MASSACRE À SEGUIN! - Haiti Liberte
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Suite de la page (3) Suite de la page (7)<br />
au moment de l’incursion des manifestants.<br />
La circulation était paralysée<br />
sur la nationale #2, au niveau<br />
de Petit-Goâve. Les manifestants,<br />
disaient-ils, accordent quelques jours<br />
au président Martelly pour nommer<br />
une autre commission communale à<br />
la tête de la mairie de Petit-Goâve.<br />
Le mercredi 25 juillet, les employés<br />
injustement révoqués des<br />
entreprises publiques, dans le cadre<br />
l’application de la politique néolibérale,<br />
la privatisation de la Télécommunication,<br />
des ports et d’autres<br />
entreprises telles : ONA, APN,<br />
SMCRS, ont également manifesté à<br />
Port-au-Prince pour exiger leur dû et<br />
la réintégration dans leurs postes. Ils<br />
étaient plus de 10 mille travailleurs<br />
des entreprises de l’Etat qui ont été<br />
jetés sur le pavé de 2004 à 2006,<br />
suite au coup d’Etat/kidnapping contre<br />
le président Jean Bertrand Aristide.<br />
Le vendredi 27 Juillet 2012,<br />
à Cité Soleil, des centaines de personnes<br />
ont gagné les rues pour protester<br />
contre la cherté de la vie, la<br />
misère, la faim. Ils avaient en main<br />
des assiettes et des cuillères pour dire<br />
aux autorités qu’ils ont besoin de se<br />
Suite de la page (13)<br />
nourrir. Ils ont dénoncé le gouvernement<br />
KaleTèt de Martelly/Lamothe,<br />
faisant de la propagande politique<br />
avec des petits projets bidon tels : Kabagrangou,<br />
Timanmancheri, Katyepa<br />
m poze, Krediwòz-Fanmpa m, Kat<br />
wòz. Aujourd’hui, c’est le carnaval<br />
des fleurs ou kanavalpikan, pendant<br />
que des gens meurent dans le plus<br />
grand bidonville de la capitale.<br />
Partout dans le pays, c’est la<br />
grogne de la population. A la frontière<br />
haïtiano-dominicaine, les agents<br />
douaniers ont procédé à la saisie des<br />
marchandises des petits et des commerçants<br />
moyens sous prétextes<br />
qu’on va freiner la contrebande.<br />
Dans ce contexte politique dominé<br />
par l’influence de la communauté<br />
internationale, toujours est-il que,<br />
ce sont les masses populaires qui<br />
subissent les conséquences. Avec la<br />
présence du gouvernement KaleTèt<br />
de Martelly/Lamothe, la situation<br />
des masses populaires tend quotidiennement<br />
à s’empirer. Le coût de la<br />
vie augmente. Les protestations pour<br />
la satisfaction des services de bases<br />
tels : l’électricité, l’eau, l’éducation,<br />
les soins de santé se font sentir à<br />
travers le pays.<br />
collègues à madame Rice, représentante<br />
des Etats-Unis au Conseil de Sécurité de<br />
l’ONU, le vendredi 20 juillet dernier. En<br />
outre, les membres de la chambre des<br />
représentants soutiennent que la présence<br />
des casques bleus de l’ONU en Haïti a conduit,<br />
par inadvertance à l’introduction et la<br />
propagation de l’épidémie du Choléra en<br />
Haïti. Depuis la mi-avril 2012, le Choléra<br />
a tué plus de 400 personnes sur plus de<br />
50 mille nouveaux cas d’infection. Ce qui<br />
porte à plus de 7,442 le nombre de personnes<br />
tuées par le Choléra, sur un total de<br />
580,947 infectés depuis son apparition en<br />
octobre 2010, 9 mois seulement après le<br />
terrible tremblement de terre qui a détruit<br />
une bonne partie du pays, en janvier 2010.<br />
Le 10 juillet 2012, dans le cadre<br />
d’une campagne pour le retrait des<br />
troupes d’Haïti, une délégation composée<br />
de représentants des organisations du<br />
mouvement social de différents pays, de<br />
députés, des représentants de la commission<br />
d’enquête internationale sur les actes<br />
de la Minustah, a eu une audience avec<br />
le ministre brésilien de la Défense, Celso<br />
Amorim, à Brasilia. Diverses questions<br />
