iVIâîiUEL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - Institut français de l ...
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58® Année.— 5« Série, p— Tome XXVII. N® (O 'S illars 1891<br />
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<strong>iVIâîiUEL</strong><br />
<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />
<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS ET <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />
On s'abonne à Paris, chez MM. HACHETTE et Cle,<br />
libraires-éditeurs, boalevard Saint-Germain, 19,<br />
et aans les départements, cliez tous les libraires. — Le<br />
prix <strong>de</strong>vra être payé d'avance, soit en un mandat sur la<br />
poste, soit en timbres-poste, soit par l'intermédiaire d'un<br />
bureau <strong>de</strong> poste ou d'un libraire. — Écrire franco.<br />
Prix <strong>de</strong> l'abonnement d'nn an :<br />
FRANCE<br />
Prix du numéro du Manuel.<br />
20 c.<br />
Prix du numéro du Supplément 25 c.<br />
6 fr.<br />
UNION POSTALE 7 fr.7 5<br />
Prix du supplément : Enseignement primaire<br />
supérieur, enseignement complémentaire; un numéro <strong>de</strong><br />
16 pages par quinzaine; un an, 5 trancs.<br />
Les abonnements se prennent & partir dn t" <strong>de</strong> chaque mois. — On ne s'abonne qae<br />
pour un an. — On ne reçoit pas d'abonnement pour le supplément seul.<br />
S O M M A I R E<br />
Partie générale.<br />
ACTES OFFICIELS UELAIIFS A <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> ; Personnel ; nominations. — Promotions. — Classement. — Avis<br />
administratifs.<br />
PÉDAGOGIE; Les réformes du certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires. — Les enseignements accessoires dans les écoles primaires<br />
<strong>de</strong> la Seine (A. GARDÉ). — L'application <strong>de</strong> la loi du 20 mars 1882.<br />
VARIÉTÉS : Les élections au conseil supérieur <strong>de</strong> l'instruction publique. — Nouvelles et faits scolaires. — Causeries<br />
pour les institutrices sui-l'économie domestique, sutVe (Mme SEIGNOEOS).<br />
CoRRESPONDiVKCE : Qusstions scolaires. — Questions diverses.<br />
LIVRES ET JIATÉRIEI. D'EXSEIGXEMEXT : La &rammaire enseignée par les exemples, par M. T. FBIEH.<br />
AXXONCES ET AVIS DIVERS.<br />
Partie scolaire.<br />
SEMAINE SCOLAIRE, année 1890-91. Directions et exercices, d'après les programmes officiels du 27 juillet 1882,<br />
pour les trois cours, élémentaire, moyen et supérieur <strong>de</strong> l'école primaire. — Langue <strong>français</strong>e (C. R., J. M.).<br />
— Calcul, système métrique et géométrie [h. T.).— Géographie (F. SCHRA<strong>DE</strong>R). — Dessin (R. G.). — Lectures<br />
géographiques (F. S.).<br />
ACTES OFFICIELS<br />
R E L A T I F S A <strong>L'INSTRUCTION</strong>P R I M A I R E<br />
PERSONNEL. — NOMINATIONS,<br />
Éeoles normales primaires.<br />
INSTITUTRICES.<br />
Professeurs et maîtresses adjointes.<br />
n février. — Mlle Rousseaux, professeur (5° classe) à<br />
l'école normale <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, est nommée professeur<br />
(même classe) [ordre <strong>de</strong>s sciences] à l'école normale <strong>de</strong><br />
la Rôche-sur-Yon, en remplacement <strong>de</strong> Mlle Poignet, qui<br />
est maintenue, sur sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, à l'école normale <strong>de</strong><br />
Bor<strong>de</strong>aux,<br />
Ml's Roux, déléguée, pendant l'année scolaire 1890-<br />
1891, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe chargée<br />
<strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> l'école primaire annexe à l'école normale<br />
<strong>de</strong> Troyes, est déléguée, pendant la même année<br />
scolaire, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe [ordre<br />
<strong>de</strong>â lettres] à l'école normale <strong>de</strong> Guéret, en remplacement<br />
<strong>de</strong> Mlle Georges.<br />
Mlle Vidal, déléguée, pendant l'année scolaii'e 1890<br />
1891, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe, chargée<br />
<strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> l'école maternelle annexe à l'école normale<br />
<strong>de</strong> Troyes, est chargée, au môme titre, <strong>de</strong> la direction<br />
<strong>de</strong> l'école primaire annexe à ladite école normale,<br />
en remplacement <strong>de</strong> Mlle Roux.<br />
23 février. — Mlle Wiesner, pourvue du brevet <strong>de</strong> capacité<br />
et du certificat d'aptitu<strong>de</strong> à l'enseignement <strong>de</strong> la<br />
gymnastique, est chargée <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> la gymnastique<br />
à l'école normale d'institutrices du département<br />
<strong>de</strong> la Seine, en remplacement <strong>de</strong> M. Lainé.<br />
Ecoles primaires supérieures.<br />
FILLES.<br />
Directrices.<br />
18 février. — Sur l'avis conforme <strong>de</strong> M. le ministre<br />
du commerce, <strong>de</strong> l'industrie et <strong>de</strong>s colonies ;<br />
Mme Cailliére, institutrice adjointe à Paris, pourvue
ÛQ<br />
MAN<strong>DE</strong>L GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />
du certificat d'aptitu<strong>de</strong> au professorat <strong>de</strong>s écoles normales<br />
et <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures et du certificat<br />
d'aptitu<strong>de</strong> à l'enseignement du travail manuel, est<br />
nommée directrice <strong>de</strong> l'école primaire supérieure <strong>de</strong> la<br />
rue <strong>de</strong> la Tombe-Issoire (emploi nouveau) ; •<br />
Mlle Roch, directrice d'école communale à Paris,<br />
pourvue du certificat d'aptitu<strong>de</strong> au professorat <strong>de</strong>s<br />
écoles normales et <strong>de</strong>s ; écoles primaires supérieures et<br />
du certificat <strong>de</strong> coupe et d'assemblage, est nommée di^'<br />
rectrice <strong>de</strong> l'école professionnelle <strong>de</strong> jeunes filles <strong>de</strong> la<br />
rue Bossuet, en remplacement <strong>de</strong> Mlie CaroC.<br />
Mme Fontbonne, directrice {5° classe) <strong>de</strong> l'école primaire<br />
supérieure <strong>de</strong> Largentiére, pourvue du certificat<br />
d'aptitu<strong>de</strong> au professorat <strong>de</strong>s écoles normales [ordre <strong>de</strong>s<br />
sciences], est nommée directrice (inêipe classe), <strong>de</strong><br />
l'école primaire supérieure <strong>de</strong> Saint-Etiénhe,'en'remplacement<br />
<strong>de</strong> Mlle Maïaux.<br />
PROMOTIONS.<br />
Inspecteurs <strong>de</strong> l'cnseigiacmcnt primaire.<br />
21 février. — Yu la délibération <strong>de</strong> la commission do<br />
classement instituée par l'article 43 <strong>de</strong> la loi du 19 juillet<br />
1889 :<br />
MM. Connesson, inspecteur primaire à Grenoble, et<br />
Launey, inspecteur primaire à Rouen, sont promus <strong>de</strong><br />
la 4° à la 5° classe ;<br />
M. Baille, inspecteur primaire à Tunis, lest promu <strong>de</strong><br />
la 5° à la 4° classe.<br />
Ecoles normales primaires.<br />
Directeur.<br />
21 février. — M. Peltier directeur <strong>de</strong> l'école normale<br />
du Caire, est promu <strong>de</strong> la 3° classe à la 2°.<br />
Professeurs.<br />
M. Brenneur, professeur à l'école normale du Caire, est<br />
promu <strong>de</strong> la 2= classe à la 1".<br />
• •<br />
MM. Baccus et Mirguet, professeurs à l'école noiunale.<br />
du Caire, sont promus <strong>de</strong> la 5° à la 2° classe.<br />
CLASSEMENT<br />
Inspecteur <strong>de</strong> l'enseignement primaire.<br />
14 février. — M. Defodon, ancien professeur à l'École<br />
normale d'instituteurs <strong>de</strong> la Seine, chargé <strong>de</strong>s fonctions<br />
d'inspecteur primaire <strong>de</strong>s YII" et IX" arrondissements <strong>de</strong><br />
Paris, est admis à faire valoir ses droits à la retraite<br />
par suppression d'emploi.<br />
Ecoles primaires snpérîeares.<br />
GARÇONS.<br />
Professeurs.<br />
23 février. — Vu la délibération <strong>de</strong> la commission<br />
<strong>de</strong> classement instituée par l'article 43 <strong>de</strong> la loi du 19 juillet<br />
1889, l'arrêté du 20 janvier 1891 est rapporté en ce'<br />
qui concerne le classement attribué,à MM. Cbatelain,<br />
Esnault, Lefebvre et Prévost, professeurs d'écoles primaires<br />
supérieures.<br />
AVIS ADMINISTRATIFS<br />
Avis relatif à l'obligation imposée aux aspirants<br />
et aspirantes à l'examen du professorat <strong>de</strong>s<br />
Ecoles normales et <strong>de</strong>s écoles primaires supérieui-es<br />
dè justifier <strong>de</strong> la possession d u<br />
certificat d'aptitu<strong>de</strong> .pédagogique.<br />
L'avis inséré au Bulletin administratif n» 927, du<br />
18 octobre 1890, relatifà l'oliligation imposée aux aspir,ants<br />
et aspirantes à l'examen du professorat <strong>de</strong>s écoles<br />
normales et <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures <strong>de</strong> justifier<br />
<strong>de</strong> la possession du certificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique,<br />
ne concerne pas les candidats qui se trouveraient encore<br />
dans le cas d'invoquer le bénéfice <strong>de</strong>s dispositions transitoires<br />
<strong>de</strong>- l'article 192 du décret du 18 janvier 1887.<br />
La possession préalable du cerlificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique<br />
ne sera pas exigée, cette année, <strong>de</strong>s aspirants et<br />
aspirantes qui avaient obtenu une dispense d'âge pour<br />
:se présenter soit aux coiicours d'admission aux écoles<br />
normales supérieures <strong>de</strong> Saint-Cloud et <strong>de</strong> Fontenay, soit<br />
aux'examens du professorat. Ils <strong>de</strong>vront régulariser ultérieurement,<br />
elle plus toi possible, leur situation en se-'<br />
présentant au certificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique.<br />
Liste<strong>de</strong>srecueils <strong>de</strong> morceaux choisis dans les<br />
auteurs <strong>français</strong> <strong>de</strong>s XVI", XVII", XVIII" et<br />
XIX° siècles pour servir <strong>de</strong> texte aux lectures<br />
expliquées pour le brevet supérieur et pour<br />
le certificat d'aptitu<strong>de</strong>au professorat <strong>de</strong>s écoles<br />
normales (lettres) 1891-1893.<br />
Aux termes <strong>de</strong> l'an'éto du 22 juillet 1890 (lisle triennale'1891-1892-1895)<br />
l'éprouve <strong>de</strong> lecture à l'examen du<br />
brevet supérieur et les explicatioiis <strong>de</strong> textes'a l'examen<br />
du professorat <strong>de</strong>s écoles iiormales (lettres) doivent porter<br />
entre autres ouvrages sur un <strong>de</strong>s recueils <strong>de</strong> morceaux<br />
choisis <strong>de</strong>s classiques <strong>français</strong> (prose et vers) <strong>de</strong>s xvi%<br />
;svu°, xviu" et xix» siècles en usage dans les établissements,<br />
publics d'enseignement primaire ou d'enseignement<br />
secondaire, ou inscrits au catalogue <strong>de</strong>s bibliothèques<br />
scolaires et populaires, au choix du candidat.<br />
Ainsi que le prévoyait l'arrôté, l'administration a <strong>de</strong>mandé<br />
aux éditeurs, par l'intermédiaire du prési<strong>de</strong>nt du<br />
Cercle dé la librairie, <strong>de</strong> lui -signaler lés dill'érents<br />
recueils <strong>de</strong> morceaux choisis répondant aux exigences<br />
<strong>de</strong>s programmes soit pour l'ensemble, soit sur certaines<br />
parties du programme.<br />
La liste <strong>de</strong> ces recueils a été insérée, dés la rentrée<br />
scolaire, dans la /levuc -pédagogique du mois <strong>de</strong> novembre.<br />
Nous en donnons ci-<strong>de</strong>ssous la reproduction pomles<br />
ouvrages publiés par la librairie Hachette et Cie.<br />
BIGOT (Ch.). — Lectures choisies <strong>de</strong> <strong>français</strong> mo<strong>de</strong>rne :<br />
1 volume.<br />
BKACHET (Aug.). — Morceaux choisis <strong>de</strong>s grands e'ci-ivains<br />
<strong>français</strong> du xvi" siècle, accompagnés d'une grammaire<br />
et d'un dictionnaire <strong>de</strong> la langue du xvi° siècle<br />
: 7= édition, 1 volume.<br />
CAHEN (.I.), professeur <strong>de</strong> rhétorique au collège Rollin.—<br />
Hlorceaux choisis <strong>de</strong>s auteurs <strong>français</strong>, prose et vers,<br />
publiés conformes au programme du 28 janvier 1890,<br />
à l'usage <strong>de</strong> l'enseignement secondaire classique,<br />
avec <strong>de</strong>s notices et <strong>de</strong>s-notes. Classes <strong>de</strong> troisième,<br />
secon<strong>de</strong> et rhétorique.<br />
Prose ; 1 volume.<br />
Poésie : i volume.<br />
— Morceaux choisis <strong>de</strong>s auteurs <strong>français</strong> <strong>de</strong>s xvi°, xvii»,<br />
xvni» et xix» siècles (prose et vers) à l'usage <strong>de</strong>s jeujies<br />
filles (1" et 2» années] :1 volume.<br />
— Morceaux choisis <strong>de</strong>s auteurs <strong>français</strong> <strong>de</strong>s xvi®, xvii°,,<br />
xvm" et XIX' siècles (prose et vers) à l'usage <strong>de</strong>s jeunes<br />
filles (3°; i' et 5» années) : 2 volumes.<br />
Prose : 1 volume.<br />
Poésie ; 1 v.olume.<br />
M. Prévost, professeur à l'école primaire supérieure<br />
d'Orléans, est rangé dans la 1" classe.<br />
i<br />
M. Lefebvre, professeur à l'école primaire supérieure,<br />
<strong>de</strong> Roubaix, est rangé dans la 3° classe.<br />
MM. Châtelain, professeur à l'école primaire supérieure<br />
<strong>de</strong> Sens, et Esnault, professeur à l'école primairè'<br />
CIIABBIER ( A . ) . — Les orateurs politiques<br />
supérieure d'IDiers, sont rangés dans la 4° classe.<br />
<strong>de</strong> la France.<br />
La tradition et l'esprit <strong>français</strong> en politique (1802-1830).<br />
Choix <strong>de</strong> discours : 1 volume.<br />
Choix <strong>de</strong> lettres du ïviii" siècle, avec une introduction,-<br />
<strong>de</strong>s notices, et <strong>de</strong>s notes : 1 volume.<br />
<strong>DE</strong>MOGEOT, agrégé <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> Paris. —<br />
Textes classiques <strong>de</strong> la littérature <strong>français</strong>e, extraits<br />
<strong>de</strong>s grands écrivains <strong>français</strong>, avec notices, appréciations<br />
et notes ; nouvelle édition, revue et augmentée :<br />
2 volumes.,<br />
I. Moyen âge, xvi" et xvii° siècles : 1 volume.<br />
II. xviii° et xix" siècles.: 1 volume.<br />
LAIÎBÉ, professeur au collège Rollin. —'Morceaute. choisis<strong>de</strong>s<br />
classiques <strong>français</strong> (prose et vers)', à l'usagé <strong>de</strong>
PARTIE GÉNÉRALE.<br />
m<br />
.écoles municipales et <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures:<br />
5 volumes.<br />
Cours élémentaire : 1 volume.<br />
Cours moyen : 1 volume.<br />
Cours supérieur; 1 volume.<br />
LANSOX (G.), professeur <strong>de</strong> rhétorique au lycée Michelet.<br />
— C/ioix (te lettres du XYII" siècle, avec une introduction,<br />
<strong>de</strong>s notices et <strong>de</strong>s notes: 1 volume.<br />
PELLISSIF.R, professeur à Sainle-Barhe. — Morceaux choisis<br />
<strong>de</strong>s classiques <strong>français</strong>, en prose et eti vers. liecueils<br />
composés à l'usage <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> grammaire et d'humanités<br />
t 0 volumes.<br />
C/asse <strong>de</strong> sixième; 1 roltime.<br />
iClasse <strong>de</strong> cinquième : 1 volume.<br />
PÉDAGOGIE<br />
Classe <strong>de</strong> quatrième : 1 volume.<br />
Classe do troisième : 4 volume.<br />
Classe <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> ; l volume.<br />
Classe <strong>de</strong> rhétorique : 1 volume.<br />
Morceaux choisis <strong>de</strong>s classiques <strong>français</strong> (prose et verslj<br />
à l'usage do l'enseignement spécial et <strong>de</strong>s classes élémentaires,<br />
15" édition; 1 volume.<br />
Morceaux choitis <strong>de</strong>s classiques <strong>français</strong> (prose et vers),<br />
à l'usage <strong>de</strong> l'enseignement spécial, 8° édition ; i volume.<br />
Postes vacants. — Inspection primaire.<br />
— Corte'<br />
Ecole primaire supérieure <strong>de</strong> filles <strong>de</strong> Largenlicre'.<br />
Direction.<br />
lES RÉFORMES DU CERTIFICAT D'ÉTU<strong>DE</strong>S<br />
<strong>PRIMAIRE</strong>S<br />
On se rappelle qu'une circulaire ministérielle du<br />
3 juin <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>mandait l'avis du corps enseignant<br />
sur les modificalions aurait lieu d'apporter à<br />
l'examen du certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires. A cette<br />
occasion, un assez grand nonilire d'instituteurs et<br />
d'institutrices nous ont transmis spontanément soit<br />
<strong>de</strong> simples réflexions, soit <strong>de</strong> véritables mémoires<br />
sur la question. Ainsi s'est trouvée ouverte, au Manuel<br />
général, une sorte d'enquête dont nous <strong>de</strong>vons<br />
vendre compte à ceux qui y ont pris part, et don!<br />
le résultat intéressera assurément nos lecteurs.<br />
Parmi les mémoires dont nous parlons, celui <strong>de</strong><br />
M. MÉJEAN, instituteur à Fourques (Bouches-du-<br />
Rhône) ouvre la marche, nous pourrions dire ouvre<br />
le feu, car son mémoire, dont le Manuel général a<br />
rendu compte en son temps est un véritable factum<br />
contre le certificat d'étu<strong>de</strong>s : le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />
(avec la grammaire toutefois), voilà l'ennemi ; sans les<br />
préoccupations qu'il cause aux maîtres et aux élèves,<br />
l'école primaire pourrait se donner tout entière aux<br />
diverses matières du programme, à l'éducation, à la<br />
préparation sérieuse <strong>de</strong> la profession. Ce n'est donc<br />
pas l'examen qu'il faut réformer, c'est le certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s lui-même, et la réforme consiste tout simplement<br />
dans la supression <strong>de</strong> l'institution.M. Méjean<br />
n'hésite pas <strong>de</strong>vant cette mesure extrême et radicale ;<br />
illapropose toutd'abord et il pense la justifier ensuite.<br />
Nous chercherons plus tard quelle est la cause <strong>de</strong><br />
cette défaveur, nous pourrions dire <strong>de</strong> ce discrédit<br />
dans lequel le certificat d'étu<strong>de</strong>s est tombé auprès<br />
<strong>de</strong> beaucoup ; nous la trouverons, croyons-nous, dans<br />
l'oubli <strong>de</strong> quelques principes qui n'auraient jamais<br />
dû être perdus <strong>de</strong> vue.<br />
M. GALART, instituteur à Saint-Césaire (Gard, qui<br />
"vient après M. Méjean, ne partage pas, tant s'en<br />
faut, ses idées. Lui, il veut le maintien du certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s dans sa forme actuelle. Il ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ni<br />
la suppression <strong>de</strong> la dictée ni celle <strong>de</strong>s épreuves<br />
orales. La dictée lui est chère : « D'une manière<br />
générale, une dictée irréprochable dénote chez<br />
i'écolier une bonne intelligence. Un enfant qui ne<br />
fait pas <strong>de</strong> fautes d'orthographe, est certainement<br />
nn bon élève et il est impossible (sauf <strong>de</strong> rares excep-<br />
1. Voir le Manuel général ii* 38, du 20 septembre ISaO .<br />
j tions) (iue,pe ndant le cours <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s, il ait profité<br />
seulement pour la dictée. » Quant à l'idée <strong>de</strong><br />
remplacer celle-ci par un exercice <strong>de</strong> rédaction qui<br />
tiendrait lieu à la fois <strong>de</strong> composition <strong>français</strong>e et<br />
d'ortiiographe, elle lui parait présenter <strong>de</strong> très graves<br />
inconvénients. Seulement, il n'exclurait pas un enfant<br />
pour moins <strong>de</strong> 7 fautes dans sa dictée : jusqu'à<br />
5 fautes, chaque faute ne <strong>de</strong>vrait enlever qu'un point,<br />
et n'en enlever <strong>de</strong>ux qu'au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ce chiffre. Il<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> le maintien du slatu quo, quant aux commissions<br />
cantonales : qui veillerait sans elles à la<br />
sincérité <strong>de</strong>s épreuves? A son avis, si on supprimait<br />
les commissions cantonales, l'in.specteur primaire<br />
seul <strong>de</strong>vrait être chargé <strong>de</strong> délivrer le certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s aux élèves qui en sont dignes et cela au<br />
cours <strong>de</strong> ses tournées. En ce cas, le système en vi-<br />
•,'ueur se trouverait naturellement bouleversé. Voilà<br />
une idée que nous retrouverons peut-être ailleurs et<br />
que, dans tous les cas, nous retenons pour en faire<br />
notre profit, s'il y a lieu, au moment où nous aurons<br />
à formuler <strong>de</strong>s conclusions.<br />
M. Pic.ABD, instituteur à Saint-Vivien (Giron<strong>de</strong>), résume<br />
les opinions qui se sont fait jour soit dans la<br />
presse pédagogique, soit dans les conférences ; « Tel<br />
instituteur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'inscription au programme <strong>de</strong><br />
i l'examen <strong>de</strong> toutes les matières portées au programme<br />
officiel <strong>de</strong>s écoles; tel autre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la<br />
suppression <strong>de</strong> la dictée; tel autre en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le<br />
maintien, mais en lui enlevant son caractère éliminatoire<br />
; tel autre voudrait la suppression <strong>de</strong> l'examen<br />
oral, qui serait remplacé par une question écrite<br />
portant sur l'histoire et la géographie; d'autres enfin<br />
ne parlent <strong>de</strong> rien moins que <strong>de</strong> supprimer le certificat<br />
lui-même, et chacun donne, à l'appui <strong>de</strong> son<br />
sentiment, <strong>de</strong>s raisons qu'il croit bonnes ».<br />
M. Picard croit sans doute que, pour se gui<strong>de</strong>r dans<br />
ce dédale d'opinions sinon contradictoires, au moins<br />
disparates, il convient, avant tout, <strong>de</strong> se faire <strong>de</strong>s<br />
principes en recherchant quel est le but du certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s, quelle en peut être l'utilité et quel en doit<br />
être le résultat final. Or, en l'état actuel <strong>de</strong>s choses,<br />
le but est méconnu, l'utilité est au moins contestable,<br />
le résultat n'est point obtenu. Le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />
n'aura sa raison d'être que quand il en sera autrement,<br />
c'est-à-dire le jour oii il aura une sanction<br />
parfaitement déterminée, le jour où il sera <strong>de</strong>venu<br />
une obligation non pas pour quelques privilégiés,
•H2<br />
MAN<strong>DE</strong>L GÉNÉRAL 1)E <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />
mais pour tous les enfants sans exception. Du moment<br />
qu'il n'en est pas ainsi, le certificat d'étu<strong>de</strong>s doit<br />
être supprimé. M. Picard ne consent à le maintenir<br />
que si la loi sur l'obligation cesse d'être une lettre<br />
morte. Ensuite, le certificat d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vrait être<br />
plus abordable et l'examen plus uniforme; tout soldat<br />
qui n'en serait pas pourvu, serait retenu une année<br />
<strong>de</strong> plus sous les drapeaux, sauf dès exceptions qui<br />
pourraient avoir lieu sur l'avis du maitre, seul compétent<br />
