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Often, for the bass continuo, you have just a bass line with numbers<br />
for the chord changes, rather like a jazz chart. The harpsichord has to<br />
improvise a lot, always using the composer’s harmony and style.”<br />
The birth of Arion<br />
In 1981, early music performers had little chance to exercise their<br />
art and had to create opportunities for themselves. Following good<br />
audience reaction to their inaugural concert at McGill’s Pollack Hall,<br />
Guimond, Knox, Remillard, MacMillan and tenor Edmund Brownless<br />
(who stayed with the group only for the first six months) set off on tour.<br />
“We went to the Maritimes on our first tour,” Guimond remembers.<br />
“It was quite an adventure. We left in a borrowed family van – a<br />
real old heap – furnished with a mattress. For about six months there<br />
were five of us inside, along with the harpsichord, viola da gamba, and<br />
other instruments. The tour was followed by our first Montreal concert<br />
series, learning on the job as we went. We found out how to organize<br />
and promote concerts, and how to attract concertgoers. Since then<br />
Arion has developed its distinctive sound and found its place in<br />
Montreal’s musical life.”<br />
photo : Yanick MacDonald<br />
pas qu’il soit impossible de faire cette musique sur des instruments<br />
modernes, mais l’instrument lui-même nous parle, nous dit<br />
des choses. Dans le cas de la flûte baroque, par exemple, on a une<br />
flûte en bois, qui n’a pas de clés et dont chaque note a sa couleur<br />
particulière. Ce n’est pas moi qui l’invente, c’est la flûte qui me la<br />
dicte. Quand le compositeur — je pense à Telemann entre autres,<br />
qui écrivait pour la flûte — composait dans une tonalité plutôt<br />
que dans une autre, il savait comment ça allait sonner sur ces instruments-là.<br />
Donc je pense que ça fait partie de cette démarche.<br />
Ça nous facilite beaucoup la tâche, en fait. C’est peut-être que<br />
nous sommes trop paresseux! »<br />
Mais quand on joue un répertoire historique et qu’on fait<br />
preuve d’une certaine rigueur au niveau de la recherche, est-il difficile<br />
de mettre son grain de sel, d’être créatif en tant qu’interprète?<br />
« Absolument pas! Il faut dire qu’à cette époque, les compositeurs<br />
donnaient une grande place aux interprètes. Il y a toute une<br />
tradition d’ornementation et d’improvisation, qui fait partie de<br />
l’esthétique de cette période. C’est aussi quelque chose que nous<br />
aimons beaucoup. Quand on joue cette musique, il y a une espèce<br />
de liberté. Bien sûr, il y a certaines règles à suivre, mais on peut<br />
être très créatif, justement. D’ailleurs, souvent, pour la basse<br />
continue, on a seulement une ligne de basse avec des chiffres qui<br />
nous donnent les accords, un peu comme on fait en jazz. Le claveciniste<br />
est obligé d’improviser plein de choses, toujours dans<br />
l’harmonie qui est suggérée par le compositeur et dans le style. »<br />
Naissance d’Arion<br />
En 1981, au Québec, les opportunités pour les interprètes de<br />
musique ancienne étaient rares et il fallait les créer soi-même.<br />
Ainsi, après un premier concert à la salle Pollack assez bien reçu,<br />
Claire Guimond, Hank Knox, Besty MacMillan, Chantal Rémillard<br />
et le ténor Edmund Brownless (qui a été du groupe pour une<br />
période d’environ 6 mois) se lancent à l’aventure : « Nous<br />
sommes partis faire une première tournée dans les maritimes, se<br />
souvient Claire Guimond. C’était d’ailleurs assez épique. Nous<br />
sommes partis avec une camionnette empruntée (un vieux tacot !),<br />
dans laquelle nous avions installé un matelas. Nous étions les cinq<br />
à l’intérieur de cette camionnette avec le clavecin, la viole de<br />
After a few years the quartet expanded in order to take on new<br />
repertoire. Its size varied, first with the addition of local musicians,<br />
then with guests from outside the city. It was a stimulating experience.<br />
“These people brought their methods with them. It made things simmer,”<br />
says Guimond, “bringing new blood into the group.” The chamber<br />
ensemble finally grew to orchestra status some ten years ago. “I<br />
think Montreal needed a baroque orchestra that used early instruments,”<br />
she notes. “Over time, the Early Music Studio specialized<br />
mainly in choral music.” There was a vacuum waiting to be filled.<br />
Change and continuity<br />
Throughout its 25 years, Arion’s approach, such as its pursuit of<br />
excellence and its rigorous attention to detail, have made their performances<br />
alive, fresh and personal. The fact that Arion grew from a<br />
quartet has also left its mark. The orchestra functions without an official<br />
conductor, thereby creating a rather collegial atmosphere. There<br />
are guest conductors for every project, which has allowed great flexibility.<br />
“Conductors come, work with a group that has its own personality,<br />
and there’s an exchange of ideas and methods. It’s something of<br />
12 octobre 2005 october