ont été débattues concernant le retrait des<br />
troupes de l’ONU, les interventions brutales<br />
de la Minustah dans les locaux de<br />
l’université d’Etat d’Haïti et la revendication<br />
relative à la réparation des victimes<br />
de l’épidémie de Choléra introduit en Haïti<br />
par les casques bleus de l’ONU. Le ministre<br />
Amorim a indiqué que : « Nous devons<br />
planifier un retrait progressif et, je répète,<br />
décidé par le dialogue avec nos partenaires<br />
de l’UNASUR dont les pays y ont<br />
des troupes.» Le ministre a toutefois reconnu<br />
que la revendication de réparation<br />
des victimes de Choléra mérite d’être examinée<br />
par l’ONU. « Nous pouvons avoir<br />
des points de vue différents, c’est pourquoi<br />
je mets en avant le dialogue. Comme<br />
citoyen, j’ai déjà dit ce que je pense, nous<br />
devons retirer les troupes. Mais comme<br />
ministre, je dis, retirer oui, investiguer les<br />
incidents oui, mais pas un retrait abrupt<br />
et désordonné, le retrait progressif est raisonnable.<br />
Moi je laisserais un bataillon et<br />
le reste des ingénieurs et des techniciens,<br />
mais l’ONU ne voit pas les choses ainsi.<br />
» a-t-il conclu.<br />
Dans les débats sur la présence<br />
des forces d’occupation de l’ONU en Haïti<br />
depuis juin 2004, la question qui a toujours<br />
prédominé est le fait que les troupes<br />
sont intervenues à la demande d’un gouvernement<br />
haïtien et le Conseil de Sécurité<br />
de l’ONU, la seule instance qui légitime ce<br />
type d’intervention. Mais il faut souligner<br />
que, c’était un gouvernement illégitime,<br />
un gouvernement de facto qui était installé<br />
à la tête de l’Etat d’Haïti à la faveur d’un<br />
coup d’Etat-kidnapping contre un gouvernement<br />
constitutionnellement et démocratiquement<br />
élu, lors d’élections libres. Alors,<br />
l’ONU était intervenue pour légitimer ce<br />
coup d’Etat.<br />
L’Accord du 9 juillet 2004 autorisant<br />
le déploiement des troupes de l’ONU a été<br />
signé par un Premier ministre de facto, Gérard<br />
Latortue, imposé par les Etats-Unis et<br />
le représentant des Nations Unies, Adama<br />
Guindo. Alors que la constitution haïtienne<br />
n’autorise pas à un Premier ministre de<br />
parapher les Accords internationaux, cette<br />
tâche revient au seul président de la République.<br />
En Haïti, des milliers d’Haïtiens sont<br />
toujours restés mobilisés pour exiger le retrait<br />
des troupes de l’ONU et la récupération<br />
de la souveraineté nationale. C’est dans<br />
ce sens qu’une centaine de personnes ont<br />
participé à une manifestation lancée le 28<br />
juillet à l’occasion du 97e anniversaire du<br />
débarquement des soldats étasuniens en<br />
Haïti par le Collectif de Mobilisation pour<br />
Dédommager les Victimes de Cholera. Partie<br />
du Fort-National, cette manifestation a<br />
parcouru plusieurs rues de la capitale avant<br />
de se rendre devant les locaux de la Faculté<br />
des Sciences Humaines. Sur le parcours<br />
les manifestants exigeaient la libération<br />
d’Oxygène David et de Charles Dukens, arrêtés<br />
depuis le 19 juin 2012 et écroués au<br />
pénitencier national, et le départ des forces<br />
d’occupation de l’ONU. A la veille de ce<br />
28 Juillet, le vendredi 27, une exposition<br />
des actes criminels de la Minustah a été<br />
réalisée par cette même organisation au<br />
pied du monument du fondateur de la Nation<br />
haïtienne, Jean Jacques Dessalines.<br />
Des centaines de personnes y ont pris part<br />
se sont étonnés des actes de la Minustah.<br />
D’autres activités ont été réalisées en Haïti<br />
et à l’extérieur pour marquer cette date qui<br />
a bouleversé l’histoire de notre pays.<br />
CICR pendant un court moment, mais je<br />
ne sais pas lire. <strong>À</strong> chaque fois que nous<br />
recevions une lettre, son frère Emad<br />