pour apprécier les obstacles et les inaptitu<strong>de</strong>s.<br />
Dans ces conditions, l'examen <strong>de</strong>vrait-il rester ce<br />
qu'il est?Non; la dictée ne <strong>de</strong>vrait être que <strong>de</strong> douze<br />
à quinze lignes et n'être pas éliminatoire. On ne <strong>de</strong>vrait<br />
donner que <strong>de</strong>s problèmes réellement à la portée<br />
<strong>de</strong>s enfants. Les rédactions <strong>de</strong>vraient toujours être<br />
prises dans les choses <strong>de</strong> la vie et dans le milieu où<br />
se trouve l'enfant. L'examen oral est <strong>de</strong> tous points<br />
préférable aux questions à résoudre par écrit, questions<br />
pour lesquelles la mémoire peut manquer à<br />
l'enfant.<br />
Conclusions : ou supprimer le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />
qui, à cette heure, n'est ni une force pour l'instituteur,<br />
ni un stimulant suffisant pour l'enfant, ou<br />
le transformer dans le sens qui vient d'être dit. En<br />
somme, M. Picard se place dans une hypotlièse toute<br />
nouvelle et ne propose rien inoins qu'une transformation<br />
radicale <strong>de</strong> l'examen.<br />
M. D., instituteur à Franconville, nous adresse une<br />
étu<strong>de</strong> ayant pour titre : Du certilicat d'étu<strong>de</strong>s primaires<br />
à trois <strong>de</strong>grés.<br />
-M. D. déclare nettement qu'il ne saurait se rallier<br />
à l'idée <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong> ses collègues qui proposent,<br />
sans phrases, la suppression même du certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s. Il nous faut dans nos écoles quelque chose<br />
qui soutienne puissamment l'émulation ; il ne faut<br />
pas laisser <strong>de</strong>s associations cantonales ressusciter<br />
les concours. D'ailleurs, l'arrêté organique est là<br />
qui exige le certificat d'étu<strong>de</strong>s pour l'obtention <strong>de</strong>s<br />
bourses dans les écoles primaires supérieures ; il y<br />
a aussi l'article G <strong>de</strong> la loi sur l'obligation qui donne<br />
au certificat d'étu<strong>de</strong>s l'existence légale.<br />
Le certificat d'étu<strong>de</strong>s doit donc <strong>de</strong>meurer. Seulement,<br />
<strong>de</strong>s différences si gran<strong>de</strong>s qui existent dans<br />
les examens ici ou là, M. D. conclut non à la création<br />
d'un nouveau titre, mais à l'établissement <strong>de</strong> trois<br />
<strong>de</strong>grés dans le certificat d'étu<strong>de</strong>s ; il y aurait le certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s primaires élémentaires, le certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s primaires moyennes, le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />
primaires supérieures. M. D. voit dans ces trois <strong>de</strong>grés<br />
un moyen efficace <strong>de</strong> soutenir l'émulation dans la<br />
même école et ailleurs, comme aussi <strong>de</strong> satisfaire à<br />
la loi. Ce système s'éloigne trop <strong>de</strong> la question posée<br />
par le ministre et la complique à un trop haut point<br />
pour que nous puissions utilement reproduire les<br />
raisons sur lesquelles s'appuie l'auteur et sur les<br />
moyens d'exécution qu'il propose. Nous croyons que,<br />
pour le moment, on songe surtout à simplifier le<br />
certificat d'étu<strong>de</strong>s existant, et à le rendre à la fois<br />
plus pratique et plus probant. C'est, donc <strong>de</strong>, ce côté<br />
que, tous tant que nous sommes, nous <strong>de</strong>vons porter<br />
nos vues et nos efforts.<br />
M. SÈVE, instituteur à,Saint-André~le-Pano,ud (Ain),<br />
plai<strong>de</strong> longuement, et non sans talent, en faveur<br />
<strong>de</strong> la rédaction et contre la dictée. Cependant il<br />
admet le maintien <strong>de</strong> celle-ci, mais moyennant <strong>de</strong>s<br />
modifications. 11 ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas qu'on permetie<br />
l'usage du dictionnaire et <strong>de</strong> la grammaire; que l'on<br />
épelle et qu'on explique les mots ou les phrases un<br />
peu difficiles. Mais il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l'on atténue le<br />
caractère éliminatoire <strong>de</strong> la dictée en enlevant <strong>de</strong>ux<br />
points par faute jusqu'à 6 et plus, un point seul<br />
<strong>de</strong> 6 à 0. De plus, les fautes seraient appréciées et<br />
non plus seulement comptées. Le questionnairequ'il<br />
propose d'ajouter à la dictée comprendrait<br />
<strong>de</strong>ux parties, l'une ayant trait au vocabulaire, l'autres'occupant<br />
spécialement <strong>de</strong>lapenséeet<strong>de</strong>l'expression.<br />
Faut-il conserver les épreuves orales? En l'état,.<br />
M. Sève penche pour la négative : les épreuves orales,,<br />
attendu leur brièveté, l'aftluence <strong>de</strong>s candidats, l'incompétence<br />
<strong>de</strong> plus d'un examinateur, ne sauraient<br />
être sérieuses ; elles ne sont pas nécessaires pour que<br />
l'instituteur enseigne suivant les règles <strong>de</strong> la saine pédagogie.<br />
On les remplacerait utilement par<strong>de</strong>s compositions<br />
d'histoire et <strong>de</strong> géographie... et, ajoute M. Sève><br />
par une composition sur les sciences naturelles.<br />
11 y aurait <strong>de</strong>s inconvénients à ce que les épreuves<br />
étant toutes écrites, elles eussent lieu le même jour<br />
dans toutes les écoles. Qui exercerait la surveillance?<br />
Qui garantirait l'impartialité <strong>de</strong>s commissions locales?<br />
Mais elles pourraient être les mêmes pour tout le<br />
département et avoir lieu ,1e même jour, aux mêmes<br />
centres qu'aujourd'hui.<br />
Conclusions : donner u n coefficient double à la<br />
rédaction ; maintenir la dictée dans les conditions<br />
ci-<strong>de</strong>ssus indiquées; remplacer les épreuves orales<br />
par <strong>de</strong>s questions ou compositions écrites; conserver<br />
les centres d'examen actuels ; donner les mêmes<br />
épreuves pour tout le département et les faire exécuter<br />
le même jour.<br />
M. RIBOT, à la Copechagnières (Vendée), abor<strong>de</strong>,<br />
sans, préambule, les questions posées par le. ministre.<br />
Il se prononce hautement, pour le maintien<br />
<strong>de</strong> la dictée comme épreuve spéciale ; une expérience<br />
journalière lui a appris que la rédaction ne pourrait<br />
la remplacer au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'orthographe, l'esprit<br />
<strong>de</strong> l'enfant n'étant pas <strong>de</strong> force à s'appliquer à<br />
<strong>de</strong>ux choses à la fois, aux mots et aux idées, à l'orthographe<br />
et à la composition. Si la rédaction <strong>de</strong>venait<br />
l'épreuve unique, l'orthographe péricliterait,<br />
et M. Ribot tient à celle-ci : en voyant une lettre où<br />
fourmillent les fautes d'orthographe, que pense-t-on<br />
<strong>de</strong> son auteur?<br />
Toutefois, il verrait sans peine la dictée perdre<br />
son caractère éhminatoire... à moins qu'elle ne renferme<br />
tant <strong>de</strong> fautes grossières qu'elle ne soit susceptible<br />
d'aucune notation. Dans tous les, cas, les<br />
fautes <strong>de</strong>vraient être plutôt pesées que comptées. En<br />
outre, il y aurait lieu d'y ajouter une autre épreuve<br />
<strong>de</strong> langue et <strong>de</strong> prendre une note moyenne entre<br />
les <strong>de</strong>ux résultats.®. Ribot est partisan du maintien<br />
<strong>de</strong>s épreuves orales : « Il n'est point vrai que les<br />
épreuves orales n'apportent aucun élément décisif<br />
pourjuger la valeur <strong>de</strong> chaque candidat... ; s'il en est<br />
ainsi, la faute en est aux commissions ou au manque<br />
<strong>de</strong> temps. Il faudrait au contraire renforcer le»
PARTIE GÉNÉRALE. 113<br />
•épreuves oraleç, y introduire <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> système<br />
métrique, d'iiistoire, <strong>de</strong> géographie, etc.<br />
Les questions écrites sur les diverses matières<br />
peuvent n'être pas comprises et faire échouer à tort<br />
un candidat <strong>de</strong> valeur.<br />
Il serait désirable qu'il y eût unité d'épreuves et<br />
unité <strong>de</strong> jugement. Toutes les compositions faiteS;Ie<br />
même jour dans les centres habituels, seraient transmises<br />
à l'inspecteur primaire qui les ferait corriger<br />
sous ses,yeux.<br />
M. GAU<strong>DE</strong>IIN, ît Saint-Jean^d'Angely (Charente-<br />
Inférieure), estime que les <strong>de</strong>ux épreuves d'orthographe<br />
et <strong>de</strong> rédaction doivent être maintenues.<br />
Lui aussi pense que, à l'âge <strong>de</strong> onze à<br />
douze ans, l'enfant n'est pas en état <strong>de</strong> porter à la<br />
fois son attention sur l'orthographe et sur la cotnposilion.<br />
D'ailleurs, comment le correcteur appréciera-t-il,<br />
à ce douWe point <strong>de</strong> vue, une copie <strong>de</strong> six<br />
ou sept ligpes et une autre qui ne contiendra pas<br />
moins d'une page ou <strong>de</strong>ux ? Dans la dictée, qu'on<br />
laisse aux commissions le soin d'apprécier les<br />
fautes, <strong>de</strong> distinguer entre l'étour<strong>de</strong>rie et l'ignorance.<br />
Les épreuves orales <strong>de</strong>vraient être conservées<br />
si l'on pouvait y procé<strong>de</strong>r dans d'aulres conditions.<br />
Mais, comme cela est impossible, il vaut<br />
autant les supprimer etles remplacer par <strong>de</strong>s co(npositions<br />
élémentaires d'histoire et <strong>de</strong> géographie,<br />
auxquelles on ajouterait utilement <strong>de</strong>s épreuves <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ssin et <strong>de</strong> sciences naturelles; cela empêcherait<br />
certains maîtres <strong>de</strong> négliger ces matières pqur celles<br />
qui font expressément partie <strong>de</strong> l'examen.<br />
Quant au mo<strong>de</strong> d'examen, M. Gau<strong>de</strong>ljn est d'avis<br />
•qu'il ne peut y être apporté <strong>de</strong> changement à ce qui.se<br />
passe aujourd'hui dans la Charente-Inférieure. C'est<br />
une.utopie .<strong>de</strong> vouloir ;que les compositions soient<br />
faites le même jour dans chaque école ; ceux qui<br />
seraient chargés <strong>de</strong> la surveillance pourraient être<br />
suspectés. Mais rien ne s'opposerait à;, ce qu'elles<br />
eussent lieu dans les centres habituels .sous les yeux<br />
d'une commission cantonale ; ' les copies, au lieu<br />
d'être corrigées séance tenante, seraient transmises<br />
à l'inspecteur primaire qui prési<strong>de</strong>raitJa commission<br />
unique pour l'arrondissement; une commission<br />
départementale offrirait <strong>de</strong> trop gr.an<strong>de</strong>s difficultés.<br />
M. Gau<strong>de</strong>lin termine par les vçeu;x suivants :<br />
1° Que le certificat d'étu<strong>de</strong>s supplée à l'impuissance<br />
d,e la loi sur l'obligation. Pour cela il suffirait<br />
qu^'il fût, comme en Angleterre, défendu à tout propriétaire<br />
d'employer les enfants qui n'auraient point<br />
obtenu leur certificat d'étu<strong>de</strong>s, et à tout patron <strong>de</strong><br />
les admettre dans son atelier.<br />
2° Qu'il soit accordé une juste in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> déplacement<br />
aux maîtres et maîtresses qui se ren<strong>de</strong>nt au<br />
canton voisin pour procé<strong>de</strong>r à l'exarnen du certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s. On se procurerait les ressources nécessaires<br />
pour cet objet en appliquant au certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />
une mesure analogue à celle qui a été prise pour les<br />
brevets<strong>de</strong> capacité; les communes seraient chargées<br />
<strong>de</strong> payer pour les élèves indigents. Ces propositions<br />
nous paraissent <strong>de</strong>scelles qui méritent d'être étudiées,<br />
M. .PAVET, a Breil-le-Merize (Sarthe), s'inquiète<br />
du manque <strong>de</strong> rapport existant entre nos programipies<br />
scolaires et; nos programmes d'examen.<br />
Il en résulte que ceux qui veulent réussir au certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s ne suivent que le programme restreint<br />
du certificat d'étu<strong>de</strong>s,tandis que le bon instituteur,<br />
qui se préoccupe surtout <strong>de</strong> suivre son programme<br />
officiel, se trouve obligé d'éparpiller son temps et ses<br />
forces. Aussi, il réussit peu au certificat d'étu<strong>de</strong>s,<br />
tandis que ses collègues ou concurrents y obtiennent<br />
<strong>de</strong> brillants succès. Résultat: le bon instituteur est<br />
obligé, s'il veut n'être pas vaincu au certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s, d'ajouter à ses obligations déjà très<br />
lour<strong>de</strong>s le labeur d'une préparation spéciale, d'une<br />
préparation chauflee sans laqueOe il échouerait<br />
infailliblement,<br />
Comme M. Gau<strong>de</strong>lin, M. Pavet voudrait une sanction<br />
au certificat d'étu<strong>de</strong>s. On <strong>de</strong>vrait, selon lui,<br />
exiger que le certificat d'étu<strong>de</strong>s fût obligatoire pour<br />
obtenir un emploi dans les administrations publiques,<br />
pour arriver aux gra<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caporal ou <strong>de</strong> brigadier.<br />
Lui aussipense que le certificat d'étu<strong>de</strong>s pourrait<br />
ainsi venir en ai<strong>de</strong> à la loi sur l'obligation. Du<br />
reste, il s'arrête à ces considérations, et n'abor<strong>de</strong> pas<br />
autrement la question <strong>de</strong>s réformes mises à l'étu<strong>de</strong>.<br />
Un autre instituteur <strong>de</strong> la Sarthe, M. VALLÉE, du<br />
Mans, a eu la bonne pensée <strong>de</strong> nous envoyer le<br />
procès-verbal d'une; conférence où se trouvaient<br />
réunis les instituteurs <strong>de</strong> six cantons et dans,<br />
laquelle, après discussion, ont été prises un certain<br />
nombre <strong>de</strong> résolutions^ répondant au .questionnaire,<br />
ministériel:<br />
« Il y a lieu : <strong>de</strong> maintenir le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />
primaires élémentaires, <strong>de</strong> faire porter l'exameji sur<br />
toutes les matières du programme, mais sans,<br />
ajouter <strong>de</strong> nouvelles épreuves à l'examen écrit;<strong>de</strong><br />
maintenir la dictée, mais d'apporter certains tempéraments<br />
pour le choix <strong>de</strong>s textes et le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
correction : la dictée géra simple et exempte <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>s difficultés; la commission pèsera les fautes<br />
et Jes notera surun maximum <strong>de</strong> cinq ; cependant<br />
on pourra admettre les candidats ayant sept fautes<br />
ou plus et dont le total <strong>de</strong>s autres compositions<br />
atteindrait le minimum <strong>de</strong> vingt points pour les garçons<br />
et <strong>de</strong>. vingt-cinq pour les filles.<br />
« 11 y a lieu : <strong>de</strong> .maintenir les épreuves orales en<br />
leur .donnant plus d'importance que précé<strong>de</strong>mment:.<br />
l'examen oral ne comportera qu'une seule épreuve<br />
subie <strong>de</strong>vaiit une commission unique présidée par<br />
l'inspecteur primaire ; cette épreuve portera à<br />
volonté sur une ou plusieurs matières du programme<br />
<strong>de</strong>s écoles primaires, savoir : l'instruction morale et<br />
civique, la lecture et la récitation, l'histoire et la<br />
géographie, l'arithmétique et le système métrique,<br />
les éléments <strong>de</strong>s sciences physiques et naturelles.<br />
« L'assemb,lée, regrettant <strong>de</strong> ne trouver aucun<br />
moyen pratique d'assurer l'uniformité <strong>de</strong>s épreuves<br />
et <strong>de</strong> la correction, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le maintien du statu quo.<br />
Néanmoins, pour arriver, autant que possible, à l'uniformité<br />
<strong>de</strong>s épreuves, elle propose <strong>de</strong> faire choisir<br />
toutes les dictées par le même délégué <strong>de</strong> l'inspecteur<br />
d'académie; un autre délégué choisirait les sujets <strong>de</strong><br />
composition <strong>français</strong>e, un troisièmè les problèmes.<br />
« L'assemblée émet le vœu qu'on n'admette à<br />
l'examen que les candidats qui auront atteint l'âge
M4<br />
MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />
<strong>de</strong> douze ans avant le 1" octobre <strong>de</strong> l'année <strong>de</strong><br />
l'examen, en accordant une dispense d'un an aux<br />
candidats qui prendraient l'engagement d'entrer<br />
dans une école supérieure. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aussi la<br />
suppression <strong>de</strong> la question <strong>de</strong> théorie <strong>de</strong> l'examen<br />
<strong>de</strong> calcul, et l'établissement par ordre alphabétique<br />
<strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s élèves admis à l'examen.<br />
M. Vallée termine son substantiel compte rendu<br />
en exprimant <strong>de</strong>s craintes — très fondées, selon<br />
nous, — sur le résultat <strong>de</strong> l'enqnête ouverte ; les<br />
avis divergeront sans doute suivant la région ; on<br />
ne pensera pas sur la dictée dans les pays à patois<br />
comme dans les pays où le <strong>français</strong> est parlé avec<br />
aisance ; <strong>de</strong> même sur d'autres points, suivant les<br />
moyens <strong>de</strong> communications, le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> développement<br />
<strong>de</strong> l'instruction primaire, etc.<br />
(-4 suivre.)<br />
LES ENSEIGNEMENTS ACCESSOIRES DANS LES<br />
ÉCOLES <strong>PRIMAIRE</strong>S <strong>DE</strong> LA SEINE<br />
Monsieur le rédacteur,<br />
J'ai lu avec le plus vif intérêt, dans le numéro<br />
du Manuel général, portant la date du 51 janvier,<br />
l'article signé U. A., sur « Les enseignements accessoires<br />
dans les Ecoles primaires <strong>de</strong> la Seine ».<br />
Je serais étonné, monsieur le rédacteur, si tous<br />
les instituteurs <strong>de</strong> la Seine, qui ont pu lire ce<br />
remarquable article, n'étaient pas reconnaissants à<br />
votre honorable correspondant d'avoir signalé à la<br />
vigilance <strong>de</strong> la direction « la diminution progressive<br />
<strong>de</strong> l'écart qui existait naguère encore entre les<br />
notes moyennes <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong>s écoles communales<br />
et les notes moyennes <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong>s<br />
écoles privées, dans les examens du certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s primaires », d'avoir dénoncé le péril<br />
que fait courir à notre enseignement « l'envahissement<br />
progressif <strong>de</strong> nos programmes par <strong>de</strong>s<br />
enseignements accessoires qui prennent une part<br />
précieuse du temps dû aux étu<strong>de</strong>s fondamentales<br />
».<br />
On ne peut le nier, monsieur le rédacteur, si<br />
l'emploi du temp's approuvé par le conseil départemental<br />
<strong>de</strong> la Seiiie n'est pas promptement moditié<br />
et s'il doit être strictement observé, « les résultats<br />
<strong>de</strong>s examens du certificat d'étu<strong>de</strong>s seront défavorables<br />
à notre enseignement ». Voici un fait qui<br />
justifie, par avance, ces prévisions. Dans un canton<br />
<strong>de</strong> la banlieue <strong>de</strong> Paris, où presque toutes les écoles<br />
publiques sont <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s écoles bien installées et<br />
bien organisées, la plus forte moyenne <strong>de</strong>s épreuves<br />
écrites a été obtenue, aux <strong>de</strong>rniers examens, par<br />
une école privée, avec un assez grand nombre <strong>de</strong> candidats<br />
admissibles. Comment s'en étonner, étant<br />
donné le temps qu'il nous faut consacrer, nous instituteurs<br />
publics, à l'enseignement du <strong>de</strong>ssin, du<br />
chant, <strong>de</strong>s sciences usuelles, <strong>de</strong> la gymnastique,<br />
aux exercices militaires et au travail manuel, cette<br />
« panacée » qui aura probablement autant <strong>de</strong><br />
succès, à l'école primaire, que les bataillons scolaires.<br />
Si l'on veut que les résultats <strong>de</strong> notre enseignement<br />
primaire justifient ces trois gran<strong>de</strong>s mesures:<br />
l'obligation, la gratuité et la laïcisation, il est temps<br />
<strong>de</strong> réagir « contre la tendance <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières<br />
années à vouloir donner à l'accessoire, l'importance<br />
et la place du principal ».<br />
De plus, il faut donner quelque valeur au certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s, en rendant obligatoire l'épreuve du<br />
<strong>de</strong>ssin si utile à tous, en donnant toute son importance<br />
à l'épreuve <strong>de</strong> lecture expliquée, en rétablissant<br />
les épreuves orales <strong>de</strong> grammaire et d'arithmé-<br />
I tique et en ajoutant une nouvelle épreuve orale portant<br />
sur l'instruction morale et civique.<br />
Ce sont les épreuves orales surtout qui mettront<br />
en relief notre enseignement public. J'en trouveune<br />
preuve dans le fait cité plus haut. Les <strong>de</strong>ux épreuves<br />
orales maintenues, ont suffi pour faire tomber au<br />
septième rang — d'après la moyenne générale —<br />
l'école privée classée première pour les épreuves<br />
écrites.<br />
Le jour où une place plus gran<strong>de</strong> sera faite aux<br />
enseignements qui sont « <strong>de</strong> nécessité sociale », le<br />
jour où l'examen oral sera un véritable contrôle <strong>de</strong><br />
ces principaux enseignements, nos résultats, comparés<br />
à ceux <strong>de</strong>s écoles privées, seront ce qu'ils ont<br />
été pendant longtemps. Ce jour-là, notre enseignement<br />
primaire aura fait un réel progrès. Avec <strong>de</strong>s<br />
examens moins limités, nous n'aurons plus oir<br />
presque plus <strong>de</strong> candidats trop jeunes. L'enseignement<br />
oral, si heureusement introduit dans nos<br />
écoles, cessera d'être compromis. On fera moins <strong>de</strong><br />
ces innombrables dictées et <strong>de</strong> ces incalculables<br />
problèmes qui, aujourd'hui, suffisent à assurer le<br />
succès <strong>de</strong>s candidats. Les maitres, pour réussir,<br />
<strong>de</strong>vront non pas travailler davantage, mais travailler<br />
autrement. Alors seulement, nos écoles seront ce<br />
qu'elles doivent être : <strong>de</strong>s établissements d'éducation<br />
et d'instruction primaire.<br />
Permettez-moi donc, monsieur le rédacteur, <strong>de</strong><br />
me joindre à votre honorable correspondant, pour<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r « que l'emploi du temps dans les écoles<br />
<strong>de</strong> la Seine, soit remanié dans un sens plus conforme<br />
aux véritables intérêts <strong>de</strong> l'instruction primaire<br />
». En outre, j'exprime le vœu que le certificat<br />
d'étu<strong>de</strong>s ne soit accordé qu'aux élèves possédant<br />
une réelle instruction primaire, le nombre <strong>de</strong>s<br />
candidats dût-il diminuer. Ce qui importe, c'est<br />
l'éducation générale <strong>de</strong> notre jeune population scolaire,<br />
par l'enseignement progressif et rationnel <strong>de</strong><br />
nos programmes.<br />
