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Luxembourg - Entreprises magazine

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Numéro 58 – mars/avril 2013 – 4 EUR<br />

Aménagement<br />

du territoire<br />

Dossier pages 22-71


MADE IN<br />

LUXEMBOURG<br />

Numéro 55 – mars/avril 2013 – 4 EUR<br />

www.entreprises<strong>magazine</strong>.lu<br />

News<br />

4 Brèves<br />

10 La pauvreté au <strong>Luxembourg</strong> : illusion ou réalité ? – Une journée de cocréation<br />

citoyenne a été organisée le 13 mars<br />

13 BusinessMentoring : focus sur la relation d’associés<br />

Carte blanche<br />

14 « C’est avec du vieux qu’on fait du neuf… »<br />

Formation professionnelle continue<br />

16 Lifelong-learning.lu – Vous avez un projet de formation ? Commandez<br />

gratuitement le nouveau répertoire des offreurs de formation<br />

17 PwC’s Academy – Calendar of upcoming open courses<br />

Communication<br />

18 Les événements internes d’entreprises ne souffrent pas de la crise<br />

Entreprendre au féminin<br />

19 La maternité et la naissance : un marché de niche qui se porte plutôt bien<br />

Dossier – Aménagement du territoire<br />

22 « On va se donner la capacité d’agir au plan national »<br />

24 Le Pacte du Logement pour sortir de la crise du logement<br />

26 Logement social – Le point avec le Fonds du Logement<br />

30 Exode urbain et renouveau des campagnes<br />

33 Pourquoi se doter de principes d’aménagement du territoire ?<br />

35 La mobilité transfrontalière au <strong>Luxembourg</strong> – Enjeux de développement<br />

et caractéristiques principales<br />

44 Que proposeriez-vous pour réduire les embouteillages ? – Résultats du<br />

sondage diffusé en janvier-février sur le site www.lesfrontaliers.lu<br />

45 Simuler la mobilité de demain<br />

47 Année N-4 pour le tram<br />

49 Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

57 Le <strong>Luxembourg</strong> vise l’efficacité énergétique, sa principale source d’énergie<br />

59 ALD Automotive – Vers des flottes plus écologiques<br />

60 Smove ! – L’avenir vert est un effort collectif<br />

62 Le prix de l’eau : on en débat au <strong>Luxembourg</strong><br />

64 Coûts et gains du tourisme à la pompe<br />

65 Déchets : trier pour pouvoir valoriser<br />

66 Le commerce à la croisée des fonctions<br />

67 Les entreprises artisanales manquent de place<br />

68 Trouver de l’espace en dehors des frontières<br />

69 Cushman & Wakefield – Une autre manière d’aborder les projets immobiliers<br />

70 BNP Paribas Real Estate – Valoriser durablement les projets immobiliers<br />

71 CBRE – Le <strong>Luxembourg</strong> reste attrayant pour les développeurs et investisseurs<br />

Ressources humaines<br />

72 Emploi illégal de ressortissants de pays tiers – Des règles plus<br />

strictes<br />

74 Invoquer une faute à l’appui d’un licenciement – Attention au délai<br />

76 Appréhender les différents impacts du télétravail dans un contexte<br />

transfrontalier<br />

Nouvelles technologies<br />

78 Archivage électronique : nouvelle législation et nouvelle activité de<br />

prestataire de services<br />

Simplification.lu<br />

80 La simplification administrative – Faites-en profiter votre entreprise<br />

Bon à savoir<br />

83 Propos insultants – Limite à la liberté d’expression<br />

A nos frontières<br />

84 <strong>Luxembourg</strong> Développement – Un outil dédié à l’esprit d’entreprendre<br />

Grande Région<br />

86 La Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière (RMPT)<br />

Golf<br />

87 Le Lux Golf Center de la Kockelscheuer – Du débutant au joueur de<br />

compétition<br />

Etapes gourmandes<br />

88 Maho – Un dépaysement total<br />

Auto<br />

89 VW Golf 7 1,6 l TDI BlueMotion – Economies et sécurité<br />

92 Comment rédiger votre future car policy ?<br />

Check-in<br />

94 La Birmanie, en toute liberté<br />

Rencontre<br />

96 Oriane Jeancourt Galignani ressuscite et célèbre Sylvia Plath<br />

98 Beauty case<br />

100 Livres<br />

102 Musique<br />

Editeur / Régie publicitaire /<br />

Media & Advertising S.à r.l.<br />

104, rue du Kiem • L-1857 <strong>Luxembourg</strong><br />

Tél : (352) 40 84 69 • Fax : (352) 48 20 78<br />

Directeur de la publication / Rédacteur en chef<br />

Isabelle Couset<br />

E-mail : icouset@yahoo.com<br />

Rédaction /<br />

Isabelle Couset, Gérard Karas, Sébastien Lambotte,<br />

Catherine Moisy, Michel Nivoix, Carol Thill,<br />

Marc Vandermeir<br />

Merci à toutes les personnes qui ont contribué/aidé à la rédaction<br />

de ce numéro / 1,2,3 GO Social, BusinessMentoring, Marc Hostert,<br />

Netty Thines, Antoine Decoville, Philippe Gerber, Frédéric Schmitz,<br />

Sylvain Klein, Guillaume Drevon, Olivier Klein, www.lesfrontaliers.lu,<br />

Adrien Thomas, Pierre Gramme, Fabienne Jacquet, Martine Borderies,<br />

M e Gabrielle Eynard, Séverine Moca, Aurélia Minard, M e Emmanuelle Ragot,<br />

Département de la Simplification Administrative, M e Céline Lelièvre,<br />

M e Thomas Alberti, Claude Gengler et Jean-Luc Vanquin<br />

Mise en page / Romain Peiffer / imprimerie jmwatgen, <strong>Luxembourg</strong><br />

Impression / imprimerie jmw atgen, <strong>Luxembourg</strong><br />

Parution bimestrielle<br />

Abonnements 1 an — 6 numéros : 36 EUR<br />

2 ans — 12 numéros : 65 EUR<br />

Media & Advertising S.à r.l. informe les lecteurs et abonnés<br />

du <strong>magazine</strong> qu’elle collecte des informations uniquement<br />

aux fins de la publication, gestion des abonnements et<br />

marketing. Les personnes concernées disposent d’un droit<br />

d’accès et de rectification.<br />

© 2013 – Media & Advertising S.à r.l.<br />

Toute reproduction est interdite


News<br />

ING et BEI<br />

200 millions EUR pour soutenir<br />

les PME du Benelux<br />

Pour la quatrième fois en trois ans<br />

et demi, la Banque européenne<br />

d’investissement (BEI) et ING<br />

ont conclu un accord portant sur<br />

des prêts aux PME des Pays-Bas,<br />

de Belgique et du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

200 millions EUR sont ainsi mis<br />

à disposition via un programme<br />

de crédit d’ING.<br />

Cet accord signifie que les<br />

entrepreneurs néerlandais, belges<br />

et luxembourgeois pourront emprunter<br />

à un taux avantageux. Le<br />

prêt accordé par la BEI permet<br />

de couvrir les investissements des<br />

entreprises à 100 %, à hauteur de<br />

12,5 millions EUR maximum par<br />

projet. <br />

ING implantera<br />

son futur siège<br />

central Place de<br />

la Gare<br />

La construction du nouveau siège<br />

d’ING <strong>Luxembourg</strong>, place de la<br />

Gare, à l’emplacement de l’actuelle<br />

Galerie Kons, démarrera en<br />

2014 et devrait s’achever en 2016.<br />

Peu après, tout le personnel de<br />

la Banque (hormis les agences)<br />

aura rejoint le nouveau bâtiment.<br />

Actuellement, ING <strong>Luxembourg</strong><br />

occupe 4 bâtiments centraux<br />

à <strong>Luxembourg</strong>-Ville : 2 sur le site<br />

de la Cloche d’Or et 2 sur la route<br />

d’Esch. Fin 2010, à l’occasion de<br />

son 50 e anniversaire de présence<br />

au Grand-duché, ING annonçait le<br />

lancement de son projet Orange<br />

Bricks dont l’objectif est de centraliser<br />

toutes les activités de la<br />

banque au sein d’un bâtiment<br />

emblématique, permettant à la<br />

banque d’améliorer non seulement<br />

son service au client, son accessibilité<br />

mais aussi sa visibilité. <br />

www.ing.lu<br />

ING <strong>Luxembourg</strong><br />

Luc Verbeken, nouveau CEO<br />

Luc Verbeken<br />

Depuis le 1 er mars, Luc Verbeken<br />

a pris ses fonctions de CEO d’ING<br />

<strong>Luxembourg</strong>.<br />

Lié depuis 1995 à ING, il a<br />

occupé plusieurs postes au sein<br />

du Retail Banking et du Commercial<br />

Banking, en Belgique,<br />

en Espagne, aux Etats-Unis ainsi<br />

qu’aux Pays-Bas.<br />

Au cours de sa carrière chez<br />

d’ING, Luc Verbeken a déjà assumé<br />

la responsabilité de différentes activités<br />

au sein d’ING <strong>Luxembourg</strong> et<br />

est ainsi familier avec le business<br />

model de l’entité locale. <br />

www.ing.lu<br />

Ernst & Young<br />

L’employeur de services<br />

professionnels le plus<br />

attractif pour les<br />

diplômés européens<br />

D’après le classement établi par<br />

le premier indice d’attractivité<br />

des talents européens Universum<br />

s’intitulant Europe’s Most Attractive<br />

Employers 2012, Ernst & Young<br />

occupe la 1 ère place parmi les sociétés<br />

de services professionnels les<br />

plus attractives en Europe et la 3 e<br />

au niveau mondial. Ce classement,<br />

basé sur les préférences de plus de<br />

85.000 demandeurs d’emploi ayant<br />

une formation dans le monde des<br />

affaires, révèle que l’industrie des<br />

services professionnels demeure<br />

la plus attractive.<br />

Universum est une société<br />

internationale spécialisée dans<br />

l’image de marque des employeurs.<br />

Créée en 1988, elle avait pour objet<br />

initial l’amélioration de la communication<br />

entre étudiants et employeurs<br />

désireux de les recruter. A<br />

présent, la mission d’Universum est<br />

d’aider les employeurs à exceller<br />

dans les domaines du recrutement<br />

et de la rétention des employés,<br />

en veillant à l’amélioration de leur<br />

image de marque. <br />

L’intégralité du classement peut<br />

être consultée sur http://www.<br />

universumglobal.com/IDEAL-Employer-Rankings/Europe-Top-50.<br />

www.universumglobal.com<br />

www.ey.com/<strong>Luxembourg</strong><br />

Conseil<br />

d’administration<br />

de BGL BNP Paribas<br />

Georges Heinrich à la<br />

présidence<br />

Georges Heinrich<br />

Lors de sa réunion du 11 janvier<br />

2013, le Conseil d’administration<br />

de BGL BNP Paribas a coopté,<br />

conformément aux dispositions de<br />

l’article 15 des statuts de la banque,<br />

Georges Heinrich, directeur du<br />

Trésor, en tant qu’administrateur<br />

de BGL BNP Paribas avec effet au<br />

11 janvier 2013.<br />

Au cours de la même réunion,<br />

et sur proposition du viceprésident<br />

du Conseil d’administration,<br />

François Villeroy de Galhau,<br />

le Conseil d’administration a élu<br />

Georges Heinrich président du<br />

Conseil d’administration de BGL<br />

BNP Paribas. <br />

www.bgl.lu<br />

Bonn Steichen &<br />

Partners<br />

Plusieurs nominations<br />

Linda Harroch<br />

Le cabinet luxembourgeois Bonn<br />

Steichen & Partners (BSP) poursuit<br />

son expansion avec la cooptation<br />

de Linda Harroch en tant qu’associée<br />

ainsi que la nomination de<br />

2 Counsels et d’un Senior Associate.<br />

Forte d’une expertise de plus<br />

de 12 ans en Private equity et en<br />

droit des sociétés, Linda Harroch<br />

assiste depuis de nombreuses<br />

années les plus grands groupes<br />

internationaux, sociétés de capital<br />

investissement et fonds immobiliers<br />

dans leurs opérations de structure<br />

et de financement de Leveraged<br />

Buy-Out, dans leur structuration de<br />

fonds, le financement et le montage<br />

de coentreprises (joint ventures)<br />

ainsi que, plus généralement, dans<br />

leurs questions de gouvernance<br />

d'entreprise.<br />

Valérie Kopera est nommée<br />

Counsel. Son activité est essentiellement<br />

consacrée à des dossiers<br />

touchant au droit des sociétés et<br />

aux litiges commerciaux, avec un<br />

intérêt particulier pour les conflits<br />

entre actionnaires. Ses 8 années<br />

d’expérience lui ont apporté de<br />

solides compétences tant en<br />

matière de conseil que dans le<br />

domaine contentieux du droit<br />

des affaires.<br />

Spécialisée en droit des sociétés,<br />

Christèle Pierre-Alexandre<br />

est également promue Counsel.<br />

Elle est en charge de dossiers de<br />

Private equity, fusions et acquisitions,<br />

joint ventures et restructurations<br />

pour une clientèle nationale et<br />

internationale. Avant de pratiquer<br />

4


BouTiQues BlanCPain aBu aBu DHaBi · · Pékin · · Cannes · · DuBaÏ · · ekaTeRinBouRG · · GenÈVe · · HonG konG · · MaCao · · MaDRiD · ·<br />

ManaMa · · MosCou · · MuniCH · · neW YoRk · · PaRis · · séoul · · sHanGHai · · sinGaPouR · · TaiPei · · TokYo · · ZuRiCH<br />

VOUS APPELEZ DEPUIS TÉLÉPHONEZ AU<br />

Allemagne + 49 69 96 75 91 17***<br />

Autriche, Benelux,<br />

Irlande, Portugal,<br />

00 800 200 000 02**<br />

Royaume-Uni, Suède, Suisse<br />

Espagne + 34 93 317 66 33***<br />

France 0 825 32 32 32*<br />

Italie + 39 02 6269 0064***<br />

Kazakhstan + 7 727 250 85 68***<br />

Russie + 7 495 969 33 31***<br />

Ukraine + 38 044 272 50 67***<br />

Amérique du Sud hispanophone + 54 11 4326 3861***<br />

Brésil + 55 11 3255 2324***<br />

Canada, États-Unis + 1 800 735 2478**<br />

Mexique (Mexico) + 52 55 5546 7714***<br />

Mexique (hors Mexico) 01 800 201 2345**<br />

VOUS APPELEZ DEPUIS TÉLÉPHONEZ AU<br />

Australie 1300 121 341**<br />

Chine 400 0860 658***<br />

Hong Kong 800 905 767**<br />

Inde + 91 124 430 9400***<br />

Indonésie, Malaisie, Singapour 1800 733 2460**<br />

Japon + 81 3 5472 6789***<br />

Nouvelle-Zélande 0800 540 008**<br />

Taïwan 0080 665 1992**<br />

Autres pays d’Asie + 65 3158 3022***<br />

* 0,15 €/min.<br />

** numéros verts, appels gratuits.<br />

*** prix d’une communication locale.<br />

ANN ANN RELAISETET CHATEAUX TRYPTIQUE 3.indd2 2 14.09.12 16:33<br />

_new_EXE_Relais et chateaux_couv_FR.indd 1 26/09/12 15:17<br />

News<br />

au Barreau de <strong>Luxembourg</strong>, elle<br />

était juriste au sein du département<br />

d’ingénierie financière d’un Big<br />

Four à <strong>Luxembourg</strong>, matière qu'elle<br />

continue à exercer aujourd'hui<br />

James Murphy a été promu<br />

au rang de Senior Associate. Fortement<br />

impliqué depuis son arrivée<br />

au cabinet dans les problématiques<br />

de droit des sociétés, il est mandaté<br />

dans de nombreux dossiers de<br />

fusions et acquisitions. <br />

www.bsp.lu<br />

Legitech a<br />

renforcé son<br />

équipe<br />

Nicolas Henckes, Gabriel Bleser<br />

et Laurence Raphael forment<br />

désormais le comité de direction<br />

de Legitech. Gabriel Bleser<br />

est en charge du pôle Editions<br />

de Legitech ainsi que du centre<br />

d’affaires dédié aux juristes, le<br />

Legicenter, lancé au cours de<br />

l’année 2012. Il est également<br />

référent au sein de l’entreprise en<br />

matière de Ressources humaines<br />

et de marketing.<br />

Laurence Raphael a la<br />

responsabilité du pôle Marchés<br />

publics, qui couvre l’ensemble<br />

des services documentaires juridiques<br />

de Legitech à destination<br />

des acteurs publics et, en particulier,<br />

le marché du Mémorial. Elle<br />

continue également à exercer le<br />

rôle de responsable juridique de<br />

l’entreprise.<br />

Nicolas Henckes porte le<br />

développement international de<br />

l’entreprise, notamment au travers<br />

de la commercialisation et<br />

de la valorisation de la solution<br />

progicielle Progilex, et conserve<br />

la rédaction en chef du <strong>magazine</strong><br />

Legimag, créé au cours de<br />

l’année 2012. Il continue à exercer<br />

la fonction de directeur financier<br />

de l’entreprise.<br />

Grâce à ce renforcement,<br />

l’entreprise, qui emploie aujourd’hui<br />

37 collaborateurs, entend conforter<br />

sa position de leader de l’édition<br />

juridique luxembourgeoise Web<br />

www.blancpain.com<br />

et papier, tout en développant<br />

l’ensemble de ses activités sur<br />

son marché domestique comme<br />

à l’international. <br />

www.legitech.lu<br />

Ville de<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

Les 1 ers médiateurs de<br />

chantier<br />

La présence des médiateurs de<br />

chantier dans l’espace urbain<br />

répond à la volonté de la Ville<br />

de <strong>Luxembourg</strong> de communiquer<br />

de manière transparente sur les<br />

chantiers et de chercher le dialogue<br />

avec le public.<br />

La mission des médiateurs<br />

consiste à marquer leur présence<br />

tout en restant à l’écoute des<br />

citoyens, de contribuer au flux<br />

d’information entre les citoyens<br />

et la Ville et d’informer le grand<br />

public sur le développement des<br />

chantiers ainsi que sur les changements<br />

qui en résultent, notamment<br />

en matière de circulation ou de<br />

transports publics. Ils répondront<br />

aux besoins des entreprises, commerçants,<br />

restaurateurs et hôteliers,<br />

rassembleront des suggestions afin<br />

de transmettre les doléances aux<br />

responsables des chantiers respectifs<br />

et des différents services, et<br />

assureront le suivi des demandes.<br />

Jusqu’à l’ouverture de l’Infobox<br />

au lieu-dit Piquet (croisement<br />

de la rue de la Poste avec la rue<br />

Beck) prévue pour le printemps<br />

2013, les médiateurs sont provisoirement<br />

installés dans le point<br />

de vente des autobus de la Ville<br />

situé dans le sous-sol Hamilius et se<br />

tiennent à disposition des citoyens<br />

du lundi au vendredi de 13h à 17h<br />

Collection Villeret<br />

ou<br />

Calendrier sur<br />

Chinois Traditionnel<br />

rendez-vous (Hotline : 4796-<br />

Première mondiale<br />

Collection Women<br />

Indicationdede l’heure-double, des des signes<br />

Quantième Rétrograde<br />

du du zodiaque, du du quantièmetet des des<br />

mois mois chinois, des des 5 5 éléments, des des troncs<br />

Phases de de lune lune<br />

célestes et et des des mois intercalaires<br />

Cadranenen nacre blanche<br />

4343, Quantième grégorien chantiers@vdl.lu). <br />

Correcteursous sous cornes brevetés<br />

Mouvement sécurisé<br />

Réf. Réf. 00888-3631-55B<br />

Luxair<br />

www.blancpain.com<br />

Collection Women<br />

Cadran, lunette et couronne sertis de de diamants<br />

Fond saphir<br />

Réf. Réf. 3653-2954-58B<br />

Un 5 e vol aller-retour<br />

vers Londres<br />

A partir du 8 avril 2013, Luxair<br />

<strong>Luxembourg</strong> Airlines va opérer<br />

5 vols aller-retour par jour en semaine<br />

et 2 vols aller-retour par jour<br />

le samedi et le dimanche entre<br />

<strong>Luxembourg</strong> et Londres City.<br />

Pour un aller-retour, les prix<br />

sont à partir de 99 EUR TTC (1) et<br />

de 49 EUR TTC (1) pour un aller<br />

simple au départ de <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Pour ces vols, Luxair offre<br />

une réservation de siège gratuite<br />

(disponible uniquement en cas de<br />

Web-Check-In), une franchise de<br />

bagage de 20 kg (30kg en C-Class),<br />

restauration, boissons et journaux<br />

gratuits à bord de tous les vols<br />

Luxair vers Londres. Les passagers<br />

de toutes les classes de réservation<br />

peuvent profiter des avantages du<br />

programme Miles & More. <br />

Réservations depuis <strong>Luxembourg</strong><br />

du lundi au samedi de 08h00 à<br />

21h00, le dimanche de 08h00 à<br />

17h00, en téléphonant au (352)<br />

2456-4242 ou sur luxair.lu. Depuis<br />

l’Allemagne, l’Autriche, la<br />

Belgique, l’Espagne, la France,<br />

l’Irlande, l’Italie, le Portugal, la<br />

Suisse et le Royaume Uni, les<br />

réservations sont possibles par<br />

le biais du numéro international<br />

gratuit 00 800 2456-4242.<br />

(1) Prix valable sur www.luxair.lu<br />

ou via le Call Center Luxair (352)<br />

2456-4242.<br />

Relais & Châteaux<br />

2013<br />

520 hôtels et restaurants<br />

d’exception répartis dans<br />

6023 mm pays<br />

129 mm 152,5 mm 152,5 mm<br />

129 mm<br />

2013<br />

FR<br />

2013<br />

Partout dans le monde, unique au monde.<br />

Dans l’édition 2013, découvrez<br />

5 destinations inédites : Zambie,<br />

Botswana, Kenya, Guatemala et<br />

Iles Fidji, 36 nouveaux Relais &<br />

Châteaux, 4 spas, et 12 nouveaux<br />

grands chefs.<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, les membres<br />

Relais & Châteaux sont l’Hôtel<br />

Le Place d’Armes et le Restaurant<br />

Mosconi.<br />

Cette année, l’ouvrage associe<br />

les versions papier et digitale.<br />

Des codes QR sont imprimés sur<br />

chaque carte de pays et sur chaque<br />

page des membres, et renvoient<br />

directement aux cartes Google du<br />

site Internet Relais & Châteaux et<br />

aux pages Web des établissements<br />

correspondants.<br />

Une application Relais &<br />

Châteaux est disponible gratuitement,<br />

en 5 langues, sur l’App<br />

Store d’Apple. 15.000 photos des<br />

520 hôtels de charme et restaurants<br />

gastronomiques sont à découvrir.<br />

Et les réservations peuvent dorénavant<br />

se faire en ligne. <br />

www.relaischateaux.com/appstore<br />

Wildgen, Partners<br />

in Law<br />

Pierre Metzler, 1 er Managing<br />

Partner du cabinet<br />

S’informer et réserver<br />

Découvrez notre univers en images, organisez et réservez votre séjour<br />

• Sur Internet : www.relaischateaux.com, ou en flashant les codes ci-dessous<br />

• En téléchargeant gratuitement les applications<br />

Relais & Châteaux sur iPad ® , iPhone ® , BlackBerry ® , et bientôt Android ®<br />

• Par téléphone auprès de la Centrale de Réservations<br />

Europe<br />

Asie-Pacifique<br />

Pierre Metzler<br />

Pierre Metzler a rejoint Wildgen<br />

en 1994 pour devenir associé en<br />

Amériques<br />

Autres pays + 33 (0)1 45 72 96 50<br />

1997. Il est aujourd’hui à la tête du<br />

Commercial and litigation practice<br />

group au sein du cabinet d’avocats<br />

Rendez-vous sur notre site et nos applications :<br />

www.relaischateaux.com<br />

ou flashez les codes ci-contre<br />

et est également spécialisé en droit<br />

http://www.relaischateaux.com/appstore<br />

http://www.relaischateaux.com/bbapp<br />

des affaires. Le poste de Managing<br />

Partner se concentre autour de<br />

3 objectifs : rendre la gestion du<br />

cabinet encore plus efficace, améliorer<br />

le partage des informations<br />

et permettre aux associés de se<br />

focaliser sur leur cœur de métier.<br />

5


News<br />

Wildgen, Partners in Law<br />

est au cœur de marché juridique<br />

luxembourgeois depuis 1923 et<br />

est aujourd’hui l’un des cabinets<br />

d’avocats d’affaires les plus importants<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. <br />

www.wildgen.lu<br />

BNP Paribas<br />

Un comité de direction<br />

Groupe en Allemagne<br />

Dans le cadre de sa stratégie européenne,<br />

BNP Paribas a décidé de<br />

donner une nouvelle impulsion au<br />

développement et à la visibilité de<br />

ses activités en Allemagne. Cette<br />

initiative repose sur un renforcement<br />

de la coopération entre les<br />

différentes entités présentes dans<br />

le pays. Le Groupe BNP Paribas<br />

est présent en Allemagne depuis<br />

1947 et y emploie environ 3.000<br />

personnes.<br />

BNP Paribas vient de mettre<br />

en place un Comité de direction<br />

Groupe. Camille N. Fohl est responsable<br />

de BNP Paribas Groupe<br />

pour l’Allemagne et assure la présidence<br />

du Comité de direction.<br />

Il a démarré sa carrière bancaire<br />

en 1986 à la Banque Générale du<br />

<strong>Luxembourg</strong> (BGL). Il a occupé<br />

différents postes au sein de BGL<br />

et de Fortis Banque, en particulier<br />

dans les segments Retail et Commercial/Corporate<br />

Banking. Depuis<br />

2009, il assumait la responsabilité<br />

de Region Head for Central and<br />

Eastern Europe, Asia pour les activités<br />

de Retail Banking au niveau<br />

du Groupe BNP Paribas. Il exerce<br />

dorénavant ses nouvelles fonctions<br />

à partir de Francfort. <br />

www.bnpparibas.com<br />

PwC<br />

Les réformes fiscales<br />

maintiennent le cap<br />

malgré les difficultés<br />

économiques<br />

Selon le rapport Paying Taxes<br />

2013, publié par la Banque mondiale,<br />

l’IFC et PwC, les réformes fiscales<br />

entreprises à travers le monde<br />

se poursuivent malgré les difficultés<br />

économiques. Entre juin 2011 et<br />

mai 2012, 31 gouvernements ont<br />

pris des mesures pour alléger<br />

l’acquittement de l’impôt dû par<br />

les PME.<br />

L’analyse, qui se concentre<br />

sur la fiscalité dans 185 économies<br />

mondiales, constate que l’amélioration<br />

des systèmes de déclaration<br />

électronique constitue la réforme la<br />

plus fréquemment mise en œuvre,<br />

avec 16 pays ayant investi dans de<br />

tels systèmes.<br />

Selon le rapport, une entreprise<br />

de taille moyenne est imposée<br />

sur ses bénéfices à hauteur de<br />

44,7 % en moyenne, effectuant<br />

27,2 versements et consacrant<br />

267 heures de travail aux formalités<br />

fiscales. Depuis le début de l’étude<br />

(il y a 8 ans), le temps consacré<br />

aux formalités fiscales a diminué<br />

de 54 heures, à savoir presque<br />

7 jours ouvrables, et le nombre de<br />

versements a baissé de 6, alors que<br />

le taux global d’imposition a chuté<br />

de 1 % en moyenne chaque année.<br />

Bien que les réformes se<br />

poursuivent à travers le monde,<br />

le rapport relève cependant une<br />

baisse du nombre d’Etats ayant<br />

entrepris des réformes par rapport<br />

à l’année précédente, passant de<br />

35 à 31. Ces réformes mettent majoritairement<br />

l’accent sur la baisse<br />

du fardeau administratif en matière<br />

fiscale. En 2011, le temps nécessaire<br />

à l’acquittement de l’impôt a en<br />

moyenne chuté de 8 heures et le<br />

nombre de versements au fisc a<br />

été divisé par 2, alors que le taux<br />

global d’imposition a diminué de<br />

0,3 %. <br />

http://www.pwc.lu/en/tax-consulting/pwc-paying-taxes-2013.<br />

jhtml<br />

Ernst & Young<br />

Elu Most Admired<br />

Knowledge Enterprise<br />

(MAKE) pour la 14 e année<br />

consécutive<br />

Ernst & Young a reçu et ce, pour la<br />

14 e fois, le titre de Most Admired<br />

Knowledge Enterprise (MAKE)<br />

qui récompense certaines sociétés<br />

pour leur savoir. Le jury du prix est<br />

composé d’un panel international<br />

de cadres du Global Fortune 500<br />

actifs dans le domaine de la gestion<br />

de connaissances et du capital<br />

intellectuel à l’échelle mondiale.<br />

Dans une période où les<br />

entreprises sont tenues de faire toujours<br />

plus avec moins de moyens,<br />

la distinction MAKE récompense<br />

la gestion de connaissances (ou<br />

Knowledge management) pour son<br />

soutien aux entreprises afin qu’elles<br />

mènent plus efficacement leurs<br />

activités et apportent un meilleur<br />

service à leurs clients<br />

Créée en 1998, l’enquête<br />

annuelle MAKE constitue actuellement<br />

la principale référence<br />

pour les meilleures sociétés de<br />

Knowledge au monde. Ernst &<br />

Young est mondialement reconnu<br />

pour ses investissements stratégiques<br />

au sein d’un réseau mondial<br />

de professionnels dédiés à la<br />

gestion de connaissance, chargés<br />

de recueillir, analyser et communiquer<br />

les informations commerciales<br />

les plus actuelles, mais aussi pour<br />

convertir les expériences recueillies<br />

auprès de ses collaborateurs en<br />

capital intellectuel réutilisable. <br />

www.ey.com/<strong>Luxembourg</strong><br />

Bart Denoodt<br />

nommé CEO de<br />

Steria Belux<br />

Bart Denoodt<br />

Bart Denoodt a rejoint Steria Belux<br />

il y a 3 ans pour diriger l’équipe<br />

commerciale de la Belgique et du<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Fort d’un diplôme<br />

en Marketing et Business Management,<br />

Bart Denoodt a plus de<br />

24 ans d’expérience dans le secteur<br />

de l’IT. Son expérience réside<br />

dans les services informatiques,<br />

l’outsourcing, le conseil ainsi que<br />

dans la gestion et la motivation<br />

des équipes commerciales, dans<br />

des sociétés telles qu’EDS, Logica<br />

et Systar.<br />

En tant que directeur général,<br />

Bart Denoodt reporte à Olivier<br />

Vallet, Senior Executive Vice-President,<br />

directeur général Steria<br />

France. <br />

www.steria.com<br />

The Network<br />

Prochaines conférences<br />

(en anglais)<br />

Brand YOU: personal branding<br />

(16/04/2013) – Creating your dream<br />

activity (22/05/2013) <br />

Sofitel Kirchberg<br />

4, rue du fort Niedergrunewald<br />

19h30 (ouverture des portes à<br />

19h00) – 10 EUR pour les nonmembres<br />

du Network.<br />

www.the-network.lu<br />

CSR Performance<br />

1 er cabinet de consultance<br />

RSE à s’installer<br />

au <strong>Luxembourg</strong><br />

Serge Thill, Laurence Ponchaut,<br />

Pascale M. Griveaud et Bernard<br />

Fontanive, membres fondateurs de<br />

CSR Performance. Photo-CSR Performance<br />

CSR Performance regroupe les<br />

diverses compétences de la RSE<br />

et mise sur son expertise pour<br />

accompagner ses clients dans<br />

leur démarche RSE. Le cabinet<br />

accompagne tant les Comités de<br />

direction dans la définition de leur<br />

stratégie RSE que les équipes dans<br />

la mise en œuvre de ces stratégies<br />

et l’élaboration du reporting.<br />

CSR Performance propose<br />

une méthodologie personnalisée<br />

6


News<br />

et des outils éprouvés adaptés aux<br />

contraintes et contextes spécifiques<br />

de ses clients. Son offre est aussi<br />

bien adaptée aux exigences des<br />

PME que des grands groupes internationaux<br />

ou encore des filiales<br />

de grands groupes. <br />

www.csrluxembourg.lu<br />

Prix de<br />

l’Innovation dans<br />

l’artisanat 2013<br />

En février dernier, le jury du Prix<br />

de l’innovation dans l’artisanat<br />

avait nominé 7 entreprises finalistes,<br />

sur les 23 dossiers remis, qui ont<br />

développé un produit, un service,<br />

un procédé de fabrication, une<br />

technologie ou une stratégie de<br />

gestion innovante. 7 projets qui<br />

ont apporté une réelle plus-value à<br />

l’entreprise et à ses collaborateurs.<br />

Il s’agissait des entreprises suivantes<br />

: Andreosso Marbres S.à r.l.<br />

(Terazzo Lumineux), Artek S.A. (Personnalisation<br />

de bijoux en ligne),<br />

Ateliers mécaniques Dostert S.à r.l.<br />

(Système de pesage embarqué<br />

pour conteneurs), Ferber Group<br />

S.A. (Livre Mental Color’s), Luxforge<br />

S.à r.l. (Lean Thinking appliqué<br />

dans une PME), Norbert Brakonier<br />

S.A. (Nomad Kitchen Cube), Pneu<br />

Plus S.à r.l. (Montage de pneus à<br />

domicile).<br />

Le Prix de l’Innovation<br />

dans l’artisanat 2013 revient à<br />

Luxforge. Le 2 e prix a été remis<br />

aux Ateliers mécaniques Dostert<br />

et le 3 e à Pneu Plus. <br />

9,3 milliards EUR. Au 4 e trimestre<br />

2012, 70 introductions en Bourse<br />

ont permis de lever 7,5 milliards<br />

EUR contre 78 introductions et 0,9<br />

milliard EUR un an plus tôt.<br />

Si l’on considère l’année<br />

2012 dans son ensemble, les introductions<br />

en Bourse accusent un<br />

repli par rapport à 2010 et 2011,<br />

avec 263 opérations pour 10,9<br />

milliards EUR levés, contre 430<br />

introductions et 26,5 milliards EUR<br />

l’année dernière. Plusieurs signes<br />

sont toutefois encourageants et la<br />

confiance se confirme pour 2013.<br />

Londres est restée la 1 ère<br />

place boursière pour les introductions<br />

en Europe en 2012 avec<br />

73 IPO et 5,1 milliards EUR levés,<br />

contre 101 IPO et 14,1 milliards<br />

EUR levés en 2011, montant boosté<br />

par l’IPO géante de Glencore qui<br />

a levé 6,9 milliards EUR. Après un<br />

été calme, Londres a fini l’année<br />

en force, avec 26 introductions<br />

et 3,9 milliards EUR levés entre<br />

octobre et décembre, contre<br />

17 introductions et 0,8 milliard EUR<br />

au 4 e trimestre 2011. <br />

www.pwc.lu<br />

Fusion de B.A.<br />

Trust et Paddock<br />

Corporate Services<br />

services liés aux aspects fiscaux<br />

sont centralisés dans B.A. Tax<br />

Accountants S.A. Ce regroupement<br />

réunit le savoir-faire et l’expérience<br />

de longue date dans des<br />

domaines tels que la domiciliation,<br />

la comptabilité, les déclarations<br />

fiscales, le conseil fiscal et l’ingénierie<br />

financière et patrimoniale.<br />

Les entités disposent également<br />

de compétences dans l’immobilier<br />

ainsi que dans le Private equity et<br />

maîtrisent les aspects fiscaux et<br />

légaux de toutes les formes de<br />

sociétés luxembourgeoises dans un<br />

contexte international. Un domaine<br />

particulier de BA Tax Accountants<br />

couvre les relevés fiscaux spécialisés<br />

pour une clientèle bancaire<br />

à <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Les deux nouvelles sociétés<br />