s’enfermait dans sa chambre et pleurait<br />
pendant des heures. Puis, après<br />
qu’il avait repris ses esprits, il venait<br />
et me disait de ne pas m’inquiéter, que<br />
Mahmoud allait bien et qu’il continuait<br />
de jouer au football. « Pendant la grève<br />
de la faim de Mahmoud, j’étais épuisée<br />
physiquement et psychologiquement.<br />
Mes fils ont dû m’emmener à l’hôpital<br />
plusieurs fois. Puis c’est comme si<br />
j’étais revenue à la vie quand j’ai appris<br />
qu’Israël avait accepté de le libérer<br />
sous la condition de mettre un terme<br />
à sa grève de la faim. Je prie pour que<br />
toutes les mères de détenus connaissent<br />
un tel soulagement et puissent célébrer<br />
la libération de leurs fils. »<br />
Les visiteurs se faisaient de plus<br />
en plus nombreux, alors nous sommes<br />
partis pour laisser aux autres<br />
l’opportunité de parler avec la merveilleuse<br />
mère de Mahmoud.<br />
Une rencontre très inspirante avec<br />
Mahmoud<br />
Je ne pouvais pas laisser tomber la<br />
rencontre avec Mahmoud en personne<br />
si facilement. On avait quand même<br />
voyagé depuis l’extrême Nord jusqu’au<br />
Sud de la bande de Gaza pour lui !<br />
Donc j’ai appelé son frère Emad, que<br />
j’avais déjà rencontré plusieurs fois à<br />
la tente. Quand il a décroché, je lui ai<br />
dit que je venais de rendre visite à sa<br />
famille avec un groupe d’amis, et que<br />
nous étions très contents d’avoir rencontré<br />
ses parents. Il a apprécié notre<br />
visite, et nous a suggéré de le rencontrer<br />
dans un restaurant à Gaza. On a<br />
accepté l’offre tout excités.<br />
Ne pas oublier les prisonniers en<br />
grève de la faim<br />
Nous sommes arrivés au restaurant en<br />
fin d’après-midi. Mon cœur battait de<br />
plus en plus fort au fur et à mesure que<br />
l’heure de la rencontre approchait. J’ai<br />
vu Emad qui nous attendait à l’entrée.<br />
Il nous a accueillis et nous a présentés<br />
à Mahmoud, qui nous a demandé gentiment<br />
de nous joindre à sa table.<br />
Être assise en face de lui me<br />
rendait très nerveuse, mais aussi fière<br />
de pouvoir le regarder dans les yeux<br />
en lui parlant. Il portait deux médailles<br />
en or et une écharpe qui combinait<br />
le drapeau palestinien et le keffieh. «<br />
Dieu merci, tu es libéré » lui ai je dit.<br />
« Qu’est-ce que ça fait d’être libre à<br />
nouveau ? »<br />
« Mon bonheur est incomplet,<br />
puisque la révolution des ‘estomacs<br />
vides’ est encore en cours », m’a-t-il<br />
répondu. « Mes pensées sont avec mes<br />
camarades Akram Rikhawi (*), Samer<br />
Al-Barq, et Hassan al-Safadi, qui se<br />
trouvent en ce moment dans des conditions<br />
critiques à Ramla, l’hôpital des<br />
prisonniers. J’ai été libéré de là-bas,<br />
donc je connais parfaitement la négligence<br />
dans les soins envers les détenus.<br />
Le service de la prison israélienne<br />
ne nous transfère pas pour des traitements,<br />
mais pour la torture. »<br />
« Être chez moi m’avait manqué »<br />
Il était si humble que cela apportait<br />
beaucoup à son charme. Il n’arrêtait<br />
pas de répéter qu’il n’aurait jamais<br />
gagné ce combat sans la solidarité populaire<br />
et internationale qu’il a reçue. «<br />
Ce n’est pas ma victoire, c’est la vôtre.<br />
J’ai tiré ma force et mon équilibre de<br />
vous. » Il était évident qu’il avait perdu<br />
beaucoup de poids, mais il était quand<br />
même en bonne santé. Joe Catron,<br />
un militant américain qui a rencontré<br />
beaucoup de détenus libérés, a dit plus<br />
tard qu’il n’avait jamais vu un récent<br />
gréviste de la faim en si bonne forme.<br />
Le sourire de Mahmoud ne l’a<br />
pas quitté de toute la rencontre. Il nous<br />
a accordé toute son attention. Quand<br />
je lui ai demandé si Gaza semblait différente<br />
après trois ans, il a ri et a dit<br />
: « Gaza semble très différente pour<br />
