violence
dans la périphérie métropolitaine
de Port-au-Prince, pendant la période
comprise entre Avril et Juillet 2012, 212
compatriotes haïtiens ont été tués par
balles. Selon constatation de JILAP, basée
sur sa recherche traditionnelle, une
augmentation de 22 décès par balles a
été enregistrée par rapport au trimestre
précédent (Janvier à mars 2012) au
cours duquel 190 compatriotes ont été
tués dans les mêmes circonstances.
La JILAL ayant détaillé son rapport
de violence dans la zone métropolitaine
a ainsi présenté son bilan de
citoyens assassinés par balles : janvier
2012 : 41 cas ; février 2012 : 78 cas ;
mars 2012 : 71 cas ; avril 2012 : 81 cas
; mai 2012 : 80 cas ; juin 2012 : 118
cas et juillet 2012 : 109 cas ; soit un
total de 578 décès pour seulement les
2 premiers trimestres de l’année 2012.
La JILAP a aussi fait état d’une
augmentation d’un certain nombre de
personnes victimes de ce qu’on appelle
justice populaire, dont 24 présumés assassins
ou voleurs lynchés par la population
de Port-au-Prnce et ses environs,
entre avril à juin 2012. Alors qu’entre
janvier à mars 2012, 18 avaient subi le
même sort. Le rapport a aussi souligné
que depuis le commencement de l’année
2012, 11 policiers de la PNH notamment
cibles des bandits, ont été victimes
d’assassinat.
Le quartier de Morne
Marinette badigeonné de
matières fécalesla zone
métropolitaine
Dans la nuit du mercredi 25
à jeudi 26 juillet dernier, le
quartier de Morne Marinette, haut
de la Rue des Fronts Forts, Bel Air,
a été badigeonné d’excréments.
Certains riverains qui se hâtaient
de fuir la zone ont informé que des
camions remplis de matière fécale
en ont déchargé des tonnes, barbouillant
toute la localité. Cet acte
malsain et malpropre peut être issu
d’un secteur du pouvoir ou de la
MINUSTAH, visant à humilier la
population du Bel Air. Aussi, des
barricades de pneus enflammés,
d’énormes pierres et tréteaux ont
été dressés pour manifester leur
mécontentement.
Pendant toute la matinée
du jeudi, la circulation des véhicules
a été nettement paralysée
au Bel Air. Cet acte de barbouillement
immonde est interprété comme
une forme d’attaque, visant à
transformer le Bel-Air en un autre
foyer d’épidémie de choléra; ce qui
a déjà exterminé environ 7 mille de
nos compatriotes.
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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 Haiti Liberté/Haitian Times 3