siègent à <strong>Luxembourg</strong>-Limpertsberg<br />

et sont entièrement détenues<br />

par leur management, composé<br />

de 7 associés. Paddock S.A. fait<br />

partie du groupe Muller & Associé,<br />

géré par Laurent et Frédéric Muller<br />

(www.muller.eu.com) et BA Trust<br />

S.A. est gérée par Eric Bernard,<br />

Bob Faber, Michael Probst et Oliver<br />

Brazier. Tom Faber, qui était depuis<br />

2007 responsable des opérations<br />

de Paddock SA, devient coassocié<br />

des deux nouvelles entités. <br />

www.paddock.lu, www.ba-tax.lu<br />

CBRE IS ON THE MOVE<br />

Ses locaux situés 60 Grand Rue<br />

étant devenus trop petits, CBRE<br />

a choisi le complexe immobilier<br />

Suite page 8 ...<br />

www.cdm.lu<br />

Introductions en<br />

Bourse en 2012<br />

Le plus haut niveau en<br />

Europe depuis 5 trimestres<br />

La valeur des introductions en<br />

Bourse en Europe a bondi de plus<br />

de 700 % sur un an au 4 e trimestre<br />

2012, atteignant un niveau inégalé<br />

depuis le 3 e trimestre 2011, durant<br />

lequel avaient été enregistrées 121<br />

introductions pour un montant de<br />

Les deux sociétés ont récemment<br />

uni leurs forces et fusionnent leurs<br />

compétences pour satisfaire au<br />

mieux les demandes toujours<br />

plus complexes d’une clientèle à<br />

la recherche de solutions ciblées<br />

pour organiser son patrimoine ou<br />

sa structure.<br />

Ces deux acteurs spécialisés<br />

ont créé deux nouvelles entités où<br />

les services de domiciliation sont<br />

concentrés au sein de Paddock<br />

Corporate Services S.A. et les<br />

7


News<br />

... Suite de la page 7<br />

Kowac-Drosbach à Gasperich.<br />

Le 7 février dernier, le pavillon<br />

vert a été hissé au Centre<br />

Drosbach. A l’occasion de la soirée<br />

CBRE IS ON THE MOVE, les<br />

Managing Directors du conseiller<br />

en immobilier d’entreprises,<br />

Laurent Cooreman et Gérald<br />

Merveille, ont établi le bilan du<br />

développement remarquable de<br />

l’activité de CBRE au <strong>Luxembourg</strong><br />

ces 4 dernières années. CBRE se<br />

positionne désormais au 2 e rang<br />

des courtiers de la Place. Les<br />

tendances du marché immobilier<br />

de bureaux en 2012 ainsi que les<br />

perspectives pour les années à<br />

venir ont également été dressées.<br />

A l’équipe de 2008 (Laurent<br />

Cooreman, Gérald Merveille, Jean-<br />

Xavier Foidart et Véronique Koch),<br />

5 personnes sont venues compléter<br />

l’équipe entre février 2012 et<br />

janvier 2013 : Cynthia Lheureux,<br />

Pierre Weinberg, Audrey Wotovic,<br />

Nancy Guy et Amir Rhamanian.<br />

CBRE propose toute une<br />

panoplie de services immobiliers,<br />

comme la location et vente,<br />

le conseil en investissement, le<br />

conseil en développement de<br />

projets ainsi que la valorisation<br />

immobilière. <br />

www.cbre.lu<br />

ALFI<br />

Nouveaux records en 2012<br />

L’Association <strong>Luxembourg</strong>eoise<br />

des Fonds d’Investissement (ALFI)<br />

a annoncé des performances record<br />

en 2012 pour les fonds domiciliés<br />

au <strong>Luxembourg</strong>, en matière<br />

d’actifs sous gestion comme de<br />

ventes nettes.<br />

À fin 2012, les actifs sous<br />

gestion des fonds domiciliés au<br />

<strong>Luxembourg</strong> ont atteint le niveau<br />

historique de 2.383 milliards EUR :<br />

une hausse de 13,7 % en un an. Ce<br />

chiffre représente environ 30 % du<br />

total des actifs sous gestion dans<br />

les fonds européens. Les ventes<br />

nettes de fonds luxembourgeois<br />

s’élèvent à 123 milliards EUR, soit<br />

près du tiers des ventes nettes<br />

totales de fonds européens (328<br />

milliards EUR). Avec 3.841 fonds<br />

d’investissement ou 13.420 parts<br />

de fonds, le <strong>Luxembourg</strong> reste<br />

donc la 1 ère place pour les fonds<br />

d’investissements en Europe, suivi<br />

par la France et l’Allemagne, et<br />

la deuxième au monde derrière<br />

les Etats-Unis.<br />

Cette année, l’ALFI va s’attacher<br />

à encourager les mesures<br />

qui renforcent la confiance des<br />

épargnants et stimulent l’économie,<br />

notamment en facilitant<br />

l’introduction rapide des fonds<br />

alternatifs réglementés européens<br />

et en développant davantage la<br />

compétitivité du <strong>Luxembourg</strong> en<br />

tant que centre d’excellence mondial<br />

pour le secteur de la gestion<br />

d’actifs. <br />

www.alfi.lu<br />

<strong>Luxembourg</strong> for<br />

HEC Day<br />

Le Grand-Duché à<br />

l’honneur sur le campus<br />

de HEC Paris<br />

Pour la première fois, HEC Paris,<br />

école de management régulièrement<br />

classée n° 1 en Europe, a<br />

consacré récemment sur son campus<br />

une journée au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Affichant au programme<br />

conférence plénière, ateliers de<br />

présentation sectoriels et stands<br />

d’entreprises en recrutement,<br />

<strong>Luxembourg</strong> for HEC day a été<br />

l’occasion de promouvoir le Grand-<br />

Duché comme destination professionnelle<br />

et, pour les sociétés basées<br />

au <strong>Luxembourg</strong>, une opportunité<br />

d’attirer des talents internationaux<br />

et de leur proposer stages, missions<br />

ou emplois. Des sociétés telles que<br />

Elvinger Hoss Prussen, Kurt Salmon,<br />

Big Fish, LU-CIX ou encore Amazon<br />

étaient présentes.<br />

Cet événement a été organisé<br />

par le groupement HEC<br />

Alumni de <strong>Luxembourg</strong>, présidé<br />

par Nicolas Henckes, CEO de Legitech,<br />

et comptant 200 membres<br />

professionnellement actifs dans des<br />

secteurs très variés (services financiers,<br />

juridiques, conseil et audit,<br />

ICT, institutions européennes…).<br />

HEC Alumni <strong>Luxembourg</strong> est<br />

l’antenne locale de l’Association<br />

des Diplômés, qui regroupe 45.000<br />

diplômés à travers le monde. Sa<br />

première mission est de faciliter<br />

les échanges, les partages d’expériences<br />

entre ses membres, dans<br />

le cadre d’un réseau organisé en<br />

27 entités régionales, 69 structures<br />

à l’international, 45 groupements<br />

professionnels, avec plus de 1. 000<br />

manifestations par an dans tous<br />

les pays. <br />

www.luxembourgforhec.com<br />

7 e édition des<br />

Journées de<br />

l’Economie<br />

Crise en Europe et au<br />

<strong>Luxembourg</strong> : analyses<br />

et opportunités<br />

Les 6 et 7 février derniers, les Journées<br />

de l’Economie ont rassemblé<br />

près de 500 personnes. Cette<br />

7 e édition, dont les droits d’inscription<br />

ont été reversés intégralement<br />

au profit de l’asbl Jonk Entrepreneuren,<br />

a réuni entrepreneurs,<br />

acteurs politiques et économistes<br />

pour débattre du thème Crise en<br />

Europe et au <strong>Luxembourg</strong> : analyses<br />

et opportunités.<br />

La crise économique au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, qui s’est traduite par<br />

une croissance nulle au cours des<br />

5 dernières années, s’explique en<br />

partie par la crise financière de<br />

2008, mais également par de<br />

multiples constats tels que révolution<br />

numérique, entrée et impact<br />

économique de 12 nouveaux pays<br />

dans l’Union européenne en 2004<br />

et 2007, et globalisation des marchés<br />

avec le renforcement de la<br />

position de la Chine.<br />

« Nous devons nous montrer<br />

plus offensifs. Il faut aller chercher<br />

la croissance où elle se trouve et<br />

faire revenir au <strong>Luxembourg</strong> les<br />

entreprises qui ont quitté le pays »,<br />

a expliqué Etienne Schneider,<br />

ministre de l’Economie et du<br />

Commerce extérieur.<br />

Pour le directeur de la<br />

Chambre de Commerce, Pierre<br />

Gramegna, « le <strong>Luxembourg</strong> sortira<br />

de la crise par le haut. Trois<br />

entrepreneurs sur quatre sont non-<br />

<strong>Luxembourg</strong>eois. C’est un atout<br />

pour notre pays qui est un véritable<br />

laboratoire européen. Les investisseurs<br />

viennent au <strong>Luxembourg</strong><br />

pour sa fiabilité et la prévisibilité<br />

de son cadre légal et fiscal ».<br />

« Il existe des raisons d’espérer<br />

: la stabilité financière est maintenue<br />

et le pays reste attractif, notamment<br />

pour les pays émergents qui<br />

tirent la croissance mondiale. En<br />

outre, le secteur des Technologies<br />

de l’Information et de la Communication<br />

et de la logistique donnent<br />

des atouts au <strong>Luxembourg</strong> pour<br />

faire la différence », a affirmé Didier<br />

Mouget, Managing Partner de PwC<br />

<strong>Luxembourg</strong>.<br />

L’avenir de la zone euro a<br />

également été évoqué par le Pr.<br />

Dr. Dres. h.c. Hans-Werner Sinn,<br />

directeur du célèbre institut allemand<br />

Ifo, et Christian de Boissieu,<br />

professeur d’Economie à l’Université<br />

Paris I Panthéon-Sorbonne.<br />

Selon le Pr. Dr. Dres. h.c. Hans-<br />

Werner Sinn, la Banque Centrale<br />

Européenne (BCE) a évincé le financement<br />

privé. Celle-ci est intervenue<br />

de façon croissante jusqu'à acheter<br />

elle-même des titres de dette des<br />

pays en crise. Christian de Boissieu<br />

a modéré le discours tranché de<br />

son confrère, rappelant d’abord que<br />

l’euro n’est pas en crise. La monnaie<br />

européenne ne s’est pas dépréciée.<br />

Au contraire, elle reste la seconde<br />

monnaie de réserve internationale et<br />

l’Asie continue à détenir ses réserves<br />

en euro. Même s’il s’accorde sur le<br />

fait que la zone euro n’est pas une<br />

zone monétaire optimale et que des<br />

problèmes de convergence réelle<br />

persistent entre les membres de la<br />

zone, la priorité devrait être donnée<br />

à la mobilité du travail afin de donner<br />

plus de flexibilité à la zone euro.<br />

8


Une deuxième mesure devrait être<br />

de reformer le traité de Maastricht<br />

afin de ne pas contrôler seulement<br />

le niveau d’endettement des Etats,<br />

mais aussi la dette privée. <br />

www.pwc.lu<br />

Atout Image<br />

Nouveau site Internet<br />

Depuis sa création en 2011, Atout<br />

Image, 1 ère agence de conseil en<br />

image et relooking à <strong>Luxembourg</strong>,<br />

a développé ses activités auprès<br />

des particuliers et des entreprises.<br />

Afin de mieux présenter<br />

ses services et d’être en phase<br />

avec sa propre image, Corinne<br />

Migueres, fondatrice et directeur<br />

général d’Atout Image, a décidé<br />

d’appliquer les principes du relooking<br />

à son propre site Internet.<br />

Plus visuel et plus dynamique, le<br />

nouveau site présente l’ensemble<br />

des activités et des réalisations<br />

(témoignages, photos avant/après)<br />

de la société au travers de séances<br />

de coaching en image, de workshops<br />

ou de séminaires sur l’image<br />

et l’estime de soi, la confiance en<br />

soi, le charisme… <br />

www.atoutimage.com<br />

Ernst & Young<br />

De meilleures perspectives<br />

pour l’industrie<br />

sidérurgique<br />

Selon le rapport Global steel: A<br />

new world, a new strategy publié<br />

par Ernst & Young, les aciéristes<br />

devront apporter plus, voire maintenir<br />

de la valeur pour passer le<br />

cap de 2013 et se préparer à une<br />

croissance future.<br />

Le rapport indique qu’une<br />

capacité de production d’acier<br />

excédentaire à l’échelle mondiale<br />

demeurera le problème le plus<br />

aigu pour le secteur au cours de<br />

l’année, mais table également sur<br />

l’amélioration de l’environnement<br />

opérationnel à partir de 2014. Malgré<br />

une demande accrue d’acier et<br />

la disparition de certaines aciéries<br />

plus anciennes en 2012, le niveau<br />

de capacité excédentaire est plus<br />

élevé aujourd’hui qu’il ne l’était il y<br />

a un an, en raison de la croissance<br />

continue des nouvelles aciéries.<br />

Les taux d’utilisation de la capacité<br />

dans le secteur demeurent<br />

actuellement inférieurs à 80 %,<br />

mais atteindront des niveaux plus<br />

viables à partir de 2014.<br />

La conjoncture difficile implique<br />

une réduction des coûts<br />

stratégiques indispensable à la<br />

viabilité et à la croissance future<br />

des aciéristes. Les mesures prises<br />

par les aciéristes afin de réduire le<br />

coût comptant d’exploitation comprennent<br />

notamment la réduction<br />

des volumes de production des<br />

usines déficitaires en vue d’une<br />

stabilisation des prix de l’acier et<br />

le traitement de la question de<br />

la surproduction du marché ; la<br />

restructuration du travail et l’annulation<br />

ou bien encore la réduction<br />

des contrats d’approvisionnement.<br />

En 2013, le défi majeur pour<br />

les aciéristes sera d’être compétitifs<br />

tout en conservant la valeur<br />

d’entreprise. <br />

www.ey.com/<strong>Luxembourg</strong><br />

lesfrontaliers.lu<br />

Un outil pour<br />

connaître les salaires<br />

au <strong>Luxembourg</strong><br />

Le salairoscope est un système de<br />

cotation qui permet aux salariés<br />

de connaître les rémunérations et<br />

avantages pratiqués au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Il aide les travailleurs et<br />

les personnes à la recherche d’un<br />

emploi à se faire une idée des<br />

salaires en vigueur sur le marché<br />

luxembourgeois et renseigne sur<br />

les avantages généralement liés<br />

à une fonction.<br />

Le principe est simple, le<br />

salarié choisit un métier et accède<br />

à un graphique représentant le<br />

salaire maximum, le minimum et<br />

la moyenne des revenus pour ce<br />

métier, en fonction des années<br />

d'expérience. Il peut également<br />

accéder aux avantages liés au poste<br />

sélectionné, que ce soit une voiture<br />

de fonction, des chèques repas,<br />

des primes, etc.<br />

Le travailleur, qu’il soit<br />

résident ou frontalier, peut aussi<br />

renseigner le montant de son salaire<br />

mensuel brut, ses avantages et<br />

années d'expérience pour un poste<br />

précis afin d’étoffer les données<br />

du service. Toutes les informations<br />

sont anonymes et gratuites.<br />

Le salairoscope permet<br />

ainsi d'avoir une vision concrète et<br />

réelle de la situation de l'emploi<br />

au Grand-Duché, sachant que les<br />

chiffres sont issus directement de<br />

la participation des salariés. <br />

http://www.lesfrontaliers.lu/<br />

salairoscope<br />

Best Workplaces<br />

2013<br />

Les lauréats<br />

Le 19 février dernier a eu lieu la<br />

remise de prix des Best workplaces<br />

<strong>Luxembourg</strong> 2013 organisé par<br />

l’institut Great Place to Work®<br />

<strong>Luxembourg</strong>, avec le soutien de<br />

la Chambre des salariés du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Devant un public de quelque<br />

160 personnes, Paul Weber, directeur<br />

de l’Inspection du Travail et<br />

des Mines, a évoqué les nouvelles<br />

pathologies liées au travail, le stress<br />

étant la cause de 15 % des absentéismes<br />

au Grand-Duché.<br />

Sylvain Cotin, responsable<br />

RH de la société SAS Insitute<br />

France, a présenté 2 vidéos de<br />

témoignages de salariés français<br />

ainsi que les bonnes pratiques<br />

mises en place dans cette entreprise<br />

qui a atteint les objectifs de<br />

croissance fixés en 2012 (croissance<br />

à 2 chiffres).<br />

Enfin, Alain Kinn, directeur<br />

adjoint de la Chambre des<br />

salariés, a clôturé les discours en<br />

soulignant l’intérêt de démarches<br />

comme celles initiées par Great<br />

Place To Work, c’est-à-dire la<br />

valorisation des entreprises qui<br />

mettent en place des pratiques<br />

pour le bien-être des salariés, mais<br />

aussi en présentant un nouvel outil<br />

Quality of work Index, outil développé<br />

en partenariat avec l’Université<br />

du <strong>Luxembourg</strong>, dont vous<br />

trouverez plus d’informations sur<br />

le site de la Chambre des Salariés.<br />

Côté palmarès, cette année<br />

9 sociétés sont lauréates et ont<br />

reçu le label : Coplaning, Atoz,<br />

Dimension Data, Autopolis, Adecco<br />

Group <strong>Luxembourg</strong>. CTG <strong>Luxembourg</strong><br />

PSF, OPF Partners, Loyens &<br />

Loeff et ING Bank <strong>Luxembourg</strong><br />

font toujours partie des lauréats et<br />

ce, pour la 3 e année consécutive.<br />

Les lauréats concourent<br />

d’ores et déjà pour le palmarès<br />

des 100 Best Workplaces Europe<br />

2013, et seront confrontés aux<br />

meilleures entreprises de la zone<br />

Europe au mois de juin. <br />

www.greatplacetowork.lu<br />

Impacts des défis<br />

réglementaires<br />

sur les activités<br />

et le modèle<br />

opérationnel<br />

des sociétés<br />

de gestion à<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

Résultats de l’enquête<br />

de KPMG<br />

KPMG a, via une enquête, fait<br />

un état des lieux de la situation<br />

actuelle des sociétés de gestion<br />

à <strong>Luxembourg</strong> (secteur qui couvre<br />

près de 2.300 emplois (source –<br />

CSSF)) ainsi que des évolutions<br />

attendues en matière de stratégie,<br />

de modèle opérationnel, d’architecture<br />

informatique et d’alignement<br />

vis-à-vis des changements<br />

réglementaires en cours.<br />

L’enquête apporte un message<br />

rassurant quant au développement<br />

des activités de ce secteur<br />

à <strong>Luxembourg</strong>. En effet, seuls<br />

4 % des participants envisagent de<br />

Suite page 11 ...<br />

9


News<br />

La pauvreté au <strong>Luxembourg</strong> :<br />

illusion ou réalité ?<br />

Une journée de cocréation citoyenne a été<br />

organisée le 13 mars<br />

Dans le cadre de son parcours 1,2,3, GO Social, l’a.s.b.l. Business Initiative, en collaboration avec<br />

Impactory, Caritas <strong>Luxembourg</strong> et The Idea Monopoly, a organisé une journée de cocréation<br />

citoyenne autour du sujet La pauvreté au <strong>Luxembourg</strong> : illusion ou réalité ? – L’entreprise sociale,<br />

un partenaire dans la lutte contre l’exclusion, le 13 mars dernier, avec le soutien de la Ville de<br />

<strong>Luxembourg</strong>. L’événement était placé sous le haut patronage du ministère de l'Economie et du<br />

Commerce extérieur, plus particulièrement de son département de l’Economie solidaire.<br />

Sophie Racquez, The Idea Monopoly.<br />

Nathalie Georges, chargée d’études au sein du service<br />

Recherche et Développement, Caritas <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Yves Schmidt, chargé de direction du service Solidarité<br />

et Intégration, et membre du Comité de direction,<br />

Caritas <strong>Luxembourg</strong>.<br />

La journée a été inaugurée par un<br />

mot d’accueil de Brigitte Chillon,<br />

conseiller de gouvernement auprès<br />

du département de l’Economie<br />

solidaire du ministère de l'Economie<br />

et du Commerce extérieur.<br />

Nathalie Georges et Yves Schmidt<br />

(Caritas <strong>Luxembourg</strong>) ont ensuite<br />

animé une conférence sur le sujet La<br />

pauvreté au <strong>Luxembourg</strong> : illusion<br />

ou réalité ? – Quelles réponses ?<br />

Cette conférence a été suivie par<br />

des témoignages, des ateliers<br />

de Business Model Canvas et<br />

de brainstorming pour finir avec<br />

une séance de speed coaching<br />

destinée aux porteurs de projets<br />

d’entreprise à finalité sociale ou<br />

solidaire, inscrits au parcours 1,2,3<br />

GO Social.<br />

L’exposé a porté, entre<br />

autres, sur une étude de terrain<br />

menée par Caritas <strong>Luxembourg</strong><br />

sur la pauvreté au <strong>Luxembourg</strong> et<br />

sur ses conclusions : la pauvreté<br />

existe, elle n’est pas que monétaire,<br />

touche différentes strates de la<br />

population et peut parfois être<br />

cachée. L’intervention a mené au<br />

questionnement suivant : en quoi<br />

consiste la pauvreté au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

comment se développe-<br />

t-elle et quelles sont les pistes à<br />

suivre pour y remédier ?<br />

Nathalie Georges est chargée<br />

d’études au sein du service<br />

Recherche et Développement de<br />

Caritas <strong>Luxembourg</strong>. Après des<br />

études en sociologie, elle est engagée<br />

dans un institut de recherche<br />

sociale, où elle est amenée à étudier<br />

et analyser le contexte social luxembourgeois<br />

et européen. En 2000,<br />

elle rejoint Caritas <strong>Luxembourg</strong> pour<br />

mener une étude sur la pauvreté au<br />

<strong>Luxembourg</strong>. D’autres études sur la<br />

solitude et le logement suivront. En<br />

2005, Caritas <strong>Luxembourg</strong> décide<br />

alors de créer son propre service<br />

de Recherche et Développement,<br />

qu’elle rejoint pour travailler sur<br />

deux grands axes : l’analyse et la<br />

veille de la politique sociale luxembourgeoise<br />

et le développement<br />

de projets de sensibilisation.<br />

Yves Schmidt est chargé<br />

de direction du service Solidarité<br />

et Intégration et membre du<br />

Comité de direction de Caritas<br />

<strong>Luxembourg</strong>. A l’issue d’études<br />

juridiques, il obtient un graduat<br />

en Sciences sociales en France.<br />

Après dix années dédiées aux<br />

jeunes sans domicile fixe à Metz,<br />

10


News<br />

... Suite de la page 9<br />

où il a été l’initiateur de la mise en<br />

place du premier centre d’accueil<br />

d’urgence ciblé pour cette population,<br />

il rejoint Caritas <strong>Luxembourg</strong><br />

en 1998 pour s’engager dans le<br />

domaine de la migration, incluant<br />

les réfugiés. Nommé adjoint puis<br />

chargé de direction du service, il<br />

le développe activement jusqu’à<br />

occuper aujourd'hui près de 50<br />

employés. Membre du Comité de<br />

direction de Caritas <strong>Luxembourg</strong>,<br />

il représente la fondation dans différents<br />

Conseils d'administration<br />

et siège au sein de la Commission<br />

consultative pour les demandeurs<br />

de protection internationale.<br />

La deuxième partie de la<br />

journée du 13 mars avait pour but<br />

la mise en place d'un laboratoire<br />

d’idées pour créer de nouveaux<br />

concepts de business sociaux pouvant<br />

répondre à des problèmes de<br />

pauvreté. Il a été orienté autour<br />

de trois axes: le questorming, le<br />

brainstorming et la sélection des<br />

idées, l’objectif étant de s’échanger<br />

et de récolter les pistes de réflexion<br />

les plus pertinentes dans un climat<br />

d’apprentissage interactif, favorable<br />

à l’émergence de solutions<br />

innovantes.<br />

La conférence animée par les<br />

experts de Caritas <strong>Luxembourg</strong> était<br />

le point de départ pour explorer la<br />

question de la pauvreté au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

en présentant les principales<br />

thématiques et les spécificités du<br />

contexte luxembourgeois. Ensuite,<br />

quelques entrepreneurs qui ont<br />

cherché et exploité des opportunités<br />

d’entrepreneuriat social<br />

ont partagé leurs histoires avec<br />

le public.<br />

Toute l’audience était invitée<br />

à participer et à dialoguer autour<br />

du sujet en récoltant les réactions,<br />

questions et suggestions grâce<br />

à une dynamique participative.<br />

Ces questions et sujets soumis<br />

étaient utilisés pour faire émerger<br />

des projets d’entreprises sociales<br />

qui ont ensuite été développés<br />

lors d’ateliers pratiques mettant<br />

en application le schéma international<br />

de Business Model Canvas,<br />

présenté par Sophie Racquez (The<br />

Idea Monopoly).<br />

Speed Coaching 1,2,3 GO<br />

Social<br />

En fin d’après-midi, les porteurs<br />

de projets à finalité sociale ou<br />

solidaire ont pu participer à un<br />

speed coaching dans le cadre du<br />

parcours de business plans 1,2,3<br />

GO Social. Ils ont eu l’occasion de<br />

tester gratuitement leurs projets<br />

d’entreprises sociales en recevant<br />

des avis professionnels d’experts<br />

lors de rendez-vous individuels de<br />

3 x 30 minutes.<br />

L’objectif de cette action<br />

était de permettre aux futurs<br />

entrepreneurs de vérifier l’originalité,<br />

le potentiel et la faisabilité<br />

des projets, de recevoir des<br />

conseils de professionnels en toute<br />

confidentialité et de multiplier les<br />

contacts professionnels. L’activité<br />

visait à aider les futurs créateurs à<br />

élaborer un business plan social<br />

cohérent et de recadrer leurs projets<br />

si nécessaire.<br />

L’événement a été clôturé<br />

par un cocktail-networking rassemblant<br />

participants et intervenants<br />

de la journée, membres du réseau<br />

1,2,3 GO Social, entrepreneurs et<br />

différentes personnalités du milieu<br />

économique et politique du secteur<br />

de l’économie solidaire au<br />

<strong>Luxembourg</strong>.<br />

Jusqu’à présent, 16 projets<br />

à finalité sociale ou solidaire ont<br />

été retenus et bénéficient d’un<br />

accompagnement gratuit dans<br />

l’élaboration de leur business<br />

plan, dans le cadre du parcours<br />

1,2,3 GO Social depuis le début<br />

de l’édition 2012-2013. Ces projets<br />

couvrent des secteurs aussi variés<br />

que le commerce, la formation,<br />

la réinsertion, la construction et<br />

la musique.<br />

Les inscriptions sont encore<br />

ouvertes jusqu’au 30 avril 2013. <br />

Pour plus d’informations, veuillez<br />

contacter Gontran Poirot, chargé<br />

de projets 1,2,3 GO Social<br />

123gosocial@cc.lu<br />

www.123gosocial.lu<br />

fermer leurs opérations alors que<br />

la majorité d’entre eux anticipent<br />

une croissance de leurs activités.<br />

Par contre, deux points ont été<br />

considérés comme particulièrement<br />

préoccupants : l’augmentation des<br />

coûts et la difficulté de recrutement<br />

de profils de ressources adéquats.<br />

Il n’est dès lors pas surprenant<br />

de constater que la majorité des<br />

sociétés interrogées considèrent<br />

le recours à des solutions d’externalisation<br />

et à la mise en place<br />

de programmes de réduction<br />

des coûts comme les réponses<br />

privilégiées à ces préoccupations.<br />

Cependant, les évolutions<br />

réglementaires ainsi que celles<br />

visant à renforcer la responsabilité<br />

et la substance des sociétés de<br />

gestion contribuent à renverser<br />

la tendance en matière de sourcing.<br />

La proportion d’activités<br />

internalisées est amenée à plus<br />

que doubler, passant de 22 % à<br />

48 %, le principal défi étant de<br />

trouver le juste équilibre entre les<br />

coûts d’internalisation et la mise<br />

en conformité avec les nouvelles<br />

exigences réglementaires<br />

L’autre conséquence de<br />

l’augmentation des coûts est la<br />

nécessité largement partagée de<br />

revoir les politiques de tarification<br />

et de prise de marges ainsi que<br />

la nature des portefeuilles clients,<br />

notamment en se concentrant sur<br />

les segments de valeur.<br />

Au niveau du volet informatique,<br />

l’enquête révèle que les<br />

petites sociétés y allouent proportionnellement<br />

près de la moitié du<br />

budget alloué par les sociétés de<br />

plus grande taille (8 % du budget<br />

total contre 15 %). La plus grosse part<br />

(72 %) des budgets IT est dédiée à<br />

la gestion journalière des besoins<br />

de la société et peu de moyens<br />

financiers sont disponibles pour<br />

des projets d’amélioration et de<br />

transformation. Les compagnies les<br />

plus grandes sont par contre assez<br />

bien équipées en systèmes pour<br />

leurs activités majeures, à savoir la<br />

gestion des risques, la conformité,<br />

la production de KIID…<br />

Les sociétés de gestion ont<br />

abordé ou vont devoir aborder une<br />

phase délicate de prises de décision<br />

à la fois stratégiques, opérationnelles<br />

et informatiques, où les<br />

contraintes réglementaires seront<br />

à intégrer aux budgets de développement<br />

et de fonctionnement<br />

tout en essayant de maintenir ou<br />

de réduire le ratio coûts-revenus à<br />

un niveau acceptable. La nouvelle<br />

directive AIFMD peut à coup sûr<br />

être l’occasion d’attirer à <strong>Luxembourg</strong><br />

de nombreux fonds alternatifs<br />

en réponse aux demandes<br />

toujours fortes de produits à haut<br />

rendement, mais désormais également<br />

avec une protection adéquate<br />

et flexible des investissements. <br />

www.kpmg.lu<br />

AXA <strong>Luxembourg</strong><br />

Croissance et profitabilité<br />

confirmées<br />

Dans le contexte d’une année 2012<br />

marquée à la fois par un environnement<br />

socio-économique incertain<br />

mais aussi par une reprise des<br />

marchés financiers, AXA <strong>Luxembourg</strong><br />

a continué sa croissance<br />

sur le marché local. Les primes<br />

ont connu une augmentation de<br />

43 % par rapport à 2011 grâce aux<br />

volumes de l’entité Vie. Le total<br />

du chiffre d’affaires en assurance<br />

non-Vie et Vie confondues s’élève<br />

à 253,7 millions EUR.<br />

Le chiffre d’affaires de<br />

l’entité Vie s’établit à 151,9 millions<br />

EUR, affichant une croissance<br />

exceptionnelle de 95,3 %. Cette<br />

11


News<br />

belle progression provient principalement<br />

du marché <strong>Entreprises</strong><br />

dont le chiffre d’affaires s’établit<br />

à 106,5 millions EUR, impacté<br />

positivement par le développement<br />

de la nouvelle activité<br />

Joint Mobiles Offer proposant une<br />

couverture retraite pour les travailleurs<br />

nomades et expatriés de<br />

sociétés multinationales basées<br />

en Europe.<br />

La solvabilité des entités –<br />

déjà excellente historiquement –<br />

s’est maintenue dans le courant de<br />

l’année 2012. Le taux de couverture<br />

de la marge de solvabilité reste<br />

confortable à 215 %, représentant<br />

un excédent de fonds propres de<br />

près de 51 millions EUR.<br />

En 2012, le service direct aux<br />

clients a représenté en chiffres : plus<br />

de 34.000 sinistres, avec près de<br />

54 millions EUR versés, 52 millions<br />

EUR versés à 2.000 bénéficiaires<br />

de contrats d’assurance-vie, et 5<br />

millions EUR payés à 20.000 assurés<br />

Santé. <br />

www.axa.lu<br />

Telecom<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

Private Operator<br />

Un chiffre d’affaires en<br />

hausse de plus de 37 %<br />

Pour 2012, Telecom <strong>Luxembourg</strong><br />

Private Operator annonce un<br />

chiffre d’affaires non audité de<br />

plus 11,9 millions EUR, soit une<br />

hausse de plus de 37 % à périmètre<br />

constant par rapport à 2011. Cette<br />

forte croissance repose principalement<br />

sur les nouvelles activités<br />

développées par l’opérateur depuis<br />

2010 que sont les datacentres et<br />

la connectivité haut débit. Sur ces<br />

métiers, le CA affiche une augmentation<br />

record de plus de 60 %.<br />

Telecom <strong>Luxembourg</strong> Private<br />

Operator a été largement présent<br />

en 2012 en dehors de ses frontières,<br />

notamment au Japon, en Corée du<br />

Sud, aux Etats-Unis, en Allemagne,<br />

en Belgique, en France en Suisse<br />

ou encore aux Pays-Bas.<br />

Prendre une part de marché<br />

significative dans le fixe avec<br />

son offre voicecloud.lu, lancée en<br />

2012 en partenariat avec Siemens<br />

Enterprise Communications et qui<br />

permet aux utilisateurs professionnels<br />

de bénéficier à la fois des<br />

dernières technologies et de prix<br />

attractifs sur les communications,<br />

est l’un de ses nouveaux défis en<br />

matière de téléphonie. <br />

www.telecomluxembourg.com<br />

atHome Group<br />

Tim Pittevils, nouveau<br />

General Manager<br />

Tim Pittevils<br />

Tim Pittevils a été nommé General<br />

Manager d'atHome Group<br />

le 18 février 2013. Fort de plus de<br />

7 années d'expérience au sein de<br />

la société belge Truvo, active dans<br />

le marketing digital, Tim Pittevils<br />

s'est vu confier cette mission en<br />

vue d'apporter des solutions toujours<br />

plus innovantes aux différents<br />

portails immobiliers du Groupe.<br />

Tim Pittevils remplace ainsi Patrick<br />

Kersten, fondateur de atHome<br />

Group en 2000, qui va s'orienter<br />

vers de nouvelles opportunités. <br />

www.atHome.lu<br />

SD Worx<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

Mady Dondlinger succède<br />

à Thierry Vanbever<br />

Mady Dondlinger est désormais<br />

General Manager de SD Worx<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Elle a ainsi succédé<br />

à Thierry Vanbever, à la tête de<br />

la filiale luxembourgeoise depuis<br />

2008. Avant sa prise de fonction,<br />

Mady Dondlinger occupait le poste<br />

de Head of Payroll and Tax & Legal<br />

au sein de la société.<br />

Quant à Thierry Vanbever, il<br />

a été nommé Managing Director<br />

International au sein de SD Worx.<br />

Il est désormais responsable du<br />

développement de SD Worx en<br />

Europe, où la société couvre 27<br />

pays. Contrairement à ses prédécesseurs,<br />

il ne conduit pas sa<br />

mission depuis Anvers, mais est<br />

basé au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

SD Worx <strong>Luxembourg</strong> emploie<br />

actuellement 49 personnes.<br />

Ses activités sont regroupées autour<br />

de 5 métiers relevant des RH : la<br />

gestion des salaires, l’expertise<br />

sociale et fiscale, la formation,<br />

le conseil RH et l’automatisation<br />

(e-HR). <br />

www.sdworx.lu<br />

FFCEL<br />

Nouveau Conseil<br />

d'administration<br />

Depuis septembre dernier, Christiane<br />

Wickler a assuré avec succès<br />

la présidence intérimaire de la<br />

FFCEL (Fédération des femmes<br />

cheffes d'entreprise au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

L’Assemblée générale du<br />

20 février dernier a prolongé son<br />

mandat et a élu les membres du<br />

bureau du CA pour la mandature<br />

2013-2015 qui se compose comme<br />

suit : Christiane Wickler, présidente<br />

(Pall Center, Exploitation SA) ;<br />

Béatrice Martin, vice-présidente<br />

(Kids Care S.à r.l.) ; Lut Laget, trésorière<br />

(VGD <strong>Luxembourg</strong> S.A.) ;<br />

Aurélia Feltz, secrétaire générale<br />

(Nosbusch – Feltz – Greden) ;<br />

Alexandra Kerckhof, secrétaire<br />

(Editions 9 S.à r.l.) ; Véronique<br />

Coulon, responsable admissions<br />

(Lux Decor Peinture S.A.) ; Netty<br />

Thines (Mediation S.A.) ; Christine<br />

Statucki (Betavi S.à r.l.) ; Dominique<br />

Nemery (Excellia Consult S.à r.l.),<br />

Sonia Hoffmann (Darjeeling<br />

Consulting S.à r.l.) ; Isabelle Leg<br />

(Leg-lux S.à r.l.) ; Claudine Schmitt<br />

(Wellbeing At Work S.à r.l.) ; et<br />

Patricia Sciotti (Alinéa Editions &<br />

Communication S.à r.l.).<br />

La responsable du réseau<br />

d’ambassadrices de l’entrepreneuriat<br />

Female Entrepreneurship<br />

Ambassadors <strong>Luxembourg</strong><br />

(FEALU) a aussi changé. En effet,<br />

c’est Ludivine Plessy qui remplace<br />

dorénavant Tizama Telou au<br />

poste de coordinatrice et devient<br />

la personne de référence.<br />

Forte de quelque 180<br />

femmes, la FFCEL compte, plus<br />

que jamais, poursuivre ses objectifs<br />

et son engagement dans le<br />

paysage économique et politique<br />

luxembourgeois. <br />

www.ffcel.lu<br />

MNKS<br />

Raquel Guevara promue<br />

associée<br />

Raquel Guevara<br />

Depuis le mois de janvier, MNKS<br />

compte Raquel Guevara parmi<br />

ses associés.<br />

Raquel Guevara a lancé<br />

la pratique fiscale du cabinet en<br />

2011 et a construit une équipe<br />

dédiée. Avec plus de 10 années<br />

d'expérience professionnelle en<br />

fiscalité acquises au sein d’un Big 4<br />

à <strong>Luxembourg</strong>, elle se concentre<br />

sur la planification et la mise en<br />

œuvre de montages transfrontaliers<br />

fiscalement efficients.<br />

Raquel Guevara est le 8 e<br />

associé de MNKS. <br />

www.mnks.com<br />

12


News<br />

BusinessMentoring :<br />

focus sur la relation d’associés<br />

Cette année, c’est avec une conférence publique inédite dédiée à la relation d’associés que le<br />

programme BusinessMentoring ouvre son cycle événementiel. Un choix qui n’aura pas été laissé<br />

au hasard puisque, au <strong>Luxembourg</strong>, les statistiques montrent qu’une majorité d’entreprises<br />

sont constituées en société à responsabilité limitée, qui présente avant tout les caractéristiques<br />

d'une société de personnes où les risques comme les bénéfices sont partagés.<br />