moi. C’est une très belle ville en dépit<br />
de sa petite taille. J’aime sa plage, son<br />
air pur, ses gens aimables. Tout m’a<br />
manqué à Gaza. Être chez moi m’avait<br />
manqué. »<br />
Un rêve interrompu : on peut<br />
résister à travers le sport<br />
Fidaa a demandé à Mahmoud s’il<br />
s’attendait à se faire arrêter il y a trois<br />
ans quand il passait le check-point<br />
d’Erez. « Pas du tout ! », dit-il. « J’étais<br />
ravi de pouvoir réaliser mon rêve de<br />
pouvoir jouer au football dans une<br />
compétition nationale en Cisjordanie,<br />
dans le camp de réfugiés de Balata.<br />
Quand on m’a appelé à une rencontre<br />
pour une question de sécurité, je<br />
n’avais pas peur. Je m’attendais à ce<br />
qu’ils me demandent de collaborer<br />
avec eux. J’étais confiant et m’étais<br />
préparé à les repousser. J’étais choqué<br />
quand ils m’ont brutalement passé les<br />
menottes.<br />
Je l’ai interrompu et dit : « Pourquoi<br />
penses-tu avoir été arrêté si tu<br />
n’as jamais pris part à la résistance ? »<br />
« La résistance n’est pas<br />
forcément une résistance armée », ditil.<br />
« On peut résister avec un stylo,<br />
une brosse, la voix, le sport. Nous<br />
sommes tous des combattants pour<br />
la liberté, mais chacun de nous a sa<br />
propre arme. » Sa réponse, passionnée<br />
et éloquente, nous a impressionnés<br />
encore plus que nous ne l’étions déjà.<br />
Il a poursuivi : « Le sport est une forme<br />
de résistance non violente. Représenter<br />
l’équipe nationale de football de la<br />
Palestine faisait de moi une menace<br />
pour Israël. L’idée de construire la<br />
présence de la Palestine dans le monde<br />
du sport m’a toujours passionné. J’ai<br />
représenté la Palestine dans plusieurs<br />
matchs de football à l’échelle locale<br />
et internationale, et j’avais l’honneur<br />
d’agiter son drapeau partout où je<br />
jouais. »<br />
La foi en la justice renforcée par<br />
l’expérience<br />
Plus il parlait, plus je l’admirais, surtout<br />
quand je lui ai demandé ce qui<br />
avait changé en lui après sa détention.<br />
« Ma foi en notre juste cause est devenue<br />
plus profonde et plus forte », a-<br />
t-il répondu. « Ma détermination pour<br />
dévoiler les pratiques inhumaines et<br />
fascistes des sionistes ainsi que leurs<br />
violations de nos droits humains les<br />
plus élémentaires, est devenue ma raison<br />
de vivre. »<br />
Il se faisait tard, nous devions<br />
mettre un terme à notre captivante<br />
conversation. Mahmoud Sarsak est<br />
l’une des personnes les plus inspirantes<br />
que j’aie rencontrées. Je me souviendrai<br />
de chacun de ses mots toute<br />
ma vie. Selon lui, nous avons tous<br />
contribué à sa victoire. Unissons-nous<br />
pour atteindre encore plus de victoires<br />
pour Akram Rikhawi, Hassan Al Safadi<br />
et Sammer Al-Barq. Faites de ces<br />
hommes une raison de vivre, et combattez<br />
l’injustice par n’importe quel<br />
moyen que vous pouvez utilisez.<br />
*Shahd Abusalama, 20 ans,<br />
est une artiste palestinienne, bloggeuse<br />
et étudiante en littérature anglaise<br />
à Gaza City. Être la fille d’un exdétenu<br />
fut pour elle sa première source<br />
d’inspiration pour son travail et pour<br />
combattre l’injustice à travers ses dessins<br />
et ses écrits. Vous pouvez la suivre<br />
sur Twitter @shahdabusalama<br />
(*) La situation de ce prisonnier<br />
de Gaza, père de 8 enfants, qui en<br />
est à son 97e jour de grève de la faim<br />
aujourd’hui est particulièrement préoccupante.<br />
The Electronic Intifada 16 juillet<br />
2012<br />
Traduction pour le site Plateforme<br />
Charleroi Palestine :<br />
Christelle Chidiac<br />
Info Palestine 18 juillet 2012<br />
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Vol. 6, No. 3 • Du 1er au 7 Août 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 15