DOSSIER - Ordre des Experts-Comptables
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Participation, intéressement :<br />
de nouveaux enjeux pour 2009<br />
Les annonces faites par le président de la République en février 2009, sont l’occasion<br />
pour le Comité de suivi de l’épargne salariale, présidé par Dominique Ledouble, président<br />
d’honneur du Conseil Supérieur, d’engager une réflexion sur les dispositifs de participation,<br />
d’intéressement et d’épargne salariale, en présence d’Isabelle Debré, sénateur <strong>des</strong> Hauts-de-<br />
Seine.<br />
Les salariés et les entreprises ne maîtrisent pas<br />
toujours les objectifs de ces dispositifs : les<br />
outils de développement <strong>des</strong> entreprises et/ou les instruments<br />
de financement de la retraite. Les solutions<br />
consistent à offrir un accompagnement pédagogique,<br />
où l’expert-comptable a toute sa place, et à sécuriser<br />
les épargnants. La participation ne doit pas être un<br />
élément de pouvoir d’achat mais doit constituer une<br />
épargne au moins de moyen terme, voire de retraite.<br />
La règle <strong>des</strong> trois tiers<br />
Le président de la République a mis en perspective les<br />
accords de branche ou d’entreprise. Toutefois, si la<br />
règle était appliquée exclusivement à certains secteurs<br />
économiques, il en résulterait une situation inégalitaire<br />
et irrespectueuse de l’esprit de la Constitution.<br />
L’accord de branche sera déterminé par la plus ou<br />
moins grande richesse de chacun. Là encore, il faudrait<br />
envisager un dispositif qui ne soit pas limité<br />
aux gran<strong>des</strong> entreprises. En effet, dans les fichiers<br />
de l’Acoss, les très gran<strong>des</strong> entreprises de plus de<br />
2 000 salariés sont au nombre de 470. 46 % <strong>des</strong><br />
entreprises du secteur privé ont moins de 50 salariés.<br />
Une formule de partage pertinente reste donc<br />
à définir selon le secteur d’activité (industrie lourde,<br />
assurances…).Une règle <strong>des</strong> trois tiers adaptable et<br />
universelle ne saurait être définie.<br />
La nécessité d’une étude approfondie<br />
Il est aujourd’hui indispensable de réaliser <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />
concernant l’évolution et le partage <strong>des</strong> gains de productivité,<br />
mais aussi la création et le partage de valeur.<br />
Selon une étude de l’Insee réalisée en septembre<br />
2007, 10 % <strong>des</strong> bénéficiaires <strong>des</strong> flux de participation<br />
et d’intéressement en captent 80 %. La règle répandue<br />
de la proportionnalité permet à 36 % d’une popula-<br />
tion de capter 40 % <strong>des</strong> flux. Une réflexion relative<br />
à l’évolution de la valeur ajoutée, à son partage, aux<br />
cycles, aux secteurs (diversement consommateurs<br />
de capitaux) doit être menée. A trois reprises, les<br />
Français ont bénéficié de la possibilité de débloquer<br />
leur participation. Seuls 20 % ont été réinjectés dans<br />
l’économie. En effet, même lorsque la somme est disponible,<br />
les salariés concernés préfèrent l’épargner.<br />
Parallèlement, l’entreprise ne bénéficie plus de ce<br />
capital. La participation doit donc être accompagnée<br />
de l’intéressement.<br />
Distinguer l’intéressement<br />
de la participation<br />
Le dispositif d’intéressement est extrêmement riche<br />
pour l’entreprise car il lui permet d’y intégrer sa<br />
stratégie. Elle peut faire du sur-mesure, l’adapter à<br />
son métier, à sa phase de développement. Une simplification<br />
trop importante ruinerait la dynamique<br />
inhérente et verserait l’intéressement dans le travers<br />
d’une participation lissée. Du fait de filialisations<br />
à l’étranger, pour <strong>des</strong> raisons d’investissements,<br />
<strong>des</strong> entreprises en très bonne santé ne procèdent à<br />
aucune distribution. Imposer la participation aux<br />
entreprises de moins de cinquante salariés serait une<br />
erreur. Les entreprises éprouvent <strong>des</strong> difficultés en<br />
voyant évoluer leurs effectifs de 49 à 51 employés,<br />
lorsqu’il faut remplacer leur régime d’intéressement<br />
par la participation. L’intéressement est souvent<br />
réduit pour permettre la participation.<br />
Les chefs d’entreprise font régulièrement part de<br />
leur incompréhension. Une réforme globale relative<br />
au dispositif salarial serait judicieuse afin d’éviter<br />
les réformes par petites touches successives qui<br />
brouillent le message en la matière. p<br />
Pour plus d’informations<br />
sur les travaux du Comité<br />
de suivi, contactez :<br />
ebergesuet@cs.expertscomptables.org<br />
AVRIL 2009 Sic 273 47