De nombreux entrepreneurs choisissent<br />

donc de s’associer dès le<br />

départ pour ne pas à avoir à porter<br />

seul le poids de leur projet. Si<br />

l’association peut apporter une<br />

vraie valeur ajoutée à une entreprise,<br />

il n’en reste pas moins que les<br />

interactions entre associés restent<br />

complexes à gérer au quotidien. Un<br />

constat que Dominique Amblard et<br />

Marie-Laure Voisard, conférenciers<br />

et cofondateurs du cabinet de coaching<br />

Amvoilure, ont pu faire ces 11<br />

dernières années, dans le cadre de<br />

leurs missions d’accompagnement<br />

auprès de nombreux dirigeants,<br />

associés et managers. Rencontre<br />

avec ces deux conférenciers.<br />

Mme Voisard, M. Amblard, vous<br />

êtes les auteurs du livre Associés<br />

et… Heureux ! Oser tout aborder<br />

pour durer paru en novembre<br />

2011, qui s’adresse aux entrepreneurs<br />

et aux professions libérales.<br />

Peut-on dire que ce livre<br />

est en quelque sorte un recueil<br />

de bonnes pratiques tirées de<br />

vos expériences ?<br />

Notre propos n’est pas de donner<br />

des recettes, mais d’initier, à partir<br />

de notre expérience et celles de<br />

nos clients, une réflexion pratique<br />

pour trouver des réponses à des<br />

problématiques de relation d’associés.<br />

Nous alertons sur des points<br />

de vigilance, nous proposons nos<br />

propres pratiques et insistons sur<br />

le fait que la relation d’associés<br />

est vivante car constamment en<br />

mouvement. L’important est d’être<br />

conscient que rien n’est définitif.<br />

C’est pourquoi il faut oser tester,<br />

tâtonner, changer et modifier pour<br />

trouver « son » modèle. C'est-àdire<br />

celui qui fonctionne pour vous.<br />

C’est cela s’investir dans la relation<br />

d’associés.<br />

Ensemble, vous avez créé votre<br />

cabinet de consulting et vous<br />

êtes également un couple à la<br />

ville. Comment parvenez-vous à<br />

concilier vie privée et vie professionnelle<br />

?<br />

Tout d’abord, ce fut un choix pour<br />

chacun de nous, il y a maintenant<br />

15 ans. Nous avons eu très vite<br />

le désir profond de construire à<br />

la fois un projet professionnel et<br />

personnel ensemble. Nous avons<br />

d’abord travaillé – 4 ans – sur des<br />

missions communes ou parallèles.<br />

Cette première expérience nous<br />

a amenés à aller plus loin et créer<br />

notre cabinet de coaching, Amvoilure,<br />

en 2001.<br />

Nous sommes conscients que<br />

mélanger vie privée et vie professionnelle<br />

nous fait gagner du temps<br />

à certains moments, mais nous en<br />

fait perdre à d’autres. Pour nous,<br />

la frontière est illusoire et nous<br />

ne cherchons pas à mettre des<br />

barrières. Nous sommes attentifs<br />

à avoir chacun des lieux de réflexion<br />

où nous pouvons nous ressourcer<br />

individuellement. Ce qui est important<br />

pour nous, c’est de maintenir<br />

le plaisir de travailler et de vivre<br />

ensemble. Ce qui nous amène à<br />

beaucoup échanger et à nous dire<br />

les choses. Nous sommes, chacun,<br />

autant impliqués dans ces projets<br />

professionnel et privé. Nous savons<br />

que ce mode de fonctionnement ne<br />

convient pas à tout le monde, mais<br />

pour nous c’est celui qui marche.<br />

Justement, beaucoup d’entrepreneurs<br />

se heurtent aux écueils du<br />

travail en famille ou entre amis,<br />

qui introduit inévitablement une<br />

part de subjectivité dans la relation<br />

d’associés. Quels conseils leur<br />

donneriez-vous pour maintenir une<br />

relation saine ?<br />

Pour diminuer la subjectivité, il est<br />

indispensable d’appliquer les lois de<br />

l’entreprise, que l’on travaille avec des<br />

personnes extérieures ou proches.<br />

C’est pourquoi, avec une personne<br />

proche, il faut s’interroger sur ses<br />

compétences et ses capacités à être<br />

en adéquation avec le projet. En fait,<br />

ce qui complique les choses avec les<br />

personnes de la famille ou les amis,<br />

c’est que nous avons plus d’informations,<br />

dont de nombreuses sont<br />

hors du champ professionnel. C’est<br />

pour cela qu’il faut parler, échanger,<br />

poser toutes les questions qui nous<br />

viennent à l’esprit afin que chacun<br />

puisse dire vraiment ce qu’il pense,<br />

se positionner sur tel ou tel sujet en<br />

toute liberté et sans craindre d’être<br />

enfermé dans un rôle ou une position.<br />

Il est nécessaire d’avoir un professionnel<br />

extérieur qui jouera, parfois,<br />

un rôle de facilitateur. D’autres fois, il<br />

osera poser les questions qui fâchent.<br />

Nous nous sommes d’ailleurs toujours<br />

Les sélections BusinessMentoring 2013 (4 e cycle) sont ouvertes.<br />

Les intéressés peuvent déposer leur dossier de candidature via<br />

www.businessmentoring.lu pour devenir mentor ou mentoré.<br />

Contact : businessmentoring@cc.lu<br />

entourés de personnes extérieures<br />

(coachs, experts…).<br />

Vous avez accepté d’intervenir dans<br />

le cadre du cycle événementiel<br />

BusinessMentoring, notamment<br />

parce que vous avez été séduits<br />

par le concept de ce programme de<br />

mentorat, qui se base sur le partage<br />

d’expérience entre entrepreneurs<br />

et la valorisation des compétences<br />

de terrain. Avec le recul, lorsque<br />

vous retracez votre propre parcours<br />

professionnel, pensez-vous avoir eu<br />

un « mentor » qui vous ait ouvert<br />

la voie de l’entrepreneuriat ? Si tel<br />

n’est pas le cas, auriez-vous aimé<br />

recevoir le soutien d’un mentor à<br />

un moment donné ?<br />

Ce programme BusinessMentoring<br />

nous intéresse par son esprit terrain,<br />

sa simplicité et la façon d’appréhender<br />

le savoir-être nécessaire à un<br />

entrepreneur. Ni l’un ni l’autre n’avons<br />

eu de « mentor » lorsque nous nous<br />

sommes lancés dans l’entrepreneuriat,<br />

mais nous aurions bien aimé<br />

rencontrer des couples d’entrepreneurs<br />

à l’époque, qui auraient pu<br />

nous faire part de leur expérience<br />

entrepreneuriale en tandem.<br />

Pour finir, pourriez-vous nous<br />

faire partager une citation ou un<br />

précepte que vous appliquez au<br />

quotidien ?<br />

Quatre principes : rester souple,<br />

savoir que rien n’est définitif, entretenir<br />

le plaisir de travailler ensemble<br />

et donner du temps à la relation. <br />

www.amvoilure.com<br />

13


Carte blanche<br />

« C’est avec du vieux qu'on fait<br />

du neuf... »<br />

(1) (2)<br />

D’Joer as grad 9 Deeg al an et huet scho méi Froen ewéi Deeg. D’Cargolux, BIL, KBL, ArcelorMital,<br />

Luxair, Lëtzebuerg an Europa, den Euro, Staatsfinanzen an d'Vertrauen an eis Institutiounen. Mir dinn<br />

eis schwéier ze erkennen, dass dat, wat am gaang ass an Europa an zu Lëtzebuerg, keng normal Kris<br />

ass. Et ass een Paradigmewiessel. De Räichtum gëtt an Zukunft net mäi geschafen an Europa mä a<br />

China, Indien an a Russland.<br />

Dat neit Joer 2013 fänkt mat deenen<br />

Erausfuerderungen un, mat deenen<br />

dat aalt opgehalen huet. D’Welt ass,<br />

net nom Kalenner vun de Mayaen,<br />

den 21. Dezember ënnergaangen,<br />

ewéi der vill et gemengt haten.<br />

Neen, 2013 wäert weider<br />

grouss Erausfuerderungen un eis<br />

all stellen.<br />

Déi gréisst Erausfuerderung<br />

wäert awer sinn ewéi Lëtzebuerg<br />

an dënnen nächsten Jorzéngte<br />

sech wäert opstellen. Déi rasant<br />

Entwécklung vun der neier Welt,<br />

China, Indien bréngt et mat sech<br />

dat mer, op mer wëllen oder net, eis<br />

an dem neie globaliséierte Kontext<br />

mussen nei opstellen. Dës Erausfuerderung<br />

gëllt fir all Länner aus<br />

der sougenanntener aler Welt.<br />

Mir stinn net eleng do<br />

Et geet hei och net drëms an de<br />

Pessimismus ze falen, mä fir virun<br />

eis ze kucken an zesummen eist<br />

Land fir d'Zukunft nei opzestellen<br />

an engem sougenannten « <strong>Luxembourg</strong>’s<br />

next Business Model ».<br />

Mir hu vill Plus-Punkte fir<br />

déi mir am Ausland bennide ginn;<br />

eis Liewensqualitéit, eis Sozialleeschtunge<br />

fir der nëmmen e puer<br />

ze nennen. Dat solle mer wëssen,<br />

mä et soll eis och net fesselen.<br />

Éischte Punkt vun dësem<br />

Modell misst sinn den Inventaire<br />

ze maache vun eise Méiglechkeeten<br />

a vun eise Ressourcen.<br />

Mir hu Kär-Kompetenzen op déi<br />

mer kënnen opbauen. Kompetenz<br />

vun engem Industrie Standuert,<br />

Kompetenz vun enger Bankeplaz<br />

a Kompetenz vun enger europäescher<br />

Haaptstad.<br />

Doriwwer eraus ass zu Lëtzebuerg<br />

ëmmer eng spezifesch<br />

kulturell Kompetenz gewiescht,<br />

Mediatioun Interkulturell tëscht<br />

deenen zwou grousse kontinental<br />

europäesche Kulturen, där däitscher<br />

an där franséischer.<br />

Op dës Avantagen, « Le<br />

vieux » kënnen mer opbauen, neies<br />

dorausser ofleeden. Mir kéinten<br />

zum Beispill eis portugisesch Kultur<br />

déi och hei am Land doheem ass,<br />

zesumme mat der Kompetenz vun<br />

der Finanzplaz fir zum Beispill fir de<br />

lusophonne Maart a Südamerika an<br />

an der Welt weiderentwéckelen. Mir<br />

hätten deemno eng Kär Kompetenz,<br />

Bankeplaz mat enger spezifescher<br />

Kompetenz Mediatioun Culturelle,<br />

kombinéiert an domat eng nei<br />

Aktivitéit entwéckelt.<br />

« C’est avec du vieux qu’on<br />

fait du neuf »<br />

Vernetzung vu Kär- a Spezifeschen-<br />

Kompetenzen eleng geet awer net<br />

duer fir de Kader vun dem neie<br />

Modell ze setzen.<br />

Mir mussen eis och zeréck<br />

besënnen op dat wat eis zu Lëtzebuerg<br />

ëmmer staark gemaach<br />

huet. Eis Buedemstännegkeet an<br />

eise Pragmatismus. Mir si kee Land<br />

vu groussen Ideologie mä e Land<br />

vum Raisonnabelen. Mir hunn eis<br />

sozial Konflikter net op der Strooss<br />

ausgedroe mä à la « luxembourgeoise<br />

» dat heescht mat gesondem<br />

Mënscheverstand. Dofir musse<br />

mer eis an dem Kontext zwou Froe<br />

stellen a beäntwere fir eisen Dialog<br />

sozial nees un d'Dréien ze kréien.<br />

Éischtens, wei gesi mer an Zukunft<br />

Gläichgewiicht tëschent deem<br />

deen all Dag op seng Aarbecht fiert,<br />

den schaffende Leit engersäits, an<br />

anersäits, deem deen e betriblecht<br />

Risiko, an enger globaliséiert Welt<br />

dréit, dem Entrepreneur? Musse<br />

mir net eise Contrat sozial neien<br />

Erausfuerderungen upassen?<br />

Zweetens, ass déi klassesch<br />

Tripartite aus de 70 Joere representativ<br />

genuch fir eis Äntwerten op<br />

dës Froen aus dem 21. Jorhonnert<br />

ze ginn? Missten do net nach aner<br />

Persoune Gruppe mat um Dësch,<br />

ewéi ONGen, Société civile mä awer<br />

och Investisseuren?<br />

Ouni alles futti ze schloen,<br />

mä mat präzisen iwwerluechten an<br />

duerch-diskutéierten Upassunge<br />

kéinte mer och an dësem Feld no<br />

dem Refrain vum Lidd La dame<br />

patronnesse vum Jaques Brel virgoen:<br />

« C’est avec du vieux qu’on<br />

fait du neuf ».<br />

Wann mer d’Äntwerten op<br />

dës zwou Froen hunn da kënne<br />

mer och eng Zukunft-Visioun fir<br />

Lëtzebuerg entwéckelen. Am Kader<br />

vun dëser Zukunft-Visioun musse<br />

mer awer och de Realitéite vum<br />

21. Jorhonnert Rechnung droen.<br />

War an de 70 Joeren d'Stad<br />

Lëtzebuerg, d'Haaptduerf aus dem<br />

Land, esou ass dës Stad elo eng vun<br />

de weltwäit wichtegste Finanzplazen<br />

an eng europäesch Haaptstad<br />

eng Kär-Kompetenz ginn. Esou<br />

eng Stad muss mat agebonne gi<br />

proportional zu hirer Kraaft, hiren<br />

auslännesche Matbierger, bei der<br />

Entwécklung vun der Visioun vu<br />

Lëtzebuerg. D’Stad huet eng eege<br />

Responsabilitéit z'iwwerhuelen.<br />

Generell muss an där Visioun,<br />

d'Relatioun Staat a Gemenge mat<br />

de Stied iwwerduecht ginn. Mir<br />

brauche Verwaltungsstrukturen déi<br />

dem 21. Joerhonnert entspriechen.<br />

Hei kënne mer mat zwee Fangeren<br />

an der Nues deen een oder<br />

anere Prozent Wuesstem sécher<br />

erauskëddelen.<br />

Hei gëllt méi ewéi sécherlech<br />

och den Refrain : « C’est avec du<br />

vieux qu’on fait du neuf ». <br />

Marc Hostert<br />

President vun der Fondatioun<br />

Fuse-Esprit d’Entreprise<br />

an ass am Jury vun der Emissioun<br />

Success Story<br />

Follow Marc Hostert sur Facebook<br />

et Twitter : @marchostert<br />

(1) Carte blanche diffusée le 9/01/2013<br />

sur RTL <strong>Luxembourg</strong> 95.5.<br />

(2) Chanson La dame patronnesse de<br />

Jacques Brel et reprise par Georges<br />

Brassens.<br />

© Yves Kortum<br />

14


Formation professionnelle continue<br />

Vous avez un projet de formation ?<br />

Commandez gratuitement le nouveau répertoire des offreurs de formation<br />

L’INFPC, Institut national pour le développement de la formation professionnelle continue,<br />

publie chaque année le répertoire des offreurs de formation.<br />

Guide incontournable dans le choix<br />

et l’achat de formation, il donne<br />

accès aux coordonnées de 245<br />

prestataires couvrant de multiples<br />

domaines de formation.<br />

Le répertoire 2013 peut être<br />

commandé gratuitement par e-mail<br />

à repertoire@infpc.lu.<br />

Une version en ligne, actualisée<br />

chaque semaine, est téléchargeable<br />

sur le portail national<br />

de la formation continue, www.<br />

lifelong-learning.lu.<br />

Vous pouvez également<br />

accéder à plus de 6.000 formations<br />

directement sur votre tablette ou<br />

votre smartphone. Ce nouvel accès<br />

au portail www.lifelong-learning.<br />

lu présente une interface entièrement<br />

remaniée pour exploiter au<br />

mieux les possibilités offertes par<br />

les écrans tactiles.<br />

Pour mener à bien vos projets<br />

de formation, retrouvez aussi<br />

toute l’actualité de la formation, les<br />

différentes aides à la formation ou<br />

encore les diplômes accessibles<br />

par la formation continue.<br />

Découvrez la version<br />

mobile du portail à l’adresse<br />

http://mobile.lifelong-learning.<br />

lu ou en flashant le code QR<br />

ci-dessous. <br />

NEWS<br />

Un nouveau<br />

Pôle Conseil en<br />

Formation au<br />

sein de l’Espace<br />

<strong>Entreprises</strong><br />

La formation continue est un ingrédient-clé<br />

de l’employabilité, de<br />

la sécurisation et de l’évolution<br />

des parcours professionnels et, par<br />

conséquent, du développement<br />

durable de l’économie. Afin d’épauler<br />

les entrepreneurs et salariés<br />

issus du tissu économique luxembourgeois<br />

dans leurs démarches<br />

de formation continue ainsi que<br />

dans le développement de leurs<br />

compétences professionnelles, la<br />

<strong>Luxembourg</strong> School for Commerce<br />

(LSC) et l’Espace <strong>Entreprises</strong> ont<br />

mis en place un Pôle Conseil en<br />

Formation qui propose la gamme<br />

de services suivants :<br />

conseil gratuit et orientation en<br />

matière de formation au sens<br />

large ;<br />

renseignements sur les modalités<br />

réglementaires, administratives<br />

et organisationnelles<br />

des formations de la LSC ;<br />

développement de formations<br />

intra-entreprises LSC Inhouse ;<br />

informations sur les aides étatiques<br />

en matière de formation<br />

professionnelle continue.<br />

Les intéressés peuvent également<br />

recevoir des informations et<br />

conseils en matière de formation,<br />

orientation et développement professionnel<br />

dans le cadre des Nocturnes<br />

bimensuelles de l’Espace<br />

<strong>Entreprises</strong> (inscription en ligne<br />

requise). Pour rappel, les rendezvous<br />

des Nocturnes consistent en<br />

des entretiens personnalisés de<br />

20 à 30 minutes, permettant à des<br />

porteurs de projets, créateurs, repreneurs<br />

et dirigeants d’entreprise<br />

de rencontrer des conseillers de<br />

l’Espace <strong>Entreprises</strong> – et éventuellement<br />

d’autres partenaires – afin<br />

de faire un premier point sur leur<br />

situation actuelle. <br />

Pour toute information ou prise<br />

de rendez-vous : Olivier Lang –<br />

Tél : (352) 42 39 39-445 – E-mail :<br />

olivier.lang@lsc.lu (ou info@lsc.lu).<br />

Pour s’inscrire à la prochaine<br />

Nocturne (cf. rubrique dédiée<br />

Formation, orientation et développement<br />

professionnel ) : www.<br />

espace-entreprises.lu.<br />

Deloitte<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

Programme Link'n<br />

Learn 2013<br />

Le programme Link’n Learn 2013<br />

offre aux experts de l'industrie et<br />

à toute personne intéressée une<br />

série de 26 formations interactives<br />

en ligne traitant des thèmes les<br />

plus prometteurs de l'industrie de<br />

l’Investment management.<br />

Certaines sessions sont<br />

consacrées au Risk management, à la<br />

lutte contre le blanchiment d'argent<br />

ainsi qu'aux nombreuses modifications<br />

réglementaires, telles que la<br />

directive AIFM. Plusieurs sessions<br />

sont dédiées à des sujets liés à la<br />

fiscalité, qui requièrent des connaissances<br />

et une compréhension<br />

approfondies pour promouvoir à<br />

l’étranger les fonds d'investissement<br />

domiciliés au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Une large gamme de sessions<br />

d'introduction sont spécialement<br />

conçues pour les professionnels<br />

juniors qui ne disposent d'aucune<br />

expertise ou spécialisation.<br />

Proposées depuis 4 ans, ces<br />

formations sont accessibles par<br />

simple connexion au site Internet<br />

de Deloitte. En 2012, les Webinaires<br />

ont enregistré plus de 25.000<br />

connexions provenant de près de<br />

240 sociétés réparties dans plus<br />

de 30 pays. <br />

www.deloitte.com/lu/link-n-learn<br />

16


Communication<br />

Les événements internes<br />

d’entreprises ne souffrent pas<br />

de la crise<br />

Avec l’environnement économique actuel plutôt morose, on pourrait s’imaginer que les entreprises délaissent<br />

la communication interne au profit de la communication externe. Cependant, un sondage (1) réalisé<br />

auprès des entreprises luxembourgeoises a démontré que la réalité est tout autre.<br />

D’après notre étude, faite auprès<br />

d’une centaine de responsables<br />

RH, Communication, Marketing,<br />

les budgets de communication<br />

internes restent stables pour 2013<br />

pour 58,62 % des répondants. Il y<br />

a même des entreprises pour lesquelles<br />

le budget augmente, bien<br />

que cela soit minime. Ces chiffres<br />

démontrent l’importance que les<br />

dirigeants attachent à leur personnel<br />

et à la motivation interne. En<br />

effet, il est toujours très onéreux<br />

de licencier puis de former de nouveaux<br />

à la reprise du marché. Cette<br />

étude démontre également que les<br />

entreprises veulent rassurer les collaborateurs<br />

en leur transmettant des<br />

messages positifs de dynamisme<br />

avec l’organisation d’événements<br />

certes simples, mais conviviaux.<br />

Les fêtes du personnel en<br />

tête du palmarès<br />

En ce qui concerne les types d’événements<br />

organisés en interne, les<br />

fêtes du personnel arrivent en tête<br />

avec 30,41 % des réponses. Elles<br />

sont suivies des formations/séminaires,<br />

puis des fêtes de Saint-<br />

Nicolas/Noël. Les Family Days,<br />

omniprésents il y a encore 2-3 ans,<br />

se positionnent très loin derrière.<br />

Cette tendance démontre un réel<br />

recentrage sur les collaborateurs<br />

et la cohésion entre des personnes<br />

qui se côtoient tous les jours dans<br />

un univers de plus en plus stressant.<br />

L’interaction au centre des<br />

préoccupations<br />

Ainsi, lors de leurs événements, les<br />

entreprises privilégient avant tout<br />

le dialogue et les rencontres entre<br />

les collaborateurs (35,94 %). Leur<br />

principal objectif est de passer un<br />

bon moment ensemble (37,44 %).<br />

Augmenter la productivité et diminuer<br />

le turnover sont des objectifs<br />

qui arrivent au second plan. On<br />

constate que les dirigeants veulent<br />

créer une atmosphère de convivialité<br />

lors de leurs événements<br />

internes qui puisse perdurer lors<br />

du travail en entreprise.<br />

Des consultants externes<br />

pour des prestations spécifiques<br />

Peu d’entreprises organisent tous<br />

leurs événements avec l’aide d’un<br />

prestataire externe (3,22 %). Le choix<br />

de faire appel à un consultant dépend<br />

de la taille de la société, de<br />

son budget et du type d’événement.<br />

Dans le cadre de leurs événements<br />

internes, les entreprises font appel<br />

à des compétences externes pour,<br />

dans la plupart des cas, des prestations<br />

isolées (20 %), telles que<br />

des artistes, animateurs, technique.<br />

Viennent ensuite les teambuildings<br />

(16,52 %) qui demandent un savoirfaire<br />

externe. Enfin, les événements<br />

corporate, tels qu’anniversaires ou<br />

lancements de produits nécessitent<br />

un concept et une réflexion que<br />

seul un expert peut développer.<br />

Inversement, les fêtes du personnel<br />

récurrentes, qui sont avant tout<br />

simples et conviviales, sont organisées<br />

majoritairement en interne.<br />

Le tarif, un critère de sélection<br />

essentiel<br />

Pour choisir leur prestataire externe,<br />

les entreprises doivent avant tout<br />

être séduites par le concept et les<br />

idées (27,48 %). Mais, ces derniers<br />

ne doivent pas être considérés<br />

comme « hors de prix » pour être<br />

retenus. Dans les appels d’offre,<br />

le rapport qualité-prix est donc le<br />

critère de sélection le plus important.<br />

Le relationnel, l’écoute et<br />

la disponibilité sont importants,<br />

mais pas essentiels, tout comme<br />

la réputation.<br />

Des objectifs de satisfaction<br />

mesurés<br />

Enfin, les entreprises se donnent<br />

des objectifs pour mesurer l’efficacité<br />

de leurs événements. Le<br />

taux de participation et les feedbacks<br />

spontanés sont les critères<br />

de mesure le plus souvent cités<br />

dans cette enquête (33,10 % et<br />

30,15 %). Les dirigeants évaluent si<br />

leur événement a plu. Cependant,<br />

ils ne savent pas si leur événement<br />

a modifié les comportements et<br />

a eu un impact sur les différentes<br />

parties prenantes. Ils ne semblent<br />

pas non plus se fixer des objectifs<br />

d’impacts par rapport à la productivité.<br />

La question qui se pose est<br />

si les entreprises mesurent la productivité<br />

et quels sont les critères<br />

qu’elles appliquent ? Dans l’avenir,<br />

il sera de plus en plus important<br />

de justifier les investissements,<br />

que ce soit vers l’interne ou vers<br />

l’externe. Ainsi, appliquer la mesure<br />

du retour sur investissement permettra,<br />

en amont, de réaliser une<br />

réflexion sur les comportements à<br />

engendrer et d’organiser l’événement<br />

en fonction. En aval, cette<br />

méthode évaluera si le retour sur<br />

investissement est positif ou pas,<br />

donc si l’événement est rentable. <br />

Netty Thines<br />

Conseiller en communication<br />

Mediation S.A.<br />

(1) Sondage réalisé auprès de 100<br />

entreprises luxembourgeoises<br />

toutes tailles et tous secteurs<br />

confondus.<br />

18


Entreprendre au féminin<br />

La maternité et la naissance :<br />

un marché de niche<br />

qui se porte plutôt bien<br />

Avec 5.639 naissances en 2011 (3.000 bébés luxembourgeois et 2.639 bébés étrangers), le <strong>Luxembourg</strong><br />

accuse un léger recul (- 4 % par rapport à 2010), mais son taux de natalité reste plus dynamique<br />

que celui de ses voisins. Si, en valeur absolue, cela ne représente pas un marché gigantesque,<br />

c’est en tout cas un domaine où les clients réclament une attention toute particulière et<br />

où il est possible de créer des activités fort épanouissantes. Rencontre avec deux spécialistes du<br />

couple maman/bébé.<br />

Danielle Federspiel-<br />

Haag, sage-femme<br />

indépendante<br />

Comment êtes-vous devenue<br />

sage-femme ?<br />

J’ai toujours voulu faire ce métier.<br />

Cela a d’ailleurs étonné mes<br />

parents car nous n’étions pas du<br />

tout une famille de médecins.<br />

J’ai fait mes études en Suisse,<br />

à Lausanne, pendant 4 ans. J’ai<br />

commencé à exercer dans ce<br />

pays, dans des maternités. J’y ai<br />

découvert également les Maisons<br />

de naissance, pour lesquelles la<br />

Suisse est assez précurseur. Il s’agit<br />

d’endroits, entièrement dédiés à<br />

la naissance, gérés par des sagesfemmes,<br />

où la priorité est donnée<br />

à l’intimité de la famille. Cela m’a<br />

donné envie de travailler dans de<br />

petites structures avec un rapport<br />

très personnalisé avec les familles<br />

clientes. De retour au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

en 1995, j’ai d’abord exercé en<br />

maternité, puis je suis passée à<br />

temps partiel pour avoir le temps<br />

de créer ma propre structure. Je<br />

voulais en effet être autonome et<br />

responsable, et surtout offrir un<br />

service personnalisé, sur mesure.<br />

Pour compléter ma formation, j’ai<br />

entrepris, à partir de 2000 un DUT<br />

en Management de la santé. Cela<br />

m’aide beaucoup pour la gestion.<br />

Quelles-sont les spécificités<br />

de ce métier ?<br />

C’est avant tout une spécialité<br />

médicale qui s’inscrit dans<br />

une réglementation spécifique.<br />

Ayant un diplôme suisse, j’ai<br />

dû demander la valorisation de<br />

celui-ci ainsi qu’une autorisation<br />

à exercer, comme pour toute<br />

profession médicale. La Sécurité<br />

sociale attribue un code pour que<br />

les patients puissent demander<br />

le remboursement des actes. Les<br />

tarifs des actes remboursés sont<br />

encadrés, on ne peut pas les fixer<br />

librement. Nos coordonnées sont<br />

relayées par les médecins et les<br />

hôpitaux ainsi que par le bouche<br />

à oreille, bien sûr.<br />

Une autre spécificité de cette<br />

profession est que nous suivons les<br />

femmes sur une courte période de<br />

leur vie, mais tellement essentielle.<br />

Parfois, nous avons l’occasion de<br />

suivre plusieurs naissances dans<br />

une même famille, mais, en règle<br />

générale, nous avons une relation<br />

très forte, mais assez courte avec<br />

chacune des familles que nous<br />

suivons.<br />

Il s’agit d’un métier presque<br />

exclusivement féminin. Au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

nous sommes une quinzaine<br />

à exercer. Nous sommes réunies<br />

en association et les choses se<br />

déroulent très naturellement, que<br />

ce soit le partage du territoire pour<br />

que chacune ait une zone qui lui<br />

convienne, les remplacements en<br />

cas de congé ou maladie…<br />

Comment peut-on innover<br />

dans ce métier qui<br />

est l’un des plus anciens<br />

au monde ?<br />

En maternité, le rôle des sagesfemmes<br />

est très centré sur la préparation<br />

prénatale, l’accouchement<br />

en lui-même et l’apprentissage<br />

des premiers gestes avec bébé<br />

(allaitement, soins…). Moi, j’ai la<br />

chance d’avoir mon propre cabinet<br />

où je peux proposer d’autres<br />

services. Il me paraît particulièrement<br />

important que chaque femme<br />

garde un très bon souvenir de sa<br />

maternité et noue un lien fort avec<br />

son bébé, surtout pour un premier<br />

accouchement. Aussi, je propose<br />

des cours de massage de bébés,<br />

des séances de remise en forme<br />

<br />

Il s’agit d’un<br />

métier presque<br />

exclusivement<br />

féminin. Au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, nous<br />

sommes<br />

une quinzaine<br />

à exercer<br />

<br />

pour la maman dont le bébé n’est<br />

pas exclu, je propose des cours<br />

pour une bonne alimentation et,<br />

depuis environ 2 ans, je propose<br />

des séances de course à pied avec<br />

poussette sur un parcours spécialement<br />

adapté et avec des pauses<br />

étirements régulières. Pour que<br />

les mères qui ont repris le travail<br />

puissent également participer, j’ai<br />

créé un groupe du jeudi soir. En<br />

fait, c’est en écoutant les besoins<br />

de mes patientes que me viennent<br />

les idées de nouveaux services.<br />

19


Entreprendre au féminin<br />

Qui sont vos clientes ?<br />

Je suis basée à Hesperange et<br />

mon secteur s’étend sur plus ou<br />

moins 10 km autour de <strong>Luxembourg</strong>-Ville<br />

et parfois jusqu’à la<br />

Moselle. Ma clientèle se partage<br />

entre 50 % de <strong>Luxembourg</strong>eoises<br />

et 50 % d’étrangères de toutes<br />

nationalités. Je pense que ma présence<br />

est particulièrement utile<br />

à ces femmes qui n’ont pas leur<br />

famille près d’elles. C’est pourquoi<br />

je suis très disponible et tiens à être<br />

joignable tous les jours, week-end<br />

compris. Je peux travailler indifféremment<br />

en luxembourgeois,<br />

français, anglais ou allemand.<br />

http://biennaitre.lu/home<br />

Alexandra Kerckhof,<br />

Fondatrice et<br />

Gérante, Editions {9}<br />

et Cupcake Babies<br />

Pouvez-vous nous raconter<br />

la naissance d’Editions {9} ?<br />

Quand j’ai été enceinte de mon<br />

premier enfant, au <strong>Luxembourg</strong>, je<br />

n’étais pas dans le pays depuis très<br />

longtemps. Il a fallu que je trouve<br />

un tas d’informations concernant<br />

les démarches administratives,<br />

les examens médicaux, les différents<br />

prestataires et formalités.<br />

Quand on attend un enfant, on<br />

a envie de rester sur son petit<br />

nuage et toutes ces démarches<br />

contraignantes, quand elles ne<br />

sont pas facilitées, peuvent finir<br />

par gâcher un peu le rêve. Etant<br />

baby-planner certifiée (nouvelle<br />

profession qui consiste à accompagner<br />

les futurs parents dans<br />

toutes leurs démarches, NDLR),<br />

je savais comment m’y prendre,<br />

mais je me suis mise à la place<br />

des nombreuses mamans vivant<br />

cela pour la première fois et, pour<br />

beaucoup, dans un pays qui n’est<br />

pas le leur. J’ai donc eu l’idée de<br />

répertorier toutes les informations<br />

utiles dans un guide Etre enceinte<br />

et accoucher au Grand-Duché de<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Après cette première<br />

