Recherches sur les monnaies des comtes de Hainaut

- XLI -
La frappe de toutes ces espèces devait commencer immédiatement et
avoir produit la somme de six cents livres dc gros avant le onze novembre
suivant.
Au milieu d'une foule de clauses et de stipulations ordinaires à ces
sortes de contrats, on trouve dans celle instruction une particularité
curieuse, c'est la suppression de l'usage des pieds-forts. « Item est ordonné
Cl que des fors deniers d'or et d'argent que on avait acoustumé de faire
tt par cy-devant ès monnoyes de mondit seigneur aux nouveaulx piez,
« que on n'en face plus d'ores en avant pour donner à quelque personne
cc
que ce soit. Afin que on ne contreface les deniers dessusditz et pour
« certaines aultres causes à ce mouvans. 1)
Le bail de Guillaume du Gardin et de Jehan Dubar devait durer irois
ans à partir de la première délivrance C).
Nous verrons la période de monnaie forte, 'qui commence en i455, se
prolonger presque sans variations jusqu'à la fin du règne de Philippe.
Cette stabilité dans le système monétaire est d'antant plus remarquable
qu'elle contrast~ avec les fluctuations énormes que les monnaies éprouvaient
en France à cette époque. Sous le puissant duc de Bourgogne, nos
monnaies avaient donc cessé de suivre l'impulsion française à laquelle
elles obéissaient pendant le ~.lVe siècle.
Le 6 février i436 (i457), Daniel Thieulaine et Jehan Bracque obtiennent
la maîtrise de Valenciennes pour le terme de deux ans.
Les pièces qu'ils durent forger sont les mêmes que ci-dessus: le cavalier,
le demi-cavalier, le vierlander de 72 au marc, le demi, le billon noir de
deux deniers et c~lui d'un denier. Toutes ces pièces avaient conservé leur
titre, leur poids et leur valeur e). Les maîtres devaient payer l'or à raison
de 46 1/2Philippus au marc, et quand il était à plus bas titre, ils pouvaient
déduire sur chaque espèce de monnaie à refondre l'empirance on
(,) Pièces justificatives, n° VI.
(.) Id., n UO VII et VIII.
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