Veuillez agréer, etc.<br />
A . GARDÉ.<br />
L'APPLICATION <strong>DE</strong> LA LOI DU 2 0 MARS I8 82.<br />
Monsieur le rédacteur en chef,<br />
l'ermettez-moi <strong>de</strong> .,vous signaler [un fait qui a , a<br />
mon humble avis, une gran<strong>de</strong> importance ;<br />
Daus l'une <strong>de</strong> ses séances, le conseil général <strong>de</strong> la<br />
Giron<strong>de</strong> a émis « un vœu tendant à ce que le préfet,<br />
assure l'application <strong>de</strong> la loi du 28 mars ISSS sur<br />
l'obligation <strong>de</strong> l'instruction pi imaire et plus spécialementle<br />
fonctionnement <strong>de</strong>s commissions scolaires».<br />
Cet exemple mériterait d'être connu et suivi : ce
PARTIE GÉNÉRALE. H 5<br />
serait le meilleur moyen <strong>de</strong> faire respecter une loi<br />
qui, par suite d'une foule <strong>de</strong> circonstances, est tombée<br />
en quelque sorte en désuétu<strong>de</strong>, malgré les améliorations<br />
apportées au fonctionnement <strong>de</strong>s commissions<br />
scolaires par l'article 58 <strong>de</strong> la loi du 30 octobre<br />
1886.<br />
En ce qui me concerne, il me serait particulièrement<br />
agréable <strong>de</strong> prendre connaissance, à l'occasion<br />
<strong>de</strong> mes tournées, <strong>de</strong> « ce registre <strong>de</strong>s délibérations »<br />
prescrit par l'article 6 du décret du 29 janvier <strong>de</strong>rnier.<br />
Que l'on applique certaines lois avec beaucoup <strong>de</strong><br />
ménagements, d'abord, mais ce serait une faute, et<br />
peut-être un danger, que <strong>de</strong> laisser plus longtemps<br />
une loi qui intéresse tous les pères <strong>de</strong> famille, et dont<br />
la méconnaissance peut être si préjudiciable à leurs<br />
enfants et, en <strong>de</strong>rnier lieu, au pays et au gouvernement<br />
<strong>de</strong> la République.<br />
Veuillez agréer, etc.<br />
L . CAIRE,<br />
inspecteur primaire.<br />
Notre correspondant n'est pas seul à se plaindre<br />
<strong>de</strong>s difficultés que soulève l'application <strong>de</strong> la loi du<br />
28 mars 1882. M. Jacquemard, député <strong>de</strong>s Ar<strong>de</strong>nnes,<br />
avait adressé récemment à M. le ministre <strong>de</strong> l'instruction<br />
publique une réclamation au sujet du mauvais<br />
fonctionnement <strong>de</strong>s commissions scolaires. Le ministre<br />
lui a répondu par la lettre suivante :<br />
Monsieur le rédacteur en chef,<br />
Vous m'avez fait l'honneur d'appeler mon attention sur<br />
les difficultés que rencontre, dans un certain nombre <strong>de</strong><br />
départements, l'application <strong>de</strong> la loi du 28 mars 1882.<br />
Je dois reconnaître que les commissions scolaires ne<br />
fonctionnent pas partout avec la régularité désirable;<br />
mais la situation en général n'est peut-être pas aussi<br />
mauvaise que vous paraissez le craindre.<br />
I/administration a fait tout ce qui a dépendu d'elle<br />
pour tirer le meilleur parti <strong>de</strong> la loi qu'elle a fait améliorer,<br />
vous le savez, en 1886 ; et elle continuera à s'efforcer<br />
d'obtenir <strong>de</strong>s résultats plus satisfaisants.<br />
11 y a lieu <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, du reste, si c'est par<br />
<strong>de</strong> simples mesures d'ordre administratif, telles, par<br />
exemple, que le développement <strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong>s écoles,<br />
insuffisamment dotées jusqu'ici, qu'on atteindrait le but<br />
à poursuivre ; ou s'il ne serait pas nécessaire <strong>de</strong> modifier<br />
la loi elle-même.<br />
Pour être fixé à cet égard, je me propose d'ouvrir<br />
une enquête statistique qui pourra coïnci<strong>de</strong>r avec le prochain<br />
dénombrement <strong>de</strong> la population.<br />
Los renseignements qu'elle fournira permettront mieux<br />
<strong>de</strong> se rendre compte <strong>de</strong>s mesures à prendre en vue d'assurer<br />
le meilleur fonctionnement <strong>de</strong> la loi.<br />
Agréez, etc.<br />
Léon BOORGEOIS.<br />
VARIÉTÉS<br />
LES ÉLECTIONS AU CONSEIL SUPÉRIEUR<br />
<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> PUBLIQUE.<br />
Scrutin du 18 mars 1891.<br />
Nous insérons sans commentaires, comme nous<br />
le faisons (irdinairement en pareil cas, et dans l'ordre<br />
où nous les recevons, les professions <strong>de</strong> foi <strong>de</strong>s candidats<br />
au conseil supérieur.<br />
Voici d'abord la circulaire que l'honorable M. Chevrel,<br />
inspecteur d'académie à Caen, adresse aux électeurs<br />
:<br />
Messieurs,<br />
La mort du regretté M. Defodon laisse un siège vacant<br />
au conseil supérieur parmi les représentants <strong>de</strong><br />
l'enseignement primaire.<br />
Plusieurs <strong>de</strong> vos collègues sont venus <strong>de</strong> nouveau<br />
fn'offrir la candidature. Ils sont persuadés que cette fois<br />
le corps électoral voudra choisir en province son représentant.<br />
Ils ont pensé que les 273 voix qui se sont réunies<br />
sur mon nom au scrutin du 8 novembre 1889 seraient à<br />
vos yeux la meilleure <strong>de</strong>s recommandations pour le<br />
scrutin du 18 mars prochain.<br />
J'ai cédé à leurs instances. Je viens à mon tour solliciter<br />
vos Suffrages, et mettre à votre disposition, soit<br />
au conseil supérieur, soit ailleurs, mon expérience et mon<br />
dévouement.<br />
La loi du 27 février 1880 n'accor<strong>de</strong> à l'enseignement<br />
primaire qu'une représentation insuffisante au sein du<br />
conseil supérieur. Il serait équitable que le nombre <strong>de</strong><br />
vos représentants fût doublé et que l'un d'eux, choisi par<br />
le ministre, fit nécessairement partie <strong>de</strong> la section permanente<br />
du conseil. Mais, en attendant, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rais<br />
que tout projet dérèglement, <strong>de</strong> réformes, que toute<br />
question concernant les écoles, les programmes, les métho<strong>de</strong>s,<br />
le personnel <strong>de</strong> tout ordre, fût examinée, discutée<br />
en réunion <strong>de</strong> MM. les inspecteurs généraux et <strong>de</strong> vos<br />
représentants, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. le directeur <strong>de</strong><br />
l'enseignement primaire, avant d'être soumise à l'étu<strong>de</strong> et<br />
à l'approbation <strong>de</strong> la section permanente et du conseil<br />
supérieur.<br />
La loi du 19 juillet 1889 n'a répondu qu'en partie à vos<br />
légitimes espérances ; je voudrais qu'elle fût revisée,<br />
amendée, et qu'une réglementation nouvelle donnât à<br />
bref délai aux nombreuses questions <strong>de</strong> détail qui s'y<br />
rattachent une solution favorable à vos intérêts.<br />
Je voudrais que chaque année, pour l'inspection primaire,<br />
les écoles normales, les écoles primaires supérieures,<br />
le tableau <strong>de</strong> classement fût revisé, et que l'état<br />
<strong>de</strong>s promotions fût arrêté en comité <strong>de</strong>s recteurs, <strong>de</strong>s<br />
inspecteurs généraux et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux au moins <strong>de</strong> vos mandataires.<br />
Enfin, je suis <strong>de</strong> ceux 'qui pensent que l'institution <strong>de</strong>s<br />
« inspectrices primaires s n'est pas d'une utilité incontestable.<br />
MM. les inspecteurs ont au plus haut point le<br />
sentiment <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>voir et ils le remplissent partout<br />
avec intelligence, tact et succès. Je n'en veux pour preuve<br />
que les résultats obtenus en ces dix <strong>de</strong>rnières années<br />
avec leur utile concours dans l'œuvre <strong>de</strong> réorganisation<br />
<strong>de</strong> notre enseignement primaire. Est-ce donc le moment<br />
<strong>de</strong> diminuer leur nombre, <strong>de</strong> leur ôter tout espoir d'arriver<br />
à certaines situations agréables et recherchées,<br />
d'amoindrir leur action? Si quelques circonstances<br />
exceptionnelles exigent dans une école l'intervention,<br />
d'une femme, pourquoi l'autorité académique ne pourraitelle<br />
déléguer pour cette mission extraordinaire la directrice<br />
<strong>de</strong> l'école normale? Ses absences, d'ailleurs très<br />
rares, seraient toujours <strong>de</strong> courte durée; l'école n'en<br />
souffrirait pas; un crédit mo<strong>de</strong>ste couvrirait aisément<br />
ses frais <strong>de</strong> déplacement; le but poursuivi serait atteint
116. MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />
et l'économie ainsi réalisée sur les créations projetées<br />
permettrait à l'administration supérieure d'améliorer les<br />
situations acquisés et <strong>de</strong> reconnaîu-éles services rendus.<br />
Ces rapi<strong>de</strong>s indications vous diront assez ce que je<br />
pense, ce que je veux. C'est avec conïiance que je m'en<br />
remets à votre jugement, tout en vous assurant que,<br />
quelle que soit votre décision, vous trouverez toujom-s en<br />
moi uu ;serviteur passioimé <strong>de</strong> l'enseignement primaire,<br />
un ami sùr et dévoué <strong>de</strong> tout son personnel.<br />
Cp,cu, le, 26 février 1891.<br />
M, CiiEvnBt,<br />
iiispflcteur d'acad«mi,e du Galvftdps-<br />
M. Yincent, inspecteur primaire <strong>de</strong>: la Seine, nous,<br />
informe qu'il est candidat au siéae vacant au conseil<br />
supérieur, <strong>de</strong> l'instruction publique, et nous prie<br />
d'insérer la circulaire suivante :<br />
Messieurs,<br />
• La mort du regretté M.- Defodon nous oblige à faire<br />
choix d'un nouveau déiégué au conseil supéiûeur <strong>de</strong> l'instruction<br />
publique, et je viens solliciter \otre suffrage.<br />
• Ancien élève <strong>de</strong> l'écoltï normale <strong>de</strong> Poitiers- ; instituteur<br />
public dans la Charente pendant dbc ans; inspecteur<br />
primaire en pi'ovince pendant douze ans et à Paris<br />
pendant onze; membre du conseil dèpai'temental et <strong>de</strong>s<br />
commissions <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>s écoles normales primaires<br />
<strong>de</strong> la Seine, j'.ai consacré toute ma vie à l'enseignement<br />
primaire, et ma candidature ne peut se recomman<strong>de</strong>r<br />
que <strong>de</strong> l'expérience que j'ai pu acquérir dans les di-<br />
Terses positions que j'ai successivement occupées.<br />
Je ne vous adresserai ni un long programme, ni une<br />
longue profession <strong>de</strong> foi. Mon programme est tout tracé<br />
par les lois et par les règlements. Ma profession <strong>de</strong> foi est<br />
tout entière dans ces quelques lignes. J'étudierai en<br />
toute liberté d'esprit et avec la plus complète indépendance<br />
les questions qui viendront <strong>de</strong>vant le conseil supérieur,<br />
et, dans tous les cas, je n'aurai d'autre préoccupation<br />
que <strong>de</strong> servir les intérêts <strong>de</strong> l'enseignement et<br />
ceux <strong>de</strong>s membres du personnel. En un mot, je m'efforcerai<br />
<strong>de</strong> toujours faire mon <strong>de</strong>voir, tout mon <strong>de</strong>voir.<br />
Teuillez agréer, etc.<br />
VLXCEXT,<br />
inspecteur primaire <strong>de</strong> la Seine.<br />
Paris, le 1"mars 1891.<br />
Au moment <strong>de</strong> mettre sous presse, M. Cuissart,<br />
inspecteur primaire <strong>de</strong> la Seine, nous informe qu'il<br />
est <strong>de</strong> .nouveau candidat au conseil supérieur, il<br />
donne Iç.s raisons qui ont motivé sa candidature<br />
dans une circulaire qui, à notre grand regret,'nous<br />
arrive un peu tard pour paraître cette semaine, ^'os<br />
lecteurs trouveront cette circulaire dans le numéro<br />
prochain, avec l'annonce <strong>de</strong>s autres candidatures qui<br />
pourraient se produire et dont nous serons informés<br />
mardi soir, 10 mars, avanfcinq heures.<br />
NOUVELLES ET FAITS SCOLAtRES<br />
Lesvœux dés instituteurs adjoints <strong>de</strong>s écoles<br />
primaires supérieures.<br />
Pli^siçijrs abonnés nous écrivent pour nous prier<br />
d'insérer les <strong>de</strong>ux lettres suivantes adressées par un<br />
certain nombre d'instituteurs adjoints <strong>de</strong>s écoles<br />
primaires supérieures à tous leurs collègues <strong>de</strong><br />
ance.<br />
« Messieurs et chers collègues,<br />
« Dans une pétition signée par tous les instituteurs<br />
adjoints <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures <strong>de</strong> la Dordogne,<br />
nous formulons les <strong>de</strong>ux vœux suivants, <strong>de</strong>stinés<br />
à atténuer le préjudice que nous causent les<br />
lois du 50 octobre 1886 et du 1!) juillet 1889.<br />
« 1° Tani qu'ils resteront datis les écoles primaires<br />
supérieures, tes instiluleurs adjoints, qui étaient en<br />
fonction dans ces établissements avant la promulqa-r<br />
tion <strong>de</strong>là loi du IQ juillet '1889, conserveront au point<br />
(le, vue du traitement cl <strong>de</strong> l'avancement les avantages<br />
qui leur étaient assurés par le décret du'2d octobre.<br />
1881. .<br />
( 2° Quand ces maîtres rentreront dans renseignement<br />
primaire élémentaire, ils cbuserveront le traitement<br />
dont ils jouissaient au moment <strong>de</strong> quiller l'eU'<br />
seignement primaire supérieur.<br />
« Nous avons pensé que <strong>de</strong>s pétitions, dans le même<br />
sens, partant <strong>de</strong> tous les points <strong>de</strong> la France, ajouteraient<br />
beaucoup <strong>de</strong> poids, à la nôtre. El nous espérons<br />
que vous voudrez, bien en rédiger une, la faire<br />
signer pas vos collègues du département, puis l'adresser<br />
soit à M. Rivet, soit à l'un <strong>de</strong> yos .députés ou<br />
.sénateurs, ou bien encore à M. Viger, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />
commission <strong>de</strong> l'enseignement primaire qui est chargée<br />
en ce moment d'étudier les moyens d'améliorer<br />
les dispositions <strong>de</strong> la loi du 19 juillet 1889. Mais il<br />
importe d'agir très rapi<strong>de</strong>ment.<br />
« Agréer, messieurs et chers collègues, l'expression<br />
<strong>de</strong> nos meilleurs sentiments.<br />
« LES INSTITUTEURS ADJOINTS<br />
« <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures do la Dordogne. »<br />
. « Messieurs et chers collègues,<br />
« Vous avez dû recevoir une proposition <strong>de</strong> pétition<br />
émanant <strong>de</strong>s instituteurs adjoints <strong>de</strong>s écoles primaires<br />
supérieures <strong>de</strong> la Dordogne, adressée à<br />
M. Viger, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission chargée d'étudier<br />
les moyèns d'améliorer les dispositions <strong>de</strong> la loi<br />
du 19 juillet 1890.<br />
,« Le premier vœune nous parait ni clair, ni avantageux.<br />
Nous vous proposons <strong>de</strong> Iç remplacer par le<br />
suivant :<br />
« 1" Toute promotion <strong>de</strong> classe, pour les 5°, 4° et 5°,<br />
est <strong>de</strong> droit après trois ans passés dans la classe inférieure.<br />
L'avancement est au choix pour les 2° et i'°<br />
[nous ne <strong>de</strong>mandons pas l'avancement à l'ancienneté<br />
pour les <strong>de</strong>ux premières classes en raison <strong>de</strong>s nécessités<br />
budgétaires).<br />
« Quand au second, ainsi conçu :<br />
« 2° Quand ces maîtres rentreront dans l'enseigne-<br />
(( ment primaire élémentaire, ils conserveront le traite-<br />
« ment dont ils jouissaient au moment dç quitter l'en-<br />
(( seignement primaire supérieur,<br />
« Nous proposons d'y ajouter ;<br />
(( Et seront placés dans la classe correspondant à<br />
leur traitemeyit. ,)<br />
( Enfin nous croyons <strong>de</strong>voir formuler ce troisième<br />
vœu ;<br />
« 3° Les maîtres en fonction lors <strong>de</strong> la promulgation<br />
<strong>de</strong> la loi ne seront pas obligés <strong>de</strong> se pourvoir du titre<br />
<strong>de</strong> professeur <strong>de</strong>s écoles normales et <strong>de</strong>s écoles primaires<br />
supérieures, pour conserver leur situation. »<br />
( Veuillez agréer, messieurs et chers collègues, nos •<br />
sentiments <strong>de</strong> bonne confraternité.<br />
(( LES INSTITUTEURS ADJOINTS<br />
« <strong>de</strong> l'école primaire supérieure <strong>de</strong> Chdlon.
PARTIE GÉNÉRALE. H 7<br />
L'enseignement scientifiquepar l'aspect.<br />
La Société <strong>de</strong> l'enseignement scientifique par l'aspect,<br />
créée au Uavre en 1880, décernera publiquement,<br />
en mai 1891, <strong>de</strong>s récompenses aux instituteurs<br />
et aux professeurs qui auront contribué à<br />
développer l'enseignement par les projeclions photographiques<br />
lumineuses.<br />
S'adresser, pour renseignements à M. G. Serrurier,<br />
rue Dumé-d'ApIemont, 5, au Uavre.<br />
CAUSERIES POUR LES INSTITUTRICES SUR<br />
L'ÉCONOMIE DOMESTIQUE<br />
(Voir le n" 2 du •10 janvier 1891.)<br />
A côté du chou frais et <strong>de</strong> ses préparations, il faut<br />
mentionner, pour certains pays, la choucroute, qui<br />
n'est autre chose que du chou salé cru et enfermé<br />
dans <strong>de</strong>s tonneaux où ^'établit bientôt une sorte <strong>de</strong><br />
fermentation.<br />
La choucroute se vend an détail, à très bon marché<br />
(<strong>de</strong> 20 à 25 centimes la livre). On la vend aussi<br />
tout assaisonnée et cuite; mais elle est plus économique<br />
et presque toujours meilleure quand on la<br />
fait cuire soi-même.<br />
Il faut d'abord la laver à l'eau froi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> façon à<br />
enlever complètement l'espèce <strong>de</strong> saumure qui l'enveloppe.<br />
Ensuite on la place dans une casserole<br />
quelconque (sauf en fer battu, le fer communiquant<br />
une couleur noirâtre à beaucoup <strong>de</strong> légumes, entre<br />
autres au chou), avec une bonne quantité <strong>de</strong> graisse,<br />
soit du saindoux, soit <strong>de</strong> la graisse d'oie, soit ce que<br />
l'on retire du pot-au-feu, peu importe; mais jarnais<br />
<strong>de</strong> beurre.<br />
On met la casserole bien couTerte sur un feu modéré<br />
pendant <strong>de</strong>ux heures au moins, ou trois heures<br />
si la quantité <strong>de</strong> choucroute dépasseun kilogramme ;<br />
on a soin <strong>de</strong> tourner <strong>de</strong> temps en temps, afin que le<br />
fond ne se prenne pas; on poivre, sale au goût, et,<br />
une <strong>de</strong>mi-heure av.mt la fin <strong>de</strong> la cuisson, on peut<br />
ajouterun morceau <strong>de</strong> lard maigre, dit lard <strong>de</strong> poitrine,<br />
ou <strong>de</strong>s petites saucisses, que l'on servira avec.<br />
La choucroute est très nourrissante, mais un peu<br />
indigeste ; aussi je conseille <strong>de</strong> la donner <strong>de</strong> préférence<br />
pour le repas du matin, et <strong>de</strong> ne pas l'associer<br />
à une autre préparation lour<strong>de</strong>, telle que <strong>de</strong>s haricots<br />
ou <strong>de</strong>s fèves.<br />
Elle se réchauffe très bien, sans avoir recours au<br />
bain-marie.<br />
Les épinards, l'oseille, la chicorée, la laitue, le pissenht<br />
se mangent en feuilles, comme le chou, et<br />
peuvent être comptés parmi les légumes légers et <strong>de</strong><br />
facile digestion.<br />
Les épinards sont les plus .dispendieux non point<br />
à cause du prix du légume lui-même, mais parce<br />
qu'ils exigent beaucoup <strong>de</strong> beurre.<br />
Si l'on veut en faire un plat réellement bon, voici<br />
la façon <strong>de</strong> s'y prendre ;<br />
Il faut d'abord, après avoir épluché les feuilles, les<br />
_plonger dans l'eau bouillante salée, dans laquelle ils<br />
<strong>de</strong>vront cuire pendant'un gros quart d'heure. Ensuite<br />
on les retire dans une passoire; on exprime<br />
l'eau qu'ils ren<strong>de</strong>nt, ef on hache le plus finement<br />
possible.<br />
Pendant ce temps, on a fait fondre du beurre frai<br />
dans une casserole, et lorsqu'il est fondu à blanc,<br />
on y mélange les épinards ; on place la casserole<br />
bien fermée sur un feu très modéré, et on laisse<br />
cuire pendant trois quarts d'heure au moins.<br />
Au bout <strong>de</strong> ce temps, on ajoute peu à peu soit du<br />
jus et du bouillon, soit un <strong>de</strong>mi-verre <strong>de</strong> crème ou<br />
<strong>de</strong> lail, suivant que l'on désire <strong>de</strong>s. épinards au gras<br />
ou au maigre.<br />
Il faut éviter l'emploi du jus <strong>de</strong> mouton : il est<br />
trop fort pour ce légume délicat.<br />
L'oseille eC la chicorée se préparent comme les<br />
épinards, avec celte différence qu'il faut moitié<br />
moins <strong>de</strong> beurre, moitié moins <strong>de</strong> temps pour les<br />
cuire, et qu'elles peuvent être hachées beaucoup<br />
moins fin.<br />
L'oseille est souvent servie avec <strong>de</strong>s morceaux<br />
d'osufs durs en garniture. Je trouve préférable <strong>de</strong><br />
hacher les œufs et <strong>de</strong> les faire cuire pendant huit ou<br />
dix minutes avec l'oseille..<br />
En été, la chaleur développe à l'excès l'acidité <strong>de</strong><br />
l'oseille. Pour remédier à cet inconvénient, il est<br />
bon, en la retirant <strong>de</strong> l'eau bouillante, <strong>de</strong> la faire<br />
baigner quelques minutes à l'eau froi<strong>de</strong>.<br />
La chicorée exige plus <strong>de</strong> cuisson à l'eau que la<br />
laitue ; mais, dé tous ces légumes, le pissenlit est<br />
le plus long à cuire.<br />
La laitue n'a pas besoin d'être hachée ; on peut la<br />
laisser presque entière et la servir soit avec une<br />
légère sauce rousse, soit simplement sautée aubeurre.<br />
Il est bien entendu qu'il faut <strong>de</strong>s laitues jeunes, afîa<br />
qu'il n'y ait pas <strong>de</strong> côtes dures.<br />
Certaines personnes, au lieu <strong>de</strong> hacher l'oseille,la<br />
passent au travers d'une passoire; ce procédé n'est<br />
pas bon.<br />
Quand ou désire utiliser et augmenter un reste<br />
d'oseille ou <strong>de</strong> chicoréeroff-peut mélanger quelques<br />
cuillerées <strong>de</strong> lait, une cuillerée <strong>de</strong> farine, <strong>de</strong>ux œufs<br />
crus, battre le tout ensemble et faire cuire au four,<br />
dans un plat gratin. On obtient ainsi une sorte <strong>de</strong><br />
soufflé très léger et agréable au gbût.<br />
Les épinards, l'oseille, la chicôrée, la laitue sont<br />
excellents réchauffés; on prétend même que les<br />
épinards y gagnent beaucoup. 11 faut avoir soin^<br />
chaque fois qu'on remet sur le feuun <strong>de</strong> ces légumes,<br />
d'y ajouter quelques cuillerées <strong>de</strong> lait ou <strong>de</strong> bouillon<br />
suivant la préparation.<br />
En parlant <strong>de</strong> la laitue, j'ai oublié <strong>de</strong> mentionner<br />
la laitue farcie; pour laquelle on procè<strong>de</strong> comme pour<br />
le chou, en ayant simplement la précaution <strong>de</strong> la<br />
laisser cuire très peu dje temps à l'eau.<br />
Parmi les légumes dont on mange la côte (c'està-dire<br />
la partie soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> la feuille), je ne parlerai<br />
que <strong>de</strong> trois : le cardon, le céleri et la poirée.<br />
Le cardon est toujours fort cher ; il nous suffira<br />
donc <strong>de</strong> dire qu'on le prépare comme le céleri, dans<br />
une sauce au jus, après l'avoir d'abord cuit à l'eau<br />
bouillante.