étape, j’ai tout naturellement eu<br />

envie d’écrire la suite Mes premières<br />

années avec bébé au<br />

Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Outre la santé de bébé, ce 2 e guide<br />

aborde des sujets variés comme<br />

le retour au travail de la maman,<br />

les modes de garde, les voyages<br />

avec enfants, les allocations… Les<br />

guides existent en français et en<br />

anglais pour être accessibles à un<br />

maximum de femmes.<br />

Quel est le business model<br />

d’Edition {9} ?<br />

Dès le début j’ai souhaité que les<br />

guides soient distribués gratuitement<br />

aux parents. Ils sont donc<br />

disponibles dans les magasins de<br />

puériculture et auprès d’associations,<br />

de médecins, de structures<br />

de garde d’enfants, certains départements<br />

Ressources humaines…<br />

J’ai construit dès le départ un<br />

système de partenariat avec des<br />

entreprises et des marques, à la<br />

recherche d’un média qualitatif<br />

pour entrer en relation avec les<br />

femmes enceintes et les jeunes<br />

parents. Ce partenariat se concrétise<br />

par l’édition des guides, mais<br />

aussi par la distribution de coffrets<br />

cadeaux aux membres du<br />

club Quoi de 9 ? contenant des<br />

échantillons, des bons de réduction<br />

et des documents fournis par mes<br />

partenaires. A ces partenaires commerciaux<br />

s’ajoutent des partenaires<br />

institutionnels comme la Clinique<br />

Bohler, La Ligue Médico-sociale,<br />

l’association nationale des diététiciens<br />

du <strong>Luxembourg</strong> ainsi que des<br />

spécialistes de divers domaines qui<br />

m’apportent leurs compétences<br />

spécifiques pour l’élaboration du<br />

contenu des guides.<br />

Comment êtes-vous<br />

passée des guides à la<br />

création d’une gamme<br />

de puériculture ?<br />

Grâce à mon activité autour des<br />

guides, je rencontre énormément<br />

de mamans qui me parlent de leurs<br />

expériences. Etant moi-même<br />

maman, j’ai constaté que nous<br />

avions toutes une problématique<br />

commune : comment donner le<br />

bain à bébé, dans de bonnes conditions,<br />

quand on n’est pas chez soi,<br />

quand on n’a pas de baignoire et<br />

qu’on ne veut pas se « casser »<br />

le dos ? J’ai donc imaginé une<br />

baignoire gonflable, très facile à<br />

transporter n’importe où et qui<br />

se cale dans un évier standard,<br />

en toute sécurité pour le bébé<br />

et pour le dos de la maman qui<br />

n’est plus obligée d’adopter des<br />

positions acrobatiques. La forme<br />

de la baignoire, qui évoque un<br />

cupcake, est venue d’un livre de<br />

cuisine offert par ma mère…et dont<br />

je ne me suis jamais servie pour<br />

cuisiner ! S’agissant d’un produit<br />

pour bébé, l’aspect sécurité est<br />

primordial. Le modèle que je commercialise<br />

aujourd’hui est le résultat<br />

de plusieurs mois de recherches, de<br />

nombreux prototypes et de tests.<br />

Quand le design de la baignoire<br />

a été finalisé, j’ai complété la collection<br />

avec des articles autour<br />

du bain, du repas et de la nuit,<br />

avec le même graphisme ludique,<br />

pouvant faire de bonnes idées de<br />

cadeaux de naissance. La collection<br />

est vendue sur Internet et dans les<br />

magasins de puériculture.<br />

Quelles sont vos<br />

perspectives de<br />

développement ?<br />

L’activité principale réside toujours<br />

dans l’édition et la distribution<br />

des guides Quoi de 9 ? Le but<br />

est de développer ceci ainsi que<br />

des activités connexes au projet<br />

Quoi de 9 ? En ce qui concerne<br />

la marque Cupcake Babies, je<br />

<br />

J’ai donc eu l’idée de répertorier toutes<br />

les informations utiles dans un guide Etre<br />

enceinte et accoucher au Grand-Duché de<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Après cette première étape, j’ai<br />

tout naturellement eu envie d’écrire la suite<br />

Mes premières années avec bébé au Grand-<br />

<br />

Duché de <strong>Luxembourg</strong><br />

voudrais multiplier les points de<br />

vente au <strong>Luxembourg</strong> et en dehors<br />

de nos frontières. Des contacts<br />

avec des distributeurs européens<br />

sont en cours. Je vais étendre les<br />

3 gammes très progressivement<br />

et proposer notamment un sac de<br />

couchage et de la vaisselle pour les<br />

premiers repas, incassable et facile<br />

à nettoyer. Ce développement se<br />

fera, comme j’ai toujours fait, en<br />

prenant le temps nécessaire pour<br />

écouter les clientes, voir comment<br />

elles perçoivent la marque et quels<br />

sont leurs besoins et attentes. <br />

http://quoide9.lu<br />

http://www.cupcakebabies.eu/fr<br />

Propos recueillis par<br />

Catherine Moisy<br />

20


Entreprendre au féminin<br />

NEWS<br />

Marie-Christine<br />

Mariani<br />

Woman Business<br />

Manager of the Year<br />

Cette année, le Woman Business<br />

Manager of the Year Award a<br />

été décerné à Marie-Christine<br />

Mariani, à la tête de la société<br />

MCM Steel qu’elle a fondée<br />

en 1998. Son travail consiste à<br />

acheter directement dans les<br />

usines des produits sidérurgiques<br />

déclassés que les producteurs<br />

d’acier considèrent souvent<br />

comme invendables et/ou non<br />

réutilisables. MCM Steel transforme<br />

ensuite ces produits en<br />

fonction des exigences de ses<br />

clients.<br />

Avant de s’engager dans<br />

le secteur de l’acier, un job d’été<br />

en tant qu’interprète a ouvert les<br />

portes du cyclisme à Marie-Christine<br />

Mariani qui a occupé diverses<br />

fonctions sur le Giro d’Italia, le Tour<br />

de France et les différents championnats<br />

ou coupes du monde.<br />

Avec les 10.000 EUR du prix,<br />

la lauréate souhaite investir dans<br />

le bien-être de ses employés.<br />

Le concours, initié par la<br />

BIL en partenariat avec PricewaterhouseCoopers<br />

et le media partner<br />

paperJam, récompense des<br />

femmes cadres dirigeantes qui<br />

ont contribué au développement<br />

d’une entreprise implantée au<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Le Woman Business<br />

Manager of the Year Award est<br />

soutenu par la Chambre de Commerce,<br />

la Chambre des Métiers,<br />

le ministère de l’Economie et du<br />

Commerce extérieur, le ministère<br />

de l’Égalité des chances, le<br />

ministère des Classes moyennes<br />

et du Tourisme, la Fédération des<br />

Femmes Cheffes d'<strong>Entreprises</strong><br />

du <strong>Luxembourg</strong> ainsi que l’association<br />

Femmes Leaders <strong>Luxembourg</strong>,<br />

qui soutenait le concours<br />

pour la première fois. <br />

www.bil.com<br />

CNFL<br />

Rencontre avec l’OGB-L<br />

En janvier dernier, des responsables<br />

des exécutifs du Conseil<br />

National des Femmes du <strong>Luxembourg</strong><br />

(CNFL) et de l’OGB-L se<br />

sont rencontrés pour discuter des<br />

revendications du CNFL concernant<br />

la position des femmes dans le<br />

monde du travail.<br />

Ont été abordés divers<br />

sujets qui préoccupent les<br />

deux organisations. Femmes<br />

et hommes ne participent pas<br />

de la même façon au monde<br />

du travail. Au <strong>Luxembourg</strong>, on<br />

ne trouve que peu de femmes<br />

dans des positions dirigeantes<br />

de haut niveau. Par contre, les<br />

femmes continuent à être largement<br />

surreprésentées dans les<br />

emplois précaires et parmi les<br />

travailleurs rémunérés au salaire<br />

social minimum. Pour y remédier,<br />

le CNFL revendique l'inscription<br />

obligatoire d'un plan d'actions<br />

positives en faveur de l'égalité<br />

entre femmes et hommes dans<br />

toute convention collective, avec<br />

obligation de résultat, évaluation<br />

et suivi. D’autres outils se situant<br />

en dehors des accords collectifs<br />

ont été évoqués, notamment<br />

l'intégration des actions positives<br />

dans les travaux de réforme<br />

des délégations du personnel<br />

en cours.<br />

Le sujet de l’égalité entre<br />

femmes et hommes préoccupe<br />

les deux organisations depuis de<br />

longues années. Elles partagent<br />

la conviction qu’il est de grande<br />

importance de promouvoir activement<br />

l’égalité entre femmes et<br />

hommes en mettant en place des<br />

outils et des mesures efficaces,<br />

accompagnés de suivis réguliers.<br />

Echange de vues avec<br />

l’UEL<br />

Lors de la réunion de janvier dernier<br />

avec l’Union des <strong>Entreprises</strong><br />

<strong>Luxembourg</strong>eoises (UEL), différents<br />

thèmes ayant trait aux<br />

revendications du CNFL au niveau<br />

législatif ont été abordés, notamment<br />

les plans d’actions positives<br />

avec obligation de résultat, les<br />

quotas, le splitting et l’individualisation<br />

des droits à pension. Les<br />

discussions ont également porté<br />

sur les possibilités d'orienter filles<br />

et garçons vers des choix professionnels<br />

moins stéréotypés et<br />

sur la responsabilité sociétale des<br />

entreprises.<br />

Tout en préconisant des<br />

outils d’action différents dans<br />

certains domaines, les deux délégations<br />

ont convenu de collaborer<br />

de façon plus étroite à l’avenir afin<br />

de mener des actions communes<br />

en faveur de l’égalité entre femmes<br />

et hommes.<br />

Un cadre légal pour<br />

promouvoir l'égalité<br />

femmes/hommes<br />

Le CSV a récemment accueilli une<br />

délégation du CNFL pour discuter<br />

des revendications législatives que<br />

le CNFL a placées au centre de<br />

son programme d'action actuel.<br />

L’échange a notamment<br />

porté sur le problème récurrent de<br />

la sous-représentation des femmes<br />

aux fonctions et postes de prise<br />

de décision, ce aussi bien dans le<br />

monde économique que dans le<br />

monde politique. Le CNFL plaide<br />

pour l'institution de quotas et il se<br />

réjouit que la Chambre des députés<br />

ait prévu un débat d'orientation<br />

sur ce sujet. Les deux délégations<br />

s’accordent que les quotas sont un<br />

instrument utile, mais non suffisant<br />

pour atteindre une représentation<br />

équilibrée de femmes et d’hommes<br />

aux postes et mandats décisionnels.<br />

Dans le monde du travail<br />

(public et privé), le CNFL préconise<br />

également l’institution obligatoire<br />

de plans d’actions positives en<br />

faveur de l’égalité entre femmes<br />

et hommes, avec obligation de<br />

résultat.<br />

Concernant le divorce, le<br />

CNFL a réitéré ses revendications<br />

formulées dans son avis sur<br />

le projet de loi portant réforme du<br />

divorce. Il insiste sur le partage<br />

obligatoire des droits à pension<br />

en tant que mesure transitoire pour<br />

les personnes divorcées qui n'ont<br />

pas pu se constituer une carrière<br />

d'assurance pension personnelle ;<br />

ce splitting est à considérer comme<br />

complémentaire à l'individualisation<br />

des droits à pension que le CNFL<br />

revendique depuis longtemps. <br />

www.cnfl.lu<br />

21


amenagement du territoire<br />

« On va se donner la capacité<br />

d’agir au plan national »<br />

Claude Wiseler, ministre en charge de l’Aménagement du territoire, revient sur les défis qui<br />

attendent le Grand-Duché en la matière et les moyens qu’il entend se donner afin d’assurer une<br />

plus grande cohérence pour les développements à venir.<br />

Dans un contexte de croissance<br />

démographique au<br />

sein d’un <strong>Luxembourg</strong> dont<br />

la taille est relativement<br />

restreinte, pouvez-vous<br />

nous résumer les principaux<br />

enjeux relatifs à<br />

l’aménagement du territoire<br />

?<br />

Au cœur des années 90 et 2000, le<br />

Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong> a<br />

connu un développement économique<br />

hors pair. En découlent, encore<br />

actuellement, une croissance<br />

de la population et une pression<br />

importante sur l’immobilier, les infrastructures<br />

ou encore la mobilité.<br />

Par ailleurs, le territoire national<br />

reste exigu. C’est justement parce<br />

que les surfaces disponibles sont<br />

restreintes qu’il faut travailler en<br />

étant extrêmement organisé et<br />

structuré.<br />

En effet, il n’y a pas de<br />

place pour un développement<br />

sauvage. Mais comment<br />

cela s’organise-t-il ?<br />

Le premier enjeu est de ne pas<br />

laisser les développements se<br />

réaliser de manière sauvage. Le<br />

deuxième est d’éviter que les développements<br />

ne se concentrent<br />

que sur la Ville de <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures,<br />

en charge de l’Aménagement du territoire.<br />

Photo-Talk2u<br />

Nous voulons endiguer cela en<br />

préférant travailler sur plusieurs<br />

pôles de développement. Le premier<br />

reste la Ville de <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Les deux autres sont situés autour<br />

d’Esch-sur-Alzette et Belvaux, avec<br />

le développement de Belval, et la<br />

Nordstadt autour de Dierkirch et<br />

d’Ettelbruck. Douze pôles secondaires<br />

ont aussi été identifiés pour<br />

accueillir notamment de nouveaux<br />

logements et des zones artisanales<br />

et industrielles.<br />

Aujourd’hui, qu’est-ce qui<br />

détermine cette vision de<br />

l’aménagement du territoire<br />

?<br />

Deux documents sont importants<br />

dans ce contexte. Tout d’abord un<br />

document appelé IVL (Integratives<br />

Verkehrs- und Landesentwicklungskonzept/concept<br />

intégré des transports<br />

et du développement spatial)<br />

et ensuite le programme directeur<br />

de l’aménagement du territoire.<br />

Il est essentiellement descriptif.<br />

Mais nous allons, dans les semaines<br />

et mois à venir, donner un caractère<br />

beaucoup plus contraignant<br />

à l’aménagement du territoire. Cela<br />

se fera en deux étapes. D’abord le<br />

vote d’un texte à la Chambre des<br />

députés, avant Pâques je l’espère,<br />

sur l’aménagement du territoire, qui<br />

nous donnera beaucoup plus de<br />

capacité d’agir au niveau national.<br />

A très brève échéance, ce texte, qui<br />

nous donne la capacité d’agir, sera<br />

complété par des plans sectoriels.<br />

Ils seront au nombre de quatre. Le<br />

premier régira les zones d’activités<br />

économiques, le deuxième s’attachera<br />

au logement, le troisième<br />

au transport et le quatrième à la<br />

préservation des grands ensembles<br />

paysagers.<br />

Que traduiront ces plans<br />

sectoriels ?<br />

C’est très simple. A travers eux,<br />

nous allons définir de nouvelles<br />

zones dédiées aux activités économiques<br />

et professionnelles,<br />

d’autres à l’habitat. On veillera<br />

aussi à définir la manière dont la<br />

mobilité va s’organiser entre les<br />

deux. Le quatrième plan définira<br />

les espaces auxquels on ne peut<br />

pas toucher. Ces quatre plans<br />

sont coordonnés pour éviter<br />

22


amenagement du territoire<br />

toute contradiction et s’inscrivent<br />

dans une logique bien établie à<br />

l’échelle nationale. Ils seront mis<br />

en application en même temps.<br />

Ces nouveaux outils vont nous permettre<br />

de planifier à long terme.<br />

Une fois validés, ces plans sectoriels<br />

devront être transposés dans les<br />

Plans d’Aménagement Général<br />

(PAG) des communes.<br />

Quels ont été les principaux<br />

axes de travail qui ont<br />

permis de déterminer cette<br />

vision future de l’aménagement<br />

du Grand-Duché ?<br />

Sur le thème de la mobilité, par<br />

exemple, nous avons voulu favoriser<br />

une certaine concentration.<br />

Les pôles de développement dont<br />

je parlais, notamment, nous permettent<br />

d’être mieux organisés<br />

en termes de mobilité. La volonté<br />

est que l’habitat soit le plus près<br />

possible du lieu où l’on travaille.<br />

Ce qui permet une réduction des<br />

trajets, mais aussi une meilleure<br />

organisation des transports en<br />

commun. Face aux enjeux d’avenir,<br />

il est essentiel que les pourcentages<br />

de mobilité publique<br />

et de mobilité douce croissent<br />

de manière substantielle. Pour<br />

les faire croître, on a besoin de<br />

mettre en place des structures<br />

qui sécurisent la mobilité douce.<br />

D’autre part, on constate que les<br />

transports publics, aux heures de<br />

pointe, sont complètement saturés.<br />

Il faut augmenter la capacité,<br />

mais cela exige un certain nombre<br />

d’investissements et une nouvelle<br />

organisation de la mobilité. Nous<br />

avons aussi défini une vision claire<br />

et établi des priorités. Tout cela se<br />

trouve dans notre Stratégie globale<br />

pour une mobilité durable<br />

(MODU) – pour les résidents et<br />

les frontaliers.<br />

A-t-on déjà une idée précise<br />

de l’affectation de ces<br />

futures zones ?<br />

Je ne veux pas que la spéculation<br />

débute aujourd’hui. Notre vision<br />

<br />

Le premier enjeu est de ne pas laisser les développements<br />

se réaliser de manière sauvage. Le deuxième est d’éviter que<br />

les développements ne se concentrent que sur la Ville de<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Nous voulons endiguer cela en préférant travailler<br />

sur plusieurs pôles de développement. Le premier reste la Ville de<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Les deux autres sont situés autour d’Esch-sur-Alzette<br />

et Belvaux, avec le développement de Belval, et la Nordstadt<br />

autour de Dierkirch et d’Ettelbruck. Douze pôles secondaires<br />

ont aussi été identifiés pour accueillir notamment de nouveaux<br />

logements et des zones artisanales et industrielles<br />

<br />

sera rendue publique dès que les<br />

plans sectoriels s’inscriront dans la<br />

procédure légale visant à les faire<br />

valider. Une fois dans la procédure,<br />

les terrains définis dans les plans<br />

seront bloqués. La spéculation<br />

n’aura plus lieu d’être. J’introduis<br />

aussi dans la loi, et c’est tout à fait<br />

nouveau, la possibilité pour les<br />

autorités publiques d’avoir un droit<br />

de préemption sur des terrains<br />

définis dans les plans sectoriels et<br />

de pouvoir les exproprier au prix<br />

qu’ils avaient avant leur reclassement<br />

en un type de zone ou un<br />

autre. Cela donnera encore lieu,<br />

certainement, à des discussions.<br />

Mais cela est, à mon sens, un moyen<br />

nécessaire pour permettre à l’Etat<br />

d’accélérer un développement<br />

utile. Le problème, aujourd’hui,<br />

au niveau des prix de l’immobilier,<br />

réside dans un manque de disponibilité<br />

de terrains, donc dans la<br />

spéculation et dans une certaine<br />

retenue de terrains pourtant prévus<br />

pour accueillir du logement.<br />

En quoi est-il essentiel de<br />

penser à un développement<br />

du <strong>Luxembourg</strong> à<br />

l’échelle transfrontalière ?<br />

Je pense notamment aux<br />

questions de mobilité…<br />

Il est primordial de penser le<br />

développement du territoire audelà<br />

de nos frontières. Pour les<br />

questions de mobilité, plus spécifiquement,<br />

cela n’a pas de sens<br />

de faire des investissements pour<br />

des infrastructures afin d’élargir un<br />

axe autoroutier à une troisième<br />

bande dédiée aux transports en<br />

commun, par exemple, s’ils s’arrêtent<br />

à la frontière. Sur les axes<br />

qui pénètrent au <strong>Luxembourg</strong>, il<br />

faut une concertation sur les questions<br />

de mobilité, sur l’offre en<br />

transport en commun. Aujourd’hui,<br />

des solutions sont apportées, avec<br />

un accord signé lors du dernier<br />

Sommet de la Grande Région<br />

établissant avec nos partenaires<br />

les projets prioritaires pour une<br />

meilleure mobilité, ou avec l’établissement<br />

de Schémas stratégiques<br />

de mobilité transfrontalière (SMOT),<br />

sur lesquels nous nous accordons<br />

avec les autorités compétentes<br />

dans les pays limitrophes.<br />

La coopération transfrontalière,<br />

en matière d’aménagement<br />

du territoire, ne se<br />

limite pas à l’unique enjeu<br />

de la mobilité. Au niveau<br />

économique aussi, il y a<br />

des développements à<br />

opérer…<br />

Bien évidemment, mais l’économie,<br />

au niveau du gouvernement,<br />

n’est pas de mon ressort.<br />

Mais, lorsque l’on développe un<br />

centre d’attraction comme celui<br />

de Belval, il semble logique que<br />

l’on puisse identifier les incidences<br />

et opportunités de part et d’autre<br />

de la frontière. Ce site, sur la frontière,<br />

doit être pensé comme un<br />

pôle transfrontalier. D’autre part,<br />

il y a une coopération à opérer à<br />

l’échelle de la Grande Région pour<br />

en renforcer l’attractivité dans son<br />

ensemble.<br />

Est-ce l’enjeu que l’on retrouve<br />

derrière le concept<br />

au nom barbare de Région<br />

Métropolitaine Polycentrique<br />

Transfrontalière ?<br />

On peut faire le constat que <strong>Luxembourg</strong><br />

et ses alentours n’ont pas<br />

l’envergure d’une vraie métropole.<br />

L’idée est que, en mettant<br />

nos ressources en commun ainsi<br />

qu’en ayant une approche de<br />

développement concertée, nous<br />

pourrions développer l’attractivité<br />

d’une métropole à l’échelle de la<br />

Grande Région. Cela tant en termes<br />

d’infrastructures que de réseaux<br />

culturel, social ou de financement.<br />

On pourrait, en créant une réelle<br />

région métropolitaine s’appuyant<br />

sur plusieurs pôles urbains de part<br />

et d’autre de la frontière, renforcer<br />

notre attractivité et notre compétitivité.<br />

Prenons par exemple le projet<br />

TerraLorraine, qui veut attirer des<br />

entreprises chinoises. Ce genre de<br />

projet, par manque de place, ne<br />

pourrait que difficilement voir le<br />

jour au Grand-Duché. Par contre,<br />

l’aéroport de <strong>Luxembourg</strong>, pour les<br />

entreprises qui pourraient s’installer<br />

là, peut constituer une facilité<br />

indéniable. Dès lors, on gagnerait<br />

en attractivité à vendre cet espace<br />

métropolitain transfrontalier dans<br />

un même package. <br />

Propos recueillis par<br />

Sébastien Lambotte<br />

23


amenagement du territoire<br />

Le Pacte du Logement pour<br />

sortir de la crise du logement<br />

En 2008, l’État et les communes se sont engagés, dans le cadre du Pacte logement, à signer<br />

une convention afin d'unir leurs efforts pour augmenter l’offre de logements et réduire le coût<br />

du foncier et de l’habitat au <strong>Luxembourg</strong>. A cet effet ont été créés de nouveaux instruments,<br />

les instruments existants ayant été améliorés. De leur côté, les communes se sont engagées<br />

à contribuer activement à la construction de nouveaux logements sur leur territoire, dans la<br />

perspective d’augmenter ainsi leur population de plus de 15 % sur une période de 10 années.<br />

Quatre ans plus tard, nous avons interrogé le ministère du Logement en la personne de Daniel<br />

Miltgen, Premier conseiller de gouvernement auprès du ministère du Logement, pour connaître<br />

l’évolution de la situation.<br />

Quartier Nonnewisen à Esch-sur-Alzette.<br />

En ce début d’année, pouvez-vous<br />

faire un premier<br />

bilan du Pacte du logement<br />

?<br />

Le 5 décembre 2011, le ministre<br />

du Logement, Marco Schank, a<br />

présenté le monitoring du Pacte<br />

logement dont l’objectif est d’analyser<br />

le respect des obligations<br />

des communes dans le cadre des<br />

conventions passées ainsi que l’impact<br />

des dispositions et instruments<br />

contraignants mis en œuvre pour<br />

développer logements et infrastructures<br />

publiques. Aujourd’hui,<br />

98 communes sur 116 sont signataires<br />

du Pacte. Ces communes<br />

sont classées en quatre catégories :<br />

33 communes de petite taille qui<br />

doivent enregistrer une croissance<br />

de leur population d’au moins 15 %<br />

sur la période 2003-2013 (option<br />

rétroactive) ; 27 communes qui se<br />

sont engagées pour une augmentation<br />

du nombre de leurs habitants<br />

(30/an) sur la période 2007-2017<br />

(option standard) ; 22 communes<br />

qui ont opté pour l’intégration au<br />

Programme directeur de planification<br />

urbaine et des transports,<br />

l’IVL, un instrument de l’aménagement<br />

du territoire qui vise à<br />

coordonner les différents Plans<br />

(transport, protection des espaces<br />

verts, logement, zones d’activités<br />

économiques…). La commune<br />

de Bertrange en est un exemple.<br />

Enfin, 16 communes parmi les plus<br />

importantes – dont <strong>Luxembourg</strong><br />

et Esch-sur-Alzette – sont classées<br />

Centres de Développement et d’Attraction,<br />

c’est-à-dire prioritaires en<br />

matière de développement urbain<br />

(l’option CDA). Il est à noter que la<br />

commune de Walferdange est la<br />

seule de type IVL n’ayant pas à ce<br />

jour signé la convention Pacte du<br />

logement. Enfin, deux communes,<br />

Bissen et Schengen, qui ont opté<br />

pour l’option rétroactive, n’ont pas<br />

encore atteint l’objectif des 15 %.<br />

Quant à l’offre de logements,<br />

les communes qui s’étaient<br />

engagées à créer 52.834 logements<br />

pour une population pressentie<br />

de 121.518 habitants ont à ce jour<br />

24


amenagement du territoire<br />

réalisé 7.480 logements et sont en<br />

train de construire ou de rénover<br />

quelque 16.211 logements. Avec<br />

l’aide de subventions, les communes<br />

ont par ailleurs procédé<br />

à la construction d’équipements<br />

collectifs, tels que des écoles,<br />

des maisons relais, des stations<br />

d’épuration et de pompage, des<br />

réservoirs d’eau, des collecteurs,<br />

des halls sportifs et piscines. Au<br />

total, la participation financière<br />

de l’Etat s’élève pour la période<br />

comprise entre 2008 et 2012 à<br />

153.233.744 EUR.<br />

Présentez-nous brièvement<br />

les instruments de développement<br />

urbain mis en<br />

place par le Pacte ?<br />

Ils sont au nombre de quatre : le<br />

droit de préemption, le droit sur la<br />

superficie (droit de l’emphytéose),<br />

une taxe communale sur certains<br />

immeubles inoccupés et certains<br />

terrains à bâtir, l’exemption fiscale<br />

des plus-values et bénéfices de<br />

cession.<br />

Concernant le droit de<br />

préemption, celui-ci peut-être<br />

exercé par l’Etat pour les terrains<br />

nécessaires à la réalisation des Plans<br />

directeurs sectoriels par les communes<br />

pour des terrains inclus dans<br />

les « zones de développement »<br />

et les « zones à restructurer » ainsi<br />

que par les communes et le Fonds<br />

en vue de développer le logement<br />

et l’habitat sur des terrains faisant<br />

partie de « réserves foncières », de<br />

« zones d’aménagement différé »<br />

ou bien des terrains adjacents au<br />

périmètre d’agglomération, mais<br />

situés à l’extérieur.<br />

Le droit d’emphytéose exercé<br />

par le Fonds et la Société Nationale<br />

des Habitations à Bon Marché permet<br />

de céder à autrui (par exemple<br />

un promoteur) un terrain qui leur<br />

appartient pour une période allant<br />

de 18 à 99 années. Les communes<br />

apprennent progressivement à utiliser<br />

cet instrument.<br />

En matière fiscale, les immeubles<br />

qui peuvent être soumis<br />

à la taxe d’inoccupation sont les<br />

immeubles ou les appartements<br />

non occupés pendant une période<br />

de 18 mois consécutifs. Quant aux<br />

terrains constructibles qui depuis<br />

une période de trois ans sont susceptibles<br />

de faire l’objet d’une<br />

autorisation de construire et sur<br />

lesquels aucune construction n’a vu<br />

le jour, ils sont eux aussi assujettis à<br />

la taxe. Les communes de Bekerich,<br />

d’Esch-sur-Alzette, Diekiech et la<br />

Ville de <strong>Luxembourg</strong> ont ou vont<br />

introduire cette taxe en 2012 et 2013.<br />

Enfin, concernant l’exemption<br />

fiscale des plus-values et bénéfices<br />

de cession, aucune donnée<br />

précise n’est à ce jour disponible<br />

en partie en raison de la protection<br />

des données privées.<br />

Concernant la réorganisation<br />

structurelle et juridique<br />

du Fonds du Logement, établissement<br />

public en société<br />

anonyme nationale, quels<br />

sont vos commentaires ?<br />

Le Fonds a atteint ses limites de<br />

fonctionnement en raison notamment<br />

de l’augmentation de ses<br />

nombreux domaines d’intervention.<br />

Son statut juridique d’établissement<br />

public autonome ne<br />

lui permet plus de se développer.<br />

Comme la plupart des pays,<br />

nous optons pour la mise en place<br />

d’une structure semi-privée (de<br />

droit privé) soumise néanmoins à<br />

régulation publique et contraintes<br />

de « service public ».<br />

L’avant-projet de loi prévoit<br />

une scission entre l’actif et le passif<br />

avec répartition entre deux nouvelles<br />

sociétés nationales : le Fonds<br />

du Logement S.A Nationale qui<br />

aura en charge la gestion du parc<br />

locatif subventionné et la Société<br />

de Développement Urbain (SNDU)<br />

S.A. qui, dans un premier temps,<br />

récupérera les autres activités<br />

(chauffage urbain…). Chaque<br />

société est dotée d’un directoire<br />

chargé de la gestion de l’entreprise<br />

et d’un conseil de surveillance qui<br />

veillera au bon fonctionnement<br />

de l’entreprise et rendra compte<br />

aux actionnaires.<br />

La constitution de la SNDU<br />

permet-elle à l’Etat de se<br />

doter d’un outil plus performant<br />

?<br />

Oui, la séparation stricte entre activités<br />

subventionnées et opérations<br />

réalisées sur le marché concurrentiel<br />

facilitera la transparence ainsi<br />

que le respect de la législation<br />

européenne en matière de concurrence.<br />

Elle permettra par ailleurs<br />

d’optimiser le fonctionnement du<br />

Fonds avec une centralisation des<br />

services de comptabilité, d’informatique<br />

et une prise de décision qui<br />

se fera dans une seule instance. Les<br />

communes enfin pourront bénéficier<br />

plus facilement du savoirfaire<br />

du Fonds en matière de plans<br />

d’aménagement. Le projet de loi<br />

a été déposé le 5 décembre 2012.<br />

A propos des communes,<br />

quelles sont celles qui sont<br />

prioritaires dans le dispositif<br />

?<br />

Il y a en 38, qu’il serait fastidieux<br />

d’énumérer. On peut toutefois<br />

citer Bascharage, Mamer, Mersch,<br />

Differdange ou bien encore Esch,<br />

Ettelbruck et <strong>Luxembourg</strong>-Ville.<br />

Y a-t-il d’ores et déjà une<br />

progression significative<br />

de logements sociaux ?<br />

Le dispositif prévoit la réalisation<br />

de logements à coût modéré à<br />

hauteur de 10 % des logements<br />

prévus pour tout projet de construction<br />

d’une envergure de plus d’un<br />

hectare. D’après les conventions<br />

passées entre les communes et les<br />

promoteurs, 200 logements à coût<br />

modéré seront en principe terminés<br />

fin 2013. Dans le 9 e Programme<br />

de construction de logements<br />

subventionnés, 3.000 logements<br />

sont prévus à terme.<br />

Les jeunes ménages et les<br />

étudiants vont-ils voir leur<br />

situation s’améliorer dans<br />

les cinq années à venir ?<br />

Concernant les étudiants, outre les<br />

logements en cours, l’objectif est<br />

d’atteindre un quota équivalent<br />

à 25 % de la population luxembourgeoise<br />

estudiantine actuelle.<br />

Quant aux ménages aux revenus<br />

très modestes, ceux qui ne peuvent<br />

pas remplir les conditions d’accès<br />

ou bien ceux qui attendent un<br />

logement faute de disponibilité,<br />

ils bénéficient d’une subvention<br />

de loyer sous forme d’une aide<br />

mensuelle. Cette aide vise à réduire<br />

l’effort des ménages locatifs et de<br />

le ramener à 33 % de leur revenu<br />

net disponible. <br />

25


amenagement du territoire<br />

Logement social<br />

Le point avec le Fonds du Logement<br />

Le contexte économique et social en Europe ayant sensiblement changé la donne ces cinq dernières<br />

années, le logement social est actuellement considéré par bon nombre d’acteurs comme<br />

un stabilisateur économique et social très important. Ainsi, le Parlement européen, dans un<br />

rapport en cours d’élaboration sur le logement social (qui sera publié fin 2013), s’attachera-t-il<br />

à démontrer ce rôle de levier du logement social pour sortir de la crise économique, sociale et<br />

environnementale.<br />

Il n’en reste pas moins que dans<br />

le cadre de la réduction des<br />

dépenses publiques, les fournisseurs<br />

de logements sociaux<br />

se trouvent dans l’obligation de<br />

trouver de nouvelles sources de<br />

financement, en élargissant notamment<br />

la portée de leurs activités<br />

en vue de remplir leur mission.<br />

Ce qui a conduit certains Etats,<br />

ces dernières années, à repenser<br />

leurs politiques.<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, le marché<br />

du logement connaît une forte<br />

crise et le logement social en particulier<br />

reste un secteur marginal<br />

du marché du logement. A la<br />

location, il ne représente que<br />

2 % du parc total du pays, soit<br />

0,8 % du PIB. Nous avons rencontré<br />

le principal bailleur social, le<br />

Fond pour le Développement du<br />

Logement Social, en la personne<br />

de Céline Courson, responsable<br />

des Relations publiques auprès de<br />

l’établissement public luxembourgeois,<br />

à qui nous avons demandé<br />

de nous expliquer l’organisation<br />

de ce secteur et comment celui-ci<br />

envisage de se réformer pour<br />

répondre aux besoins accrus de<br />

la population<br />

Gasperich.<br />

Quelle est la situation du<br />

logement au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Tout d’abord, si le logement<br />

locatif dit « social » est en effet,<br />

comparativement aux autres<br />

pays européens, un secteur<br />

encore peu développé, cela<br />

s’explique par une situation<br />

nationale marquée par son<br />

histoire dans laquelle l’accession<br />

à la propriété occupait<br />

une place centrale et qui fait<br />

qu’aujourd’hui encore ce pays<br />

connaît l’un des taux de propriétaires<br />

le plus élevé d’Europe.<br />

Ensuite, l’Etat verse des subventions<br />

substantielles au Fonds<br />

afin de permettre aux ménages<br />

les moins aisés d’accéder à la<br />

location ou à l’acquisition d’un<br />

logement, alors même que dans<br />

le contexte actuel de forte flambée<br />

des prix du marché privé,<br />

cette démarche serait pour<br />

eux inenvisageable. Le Fonds<br />

a ainsi permis à 1.327 ménages<br />

d’accéder à la propriété.<br />

Le Fonds est-il le principal<br />

promoteur public de<br />

logements ?<br />

Le Fonds, qui est un établissement<br />

public autonome (crée<br />

en 1979) placé sous la tutelle<br />

du ministère du Logement, est<br />

aujourd’hui le principal fournis-<br />

26


amenagement du territoire<br />

seur de logements locatifs dits<br />

« sociaux ». Nous gérons en<br />

effet le plus grand parc à louer<br />

du <strong>Luxembourg</strong>, soit quelque<br />

1.700 unités de logements.<br />

Dans les attributions du Fonds<br />

figurent, outre la construction de<br />

logements destinés à la vente<br />

et à la location, l’acquisition et<br />

le développement de terrains<br />

constructibles ainsi que la rénovation<br />

d’immeubles d’habitation, la<br />

réalisation de nouveaux quartiers<br />

et d’espaces de vie. Le Fonds<br />

veille à promouvoir bien entendu<br />

un développement urbain de<br />

qualité : une architecture moderne,<br />

des matériaux efficaces<br />

et respectueux de l’environne-<br />

Marché, d’une part, et les communes,<br />

d’autre part, notamment<br />

les villes de <strong>Luxembourg</strong>, d’Esch,<br />

Dudelange et Differdange.<br />

Pouvez-vous nous expliquer<br />

comment ces logements<br />

sont financés ?<br />

Le projets destinés à la location,<br />

sont financés par les subventions<br />

de l’Etat qui couvrent jusqu’à<br />

70 % du coût de la construction.<br />

Dans les projets destinés à la<br />

vente, l’Etat participe à hauteur<br />

de 50 % aux frais d’études et<br />

d’infrastructures, à condition<br />

toutefois que 60 % au moins<br />

des acquéreurs soient éligibles<br />

à l’obtention de subventions<br />

Qui a accès au logement<br />

social et selon quels critères<br />

?<br />

Seuls les ménages qui ne possèdent<br />

pas de logement et ne<br />

disposent pas d’un droit d’usage<br />

sur un autre logement au <strong>Luxembourg</strong><br />

ou à l’étranger et dont les<br />

revenus sont inférieurs à certaines<br />

limites définies par la loi de 1979<br />

peuvent prétendre à l’attribution<br />

d’un logement social. Il en<br />

est de même pour l’acquisition<br />

d’un logement subventionné par<br />

l’Etat, sachant que l’acquéreur<br />

doit s’engager en outre à occuper<br />

lui-même le logement sur<br />

une période de 10 ans s’il s’agit<br />

d’un appartement, de 20 ans s’il<br />

bilière. Là encore, le terrain est<br />

cédé pour une période de 99<br />

ans. Un dispositif qui permet<br />

donc d’aider les ménages aux<br />

revenus moyens d’accéder à la<br />

propriété.<br />

Malgré les efforts de développement<br />

du parc social<br />

ces dernières années, l’offre<br />

de logements reste inférieure<br />

à la demande. Pouvez-vous<br />

nous dire ce que<br />

l’Etat entendait changer<br />

avec le Pacte du logement<br />

voté en 2008 ?<br />

La loi de 2008 a pris acte du nouveau<br />

contexte de pénurie de logements.<br />

Elle a mis à la disposition<br />

Quartier Nonnewisen à Esch-sur-Alzette.<br />

ment, des espaces verts. Depuis<br />

l’entrée en vigueur de la loi dite<br />

Pacte du logement en 2008, le<br />

Fonds est en mesure de réaliser<br />

de manière autonome, en collaboration<br />

avec les communes,<br />

toute opération de développement<br />

du logement et de l’habitat.<br />

Enfin, deux autres acteurs<br />

participent au développement<br />

de tels logements : la Société<br />

Nationale des Habitations à Bon<br />

à la construction. Le Fonds<br />

est autorisé à vendre à des<br />

prix abordables (au prix de la<br />

construction) jusqu’à 40 % de ses<br />

logements en vente publique<br />

afin de permettre aux ménages<br />

ne bénéficiant pas des aides de<br />

l’Etat de devenir propriétaires<br />

auprès du Fonds. Ce qui permet<br />

également de garantir la mixité<br />

sociale à laquelle nous sommes<br />

très attachés.<br />

s’agit d’une maison. Dans ce cas,<br />

le terrain sur lequel le bien est<br />

construit est cédé (droit d’emphytéose)<br />

pour une période de 99<br />

ans. Par ailleurs, les ménages ne<br />

répondant pas aux critères fixés<br />

en matière d’aide au logement ou<br />

bien qui sont déjà propriétaires<br />

d’un bien au <strong>Luxembourg</strong> ou à<br />

l’étranger ont la possibilité de<br />

devenir propriétaires auprès du<br />

Fonds via l’adjudication immode<br />

l’Etat et des communes, et du<br />

Fonds, des instruments efficaces<br />

qui devraient permettre de développer<br />

une politique de maîtrise<br />

du foncier, principal obstacle au<br />

développement de l’habitat collectif<br />

et des équipements collectifs.<br />

Parmi ces instruments, il<br />

faut tout d’abord mentionner<br />

les conventions passées avec les<br />

communes s’engageant à créer de<br />

nouveaux logements. Ainsi, 7.480<br />

27


amenagement du territoire<br />

unités de logements ont déjà vu<br />

le jour et 16.211 sont en voie de<br />

construction ou rénovation. Ensuite,<br />

le droit de préemption de l’Etat,<br />

des communes et du Fonds (dont<br />

celui-ci disposait déjà) sur certaines<br />

catégories d’immeubles sur des<br />

terrains en vue de construire ou<br />

rénover, le droit d’emphytéose pour<br />

le Fonds et la Société Nationale<br />

des Habitations à Bon Marché pour<br />

les logements subventionnés. Ce<br />

droit permet d’accorder par un<br />

bail de longue durée (entre 18 et<br />

99 ans) la jouissance de terrains<br />

publics à des promoteurs moyennant<br />

paiement d’une redevance<br />

modique, l’introduction d’une<br />

taxe spéciale de non-affectation<br />

visant à empêcher la spéculation<br />

immobilière ainsi que différentes<br />

mesures fiscales.<br />

Quid du projet de réorganisation<br />

du Fonds établissement<br />

public autonome<br />

en société anonyme nationale<br />

: la Société Nationale<br />

de Développement<br />

Urbain ?<br />

Le caractère public du logement<br />

social peut prendre plusieurs<br />

formes. Il suffit de regarder ce<br />

qui se passe dans les autres pays<br />

européens. Cela ne veut pas dire<br />

que le niveau de l’aide publique<br />

baissera. Les domaines d’intervention<br />

du Fonds se sont multipliés<br />

et la forme juridique d’un établissement<br />

public n’est plus adaptée.<br />

Le Fonds, pour se développer et<br />

accomplir les missions nouvelles<br />

qui lui sont imparties, a besoin<br />

d’ une forme juridique de droit<br />

privé, plus adaptée L’objectif de<br />

l’avant-projet de loi est de restructurer<br />

les différentes activités<br />

du Fonds en plusieurs secteurs :<br />

la gestion du parc locatif public<br />

(activité historique), le chauffage<br />

urbain, la vente et location de<br />

logements au prix du marché,<br />

l’acquisition et aménagement<br />

de terrains et autres sociétés<br />

(cogénération de chauffage,<br />

gérance, développement de la<br />

Nordstrand, de projets tels que<br />

la reconversion des friches de<br />

Dudelange). L’ensemble de ces<br />

structures seront regroupées au<br />

sein de la Société Nationale de<br />

Développement Urbain (SNDU).<br />

Votre conclusion ?<br />

La crise du logement n’est pas<br />

insurmontable. Le marché de<br />

l’immobilier, l’aménagement du<br />

territoire, le logement social sont<br />

des domaines sur lesquels on<br />

peut agir efficacement. Et l’Etat<br />

y participe activement. Mais ces<br />

actions s’inscrivent dans le long<br />

terme : plusieurs années seront<br />

nécessaires pour inverser le cours<br />

des choses. <br />

Pour aller plus loin :<br />

Au <strong>Luxembourg</strong> : www.gouvernement.lu › le Pacte du Logement<br />

