Recherches sur les monnaies des comtes de Hainaut

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Et, du 2~ décembre i50~ au 20 janvier i506, i,060 marcs des mêmes
kokibus} dont le profit de 55 deniers tournois au marc, raisa~t i4~ livres
i~ sols tournois, se partageait de la manière suivante : un quart pour
Jehan Banons, soit 56 lives i 0 sols; pour frais ct dépens 40 livres, et pour
la dîme du chapitre 7 livres; reste pour le droit seigneurial, 62 livres
a sols tournois C).
On sait que le chapitre de Cambrai prélevait la dîme sur les profits des
monnaies faites en cette viIJe, même celles de l'évêque C).
Le kokibus} ou petite monnaie noire dont il est ici question, contenait
"J.lij4ij d'argent, et pesait O.8~, donc en argent fin O.04i ; c'est-à-dire Un
peu moins que Ja valeur d'un centime (fr. 0.009i7), sans compter le
cuivre.
La valeur des kokibus} frappés à Wallineourt, l'année suivante, pour
le comte Guillaume, était diminuée de moitié. Cela peut donner une idée
du genre d'opérations auxquelles se livraient alors les princes qui jouissaient
du droit de battre monnaie.
Malheureusement, le document exhumé par M. Gachet soulève une
question qu'il est impossible de résoudre. Les kokibus que Jehan Banons
rorgeaît à Cambrai, de par la comtesse Philippine, étaient-ils tout simplement
au nom du comte Guillaume, son fils, comme ceux de WaJlincourt,
ou bien était-ce une monnaie propre à la comtesse qu'elle fabriquait à son
nom, du chef de quelque seigneurie faisant partie de son douaire ou
de son domaine privé? Cette dernière supposition est peut-être la plus
admissible. Espérons que parmi les trente mille marcs de ces kokibus}
étantà8liv. 10s. le marc, le denier parisis, pour gr. 0.15 de fin, représentait fr._0-055,
le sol douze fois autant ou 59 centimes. Le kokibus, auquel la comtesse donne cours
pour un demi-parisis, ne valait que 0.0091, moins d'un centime; il aurait dû.valoir
plus d'un centime et demi. Le bénéfice de cette émission était donc énorme.
(') Pièces justificatives, n° I.
(.) Tome 1 er , page 181.