118 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> L'INSTRUCTlOiN l'illM.VlUE.<br />
Le céltri est toujours à Irès bon marché, <strong>de</strong> même<br />
guela poirée, excellent légume, trop inconnu à Paris.<br />
Ce <strong>de</strong>rnier, outre la préparation au jus, est excellent<br />
soit en sauce blanche, soit au gratin avec ou sans<br />
fromage, soit encore sauté à la poêle. Quand on le<br />
prépare en sauce blanche, il faut éviter <strong>de</strong> laisser<br />
bouillir la sauce, qui tournerait lacileraent sur un feu<br />
trop ar<strong>de</strong>nt.<br />
(A suivre.) Mme D. SEIGNOBOS.<br />
CORRESPONDANCE<br />
QUESTIONS SCOLAIRES<br />
H. A. p., à St-J. <strong>de</strong> M. (Isère).<br />
Les traitements établis par la loi du 19 juillet sont basés sur<br />
ïa classe à laquelle appartient l'ayant droit et sur la durée <strong>de</strong><br />
ses services, non sur sa qualité dé directeur ou d'adjoint. Donc<br />
votre femme, si elle <strong>de</strong>venait régulièrement adjointe dans<br />
TOtre école, serait quand môme susceptible <strong>de</strong> recevoir les<br />
traitements etravanceraeiit|prévus par la loi, par suite <strong>de</strong> conserver<br />
tout d'abord le traitement dont elle jouit à cette heure,<br />
M. J. P. C. (Lan<strong>de</strong>s).<br />
«!• L'arrêté du 18 janvier 1887 ne mentionnant que l'allemand<br />
et l'auplais pour l'épreuve <strong>de</strong>s langues vivantes dans<br />
l'examen d'admission aux écoles normales supérieures et dans<br />
Pexanien du professorat primaire, pourrail-on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à<br />
M. le ministre <strong>de</strong> modifier cette disposition en mentionnant<br />
également respaj;nol et l'italien? » —Wous pensons que celte<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> serait sans résultat. Le ministre serait peu fondé à<br />
faire modifier un décret organique pour <strong>de</strong>s convenances particulières.<br />
M. A. B. C. (Allier).<br />
€ Quels sont, à votre avis, les meilleurs moyens à employer<br />
pour se j)réparcr à subir avec succès l'examen écrit et oral<br />
du certificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique ? p — Nous ne pouvons<br />
mieux faire que <strong>de</strong> vous conseiller <strong>de</strong> vous reporter au Manuel<br />
du certificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique, par MM. Brouard<br />
et Defodon. Vous trouverez là <strong>de</strong>s directions spéciales et appropriées.<br />
En outre, vous lirez utilement, croyons-nous, les<br />
modèles <strong>de</strong> composition écrite rassscmbiés, à <strong>de</strong>ssein, dans les<br />
Questions <strong>de</strong> pédagogie, par les mêmes auleui's. Enfin vous<br />
traiterez, fort utilement aussi, les sujets donnes mensuellement<br />
par le Manuel général. Nous ne pensons pas qu'une loi<br />
nouvelle vienne <strong>de</strong> sitôt modifier, en ce qui vous concerne, la<br />
loi du 19 juillet.<br />
M. L. C,; à V. (Gard).<br />
« Un inspecteur primaire en retraite peut-il accepter les<br />
fonctions d'économe dans un hospice sans s'exposer à ce qu'il<br />
lui soit fait application <strong>de</strong>s dispositions du second paragraphe<br />
<strong>de</strong> l'article 28 <strong>de</strong> la loi du 9 juin 1855 sur les pensions civiles ? »<br />
— Nous ne le pensons pas. Du moment qu'en réalité il rentrerait<br />
dans un service public où le traitement est soumis à<br />
retenue,il se trouverait replacé sous le régime prévu par la loi<br />
et soumis au.î obligations imposées par celle-ci.<br />
A plusieuris abonnés.<br />
Un certain nombre d'abonnés nous ont écrit soit pour nous<br />
prier <strong>de</strong> leur dire pourquoi tel élève qui a pris part au concours,<br />
n'est pas classé parmi les premiers,soit pour nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
leur renvoyer les copies corrigées <strong>de</strong> tel autre candidat.<br />
Wous rappelons à ces abonnés que le comité <strong>de</strong> correction<br />
chargé <strong>de</strong> l'examen et du classement <strong>de</strong>s copies envoyées au<br />
concours, s'acquitte <strong>de</strong> sa tâche avec autant <strong>de</strong> soin que d'impartialité,<br />
que ses décisionssontdéfinilivcs,etqu'il ne peut réfui<br />
sont adressées; enfin qu'il lui a été impossible <strong>de</strong> citer,<br />
ondre aux réclamations et aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'explications qui<br />
cette fois, comme par le passé, les élèves qui ont obtenu au<br />
moins la moyenne <strong>de</strong>s points, parce que le nombre <strong>de</strong> ces<br />
élèves étant considérable, la liste <strong>de</strong> leur noms eût rempli la<br />
partie scolaire tout entière,<br />
M. Deymès.<br />
• Impossible <strong>de</strong> vous renvoyer votre copie : adresse insuffisante.<br />
QUESTIONS DIVERSES<br />
icnicuLTonE. — LA. TEIGNE TOKSDRA:
L'A CnAMMAIIlE mSEIGNÉE<br />
• PAÏ- M. T . FRIEI|.<br />
PARTIE GÉNÉRÂLÈ;<br />
LIYRES ET MATÉRIEL D'ENSEIGNEMENT<br />
PAR LES EXEMPLES,<br />
La circulaire ministérielle du 27 décembre 1890,<br />
relative aux examens du certificat d'aptitu<strong>de</strong> aux<br />
bourses dans les. lycées et collèges, l'ait entrer la<br />
dictée d'orllipgraplie dans 'une pliase nouvelle :<br />
({ L'épreuve , écrite <strong>de</strong> langue <strong>français</strong>e, dit le mi-<br />
( nistre, a consisté jusqu'ici en une dictée d'orthor<br />
.(( graphe. Malgré certaines critiques qui ont étéfor-;<br />
mulées récemment,, on ne sdurait mécdnnàître<br />
.( que,, parmi'lesépreuves écrites susceptibles d'êtrô<br />
« imposées ,à <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> dix à douze ans, la dic-<br />
( tée oflre encore le moyen le plus efficace d'appré-<br />
« cier d'une manièrei absolue et relative leurs apti-<br />
« tu<strong>de</strong>s, qu'elle leur permet le plus stirement <strong>de</strong><br />
« montrer la connaissance qu'on peut avoir à.leur<br />
« âge <strong>de</strong> la grammaire et du vocabulaire et <strong>de</strong> don-<br />
« ,ner la mesure <strong>de</strong> leur attention, <strong>de</strong> leiu- mémoire<br />
( et <strong>de</strong> leur jugement.,<br />
(I II ne pourrait doric être, question <strong>de</strong> faire dispa-<br />
« Tciitre cet exercice <strong>de</strong>s examens <strong>de</strong>s bourses; ni<br />
«. même <strong>de</strong> le remplacer par un autre.<br />
« Mais il a paru utile, pour justifier plus pleitie-<br />
( ment encore la. valeur prépondérante attribuée<br />
«.dans ces examens à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la langue <strong>français</strong>e,<br />
« d'ajouter au texte dicté quelques questions .simples ,<br />
« tirées <strong>de</strong> ce. texte même, auxquelles les. candidats<br />
( auront à répondre par écrit, et qui porteront siir<br />
« la signification et l'emploi :<strong>de</strong> certaines ëxpres-<br />
( sîons, la formation:et la dérivation <strong>de</strong> quelques<br />
« mots, l'analyse d'une phrase, l'ordre <strong>de</strong>s idées,,etc. »<br />
l'épreuve <strong>de</strong> la dictée sera donc appréciéé, pour<br />
cet examen, au point <strong>de</strong> vue : 1° d,e l'orthographe;<br />
29 <strong>de</strong> questions spéciales sur la signification <strong>de</strong>s<br />
mots et <strong>de</strong>s phrases; 'ainsi que; <strong>de</strong> leurs rèlatioiis<br />
grammaticales. Chacune <strong>de</strong>s d'eux parties sera cotée<br />
<strong>de</strong> 0 à 20, et la note moyenne <strong>de</strong>s points donnera<br />
la note définitive., . : .<br />
On ne peut qu'applaudir à-cèlte mesure, qui coupera<br />
court aux critiques soulevées dans ces'<strong>de</strong>rniers<br />
temps à propos <strong>de</strong>. la, dictée d'orthographe.<br />
, Qu'il nous soit;permis, d'espérer que M. le ministre<br />
ne s'arrêtera pas en si lonne,'Voient"que'prochainement<br />
il étendra la même, réforir.^i aux examens<br />
du cèrtificat d'étii<strong>de</strong>s primaire?...<br />
L'idée' d'accompagner îês dictées d'orthographe<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>voirs écrits portant sur la signification et<br />
l'emploi <strong>de</strong> certaines:expressi'ons, )a ibrmatiôn; et la<br />
dérivation <strong>de</strong> quelques niots, FanàlvSe d'une plirase,<br />
l'ordre <strong>de</strong>s idées, etc., n'es.t pas nouvelle :1e-Moniteur<br />
scolaire, publié en 1S81, 1882. et 1883, à<br />
Gharleville (àr<strong>de</strong>nnes) ; sous la direction <strong>de</strong> M. T. FP.IEH,<br />
contient <strong>de</strong> nombreux <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> ce genre.<br />
Mais il se présentait une'difficulté qui certainement<br />
a été la; ' cause <strong>de</strong> l'abandon <strong>de</strong> ces sôrtes<br />
d'exercices .dans boa nombre d'écoles. On ne pou^:<br />
vait pas, en,effet, faire suiYi;e.la.dictée d'o.rthographe<br />
d'un trâvail écrit sans le dicter, ce qui prenait uii<br />
temps'cons'idéfabl'é,'M. T. FRiE'ira'chWché-à' obvier<br />
à cet. incoii.vénient • en |publiant - daiïs là' Gi-ammatre<br />
enseignée par les exemples^ <strong>de</strong>s exercices spéciaux<br />
propres il ce genre <strong>de</strong>!-<strong>de</strong>voirs.<br />
Le <strong>DE</strong>UXIÈME DÈGRÉ 'OU Comis MOTÈN (livre <strong>de</strong> l'élève)<br />
contient <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs éci'its Siir 86 dictées d'orthographe.<br />
Le -I'ROISIÈME <strong>DE</strong>GHÉ ou COURS S'OTÉMEUR (livre<br />
<strong>de</strong> l'élève) eii'coii'tient 100.<br />
Les dictées Se trouvent dans les livres du maître,<br />
ainsi que la "solution <strong>de</strong>s principales' questions, saris<br />
compter les directions pédagogiques qui font <strong>de</strong>l'ouvi'age<br />
<strong>de</strong> M. FIVIEH un travail complet et unique en<br />
son genre. " •<br />
Pour permettre aux instituteurs et' aux itiS'titutrices<br />
<strong>de</strong> juger <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs qui accompagnent<br />
les dictées d'orthographe <strong>de</strong> la Grartimaire<br />
enseignée par les exemples, noiis 'croyons dévoir reproduire<br />
la première dictée du cours, moyen ou<br />
<strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>gré, et la première du cbùrs supérieur<br />
bù tréisième <strong>de</strong>gré, avec les èxercices contenus dans<br />
chacun <strong>de</strong>s livrés d'élève.<br />
COURS MOÏEÎI (dictée n° 1). — Livre du maître.<br />
foranger. . .<br />
Deux sœurs, après la mort <strong>de</strong> leur père, héritèrent<br />
d'un oranger. Chacune d'elles prétendait<br />
l'avoir dans son lot. Enfin, nulle ne voulant le cé<strong>de</strong>r<br />
à l'autre, elles décidèrent <strong>de</strong> le fendre en <strong>de</strong>ux, et<br />
d'en prendre chacune la moitié. L'ai-bre éprouva la<br />
-<strong>de</strong>stinée à laquelle fut condamné Penfant du jugement<br />
<strong>de</strong> Salomon. 11 fut partagé en <strong>de</strong>ux. Chacune<br />
<strong>de</strong>s soeurs èn replanta la moitié ; et, chose merveilleuse,<br />
Parbre divisé par la haine fraternelle fut recouvert<br />
d'écorce par la nature. •<br />
(BERNARDIN <strong>DE</strong> SAiNT-PiERiiB.)<br />
Devoir écrit.<br />
(Livre <strong>de</strong> Pélève.)<br />
1'' Faire une liste <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> personnes et une<br />
liste <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> choses contenus dans la dictée. —<br />
2° Qu'est-ce qu'un lot? —• le jugement <strong>de</strong> Salomon?<br />
— la haine fraternelle? — 3° Citer trois mots <strong>de</strong> la<br />
même fainille que hériter, prétendre. — 4° Conjuguer<br />
au présent <strong>de</strong> l'indicatif le verbe replanter, en<br />
fijoutant à chaquè personne un complément direct<br />
différent. —<br />
prendre.<br />
'5° Indiquer <strong>de</strong>s verbes composés <strong>de</strong><br />
CocRs" SUPÉRIEUR (dictée n° 1). — Livre du maître,<br />
îfiolre JissJ's ÎB y ffl TÏngt sîèeïes.'<br />
Si vous étiez transportés tout à coup <strong>de</strong> vingt ou<br />
1. La Grammaire enseignée par les exemples comprend :<br />
LE PRESIIER <strong>DE</strong>GRÉ, avec. "50 sujets <strong>de</strong> rédaction d'une<br />
exh'éme simplicité ' ' ,<br />
Livre <strong>de</strong>.l'éléye, 0 fr. GO; livre du maître, 1 fr.<br />
LE <strong>DE</strong>UXIÈME <strong>DE</strong>GRÉ, avec 86 sujets- <strong>de</strong> rédaction sous<br />
forme <strong>de</strong> leçons' <strong>de</strong> choses et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs écrits sur<br />
86 petites dictées d'ortlio^raplie : ' '<br />
Livre <strong>de</strong> l'élève, 0 fr. 90 ; livre du maître 1 fr. 50.<br />
',. LE TROIS'IÈMÉ <strong>DE</strong>GRÉ, avec 1 00 sujets <strong>de</strong> rédaction et <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>voirs'écrits sur lOO dictées d'ortliograpHe : -<br />
Livre <strong>de</strong> Pélève,. 1 fr. 50 ; livre du maître, 2 fr. 50.<br />
REMARQUE. —^ Cliàcun <strong>de</strong>s li'frés d'élève est envoyé, â<br />
titre, <strong>de</strong> .spédnié'h, gratuîtemànt et franco, aux institutaiirs'<br />
et institutrices,.(iui en font la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, par lettre<br />
affranchie; a la librairie Hachette. — Les livres du maître<br />
leur sont cédés avec une remise dp oO pour 100, et envoyés<br />
gratuitement-contre un 'nlandat' postal accompagnant<br />
la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.' ' • • .<br />
'
120 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> L' NSTRL'CïlUN <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />
trente siècles en arrière, au milieu <strong>de</strong> ce qui s'appelait<br />
alors la Gaule, vous n'y reconnailriez pas la<br />
France.<br />
Les mêmes montagnes s'y élevaient, les mêmes<br />
plaines s'y étendaient, les mêmes fleuves y coulaient :<br />
rien n'est changé dans la structure physique du<br />
pays, ilais sa physionomie était bien différente : au<br />
lieu <strong>de</strong> nos champs bien cultivés et couverts <strong>de</strong> productions<br />
variées, vous y verriez <strong>de</strong>s marais inabordables,<strong>de</strong><br />
vastes forêts point exploitées, livrées aux<br />
hasards <strong>de</strong> la végétation primitive, peuplées <strong>de</strong><br />
loups, d'ours, d'aurochs même, ou <strong>de</strong> grands bœufs<br />
sauvages et d'autres animaux qui ne se rencontrent<br />
plus que dans les régions froi<strong>de</strong>s du Nord.<br />
D'immenses troupeaux <strong>de</strong> porcs erraient dans les<br />
campagnes, presque aussi féroces que <strong>de</strong>s loups,<br />
dressés seulement à reconnaître le cor <strong>de</strong> leur gardien.<br />
Nos meilleurs fruits, nos meilleurs légumes étaient<br />
inconnus. Ils ont été importés en Gaule, la plupart<br />
d'Asie, quelques-uns d'Afrique et <strong>de</strong>s îles <strong>de</strong> la Méditerranée;<br />
d'autres, plus tard, du Nouveau Mon<strong>de</strong>.<br />
Une température froi<strong>de</strong> et âpre régnait sur cette<br />
terre.<br />
(GmzoT.)<br />
Devoir écrit. — (Livre <strong>de</strong> l'élève.)<br />
1° Transcrire tous les noms sujets. — 2° Rendre<br />
compte <strong>de</strong> l'orthographe <strong>de</strong> peuplées (<strong>de</strong> loups);<br />
dressés (seulement). — 5° Quels sont les adjectifs<br />
qualificatifs qui correspon<strong>de</strong>nt aux noms suivants ;<br />
siècle, fleuve, champ, marais, région, fruil ? — 5° Différence<br />
entre tout à coup et tout d'un coup ; exemples.<br />
— 5° Analyser grammaticalement les mots même contenus<br />
dans la dictée et en justifier l'orthographe.<br />
— 6° Décomposer les mots inabordable, immense,<br />
transporter, importer, et les définir. — 7° Qu'est-ce<br />
que la structure physique d'un pays? — la pliysionomie<br />
primitive? — une température froi<strong>de</strong> et Apre?<br />
De tels exercices sont éminemment propres à fortifier<br />
les élèves dans la connaissance <strong>de</strong> la langue<br />
<strong>français</strong>e, mais il ne faut pas en abuser, et, pour<br />
varier, il est bon <strong>de</strong> faire faire <strong>de</strong> temps en temps<br />
une dictée d'orthographe suivie d'explications purement<br />
orales. L'auteur <strong>de</strong> la Grammaire enseignée par<br />
les exemples, estime que chacune <strong>de</strong>s dictées <strong>de</strong> son<br />
ouvrage pourrait faire l'objet <strong>de</strong> trois leçons échelonnées<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours en <strong>de</strong>ux jours et comprenant ; la<br />
première, la dictée <strong>de</strong> la moitié du texte; la secon<strong>de</strong>,<br />
la fin : la troisième, le <strong>de</strong>voir écrit, après'explications<br />
verbales. Soit, en tout, un travail orthographique et<br />
lexicologique d'une semaine, avec une seule dictée.<br />
La semaine suivante, le maître donnerait <strong>de</strong>s dictées<br />
d'orthographe dans la forme accoutumée, sans les<br />
faire suivre d'exercices écrits, tout en les expliquant<br />
au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la grammaire et du vocabulaire.<br />
Publications nouvelles <strong>de</strong> la librairie HACHETTE et Cie.<br />
. Poussât (J.), Ancien élève <strong>de</strong> l'Ecole nationale d'horticulture<br />
<strong>de</strong> Versailles, Clief <strong>de</strong>s travaux liorticoles,<br />
chargé du Cours d'horticulture à l'Ecole pratique<br />
d'agriculture Mathieu <strong>de</strong> Dombaslf^, Secrétaire adjoint<br />
<strong>de</strong> la Société d'horticulture <strong>de</strong> îsancy. LE JARDI<br />
NAGE- Culture potagère pratique. 1 vol. in-16, illustré<br />
<strong>de</strong> 96 fig-, broctïé, 1 tr. "25.<br />
(Petite Enc.ylopédie agricole, publiée sous la direction<br />
<strong>de</strong> L. GRAX<strong>DE</strong>AU.)<br />
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L'épuisement du sol et les récolte.^, le fumier <strong>de</strong> ferme et les<br />
engrais complémentaires, par L. GRANHEAU, directeur <strong>de</strong> la<br />
station agronomique <strong>de</strong> l'Esl, inspecteur général <strong>de</strong>s stations<br />
agronomiques, membre du Conseil supérieur <strong>de</strong> rAgricuiture.<br />
1 vol. in-16 avec Ib ligures, brochd, 1 fr. 25,<br />
Spielhagen. L'ÉCHÉANCE. LADY CLARA. Nouvelles<br />
traduites <strong>de</strong> l'allemand avec l'autorisation <strong>de</strong><br />
l'auteur, par Mile HKINECKE, 1 vol. in-16 broché, lfr.25.<br />
VEchéance est une nouvelle dramatique empreinte <strong>de</strong> celte<br />
sentimentalité tantôt pleine <strong>de</strong> tristesse vague, tantôt pleine<br />
<strong>de</strong> douceur et <strong>de</strong> grâce, mais toujours poignante, qui caiactérise<br />
généralement La liitéi-ature alleman<strong>de</strong>. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s personnages<br />
qui se trouvent mêlés à l'action serrée et complexe<br />
<strong>de</strong> ce petit drame intune est tracée magistralement.<br />
Quant à iMdi/ Clara, c'est un épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vie d'une Jeune<br />
comtesse anglaise, frivole et coquette.<br />
CINQUANTE IMAGES EXPLIQUEES<br />
PAR<br />
M°» PAULINE KERGOMARD<br />
InspecU'ice générale <strong>de</strong>s écoles maiernclles.<br />
Membre du conseil supérieur <strong>de</strong> l'instruction publique.<br />
LIVRE DU MAITRE OU <strong>DE</strong> LA MAITRESSE<br />
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Japon indéchirable, recto et verso.<br />
Cette Carte comprend, au recto : la Carte physique muette<br />
<strong>de</strong> la France avec les régions environnantes dont le relief est<br />
imprimé en photogravure d'après le relief <strong>de</strong> la France <strong>de</strong><br />
J. CriARnoN; — au verso : Carte politique et administrative <strong>de</strong><br />
la France imprimée sur le même fond que celui <strong>de</strong> la carte<br />
précé<strong>de</strong>nte avec la lettre et les indications conventionnelles.<br />
Celte carte (I m.20 Xlm.55) se vend en feuille, 6 fr.;<br />
montée, gorge et rouleau, 7 fr. 50.<br />
LOIS ET RÈGLEMENTS SUR L'ENSEIGNEMENT<br />
<strong>PRIMAIRE</strong> et sm- les difféi'ents services <strong>de</strong> l'eiifauce<br />
qui ne dépen<strong>de</strong>nt pas du ministère <strong>de</strong> l'instruction<br />
publique, recueillis et annotés à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> documents<br />
ofiiciels, par JEAN D'ESTOCRXSLLES <strong>DE</strong> COXSTAST, rédacteur<br />
au ministère <strong>de</strong> l'instruction publique. — Fascicule<br />
n» 100. — 1 vol. in-8, broché, 7 fr. 50.<br />
RECUEIL <strong>DE</strong>S RÈGLEMENTS RELATIFS A LA LOI<br />
DU !9 JUILLET 1889. — Fascicule n" 106. -<br />
Brochure in-8, 1 fi-.<br />
DISCUSSION DU BUDGET DU MINISTÈRE <strong>DE</strong> L'IN<br />
STRUCTION PUBLIQUE (1891). — Fascicule<br />
n" 107. — Brochure in-8, 1 fr.<br />
{Mémoires et Documents scolaires publiés par le Musée<br />
pédagogique.)<br />
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RECUEIL UEMSUEL ILLUSTRÉ POUR LES ENFAKTS <strong>DE</strong> CIKQ A DIX<br />
Imprimerie k. Labure, 9, rue <strong>de</strong> Fleurus, — Paris.<br />
^rlx d* Tabouncmeiit par aa : I fr. SO<br />
PRIX DU NUMÉRO I IS CENTIMES<br />
Il parait un numéro le 15 <strong>de</strong> chaque moi».<br />
li'année du Journal commence le 15 octobre.