En Europe : http://www.housingeurope.eu/www.housingeurope.<br />

eu/uploads/file_/HER%202012%20FR.pdf<br />

Architecture contemporaine et urbanisme à échelle humaine inscrits dans<br />

un projet global de développement durable<br />

Le Fonds a su créer ces dernières années une image moderne du<br />

logement social au <strong>Luxembourg</strong> en s’engageant résolument pour<br />

une architecture contemporaine et un urbanisme à dimension<br />

humaine. La cité Sauerwiss en est un des exemples. Il s’agit d’un<br />

quartier urbain réalisé sur le modèle traditionnel avec maintien d’une<br />

certaine animation et préservation des fonctions économiques. On<br />

y trouve des immeubles collectifs de taille modeste et des maisons<br />

unifamiliales, des commerces et espaces verts, des aires de jeux.<br />

La qualité du développement urbain est essentielle. Ainsi, dans le<br />

quartier Nonnewisen à Esch où 900 logements de différents types<br />

sont en cours de réalisation, 50 % des terrains sont destinés à la<br />

création de voirie et d’équipements publics. La préservation des<br />

structures sociales est aussi un objectif prioritaire défendu par le<br />

promoteur public : éviter à tout prix de créer des ghettos urbains en<br />

organisant la diversité. Pour cela, des logements de bonne qualité<br />

sont proposés à la vente et à la location à des prix abordables,<br />

comme dans le quartier de Bonnevoie.<br />

Dans la création des nouveaux quartiers, mais aussi dans la<br />

rénovation des habitations, le Fonds tient compte de critères environnementaux.<br />

Afin de réduire la dépense énergétique, les maisons<br />

écologiques de la cité de Walferdange sont orientées plein sud et<br />

utilisent l’énergie solaire de manière passive. Tout comme les réalisations<br />

de Wasserbillig et Dudelange. Les cages d’escalier et les couloirs<br />

sont éclairés de manière naturelle. Le Fonds s’applique également à<br />

promouvoir d’autres énergies renouvelables telles que la biomasse,<br />

les eaux pluviales, notamment pour l’alimentation des chasses d’eau<br />

des sanitaires. Par ailleurs, pour diminuer les rejets à effets de serre,<br />

les installations de cogénération sont systématiquement privilégiées<br />

car celles-ci produisent simultanément de la chaleur et de l’électricité<br />

grâce à un système technique astucieux. De même que dans la lutte<br />

contre les effets de serre, l’utilisation du bois dans la construction est<br />

privilégiée dans la fabrication des portes et des fenêtres plutôt que<br />

celle de l’aluminium, qui exige une grosse dépense d’énergie lors de<br />

sa production, ou bien du PVC, dommageable pour l’environnement.<br />

Mais aussi dans les bâtiments car il est un excellent isolant. En matière<br />

d’isolation thermique, les bâtiments sont construits en blocs isolants<br />

ou en briques de parement avec enduit thermique, les fenêtres sont<br />

munies d’un double ou triple vitrage. La résidence Im Mai à Niederkorn<br />

est à cet égard un bâtiment écologique unique au <strong>Luxembourg</strong> et<br />

qui s’intègre le mieux dans un contexte de développement durable.<br />

28


amenagement du territoire<br />

Exode urbain et renouveau<br />

des campagnes<br />

Le dernier recensement (2011) ainsi qu’une étude approfondie du CEPS/INSTEAD (2010) sur les<br />

dynamiques démographiques au <strong>Luxembourg</strong>, mettent en lumière une tendance assez inattendue<br />

: ce sont les campagnes et les communes rurales qui connaissent la plus forte dynamique<br />

démographique. Cet exode rural à l’envers s’explique en partie par la hausse des prix immobiliers<br />

dans les villes.<br />

Petit à petit, le recensement de<br />

2011 livre ses enseignements et<br />

brosse un tableau de plus en plus<br />

précis de l’évolution de la démographie<br />

du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Que nous apprennent les<br />

derniers chiffres ?<br />

Premier constat : la démographie<br />

du <strong>Luxembourg</strong> reste l’une des<br />

plus dynamiques d’Europe avec<br />

une croissance annuelle moyenne<br />

de + 1,5 % sur les 10 dernières<br />

années (record enregistré en 2008<br />

avec + 1,98 %) alors que le reste<br />

de l’Union européenne peine à<br />

atteindre les + 0,5 %, avec des<br />

disparités importantes entre une<br />

France qui atteint + 0,57 % et une<br />

Allemagne qui recule de 0,26 %.<br />

Depuis le recensement de 2001, le<br />

<strong>Luxembourg</strong> a donc gagné 72.814<br />

nouveaux habitants et la population<br />

a atteint 512.353 habitants au 1 er<br />

février 2011.<br />

Le taux de natalité du <strong>Luxembourg</strong><br />

est légèrement supérieur à la<br />

moyenne de l’Europe : 1,15 % contre<br />

1,09 %. Ce taux masque un grand<br />

décalage entre la population luxembourgeoise<br />

qui a un taux de natalité<br />

de 0,89 % et la population étrangère<br />

qui affiche un taux de 1,48 %.<br />

Dans la population strictement<br />

luxembourgeoise, le solde naturel<br />

de population est négatif. Il y a<br />

plus de décès que de naissances.<br />

La dynamique démographique du<br />

<strong>Luxembourg</strong> est clairement due au<br />

solde naturel très positif des étrangers<br />

ainsi qu’au solde migratoire,<br />

qui contribue le plus à la croissance<br />

démographique du pays.<br />

Deuxième constat : la croissance<br />

démographique n’est pas<br />

homogène sur le territoire. Ce sont<br />

les communes rurales du nord<br />

du pays qui enregistrent les plus<br />

forts taux de progression ainsi<br />

que les communes moyennes<br />

(3.000 à 10.000 habitants). Pour<br />

comprendre ce que cela a de surprenant<br />

et de nouveau, il faut faire<br />

un bref retour en arrière. Peu après<br />

l’indépendance du <strong>Luxembourg</strong>,<br />

en 1851, les premiers découpages<br />

administratifs du territoire sont mis<br />

en place. Les 12 cantons, que nous<br />

connaissons encore aujourd’hui,<br />

comptent alors chacun à peu près<br />

le même nombre d’habitants, entre<br />

13.000 et 17.000 (sauf <strong>Luxembourg</strong>-<br />

Ville qui a toujours été largement<br />

en tête et Vianden qui était loin<br />

derrière). Un siècle et demi plus<br />

tard, le canton le plus peuplé<br />

compte 34 fois plus d’habitants<br />

que le canton le plus petit. Cela<br />

montre à quel point les évolutions<br />

ont été différentes d’un point<br />

du pays à un autre. Au début du<br />

20 e siècle, avec l’avènement de<br />

l’industrialisation dans le sud du<br />

pays, c’est <strong>Luxembourg</strong>-Ville et<br />

le canton d’Esch qui progressent<br />

le plus vite. Lors de la grande dépression<br />

des années 30, le canton<br />

d’Esch perd des habitants alors<br />

que <strong>Luxembourg</strong>-Ville continue<br />

de progresser. Dans les années 60,<br />

les autres cantons commencent<br />

<br />

Le Statec a élaboré plusieurs<br />

scenarios et a déterminé comme le plus<br />

probable celui qui mène à une population<br />

totale d’un peu plus de 645.000 habitants<br />

en 2030 et près de 775.000 habitants à<br />

l’horizon 2060<br />

<br />

Suite<br />

eux aussi à croître. Dans les<br />

années 70 et 80, la crise de la<br />

sidérurgie est à l’origine d’une<br />

certaine désaffection des cantons<br />

Sud, mais, dans le même<br />

temps, le Nord, très agricole voit<br />

sa population baisser également.<br />

A cette époque, c’est le centre<br />

et la capitale qui raflent la mise<br />

avec le développement du secteur<br />

bancaire. Encore aujourd’hui, 54 %<br />

des emplois sont concentrés dans<br />

l’agglomération luxembourgeoise.<br />

Dans les années 80 à 90, il y a une<br />

quasi-stabilité de la population.<br />

Celle-ci recommence à croître dans<br />

les années 90 dans l’ensemble<br />

du pays.<br />

Alors pourquoi cette attractivité<br />

récente des campagnes plus<br />

particulièrement ? Les prix du<br />

foncier, d’une part, et un regain<br />

d’intérêt pour un cadre de vie<br />

proche de la nature, d’autre part,<br />

seraient à l’origine de l’échec des<br />

villes à fixer les jeunes ménages.<br />

Cette tendance est valable pour<br />

les <strong>Luxembourg</strong>eois comme pour<br />

les étrangers. Sur les 10 dernières<br />

années, l’augmentation de la proportion<br />

d’étrangers est en effet<br />

plus marquée dans le Nord que<br />

dans les autres régions.<br />

page 32 ...<br />

30


amenagement du territoire<br />

Impact sur les communes :<br />

l’exemple de Saeul<br />

Raoul Clausse, bourgmestre de Saeul.<br />

Photos-Michèle Scheitler<br />

Saeul (730 habitants) est une commune du<br />

canton de Rédange qui a enregistré l’un des<br />

plus forts taux de croissance démographique<br />

du pays entre 2001 et 2011 (+ 46 %), qui a une<br />

croissance naturelle et migratoire au-dessus<br />

de la moyenne nationale et dont la population<br />

compte une part élevée de personnes de moins<br />

de 20 ans. Entretien avec son bourgmestre,<br />

Raoul Clausse.<br />

Quelles conséquences l’accroissement<br />

rapide de votre population<br />

a-t-elle eu sur la vie de votre commune<br />

?<br />

Notre commune a connu un apport important<br />

de population nouvelle en 2003, à la faveur de<br />

la construction d’un projet immobilier important<br />

de 40 unités de logement, autorisée par le<br />

Conseil échevinal de l’époque. Notre commune<br />

s’est donc accrue brutalement d’une centaine<br />

d’habitants, ce qui représentait environ 25 %<br />

d’augmentation d’un coup. Les logements en<br />

question sont des locations et nous constatons<br />

que leurs habitants se renouvellent très<br />

souvent. Le milieu associatif a beaucoup fait<br />

pour intégrer cette nouvelle population, mais<br />

celle-ci ne s’ancre pas dans le village. Nous<br />

avons donc décidé de ne plus autoriser ce<br />

genre de projets à l’avenir et de privilégier<br />

la construction de maisons unifamiliales pour<br />

attirer des jeunes couples avec enfants, désireux<br />

de s’installer durablement.<br />

Avez-vous des terrains pour vous<br />

étendre ? Jusqu’où pensez-vous<br />

raisonnable de faire grossir la commune<br />

?<br />

Entre la commune et les propriétaires privés,<br />

nous disposons encore d’une réserve<br />

conséquente de terrains constructibles qui<br />

pourraient nous permettre, en théorie, de<br />

monter jusqu’à 1.800 habitants. Mais pour<br />

maintenir la qualité de vie et pouvoir suivre en<br />

matière d’infrastructures, nous jugeons plus<br />

raisonnable de nous limiter à 1.500 habitants<br />

à l’horizon 2030, soit un doublement de notre<br />

population.<br />

Comment faites-vous pour adapter<br />

vos infrastructures aux besoins<br />

d’une population grandissante et<br />

qui a tendance à rajeunir ?<br />

Nous avons de nombreux projets en cours.<br />

Nous venons de nous doter d’une nouvelle<br />

salle de sport pouvant servir pour l’organisation<br />

de fêtes. Nous construisons une<br />

nouvelle école primaire pour la rentrée<br />

2013-2014. L’ancienne école sera transformée<br />

en Maison Relais. Nous construisons<br />

un bassin de rétention des eaux usées et<br />

son raccordement à la station d’épuration.<br />

Un nouveau réservoir d’eau potable est en<br />

cours de réalisation également.<br />

Comment fait la commune pour<br />

financer tous ces projets ?<br />

Nous pratiquons une gestion au plus juste<br />

et de bonnes négociations avec nos fournisseurs.<br />

Nous choisissons systématiquement la<br />

simplicité plutôt que le luxe. Nous faisons des<br />

économies sur le nombre de fonctionnaires<br />

communaux. Et puis, surtout, depuis 1990, les<br />

10 communes du canton de Rédange se sont<br />

réunies en syndicat pour mettre leurs moyens<br />

en commun. Nous avons pu ainsi nous doter<br />

de plusieurs infrastructures régionales – une<br />

école de musique, un CIPA, une piscine, un<br />

office social, une maison des jeunes et un<br />

tout nouveau lycée – toutes sur le territoire<br />

de Rédange, mais bénéficiant à tous les habitants<br />

du canton.<br />

31


amenagement du territoire<br />

... Suite de la page 30<br />

<br />

Le ménage moyen ayant tendance<br />

à « rétrécir », par conséquent, si, en 2030,<br />

la population devrait avoir gagné 26 %<br />

d’individus supplémentaires, ce sont 40 %<br />

de ménages en plus qu’il va falloir<br />

accueillir sur le territoire. Chaque ménage<br />

impliquant un logement, cela fait beaucoup<br />

de constructions à prévoir<br />

<br />

A quoi faut-il s’attendre<br />

pour l’avenir ?<br />

Les exercices de prospectives sont<br />

de moins en moins faciles à mener<br />

du fait de la multiplication des<br />

incertitudes qui pèsent sur les<br />

différents facteurs. Cependant,<br />

le Statec a publié mi-2008 une<br />

prévision de croissance de population<br />

en s’appuyant sur divers<br />

scénarios et en déterminant le<br />

plus probable d’entre eux. Ces<br />

prévisions n’ont pas été recalculées<br />

à la lumière du recensement<br />

de 2011 qui ne change pas la<br />

donne. Le Statec prévoit que<br />

le solde naturel (solde entre<br />

les naissances et les décès) reste<br />

positif sur les décennies à venir.<br />

L’immigration devrait également<br />

rester un moteur fort de l’accroissement<br />

de la population. Il s’agit<br />

malgré tout d’une donnée fortement<br />

dépendante de la situation<br />

économique qui, elle, n’est pas<br />

facilement prévisible. Le Statec a<br />

donc élaboré plusieurs scenarios<br />

pour l’évolution du solde migratoire<br />

et a déterminé comme le<br />

plus probable celui qui mène à<br />

une population totale d’un peu<br />

plus de 645.000 habitants en 2030<br />

et près de 775.000 habitants à<br />

l’horizon 2060.<br />

Deux tendances devraient<br />

accompagner cette importante<br />

croissance de population (50 %<br />

d’habitants en plus par rapport<br />

à 2011). Tout d’abord, une forte<br />

augmentation du poids des personnes<br />

les plus âgées. La part relative<br />

des 65 ans et plus dans la population<br />

totale devrait passer de<br />

14 % de nos jours à plus de 24 %<br />

dans 50 ans.<br />

Ensuite, une évolution<br />

notable du ménage type : l’indépendance<br />

économique des<br />

femmes et la moindre attirance<br />

des jeunes pour la vie en couple<br />

vont avoir pour conséquence de<br />

multiplier le nombre de ménages<br />

composés d’une personne seule.<br />

Ceux-ci devraient passer de 32 %<br />

du nombre total de ménages à<br />

38 % en 2030. Les veuvages plus<br />

tardifs, donc une vie à deux plus<br />

longue, ne compenseront pas ce<br />

phénomène. Le ménage moyen<br />

aura donc tendance à « rétrécir ».<br />

Il devrait passer de 2,43 personnes<br />

en 2011 à 2,23 personnes en 2030.<br />

Par conséquent, si, en 2030, la<br />

population devrait avoir gagné 26<br />

% d’individus supplémentaires,<br />

ce sont 40 % de ménages en<br />

plus qu’il va falloir accueillir sur<br />

le territoire. Chaque ménage<br />

impliquant un logement, cela<br />

fait beaucoup de constructions<br />

à prévoir. <br />

Catherine Moisy<br />

Un (si) cher territoire ?<br />

Une brochure montre comment faire des économies en aménagement du territoire<br />

Ces dernières années, les communes, et tout<br />

particulièrement les entités rurales, font face à des<br />

défis financiers importants. Les recettes tendent à<br />

diminuer en raison de la crise mais, parallèlement,<br />

les demandes d’aide sociale sont croissantes.<br />

Dans ces conditions, comment conjuguer<br />

approche territoriale, gouvernance et diversités<br />

sectorielles pour une gestion plus économe du<br />

cadre de vie ? Les défis en matière d’aménagement<br />

du territoire sont grands mais offrent aussi<br />

de larges espaces d’innovation et de créativité.<br />

Au travers d’exemples pertinents, la publication<br />

Un (si) cher territoire ? montre qu’avec<br />

imagination, volonté et parfois un brin d’audace,<br />

des initiatives locales prennent forme et offrent<br />

des solutions économiquement intéressantes.<br />

Les projets présentés, situés dans la<br />

Grande Région, s’articulent selon trois thématiques<br />

: la gestion foncière, l’intelligence énergétique et la multifonctionnalité<br />

spatiale. Ainsi sont développés, pour ne citer que<br />

quelques exemples, des projets architecturaux contemporains sur<br />

des terrains publics difficiles à urbaniser, la création d’une éolienne<br />

collective, les étapes d’un projet d’éco-quartier<br />

ou encore la réaffectation d’un site industriel en<br />

logements combinés à des activités tertiaires et<br />

associatives. Tous ces projets permettent des<br />

économies d’échelle pour la collectivité et les<br />

habitants.<br />

Cette question a été l’objet d’un colloque<br />

en juin dernier organisé conjointement par la<br />

Maison de l’urbanisme Lorraine-Ardenne et l’association<br />

internationale Ruralité-Environnement-<br />

Développement dont les actes sont sortis de<br />

presse il y a peu.<br />

Destinée à un large public sensibilisé au<br />

développement local, la brochure (30 pages)<br />

est disponible, uniquement en français, au prix<br />

de 5 EUR (Belgique) et 8 EUR (étranger) frais de<br />

port inclus.<br />

Renseignements et commandes :<br />

Maison de l’urbanisme Lorraine-Ardenne – 304, rue des Potiers<br />

B-6717 Attert – Tél : 32 (0)63/22 98 16 – Fax : 32 (0)63/23 04 99<br />

E-mail : info@murla.be – www.murla.be<br />

32


amenagement du territoire<br />

Pourquoi se doter de principes<br />

d’aménagement du territoire ?<br />

Avec plus de 525.000 habitants au 1 er janvier 2012, la densité du Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong><br />

a franchi le seuil symbolique des 200 habitants au kilomètre carré. Mais, plus que ce seul chiffre,<br />

c’est le rythme de la croissance démographique, la plus élevée de l’Union européenne en valeurs<br />

relatives, qui interpelle et qui laisse entrevoir l’ampleur des pressions qui s’exercent sur ce<br />

petit territoire.<br />

Dans un tel contexte, deux approches<br />

peuvent être suivies. La<br />

première consiste à « laisser-faire »,<br />

au risque de voir le territoire se<br />

transformer rapidement, en occasionnant<br />

des problèmes de consommation<br />

excessive des sols agricoles,<br />

de banalisation des paysages et de<br />

perte de biodiversité. La seconde,<br />

au contraire, vise à adopter une<br />

démarche volontariste d’aménagement<br />

du territoire pour influer sur<br />

la répartition spatiale des hommes<br />

et des activités dans l’espace afin<br />

de satisfaire aux impératifs d’une<br />

préservation de la qualité de vie,<br />

de la performance économique,<br />

mais aussi des équilibres environnementaux.<br />

Le gouvernement du <strong>Luxembourg</strong><br />

a fait le choix de se doter<br />

d’une telle politique, qui vise à<br />

favoriser l’établissement des nouveaux<br />

habitants et activités dans<br />

des régions ou des communes<br />

jugées aptes à les accueillir. Cette<br />

réponse institutionnelle passe par<br />

l’utilisation de différents moyens :<br />

l’adoption de lois, de plans et de<br />

règlements, mais également la<br />

mise en place de mesures incitatives<br />

ou encore la sensibilisation<br />

du grand public qui, du fait<br />

de ses choix résidentiels, est un<br />

acteur majeur de la production<br />

de l’espace. La politique d’aménagement<br />

adoptée dans le Programme<br />

Directeur d’Aménagement<br />

du Territoire (2003), et précisée<br />

dans l’approche de planification<br />

de l’IVL (Integratives Verkehrsund<br />

Landesentwicklungskonzept<br />

für Luxemburg), initiée en 2004,<br />

s’est ainsi fixé un certain nombre<br />

d’objectifs quant à la gestion de<br />

la croissance démographique et<br />

de l’implantation des nouveaux<br />

emplois. Il est spécifié qu’il convient<br />

d’orienter la répartition de la population<br />

résidente, actuelle et future,<br />

vers les centres de développement<br />

et d’attraction, qui sont 16 communes<br />

sélectionnées au sein du<br />

territoire national, pour jouer un<br />

rôle de pourvoyeur de services et<br />

de commerces à l’ensemble de la<br />

population.<br />

L’Etat doit également jouer<br />

un rôle en adaptant ses subventions<br />

et aides ainsi que les mécanismes<br />

de finances communales<br />

à ce système de centres de développement<br />

et d’attraction. Mais,<br />

aujourd’hui, un certain nombre de<br />

constats s’imposent et révèlent<br />

les difficultés qu’il y a à atteindre<br />

les objectifs sans les outils réglementaires<br />

adéquats, qui devraient<br />

Indice synthétique de centralité<br />

WINCRANGE<br />

TROISVIERGES<br />

WEISWAMPACH<br />

HEINERSCHEID<br />

CLERVAUX<br />

MUNSHAUSEN<br />

MAMER<br />

STRASSEN<br />

SCHUTTRANGE<br />

GARNICH<br />

LUXEMBOURG SANDWEILER<br />

WORMELDANGE<br />

CLEMENCY<br />

BERTRANGE<br />

LENNINGEN<br />

CONTERN<br />

DIPPACH<br />

HESPERANGE<br />

STADTBREDIMUS<br />

BASCHARAGE<br />

LEUDELANGE<br />

WALDBREDIMUS<br />

RECKANGE SUR MESS<br />

BOUS<br />

PETANGE<br />

WEILER LA TOUR<br />

REMICH<br />

ROESER<br />

DALHEIM<br />

MONDERCANGE<br />

SANEM<br />

DIFFERDANGE<br />

BETTEMBOURG<br />

WELLENSTEIN<br />

FRISANGE MONDORF LES BAINS<br />

SCHIFFLANGE<br />

BURMERANGE<br />

ESCH SUR ALZETTE<br />

KAYL DUDELANGE<br />

SCHENGEN<br />

RUMELANGE<br />

Auteurs : V. Feltgen, A. Decoville, pôle GEODE, CEPS/INSTEAD, 2011.<br />

Sources : Dater - Observatoire du Développement Spatial (Bases centralités 2011), ACT.<br />

Carte 1<br />

Communes à<br />

tendance<br />

plus rurale<br />

Communes à<br />

tendance<br />

urbaine<br />

(base 100 = valeur maximale<br />

hors <strong>Luxembourg</strong>-ville)<br />

0,10 - 4,50<br />

4,51 - 9,00<br />

9,01 - 18,00<br />

18,01 - 36,00<br />

36,01 - 72,00<br />

72,01 - 100,00<br />

HOSINGEN<br />

<strong>Luxembourg</strong>-ville<br />

ESCHWEILER<br />

(valeur de l’indice = 642)<br />

KIISCHPELT<br />

(discrétisation arithmétique)<br />

CONSTHUM<br />

WINSELER<br />

Centres de Développement<br />

HOSCHEID<br />

WILTZ<br />

PUTSCHEID<br />

et d’Attraction<br />

VIANDEN<br />

régional<br />

GOESDORF<br />

LAC DE LA HAUTE SURE<br />

d’ordre moyen<br />

BOURSCHEID TANDEL<br />

ESCH SUR SURE<br />

BOULAIDE<br />

d’ordre supérieur<br />

NEUNHAUSEN<br />

HEIDERSCHEID<br />

DIEKIRCH<br />

ERPELDANGE<br />

FEULEN<br />

REISDORF<br />

WAHL<br />

BETTENDORF<br />

GROSBOUS ETTELBRUCK<br />

RAMBROUCH<br />

ERMSDORF BEAUFORT<br />

MERTZIG<br />

SCHIEREN<br />

BERDORF<br />

VICHTEN COLMAR BERG MEDERNACH<br />

PREIZERDAUL<br />

NOMMERN<br />

ECHTERNACH<br />

WALDBILLIG<br />

BISSEN<br />

REDANGE<br />

ROSPORT<br />

LAROCHETTE<br />

CONSDORF<br />

ELL<br />

USELDANGE<br />

HEFFINGEN<br />

BOEVANGE SUR ATTERT<br />

MOMPACH<br />

MERSCH FISCHBACH<br />

BECH<br />

BECKERICH<br />

SAEUL<br />

LINTGEN<br />

MANTERNACH<br />

MERTERT<br />

TUNTANGE<br />

BIWER<br />

JUNGLINSTER<br />

SEPTFONTAINES<br />

LORENTZWEILER<br />

HOBSCHEID<br />

KEHLEN<br />

STEINSEL<br />

BETZDORF<br />

KOERICH<br />

GREVENMACHER<br />

KOPSTAL<br />

NIEDERANVEN<br />

FLAXWEILER<br />

WALFERDANGE<br />

STEINFORT<br />

±<br />

0 5 10<br />

km<br />

33


amenagement du territoire<br />

WINSELER<br />

WINCRANGE<br />

LAC DE LA HAUTE-SURE<br />

ESCHWEILER<br />

TROISVIERGES<br />

CLERVAUX<br />

KIISCHPELT<br />

WILTZ GOESDORF<br />

WEISWAMPACH<br />

PARC HOSINGEN<br />

BOURSCHEID<br />

PUTSCHEID<br />

Auteur: Antoine Decoville, Pôle GEODE, CEPS/INSTEAD, 2013.<br />

Sources: STATEC, 2013, ACT.<br />

Carte 2<br />

prochainement être disponibles.<br />

Ainsi, la comparaison des deux<br />

cartes suivantes montre le décalage<br />

qui existe entre, d’une part,<br />

l’armature urbaine du pays, c’està-dire<br />

le réseau de centres urbains<br />

à même de répondre aux besoins<br />

des habitants, et les dynamiques<br />

de croissance démographique.<br />

La carte 1 représente l’indice<br />

synthétique de centralité urbaine,<br />

réalisé grâce à une collecte la plus<br />

exhaustive possible des éléments<br />

qui contribuent à définir le caractère<br />

urbain d’une commune. Les<br />

données nécessaires à la réalisation<br />

de cette carte incluent en<br />

effet l’ensemble des commerces,<br />

entreprises, services publics et privés<br />

ainsi qu’activités sportives et<br />

socioculturelles présentes dans<br />

chaque commune. Elles ont été<br />

pondérées par des coefficients<br />

qui permettent de hiérarchiser<br />

Dynamiques de croissance de la population<br />

sur la période 2001-2012<br />

TANDEL<br />

VIANDEN<br />

< 1,4<br />

1,4 - 2<br />

2- 2,8<br />

> 2,8<br />

Croissance absolue<br />

de la population<br />

BOULAIDE ESCH-SUR-SURE<br />

DIEKIRCH<br />

REISDORF<br />

FEULEN<br />

ERPELDANGE<br />

BETTENDORF<br />

GROSBOUS<br />

RAMBROUCH<br />

ETTELBRUCK<br />

BEAUFORT<br />

WAHL<br />

MERTZIG<br />

BERDORF<br />

SCHIEREN<br />

AERENZDALLGEMENG<br />

PREIZERDAUL<br />

VICHTEN COLMAR-BERG<br />

NOMMERN<br />

REDANGE USELDANGE<br />

WALDBILLIG ECHTERNACH<br />

BISSEN LAROCHETTE<br />

ROSPORT<br />

CONSDORF<br />

ELL<br />

MERSCH<br />

BOEVANGE-SUR<br />

HEFFINGEN<br />

ATTERT<br />

FISCHBACH<br />

BECH<br />

MOMPACH<br />

BECKERICH<br />

MANTERNACH<br />

SAEUL TUNTANGE LINTGEN<br />

<br />

Les futurs Plans sectoriels Logement,<br />

Zones d’activités économiques, Transports et<br />

Préservation des grands ensembles paysagers et<br />

forestiers, actuellement en cours d’élaboration,<br />

auront un impact direct sur l’organisation<br />

territoriale et l’occupation du sol à l’échelle<br />

nationale. Ils constitueront les instruments<br />

permettant d’orienter le développement spatial<br />

à moyen et long terme dans le respect des<br />

objectifs définis<br />

<br />

Taux d’accroissement annuel<br />

moyen de la population entre<br />

2001 et 2012, en %<br />

150<br />

3 000<br />

20 000<br />

JUNGLINSTER<br />

MERTERT<br />

SEPTFONTAINES LORENTZWEILER<br />

BIWER<br />

HOBSCHEID<br />

BETZDORF<br />

KOERICH<br />

KOPSTAL<br />

STEINSEL<br />

GREVENMACHER<br />

KEHLEN<br />

NIEDERANVEN<br />

WALFERDANGE<br />

FLAXWEILER<br />

STEINFORT MAMER STRASSEN<br />

SCHUTTRANGE<br />

SANDWEILER<br />

LUXEMBOURG<br />

WORMELDANGE<br />

GARNICH<br />

BERTRANGE<br />

LENNINGEN<br />

CONTERN<br />

STADTBREDIMUS<br />

KAERJENG<br />

DIPPACH<br />

HESPERANGE WALDBREDIMUS<br />

LEUDELANGE<br />

BOUS<br />

RECKANGE-SUR-MESS<br />

DALHEIM<br />

PETANGE<br />

WEILER-LA-TOUR<br />

ROESER<br />

REMICH<br />

MONDERCANGE<br />

MONDORF-LES-BAINS<br />

DIFFERDANGE SANEM BETTEMBOURG<br />

±<br />

SCHIFFLANGE<br />

FRISANGE<br />

ESCH-SUR-ALZETTE<br />

SCHENGEN<br />

KAYL DUDELANGE<br />

RUMELANGE<br />

0 5 10<br />

km<br />

ces éléments les uns par rapport<br />

aux autres et de les réunir sous un<br />

indice synthétique unique. Cette<br />

carte reflète l’importance de l’agglomération<br />

de la capitale et de la<br />

Région Sud, qui sont les principales<br />

régions urbaines du pays. Dans la<br />

partie nord du pays, à l’exception<br />

de la Nordstad (Ettelbrück-Diekirch)<br />

et de Wiltz, le caractère rural de<br />

l’Oesling apparaît relativement<br />

bien, du fait de son faible niveau<br />

d’équipement.<br />

Cette première carte montre<br />

donc indirectement la structure<br />

territoriale du pays, avec son réseau<br />

de centres urbains à même de<br />

pourvoir la population en services<br />

et biens de consommation. Or,<br />

lorsque l’on compare cette carte<br />

sur l’armature urbaine avec la carte<br />

de la dynamique de croissance de<br />

la population (Carte 2), on note<br />

que cette dernière n’est pas la plus<br />

forte, en valeurs relatives, dans<br />

les communes qui sont à même<br />

d’offrir le plus de services.<br />

Si les grandes villes continuent<br />

à attirer la plupart des nouveaux<br />

habitants en valeurs absolues,<br />

les dynamiques de croissance<br />

relative sont les plus fortes dans<br />

les communes situées au-delà de<br />

la première couronne périurbaine.<br />

Les prix fonciers et immobiliers,<br />

prohibitifs dans la capitale et aux<br />

alentours, sont en partie responsables<br />

de cette urbanisation dans<br />

les communes à dominante encore<br />

rurale. A cette première raison, il<br />

convient d’ajouter une certaine<br />

forme de désaffection d’une partie<br />

de la population pour les localisations<br />

résidentielles dans les<br />

centres urbains.<br />

Ce déséquilibre très marqué<br />

entre les lieux où se concentrent les<br />

équipements et ceux où la population<br />

tend à croître le plus vite,<br />

en proportions, pose d’importants<br />

problèmes en termes de développement<br />

durable du territoire. En<br />

effet, cette urbanisation des campagnes<br />

s’accompagne souvent de<br />

faibles densités de construction,<br />

et donc d’une consommation trop<br />

intense de la ressource foncière,<br />

qui est, par définition, une ressource<br />

rare et non renouvelable.<br />

Par ailleurs, les populations qui<br />

s’installent dans ces communes<br />

rurales sont contraintes d’utiliser<br />

plus fréquemment les déplacements<br />

motorisés individuels au<br />

quotidien, entraînant une hausse<br />

des émissions de gaz à effet de<br />

serre ainsi qu’une accentuation de<br />

la congestion des axes routiers. Le<br />

défi est donc de tenter de renouer<br />

avec la croissance de la population<br />

dans les communes urbaines, ce<br />

qui implique d’y créer une offre de<br />

logements adaptée, en termes de<br />

qualité et de coûts, à l’ensemble<br />

de la population.<br />

Les futurs plans sectoriels<br />

primaires, au nombre de quatre :<br />

Logement, Zones d’activités économiques,<br />

Transports et Préservation<br />

des grands ensembles paysagers<br />

et forestiers, actuellement en cours<br />

d’élaboration, auront un impact<br />

direct sur l’organisation territoriale<br />

et l’occupation du sol à l’échelle<br />

nationale. Par conséquent, ils<br />

constitueront les instruments<br />

permettant d’orienter le développement<br />

spatial à moyen et<br />

long terme dans le respect des<br />

objectifs définis. <br />

Antoine Decoville<br />

Chercheur en géographie<br />

et aménagement du territoire<br />

CEPS/INSTEAD<br />

Département GEODE<br />

34


amenagement du territoire<br />

La mobilité transfrontalière<br />

au <strong>Luxembourg</strong><br />

Enjeux de développement et caractéristiques<br />

principales<br />

Quotidiennement, le Grand-Duché attire plus de 140.000 travailleurs résidant au sein de la<br />

Grande Région. Cela représente à la fois près de la moitié de la population active du <strong>Luxembourg</strong><br />

et le nombre (qu’il soit absolu ou relatif) le plus élevé de mouvements pendulaires transfrontaliers<br />

de l’Europe des 27.<br />

Ce phénomène connaît une<br />

croissance continue depuis trois<br />

décennies et s’inscrit désormais<br />

dans une large zone d’emploi<br />

étalée sur pas moins de quatre<br />

pays européens. Les aspects liés<br />

à la distance et, par là-même, à<br />

la mobilité entre le domicile et<br />

le travail, deviennent alors fondamentaux<br />

dans la caractérisation du<br />

marché du travail transfrontalier,<br />

mais également dans la spécification<br />

du contexte énergétique<br />

et environnemental dans lequel<br />

s’insèrent ces déplacements.<br />

Il semble dès lors évident<br />

que ces questions de mobilité<br />

transfrontalière relèvent pour le<br />

Grand-Duché d’enjeux à la fois<br />

économiques, sociaux et environnementaux.<br />

A travers l’analyse des<br />

comportements de mobilité des<br />

travailleurs frontaliers, ces quelques<br />

paragraphes tentent d’éclairer certains<br />

aspects de ces enjeux majeurs<br />

pour l’avenir du pays au travers<br />

Encart descriptif de l’Enquête<br />

Mobilité des Frontaliers (EMF)<br />

Cette enquête voit sa première phase se réaliser à la fin de<br />

l’automne 2010. Le champ de l’enquête concerne les actifs frontaliers<br />

résidant dans un périmètre permettant un aller-retour vers le<br />

lieu de travail dans la journée. Cela représente 130.300 frontaliers<br />

sur les 146.600 que compte la base de l’Inspection Générale de<br />

la Sécurité Sociale (IGSS), soit 90 % de l’ensemble des travailleurs<br />

frontaliers du <strong>Luxembourg</strong> en décembre 2009. Cette première phase<br />

du questionnaire est composée des thématiques classiques d’une<br />

« enquête déplacements » que connaissent les pays voisins, à savoir<br />

les caractéristiques sociodémographiques essentielles (types de<br />

logement et de ménage, classes de salaires, niveau d’études) ainsi<br />

que celles liées aux déplacements quotidiens (activités lors d’un<br />

jour de travail, autres déplacements réguliers, parc automobile,<br />

kilomètres parcourus…).<br />

Le nombre de répondants s’est élevé à 7.235 pour cette première<br />

phase de l’enquête, soit un taux de réponse de plus de 18 %.<br />

Afin de compléter ces principaux indicateurs, une seconde phase a<br />

été nécessaire pour approfondir la compréhension de leurs mobilités.<br />

Les informations relevées concernent des questions d’opinion, tant au<br />

niveau énergétique que des modes de transport ou des questions de<br />

trajectoire résidentielle. Pour cela, un questionnaire complémentaire<br />

(4 pages) a été envoyé au printemps 2011 aux personnes ayant<br />

répondu à la première phase, avec un taux de retour de plus de 51 %.<br />

d’une enquête effectuée par le<br />

CEPS/INSTEAD, en collaboration<br />

avec l’Université de Strasbourg et<br />

le CNRS en France.<br />

Dans cet article reprenant les<br />

principaux résultats de différentes<br />

publications émanant du CEPS/<br />

INSTEAD, nous nous concentrerons<br />

sur quatre aspects principaux<br />

: quels sont les modes de<br />

transport principaux qu’utilisent<br />

les frontaliers ? Quelles sont les<br />

caractéristiques principales de tous<br />

leurs déplacements quotidiens et<br />

comment s’organisent-ils au cours<br />

d’une journée de travail ? Enfin,<br />

quels sont les impacts environnementaux<br />

de ces déplacements,<br />

notamment en ce qui concerne<br />

les émissions de gaz à effet de<br />

serre ? <br />

Philippe Gerber<br />

Chargé de recherche PhD<br />

au CEPS/Instead, département<br />

GEODE, responsable de l’unité<br />

Mobilité locale transfrontalière<br />

35


amenagement du territoire<br />

Une évolution des parts modales en faveur<br />

des transports en commun<br />

Belgique<br />

Allemagne<br />

France<br />

Total<br />

<br />

La voiture reste le mode de<br />

transport dominant (86 %), avec des<br />

écarts sensibles selon le pays de<br />

résidence : 90 % en Allemagne, 88 % en<br />

Belgique et 83 % en France<br />

<br />

L’augmentation du recours aux<br />

transports publics comme moyen<br />

principal de déplacement domicile-travail<br />

est manifeste : + 5<br />

points entre 2007 et 2010, dont<br />

2 points pour le train et 3 points<br />

pour le bus (voir tableau). Ainsi,<br />

en 2010, la part des frontaliers<br />

utilisant principalement les transports<br />

en commun représente<br />

14 %. L’augmentation durant<br />

cette période a été plus importante<br />

chez les frontaliers résidant<br />

en France (+ 6 points) et<br />

en Allemagne (+ 5 points) que<br />

chez ceux résidant en Belgique<br />

(+ 1,5 point). Cette évolution est<br />

sans doute à mettre en relation<br />

avec les efforts importants de<br />

développement des réseaux de<br />

transports en commun.<br />

Le renforcement des dessertes<br />

ferroviaires et, plus généralement,<br />

les améliorations apportées<br />

au système ferroviaire transfrontalier<br />

se concrétisent ainsi par une<br />

hausse du nombre de frontaliers<br />

dans les trains (+ 3.200). Les frontaliers<br />

lorrains sont les plus nombreux<br />

à les emprunter, notamment depuis<br />

Metz et Thionville. Les frontaliers<br />

allemands, quant à eux, sont ceux<br />

qui les utilisent le moins. L’augmentation<br />

du nombre d’usagers<br />

des bus est encore plus élevée<br />

(+ 4.300). Pour les frontaliers français,<br />

cette hausse est le résultat<br />

direct de la création de nouvelles<br />

lignes de bus transfrontalières<br />

depuis le nord lorrain. La fréquentation<br />

des bus par les frontaliers<br />

allemands est également en forte<br />

croissance, alors que celle des<br />

belges est stable.<br />

La voiture reste toutefois le<br />

mode de transport dominant (86 %),<br />

avec des écarts sensibles selon<br />

le pays de résidence : 90 % en<br />

Allemagne, 88 % en Belgique et<br />

83 % en France. Malgré la baisse<br />

relative de l’usage de la voiture<br />

par rapport aux transports en<br />

commun, le nombre de frontaliers<br />

se déplaçant principalement en<br />

voiture a aussi connu une augmentation<br />

depuis 2007 (+ 10.000). La<br />

pratique du covoiturage restant<br />

stable autour de 15 %, on peut en<br />

déduire que le trafic automobile<br />

Mode de transport principal pour le déplacement domicile-travail selon le pays de<br />

résidence en 2007 et 2010<br />

Voiture Train Bus Total<br />

2007 90 % 8 % 3 % 100 %<br />

2010 88 % 9 % 3 % 100 %<br />

2007 95 % 1 % 4 % 100 %<br />

2010 90 % 3 % 8 % 100 %<br />

2007 89 % 10 % 2 % 100 %<br />

2010 83 % 12 % 6 % 100 %<br />

2007 91 % 7 % 2 % 100 %<br />

2010 86 % 9 % 5 % 100 %<br />

Sources: Enquête Dépenses des frontaliers, CEPS/INSTEAD, STATEC 2007 ; Enquête Mobilité des frontaliers, CEPS/INSTEAD.<br />

Dans le cas des déplacements multimodaux, le mode de transport principal est celui avec lequel le frontalier parcourt la<br />

plus longue distance.<br />

frontalier a continué de croître<br />

pendant cette période.<br />

Le lieu de résidence des<br />

frontaliers a beaucoup de poids<br />

dans le choix du mode de transport.<br />

Ainsi, les plus forts taux d’utilisation<br />

des transports en commun<br />

se situent dans les centres urbains<br />

frontaliers, là où les connexions<br />

vers le <strong>Luxembourg</strong> sont les plus<br />

performantes : Metz (34 %), Thionville<br />

(24 %), Arlon (23 %) et Trèves<br />

(21 %). A l’inverse, l’usage de la<br />

voiture est plus répandu dans<br />

les zones moins denses et moins<br />

accessibles en train ou en bus, où<br />

résident pourtant de nombreux<br />

frontaliers.<br />

L’utilisation des différents<br />

modes de transport varie également<br />

selon le lieu de travail.<br />

Les frontaliers travaillant dans la<br />

capitale utilisent beaucoup plus les<br />

transports en commun (33 %) que<br />

ceux qui travaillent dans l’agglomération<br />

de <strong>Luxembourg</strong> (6 %) ou<br />

dans le reste du pays (2 %). Ces<br />

différences se sont creusées depuis<br />

2007 : l’utilisation des transports<br />

en commun a beaucoup augmenté<br />

parmi les frontaliers se rendant à<br />

<strong>Luxembourg</strong>-Ville (+ 11 points),<br />

alors que la hausse est restée<br />

plus modérée pour l’ensemble<br />

des autres zones de travail (+ 2<br />

points). Ces écarts conséquents<br />

s’expliquent en partie par la structure<br />

du réseau de transports en<br />

commun, notamment ferroviaire,<br />

centrée sur la capitale. <br />

Frédéric Schmitz<br />

Philippe Gerber<br />

CEPS/INSTEAD<br />

36


amenagement du territoire<br />

Les déplacements quotidiens des frontaliers<br />

Les frontaliers génèrent un nombre<br />

élevé de déplacements au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

essentiellement pour se<br />

rendre au travail, mais également<br />

pour leurs autres activités. Ces<br />

actifs passent beaucoup de temps<br />

dans les transports, notamment si<br />

on les compare avec ceux travaillant<br />

dans leur pays de résidence :<br />

leur budget-temps de transport,<br />

qui représente le temps total passé<br />

à se déplacer pendant un jour de<br />

semaine, s’élève à 2 heures, alors<br />

que la moyenne est de 1 h 07 pour<br />

les actifs français, par exemple<br />

(source : ENTD2008).<br />

Le poids des déplacements<br />

autres que ceux liés au travail est<br />

réduit dans ce budget-temps,<br />

car justement le temps nécessaire<br />

pour se rendre au travail<br />

est élevé. L’éloignement entre le<br />

domicile et le travail est d’ailleurs<br />

le principal facteur influençant le<br />

budget-temps de transport. Plus<br />

les frontaliers résident loin de leur<br />

lieu de travail, plus le temps qu’ils<br />

consacrent à leurs déplacements<br />

quotidiens est élevé.<br />

En termes de distance, les<br />

frontaliers parcourent en moyenne<br />

100 km par jour, ce qui correspond<br />

à un aller-retour domicile-travail<br />

plus un déplacement supplémentaire.<br />

Si distances et durées<br />

quotidiennes de déplacements<br />

sont logiquement corrélées, on<br />

constate cependant que la vitesse<br />

moyenne tend à augmenter pour<br />

les longs trajets : 42 km/h pour les<br />

frontaliers entre 15 et 30 km de<br />

leur travail et 52 km/h pour ceux<br />

entre 45 et 60 km, par exemple.<br />

Ces derniers parcourent en effet<br />

plus de trajet sur autoroute avec<br />

une vitesse non diminuée par les<br />

encombrements.<br />

Les déplacements internes<br />

(réalisés entièrement sur le sol<br />

luxembourgeois) ne sont pas<br />

négligeables : 65.000 déplacements/jour<br />

(voir illustration). Il<br />

s’agit principalement de trajets<br />

professionnels (36 %), autres que<br />

pour se rendre sur son lieu de<br />

travail habituel, de déplacements<br />

pour prendre un repas à l’extérieur<br />

(34 %) et de déplacements<br />

pour faire des courses (15 %). Ces<br />

déplacements reflètent les activités<br />

réalisées habituellement par les<br />

frontaliers au <strong>Luxembourg</strong> pendant<br />

leur journée de travail. Contrairement<br />

à ce qui a été observé<br />

pour les déplacements domiciletravail,<br />

ces trajets à l’intérieur du<br />

Grand-Duché sont fréquemment<br />

réalisés à pied (25 %). L’usage<br />

des transports en commun est<br />

en revanche peu répandu (2 %) et<br />

le vélo est encore négligeable. La<br />

majorité de ces déplacements, soit<br />

70 %, restent toutefois effectués<br />

en voiture. Les gens se déplacent<br />

à pied essentiellement pour aller<br />

manger pendant la pause déjeuner,<br />

alors que la voiture est plus<br />

utilisée pour les déplacements<br />

professionnels.<br />

Nombre de déplacements effectués par l’ensemble<br />

des frontaliers en 2010 pendant la journée<br />

<br />

Les déplacements internes (réalisés<br />

entièrement sur le sol luxembourgeois)<br />

ne sont pas négligeables : 65.000<br />

déplacements/jour. Il s’agit principalement<br />

de trajets professionnels (36 %)<br />

<br />

Les déplacements transfrontaliers<br />

sont pour leur part<br />

quatre fois plus nombreux<br />

(262.000 déplacements/jour,<br />

deux sens confondus). Ils sont<br />

également beaucoup plus longs<br />

que les déplacements internes :<br />

45 km contre 13 km en moyenne.<br />

Ils sont presque exclusivement<br />

des déplacements pour aller ou<br />

pour revenir du travail. Les frontaliers<br />

utilisent majoritairement<br />

la voiture (86 %, dont 15 % de<br />

covoitureurs). Vu la longueur des<br />

déplacements, l’usage exclusif<br />

des modes doux est, en toute<br />

logique, quasi inexistant.<br />

Les frontaliers effectuent<br />

très peu de déplacements transfrontaliers<br />

entre les autres pays<br />

que le <strong>Luxembourg</strong>, par exemple<br />

entre la France et la Belgique,<br />

pendant leur journée de travail.<br />

Cela s’explique de nouveau en<br />

partie par la longueur du trajet<br />

domicile-travail, qui limite les<br />

plages temporelles pour effectuer<br />

d’autres activités. <br />

Frédéric Schmitz<br />

Sylvain Klein<br />

CEPS/INSTEAD<br />

38


amenagement du territoire<br />

Les chaînes de déplacement des travailleurs frontaliers<br />

Les chaînes de déplacement précisent<br />

les informations sur les flux<br />

décrits précédemment ; ils permettent<br />

en effet de connaître la<br />

succession des déplacements et des<br />

activités réalisées quotidiennement.<br />

Outre la chaîne domicile-travaildomicile<br />

(54 % de la totalité des<br />

chaînes), près de 600 combinaisons<br />

de chaînes de déplacement ont<br />

été recensées à travers l’enquête.<br />

Les trois autres chaînes principales<br />

se déclinent ainsi : 14 % des frontaliers<br />

réalisant une activité après<br />

le travail, 7 % avant et après, et<br />

enfin 5 % entre deux temps de<br />

travail (généralement sur le temps<br />

de la pause déjeuner). Ces chaînes<br />

se caractérisent par des enchaînements<br />

de longueur variable,<br />

allant de 2 à 10 déplacements, tant<br />

dans la sphère professionnelle que<br />

personnelle. L'illustration ci-dessus<br />

représente le positionnement des<br />

activités secondaires par rapport<br />

à l’axe structurant domicile-travail-domicile,<br />

c'est-à-dire entre<br />

le domicile et le lieu de travail (et<br />

Enchaînement des activités réalisées par les frontaliers au cours d'une journée type<br />

Pays de résidence (BE, DE, FR)<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

500 (0,4%)<br />

19 451 (14,9%)<br />

2 120 (1,6%)<br />

1 627 (1,2%)<br />

17 324 (13,3%)<br />

2 620 (2,0%)<br />

12 574 (9,6%)<br />

304 (0,2%)<br />

304 (0,2%)<br />

12 574 (9,6%)<br />

14 612 (11,2%)<br />

108 060 (82,9%) 94 658 (72,6%)<br />

17 692 (13,6%)<br />

491 (0,4%) 8 785 (6,7%)<br />

15 864 (12,2%)<br />

vail, contre près de 20.000 qui<br />

réalisent au passage une activité<br />

secondaire. Après l'activité travail,<br />

la configuration change. Le maillon<br />

entre lieu de travail et domicile<br />

concerne près de 95.000 frontaliers<br />

(73 %). La différence entre les<br />

maillons d'avant et d'après-travail<br />

s’explique par une pratique plus<br />

25 716 (19,7%)<br />

2 319 (1,8%)<br />

importante d’activités secondaires<br />

après le travail.<br />

En effet, près d'un frontalier<br />

sur quatre réalise une activité<br />

secondaire en sortant du travail.<br />

Ces activités peuvent être réalisées<br />

au <strong>Luxembourg</strong> (pour 17.700<br />

frontaliers) ou dans le pays de<br />

résidence (pour 14.600 frontaliers).<br />

Cette quasi-symétrie dans<br />

la répartition des effectifs témoigne<br />

de l’intérêt pour les frontaliers<br />

Types de mouvements<br />

Extérieurs Intérieurs<br />

au <strong>Luxembourg</strong> au <strong>Luxembourg</strong><br />

Transfrontaliers<br />

1 000<br />

5 000<br />

100 000<br />

domicile<br />

<br />

Près d'un frontalier sur quatre réalise une<br />

activité secondaire en sortant du travail. Ces<br />

activités peuvent être réalisées au <strong>Luxembourg</strong><br />

(pour 17.700 frontaliers) ou dans le pays de<br />

résidence (pour 14.600 frontaliers)<br />

<br />

Effectifs<br />

25 000<br />

Lieux d’activité<br />

travail<br />

autre activité<br />

Source : EMF 2010<br />

Auteurs : Guillaume Drevon, Olivier Klein - CEPS/INSTEAD, 2012<br />

de réaliser certaines activités au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, essentiellement des<br />

activités de shopping et de loisirs.<br />

Un nombre restreint de frontaliers<br />

(2.300) enchaîne des activités de<br />

part et d'autre de la frontière avant<br />

de regagner le domicile. Lorsque<br />

les frontaliers rentrent chez eux, ils<br />

ne retournent que très rarement<br />

inversement) ainsi qu’entre deux<br />

périodes de travail. Etant dans<br />

un espace frontalier, ces activités<br />

secondaires peuvent être localisées<br />

aussi bien au <strong>Luxembourg</strong><br />

que dans les pays de résidence<br />

limitrophes.<br />

L'activité travail structure<br />

fortement les chaînes de déplacement.<br />

Ainsi, 108.000 frontaliers<br />

(83 %) se rendent directement de<br />

leur domicile à leur lieu de traau<br />

<strong>Luxembourg</strong> pour réaliser une<br />

activité secondaire (moins de 1 %<br />

des cas) alors que 7 % d’entre eux<br />

peuvent être amenés à se déplacer<br />

à nouveau dans leur pays de<br />

résidence.<br />

D’un autre côté, avant le<br />

travail, 16 % des actifs réalisent<br />

une activité engendrant un déplacement<br />

en dehors du domicile.<br />

Dans cette période d'avant-travail,<br />

ces activités sont presque<br />

exclusivement réalisées dans le<br />

pays de résidence (plus de 90 %<br />

des cas). Seul un nombre marginal<br />

d'actifs retourne au domicile<br />

avant de rejoindre le travail (1 %).<br />

Enfin, entre deux périodes de travail,<br />

les activités secondaires se<br />

situent généralement sur le temps<br />

du déjeuner. Elles sont réalisées<br />

de manière quasi exclusive au<br />

<strong>Luxembourg</strong> pour 12.600 frontaliers<br />

alors que seulement 300 frontaliers<br />

réalisent un aller-retour dans leur<br />

pays de résidence.<br />

Ainsi, alors qu’un grand<br />

nombre de frontaliers a un espace<br />

de vie concentré autour du domicile,<br />

réalisant la plupart de leurs<br />

activités dans le pays de résidence,<br />

d’autres, au contraire, réalisent des<br />

activités de manière relativement<br />

équilibrée de part et d’autre de la<br />

frontière. Pour ces derniers, l'enchaînement<br />

des activités montre<br />

qu’ils ne viennent pas seulement<br />

travailler au <strong>Luxembourg</strong>, mais qu’ils<br />

y réalisent également d’autres activités<br />

comme, entre autres, faire des<br />

courses, rendre visite à des amis ou<br />

pratiquer des activités de loisirs.<br />

Dans ce dernier cas, une intégration<br />

des frontaliers au <strong>Luxembourg</strong> peut<br />

être évoquée. <br />

Guillaume Drevon<br />

Olivier Klein<br />

CEPS/INSTEAD<br />

40


amenagement du territoire<br />

Evolution des émissions de CO2 liées aux déplacements<br />

domicile-travail des frontaliers<br />

La réduction des émissions de gaz<br />

à effet de serre (GES) dues aux<br />

déplacements de marchandises<br />

et de personnes est un objectif<br />

majeur des politiques de transport<br />

en Europe. L’Union européenne<br />

s’est ainsi engagée à réduire de<br />

20 % ses émissions de gaz à effet<br />

de serre d’ici à 2020 par rapport<br />

au niveau de 1990. Dans l’exemple<br />

précis de la mobilité domiciletravail<br />

des frontaliers travaillant au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, nous avons estimé<br />

que les émissions de CO2 par<br />

frontalier ont baissé de 9 % entre<br />

2007 et 2010.<br />

Deux principaux phénomènes<br />

sont à l’origine de cette<br />

baisse. Premièrement, comme<br />

les voitures récentes émettent en<br />

moyenne moins de CO2 que les<br />

voitures plus anciennes, le renouvellement<br />

du parc automobile a<br />

entraîné la diminution des émissions<br />

des voitures en circulation,<br />

d’autant plus que les automobiles<br />

des frontaliers sont relativement<br />

récentes (5 ans) en comparaison<br />

de la moyenne européenne<br />

(8 ans). La modernisation du parc<br />

automobile a donc permis une<br />

baisse des émissions de CO2 de<br />

6 %. Deuxièmement, sous l’effet<br />

principalement de l’amélioration<br />

du système de transport en commun,<br />

le pourcentage de frontaliers<br />

utilisant le train ou le bus à la place<br />

de la voiture pour se rendre jusqu’à<br />

son travail a progressé de 5 points.<br />

Comme les déplacements en train<br />

ou en bus génèrent bien moins<br />

de CO2 que les déplacements en<br />

voiture individuelle (par passager),<br />

ce report vers les transports en<br />

commun a également permis de<br />

diminuer les émissions de CO2.<br />

Cependant, entre 2007 et<br />

2010, le nombre de frontaliers<br />

a fortement progressé. Dans le<br />

même temps, les frontaliers ne<br />

se sont pas rapprochés de leur<br />

lieu de travail. Même si la distance<br />

moyenne entre le domicile<br />

et le travail est restée à 44 km, les<br />

kilomètres parcourus quotidiennement<br />

par l’ensemble des frontaliers<br />

Impacts du report modal de la voiture vers les transports en commun et du renouvellement<br />

du parc automobile sur les émissions de CO2 en 2010<br />

unités : milliers de tonnes<br />

Volume d'émissions de CO2 générées par<br />

la mobilité domicile-travail des frontaliers en 2010<br />

situation de référence : poursuite<br />

de la situation en 2007 sans report<br />

modal ni renouvellement du parc<br />

situation actuelle<br />

Emissions de CO2 économisées grâce au<br />

report de la voiture vers les transports en commun<br />

Emissions de CO2 économisées grâce au<br />

renouvellement du parc automobile<br />

Emissions de CO2<br />

Auteur : Schmitz Frédéric, CEPS/INSTEAD 2013<br />

Réduire le CO2 dans les zones urbaines<br />

Le CRP Henri Tudor travaille avec 6 partenaires européens sur le projet<br />

MUSIC (Mitigation in Urban areas: Solutions for Innovative Cities), cofinancé<br />

par le programme Interreg IV B NWE et débuté en 2010. Le projet<br />

poursuit un objectif : lutter contre le changement climatique dans les<br />

zones urbaines, d’où proviennent plus de la moitié des émissions de CO2.<br />

Cinq villes européennes, Rotterdam (Pays-Bas), Gand (Belgique),<br />

Montreuil (France), Aberdeen (Royaume-Uni) et Ludwigsburg (Allemagne)<br />

tentent ainsi de mettre en place une transition énergétique sur leur<br />

territoire, épaulées dans leurs efforts de réduction d’émissions de CO2<br />

par l’Institut de Recherche Néerlandais sur les Transitions (DRIFT) et le<br />

CRP Henri Tudor. Ce dernier leur apporte des compétences dans le<br />

développement de plates-formes Internet de décision spatiale.<br />

L'équipe du CRP Henri Tudor a développé et testé, avec les<br />

décideurs des cinq villes européennes partenaires, un prototype de<br />

plate-forme Web pour le support décisionnel en matière de gestion de<br />

l’espace. Dénommée iGUESS, cette plate-forme décisionnelle permet<br />

d’identifier les possibilités d’introduction d’énergies renouvelables et<br />

de réduction des émissions CO2 dans le milieu urbain et, ainsi, une<br />

planification durable des villes. Ce logiciel open-source, accessible sous<br />

http://iguess.tudor.lu peut désormais être adapté et mis en œuvre au<br />

<strong>Luxembourg</strong> avec le support du CRP Henri Tudor au sein des communes<br />

intéressées, elles aussi, à réduire leurs émissions de CO2. Les urbanistes,<br />

administrations publiques et autres parties prenantes auront ainsi un<br />

accès simplifié aux outils de modélisation leur permettant d’accéder à<br />

des cartes d’énergie, de visualiser leurs émissions de CO2, d’identifier les<br />

possibilités d'échange d'énergie et de surveiller les effets des mesures<br />

d'économie d'énergie dans leur ville, conduisant ainsi à des décisions<br />

plus éclairées.<br />

Plus d’informations sur ce projet sous www.tudor.lu/projets/MUSIC<br />

42


amenagement du territoire<br />

ont beaucoup augmenté (+ 16 %).<br />

Aussi, malgré la baisse des émissions<br />

unitaires de chaque frontalier,<br />

le volume total des émissions générées<br />

par la mobilité domicile-travail<br />

de l’ensemble des frontaliers a tout<br />

de même augmenté de 5 %.<br />

En résumé, si les actions<br />

entreprises ont permis de limiter<br />

la hausse des émissions de CO2,<br />

elles restent à court terme insuffisantes<br />

pour les faire diminuer<br />

significativement. Il s’avère donc<br />

nécessaire de poursuivre et d’accentuer<br />

les efforts dans le domaine<br />

des transports, à la fois dans le<br />

développement technologique de<br />

la motorisation des véhicules (par<br />

exemple avec l’électro-mobilité),<br />

mais surtout dans l’amélioration<br />

des transports en commun. En<br />

effet, le développement de l’usage<br />

des transports en commun, et plus<br />

généralement de l’ensemble de<br />

la mobilité alternative à la voiture<br />

individuelle, répond à des objectifs<br />

plus vastes que la réduction<br />

des émissions de CO2, tels que<br />

l’améli


amenagement du territoire<br />

Que proposeriez-vous pour<br />

réduire les embouteillages ?<br />

Résultats du sondage diffusé en janvier-février sur le site www.lesfrontaliers.lu<br />

Dans la Grande Région, en septembre 2012, plus de 158.000 hommes et femmes traversaient chaque jour la frontière pour<br />

se rendre de leur domicile à leur lieu de travail au <strong>Luxembourg</strong>. Pour la plupart, ces déplacements se faisaient en voiture<br />

individuelle et ce, malgré le nombre croissant ces dernières années de personnes utilisant les transports en commun.<br />

Résultat : avec 86 % des frontaliers français, belges et allemands qui empruntent la route quotidiennement pour venir travailler<br />

au Grand-Duché (chiffres de 2010 du CEPS/INSTEAD), il n'est pas étonnant que de longs bouchons se forment chaque jour<br />

aux heures de pointe sur les axes entourant le Grand-Duché. D'ailleurs, la tendance ne va pas en s'améliorant, puisque le<br />

flux de travailleurs frontalier ne cesse d'augmenter. En seulement 10 ans, on comptait 30.000 frontaliers supplémentaires<br />

dans toute la Grande Région.<br />

Ces bouchons et ralentissements quotidiens provoquent fatigue, stress et perte de temps pour les frontaliers. Nous leur<br />

avons donc demandé ce qui permettrait, pour eux, de réduire les engorgements routiers qui paralysent les principales<br />

routes et autoroutes du pays aux heures de pointe ?<br />

Ce questionnaire a été élaboré en partenariat avec entreprises <strong>magazine</strong> et a recueilli 386 votes de frontaliers. Il ne<br />

permettait de choisir qu'une seule réponse par question.<br />

Que proposeriez-vous pour réduire les embouteillages ?<br />

travailler à domicile/télétravail 16 % (62 votes)<br />

favoriser le fret ferroviaire ou fluvial pour les camions plutôt que la route 12 % (46 votes)<br />

supprimer le poste frontière de Zoufftgen 3 % (13 votes)<br />

mettre en place des horaires de travail plus flexibles 6 % (23 votes)<br />

faire passer les autoroutes de 2 à 3 voies 17 % (65 votes)<br />

construire de nouvelles routes/autoroutes 6 % (23 votes)<br />

créer une voie réservée au covoiturage/bus 5 % (21 votes)<br />

augmenter la fréquence des trains 6 % (23 votes)<br />

déménager au <strong>Luxembourg</strong> 3 % (13 votes)<br />

multiplier les lignes de bus transfrontaliers 6 % (25 votes)<br />

placer plus de radars et de policiers sur les routes 0 % (0 votes)<br />

offrir des abonnements de train/bus aux salariés 4 % (14 votes)<br />

ne plus proposer de voiture de leasing 3 % (12 votes)<br />

encore développer le covoiturage 1 % (5 votes)<br />

installer des parkings aux abords des frontières 3 % (11 votes)<br />

faire payer une taxe aux automobilistes qui passent la frontière 1 % (5 votes)<br />

faire installer des GPS dans les véhicules indiquant les ralentissements 0 % (1 vote)<br />

rendre payants les accès aux villes et centres-villes 1 % (4 votes)<br />

veiller à ce que les transports publics soient moins onéreux que la voiture 2 % (7 votes)<br />

autre 3 % (13 votes)<br />

44


amenagement du territoire<br />

Simuler la mobilité de demain<br />

Face aux nombreux enjeux liés à la mobilité, le CRP Henri Tudor, dans le cadre de son programme<br />

d’innovation MOBILITY (1) (Djamel Khadraoui en est le responsable), s’attelle depuis plusieurs années<br />

à divers projets de développement de solutions innovantes en la matière. A partir des ressources<br />

exceptionnelles que constituent les technologies de l’information et de la communication,<br />

le CRP Henri Tudor contribue au développement d’une mobilité durable et plus fluide. Plusieurs<br />

projets en faveur de l’électromobilité, mais aussi devant permettre un recours optimal aux déplacements<br />

multimodaux ont déjà vu le jour.<br />

Actuellement, le CRP Henri Tudor<br />

est l’un des partenaires, avec notamment<br />

l’Université du <strong>Luxembourg</strong>,<br />

d’un projet coordonné par<br />

le CEPS/INSTEAD (Philippe Gerber,<br />

chargé de recherche, en est le<br />

porteur). Baptisé MOEBIUS (2) pour<br />

MObilities, Environment, Behaviors,<br />

Integrated in Urban Simulation, il<br />

a reçu l’appui financier du Fonds<br />

National de la Recherche (FNR).<br />

« L’enjeu, à travers lui, est de<br />

pouvoir simuler les modèles de<br />

mobilité quotidienne et résidentielle<br />

des personnes résidentes<br />

sur le territoire luxembourgeois<br />

à partir d’un certain nombre de<br />

données d’enquêtes, de modèles<br />

statistiques comportementaux et<br />

de scénarios d’aménagement<br />

45


amenagement du territoire<br />

fournis par le CEPS/INSTEAD »,<br />

explique Benjamin Gateau, Senior<br />

R&D Engineer au CRP Henri Tudor,<br />

en charge de ce projet.<br />

Pour le consortium (5 partenaires<br />

européens pour l’ensemble)<br />

réuni autour de ce projet, il fallait<br />

établir un outil qui puisse simuler<br />

les modèles de mobilité sur le<br />

Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong>, en<br />

tenant compte des statistiques,<br />

mais aussi des facteurs et mécanismes<br />

influençant les citoyens<br />

dans le choix de leur trajet ou<br />

de leur mode de transport pour<br />

leurs déplacements quotidiens.<br />

« Ces facteurs sont nombreux.<br />

Cela peut aller du fait de posséder<br />

le permis ou une voiture à la<br />

proximité ou non d’une station de<br />

bus », poursuit Benjamin Gateau.<br />

« Toutes les données utiles recueillies<br />

sur les habitudes des citoyens<br />

doivent permettre de déterminer<br />

des rôles comportementaux, que<br />

nous pourrons alors intégrer à un<br />

système de simulation multiagent<br />

qui rendra compte des usages de<br />

mobilité, du trafic que ça implique<br />

et, potentiellement, des conséquences<br />

environnementales sur<br />

la carte du <strong>Luxembourg</strong>. »<br />

Simuler la mobilité de<br />

demain<br />

Le projet MOEBIUS est d’un intérêt<br />

essentiel dans la mesure où il pourrait<br />

permettre d’évaluer l’impact<br />

des projets de développement<br />

à venir en matière de mobilité,<br />

de les confronter aux habitudes<br />

des utilisateurs traduites dans cet<br />

outil de simulation multiagent.<br />

« Aujourd’hui, l’outil est fonctionnel,<br />

même si quelques facteurs doivent<br />

encore être intégrés, comme le trafic<br />

des non-résidents, par exemple.<br />

Dans la deuxième phase du projet,<br />

nous devrions tenir compte de la<br />

mobilité résidentielle, mais aussi de<br />

l’évolution démographique pour<br />

opérer des simulations à l’horizon<br />

2020. A travers le concept de mobilité<br />

résidentielle, il s’agit d’évaluer<br />

de quelle manière les résidents<br />

changeront de lieu d’habitat dans<br />

un certain laps de temps, afin de<br />

pouvoir faire des simulations ad<br />

hoc. » Le CEPS/INSTEAD, avec<br />

l’Université du <strong>Luxembourg</strong> et<br />

l’Université Notre-Dame de la<br />

Paix de Namur, sont en charge<br />

du développement de cette partie.<br />

Constat est fait aujourd’hui<br />

que les résidents luxembourgeois<br />

ont tendance à privilégier les<br />

régions suburbaines ou rurales,<br />

impliquant des trajets plus longs<br />

vers le lieu de travail et une plus<br />

grande dépendance à la voiture<br />

individuelle. L’outil de simulation,<br />

une fois le projet abouti, permettra<br />

de voir quelle influence ces<br />

migrations, mais aussi la croissance<br />

démographique, auront sur le trafic.<br />

Le fait de pouvoir prendre en<br />

compte les divers mécanismes de<br />

mobilité, quotidienne ou résidentielle,<br />

et de les simuler au cœur<br />

du système mis en place devrait<br />

permettre d’avoir une meilleure<br />

idée, à moyen terme, de l’évolution<br />

du trafic et des usages. Et<br />

sans doute, si les décideurs y ont<br />

recours, de pouvoir apporter de<br />

meilleures réponses aux enjeux de<br />

mobilité, en évaluant l’impact de la<br />

création d’une offre de transports<br />

publics ou de nouvelles infrastructures<br />

routières ou ferroviaires.<br />

Sébastien Lambotte<br />

(1) Pour plus d’informations : www.<br />

tudor.lu/mobility.<br />

(2) Pour plus d’informations sur le<br />

projet MOEBIUS : www.tudor.<br />

lu/projets/MOEBIUS ou http://<br />

mobil-t.ceps.lu/project/moebius.cfm.<br />

46


amenagement du territoire<br />

Année N-4 pour le tram<br />

Le tram est à la mode. Pas moins de 6 villes françaises ont inauguré le leur en 2011 et 2012, bientôt<br />

rejointes par Tours en 2013 et Besançon en 2014. Quinze autres projets existent en France à<br />

horizons un peu plus lointains. En Belgique et en Allemagne, différentes lignes subissent actuellement<br />