Partie scolaire. N° lO 9 Mars 1891<br />
SEMAINE SCOLAIRE<br />
DIREC1I0NS ET EXERCICES<br />
B'APSàs l£S PROGRAMHES OFFICIELS OU S7 IDILLET 1882.<br />
LANGUE FRANÇAISE<br />
EXERCICES D'APPLICATION ET D'INVENTION<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE<br />
1. Articles. — Masculin singulier : Le crayon, le<br />
livre, le cahier sont <strong>de</strong>s objets <strong>de</strong> classe. — Féminin singulier<br />
; La plume, la rèçle, la craie sont aussi <strong>de</strong>s objets<br />
<strong>de</strong> classe. — Masculin pluriel ; Les bons écoliers<br />
font toujours avec soin les <strong>de</strong>voirs et les <strong>de</strong>ssins qu'on<br />
leur donne à faire. — Féminin pluriel : Les bonnes écoiières<br />
étudient toujours soigneusement les leçons et les<br />
fables qu'on leur donne à apprendre.<br />
2. Article L'. — L'enfant studieux est celui i^ui aime<br />
2'étu<strong>de</strong>. Il prend 2'habitu<strong>de</strong> d'être à i'œuvre dès l aurore.<br />
Il trouve dans î'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s satisfactions inconnues à ^'écolier<br />
paresseux.<br />
3. Articles contractés. — Devant les noms au<br />
masculin singulier : Du bois, du feu, du pain, du cidre,<br />
du repos : le paysan ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> rien <strong>de</strong> plus pendant le<br />
ru<strong>de</strong> hiver. — Devant les noms au •pluriel : Y a-t-il rien<br />
<strong>de</strong> plus beau que les arbres <strong>de</strong>s bois, les fleurs <strong>de</strong>s jardins,<br />
les herbes <strong>de</strong>s prairies, les torrents <strong>de</strong>s montagnes,<br />
les étoiles <strong>de</strong>s cieux ?<br />
3. Placez l'article convenable<strong>de</strong>vant les noms.<br />
— Le texte sera écrit au tableau noir avec <strong>de</strong>s tirets à la<br />
place <strong>de</strong>s articles. En écrivant les phrases, les élèves<br />
remplaceront les tirets par l'article convenable.<br />
Le bois résineux flambe dans la vaste cheminée. Le<br />
père, ia mére et les enfants sont rangés autour du foyer,<br />
^n entend <strong>de</strong>s rires bruyants et joyeux chaque fois que<br />
<strong>de</strong>s étincelles se détachent <strong>de</strong> la braise rouge ou chaque<br />
fois que ïebois qui flambe fait entendre un petit gémissement<br />
plaintif.<br />
DICTÉE<br />
<strong>DE</strong>UXIÈME DIVISION.<br />
I^a maman.<br />
Qui nous aime dès la naissance? Qui nous sourit dans<br />
le berceau? Qui nous conduit à /'école? Qui nous donne<br />
avec joie la bonne soupe fumante? Qui jouit <strong>de</strong> la récompense,<br />
qui s'afflige du châtiment que nous recevons?<br />
C'est la maman. — Aussi, qui <strong>de</strong>vons-nous aimer penpant<br />
la jeunesse et chérir toujours, toujours ? C'est la<br />
maman.<br />
Souligner les articles et indiquer <strong>de</strong>vant quels noms ils<br />
iont placés.<br />
FREHIÈRE<br />
DIVISION<br />
lia famille.<br />
Qu'ils sont doux, mais qu'ils sont rapi<strong>de</strong>s les moments<br />
que les frères et les sœurs passent ensemble dans leurs<br />
jeunes années ! La famille <strong>de</strong> /'homme ne dure que peu<br />
<strong>de</strong> temps. A peine le fils connaît-il le père, le père le<br />
fils, le frère ta sœur, la sœur le frère, que bientôt ils<br />
se dispersent dans le mon<strong>de</strong>. Le chêne voit germer les<br />
petits glands autour <strong>de</strong> lui ; il n'en est pas <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s<br />
enfants <strong>de</strong>s hommes. (D'après CHAIIABJIBHMD.)<br />
Souligner les articles.<br />
ANNÉE 1890-1891<br />
COURS MOYEN<br />
1. Le verbe AVOIR aux temps simples. — Le<br />
verbe avoir, qui entre dans la conjugaison <strong>de</strong>s temps appelés<br />
composés, est très irrégulier <strong>de</strong> forme. Aussi,<br />
avant chacun <strong>de</strong>s exercices suivants, les élèves <strong>de</strong>vront<br />
étudier séparément le temps du verbe avoir qui est indiqué<br />
dans l'exercice.<br />
Le verbe AVOIR au présent d e l'indicatif. —<br />
Au travail, mes amis! J'ai mes livres, tu as tes cahiers,<br />
mon frère a ses crayons. A l'ouvrage I Kous avons <strong>de</strong>vant<br />
nous ce qui nous est nécessaire ; vous avez tous <strong>de</strong><br />
la bonne volonté ; vous allez voir que tous les élèves ont<br />
le courage <strong>de</strong> bien travailler.<br />
2. Le verbe AVOIR à l'imparfait. — Première<br />
personne du singulier : Quand j'étais petit, j'avais un<br />
jardin à moi. Dans mon jardin, j'axai* <strong>de</strong> jolies plantes,<br />
j'avais <strong>de</strong>s rosiers, j'ouai» <strong>de</strong>s fraisiers et <strong>de</strong>s pervenches,<br />
j'arais <strong>de</strong>s tulipes et <strong>de</strong>s pensées; aussi, comme<br />
j'avais soin <strong>de</strong> mon jardin!<br />
Mettre à la première personne du pluriel : Quand nous<br />
étions petits, nous avions un jardin à nous. Dans notre<br />
jardin, nous avions <strong>de</strong> jolies plantes, nous avions <strong>de</strong>s<br />
rosiers, nous avions <strong>de</strong>s fraisiers et <strong>de</strong>s pervenches, nous<br />
avions <strong>de</strong>s tulipes et <strong>de</strong>s pensées; aussi, comme nous<br />
avions soin <strong>de</strong> notre jardin 1<br />
3. Le verbe AVOIR au passé défini. — Troisième •<br />
personne du pluriel : Le mois <strong>de</strong> février qui vient <strong>de</strong><br />
s'écouler, n'a pas été heureux pour nos amis : ils eurent<br />
mal au pied pendant huit jours, ils eurent ensuite un<br />
gros rhume qui les empêcha <strong>de</strong> fréquenter l'école.<br />
Mettre à la troisième personne du singulier : Le mois<br />
<strong>de</strong> février qui vient <strong>de</strong> s'écouler n'a pas été heureux<br />
pour mon camara<strong>de</strong> : il eut mal au pied pendant huit<br />
jours, il eut ensuite un fort rhume qui l'empêcha <strong>de</strong> fréquenter<br />
l'école.<br />
4. Le verbe AVOIR au futur. — Souligner les formes<br />
du verbe avoir au futur et indiquer la personne. —<br />
Notre mère ira <strong>de</strong>main à la ville ; nous nous efforcerons<br />
no<br />
MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> L'<br />
âgées. Faites comme nous : ayez <strong>de</strong>s égards pom- la vieillesse.<br />
DICTÉES* ; •<br />
I. — Amour fratcriael.<br />
Vavais un frère plus âgé que moi <strong>de</strong> sept anc. Il avait<br />
l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> travailler à côté <strong>de</strong> mon père. me souviens<br />
qu'une fois il eut le malheur <strong>de</strong> commettre une<br />
faute grave, et mon père se mit à le cliàlier ru<strong>de</strong>ment.<br />
J'e«s le courage <strong>de</strong> me jeter entré eùx et dé lé couvrir<br />
<strong>de</strong> mon corps, recevant les coups qui lui étaient <strong>de</strong>stinés,<br />
et Mon père, lui dis-je, mon père, ayez pitié <strong>de</strong> lui ! Je<br />
ne le quitterai que lorsque i'aurai la certitu<strong>de</strong> que vous<br />
lui pardonnez ». Mon père, désarmé pnr mes cris et par<br />
mes larmes, lui fît grâce et j'ews le plaisir d'ai'oi)- épargné<br />
à mon frère une partie <strong>de</strong> la correction qu'il avait<br />
méritée. (D'après KOOSSEAC,}<br />
Souligner les diverses formes du verbe avoir. — Indiquer<br />
le temps et la personne. — C. R.<br />
II. — I/'échaiig;c <strong>de</strong>!5 iservîces.<br />
Yoici un homme appartenant à ùnQ. classe mo<strong>de</strong>ste <strong>de</strong><br />
la société, un menuisier <strong>de</strong> village, par ex,emple ; observons<br />
tous les services qu'il rend à la société et tous ceux<br />
-qu'il en reçoit; nous ne tar<strong>de</strong>rons pas à ôtre frappés <strong>de</strong><br />
l'énorme disproportion apparente.<br />
Cet homme passe sa journée à raboter <strong>de</strong>s plandlies, à;<br />
fabi'iquer <strong>de</strong>s tablés et <strong>de</strong>s armoires;' il se plaiht <strong>de</strong> sa<br />
•condition et cependant que reçoit-il <strong>de</strong> cett sô'ôiété- en<br />
échange <strong>de</strong> son travail?<br />
D'abord, tous les jours, en se levant, il s'habille, et il<br />
n"a fait aucune <strong>de</strong>s nombreuses pièces <strong>de</strong> son Tôtemèiit.<br />
Or, pour que ces vêtements, tout simples- qu'ils sont,<br />
soient à sa disposition, il faut qu'une énormç quantité<br />
<strong>de</strong> travail ait été accomplie. Il faut que <strong>de</strong>s- Américains,<br />
aient produit du coton; <strong>de</strong>s Indiens, <strong>de</strong> l'indigo; <strong>de</strong>s<br />
Franpais, <strong>de</strong> la laine et du lin; <strong>de</strong>s Brésiliens, du cuir ;<br />
que tous ces matériaux aient été transportés en' <strong>de</strong>s<br />
villes diverses'; qu'ils aient é'è ouvrés, filés ; tisséd,.<br />
teints, etc. Pour qùé le pain qu'il mançe lui arrive tous<br />
les matins, il faut que les terres aient été défrithéès, famées,<br />
labourées, enseméncées/.<br />
F. BASTIAT.<br />
! Explications.<br />
Solidarité ; engagement par lequel plusieurs j^tsonnes<br />
•s'obligent les unes pour les autres ; responsabilité mutuelle.<br />
— Menuisier : remarquer dans'ce mot le radical<br />
menu (latin minulus). Rapprocher minutie, minutieux,<br />
etc. — Disproportion : défaut <strong>de</strong>-proportion. Le<br />
préfixe dis, par lequel commence cé mot, indique le manque,<br />
la négation ; disconvenir (iie pas convenir), dmémblable<br />
(qui n'est pas semblable), ciiscorc^e (manque d'ac-<br />
.cord.),'etc. Ke pas confondre ce. préfixe, qui est originaire'<br />
du latin, avec le préfixe dis, qui vient.du grec et, qui signifie<br />
draa: (dissyllabe, mot composé <strong>de</strong> dèux syllabes)..<br />
— Fabriquer-, remarquer le radical /ai)- (latin faber,<br />
ouvrier) qu'on retrouve dans les mots fabricant, fabrication,<br />
fabnque, Fabre ou Favre (nom propre) et qui,<br />
plus ou moins altéré, est contenu également dans les<br />
jiflots orfèvre . (ouvrier en or), Lefebvre, Lefébure (noms<br />
propres). — Echange : le préfixe é, altération <strong>de</strong> ex,<br />
signifie, dans ce mot : <strong>de</strong>, <strong>de</strong> cela, pour, cela. En.<br />
effet, échanger, faire un échange, c'est changer une.<br />
chose pour une autre. ^ Vêtement : on écrivait autrefois<br />
tiCTiir, vestemeàt (rapprocher vestiaire) : d'où<br />
le circonflexe'. — OUBI-^ (latiri operdtus : rapprocbet;<br />
d'une part<br />
etc.", <strong>de</strong> l'autre Ceuwe, ou-,<br />
tiWe)-, etc.); travaillé,'faéônné. • •<br />
COURSSUPÉRIEUR<br />
1. Mots ifivariables. — L'adverie.' —' t'adverbé<br />
's'emploie d'uHe manière 'absolue et sans cOmpféftiént';' il<br />
n'y a d'exception que pour quelques adverbes <strong>de</strong> quantité<br />
ou <strong>de</strong> comparaison. Au contraire, la préposition est<br />
toujours suivie d'nn régime.<br />
Dans lés phrases suivantes,- difes si les mots soulignés<br />
sont adverbes ou prépositions.—Si voua vivez sans (préposition)<br />
économie, vous le regretterez bientôt (adverbe).<br />
— Votre livre est sotts (préi^osition) la table; mettez-le<br />
<strong>de</strong>ssus (adverbe). — L'âne est hors <strong>de</strong> (préposition) l'écurie;<br />
attaclféz-lë <strong>de</strong>dans (adverbe). — L'homme avisé se<br />
conduit avec, (préposition) pru<strong>de</strong>nce, et l'écervelé agit<br />
('/oîo-rfjmerti'(adverbe).—'Les poules sont enfermées dans<br />
le poulailler et le renard rô<strong>de</strong> autour.<br />
2. Adverbes à trouver. — L'adverbe exprime souvent<br />
d'une manière plus simple et plus rapi<strong>de</strong> ce qu'on<br />
•pourrait dire 'à 'l'ai<strong>de</strong> d'une préposition suivie <strong>de</strong> son<br />
complément.<br />
Dans les phrases suivantes, remplacez par un adverbe<br />
les prépositions et leurs compléments. — Si vous voulez<br />
vous faire aimer,;agissez d'une autre manière.' Ecrivez-.<br />
Si vous jvoulqz-yous faire aimeri agissez autrement^.-—<br />
Faites <strong>de</strong>bbiine" volônt.è ce qu'é'vous seriez obligé défaire<br />
par force. Ecrivez : Faites volontiers ce que vous seriez<br />
obligé <strong>de</strong>,fai^vç/JJï'ceHieîii. — On trouve <strong>de</strong>s gens vertueux<br />
dans tous lés pays; ' on ne renconti'e dès hommes<br />
parfaits en aucun li,eu. ficrivez-. On trouve partout <strong>de</strong>s<br />
gens •vérllieux;'o'n ne "rencontre mtllB part <strong>de</strong>s hommes<br />
parfaits. — On fait plus d'ouvrage' en travaillant avêc<br />
lenteur, mais'saiis infei'ruption,'qu'en faisant sa besogne<br />
avec précipitation et pat caprice. Ecrivez: Onfai't plïii<br />
' d'ouvrage en trà-vaillant /enicmoï/, mais coniinuellèment,<br />
•qii'en faisant ^a précipitamment et capridèusernent.<br />
5. Mots qui peuvent être modifiés par l'adverbe.<br />
—Dans Ibs phrases suivantes, dire si les adverbes<br />
modifient un verbe, un adjectif ou u'ù'adverbe.<br />
On est pai'/'ois innocent en faisaYit le mal involoAtairemenl<br />
; on ne l'est jamais en le faisant sciemuiMt.<br />
(L'adverbe parfois modifie le verbe est. L'adverbe involonlairement<br />
modifie le verbe faisant. h'&àyNhe jamais<br />
moditie le verbe est. L'adverbe sciemment modifie le 'verbc<br />
faisant).'Les élèves qui ont (rès We/j répondu aux<br />
questions posées dans Mou Journal, ont reçu en récompense<br />
un'/bW; joli livre, offert par la maison llachette.<br />
(L'adverbe it-ès modifie l'adverbe ,We«. L'adverbe ii'e«<br />
modifie le verbe ont répondu. L'adverbe fort modifie<br />
l'adjectif j'oK). — Un élèv'é très actif peut 'qudqicefois ne<br />
pas réussir, lorsqu'il est trop étourdi. (L'atfveVbé tris<br />
modifie l'adjectif actif. h'aàyeThë quelqiiejois inodifie le<br />
verbe peut. L'adverbe ne pas modifl-e le verbe 'réussir.<br />
L'adverbe froji modifie l'adjectif ^fou-yiit.) Etc.<br />
4. Formation <strong>de</strong>s adverbes <strong>de</strong> manière. —<br />
I. Adverbes formés avec <strong>de</strong>s adjectifs terminés<br />
par E. Oti ajoute à l'adjectif la terminaison ment ;<br />
contraire, contrairement ; facile, facileinent ; rare, rarer<br />
ment; terrible, terriblement; humble, humblement;<br />
extrême, extrêmement; etc.—II.Adverbesformés avec<br />
<strong>de</strong>s adjectifs terminés par une consonne. On<br />
ajoute ment à la formé <strong>de</strong> l'adjectif au féminin : fort,<br />
fortement; cher, chèrem^t; .seç, -sèchement; perpétuel,<br />
perpétuellement;, bon, bonnement; heureux, hem'eusement;<br />
etc.—III. Adverbesquiprennentun accent<br />
aigu sur Vc qui précè<strong>de</strong> la terminaison ment : aveu-<br />
'gle, aveuglément; commo<strong>de</strong>, commodément; commun,<br />
communément ; précis, précisément ; obscur, obscurément;<br />
profond, profondément; etc: — IV. Adverbes<br />
formésavec<strong>de</strong>s adjectifsterminéspar EST : pru<strong>de</strong>nt,<br />
pru<strong>de</strong>mment; récent, récemment; conséquent,<br />
consèqnemmeht; ardënt, ar<strong>de</strong>mment; fréquent,fréquemment;<br />
décent, décemment, etc. — V. Adverbes formés<br />
avec <strong>de</strong>s adjectifs terminés par ANT : savant, savamment;<br />
obligeant, obligéaAiinent : méchant, méchamment;<br />
suffisant, suffisamment;. courant,, couramment ; etc.—<br />
VI. Adverbesformes avecdés adjectifs terminés<br />
pâri : infini, iiifinimbnt ; poli, poliment ; gai, 'gaîmeiltoK<br />
Paiement ; étourdi, éfourdimcnt ; joli, joliment ; gentil,<br />
'gentiment. ' " '<br />
1. Certilicat d'étu<strong>de</strong>s primaires; l(i84, 1886, 1888, ISÇO. Cette 5. Àdvérbés simples et locutions adverbiales.<br />
dictée se trouve explîqueedans Iç !^'oitveau recueil <strong>de</strong> coinpo- Dans les. phrases suivahles,,,s,bulignèz'.les advei'bes.<br />
~siiions données dans les'éxçLméns du 'cértificat d''ôtiidés'primaires,<br />
par Plusieurs rédacteurs du MASUEI OÉSÉKAT,. Partie du;<br />
faites uije liste <strong>de</strong>s l'oculioris adverbiales..<br />
ihattrc, 2 Ir, ; partie <strong>de</strong> l'élève, 0 fr. 3()< • ' ' ' ' Mars.—'Aumois<strong>de</strong>mars,lanâlure s'éveille lenleméni
PARTIE SCOLAIRE.<br />
•H1<br />
encore engourdie par le long sommeil <strong>de</strong> l'hiver. Quelques<br />
violettes et, quelques perce-neige se risquent à montrer<br />
çà et là leurs petites têtes lleuries. Les bourgeons<br />
s5 gonflent à l'envi clans leur enveloppe brune. Déjà<br />
quelques maronniers se couvrent <strong>de</strong> feuilles. Le jardinier<br />
reprend ses travaux; <strong>de</strong> temps en temps il va lever ses<br />
chfissis et sème à la hûle les radis roses el les sala<strong>de</strong>s<br />
tendres que nous mangerons bientôt.<br />
6. Autour. Alentour.— Dans les phrases suivantes,<br />
dites pourquoi on a employé avtoiir et alentour.<br />
La lionne veille autour <strong>de</strong> l'antre où se trouvent ses<br />
petits, lorsqu'elle voit <strong>de</strong>s chasseurs rô<strong>de</strong>r alentour. —<br />
A une certaine dislance tout autour <strong>de</strong>s volcans, il ne<br />
pousse ni herbes ni arbustes. — Quand Louis XIV se tenait<br />
assis sur son trône, les grands officiers <strong>de</strong> la cour<br />
restaient <strong>de</strong>bout alentour. — La terre est emportée avec<br />
une rapidité inconcevable autour du soleil.<br />
DICTÉES<br />
I. — La Bourcc.<br />
La vie, si elle est pour quelques-uns un roman bruyant<br />
et éclatant, est pour la plupart une humble nouvelle. Au<br />
début <strong>de</strong> la jeunesse, on cherche l'emploi <strong>de</strong> ce que l'on<br />
sait et <strong>de</strong> ce que l'on peut, <strong>de</strong> ses aptitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> son<br />
caractère. Cela trouvé (quand on le trouvei, on se case,<br />
on se marie, on travaille, on a <strong>de</strong>s succès, <strong>de</strong>s revers, on<br />
éprouve (juelques joies, on pleure souvent, etpuis, tout surpris,<br />
on s aperçoit qu'on est vieux, très vieux, et quel'éclieveau<br />
<strong>de</strong> la vie est bien près d'être dévidé. Quel vieillard<br />
n'a éprouvé cette surprise, et, dans cette voie <strong>de</strong>scendante,<br />
n'a été tenté <strong>de</strong> dire comme Voltaire octogénaire ;<br />
a Quand j'étais à l'âge heureux <strong>de</strong> soixante-dix ans I »<br />
Si la famille est cause <strong>de</strong> joies infinies, elle est aussi<br />
cause <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> malheurs. Il y a <strong>de</strong>s larmes bien<br />
amères; mais je n'en connais pas <strong>de</strong> plus amères que<br />
celles qui sont causées par la perte <strong>de</strong>s siens. On perd<br />
les jeunes, on perd les vieux, et l'unique inclémence <strong>de</strong><br />
îa nature intervertit les dates <strong>de</strong> la mort. Mais, même<br />
quand l'ordre <strong>de</strong> l'âge est suivi, ce n'est pas sans déchirement<br />
qu'on se sépare <strong>de</strong> ceux qui ont présidé au foyer<br />
domestique, qu'on se sépare d'une vieille mère qui nous<br />
a élevés.<br />
Après une maladie que nous ne pûmes arrêter, ma<br />
mère se sépara <strong>de</strong> moi, disant : « Il faut aller retrouver<br />
les siens! » Elle avait été (llle ar<strong>de</strong>nte et dévouée;<br />
qu'on juge <strong>de</strong> ce qu'elle fut pour son fils I Aussi, même à<br />
présent que j'ai dépassé' les années qu'il lui fut donné<br />
d'atteindre, le <strong>de</strong>uil me ressaisit, quand je pense à la<br />
<strong>de</strong>rnière nuit, à la nuit <strong>de</strong> mort, et l'amertume me pénètre<br />
le cœur'.<br />
LITTBÉ.<br />
Explications.<br />
La vie, si elle est pour quelques-uns un roman bruyant<br />
et éclatant, est pour la plupart une humble nouvelle :<br />
langage figuré. l.ette phrase exprime <strong>de</strong>ux comparaisons.<br />
La vie <strong>de</strong> quelque hommes, veut dire l'auteur, est pleine<br />
d'inci<strong>de</strong>nts presque aussi merveilleux que ceux qu'on<br />
1. Brevet élémentaire.<br />
trouve accumulés dans certains romans; mais l'existence<br />
<strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong> nos semblables ne pourrait fournir ;aux<br />
écrivains que d'humbles sujets <strong>de</strong>,nouvelles, avec <strong>de</strong>s<br />
épiso<strong>de</strong>s attendrissants quelquefois, mais peu saillants<br />
en somme. Une nouvelle est un roman très court. —<br />
Aptitu<strong>de</strong> : disposition naturelle à bien remplir tel ou tel<br />
rôle au milieu <strong>de</strong> la société, â s'assimiler par l'étu<strong>de</strong><br />
telles ou telles notions. Rapprocher apte, inepte, ineptie<br />
(le radical ept possè<strong>de</strong> le même sens que le radical apt<br />
du mot aptitu<strong>de</strong>).— Quand on le trouve, remarquer cette<br />
parenthèse indiquant une restriction (on ue trouve pas<br />
toujours l'emploi <strong>de</strong> ce qu'on sait, <strong>de</strong> ce qu'on peut, etc.).<br />
— On se case : on se fait une position .sociale. —<br />
L'écheveau <strong>de</strong> la vie : la suite <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> la vie,<br />
laquelle se déroule plus ou moins lentement, comme un<br />
écheveau <strong>de</strong> fil qu'on dévi<strong>de</strong>. — Dans cette voie <strong>de</strong>tcendante<br />
; dans cette partie <strong>de</strong> l'existence où l'on approche<br />
<strong>de</strong> la mort, où l'on <strong>de</strong>scend vers le tombeau. —<br />
Octogénaire : âgé <strong>de</strong> quatre-vingts ans. Rapprocher iearogénaire<br />
(âgé <strong>de</strong> soixante ans), septuagénaire (âgé <strong>de</strong><br />
seixante-dix ans), etc. — Il y a <strong>de</strong>s larmes bien amères : il<br />
y a <strong>de</strong>s douleurs qui font éprouver à notre cœur une sensation<br />
comparable, en quelque sorte, à celle que nous<br />
éprouverions en goûtant un aliment amer, acre. — Intervertit<br />
les dates <strong>de</strong> la mort : fait mourir les jeunes<br />
avant les vieux. Remarquer dans les mots intervertir,<br />
intervertissement, inversion, conversion, ad.verse,<br />
Tout près du lac une source filtre lentement entre <strong>de</strong>ux<br />
pierres. L'eau prend sa course allègrement \ on dirait<br />
qu'elle veut s'en aller bien loin. Elle murmure tout bas :<br />
« ÇK'il fait bon au soleil I Sous la terre il faisait si noir I<br />
Mais maintenant je respire. Les myosotis aux fleurs adversaire, etc., la racine latine «ÉM OU vert qui signifie<br />
bleues me disent ; ne m'oubliez yas; les libellules m'eflleurent<br />
légèrement <strong>de</strong> leurs ailes ; l'oiseau s'abreuve Sans déchirement : il semble parfois, quand on ressent<br />
l'action <strong>de</strong> tourner ou simplement celle <strong>de</strong> déplacer. —<br />
volontiers à mon on<strong>de</strong> pure. Qui sait ? Après quelques certaines douleurs morales, qu'un déchirement, une<br />
détours, je <strong>de</strong>viendrai peut-être un grand fleuve, je bor<strong>de</strong>rai<br />
rupture se produit dans le cœur. — Qui ont présidé au<br />
<strong>de</strong>s quais superbes el je porterai audacieusement foyer domestique : qui ont été les chefs <strong>de</strong> la famille. —<br />
<strong>de</strong> grands navires vers la mer où tout finit, d Ainsi jase<br />
la jeune source; son flot ne peut se contenir, elle veut<br />
LITTRÉ (1801-1885) : illustre philosophe, linguiste et savant<br />
<strong>français</strong> ; membre <strong>de</strong> l'<strong>Institut</strong>; auteur d'un célèbre<br />
paraître et se gonfle follement, mais c'est en vain : car Dictionnaire <strong>de</strong> la langue <strong>français</strong>e^.<br />
à peine née, elle tombe bientôt dans le grand lac qui<br />
l'engloutit. {D'après une poésie <strong>de</strong> Th. GAUTiiin.)<br />
Soulignez les adverbes. Indiquez à quels mots ils se<br />
rapportent. — C. R.<br />
EXERCICES <strong>DE</strong> COMPOSITION FRANÇAISE<br />
IL — la Vie.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE<br />
lia poule et les canetons.<br />
Suzanne et Henri, <strong>de</strong>ux petits enfants <strong>de</strong> la ville, que<br />
leur maman a envoyés chez la mère Gertru<strong>de</strong>, s'intéressant<br />
beaucoup à tout ce que fait la mère Gertru<strong>de</strong>.<br />
Us sont arrivés à la ferme juste au moment où la<br />
mère Gertru<strong>de</strong> vient <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s œufs <strong>de</strong> cane à couver<br />
à sa poule Cocotte.<br />
La poule Cocotte est la meilleure couveuse <strong>de</strong> toute la<br />
ferme et même la mère Gertru<strong>de</strong> prétend qu'elle n'a pas<br />
sa pareille dans tout le canton.<br />
« Vous verrez, vous verrez, a-t-elle dit à Suzanne et à<br />
Henri, comme elle mènera à bien sa couvée! »<br />
Suzanne et Henri en sont persuadés. Mais quoi I couver<br />
les œufs et les faire éclore, cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong> beaucoup,<br />
beaucoup <strong>de</strong> temps. Suzanne et Henri viennent tous les<br />
jours voir Cocotte couver ses œufs.<br />
« Cocotte! Cocotte! monti-e-nous tes petits. »<br />
Cocotte, pour <strong>de</strong> bonnes raisons, ne montre pas ses<br />
petits. Suzanne et Henri attendront, mais ils s'impatientent.<br />
Enfin le moment est venu. Cocotte s'est levée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus<br />
ses œufs, et les petits canetons ont brisé leur coquille.<br />
Cocotte regar<strong>de</strong> avec éfonnement ces étrangers qui ne<br />
lui ressemblent point. « Coat! Coati » l'ait Cocotte.<br />
« Couen! Couen! » répon<strong>de</strong>nt les canetons.<br />
« Allez voir, allez voir! courez vite! dit la mère Gertru<strong>de</strong><br />
à Suzanne et à Henri. Cocotte a mené à bien tous<br />
ses canetons. Je vous l'avais bien dit, il n'en manque<br />
pas un I C'est une fameuse couveuse que Cocotte ! s<br />
Suzanne et Henri partent en courant.<br />
Cocotte se promène fièrement avec ses canetons. Les<br />
canards <strong>de</strong> la ferme ont l'air d'admirer sa couvée et cela<br />
rend Cocotte encore plus fière. Mais voilà bien une autre<br />
rcuvcs écrites et orales âu brevet élévientaire. 1 vol.<br />
2 IV. 8 0.
412 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />
affaire. Les canetons ont à peine aperçu la mare <strong>de</strong> la<br />
ferme qu'ils courent s'y baigner avec l'es autres grands<br />
canards.,Cocotte, inquike, sur le bord, les rappelle et a<br />
l'air <strong>de</strong> leur dire: « tous allez vous noyer, mes pauvres<br />
enfants! » Eux, au contraire, appellent Cocotte et semblent<br />
lui dire : « Viens avec nous ! » Mais Cocotte ne peut<br />
pas allai- avec ou.x; elle se noierait. Suzanne et Henri<br />
sont très, étonnés.<br />
Suzanne, qui a un bon petit cœur, vient <strong>de</strong> prendre un<br />
grand parti. Avec sa cuiller et son petit sceau, elle se<br />
déci<strong>de</strong> à vi<strong>de</strong>r la mare, pour faire cesser le chagrin <strong>de</strong><br />
Cocotte. Henri, <strong>de</strong> son côté, vient <strong>de</strong> courir à la ferme<br />
pour , conter le cas à la mère Gertru<strong>de</strong>. Mais la mare-ne<br />
se vi<strong>de</strong> point, la mère Gertru<strong>de</strong> répond à Henri qu'il n'y<br />
3; pas lieu <strong>de</strong> se mettre en peine. Et cependant la pauvre<br />
Cocotte continue à s'inquiéter, à rappeler les petits<br />
eanetons et à se mouiUer les pattes.<br />
Moralité. — Les canards restent toujom's canards, et<br />
les poules toujours poules, et il est excellent qu'il en soit<br />
ainsi.<br />
Il est excellent aussi que les petits garçons et les peti»<br />
tes filles aient « leur caractère » ; ce qui ne veut pas dire,<br />
bien entendu, qu'il faut qu'ils aient nécessairement<br />
un mauvais, caractère' ».<br />
Exercice oral.<br />
Que font Suzanne et Henri chez la mère Gertru<strong>de</strong> ? —<br />
Qui appelle-t-ort Cocotte? — Qu'est-ce que Cocotte doit<br />
couver? — Qu'arrive-t-il quand les canetons éclosent?<br />
Pourquoi Cocotte se tourmente-t-elle? — Que fait<br />
Suzanne pour consoler la bonne poule? Et Henl-i? —<br />
'Quelle est la ïnoralité <strong>de</strong> l'histoire?<br />
COURS MOYEN<br />
I. — Comparaisons.<br />
Exercice oral.<br />
LE MAÎTRE. — Quelles ressemblances voyez-vous entre<br />
le jour et la nuit?<br />
L'ÉLÈVE. — Le jour et la nuit sont <strong>de</strong>s divisions du<br />
temps; elles se succè<strong>de</strong>nt dans un intervalle <strong>de</strong> vingtquatre<br />
heures, entre <strong>de</strong>ux levers <strong>de</strong> soleil.<br />
— Quelles différences voyez-vous entre le jour et la<br />
nuit?<br />
— Le jour, la terre est éclairée par la lumière du<br />
soleil. C'est le temps <strong>de</strong> la vie active <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong>s<br />
animaux en général, le temps du travail, du mouvement<br />
et du bruit.<br />
La nuit est obscure, ou éclairée par la lune et par les<br />
étoiles. C'est le temps du sommeil, du repos et du<br />
silence.<br />
— Quelles sont les ressemblances entre le printemps<br />
et l'automne?<br />
Le printemps et l'automne sont <strong>de</strong>s saisons <strong>de</strong> l'année<br />
; chacune <strong>de</strong> ces saisons dure trois mois. Les jours<br />
et les nuits y sont <strong>de</strong> longueur à peu près égale, et<br />
offrent une température modérée, c'est-à-dire également<br />
éloignée <strong>de</strong>s grands, froids et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s chaleurs.<br />
— Quelles sont les différences?<br />
— Le printemps est la première saison <strong>de</strong> l'année.<br />
Au printemps, les plantes se couvrent <strong>de</strong> bourgeons, puis<br />
<strong>de</strong> verdure et se parent <strong>de</strong> fleurs; les oiseaux voyageurs<br />
reviennent, chantent et pon<strong>de</strong>nt dans nos jardins et dans<br />
nos bois.<br />
. L'automne est la troisième saison <strong>de</strong> l'année. A l'automûet<br />
les feuilles <strong>de</strong>s arbres jaunissent et tombent; les<br />
fleurs se transforment en fruits ; les oiseaux se taisent et<br />
quelques-uns s'éloignent pour aller chercher un climat<br />
plus.Chaud.<br />
Quelles ressemblances voyez-vous entre la pomme et<br />
la poire?<br />
— La pomme et la poire sont <strong>de</strong>s fruits à pépins, <strong>de</strong><br />
forme à peu près ron<strong>de</strong>. Tant, qu'elles ne sont pas mûres,<br />
elles sont <strong>de</strong> couleur vertè; elles ont une pelure et <strong>de</strong> la<br />
(ihair; elles mûrissent en automne. Ce sont <strong>de</strong>ux fruits<br />
très savoureux, qu'on peut conserver en les faisant sécher.<br />
1. Publié par I. H. dans Mon Journal, recueil mensuel pour<br />
les enfants — 1 an, 1 fr. 80.<br />
— QueHes sont les différences?<br />
— La pomme est. ron<strong>de</strong>, souvent <strong>de</strong> , couleur roug^,,<br />
avec <strong>de</strong>s pépins bruns; elle est d'une saveur plus aci<strong>de</strong>.,<br />
La poire est plus allongée, souvent <strong>de</strong> couleur jaune;<br />
avec <strong>de</strong>s pépins noirs ; elle esl d'une saveur plus sucrée',,<br />
— Quelles ressemblances voyez-vous entre le serih et<br />
le merle?<br />
— Le serin et le rtiorlo sont <strong>de</strong>ux oiseaux clianteufs<br />
très répandus en Europe; ils sont très vifs, très peu<br />
exigeants pour la nourriture ; ils font <strong>de</strong>s riids, pon<strong>de</strong>nt<br />
et couvent plusieurs fois dans l'année; ils sont très facilés<br />
à apprivoiser.<br />
— Quelles senties ditTéronces?<br />
— Le serin est un petit oiseau d'origine étrangère, db<br />
couleur claire, le plus habituellement jaune. Son chant<br />
est perçant,^ très vit et très varié ; il ne parïc pas; il ne<br />
mange que <strong>de</strong>s graines; il pond un très grand nombre<br />
<strong>de</strong> fois dans l'année. Dans nos climats, il ne peut vivre<br />
que dans nos liabitations qu'il sert à égayer.<br />
Le merle est un gros oiseau, originaire d'Europe, <strong>de</strong><br />
couleur foncée, souvent noir avec un bec jaune. Son<br />
chant est grave, assez lent et monotone. 11 peut apprendre<br />
à parler; il se nourrit <strong>de</strong> graines et d'insectes; il<br />
pond trois fois dans l'année; il aime à vivre eu liberté,<br />
dans les jardins et dans les bois.<br />
— Quelles ressemblances voyez-vous entre la maison<br />
et la grange?<br />
— La maison et la grange sont <strong>de</strong>ux constructions;<br />
elles ont <strong>de</strong>s fondations, quatre murs principaux et un<br />
toit ; elles sont divisées en plusieurs parties ; elles sont<br />
l'ouvrage du maçon, du charpentier, du serrurier; elles<br />
ont été construites avec les mêmes matériaux : pierres,<br />
chaux, bois, fer, tuile; ce sont <strong>de</strong>s abris.<br />
— Quelles différences?<br />
— La maison est plus belle, divisée parfois en plusieurs<br />
étages, indiqués à l'extérieur par <strong>de</strong>s rangées <strong>de</strong><br />
fenêtres nombreuses; elle est partagée en chambres <strong>de</strong>stinées<br />
à recevoir <strong>de</strong>s meubles et à être habitées par dés<br />
hommes.<br />
La grange est souvent plus gran<strong>de</strong>, à peine éclairée par<br />
quelques petites fenêtres ; elle est <strong>de</strong>stinée à recevoir<br />
les moissons.<br />
, — Quelles ressemblances voyez-vous en-tre le lait et le<br />
vin?<br />
— Le lait et le vin sont <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s d'Une saveur<br />
agréable et qui servent à la nourriture <strong>de</strong> l'hohame, à la<br />
ville et à la campagne.<br />
— Quelles différences?<br />
— Le lait est blanc et opaque, il est lé prôduit naturel<br />
<strong>de</strong> la vache ou <strong>de</strong> la chèvre que trait la laitière; il est<br />
doux, sucré et très nourrissant; il abondé surtout à la<br />
campagne, dans les pays <strong>de</strong> pâturages.<br />
Le vin peut être rouge ou blanc; il est transparent;<br />
c'est le jus du raisin extrait j)ar le travail dli<br />
vigneron; il est aci<strong>de</strong>, tonique et ktimulant; il abon<strong>de</strong><br />
surtout dans l'est et le midi <strong>de</strong> la Francis dont il esl la<br />
principale richesse'.<br />
JLa bonne camara<strong>de</strong>rie<br />
Des camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mon père, qui connaissaient sa<br />
bonté et son esprit, le venaient souvent prièr <strong>de</strong>, faite<br />
leur ouvrage pour eux. 11 se prêtait d'abord <strong>de</strong>,,tout son<br />
cœur à leurs dé'îirs, et la facilité <strong>de</strong> son ihtelliketlte<br />
était si gran<strong>de</strong> qu'il lui en coûtait péu pour lèé satisfaire;<br />
mais il s'aperçut bientôt dé lui-même qu'il les servait<br />
trop bien pour leur paresse, et fort mal pôur leUr instruction.<br />
1 se reprocha <strong>de</strong> contribuer, par Son trâv'ail, à<br />
les mettre en état <strong>de</strong> tromper leurs rUaitres, oU plutôt, <strong>de</strong><br />
se tromper eux-mêmeS, en prenant une habitu<strong>de</strong>'d'ignorance<br />
et <strong>de</strong> dissipation dont ils se repentiraient uii jour.<br />
Il les'pria donc <strong>de</strong> trouver bon qu'il ne leur rendît plus<br />
un service si dangereux; et après leur avoir fait aimer<br />
sa complaisance, il commença dès loi's à ]eui\faire respecter<br />
sa vertu. J'ai su ce fait d'un <strong>de</strong> ceux inôfflés qui<br />
avaient d'abord reçu <strong>de</strong> lui ce secours et énsuite ôette<br />
instruction. Aussi m'a-t-il assuré plus d'une fois que lés<br />
1. D'après l:i Gymnastique <strong>de</strong> Veuprit, <strong>de</strong> 'A. PelliBSl'dr.<br />
Deuxième jjai'Lie, jugenionls et raisonnements sur les choses<br />
et sur les êtres.
PARTIE S:CÔLAIRE. 113<br />
enfants du mêine âge que mon père le regardaient moins<br />
comme le compagnon <strong>de</strong> leurs élu<strong>de</strong>s, qué comme un<br />
modèle qui excitait plus d'admiration que d'envie, parce<br />
que sa mo<strong>de</strong>slie, égalé à ses talents, ne leur inspirait<br />
pour lui qu'une tendresse mêlée <strong>de</strong> respect, et déjà d'une<br />
espèce do vénération. "<br />
D'AcuiissEAU.<br />
Exercice oral.<br />
Quel service les camai'a<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mon père lui <strong>de</strong>mandaient-ils<br />
fréquemment?<br />
— Comment accueillait-il leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>?<br />
— Quelle réflexion le détermina à changer <strong>de</strong> conduite?<br />
— Quels sentiments cette conduite inspirât-elle aux<br />
camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mon père?<br />
COURS SVPtRlEVR<br />
rREMIÊHE ANNÉE<br />
I. — Ma grajfcil'iMére.<br />
Sujet à traiter.<br />
Faites le poi'trait <strong>de</strong> l'une <strong>de</strong> vos grand'mères, ou, si<br />
vous ne les av^î connues ni l'une ni l'autre, le,poi'trait<br />
d'une vieille parente (tante ou cousine ').<br />
Sujet traité.<br />
3'ai connu mep <strong>de</strong>u;c grand'mères, mais, hélas 1 je<br />
connais plus qu'une. La mère <strong>de</strong> papa, que j'appelais<br />
bonne maman, a été portée au pim.ctière quand jenâVaîs<br />
pas, cinq afls, et je ne sais plus comment était sa figurfi.<br />
•' La itj^re <strong>de</strong> maman, que j'appelie grànd'niére, est vfeiiyè<br />
et habite la campagne. Elle va sur ses soixante-seize v<br />
et dit en riant qu'elle est toujours jeune fille puisqu^fe^<br />
n'a encore qiié quinze'ans. A ses eheveùx blancs et à<br />
ri<strong>de</strong>s, on voit bien qu'elle est très âgée. Mais quell^<br />
bonne llgiire aimante que cellO' <strong>de</strong> ma grand'mére ! •<br />
• Elle à'dfe'beaU.'t yeux noirs, mais n'y voit pas mieux<br />
pour cela, et elle ne peut plus guère se passer <strong>de</strong> lunettes.<br />
Ses mains sont toutes maigres et l'on y remarque <strong>de</strong><br />
grosses veines.<br />
Grand'mére se tient encore droite en marchant, seulement<br />
elle ne court plus comme dans son jeune temps;<br />
elle prend le premier bâton venu pour se soutenir quand<br />
elfe se sent fatiguée.<br />
Elle est toujours laborieuse et vigilante: elle se lève <strong>de</strong><br />
grand matin et ne se couche jamais tard. Son costume<br />
ordinaire consiste en un jupon gris, un caraco noir et<br />
un bonnet d'indienne.<br />
Le bonheur <strong>de</strong> ma grand'mére c'est <strong>de</strong> soigner son jardin;<br />
ses poules et ^oçi linge. Elle est glorieuse d'avoir,<br />
<strong>de</strong>s laitues pompiées., d.es. choux, <strong>de</strong>s pois,, la première<br />
dans le village. 11 fant ejçitenfire comme elle parle <strong>de</strong> ses<br />
poules quand elles pon<strong>de</strong>nt bien ! Sa maison est d'une:<br />
propreté çàns pareille; son armoire, toujours pleine <strong>de</strong>:<br />
linge rangé, raccommodé, blanc comme lanéige, sent une,<br />
bonne o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> lessive. Elle aimait rtiieux, étant jeune,<br />
.à'adieier <strong>de</strong>s ichemises, et <strong>de</strong>s draps que <strong>de</strong> dépenser son;<br />
argent à la toilette, à la suivait son^ espvss,-<br />
sion.<br />
Grand'mére aime bien à se chauffer en hiver, et même!<br />
aussi'en été, le soir; le feu lui sert <strong>de</strong> compagnie. Aussi,<br />
4lle, a toujours sa provision <strong>de</strong> bois pour <strong>de</strong>u-s ans,<br />
Nous autres, ses petits-enfants, elle nous gâte tpnç, aux<br />
Rois, à Pâques et aux yaca?ices,, qu£(nd nous allons chez<br />
elle. Gomme elle nous eirbrasse I Comhie elle est contente<br />
do nous voir grandir i <strong>de</strong> savoir quoi nous appreiions<br />
bien à l'école ! Ellè pie. o <strong>de</strong> joie en lisant 'noë compliments<br />
<strong>de</strong> bonne année . quand nous lui montrons nos<br />
prix et nos couronnes.'<br />
Elle ne sait quoi nous offrir pour flous fêter : <strong>de</strong>s pommes,<br />
<strong>de</strong> la galette, <strong>de</strong>s; noisettes, <strong>de</strong>s tartines <strong>de</strong> .crème,<br />
enfin tout ce qui peut nous faire plaisir. Et puis nous<br />
faisons chez elle ce que,nous voulons; elle ne trouve ja-<br />
•rçiais à rodjre à nos espiègleries;' pourtant nous nous<br />
1. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires,.IBSi, 1885, 1887,18yO.<br />
/ '<br />
gardons bien <strong>de</strong> jouer dans soa jardinet <strong>de</strong> courir après<br />
ses poules.<br />
Oh ! que c'est b.on.d'avqir une grand'mére !<br />
C., école A. 1'., à Rouen ,<br />
II. — Hicj ugeonspas. smr Jcs appareuccs.<br />
^ J'étais, un jour, dans ma jeunesse, passager à bord<br />
d'un bateau qui <strong>de</strong>scendait la Delaware^'. Comme il n'y<br />
avait pas <strong>de</strong> vent, nous fûmes obligés, après la marée<br />
do jeter l'ancre et d'attendre la marée suivante. La chaleui"<br />
du soleil élait excessive sur le bâtiment; les passagers<br />
m'étaient étrangers, et leur société ne mo'plaisait<br />
(las. Je crus voir, près du rivage, une belle prairie verte<br />
au milieu <strong>de</strong> laquelle s'élevait un grand arbre donnant<br />
beaucoup d'ombrage. Je m'imaginai que je pourrais aller<br />
m'asseoir sous son abri et y passer, â lire, qiielques<br />
moments agréables, jusqu'au retour <strong>de</strong>là marée. J'obtins<br />
donc du capitaine qu'il me fit conduire à terre. Une l'ois<br />
débarqué, je reconnus que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>,ma<br />
prairie n'était réellement qu'un marais ; en le traversant,<br />
pour arriver à mon arbre, j'enfonçai dans la boue jusqu'aux<br />
genoux; etje n'étais pas établi <strong>de</strong>puis cinq minutes<br />
sous son ombrage, que mille insectes fâcheux, venant<br />
fondre sur moi, attaquèrent mes jambes, mes mains, md<br />
figure, au point qu'il me fut impossible <strong>de</strong> lire et <strong>de</strong><br />
tenir en place. Je regagnai donc le rivage, et j'appelai<br />
p^uç^mfp^fe^aloupe • me ramenât à bord du bateau, où<br />
r-^^pMn.du'reÈ^srtte chaleur que j'avais voulu éviter, et<br />
plus W riufe liqueurs <strong>de</strong> la société. Depuis, j'ai pu<br />
Souvent observèr.;^^.cas semblables dans les affaires <strong>de</strong><br />
la vie..,-,:\j W A<br />
. FR.INKLIN.<br />
: EiOTcice<br />
. Où\étais-je passâg^? — Pourquoi fûmes-nous obligés<br />
-dç jeter l'ancre?^';^.Qu'est-ce que je qrus voir près du<br />
;,i;ivage? — Quejlft'.j^rniission <strong>de</strong>mandai-je au capitaine?<br />
s^weiie^t<strong>de</strong>ceg'i^li éprouvai-je?- - Quelle est la morale<br />
qtieJ^oa^^CËifrer <strong>de</strong> cette histoire:?.<br />
EXERCICES <strong>DE</strong> LECTURE<br />
ET <strong>DE</strong> RÉCITATION<br />
GOUKS ÉLiÉ&ISNTAlBE<br />
liCS cliainps,<br />
• Après vos sœurs et votre mère.<br />
Enfant au cœur tendre et soumis,<br />
Que la nature vous soit chère,<br />
Les champs sont nos meillem-s amis.<br />
Aimez donc les bois, la fontaine.<br />
L'étang bordé <strong>de</strong> longs roseaux.<br />
Les pfetites fleurs, le grand chêne<br />
Tout peuplé <strong>de</strong> joyeux oiseaux.<br />
V. <strong>DE</strong> L.\PIT.\<strong>DE</strong>.<br />
Comraeritaire.<br />
-Oui, I les champs sont nos meilleurs amis », non seulement<br />
parce qu'ils nous fournissent notre nourriture et<br />
celle'<strong>de</strong> nos animaux domestiques; mais encore parce<br />
que l'air pur et la vie paisible <strong>de</strong>s campagnes entretiennent,<br />
ou rétablissent notre santé.<br />
1. Exti'alt <strong>de</strong>s £xe7*ci6'e5 <strong>de</strong> composition <strong>français</strong>Cy <strong>de</strong> J. Masson.<br />
Cours moyen, préparation au certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires.<br />
Partie (lu maitro. 1 vol. 1 fr. S,0.<br />
2. Rivière d'Amcirtque.<br />
5. Le flux et le reflux se font ressentir i une gran<strong>de</strong> distanoe<br />
<strong>de</strong> l'emboucliure <strong>de</strong>s fleuves importants.
m<br />
MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> P R MAIRE.<br />
COURS MOYEN<br />
Épitre & mon habit.<br />
Ah! mon habit, que je vous remercie!<br />
Que je valus hier, grâce à votre valeur !<br />
Je me connais : et plus je m'apprécie,<br />
Plus j'entrevois qu il faut que mon tailleur,<br />
Par une secrète magie.<br />
Ait caché dans vos plis un talisman'vainqueur,<br />
Capable <strong>de</strong> gagner et l'esprit et le cœur.<br />
Dans ce cercle nombreux <strong>de</strong> bonne compagnie.<br />
Quels honneurs je reçus ! quels égards ! quel accueil !<br />
Auprès <strong>de</strong> la maîtresse, et dans vjn grand fauteuil.<br />
Je ne vis que <strong>de</strong>s yeux toujours prêts à sourire.<br />
J'eus le droit d'y parler, et parler sans rien dire.<br />
Ce que je décidai fut le nec plus ultra-:<br />
On applaudit à tout, j'avais tant <strong>de</strong> génie!<br />
Ali! mon habit, queje vous remercie!<br />
C'est vous qui me valez cela.<br />
Mais ma surprise fut extrême :<br />
Je m'aperçus que sur moi-môme<br />
Le charme sans doute opérait.<br />
J'entrais jadis d'un air discret ;<br />
Ensuite, suspendu sur le bord <strong>de</strong> ma chaise.<br />
J'écoutais ezi silence, et ne me permettais<br />
Le moindre si, le moindre mais.<br />
Avec moi tout le mon<strong>de</strong> était fort à son aise,<br />
Et moi je ne l'étais jamais :<br />
Un rien aurait pu me confondre;<br />
Un regard, tout m'était fatal ;<br />
Je ne parlais que pour répondre.<br />
Je parlais bas, je parlais mal.<br />
Un sot provincial arrivé par le coche<br />
Etit été moins que moi tourmenté dans sa peau :<br />
Je me mouchais presque au bord <strong>de</strong> ma poche,<br />
J'éternuais dans mon chapeau.<br />
On pouvait me priver, sans aucune indécence,<br />
Be ce salut par l'usage inti-oduit;<br />
Il n'en coûtait <strong>de</strong> révérence<br />
Qu'à quelqu'un trompé par le bruit.<br />
Mais à présent, mon cher habit.<br />
Tout est <strong>de</strong> mon ressort, les airs, la suffisance';<br />
Et ces tons décidés, qu'on prend pour <strong>de</strong> l'aisance,<br />
Deviennent mes tons favoris.<br />
Est-ce ma faute, à moi, puisqu'ils sont applaudis 7<br />
Dieu ! quel bonheur pour moi, pour cette étoffe,<br />
De ne point habiter ce pays limitrophe<br />
Des conquêtes <strong>de</strong> notre roi.<br />
Dans la Hollan<strong>de</strong> il est une autre loi :<br />
En vain j'étalerais ce galon qu'on renomme,<br />
En vain j'exalterais sa valeur, son débit ;<br />
Ici, l'habit fait valoir l'homme ;<br />
Là, l'homme fait valoir l'habit.<br />
Mais chez nous, peuple aimable, où les grâces, l'esprit,<br />
Brillent à présent dans leur force.<br />
L'arbre n'est fjoint jugé sur ses fleurs ou son fruit :<br />
Ou le juge sur son écorce.<br />
SEDAISE.<br />
Commentaire.<br />
Trop souvent nous jugeons l'homme sur son habit.<br />
Celui-ci est-il élégant et beau : nous pensons a priori que<br />
la personne qui le porte est distinguée et a d\'oit à nos<br />
égards ; le vêtement est-il humble et râpé ; nous sommes<br />
tentés <strong>de</strong> considérer son propriétaire comme un homme<br />
<strong>de</strong> sentiments vulgaires et <strong>de</strong> mince valeur. Et pourtant,<br />
combien <strong>de</strong> vêteménts brillants ne recouvrent que <strong>de</strong>s<br />
sots! combien d'habits mo<strong>de</strong>stes ou pauvres appartiennent<br />
à <strong>de</strong>s gens recommandables par leur labeur, leur<br />
vertu ou leur talent! La Fontaine nous dit sagement dans<br />
son Paysan du Danube ;<br />
« Il ne faut point juger <strong>de</strong>s gens sur l'apparence. »<br />
1. Talisman (d'un mot arabe qui signifie ^(/wre magique'.<br />
iièce <strong>de</strong> métal fondue ou pierre gravée sous cerlaines constei-<br />
d'étoiles, à laquelle on supjiose <strong>de</strong>s vertus extraordi<br />
fations<br />
naires. Au figuré: ce qui produit un effet subit et inattendu.<br />
2. tiec plus ultra (mot latin ; non au <strong>de</strong>là) : terme qu'on ne<br />
peut dépasser.<br />
3. Siiffisance : sotlo vanité, présomption<br />
COURS SUPÉRIEUR<br />
Intérieur,<br />
A<br />
MËITE.<br />
Le salon est paisible. Au fond la cheminée<br />
Flambe, parun feu clair et vif illuminée.<br />
Au <strong>de</strong>hors le vent siffle, et la pluie aux carreaux<br />
Ruisselle avec un bruit pareil à <strong>de</strong>s sanglots.<br />
Sous son abat-jour vert, la lampe qui scintille<br />
Baigne <strong>de</strong> sa clarté la table <strong>de</strong> famille.<br />
Un vase, plein <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> l'arriére-saison,<br />
Exhale un parfum vague et doux comme le son<br />
D'un vieil air que fredonne une voix affaiblie.<br />
Le père écrit. La mère, active et recueillie.<br />
Couvre un grand canevas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins bigarrés.<br />
Et l'on voit sous ses doigts s'élargir par <strong>de</strong>grés<br />
Le tissu nuancé <strong>de</strong> laine rouge et noii-e.<br />
Assise au piano, sur les touches d'ivoire<br />
La jeune fille essaye un thème préféré.<br />
Puis se retourné et rit. Son profil, éclairé<br />
Par un pàle rayon, est fier et sympathique.<br />
Et si pur qu'on croirait voirun camée ' antique...<br />
Et, tandis qu'elle fait soupirer le clavier,<br />
Le père pour la voir laisse plume et papier;<br />
Et la mère, au milieu d'une fleur ébauchée,<br />
Quitte l'aiguille, et reste immobile et penchée.<br />
Et s'entre-regardant, émus, émerveillés.<br />
Ils contemplent tous <strong>de</strong>ux, avec <strong>de</strong>s yeux mouillés,<br />
La perle <strong>de</strong> l'écrin, l'orgueil <strong>de</strong>là famille,<br />
La vie et la gaîté <strong>de</strong> la maison, — leur fille.<br />
Commentaire.<br />
ANDBÉ THEDMIST<br />
Ce tableau d'un intérieur <strong>de</strong> famille laisse bien au lecteur<br />
l'impression <strong>de</strong> calme et <strong>de</strong> bonheur paisible que<br />
le poète a voulu faire naître en lui. Est-ce une œuvre <strong>de</strong><br />
fantaisie ? Peut-être. Mais les détails sont si vrais, si précis,<br />
si bien à leur place, les personnages si naturels et si<br />
vivants que ie tableau paraît avoir été composé d'après<br />
nature. Les vers simples, sobres et clairs conviennent<br />
parfaitement au sujet.<br />
CALCUL, SYSTÈmE MÉTRIQUE,<br />
GÉOMÉTRIE<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE<br />
Programme. — Multiplication d'un nombre décimal<br />
par un nombre entier. — Bevision <strong>de</strong>s matières étudiées<br />
précé<strong>de</strong>mment. — Petits exercices et problèmes.<br />
Problèmes. — 1. Combien <strong>de</strong> mètres et <strong>de</strong> centimètres<br />
dans la longueur totale <strong>de</strong> 5 barres <strong>de</strong> fer longues<br />
chacune <strong>de</strong> 3'°,45?<br />
Premier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul (réduction <strong>de</strong>s nombres décimaux<br />
en nombres entiers). 3'°,45 = 345°".<br />
Longueur cherchée :<br />
345cm x 3 = 1035'^'° = 10'° -}- 35''° ou 10'°,35.<br />
Deuxième mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul (procédé ordinaire). — Longueur<br />
cherchée :<br />
3-,45 X 3 =. 10«,35.<br />
2. Un ouvrier employé dans ne raffinerie <strong>de</strong> sucre<br />
gagne 3',25 par journée <strong>de</strong> tra' il. Il ne travaille pas le<br />
dimanche. Combien gagne t-il 1 r semaine?<br />
R. : 3',25x6= .9',50.<br />
3. Combien gagne-t-il au bout <strong>de</strong> 6 semaines?<br />
R. : 19',50X6=11'Ï'.<br />
1. Camée (d'un mot italien) : pierre fine sculptée en relief.<br />
2 André Theuriet : poète contemporain, auteur du Chemin,<br />
<strong>de</strong>s bois (couronné par l'Académie <strong>français</strong>e), <strong>de</strong> Jean-Marie<br />
petit drame en un acte, etc.