d’importants travaux de prolongation ou de modernisation. Le projet de <strong>Luxembourg</strong><br />

s’inscrit donc dans une tendance européenne.<br />

On a beau retourner le problème<br />

dans tous les sens, les indicateurs<br />

sont au rouge en ce qui concerne<br />

la mobilité à <strong>Luxembourg</strong>. Cela<br />

est particulièrement sensible aux<br />

heures de pointe, vers 8h et 17h30-<br />

18h. Au trafic intérieur de la ville<br />

s’ajoutent les nombreux frontaliers<br />

rejoignant leurs lieux de travail.<br />

Les écoliers et étudiants circulent<br />

eux-aussi aux mêmes heures. Or,<br />

les points d’entrée dans la ville sont<br />

peu nombreux et sa configuration<br />

fait qu’il n’y a qu’un axe pour relier<br />

les pôles principaux que sont la<br />

Gare, Hamilius et le Kirchberg. Le<br />

plan de bus actuel a été conçu en<br />

étoile. Presque toutes les lignes<br />

transitent par le centre et beaucoup<br />

d’entre elles empruntent le pont<br />

Grande-Duchesse Charlotte (Pont<br />

Rouge), seul pont desservant le<br />

Kirchberg. Cela a pour effet un<br />

engorgement important de l’avenue<br />

de la Liberté et du boulevard<br />

Royal et, par là-même, des arrêts<br />

d’autobus qui s’y trouvent : en<br />

cumul, dans les deux sens, ce ne<br />

sont pas moins de 270 bus par<br />

heure qui y défilent aux périodes<br />

critiques.<br />

85 % des déplacements motorisés<br />

continuent de se faire en voiture<br />

individuelle, entraînant le trio infernal<br />

: embouteillages, pollution et<br />

difficultés de stationnement.<br />

La situation doit donc évoluer,<br />

non seulement pour répondre<br />

à la situation actuelle, déjà problématique,<br />

mais surtout pour absorber<br />

les flux supplémentaires, estimés à<br />

+ 25 % de trajets motorisés sur les<br />

6 ou 7 prochaines années. Cette<br />

estimation prend en compte les<br />

développements futurs de la ville<br />

(nouveaux bureaux, centres commerciaux,<br />

salles de spectacles ou<br />

lieux de loisirs, construction de<br />

logements…) à l’horizon 2020<br />

et anticipe les nouveaux flux de<br />

circulation en termes de volumes<br />

et d’horaires.<br />

Dès lors, le tram est apparu<br />

comme la solution offrant le meilleur<br />

rapport entre temps nécessaire à<br />

la construction, coût et nouvelles<br />

capacités de transport créées. Une<br />

rame double de tram (450 passagers)<br />

pourra accueillir autant de<br />

voyageurs que 3 bus triples ou 4 bus<br />

doubles ou encore 340 voitures particulières.<br />

La fréquence des rames<br />

sera élevée. D’une rame simple<br />

toutes les 5 minutes en moyenne en<br />

heure creuse, la fréquence pourra<br />

être portée à un passage toutes<br />

les 3 minutes en heure de pointe,<br />

et ainsi transporter jusqu’à 9.000<br />

passagers par heure et par sens.<br />

Le tram reliera la Gare à Luxexpo<br />

en 21 minutes garanties au lieu<br />

des 35 minutes actuelles en bus,<br />

quand tout va bien. Il faut ajouter<br />

à ces avantages de rapidité et de<br />

fréquence, une mention spéciale<br />

pour le confort, notamment des<br />

usagers à mobilité réduite, le tram<br />

étant de plain-pied avec les quais,<br />

et ses accélérations et freinages<br />

étant beaucoup plus progressifs que<br />

dans un bus. Enfin, le tram est plus<br />

respectueux de l’environnement<br />

que le bus puisqu’il n’émet pas<br />

de polluants et que ses nuisances<br />

sonores sont extrêmement réduites.<br />

Une nécessité et de nombreux<br />

avantages<br />

Malgré l’offre très importante de<br />

lignes de bus (aux lignes internes<br />

à <strong>Luxembourg</strong>, il faut rajouter les<br />

lignes régionales qui convergent<br />

également vers le centre), plus de<br />

Vue de la place de Paris, qui sera entièrement refaite et qui aura l’allure d’un parvis moderne, aéré et accueillant<br />

pour les piétons.<br />

47


amenagement du territoire<br />

Station Fort Olizy, Kirchberg.<br />

Le calendrier<br />

L’année 2013 est une année cruciale<br />

pour le projet et pourtant rien ne<br />

sera visible sur le terrain. Ce sont<br />

les étapes ultimes de validation qui<br />

seront franchies, avec d’abord la<br />

période de consultation du public :<br />

tout prochainement, un dossier<br />

sera consultable pendant un mois<br />

dans les mairies de <strong>Luxembourg</strong><br />

et de Niederanven (car une partie<br />

des terrains d’emprise du projet se<br />

trouve sur son territoire). Chaque<br />

citoyen, aura la possibilité d’exprimer<br />

son opinion par courrier. A<br />

la fin de la période, une réunion<br />

publique sera organisée, pendant<br />

laquelle chacun pourra poser des<br />

questions ou exprimer des opinions.<br />

Le gouvernement prendra<br />

en considération ces observations<br />

qui lui seront transmises par les<br />

deux communes.<br />

Puis, avant le 2 e semestre<br />

2013, viendra l’étape du vote du<br />

financement par le gouvernement<br />

et le conseil communal. Il est prévu<br />

que le coût du projet (315 millions<br />

EUR) soit pris en charge aux 2/3<br />

par l’Etat et à 1/3 par la Ville.<br />

C’est en 2014 que les travaux<br />

pourront démarrer. Ceux-ci<br />

vont s’étaler sur trois ans et seront<br />

coordonnés avec les autres grands<br />

chantiers de la capitale, comme<br />

par exemple la construction du<br />

centre Royal-Hamilius, le réaménagement<br />

de la Place de l’Etoile,<br />

la réhabilitation du Pont Adolphe,<br />

la construction d’une gare en<br />

contrebas du Pont Rouge et le<br />

renforcement de ce dernier.<br />

Le projet de tracé comporte<br />

14 stations, entre la Gare centrale<br />

et Luxexpo, en passant par la place<br />

de l’Etoile et le Glacis. Un tracé<br />

plus direct, passant par Hamilius<br />

et l’avenue de la Porte Neuve (itinéraire<br />

actuel de l’Eurobus) aurait<br />

été plus court, mais n’aurait pas<br />

rempli tous les objectifs : suivre<br />

le développement de la place de<br />

l’Etoile, désengorger Hamilius,<br />

assurer une meilleure connexion<br />

avec les bus régionaux venant de<br />

l'ouest et anticiper la future ligne<br />

de tram partant vers l’ouest. En<br />

bref, le tracé retenu est plus utile,<br />

à plus de monde.<br />

Si tout se déroule selon le<br />

calendrier prévu, les premiers essais<br />

devraient avoir lieu à partir de la<br />

fin 2016 et la mise en service à<br />

l’automne 2017.<br />

Ce qui aura changé ?<br />

Avec le tram, ce n’est pas seulement<br />

l’organisation globale des<br />

transports en ville qui aura changé,<br />

mais toute la ville qui aura un nouveau<br />

visage. Le tram est un projet<br />

d’une telle envergure que l’on en<br />

profitera pour améliorer visuellement<br />

tous ses abords, tout au long<br />

de son tracé, en faisant appel à<br />

des architectes. Ceux-ci ont pour<br />

mission d’imaginer l’intégration<br />

des plates-formes, quais, mobiliers<br />

urbains et matériel roulant dans le<br />

paysage urbain. Un bon exemple<br />

est celui de la place de Paris qui<br />

sera entièrement refaite et qui<br />

aura l’allure d’un parvis moderne,<br />

aéré et accueillant pour les piétons<br />

(voir photo). Les axes principaux,<br />

avenue de la Liberté et boulevard<br />

Royal en tête, débarrassés de leurs<br />

longues files de bus, verront leurs<br />

perspectives dégagées et rendues<br />

au regard des passants et touristes.<br />

C’est une impression globale de<br />

ville désengorgée qui sera perceptible.<br />

L’offre de bus ne sera pas<br />

diminuée pour autant, mais redéployée<br />

de manière à ne pas faire<br />

double emploi avec le tram. De<br />

nouvelles lignes, tangentielles,<br />

verront le jour pour relier certains<br />

quartiers entre eux, sans passer par<br />

le centre. Cette nouvelle organisation<br />

globale des transports vise<br />

à mieux répartir les flux dans les<br />

rames, mais aussi sur les quais et<br />

aux points d’échange entre deux<br />

modes de transport.<br />

Outre les changements physiques<br />

de la ville, des avancées<br />

technologiques permettront d’offrir<br />

aux voyageurs un système télématique<br />

d’informations en temps réel,<br />

non seulement sur les quais et à<br />

l’intérieur des voitures, mais également<br />

accessible sur Internet et sur<br />

téléphones mobiles. Un nouveau<br />

système de billettique électronique<br />

sera également disponible pour<br />

pouvoir acheter rapidement son<br />

billet et différents types d’abonnements<br />

sur les quais.<br />

Une fois que le tram circulera<br />

et que la ville sera entrée résolument<br />

dans un système moderne<br />

de transports en commun, l’étape<br />

suivante consistera à prolonger<br />

la ligne vers l’aéroport dès 2020.<br />

Ensuite sont prévues des extensions<br />

vers Hollerich et Howald, au Sud, à<br />

l’horizon 2030 et, ultérieurement vers<br />

Bertrange et Strassen, à l’Ouest. <br />

Catherine Moisy<br />

48


Les cahiers transfrontaliers d’EURES<br />

<strong>Luxembourg</strong> n°2/2013<br />

Cette édition des Cahiers transfrontaliers<br />

est consacrée à l’emploi dans le secteur de la<br />

construction. Des thèmes tels que les filières<br />

d’accès à l’emploi (service public de l’emploi,<br />

intérim, recrutement à travers des relations<br />

personnelles), les besoins de qualification ou<br />

encore la reconnaissance des qualifications<br />

seront au centre de cette édition.<br />

Parler de l’emploi dans le secteur de la<br />

construction au <strong>Luxembourg</strong> veut aussi dire<br />

parler de l’immigration.<br />

La main-d’œuvre employée dans la construction<br />

est en effet composée de seulement<br />

9,9 % de résidents luxembourgeois, de 39,6 %<br />

de résidents étrangers et de 50,5 % de frontaliers.<br />

Parmi les résidents étrangers, les immigrants<br />

portugais sont fortement représentés dans la<br />

construction et de nombreux primo-arrivants<br />

portugais ont accédé à leur premier emploi au<br />

<strong>Luxembourg</strong> dans ce secteur. Ainsi, selon une<br />

étude réalisée en 2008, autour de 60 % des<br />

primo-arrivants portugais de sexe masculin,<br />

ayant ou ayant eu un emploi au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

travaillent ou ont travaillé dans le domaine de<br />

la construction. Une attention spéciale sera<br />

donc également accordée aux mutations de<br />

l’immigration portugaise au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Adrien THOMAS<br />

CEPS/INSTEAD<br />

L’emploi dans le secteur de la construction<br />

Le secteur de la construction a représenté<br />

10,8 % de l’emploi total en 2012.<br />

En mars 2012, 38.796 salariés étaient<br />

employés dans le secteur, ce qui représente<br />

une augmentation de 1,2 % par<br />

rapport à mars 2011 (à mettre en relation<br />

avec une augmentation globale<br />

de l’emploi de 2,7 %).<br />

Les travailleurs étrangers occupent<br />

une place importante dans le secteur<br />

de la construction. En effet, seulement<br />

9,9 % des salariés de ce secteur sont<br />

des résidents de nationalité luxembourgeois,<br />

tandis que 39,6 % sont des<br />

résidents étrangers. Les frontaliers<br />

sont aussi fortement représentés dans<br />

la construction, ainsi 18,6 % des salariés<br />

de ce secteur sont des frontaliers<br />

allemands, 11,5 % des frontaliers belges<br />

et 20,4 % des frontaliers français. Cette<br />

répartition des salariés est différente<br />

de celle de l’ensemble de l’économie<br />

où l’on comptait en mars 2012 : 29,1 %<br />

de résidents luxembourgeois, 27,2 % de<br />

résidents étrangers et 43,7 % de frontaliers.<br />

Il est à noter que très peu de femmes<br />

sont actives dans le secteur de la<br />

construction. Elles représentaient 8,3 %<br />

des salariés du secteur en 2012.<br />

Tableau 1 : Salariés travaillant dans la construction au <strong>Luxembourg</strong><br />

selon code NACE Rév.2, pays de résidence et sexe au 31 mars 2012<br />

Résidents<br />

Frontaliers<br />

<strong>Luxembourg</strong>eois Etrangers Allemagne Belgique France<br />

H F Tot. H F Tot. H F Tot. H F Tot. H F Tot.<br />

Construction 2.847 989 3.836 14.639 728 15.367 6.685 522 7.207 4.105 344 4.449 7.295 642 7.937 38.796<br />

Construction<br />

de bâtiments<br />

498 256 754 6.303 270 6.573 1.290 92 1.382 1.347 107 1.454 1.139 181 1.320 11.483<br />

Génie civil 217 46 263 2.283 36 2.319 337 22 359 327 19 346 907 87 994 4.281<br />

Tot.<br />

Travaux de<br />

construction<br />

spécialisés<br />

2.132 687 2.819 6.053 422 6.475 5.058 408 5.466 2.431 218 2.649 5.249 374 5.623 23.032<br />

Domaine : Personnes protégées - Emploi - Sources : CCSS/IGSS<br />

NACE Rév.2 : Nomenclature statistique des Activités économiques dans la Communauté européenne<br />

49


Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

L’immigration portugaise<br />

L’immigration portugaise<br />

Le secteur de la construction a historiquement<br />

secteur joué de la un construction rôle important a histori-<br />

dans<br />

Le<br />

l’absorption quement joué d’une rôle partie important des nouveaux dans<br />

immigrés l’absorption au d’une <strong>Luxembourg</strong> partie des comme nouveaux dans<br />

d’autres immigrés pays. au <strong>Luxembourg</strong> En effet, de comme nombreux dans<br />

primo-arrivants d’autres pays. En portugais effet, de ont nombreux accédé<br />

à primo-arrivants leur premier emploi portugais au <strong>Luxembourg</strong><br />

ont accédé<br />

dans à leur la premier construction. emploi Ainsi, au <strong>Luxembourg</strong><br />

selon une<br />

étude dans la réalisée construction. en 2008, Ainsi, autour selon de 60% une<br />

des étude primo-arrivants réalisée en 2008, portugais autour de 60% sexe<br />

masculin des primo-arrivants ayant ou ayant portugais eu un de emploi sexe<br />

au masculin <strong>Luxembourg</strong> ayant ou travaillent ayant eu ou un ont emploi travaillé<br />

au <strong>Luxembourg</strong> dans le domaine travaillent de la ou constructiovaillé<br />

(Berger dans le 2008). domaine de la construc-<br />

ont tration<br />

(Berger 2008).<br />

A partir du milieu des années 1960,<br />

l’immigration A partir du milieu portugaise des années a progressivement<br />

l’immigration pris de portugaise l’ampleur a au progressi-<br />

Luxem-<br />

1960,<br />

bourg. vement Ainsi, pris de le nombre l’ampleur de au Portugais <strong>Luxembourg</strong>.<br />

<strong>Luxembourg</strong> Ainsi, le passe, nombre selon de le Portugais STATEC,<br />

au<br />

de au 1.147 <strong>Luxembourg</strong> en 1966 passe, à 29.309 selon en 1981, le STATEC, pour<br />

atteindre de 1.147 en 81.300 1966 à personnes 29.309 en en 1981, 2011, pour ce<br />

qui atteindre équivaut 81.300 à près personnes de 16 % de en la 2011, population<br />

qui équivaut totale. à près de 16 % de la popu-<br />

ce<br />

lation totale.<br />

Si dans ses débuts, l’immigration des<br />

Portugais Si dans ses s’est débuts, faite l’immigration de manière spontanée<br />

Portugais et non s’est régulée, faite de le manière <strong>Luxembourg</strong> spon-<br />

a<br />

des<br />

conclu tanée et en non mai régulée, 1970 un le accord <strong>Luxembourg</strong> bilatéral a<br />

avec conclu le en Portugal, mai 1970 prévoyant un accord le bilatéral droit au<br />

regroupement avec le Portugal, familial. prévoyant Avec le l’entrée droit du au<br />

Portugal regroupement dans familial. la Communauté Avec l’entrée économique<br />

Portugal européenne dans la Communauté en 1986, l’immigra-<br />

écono-<br />

du<br />

tion mique portugaise européenne augmente 1986, de l’immigration<br />

portugaise augmente de nouveau.<br />

nouveau.<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, les Portugais ont été<br />

nombreux Au <strong>Luxembourg</strong>, depuis les les Portugais années ont 1960 été à<br />

travailler nombreux dans depuis le secteur les années de la construction.<br />

travailler Souvent dans originaires le secteur de la régions construc-<br />

ru-<br />

1960 à<br />

rales tion. Souvent et disposant originaires d’un faible de régions niveau rurales<br />

et disposant les primo-arrivants d’un faible niveau por-<br />

de<br />

de<br />

qualification,<br />

tugais qualification, ont, dans les leur primo-arrivants grande majorité, portugais<br />

ont, un emploi dans leur dans grande le secteur majorité, de la<br />

trouvé<br />

construction trouvé un emploi pour dans les hommes le secteur et de dans la<br />

le construction secteur du pour nettoyage les hommes pour les et dans femmes<br />

le secteur (Beirao du 1999). nettoyage pour les femmes<br />

(Beirao 1999).<br />

Avec l’allongement de la durée de présence<br />

Avec l’allongement au <strong>Luxembourg</strong>, de la les durée emplois de présence<br />

au se <strong>Luxembourg</strong>, sont diversifiés. les emplois Une étude oc-<br />

occupés<br />

du cupés CEPS/INSTEAD se sont diversifiés. sur l’intégration Une étude des<br />

Portugais du CEPS/INSTEAD retient ainsi sur l’intégration : « Les immigrés des<br />

portugais Portugais retient de la deuxième ainsi : « Les génération, immigrés<br />

plus portugais diplômés de la et deuxième maîtrisant génération,<br />

davantage<br />

les plus langues diplômés usitées et maîtrisant au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

davantage<br />

sont les langues moins concentrés usitées au dans <strong>Luxembourg</strong>,<br />

les professions<br />

sont moins et les secteurs concentrés d’activités dans les occupés professions<br />

leurs et les parents. secteurs Pour d’activités les hommes, occupés<br />

par<br />

par leurs parents. Pour les hommes,<br />

50<br />

Graphique 1 : Evolution historique de la population étrangère de 1875 à 2009<br />

Graphique 1 : Evolution historique de la population étrangère de 1875 à 2009<br />

ils ne sont plus que 23 % à Graphique 2 : Solde migratoire par nationalité<br />

ils travailler ne sont dans plus le que domaine 23 % à Graphique 2 : Solde migratoire par nationalité<br />

de travailler la construction dans le domaine et pour<br />

les de femmes, la construction plus que et 9 pour % à<br />

occuper les femmes, un plus emploi que d’aide 9 % à<br />

de occuper ménage. un Le emploi secteur d’aide d’activité<br />

de ménage. de prédilection Le secteur d’activité<br />

de de prédilection la deuxième des<br />

des<br />

Portugais<br />

génération Portugais de reste la toujours deuxième la<br />

construction, génération reste mais toujours à parts la<br />

égales construction, avec celui mais de à parts l’industrie<br />

égales avec manufacturière celui de l’industrie<br />

du manufacturière commerce et de et la<br />

et<br />

celui<br />

réparation. celui du commerce Les Portugaises et de la<br />

de réparation. la deuxième Les Portugaises<br />

génération<br />

travaillent, de la deuxième quant génération à elles,<br />

surtout travaillent, dans quant le domaine à elles, de<br />

la surtout santé et dans de l’action le domaine sociale de<br />

(28 la santé %) et et dans de l’action le commerce sociale<br />

(26 (28 %). et » (Berger dans le 2008). commerce<br />

!<br />

(26 %). » (Berger 2008).<br />

Avec la crise économique<br />

se au <strong>Luxembourg</strong>. Il augmente ainsi !<br />

que Avec connaît la crise actuellement économique le Portugal, de se 2.293 au <strong>Luxembourg</strong>. personnes en Il augmente 2007 à 3.506 ainsi en<br />

l’émigration que connaît vers actuellement le <strong>Luxembourg</strong> le Portugal, a repris<br />

l’émigration de l’ampleur. vers le Le <strong>Luxembourg</strong> taux de chômage a re-<br />

la 2011. diminution Ces chiffres du résultent nombre en de partie départs de<br />

2011. de 2.293 Ces personnes chiffres résultent 2007 en à partie 3.506 en de<br />

au pris Portugal de l’ampleur. a atteint Le taux 16,3 % de en chômage octobre des la diminution Portugais. Alors du nombre que 2.092 de départs<br />

2012 au Portugal selon Eurostat. a atteint 16,3 % en octobre<br />

des Portugais. ont Alors été que enregistrés 2.092 départs en<br />

2012 selon Eurostat.<br />

2007, de Portugais seulement ont 1.471 été départs enregistrés ont été en<br />

Dans ce contexte, de nombreux Portugais<br />

Dans font ce contexte, le choix de nombreux l’émigration, Portu-<br />

soit enregistrés en 2011 (STATEC 2012a).<br />

enregistrés 2007, seulement en 2011 1.471 (STATEC départs 2012a). ont été<br />

vers gais font d’anciennes le choix colonies de l’émigration, portugaises soit D’après le STATEC, 20.300 personnes se<br />

comme vers d’anciennes l’Angola ou colonies le Brésil, portugaises soit vers sont D’après installées le STATEC, au <strong>Luxembourg</strong> 20.300 personnes en 2011. se<br />

des comme pays l’Angola du Nord ou de le l’Europe, Brésil, soit comme vers Etant sont installées donné que au <strong>Luxembourg</strong> les départs se en 2011. sont<br />

l’Allemagne, des pays du Nord la Suisse de l’Europe, ou le comme <strong>Luxembourg</strong>.<br />

l’Allemagne, la Suisse ou le Luxemgratoire<br />

élevés à s’est 9.300 établi personnes, à 11.000 le personnes, solde mi-<br />

élevés Etant donné à 9.300 que personnes, les départs le solde se sont mibourg.<br />

soit gratoire + 43.7 s’est % par établi rapport à 11.000 à 2010 personnes, (STATEC<br />

Dans la période récente, le solde migratoire<br />

Dans des la période Portugais récente, (résultante le solde des migra-<br />

arri-<br />

2012).<br />

2012). soit + 43.7 % par rapport à 2010 (STATEC<br />

vées toire et des des Portugais départs) (résultante est en nette des haus-<br />

arrivées<br />

et des départs) est en nette haus-<br />

!<br />

!


Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

Les conditions d’entrée au <strong>Luxembourg</strong><br />

Les conditions d’entrée au <strong>Luxembourg</strong><br />

Les ressortissants de l’Union européenne sont soumis aux règles de la libre circulation des personnes en application<br />

de la directive 2004/38/CE. Cette directive établit notamment les conditions pour le séjour de citoyens de l’UE<br />

Les ressortissants de l’Union européenne sont soumis aux règles de la libre circulation des personnes en application<br />

de la directive 2004/38/CE. Cette directive établit notamment les conditions pour le séjour de citoyens de l’UE<br />

dans un autre Etat membre. Il s’agit de manière générale pour les ressortissants de l’UE de disposer de ressources<br />

suffisantes pour subvenir à leurs besoins sans constituer une charge déraisonnable pour les systèmes d’assistance<br />

dans un autre Etat membre. Il s’agit de manière générale pour les ressortissants de l’UE de disposer de ressources<br />

sociale du pays d’accueil.<br />

suffisantes pour subvenir à leurs besoins sans constituer une charge déraisonnable pour les systèmes d’assistance<br />

sociale du pays d’accueil.<br />

L’entrée et le séjour de ressortissants de l’Union européenne au <strong>Luxembourg</strong> ne nécessitent donc pas une autorisation<br />

préalable. Lorsque la durée de séjour dépasse trois mois, il faut que l’immigré effectue une déclaration<br />

L’entrée et le séjour de ressortissants de l’Union européenne au <strong>Luxembourg</strong> ne nécessitent donc pas une autorisation<br />

préalable. Lorsque la durée de séjour dépasse trois mois, il faut que l’immigré effectue une déclaration<br />

d’enregistrement auprès de la commune de son lieu de résidence.<br />

d’enregistrement auprès de la commune de son lieu de résidence.<br />

Les métiers de la construction<br />

Les métiers de la construction<br />

Le secteur de la construction englobe<br />

de nombreux métiers. En effet, les activités<br />

du secteur se composent de trois<br />

Le secteur de la construction englobe<br />

de nombreux métiers. En effet, les activités<br />

du secteur se composent de trois<br />

grandes catégories :<br />

grandes catégories :<br />

- la construction de bâtiments (promotion<br />

immobilière et construction<br />

- la construction de bâtiments (promotion<br />

immobilière et construction<br />

de bâtiments résidentiels et non résidentiels)<br />

;<br />

de bâtiments résidentiels et non résidentiels)<br />

;<br />

- le génie civil (construction de routes,<br />

autoroutes, voies ferrées, ponts,<br />

- le génie civil (construction de routes,<br />

autoroutes, voies ferrées, ponts,<br />

tunnels, réseaux pour fluide, réseaux<br />

électriques et de télécommunications)<br />

;<br />

tunnels, réseaux pour fluide, réseaux<br />

électriques et de télécommunications)<br />

;<br />

- les travaux de construction spécialisés<br />

(démolition et préparations de<br />

- les travaux de construction spécialisés<br />

(démolition et préparations de<br />

sites, forage, sondage, installations<br />

électriques, plomberie, sanitaire, menuiserie,<br />

carrelages et revêtements<br />

sites, forage, sondage, installations<br />

électriques, plomberie, sanitaire, menuiserie,<br />

carrelages et revêtements<br />

de sols, etc.).<br />

de sols, etc.).<br />

Le secteur de la construction comprend<br />

donc une multitude d’activités relatives<br />

Le secteur de la construction comprend<br />

à la construction générale et spécialisée,<br />

aux activités d’installation rendant<br />

donc une multitude d’activités relatives<br />

à la construction générale et spécialisée,<br />

aux activités d’installation rendant<br />

la construction utilisable (chauffage,<br />

sanitaire électricité, isolation) et aux<br />

la construction utilisable (chauffage,<br />

activités d’achèvement et de finition<br />

sanitaire électricité, isolation) et aux<br />

des bâtiments.<br />

activités d’achèvement et de finition<br />

des bâtiments.<br />

Les métiers de la construction vont certainement<br />

évoluer à l’avenir en fonction<br />

de facteurs économiques et tech-<br />

Les métiers de la construction vont certainement<br />

évoluer à l’avenir en fonction<br />

de facteurs économiques et technologiques.<br />

Les tendances liées à la<br />

construction durable, la performance<br />

nologiques. Les tendances liées à la<br />

énergétique des bâtiments, l’isolation<br />

construction durable, la performance<br />

thermique et acoustique, de même que<br />

énergétique des bâtiments, l’isolation<br />

l’utilisation de matériaux de construction<br />

écologiques et à forte efficacité<br />

thermique et acoustique, de même que<br />

l’utilisation de matériaux de construction<br />

écologiques et à forte efficacité<br />

énergétique, vont avoir des effets sur<br />

les métiers de la construction.<br />

énergétique, vont avoir des effets sur<br />

les métiers de la construction.<br />

Les conditions de travail<br />

Les conditions de travail<br />

Le secteur de la construction connaît<br />

des conditions de travail relativement<br />

Le secteur de la construction connaît<br />

difficiles (métiers physiques et dangereux,<br />

fréquemment exercés à l’exté-<br />

des conditions de travail relativement<br />

difficiles (métiers physiques et dangereux,<br />

fréquemment exercés à l’extérieur<br />

et dépendant des conditions climatiques)rieur<br />

et dépendant des conditions climatiques).<br />

Selon le STATEC, 70% des salariés du<br />

secteur de la construction étaient couverts<br />

par une convention collective en<br />

Selon le STATEC, 70% des salariés du<br />

secteur de la construction étaient couverts<br />

par une convention collective en<br />

2008 (ce chiffre a probablement légèrement<br />

diminué entretemps avec certaines<br />

dénonciations de conventions<br />

2008 (ce chiffre a probablement légèrement<br />

diminué entretemps avec certaines<br />

dénonciations de conventions<br />

collectives du secteur comme celle des<br />

menuisiers par exemple). De manière<br />

collectives du secteur comme celle des<br />

menuisiers par exemple). De manière<br />

générale, le taux de couverture des<br />

conventions collectives (hors secteur<br />

générale, le taux de couverture des<br />

public et entreprises de moins de 10 salariés)<br />

s’élevait à 54 % en 2008, avec de<br />

conventions collectives (hors secteur<br />

public et entreprises de moins de 10 salariés)<br />

s’élevait à 54 % en 2008, avec de<br />

fortes variations entre les secteurs.<br />

fortes variations entre les secteurs.<br />

En matière d’accidents du travail, la<br />

construction est un secteur qui présente<br />

de forts risques. En 2008, le secteur a<br />

En matière d’accidents du travail, la<br />

construction est un secteur qui présente<br />

de forts risques. En 2008, le secteur a<br />

en effet connu 2.650 accidents entraînant<br />

une absence de plus de trois jours,<br />

en effet connu 2.650 accidents entraînant<br />

une absence de plus de trois jours,<br />

ce qui correspond à 7.000 accidents par<br />

100.000 emplois, selon les calculs de la<br />

ce qui correspond à 7.000 accidents par<br />

Chambre des salariés publiés dans son<br />

100.000 emplois, selon les calculs de la<br />

Panorama social 2012.<br />

Chambre des salariés publiés dans son<br />

Panorama social 2012.<br />

De manière générale, certains métiers<br />

de la construction sont perçus comme<br />

De manière générale, certains métiers<br />

offrant un statut social peu élevé. Faute<br />

de la construction sont perçus comme<br />

de main-d’œuvre luxembourgeoise disponible<br />

en nombre suffisant, le secteur<br />

offrant un statut social peu élevé. Faute<br />

de main-d’œuvre luxembourgeoise disponible<br />

en nombre suffisant, le secteur<br />

dépend largement de l’immigration. Le<br />

choix de l’immigration, avec comme<br />

dépend largement de l’immigration. Le<br />

objectif la recherche d’un emploi, présuppose<br />

en effet de la part des indivi-<br />

choix de l’immigration, avec comme<br />

objectif la recherche d’un emploi, présuppose<br />

en effet de la part des individus<br />

une motivation de réussite relativement<br />

élevée, mais aussi des attentes<br />

dus une motivation de réussite relativement<br />

élevée, mais aussi des attentes<br />

éventuellement moins élevées que<br />

celles de la population autochtone en<br />

éventuellement moins élevées que<br />

matière de salaire ou de conditions de<br />

celles de la population autochtone en<br />

travail.<br />

matière de salaire ou de conditions de<br />

travail.<br />

51


Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

L’accès à l’emploi dans le secteur de la construction<br />

L’accès à l’emploi dans le secteur de la construction<br />

L’accès à l’emploi peut se faire par différentes<br />

L’accès à l’emploi<br />

filières ou<br />

peut<br />

méthodes.<br />

se faire par<br />

Parmi<br />

différentes<br />

les méthodes<br />

filières<br />

de recherche<br />

ou méthodes.<br />

d’un emploi<br />

Parmi<br />

les<br />

peuvent<br />

méthodes<br />

être distinguées<br />

de recherche<br />

:<br />

d’un<br />

la mobilisation<br />

de relations<br />

emploi<br />

peuvent être distinguées<br />

professionnelles<br />

: la mobilisation<br />

ou de<br />

relations<br />

de relations<br />

personnelles<br />

professionnelles<br />

(qu’elles soient<br />

ou de<br />

relations<br />

familiales<br />

personnelles<br />

ou amicales),<br />

(qu’elles<br />

les candidatures<br />

spontanées<br />

soient<br />

familiales ou amicales),<br />

auprès<br />

les<br />

d’employeurs,<br />

candidatures<br />

le recours<br />

spontanées<br />

aux petites<br />

auprès<br />

annonces<br />

d’employeurs,<br />

dans<br />

le<br />

la presse<br />

recours<br />

ou<br />

aux<br />

sur<br />

petites<br />

Internet,<br />

annonces<br />

à l’ADEM<br />

dans<br />

ou<br />

la<br />

à des<br />

presse<br />

intermédiaires<br />

ou sur Internet,<br />

spécialisés<br />

à l’ADEM<br />

(dont<br />

ou<br />

à<br />

font<br />

des<br />

partie<br />

intermédiaires<br />

les agences<br />

spécialisés<br />

d’intérim).<br />

(dont<br />

font partie les agences d’intérim).<br />

Les relations personnelles constituent<br />

Les<br />

au <strong>Luxembourg</strong><br />

relations personnelles<br />

le canal le plus<br />

constituent<br />

souvent<br />

au<br />

utilisé<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

pour prospecter<br />

le canal le<br />

des<br />

plus<br />

candidats<br />

souvent<br />

utilisé<br />

et sont<br />

pour<br />

le canal<br />

prospecter<br />

de recrutement<br />

des candidats<br />

le plus<br />

et<br />

effectif.<br />

sont le<br />

Ainsi,<br />

canal<br />

selon<br />

de recrutement<br />

une étude du<br />

le<br />

CEPS/<br />

plus<br />

effectif.<br />

INSTEAD,<br />

Ainsi,<br />

les<br />

selon<br />

relations<br />

une étude<br />

personnelles<br />

du CEPS/<br />

INSTEAD,<br />

jouent le plus<br />

les<br />

dans<br />

relations<br />

les recrutements<br />

personnelles<br />

de<br />

jouent<br />

candidats<br />

le plus<br />

peu<br />

dans<br />

diplômés,<br />

les recrutements<br />

de sexe masculin<br />

et disposant<br />

de<br />

candidats peu diplômés,<br />

d’une<br />

de<br />

expérience<br />

sexe masculin<br />

professionnelle<br />

et disposant<br />

d’au<br />

d’une<br />

moins<br />

expérience<br />

5 ans. On<br />

professionnelle<br />

constate en particulier<br />

d’au moins<br />

une<br />

5<br />

surreprésentation<br />

ans. On<br />

constate en<br />

des<br />

particulier<br />

entreprises<br />

une<br />

du<br />

surreprésentation<br />

secteur<br />

de la construction<br />

des entreprises<br />

dans le recours<br />

du secteur<br />

aux<br />

de<br />

relations<br />

la construction<br />

personnelles<br />

dans<br />

dans<br />

le recours<br />

le recrutement<br />

(Genevois<br />

aux<br />

relations personnelles<br />

2011). Cette<br />

dans le<br />

prépondérance<br />

recrutement<br />

(Genevois<br />

des canaux<br />

2011).<br />

de<br />

Cette<br />

recrutement<br />

prépondérance<br />

informels<br />

des<br />

a évidemment<br />

canaux de recrutement<br />

des incidences<br />

informels<br />

dans une<br />

a<br />

économie<br />

évidemment<br />

ouverte<br />

des incidences<br />

telle que<br />

dans<br />

celle du<br />

une<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

économie<br />

où<br />

ouverte<br />

l’offre<br />

telle<br />

d’emploi<br />

que<br />

celle<br />

échappe<br />

du <strong>Luxembourg</strong><br />

au pays (Brosius<br />

où l’offre<br />

et Zanardelli<br />

d’emploi<br />

échappe<br />

2009).<br />

au pays (Brosius et Zanardelli<br />

2009).<br />

Les relations personnelles dans la recherche<br />

Les relations<br />

d’un emploi<br />

personnelles<br />

peuvent<br />

dans<br />

être<br />

la<br />

utilisées<br />

recherche<br />

pour<br />

d’un<br />

recueillir<br />

emploi peuvent<br />

des informations<br />

être utilisées<br />

pour recueillir des informations<br />

52<br />

quant aux possibilités<br />

Tableau 2 :<br />

quant<br />

d’embauche,<br />

aux possibilités<br />

d’embauche,<br />

des<br />

Canaux de recrutement<br />

Tableau<br />

dans<br />

2 :<br />

la construction<br />

conseils sur les démarches<br />

des<br />

Canaux de recrutement dans la construction<br />

Part d’utilisation de chaque canal<br />

conseils<br />

à suivre<br />

sur les<br />

ou<br />

démarches<br />

à suivre<br />

les organismes<br />

lors de la phase de prospection<br />

à contacter,<br />

Part d’utilisation du recrutement de chaque canal<br />

ou les organismes<br />

lors de la phase de prospection<br />

ou encore<br />

à<br />

pour<br />

contacter,<br />

être<br />

Ensemble<br />

du recrutement<br />

Construction<br />

recommandé<br />

ou encore pour être<br />

personnellement<br />

Relations professionnelles<br />

Ensemble<br />

11 %<br />

Construction<br />

12%<br />

recommandé<br />

auprès<br />

personnellement<br />

ADEM<br />

Relations professionnelles 11<br />

21%<br />

%<br />

16%<br />

12%<br />

d’un employeur.<br />

auprès<br />

Ces<br />

ADEM<br />

Intermédiaires spécialisés<br />

21%<br />

21% 22%<br />

16%<br />

relations<br />

d’un employeur.<br />

personnelles<br />

Ces<br />

Intermédiaires<br />

Annonces dans<br />

spécialisés<br />

la presse,<br />

21% 22%<br />

font<br />

relations<br />

appel<br />

personnelles<br />

à trois types<br />

35% 17%<br />

Internet<br />

de<br />

font<br />

réseaux<br />

appel à<br />

sociaux<br />

trois types<br />

: la<br />

Annonces dans la presse,<br />

Internet<br />

Candidatures spontanées 35% 41% 39% 17%<br />

famille,<br />

de réseaux<br />

les<br />

sociaux<br />

amis et<br />

:<br />

les<br />

la Relations Candidatures personnelles spontanées 48% 41% 39% 57%<br />

tierces<br />

famille,<br />

connaissances<br />

les amis et les<br />

comme<br />

tierces connaissances<br />

les connaissances<br />

Source Relations : enquête personnelles sur les pratiques de 48% recrutement des 57% entreprises,<br />