PARTIE SCOLAIRE. 115<br />
4. S'il dépense 2',70 par jour pour la nourriture et '<br />
celle <strong>de</strong> sa famille, combien lui reste-t-il pour ses autres<br />
dépenses : loyer, entrelien, etc.?<br />
Solution. Dans 6 semaines il y a :<br />
7 jours X 6 = 42 jours.<br />
Dépense totale pour la nourriture en 6 semaines :<br />
nacfa •<br />
2',70x42 = H3',40.<br />
dl7' —H3',40 = 3',60.<br />
5. Des aiguilles pour machine à coudre coûtent l',50<br />
la douzaine ; combien vaudrait une grosse, ou douze douzaines,<br />
<strong>de</strong> ces aiguilles?<br />
R. : l',50xl2= 18'.<br />
6. Achetées à la grosse, elles coûtent 13'. Combien<br />
gagne-t-on en achetant à la grosse 5 grosses <strong>de</strong> ces<br />
aiguilles?<br />
Solution. Gain par grosse :<br />
Gain total :<br />
18' —13'= 5'.<br />
5'X5=!»5'.<br />
7. Une bobine <strong>de</strong> fil pour coudre a la machine vaut<br />
0',50; mais, si l'on achète à la douzaine <strong>de</strong>s bobines <strong>de</strong><br />
ce fil, on ne paye chaque douzaine que 5'. Combien gagnet-on<br />
par douzaine?<br />
Solution. Prix <strong>de</strong> la douzaine achetée bobine par bobine<br />
:<br />
0',50xl2 = 6'.<br />
Gain sur l'achat d'une douzaine à la fois :<br />
6' —5'= t'.<br />
8. Une merciire achète 60 paquets d'aiguilles ordinaires<br />
à raison <strong>de</strong> 0',05 le paquet <strong>de</strong> 20 aiguilles. Elle<br />
les revend au détail à raison <strong>de</strong> 4 pour 0',05. Quel est<br />
son bénéfice total?<br />
Solution. Dans 20 il y a 5 fois 4.<br />
Prix <strong>de</strong> vente d'un paquet :<br />
0',05x5 = 0',25.<br />
Gain par paquet :<br />
0',25 —0',05 = 0',20.<br />
Gain total :<br />
0',20x60= 18'.<br />
COURS MOYEN<br />
Programme. — Simplification <strong>de</strong>s fractions. Réduction<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou plusieurs fractions au même dénominateur.<br />
— Addition et soustraction. — Correspondance<br />
entre les mesures <strong>de</strong> poids et les mesures <strong>de</strong> volume ou<br />
<strong>de</strong> capacité. — Exercices, et problèmes divers. — Calcul<br />
mental.<br />
Exercices sur les fractions.<br />
fractions :<br />
28 14<br />
150 ' 156' 21'®*°*<br />
_45_9^_£.<br />
là0~30~10' 156~39' 21~3'<br />
2. Quelle est la plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fractions :<br />
i et 1 ?<br />
20 20<br />
3. Quelle est la plus petite <strong>de</strong>s fractions :<br />
6 „<br />
29<br />
1. Simplifier les<br />
4. Une prairie est divisée en 3 lots : le premier est<br />
égal aux — <strong>de</strong> la superficie totale, le second aux i <strong>de</strong><br />
lo . 15<br />
cette superficie. Quel est le plus grand <strong>de</strong>s trois lots?<br />
Solution. Réduction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières fractions au<br />
même dénominateur :<br />
5x15<br />
il<br />
16 16x15" '240'<br />
7 7x16 112<br />
15 15X 16 240<br />
Total <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers lots :<br />
^ m _ 1 8 7<br />
240 240 ~ 240 *<br />
Superficie du troisième lot :<br />
240 187 _ 53<br />
240 240 ""240*<br />
Le lot le plus grand est le <strong>de</strong>uxième.<br />
Problèmes. — 1. La population <strong>de</strong> la Loire-Inférieure<br />
est <strong>de</strong> 645 884 habitants La superficie <strong>de</strong> ce département<br />
est <strong>de</strong> 7063 kilomètres carrés. On compte ("u<br />
moyenne 71 habitants en France par kilomètre caiic.<br />
Dites <strong>de</strong> combien la population <strong>de</strong> la Loire-Ihférieure par<br />
kilomètre carré est au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ce chiffre <strong>de</strong> 71'?<br />
Solution. Population <strong>de</strong> la Loire-Inférieure par kilomètre<br />
carré :<br />
645 884<br />
: 91 (à moins d'une unité prés).<br />
7063<br />
Excès sur la population moyenne <strong>de</strong> la France :<br />
91 — 71 = «O.<br />
2. Pour faire un hectolitre <strong>de</strong> cidre il faut en moyenne<br />
120 doubles décaliti'es <strong>de</strong> pommes. Si la barrique <strong>de</strong> 228'<br />
<strong>de</strong> cidre vaut 19',6992, quelle est la valeur du décaliti'e<br />
<strong>de</strong> pommes-?<br />
Solution. 228' = 2HI,28.<br />
Quantité <strong>de</strong> grammes nécessaire pour la fabrication<br />
d'une barrique <strong>de</strong> cidre :<br />
120 doubles décalitres x 2,28 = 12 doubles D1X 22,8<br />
où 12D1X 2 X 22,8 = 547i'i,2.<br />
Prix d'un décalitre <strong>de</strong> pommes :<br />
19',6992 _ 196'.992 49',248 6',156 0',684<br />
547,2 5472 1368 171 19<br />
= 0',030.<br />
3. Une personne achète 8 tonneaux <strong>de</strong> vin contenant<br />
230 litres chacun. Elle paye par hectolitre 37',75 d'acquisition,<br />
3',50 <strong>de</strong> transport, 2',50 <strong>de</strong> droits. Il y a dans<br />
chaque tonneau 3' 3/4 <strong>de</strong> lie. A combien revient le litre<br />
<strong>de</strong> vin clair'?<br />
Solution. 5'3/4 = 3',75.<br />
Prix <strong>de</strong> revient total d'un hectolitre :<br />
37',75 -f- 3',50 -t- 2',30 = 43',55.<br />
Prix <strong>de</strong> revient <strong>de</strong> chaque fût (230' == 2HI,3) :<br />
43',53x2,3 = 100',165.<br />
Quantité <strong>de</strong> vin clair qu'on tire <strong>de</strong> chaque fût ;<br />
230' —3'.75 = 226',25.<br />
Poids <strong>de</strong> revient d'un litre <strong>de</strong> vin clair :<br />
100',165 20',053<br />
226,25 r 45,45 '<br />
à moins d'un centime prés (par excès).<br />
4. Un ouvrier dépense 2',25 par jour pour tous ses<br />
frais <strong>de</strong> maison. Au bout d'un an, après avoir travaillé<br />
25 jours par mois et payé ses dépenses avec son salaire,<br />
il trouve qu'il a mis <strong>de</strong> côté 19B',25. Combien gagne-t-il<br />
par jour <strong>de</strong> travail'?<br />
Solution. Dépense totale <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />
2',25x365 = 821',25.<br />
1. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; Nantes; 1890.<br />
2. Certilicat d'étu<strong>de</strong>s primaires; 1890; canton <strong>de</strong> Juzennecourt<br />
(Haute-Marne). Communiqué par M. Dassigny, instituteur<br />
à Aprey.<br />
5. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; canton <strong>de</strong> Bray-sur-Seine<br />
{Seine-et-Marne); 1890. Communiqué par M. Vaillant, institu<br />
leur à Everly.<br />
4. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; canlon <strong>de</strong> Fontenay-Bnhan<br />
fDeux-Sèvros). Communiqué i)ar M. lionneau, instituteur i Saint-<br />
Syinpliorien.
116 MAiNUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />
'G'aiii total dé l'à'uvi'ièr :<br />
8211,25 +196',25 = I0n';50.<br />
Nombre <strong>de</strong>s journées <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> cet ouvrier ;<br />
25x12 = 500.<br />
Somme qu'il gagne par jour : ;<br />
10n',50_10',175^^,<br />
300 . 5 • , '<br />
à moins d'un cphtime prés (par défaut).<br />
5. On a acheté 4. pièces <strong>de</strong> vin pour 448' à raison <strong>de</strong><br />
20',75 l'hectolitre. Le 1" contient 258', la 2" 264 et la<br />
5' 275. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la contenance <strong>de</strong> la quatrième*.<br />
Solution. Contenance totale <strong>de</strong>s'4 pièces :<br />
lHlx448_44 800H.__ .i792m ^<br />
20,75 20,75. 83 , •<br />
à moins d'un litre près.<br />
Contenance <strong>de</strong>s 3 preraièi-es pièces :<br />
258> + 264>+275' = 79T.<br />
Contenance <strong>de</strong> la quatrième pièce :<br />
2159'— 797'= 13C8>.<br />
6. Un père <strong>de</strong> famille gagne 2',50 par jçur. Il veut<br />
économiser 230' par an? il se repose le dimanche et<br />
8 jours <strong>de</strong> fêtes <strong>de</strong> l'année. Combien peut-il dépenser par<br />
jour®?<br />
Solution. Nombre <strong>de</strong>s jours <strong>de</strong> repos <strong>de</strong> l'ouvrière :<br />
52 + 8 = 60.<br />
Nomlire <strong>de</strong> ses journées <strong>de</strong> travail :<br />
565 — 60 = 305-<br />
Gain annuel <strong>de</strong> cet ouvrier :<br />
2',oO X 305 =<br />
4<br />
— 762',50.<br />
"Sa dépense annuelle doit être <strong>de</strong> :<br />
762',50 —250'==512',50.<br />
Il ne peut donc dépenser par jour que :<br />
512',50<br />
=<br />
102',50<br />
.... : = l',40,<br />
a63 , 10<br />
à moins d'un centime prps.<br />
7. Un employé gagne 8' par jour et dépense 30' par<br />
semaine. Il travaille 250 jours par an. Dans combien <strong>de</strong><br />
temps aura-t-il économisé 4500'^'?<br />
Solution approximative. :Un an = 52 semaines, à un<br />
jour prés.<br />
. •<br />
Gain annuel <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />
• 8'X 230 = 2000'.<br />
Dépense annuelle <strong>de</strong> l'ouvrier : '<br />
30'X. 52 = 1560'.<br />
Economie annuelle <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />
2000' —1560'= 440'..<br />
Temps au bout duquel l'ouvrier am-a économisé 4500' :<br />
1"X4500 430*" 225"»' , j<br />
7777— = - Y. =F=' i,„ = un peu plus <strong>de</strong> 10 ans.<br />
440 44 22<br />
Solution pCue exacte. Gain annuel <strong>de</strong> l'ouvrier ; (voir<br />
ci-<strong>de</strong>ssus).<br />
Bépense journalière <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />
30'<br />
Dépense annuelle <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />
se X 365'<br />
Ecocomies annuelles <strong>de</strong> l'ouvi-ier :<br />
2000' — S"' X 365 ^ 14 000' —10 950' . 3050'<br />
7<br />
Temps au iout duquel il aura économisé 4500! ;<br />
1'° X 4500<br />
,~nn<br />
:<br />
^050<br />
• —<br />
1"X 4500x 7<br />
—<br />
l - X 430x7<br />
.7 3050<br />
.30,5<br />
1"X90X7<br />
20<br />
20<br />
= 10 ans-f- ^ ou environ 10 ans + „„<br />
01<br />
61 60<br />
2 1<br />
= 10 ans '„ — iO ans = = 10 ans et 4 mois.<br />
0 5<br />
1. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires ; premier et <strong>de</strong>uxième can-!<br />
tons <strong>de</strong> Béziers (Hérault). Communiqué par M. ïraux, instituteur<br />
à Corneillian.<br />
2. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; 1890; canton d'Anglute<br />
ŒûcDe); 1890. Communiqué par 31. A. Collard. instituteur à<br />
Saint-Quentiii-Ie-Verger.<br />
3. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; 1890; canton <strong>de</strong> La Mure<br />
(Isfere),<br />
COURS SUPÉRIEUR<br />
PRBMIÈEE ANNÉE.<br />
Programme. — Explication raisonnép du calcul <strong>de</strong>s<br />
nombres décimaux. — Analogie <strong>de</strong>s nombres décimaux<br />
avec les fractions .ordinaires et avec les nombres entiers.<br />
— Surface latérale et volume du cylindre. — Exercices<br />
et problèmes divers.<br />
Problèmes. — 1. Un mardianc( achètq pour 924',80<br />
un tas_<strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre <strong>de</strong> 4"°,25 <strong>de</strong> loijguçur, l^.QQ<br />
<strong>de</strong> hauteur et'3°,40 <strong>de</strong> largeur. Il le vend 4',25;,rbect9--<br />
litre. Combien lui coûtait l'hectolitre? Combien a-t-il<br />
gagné sur son marché'?<br />
Solution. Volume du tas <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre :<br />
4",25 X 1",60 X 3"°,40 = 42®",5 x 16^" X 34®"<br />
= 23 120'"" = 23 120'= 231HI,2.<br />
Prix d'achat d'un hectolitre :<br />
924',8_^ 9248'_1156'_<br />
251,2 2312 ~ 289 ;<br />
Bénéfice par hectolitre vendu :<br />
4',25 ~ 4* = 0',25.<br />
Bénéfice total :<br />
0',25X231,2 =<br />
231',20<br />
55',8».<br />
2. Pendant un orage, l'eau recueillie sur un mètr^<br />
carré s'est élevée à 2 centimètres et <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> haiiteur.<br />
Dites ce qu'il en est "tombé sur un hectare-.<br />
Solution. IHa _ .100' = 10 000» = 10 OOO"'.<br />
Volume <strong>de</strong> l'eau tombée sur un hectare :<br />
0",025 ?< 10000»'= 850"".<br />
3. Un commerçant a vendu 14 050' une marchandise<br />
qu'il avait achetée là 075'. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : 1° combien il<br />
a perdu pour 100 ; 2° combien il aurait gagné 0/0 s'il<br />
avait fait 125' <strong>de</strong> bénéîfice^.? •<br />
Solution. Perte subie par. lemar.chand dans Ip prçijjier<br />
cas :<br />
15 075' —14 050'= 1025'.<br />
Perte 0/0 :<br />
1 025
PARTIE SCOLAIRE.<br />
Hi7<br />
Jtëgle. n y a <strong>de</strong>ui moyens <strong>de</strong> rendre une fraction un<br />
certain nombre <strong>de</strong> fois plus gran<strong>de</strong>.<br />
Le premier consiste à multiplier par ce nombre le numérateur<br />
<strong>de</strong> la fraction ; le second, à diviser le dénominatém-<br />
<strong>de</strong> la fraction par ledit nombre. Quand le dénominateur<br />
est divisible par ce nombre, il vaut mieux<br />
employer le second procédé ; dans le cas conti'aire, il est<br />
préférable d'employer le premier moyen.<br />
5<br />
Exemples. 1» Rendre 3 fois plus gran<strong>de</strong> la fraction-•<br />
Résultat :<br />
5X3 15 5<br />
0 (j "~2'<br />
5 _ 5<br />
WTz'' '2'<br />
2" Rendre 3 fois plus gran<strong>de</strong> la fraction g •<br />
.x ... 7 x 3 21<br />
Résultat: —-— —<br />
o o<br />
En ce cas, l'emploi du second procodé n'est pas pratique.<br />
L. T.<br />
GÉOGRAPHIE<br />
Continents, océara.9, parties «Ira mon<strong>de</strong>.<br />
Conliiienls. — Les continents ne sont que <strong>de</strong> très<br />
gran<strong>de</strong>s îles, surgissant au milieu d'une nappe d'eau qui<br />
couvre les trois quarts <strong>de</strong> la terre. Ces gran<strong>de</strong>s îles sont<br />
au nombre <strong>de</strong> trois, <strong>de</strong>ux très gran<strong>de</strong>s et une beaucoup<br />
moindre, l'Australie. Faire remarquer la différence d'orientation<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>u.x grands continents ; l'ancien, plus étendu<br />
<strong>de</strong> l'Est à l'Ouest, le nouveau, du Nord au Sud. Observer<br />
que chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux continents est divisé en <strong>de</strong>ux parties<br />
par un isthme, percé ou sur le point <strong>de</strong> l'être.<br />
Petitesse, isolement du continent australien, plus entouré<br />
d'îles que les <strong>de</strong>ax autres. Contitiléiilis polaires, encore<br />
douteux.<br />
Océans. — A là rigueur, il n'y en a> qu'un seul, qui<br />
recouvre la plus gran<strong>de</strong> partie dui gtobe. OJI l'a diviséartificiellement<br />
en plusieurs océans, auxquels on a<br />
donné <strong>de</strong>s noms, mais pas <strong>de</strong> limites précises. Caractère<br />
<strong>de</strong>s océans. Glacial pour les <strong>de</strong>ux océans arctique et antarctique.<br />
Longue ban<strong>de</strong> maritime <strong>de</strong> l'Atlantique. Bassin<br />
semi-circulaire du l'acilique et <strong>de</strong> l'océan Indien qui le reproduit<br />
en petit. Mers intérieures formées par les océans.<br />
Donner la Méditerranée comme exemple <strong>de</strong> l'importance<br />
qu'elles peuvent avoir pour le développement <strong>de</strong> la civi'<br />
lisatioD. Marquer combien les océans sont plus développés<br />
dans l'hémisphère sud, où ils recouvrent presque<br />
toute la ron<strong>de</strong>ur du g:l'obe. Calottes <strong>de</strong> tglacé'.et dérives<br />
<strong>de</strong> glaces flottantes .d!és <strong>de</strong>ux océans polaiiteë.. Mt>ntagnes<br />
<strong>de</strong> glace, banquises. Le»* origine distincte. E.xpéditions<br />
aux pôles, hivernages,, longue nuit d'hiver. En revanche,<br />
climat doux <strong>de</strong>s îles d'à Pacifique, calmes équatoriaux.<br />
Appeler l'attention siir l'effilement <strong>de</strong>s pointes continentales<br />
vers le Sud. Rapjirocher ce fait <strong>de</strong> lapte gran<strong>de</strong><br />
étendue <strong>de</strong>s océans dans cette même direction.<br />
Division en parties du mon<strong>de</strong>. — Faire observer que<br />
l'Europe n'est que la presqu'île occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> l'Asie. On<br />
n'a pris l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la considérer comme une partie du<br />
mon<strong>de</strong> isolée, qu'à cause <strong>de</strong> son histoire, qui nous intéresse<br />
spécialement, et à cause aussi <strong>de</strong> la puissance dominante<br />
que possè<strong>de</strong>nt aujourd'hui ses peuples ; mais la<br />
Chine est aussi importante à elle-seule,que l'Eiu'ope...<br />
Europe. — Avant tout, chaqueindividualité géographique<br />
doit être distinguée par ses particularités. Particularités<br />
<strong>de</strong> l'Europe : elle est tempérée ; elle est extraordinairement<br />
découjiée pàr l'es mers. Elle a d'assez haiires montagnes,<br />
nïais peu <strong>de</strong> pliateaux; Combien frappante , à cet égard,<br />
sera la comparaison avec l'Asie ! Ses grands fleuves coulent<br />
toiis'en plaine, et prolongent pour ainsi dire la mer<br />
jusque au cœur du continent. Climat doublement tempéré,<br />
par la latitu<strong>de</strong> et par le voisinage <strong>de</strong>s mers, qui<br />
pénètrent <strong>de</strong> toutes parts dans les terres. C'est en Europe<br />
que se rencontrent les conditions les plus favorables au<br />
développement harmonieux <strong>de</strong> l'humanité. Aussi l'Europe<br />
dôhiine-t-elle <strong>de</strong> son iniluence, <strong>de</strong> sa Culture littéraire et<br />
scientifique, la pliis .gran<strong>de</strong>, partie du mon<strong>de</strong>.<br />
ATI point dé rte du clîtnat, <strong>de</strong> l'hydrographie, l'Europe<br />
dépend surtout <strong>de</strong> l'Atlantique. Au point <strong>de</strong>- vne historique,<br />
surtout <strong>de</strong> la Méditerranée. Attirer l'attentioa suc !<br />
ce fait, que l'Europe,.ainsi que la mer intérieure: qui ,<br />
baigne également l'Asie et l'Afi-ique, s'éten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'ouest<br />
à l'est, c'est-à-dire le long d'une zone où le climat varie •<br />
relativement peu. Gran<strong>de</strong>s facilités qui en résultent pour<br />
le développement <strong>de</strong> la civilisation.<br />
Asie. Particularités : cette partie du mon<strong>de</strong> est la plus<br />
vaste, la plus haute. Elle approche à la fois du pôle et <strong>de</strong><br />
l'Equateur. Grand' nœud montagneux du centre, avec ses<br />
hautes montagnes et ses immenses plateaux. Cette masse<br />
montagneuse prolonge le climat polairejusqu'au milieu <strong>de</strong><br />
l'Asie: le mercure gèle sur le Thibet, à la latitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
l'Egypte ! De plus, les chaînes qui divergent <strong>de</strong> ce centre<br />
<strong>de</strong> hauteurs partagent l'Asie en plusieurs compartiments<br />
distincts. L'In<strong>de</strong> est aussi séparée <strong>de</strong> la Chine que <strong>de</strong><br />
l'Europe. Noter aussi que les vents <strong>de</strong> mer, si favorables<br />
à l'Europe, font défaut au centre <strong>de</strong> l'Asie. Climats<br />
extrêmes ; déserts ; jours très chauds et nuits très froi<strong>de</strong>s.<br />
Grand nombre <strong>de</strong> lleuves qui ne peuvent pas arriver<br />
jusque à la mer. C'est seulement au sud et à l'es:, que<br />
l'Asie est favorisée ; gran<strong>de</strong>s pluies <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s<br />
et <strong>de</strong>s rives du Pacifique : In<strong>de</strong>, Indo-Chine, Malaisie,<br />
Chine, Japon. Immensité <strong>de</strong>là plaine sibérienne et russe<br />
qui <strong>de</strong>scend vers les mers polaires, couverte <strong>de</strong> neige la<br />
moitié <strong>de</strong> l'année. Grands fleuves du pourtour <strong>de</strong> l'Asie.<br />
Leur disposition par couples à l'est et au sud. Leur énormité,<br />
en comparaison avec les. fleuves d'Europe. Suite<br />
d'archipels, qui entourent l'Asie » l'est. Rapports <strong>de</strong> l'Asie<br />
avec l'Europe, l'Afrique, l'Amérique. Combien ils sont plus<br />
longs et plus difficiles que ceux <strong>de</strong> l'Europe avec le<br />
reste du mon<strong>de</strong>.<br />
Afrique. — Caractères particuliers : masse compacte,<br />
presque pas découpée ; traversée par l'Équateur, et par<br />
conséquent très chau<strong>de</strong>. Chaleur humi<strong>de</strong> au centre,<br />
sèche au nord et au sud. Forêts et cultures près <strong>de</strong> l'Équateur,<br />
déserts sous les tropiques. Dispositions <strong>de</strong>s plateaux<br />
vers le sud, <strong>de</strong>s plaines vers le nord, <strong>de</strong>s montagnes<br />
tout à l'entour, près: <strong>de</strong>s côtes. Régito <strong>de</strong>s grands lacs,<br />
alimentés par les' pluies du climat é'quatorial. Rappeler<br />
les faits les plus saillants <strong>de</strong> leur d-écouverte récente.<br />
Comme quoi il en sort <strong>de</strong>s affluents à trois <strong>de</strong>s plus<br />
• grands fleuves d'Afrique, Nil, Congo, Zambèze. Caractère<br />
<strong>de</strong> ces fleuves. Leurs rapi<strong>de</strong>s et leurs cataractes à la <strong>de</strong>scente<br />
du plateau. Contraste, sous ce rapport encore, entre<br />
l'Europe, pénétrée non seulement par ses iners,mais par<br />
ses fleuves, et l'Afrique sans découpures maritimes et<br />
sans fleuves navigables. Aussi l'Afrique est-elle restée la<br />
partie du mon<strong>de</strong> la plus longtemps inconnue et la moins<br />
civilisée. Ne pas oublier cependant que l'Afrique a produit<br />
la plus ancienne civilisation, celle d'Egypte, d'où<br />
sont venues toutes celles qui ont abouti à notre civilisation<br />
actuelle.<br />
Ké'^mer ce qu'était l'Egypte, Le Kil, ses inondations<br />
périodii'qMes;. causes <strong>de</strong> ces inondations; leurs effets<br />
sur la fertilité <strong>de</strong> sa vallée et sur la vie du peuple qui<br />
l'habitait. D.olta, isthme <strong>de</strong> Suez.<br />
EtatI politique actuel <strong>de</strong> l'Afrique. Partage entre les<br />
hatioris européennes. Etat arriéré <strong>de</strong>s populations<br />
d'Afri(iue : esclavage, guerres <strong>de</strong> tribus, dépeuplement<br />
<strong>de</strong>s pays même les plus riches. Efforts <strong>de</strong>s nations d'Europe<br />
pour s'emparer <strong>de</strong> l'Afrique et la mettre en culture.<br />
Part considérable <strong>de</strong> la France dans cette œuvre <strong>de</strong><br />
transformation. Algérie; conquête d'Alger. Rappeler ce<br />
qu'étaient les Algériens; leur piraterie. Œuvre <strong>de</strong> la<br />
France en Algérie, en Egypte. Nécessité pour tout bon<br />
Français <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r la France d'Afrique comme le prolongèiTient<br />
<strong>de</strong> la France d'Europe. — F. SciinADisn.<br />
PÏIEMIER 0 EGRE.<br />
Pr'ogramine. —- Division <strong>de</strong>s droites en qiiatre'parties<br />
égales—- Dessi-n sur papier réglé verticalement au<br />
centimètre — Notions sur las couleurs.<br />
Directîorts. — 1'° Les dimensions du <strong>de</strong>ssin sofft<br />
•10 centimèfres en largeur (dix divisions) et 16 centîmétises'<br />
en liauteur (mesurés à vue)'. Le rectangle extérieur étant<br />
ti';acé',-mener ses diagonales et ses <strong>de</strong>ux axes rtctangu^<br />
laires. On remarque que l'axe vertical du <strong>de</strong>ssin estî'préciséihent<br />
une ligne <strong>de</strong> réglage. Mener <strong>de</strong>'môme ItJS dia'-
118 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> PRIJIAIRE.<br />
gonales et les aies <strong>de</strong>s quatre rectangles formés dans le quement tout le <strong>de</strong>ssin. — Renforcer ou passer à l'encre<br />
premier. Cette fois, chaque axe vertical passe par le mi- les lignes qui font partie du <strong>de</strong>ssin définitif. — Remplacer<br />
lieu d'une division. Mener encore les diagonales et les les hachures et la teinte noire par <strong>de</strong>s teintes bleues <strong>de</strong><br />
aies <strong>de</strong>s nouveaux rectangles obtenus, en remarquant valeur correspondante.<br />
que les diagonales sont en ligne droite et traversent obli-1 Analyser le <strong>de</strong>ssin au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la composition.<br />
2° Faire remarquer aux élèves qu'une poudre rouge<br />
mêlée à une poudre jaune donne une poudre orangée;<br />
qu'une poudre jaune mêlée à une poudre bleue donne<br />
une poudre verte ; qu'une poudre bleue mêlée à une poudre<br />
rouge donne une poudre violette. Si donc on place<br />
les trois nouvelles couleurs ainsi obtenues entre leurs<br />
couleurs composantes, on a le cycle suivant; rouge,<br />
violet, bleu, vert, jaune, orangé, rouge.... C'est la disposition<br />
même qu'occupent les couleurs dans l'arc-en-ciel.<br />
^ On peut ranger ces mêmes couleurs en cercle autour<br />
d'un point, sur un disque <strong>de</strong> carton, par exemple. Quand<br />
ce disque tourne rapi<strong>de</strong>ment, toutes les couleurs s'effacent,<br />
et l'on ne perçoit plus qu'un blanc plus ou moins<br />
Fig.<br />
. 1.<br />
grisâtre. On peut admettre que celte teinte résultante est<br />
ternie par les impuretés <strong>de</strong>s couleurs composantes, et<br />
qu'en employant <strong>de</strong>s couleurs bien pures, avec toutes les<br />
nuances qu'elles ont dans l'arc-en-ciel, on obtiendrait du<br />
blanc parlait. La couleur blanche peut donc être considérée<br />
comme la somme <strong>de</strong> toutes les autres couleurs.<br />
<strong>DE</strong>UXIÈME <strong>DE</strong>GRÉ.<br />
Programme: Application du tracé <strong>de</strong>s ellipses (fig. 2).<br />
Dessin sur papier blanc, d'après le plâtre '.<br />
Directions. — Apprécier à vue les proportions du<br />
1. On peut se procurer ce modèle à la librairie llachette et Cie.
ectangle dans lequel peut êire. inscrit le modèle, e^n<br />
mesurant lalargélir à la bas.e <strong>de</strong>s lleiir(^ns. piyiser çetta<br />
largeur eri 6'parties égales, qiu donneront les axe^ (les'<br />
fleurons. Ti'acèr tin «oi'tàin nombre''d'liori'zonl4|es"jqui|<br />
fixent la hauteur <strong>de</strong>s divers motifs- Il nè;re8te'plus|qu'ùi<br />
inscrire les cdurbes fl|!ij)s ce réseau recliingulaité., , |<br />
Les tiges ont tiné cdiii'bui'o évi<strong>de</strong>mnsént inspirée .<strong>de</strong>'<br />
l'ellipse. Il semblé même que. chaque ellipse, commencée<br />
par ' I^s'tiges se qoinplète. par le bord, interne d'uii<br />
pétale; dé sorte qné.ie, canevas du <strong>de</strong>ssin se ramènerait<br />
• -à]<strong>de</strong>ux,.séries, d'ellipses entrelacées. Mais si,dn,examinè ïe<br />
modèle'avec, plus 'd'attçHjlioi»,. «n voit'qàetei'fonpe géd-<br />
,nîétriqùe,,n'y a pas éfé cons/jryée. ,0h a ainsi oyité, <strong>de</strong><br />
m.arqiierm e symétrie,tantive ,éntré ,lé iaut,,et Iftias.iîu<br />
<strong>de</strong>ssin, dont la gisnification et le rôle sont tout différents;<br />
on a fait <strong>de</strong>scendre les fleurons'jusque dans la moitié<br />
inférieure, on a alourdi la courbe, <strong>de</strong>s tiges, ce qui .donne<br />
plus d'assietle au bas du <strong>de</strong>ssin ; on a au contraire .effilé<br />
la partie supérieure et .on J'a torminée en pointe obtuse<br />
pour rendre les fleurons,plus légers et plus indépendants.-<br />
.Ainsi qiielques retouches locales indiquées par le sens<br />
ont transformé, un décor froi<strong>de</strong>ment géométrique en un<br />
ornement animé, tout en lui conservant sa régularité et<br />
sa symétrie. Ôii .a introduit la variété dans la composition<br />
en supposant; les-fleurons entj'elacés, formés <strong>de</strong> quatre<br />
pétales, vus alternativement <strong>de</strong> tace ou <strong>de</strong> profit: <strong>de</strong> face,<br />
les pétales externes se,projettent en fer <strong>de</strong>-lance, et les<br />
internes se .terminent en bec <strong>de</strong>.cuillor; <strong>de</strong> profil, .tous<br />
sont courbés ei) <strong>de</strong>hors, mais les pétales, internes s'infléchissent<br />
moins que les .externes-: Aussi les,intervalles qui<br />
,séparent les- fleurons sont-ils dissymétriques- On les ;a<br />
laissés vi<strong>de</strong>s:;ppur conserver la légèreté <strong>de</strong> la partie supérieure.<br />
Au contraire, on a placo entre les tiges <strong>de</strong>s<br />
motifs à relief accusé: les,uns, en forme' <strong>de</strong> massue,<br />
s'inscrivent bien dafls. les trianglés isocèles curvilignes<br />
à poinite inférieure, et rappellent les pétales en .fer <strong>de</strong><br />
lance; les autres,, en forme <strong>de</strong> perles ou <strong>de</strong> graines,<br />
sont voisins <strong>de</strong>, la base du <strong>de</strong>ssin et alourdissent encore<br />
cette base, en apcentuant d'aillem-s la répétition,symétrique<br />
qui dominé^ dans toute la composition. R. û. . ^<br />
LECTURE aÉOGMPfllQCE<br />
on né : peut faire autrement que <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r comment<br />
l'idée a pu leur venir d'afl'ronter une pareille accumulation;<br />
<strong>de</strong> difficultés et d'obstacles avec les moyens<br />
Vpj'.a^e: «Hé M. Storavalot et élu prince Qçiiia'3 •l'elati^ement mo<strong>de</strong>stes dont ils disposaient, et surtout<br />
' 'd'OrJiîàins" iïàMs I^iiisîc centJfàïc. ' " ,<br />
L'Asie, cotnme l'Afrique, ne làbhe plus ceux dont^elle<br />
s'est une fpis emparée. L'étonnant'Voyage que vient d'accomplir<br />
GabrielBonvàlot, accompagné'cettefois-du prince<br />
Henri d'Orléans et du P. <strong>de</strong> Deken, missionnail'e-lîel^e,<br />
suffirait à en donner la prouvé. Aussi-bien que les'conti'ées<br />
tropicales, les • effrayants êspa.cès glacés du Pamir'bu du:<br />
Tibet exercent une irrésislililé attraction Stu- 'Èe'ùx 4ili'<br />
les ont parcourus. , ' ' ;<br />
On se souvient <strong>de</strong> la traversée du Pamir'effectuée'en<br />
plein hiver ét'dans dfes conditions redoutables ' par<br />
MM. Capus et Bouvalot.'Qe dèrnier, dignB successeur-<strong>de</strong>'<br />
la longue lignée <strong>de</strong> voyag-eUrs <strong>français</strong> dont'certains:<br />
prétendaient' la race éteinte, n'a pas hésité à saisir aux<br />
cheveux la première occasion <strong>de</strong> traverser à nouveau les;<br />
hautes terres d'Asie; à la proposition que lui avait faite<br />
le duc <strong>de</strong> Chartres, <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> à travers l'ancien'<br />
continent à -son fils le prince Henri d'Orléans, Bonvalpt,<br />
,a répondu,W)i faisant olfeCtuer à,son jeune compbgrionla<br />
plus fière traversée <strong>de</strong> l'Asie qu'on ait encore essayée..<br />
En exaininant l'itiiiêi'aire qu'ont parcoui'u les voyageurs,<br />
quelle force d'âme il a fallu au chef <strong>de</strong> l'expédition pour<br />
la mener à bien, sans faux pas, sans- hésitations, en se<br />
frayant <strong>de</strong>s milliers dë kilomètres <strong>de</strong> route inconnue<br />
dans'les plus horribles déserts du mon<strong>de</strong>. Les missionnaires<br />
Hue et Gabet, Prjevalsky, Carey, le -pandit Krichna,<br />
le-comte Szechenyi, Kréitner avaient déjà abordé ou traversé'dive-rses<br />
parties du plateau, mais jamais encore on<br />
n'avait réussi à franchir dans èaplus gran<strong>de</strong> épaisseur le<br />
g:onflement central d'Asie, partant <strong>de</strong> la Sibérie pour aboutir<br />
à Hanoï, traversant le Tian-chan, là-Kàchgdrie, le Tibet,<br />
les.multiples rangées <strong>de</strong> montag:nes qui isolent la Chine^<br />
pour'<strong>de</strong>scendre'enfin par le fletiVè' Rougiî siir'nos, ports<br />
du'Tonkin/<br />
. :Ce ijui nous paraît le plus retharquàble dans- <strong>de</strong> formidable<br />
voyage, c'est l'extrême'simpUcvlé <strong>de</strong> la concéptioii<br />
et <strong>de</strong> l'exécution. Les''voyag'eurs partent , da Paris le<br />
6 juillet 1S89. Ils franchissant la frontiéi'e- chinoise le<br />
1"! Septembre; !dë là ils marchent jDondànt un an , et<br />
vingt-cin-q -jours, et arrivôlft le 26 septembre ÎSOO au<br />
bord d'U fleuve'Rouge. -<br />
' C'est à -Konldja, à l'entrée rn'îlne <strong>de</strong> l'fempire chinois',<br />
que Bonvalot orgailisé sîi'caravane. On achète dés -provi-
MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />
sions pour toute la durée du voifage, on engage <strong>de</strong>s hommes,<br />
en petit nombre, mais choisis avec d'autant plus <strong>de</strong><br />
soin. L'Ousbeg Racbmet, ancien compagnon <strong>de</strong> Bonvalot,<br />
apporte son expérience à cette organisation. Le missionnaire<br />
<strong>de</strong> Deken, rencontré à Kouldja, avec un chrétien<br />
chinois, Bartolomeus, propose aux voyageurs <strong>de</strong> les<br />
accompagner. On part avec une caravane composée d'une<br />
quinzaine d'hommes, <strong>de</strong> chevaux et <strong>de</strong> chameaux, et<br />
par-<strong>de</strong>ssus la chaîne du Tian-chan on re<strong>de</strong>scend en Kachgarie.<br />
Le Tarim traversé au moyen <strong>de</strong> ra<strong>de</strong>aux improvisés<br />
qui transportent péniblement les chameaux sur<br />
l'autre bord, on atteint ce qui fut ou sera le Lob-nor,<br />
mais qui pour le moment ne forme qu'une suite <strong>de</strong><br />
marécages sans largeur ni profon<strong>de</strong>ur, encombrés <strong>de</strong><br />
roseaux, où le Tarim graduellement s'épuise et se <strong>de</strong>ssèche.<br />
A l'horizon du sud, quand le vent écarte les poussières<br />
qui embrument le ciel, on aperçoit le hérissement<br />
<strong>de</strong>s monts neigeux <strong>de</strong>rrière lesquels s'étend le « pays <strong>de</strong>s<br />
vents glacés », le Tibet. « A la vue <strong>de</strong> cette barrière<br />
blanche, les hommes frémissaient <strong>de</strong> peur, nous a raconté<br />
Bonvalot, et c'était un soulagement quand la brume<br />
re<strong>de</strong>scendue cachait l'horizon. »<br />
Au départ du Lob-nor, on réorganise la caravane;<br />
puis avec chevaux et chameaux on franchit la première<br />
chaîne, le Tchamen-tagh, pour désormais vivre à<br />
4 000 mètres d'altitu<strong>de</strong>. Le mal <strong>de</strong> montagne affaiblit les<br />
hommes, le vent et le froid font rage, c'est la traversée<br />
qui commence. Peu à peu on s'acclimate, mais le froid<br />
augmente et le désert se fait <strong>de</strong> plus en plus terrible. Ce<br />
sont <strong>de</strong> longues vagues <strong>de</strong> terre nue et durcie, saupoudrée<br />
<strong>de</strong> neige que le vent chasse violemment vers l'est;<br />
pendant <strong>de</strong>s jours on <strong>de</strong>scend, pendant <strong>de</strong>s jours on<br />
remonte, toujours ayant à l'horizon quelque mm-aille<br />
blanche <strong>de</strong> monts neigeux. Les gui<strong>de</strong>s voudraient prendre<br />
la route <strong>de</strong> l'ouest, pour ramener les voyageurs à<br />
leur insu vers la Kachgarie. Bonvalot, sans autre gui<strong>de</strong><br />
que son instinct <strong>de</strong> Jurassien, pousse droit au sud, cherchant<br />
la route <strong>de</strong> Lhassa. Une caravane vue <strong>de</strong> loin, puis<br />
<strong>de</strong>s traînées <strong>de</strong> crottin <strong>de</strong> chameaux renconti-ées çà et là,<br />
voilà les seuls gui<strong>de</strong>s. Graduellement même ces traces<br />
disparaissent ; mais puisque dans toute l'Asie centrale il<br />
est question d'une route du sud, Bonvalot marche vers<br />
le sud, s'efforçant <strong>de</strong> quitter le moins possible le<br />
90° <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> longitu<strong>de</strong>, qui doit le conduire à son but.<br />
Après la passe Amban-Achkan-Davan, les voyageurs côtoient<br />
un lac, trop salé pour se congeler, puis traversent<br />
plusieurs chaînes <strong>de</strong> montagnes où ils nomment <strong>de</strong>ux<br />
•volcans. Reclus et Ruysbruck; un lac, Montcalm; une<br />
chaîne, Crevau.t. Une autre chaîne, immense, peut-être<br />
plus haute que l'Himalaya, reçoit le nom <strong>de</strong>Dupleix.<br />
On rencontre un fleuve glacé; probablement l'origine<br />
du Mouroui-Oussou, qui plus bas se change en Kin-chakiang,<br />
puis en Yang-tsé-kiang. Les cols sont maintenant<br />
à 6000 mètres, parfois 6 500, et <strong>de</strong>s chaînes comparables<br />
aux plus gran<strong>de</strong>s Alpes les dominent. C'est là waisemblablement<br />
le sommet du mon<strong>de</strong>, a Les Chinois, nous disait<br />
Bonvalot, comparent le Tibet à trois cuvettes contenues<br />
l'une dans l'autre. Cette comparaison n'est pas suffisamment<br />
exacte. Je le compai-erais plutôt à un plateau sur<br />
lequel on aurait cassé en plusieurs fragments <strong>de</strong>ux ou<br />
trois soucoupes à fond évasé. On <strong>de</strong>scend doucement<br />
ou l'on monte doucement à l'intérieur <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong><br />
soucoupes, puis on passe dans les cassures et on se<br />
trouve <strong>de</strong> l'autre côté. Là, rien <strong>de</strong> comparable à nos Alpes<br />
ou à nos Pyrénées. Les mouvements <strong>de</strong> terrain sont<br />
immenses et simples. Mais à mesure qu'on avance vers<br />
l'est, tout se complique, et bientôt ce ne sont plus <strong>de</strong>s<br />
soucoupes, mais <strong>de</strong> véritables tessons, le long <strong>de</strong>squels<br />
il faut se hisser non point par <strong>de</strong>s sentiers, mais par<br />
<strong>de</strong> véritables escaliers, D Cependant avant <strong>de</strong> se diriger<br />
vers l'est, il fallait longtemps encore cheminer vers le<br />
sud. Deux hommes meurent, les chevaux tombent successivement,<br />
les quarante chameaux sont bientôt réduits à<br />
uinze. Aucun autre combustible que la fiente <strong>de</strong>sséchée<br />
3es yaks sauvages, Vargol, grâce auquel on peut faire<br />
fondre la glace, et boire. Le froid atteint parfois 40 <strong>de</strong>gi'és<br />
au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> zéro. Enfin on approche du Tibet<br />
relativement habitable. A ce moment-là, les voyageurs<br />
qui, <strong>de</strong>puis plusieurs mois, n'avaient pas aperçu ime<br />
créature humaine, furent pris <strong>de</strong> la « rage <strong>de</strong> l'homme ».<br />
Tout point noir était un homme, toute pierre lointaine<br />
un berger gardant son troupeau. Knfin on rencontre<br />
quelques pâtres tibétains, véritables sauvages, puis on arriva<br />
au Tengri-nor, au grand lac qui précè<strong>de</strong> Lhassa.<br />
L'instinct <strong>de</strong> Bonvalot l'avait guidé droit au but.<br />
On sait déjà que les voyageurs furent arrêtés avant<br />
d'arriver à la ville sainte. Pendant 49 jours les autorités<br />
tibétaines parlementèrent avec eux, d'abord pour acquérir<br />
la certitu<strong>de</strong> qu'ils n'étaient pas Russes, puis pour<br />
savoir ce qu'ils pouvaient bien venu- faire dans le pays. Au<br />
bout <strong>de</strong> 49 jours on les laissa libres <strong>de</strong> continuer leur<br />
chemin, leur fournissant même <strong>de</strong>s provisions et <strong>de</strong>s<br />
bêtes <strong>de</strong> somme (<strong>de</strong>s yaks au lieu <strong>de</strong> chameaux), et les<br />
traitant avec une véritable débonnaireté.<br />
De Lhassa à Batang, le chemin, situé au nord <strong>de</strong> la<br />
ï Route <strong>de</strong>s missionnaires n, franchit les chaînes les plus<br />
escarpées et <strong>de</strong>scend dans les allées les plus abruptes <strong>de</strong><br />
cette partie <strong>de</strong> l'Asie. C'est là que tous les fleuves du Tibet<br />
oriental, resserrés enU-e <strong>de</strong>s lanières <strong>de</strong> montagnes et<br />
se rapprochant presque jusqu'à se confondre, <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt<br />
du plateau du nord au sud pour ensuite s'en écarter en<br />
divergeant vers l'In<strong>de</strong>, la péninsule indo-chinoise, la<br />
Chine orientale. A Lhassa, les voyageurs avaient quitté<br />
le plus occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> ces fleuves, le Tsan-po, origine du<br />
Bralnnapoutra ; à Batang, ils arrivèrent an plus oriental,<br />
le Kin-cha-kiang, branche supérieure du Yang-tsé.<br />
A Batang ils rentraient dans le mon<strong>de</strong> civilisé; la partie<br />
héroïque du voyage était achevée, les morsures du<br />
froid étaient remplacées par les petites vexations <strong>de</strong>s autO;<br />
rités chinoises. De la <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> son voyage, entre<br />
Batang et Hanoï, Bonvalot n'a pour ainsi dire encore<br />
rien dit.<br />
Ce que nous savons <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scente vers la Chine méridionale<br />
et le Tonkin, nous le <strong>de</strong>vons surtout aux <strong>de</strong>rnières<br />
pages <strong>de</strong> la relation sommaire du prince Henri<br />
d'Orléans, contenue dans le numéro du l"' février <strong>de</strong> la<br />
Revue <strong>de</strong>s Deux Mon<strong>de</strong>s. Ces pages et quelques paragraphes<br />
<strong>de</strong>s remarquables récits <strong>de</strong> Gabriel Bonvalot {le Tempt<br />
du 29 janvier et séance du 31 janv. à la Société <strong>de</strong> Géographie<br />
<strong>de</strong> Paris) suffisent pour nous faire connaître l'opinion<br />
<strong>de</strong>s voyageurs sur la partie <strong>de</strong> l'Indo-Chine <strong>français</strong>e<br />
où s'est termmé leur voyage. Du Yun-nan à la mer,<br />
ils n'ont plus eu qu'à <strong>de</strong>scendre doucement à travers <strong>de</strong>s<br />
pays riches et fertiles, puis sur un beau fleuve navigable.<br />
Ils étaient désormais en France.<br />
La carte publiée par le journal le Temps, et qui indique<br />
l'itinéraire <strong>de</strong> nos compatriotes, peut paraître au<br />
premier abord pauvre en renseignements nouveaux. Cela<br />
tient à plusieurs causes : d'abord à la pauvreté même<br />
du pays traversé ; ensuite aux difficultés extrêmes d'un<br />
voyage où les explorateurs ont dû tout le temps « gar<strong>de</strong>r<br />
un œil fermé » ; enfin et surtout aux scrupules qui leur<br />
font désirer <strong>de</strong> ne pas dire plus <strong>de</strong> choses qu'ils n'en<br />
savent, et <strong>de</strong> ne pas enrichir leur carte d'hypothèses<br />
plus ou moins probables. On peut espérer cependant que<br />
les résultats <strong>de</strong> ce remarquable voyage ne se borneront<br />
pas à ce que nous connaissons aujourd'hui. Suivant toute<br />
apparence, les sept cents photographies rapportées par<br />
le prince d'Orléans permettront d'ajouter à l'itinéraire<br />
bien <strong>de</strong>s détails nouveaux, <strong>de</strong> mieux déterminer la situation<br />
ou l'altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s montagnes, la disposition <strong>de</strong>s cols,<br />
la forme <strong>de</strong>s lacs, etc.<br />
La Société <strong>de</strong> Géographie <strong>de</strong> Paris a décerné à Gabriel<br />
Bonvalot sa gran<strong>de</strong> médaille d'or pour 1890. Les applaudissements<br />
qui ont accueilli cette nouvelle à la séance du<br />
31 janvier auront montré à la Commission que son<br />
choix était d'accord avec le sentiment public. En effet,<br />
si d'autres voyages ont pu passionner l'opinion à un<br />
plus haut <strong>de</strong>gré ou ouvrir au commerce <strong>de</strong>s débouchés<br />
plus immédiats, aucun, <strong>de</strong>puis bien <strong>de</strong>s années, n'avait<br />
donné le spectacle d'une plus forte volonté, d'une ténacité<br />
plus héroïque, et cela — mentionnons-le bien haut<br />
— sans qu'une seule goutte <strong>de</strong> sang ait été versée <strong>de</strong>puis<br />
le départ jusqu'au retour.<br />
Fn. ScHRA<strong>DE</strong>n*.<br />
1. Extrait du Supplément du Tour du Mon<strong>de</strong>. Livraison 1571 :<br />
Du Niger au golfe <strong>de</strong> Guinée, par le capitaine Dinser; Supplément<br />
; Voyage <strong>de</strong> M. Bonvalot, un article <strong>de</strong> Nachtigal, chronique<br />
géographique. Le u* avec le supplément, 0 fr. 50; un<br />
an, 26 fr. Hachette et Cie.