CEPS/INSTEAD, Ministère du Travail et de l’Emploi, 2007.<br />

comme<br />

de<br />

les<br />

la<br />

connaissances<br />

famille<br />

Source : enquête sur les pratiques de recrutement des entreprises,<br />

Champ pour l’ensemble : ensemble des recrutements effectués au cours<br />

ou des amis.<br />

de la<br />

Certaines<br />

CEPS/INSTEAD, Ministère du Travail et de l’Emploi, 2007.<br />

famille<br />

de 2007 à l’exception de ceux concrétisés via la promotion interne.<br />

l’ensemble : ensemble des recrutements effectués au cours<br />

entreprises<br />

ou des amis. Certaines<br />

peuvent Champ pour<br />

de 2007 à l’exception de ceux concrétisés via la promotion interne.<br />

apprécier<br />

entreprises<br />

le fait<br />

peuvent<br />

que Champ pour la construction : ensemble des recrutements de la construction<br />

effectués au cours de 2007 à l’exception de ceux concrétisés<br />

des<br />

apprécier<br />

postulants<br />

le fait<br />

soient<br />

que Champ pour via la la promotion construction interne. : ensemble des recrutements de la construction<br />

effectués au cours de 2007 à l’exception de ceux concrétisés<br />

«<br />

des<br />

recommandés<br />

postulants soient<br />

» ou<br />

«<br />

via la promotion interne.<br />

parrainés<br />

recommandés<br />

» par<br />

»<br />

des<br />

ou<br />

si les entreprises dans la construction<br />

personnes<br />

« parrainés<br />

qu’elles<br />

» par des<br />

connaissent.<br />

si<br />

cherchent<br />

les entreprises<br />

à embaucher<br />

dans la<br />

quelqu’un,<br />

construction<br />

ils<br />

personnes qu’elles connaissent.<br />

cherchent<br />

demandent<br />

à<br />

d’abord<br />

embaucher<br />

dans<br />

quelqu’un,<br />

l’entreprise,<br />

Ainsi, des parcours d’insertion peuvent<br />

ils<br />

demandent<br />

est-ce que vous<br />

d’abord<br />

connaissez<br />

dans<br />

quelqu’un<br />

l’entreprise,<br />

?<br />

Ainsi,<br />

réussir<br />

des parcours<br />

sans l’intervention<br />

d’insertion<br />

d’une<br />

peuvent<br />

réussir<br />

est-ce<br />

Et il y a<br />

que<br />

toujours<br />

vous connaissez<br />

quelqu’un<br />

quelqu’un<br />

qui connaît<br />

institution. ?<br />

Un<br />

sans<br />

observateur<br />

l’intervention<br />

du<br />

d’une<br />

marché<br />

Et<br />

des<br />

il<br />

gens<br />

y a toujours<br />

qui veulent<br />

quelqu’un<br />

venir. »<br />

qui connaît<br />

institution.<br />

de l’emploi<br />

Un observateur<br />

dans la construction<br />

du marché<br />

de l’emploi<br />

remarque des gens qui veulent venir. »<br />

à ce propos<br />

dans<br />

:<br />

la<br />

« Beaucoup<br />

construction<br />

de<br />

De telles situations peuvent contraster<br />

recrutements<br />

remarque à ce<br />

se<br />

propos<br />

font par<br />

: « Beaucoup<br />

le bouche-àoreille.<br />

De<br />

de avec<br />

telles<br />

des<br />

situations<br />

situations<br />

peuvent<br />

plus improvisées,<br />

contraster<br />

recrutements<br />

Des gens<br />

se font<br />

en poste<br />

par le<br />

apprennent<br />

bouche-àoreille.<br />

que avec<br />

également<br />

des situations<br />

relatées par<br />

plus<br />

le même<br />

improvisées,<br />

expert<br />

leur<br />

Des<br />

entreprise<br />

gens en<br />

cherche<br />

poste apprennent<br />

à recruter<br />

et également<br />

du secteur<br />

relatées<br />

: « On trouve<br />

par le<br />

des<br />

même<br />

personnes<br />

expert<br />

que<br />

en<br />

leur<br />

parlent<br />

entreprise<br />

alors dans<br />

cherche<br />

leur famille<br />

à recruter<br />

ou<br />

dans du<br />

qui<br />

secteur<br />

suite à<br />

:<br />

un<br />

« On<br />

licenciement<br />

trouve des personnes<br />

dans leur<br />

et en<br />

leur<br />

parlent<br />

village<br />

alors<br />

d’origine.<br />

dans leur<br />

A travers<br />

famille<br />

ces<br />

ou<br />

réseaux qui<br />

pays<br />

suite<br />

d’origine<br />

à un<br />

prennent<br />

licenciement<br />

leur voiture<br />

dans leur<br />

ou<br />

dans leur<br />

informels,<br />

village d’origine.<br />

des gens<br />

A<br />

arrivent<br />

travers<br />

par<br />

ces<br />

exemple pays<br />

le train<br />

d’origine<br />

et arrivent<br />

prennent<br />

ici pour<br />

leur<br />

travailler.<br />

voiture ou<br />

Ils<br />

réseaux informels,<br />

du Portugal<br />

des<br />

avec<br />

gens<br />

la<br />

arrivent<br />

perspective<br />

par<br />

d’un le<br />

arrivent<br />

train et<br />

alors<br />

arrivent<br />

à l’improviste.<br />

ici pour travailler.<br />

»<br />

Ils<br />

exemple<br />

poste.<br />

du<br />

»<br />

Portugal<br />

Un autre<br />

avec<br />

expert<br />

la perspective<br />

du secteur<br />

remarque arrivent alors à l’improviste. »<br />

d’un poste.<br />

à<br />

»<br />

ce<br />

Un<br />

propos<br />

autre expert<br />

: « Grosso<br />

du secteur<br />

modo,<br />

remarque à ce propos : « Grosso modo,


Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

L’intérim<br />

L’intérim<br />

Le secteur de la construction est l’un des<br />

principaux Le secteur de secteurs la construction employeur est l’un de travailleurs<br />

intérimaires secteurs employeur au <strong>Luxembourg</strong>. de tra-<br />

des<br />

principaux<br />

En vailleurs 2010, intérimaires 7.239 personnes au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

ont travaillé<br />

en En intérim 2010, 7.239 dans personnes la construction, ont travaillé tandis<br />

que en intérim 24.216 dans personnes la construction, ont travaillé tandis en<br />

intérim que 24.216 tous personnes secteurs confondus. ont travaillé Ainsi, en<br />

29,8 intérim % des tous personnes secteurs ayant confondus. travaillé Ainsi, en<br />

intérim 29,8 % des l’ont personnes fait dans ayant le secteur travaillé de en la<br />

construction intérim l’ont en fait 2010. dans le secteur de la<br />

construction en 2010.<br />

Les travailleurs frontaliers sont fortement<br />

Les travailleurs représentés frontaliers dans l’intérim. sont fortement<br />

STATEC, représentés 71 % des dans travailleurs l’intérim. intéri-<br />

Selon<br />

Selon<br />

le<br />

maires le STATEC, étaient 71 % des des frontaliers travailleurs et intérimaires<br />

résidents étaient en des 2011. frontaliers La grande et majori-<br />

29 %<br />

29 %<br />

des<br />

té des de résidents travailleurs en 2011. intérimaires La grande vivait majorité<br />

de travailleurs (59 %), contre intérimaires 8 % en Belgique vivait en<br />

en<br />

France<br />

et France 4 % (59 en Allemagne. %), contre 8 Seulement % en Belgique 3 %<br />

des et 4 travailleurs % en Allemagne. intérimaires Seulement étaient 3 de %<br />

nationalité des travailleurs luxembourgeoise intérimaires étaient 2011, de<br />

alors nationalité que 23 luxembourgeoise % étaient de nationalité en 2011,<br />

portugaise alors que 23 (STATEC % étaient 2012b). de nationalité<br />

portugaise (STATEC 2012b).<br />

A propos du manque d’attractivité du<br />

travail A propos intérimaire du manque pour d’attractivité la population du<br />

résidente, travail intérimaire le responsable pour la d’une population agence<br />

d’intérim résidente, a le affirmé responsable en 2010 d’une : « Le agence travail<br />

intérimaire d’intérim a affirmé rentre difficilement en 2010 : « Le dans travail les<br />

mœurs intérimaire au <strong>Luxembourg</strong> rentre difficilement parmi la dans population<br />

mœurs résidente. au <strong>Luxembourg</strong> Si les populations parmi popu-<br />

peu<br />

les<br />

qualifiées lation résidente. commencent Si les populations à s’intéresser peu<br />

au qualifiées travail intérimaire, commencent les plus à s’intéresser qualifiées<br />

restent au travail réticentes. intérimaire, On les a plus des qualifiées résidents<br />

luxembourgeois restent réticentes. dans On a l’emploi des résidents intérimaire,<br />

luxembourgeois mais on n’a dans pas encore l’emploi vu de intérimaire,<br />

profonde. mais on n’a » pas encore vu de mu-<br />

mutatiotation<br />

profonde. »<br />

L’intérim est utilisé par les entreprises<br />

L’intérim du secteur est utilisé de la construction par les entreprises<br />

du face secteur à des de pics la construction d’activité. En pour cas<br />

pour<br />

faire<br />

de faire surcroît face à de des travail, pics d’activité. des intérimaires En cas<br />

de surcroît de travail, des intérimaires<br />

viennent renforcer les<br />

Tableau 3 :<br />

équipes viennent de renforcer travail constituées.<br />

équipes de travail consti-<br />

Recours au travail intérimaire en 2010 dans la construction<br />

les Recours au travail intérimaire Tableau 3 : dans la construction<br />

tuées.<br />

en<br />

Nbr<br />

2010<br />

de personnes<br />

Le recours au travail intérimaire<br />

connaît de fortes<br />

travaillant en Moyenne<br />

Dernier jour du mois ouvré Nbr intérim de personnes<br />

Le recours au travail intérimaire<br />

connaît de fortes<br />

dans la trimestrielle<br />

travaillant<br />

variations saisonnières<br />

construction en Moyenne<br />

Dernier jour du mois ouvré<br />

intérim dans la trimestrielle<br />

qui correspondent à un Janvier 1159<br />

variations saisonnières<br />

construction<br />

surcroît qui correspondent d’activité en à été un<br />

Février Janvier 1357 1159<br />

1453<br />

et surcroît à une d’activité faible activité en été Mars Février 1842 1357<br />

1453<br />

en et à hiver. une Ainsi, faible 1.453 activité intérimaires<br />

en hiver. Ainsi, ont 1.453 travaillé in-<br />

Mai Avril 2190 2015<br />

2240<br />

Avril Mars 1842 2015<br />

dans térimaires la construction ont travaillé au<br />

Juin Mai 2190 2514<br />

2240<br />

cours dans la du construction premier trimestre<br />

cours 2010, du premier 2.240 au trimes-<br />

cours<br />

au<br />

Juillet Juin 2514 1751<br />

Août<br />

du deuxième trimestre,<br />

Juillet 2288 1751<br />

2229<br />

tre 2010, 2.240 au cours<br />

2.229 au cours du troisième<br />

trimestre et 1.746 Octobre 2614<br />

Septembre Août 2288 2647<br />

2229<br />

du deuxième trimestre,<br />

2.229 au cours du troisième<br />

trimestre et 1.746 Octobre 2614<br />

Septembre 2647<br />

au cours du quatrième Novembre 2047<br />

1746<br />

trimestre. au cours du quatrième Décembre Novembre 2047 577<br />

1746<br />

trimestre.<br />

Source<br />

Décembre<br />

: IGSS 2010 (Calculs : CEPS/INSTEAD)<br />

577<br />

Le responsable d’une<br />

agence d’intérim fait état<br />

Source : IGSS 2010 (Calculs<br />

certains<br />

: CEPS/INSTEAD)<br />

Le responsable d’une<br />

travaillent en intérim dans l’espoir<br />

certains d’être travaillent embauchés en à intérim durée indétermi-<br />

dans l’es-<br />

de agence difficultés d’intérim de recrutement fait état sur certains<br />

métiers de difficultés : « En de ce recrutement qui concerne sur les certains métiers née, poir d’être d’autres embauchés voient le à travail durée intérimaire<br />

indéterminée,<br />

d’autres une voient période le travail limitée intérimaire pendant<br />

difficiles métiers : dans « En ce le qui travail concerne temporaire, les métiers les comme<br />

classiques difficiles dans sont les travail métiers temporaire, techniques. Les les laquelle comme une ils travaillent période limitée au <strong>Luxembourg</strong> pendant<br />

vrais classiques techniciens sont les sont métiers des gens techniques. qui ont Les un avant laquelle de ils retourner travaillent dans au leur <strong>Luxembourg</strong><br />

pays et qui<br />

métier vrais techniciens en main, soit sont ils des sont gens indépendants, qui ont un permet avant de d’obtenir retourner un dans salaire leur horaire pays et plus qui<br />

soit métier ils en sont main, dans soit une ils sont grosse indépendants, structure. élevé. permet d’obtenir un salaire horaire plus<br />

Des soit carreleurs, ils sont dans maçons, une peintres grosse structure. qualifiés, élevé.<br />

électromécanicien Des carreleurs, maçons, ou même peintres un qualifiés, chauffeur<br />

poids lourd sont ou difficiles même à un trouver. chauf-<br />

Il pèrent En ce qui utiliser concerne le travail des personnes intérimaire qui pour es-<br />

En ce qui concerne des personnes qui es-<br />

électromécanicien<br />

est feur difficile poids lourd de trouver sont difficiles des salariés à trouver. pour le Il se pèrent faire utiliser embaucher le travail à durée intérimaire indéterminée,<br />

se faire des embaucher spécialistes du à durée marché indétermi-<br />

de l’em-<br />

pour<br />

bâtiment est difficile étant de trouver donné des que salariés c’est un pour travail le<br />

pénible bâtiment et étant lourd donné physiquement. c’est un Ces travail difficultés<br />

pénible concernent et lourd physiquement. le travail temporaire, Ces diffi-<br />

stratégie, ploi leur conseillent d’essayer de de travailler se donner dans une de<br />

ploi née, des leur spécialistes conseillent du de marché se donner de l’em-<br />

une<br />

mais cultés aussi concernent les embauches le travail durables temporaire, dans grandes stratégie, entreprises d’essayer de et travailler de se donner dans par de<br />

le mais secteur. aussi » les embauches durables dans exemple grandes entreprises un an ou un et de an se et donner demi pour par<br />

le secteur. »<br />

être exemple recrutées un an et ou d’être un an prêtes et demi à passer pour<br />

Les usages du travail intérimaire de la dans être recrutées un autre secteur et d’être si prêtes une embauche à passer<br />

part Les usages des individus du travail sont intérimaire variés. Alors de que la durable dans un ne autre se concrétise secteur si pas. une embauche<br />

part des individus sont variés. Alors que durable ne se concrétise pas.<br />

La formation et l’évaluation des compétences<br />

La formation et l’évaluation des compétences<br />

La formation est un enjeu important<br />

pour La formation le secteur est de un la enjeu construction, important en<br />

particulier pour le secteur dans de le cadre la construction, de la transition<br />

vers des dans « emplois le cadre verts de la » transi-<br />

et la<br />

en<br />

particulier<br />

« tion construction vers des « durable emplois », verts sous » l’effet et la<br />

de « construction nouvelles régulations durable », et sous politiques l’effet<br />

publiques de nouvelles en matière régulations de lutte et politiques contre le<br />

réchauffement publiques en matière climatique. de lutte La construction<br />

réchauffement écologique climatique. et durable, La construc-<br />

axée sur<br />

contre le<br />

l’efficacité tion écologique énergétique et durable, et la réduction axée sur<br />

l’efficacité énergétique et la réduction<br />

des émissions de gaz à effet de serre,<br />

va des en émissions effet probablement de gaz à effet gagner de serre, en<br />

importance va en effet et probablement entraîner une gagner demande en<br />

de importance nouvelles et entraîner qualifications. une demande Celles-ci<br />

concernent de nouvelles tant qualifications. des fonctions Celles-ci d’encadrement<br />

ou tant de conception des fonctions (architectes d’enca-<br />

concernent<br />

et drement ingénieurs) ou de que conception des fonctions (architectes manuelles<br />

et ingénieurs) (installation que des chauffage, fonctions installationuelles<br />

solaire (installation thermique chauffage, et photovol-<br />

instal-<br />

mataïquelation<br />

solaire isolation). thermique et photovoltaïque,<br />

isolation).<br />

Le secteur de la construction s’est donné<br />

Le secteur un outil de pour la construction renforcer la formation s’est donné<br />

un outil avec pour l’Institut renforcer de la formation<br />

continue<br />

sectoriel continue du avec bâtiment l’Institut (IFSB) de formation qui a été<br />

créé sectoriel en 2002 du bâtiment par les deux (IFSB) fédérations qui a été<br />

de créé la en construction, 2002 par les deux Groupement fédérations des<br />

entrepreneurs de la construction, du bâtiment le Groupement et des travaux<br />

entrepreneurs publics et du la bâtiment Fédération et des tra-<br />

en-<br />

des<br />

treprises vaux publics de la et construction la Fédération et de des génie entreprises<br />

de la construction et de génie<br />

civil.<br />

civil.<br />

53


Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

L’IFSB intervient aussi en matière d’évaluation<br />

des compétences. On peut citer<br />

L’IFSB ici l’initiative intervient « Fit4Génie aussi en matière civil». Il d’évaluation<br />

d’un projet des compétences. qui concerne On le génie peut citer civil<br />

s’agit<br />

ici (construction l’initiative « d’immeubles, Fit4Génie civil». d’ouvrages Il s’agit<br />

d’un d’art projet d’autres qui concerne travaux le d’infrastructure).<br />

Fit4Génie d’immeubles, civil a comme d’ouvrages but final<br />

génie civil<br />

(construction<br />

d’art l’insertion et d’autres professionnelle travaux d’infrastructure)deurs<br />

Fit4Génie d’emploi inscrits civil a comme à l’ADEM. but final<br />

des deman-<br />

l’insertion Le projet Fit4Génie professionnelle civil comporte des demandeurs<br />

volets d’emploi : inscrits à l’ADEM.<br />

cinq<br />

Le projet Fit4Génie civil comporte cinq<br />

- l’accueil des demandeurs d’emploi,<br />

volets :<br />

- l’évaluation des demandeurs d’em-<br />

l’accueil des demandeurs d’emploi,<br />

ploi,<br />

l’évaluation des demandeurs d’emploi,<br />

- des formations ciblées sectorielles,<br />

- des stages en entreprise,<br />

des formations ciblées sectorielles,<br />

- des stages en entreprise,<br />

- l’intégration sur le premier marché<br />

de l’emploi.<br />

- l’intégration sur le premier marché<br />

L’évaluation de l’emploi. des demandeurs d’emploi<br />

se fait par l’élaboration d’un bilan<br />

L’évaluation de compétences des professionnelles demandeurs d’emploi<br />

l’IFSB. se Cette fait par évaluation l’élaboration vise d’un à rensei-<br />

bilan<br />

par<br />

de gner compétences le conseiller professionnelles sur par le<br />

l’IFSB. potentiel Cette de développement évaluation vise de à la renseignelification<br />

le conseiller du demandeur professionnel d’emploi sur et de le<br />

qua-<br />

potentiel ses chances de d’insertion développement dans le de secteur. la qualification<br />

L’insertion du professionnelle demandeur d’emploi du demandeur<br />

chances d’emploi d’insertion doit être dans facilitée le secteur. par<br />

et ses<br />

L’insertion l’élaboration professionnelle d’une fiche de du candidature<br />

informatisée d’emploi doit et être la création facilitée d’un par<br />

demandeur<br />

l’élaboration vivier de profils d’une évalués fiche et formés de candidature<br />

à être informatisée proposés aux et entreprises la création par d’un les<br />

prêts<br />

vivier de profils évalués et formés prêts<br />

à être proposés aux entreprises par les<br />

conseillers professionnels de l’ADEM.<br />

L’idée étant de créer un label de qualité,<br />

conseillers correspondant professionnels aux qualifications de l’ADEM. définies<br />

dans étant les de conventions créer un label collectives de qualité, du<br />

L’idée<br />

correspondant secteur. aux qualifications définies<br />

dans les conventions collectives du<br />

secteur. Les emplois dans le secteur de la<br />

construction se caractérisent d’ores et<br />

Les déjà emplois par leur diversité. dans le A secteur l’avenir, de cette la<br />

construction diversité sera se sans caractérisent doute encore d’ores amenée<br />

par à s’accroître leur diversité. avec A les l’avenir, nouveaux cette<br />

et<br />

déjà<br />

diversité emplois créés sera sans dans doute le cadre encore du renforcement<br />

à s’accroître de la performance avec les énergétique nouveaux<br />

amenée<br />

emplois des bâtiments. créés dans La mutation le cadre du des renforcemenpétences<br />

de que la performance cette transition énergétique implique<br />

com-<br />

des peut bâtiments. aussi contribuer La mutation à rendre des le compétenceteur<br />

de la que construction cette transition plus attractif. implique<br />

sec-<br />

peut aussi contribuer à rendre le secteur<br />

de la construction plus attractif.<br />

La validation des acquis de l’expérience<br />

La validation question de des la acquis reconnaissance de l’expérience des compétences acquises sur le tas se pose également dans la construction.<br />

Un certain nombre de travailleurs du secteur ont en effet appris leur métier de façon non formelle sur le lieu de<br />

La travail. question de la reconnaissance des compétences acquises sur le tas se pose également dans la construction.<br />

Un certain nombre de travailleurs du secteur ont en effet appris leur métier de façon non formelle sur le lieu de<br />

travail. La loi sur la formation professionnelle du 19 décembre 2008 a introduit la notion de validation des acquis de l’expérience.<br />

Ainsi, des personnes, y compris celles ayant un faible niveau de formation initiale, ont la possibilité de<br />

La demander loi sur la la formation validation professionnelle des compétences du acquises 19 décembre au cours 2008 de a leurs introduit activités la notion professionnelles.<br />

de validation des acquis de l’expérience.<br />

Ainsi, des personnes, y compris celles ayant un faible niveau de formation initiale, ont la possibilité de<br />

demander Pour postuler, la validation il faut avoir des exercé compétences une activité acquises pendant au cours une durée de leurs d’au activités moins professionnelles.<br />

trois ans et l’activité doit correspondre<br />

au diplôme pour lequel on postule. La demande est examinée par un comité de validation qui analyse la description<br />

postuler, des activités il faut avoir passées exercé et présentes une activité du pendant candidat une au regard durée d’au des exigences moins trois du ans diplôme. et l’activité Le comité doit correspon-<br />

peut aussi<br />

Pour<br />

dre mener au diplôme un entretien pour avec lequel demandeur on postule. ou La demande l’observer est en train examinée de travailler. par un comité de validation qui analyse la description<br />

des activités passées et présentes du candidat au regard des exigences du diplôme. Le comité peut aussi<br />

mener un entretien avec le demandeur ou l’observer en train de travailler.<br />

54


Bibliographie<br />

Les cahiers transfrontaliers d’EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

BEIRAO Delphine (1999). Les Portugais du <strong>Luxembourg</strong>. Des familles racontent leur vie, Paris, L’Harmattan.<br />

BERGER Frédéric (2008). « Zoom sur les primo-arrivants portugais et leurs descendants », Differdange, CEPS/INSTEAD, Vivre au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, n° 49, Chroniques de l’enquête PSELL.<br />

Bibliographie<br />

BROSIUS Jacques, ZANARDELLI Mireille (2009). Le chômage au <strong>Luxembourg</strong> : les pratiques de recrutement des entreprises<br />

comme BEIRAO Delphine facteur d’explication, (1999). Les Portugais CEPS/INSTEAD, du <strong>Luxembourg</strong>. Population Des & familles Emploi, n°40. racontent leur vie, Paris, L’Harmattan.<br />

ECORES BERGER (2008). Frédéric Inventaire (2008). « Zoom des besoins sur les en primo-arrivants éco-construction portugais et efficacité et leurs énergétique, descendants rapport », Differdange, final pour le CEPS/INSTEAD, compte de Bruxelles- Vivre au<br />

Environnement.<br />

<strong>Luxembourg</strong>, n° 49, Chroniques de l’enquête PSELL.<br />

FOREM, BROSIUS 20 Jacques, ans d’évolution ZANARDELLI de l’emploi Mireille et (2009). des secteurs Le chômage d’activités au en <strong>Luxembourg</strong> Wallonie. : les pratiques de recrutement des entreprises<br />

FRIOB comme Nadine, facteur LEJEALLE d’explication, Blandine, CEPS/INSTEAD, MAAS Roland Population et PELS Monique & Emploi, (2008). n°40. L’insertion professionnelle des jeunes non qualifiés à<br />

Esch-sur-Alzette ECORES (2008). Inventaire 2005 - des une besoins analyse en qualitative éco-construction auprès et de efficacité 27 jeunes. énergétique, CEPS/INSTEAD, rapport 2008, final coll. pour Population le compte & Emploi, de Bruxelles- n°35.<br />

GENEVOIS Environnement. Anne-Sophie (2011). Spécificités et performances des canaux de recrutement. CEPS/INSTEAD, Les Cahiers du CEPS/<br />

INSTEAD FOREM, 20 n°2011-01. ans d’évolution de l’emploi et des secteurs d’activités en Wallonie.<br />

LEANDRO FRIOB Nadine, Maria LEJEALLE Engracia Blandine, (1999). « MAAS Le mouvement Roland et migratoire PELS Monique au Portugal (2008). L’insertion à la fin du professionnelle XXe siècle. », Génériques, des jeunes n°15. non qualifiés à<br />

STATEC Esch-sur-Alzette (2012). Note en de 2005 conjoncture - une analyse 2012/2. qualitative auprès de 27 jeunes. CEPS/INSTEAD, 2008, coll. Population & Emploi, n°35.<br />

STATEC GENEVOIS (2012a). Anne-Sophie Regards sur (2011). les flux Spécificités migratoires, et performances juin 2012. des canaux de recrutement. CEPS/INSTEAD, Les Cahiers du CEPS/<br />

INSTEAD n°2011-01.<br />

STATEC (2012b). Regards sur le travail intérimaire, janvier 2012.<br />

LEANDRO Maria Engracia (1999). « Le mouvement migratoire au Portugal à la fin du XXe siècle. », Génériques, n°15.<br />

TOURBEAUX Jérôme (2012). L’intégration des Portugais du <strong>Luxembourg</strong>, CEPS/INSTEAD Working Paper, n°2012-09.<br />

STATEC (2012). Note de conjoncture 2012/2.<br />

STATEC (2012a). Regards sur les flux migratoires, juin 2012.<br />

STATEC (2012b). Regards sur le travail intérimaire, janvier 2012.<br />

TOURBEAUX Jérôme (2012). L’intégration des Portugais du <strong>Luxembourg</strong>, CEPS/INSTEAD Working Paper, n°2012-09.<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Adrien Thomas, Pierre Gramme et Fabienne Jacquet (Cellule EURES de l’ADEM)<br />

Avec le soutien financier du programme EURES de l’Union Européenne (europa.eu.int/eures)<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Adrien Thomas, Pierre Gramme et Fabienne Jacquet (Cellule EURES de l’ADEM)<br />

Avec le soutien financier du programme EURES de l’Union Européenne (europa.eu.int/eures)<br />

EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

Une collaboration ADEM - CEPS/INSTEAD<br />

Rue Bender, 10 • L-1229 <strong>Luxembourg</strong><br />

Tél : 00 352 247 85 478<br />

FAX EURES : 00 352 <strong>Luxembourg</strong> 26 19 08 21<br />

fabienne.jacquet@adem.etat.lu<br />

Une collaboration ADEM - CEPS/INSTEAD<br />

Rue Bender, 10 • L-1229 <strong>Luxembourg</strong><br />

Tél : 00 352 247 85 478<br />

FAX : 00 352 26 19 08 21<br />

fabienne.jacquet@adem.etat.lu<br />

CEPS/INSTEAD<br />

3, avenue de la Fonte<br />

L-4364 Esch-sur-Alzette<br />

Tél : 00 352 58 58 55 900<br />

FAX CEPS/INSTEAD : 00 352 58 55 53<br />

franz.clement@ceps.lu<br />

3, avenue de la Fonte<br />

L-4364 Esch-sur-Alzette<br />

Tél : 00 352 58 58 55 900<br />

FAX : 00 352 58 55 53<br />

franz.clement@ceps.lu<br />

55


Boost your mobility<br />

with EURES<br />

europa.eu/eures • eureslux.org<br />

56<br />

EURES <strong>Luxembourg</strong><br />

Une collaboration<br />

ADEM-CEPS/INSTEAD<br />

pierre.gramme@adem.etat.lu<br />

fabienne.jacquet@adem.etat.lu


amenagement du territoire<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> vise l’efficacité<br />

énergétique,<br />

sa principale source d’énergie<br />

Chez nos voisins européens, il n’est pas rare de voir la population manifester, parfois de façon spectaculaire,<br />

son mécontentement face aux choix énergétiques des gouvernements. Au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

rien de tel. Il faut dire que notre situation énergétique est bien différente de celle de nos voisins et<br />

de la majorité des pays de l’Union européenne. Passons-la en revue avec Tom Eischen, commissaire<br />

du gouvernement à l’Energie.<br />

Quels sont les chiffres de<br />

la consommation d’énergie<br />

au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

La consommation d’énergie au<br />

<strong>Luxembourg</strong> a été en constante<br />

augmentation jusqu’à 2005-2006<br />

où l’on est entré dans une phase<br />

de stabilisation. Nous avons enregistré<br />

un pic vers le bas en 2009,<br />

à cause de la crise et, depuis, la<br />

consommation a recommencé à<br />

augmenter pour revenir au niveau<br />

de 2006. Notre consommation<br />

d’énergie est très nettement<br />

dominée par les transports routiers<br />

qui représentent quelque 64 % de<br />

l’énergie consommée. Viennent<br />

ensuite l’industrie avec 15 %, le<br />

secteur tertiaire et les ménages<br />

privés qui représentent chacun<br />

10 %, et enfin l’agriculture avec<br />

seulement 1 %. La situation de<br />

notre pays est particulière car les<br />

différences de taxes entre le <strong>Luxembourg</strong><br />

et ses voisins font qu’une part<br />

importante de la consommation<br />

liée au transport routier est en fait<br />

réalisée par des non-résidents, des<br />

frontaliers qui viennent acheter leur<br />

carburant chez nous. En ce qui<br />

concerne l’électricité, la moitié<br />

de la consommation est réalisée<br />

par l’industrie, soit presque 4 fois<br />

autant que la consommation de<br />

tous les ménages résidents.<br />

Est-il possible d’anticiper<br />

l’évolution de la demande<br />

en énergie pour les années<br />

futures ?<br />

C’est un exercice difficile car<br />

l’évolution de la consommation<br />

d’énergie dépend de plusieurs<br />

facteurs, notamment la croissance<br />

de la population, la croissance économique<br />

et la consommation de<br />

carburants. Sur l’évolution de la<br />

population nous pensons avoir<br />

une assez bonne visibilité. Ce<br />

n’est pas la même chose pour les<br />

deux autres variables qui peuvent<br />

être sujettes à des sautes imprévisibles<br />

et sont plus dépendantes du<br />

contexte européen, voire mondial.<br />

Malgré tout, en regardant l’évolution<br />

des facteurs sur le passé,<br />

on peut s’attendre à ce que la<br />

consommation soit tirée vers le<br />

haut. Or, notre volonté est plutôt de<br />

contenir cette consommation, ce<br />

qui, du coup, est un vrai challenge.<br />

<br />

Nous sommes actuellement dépendants<br />

d’importations à 97 %. Tout le pétrole et le<br />

gaz que nous consommons sont importés. Les<br />

quelque 3 % d’énergie que nous produisons<br />

correspondent aux énergies renouvelables :<br />

hydroélectricité, éolien, solaire et biomasse. Au<br />

niveau européen, le <strong>Luxembourg</strong> s’est vu attribuer<br />

un objectif de 11 % d’énergies renouvelables à<br />

l’horizon 2020<br />

<br />

Quelle part de l’énergie<br />

consommée est produite<br />

au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Cette part est faible actuellement<br />

et le restera dans un futur proche<br />

en raison des potentiels et du territoire<br />

géographique limités. Nous<br />

sommes actuellement dépendants<br />

d’importations à 97 %. Tout le<br />

pétrole et le gaz que nous consommons<br />

sont importés. Les quelque<br />

3 % d’énergie que nous produisons<br />

correspondent aux énergies<br />

renouvelables : hydroélectricité,<br />

éolien, solaire et biomasse. Au<br />

niveau européen, le <strong>Luxembourg</strong><br />

s’est vu attribuer un objectif de<br />

11 % d’énergies renouvelables<br />

à l’horizon 2020. Pour atteindre<br />

cet objectif, nous allons inciter<br />

davantage le développement de<br />

la production locale, recourir aux<br />

biocarburants durables en respectant<br />

les obligations européennes<br />

et développer des projets avec<br />

d’autres pays européens ou tiers.<br />

Comment se passe l’approvisionnement<br />

en énergie ?<br />

Les marchés de l’énergie sont<br />

aujourd’hui libéralisés et ne sont<br />

pas contrôlés par l’Etat. Le rôle de<br />

l’Etat se limite principalement à<br />

la mise en place des règles pour<br />

garantir le fonctionnement des<br />

marchés, en conformité avec les<br />

57


amenagement du territoire<br />

règles européennes, et à déterminer<br />

les responsabilités pour garantir<br />

la sécurité d’approvisionnement.<br />

Dans le secteur des produits pétroliers,<br />

ceci se traduit par une obligation<br />

de stockage de 90 jours de<br />

stocks (1/4 de la consommation<br />

de l’année précédente) que les<br />

importateurs opérant sur le territoire<br />

national doivent détenir.<br />

Pour pallier les risques locaux<br />

d’approvisionnement (grèves de<br />

transports, conditions climatiques<br />

extrêmes…), il s’agit de créer un<br />

cadre permettant d’inciter les<br />

pétroliers à recourir à des capacités<br />

de stockage plus proches des<br />

lieux de consommation. Les coûts<br />

des mesures visant à garantir et<br />

à maintenir la sécurité d’approvisionnement<br />

du territoire national<br />

sont généralement répercutés sur<br />

le prix au client final. Il y a donc<br />

Tom Eischen, commissaire du gouvernement<br />

à l’Energie.<br />

lieu de trouver le bon équilibre<br />

entre sécurité d’approvisionnement<br />

et compétitivité des prix de<br />

l’énergie, car ceux-ci contribuent<br />

à rendre notre pays attractif pour<br />

des investisseurs et entrepreneurs.<br />

Dans le domaine du gaz<br />

et de l’électricité, les règles de<br />

fonctionnement des marchés sont<br />

<br />

Anticiper l’évolution de la demande en<br />

énergie pour les années futures est un exercice<br />

difficile car l’évolution de la consommation<br />

d’énergie dépend de plusieurs facteurs,<br />

notamment la croissance de la population, la<br />

croissance économique et la consommation de<br />

carburants. Sur l’évolution de la population nous<br />

pensons avoir une assez bonne visibilité. Ce<br />

n’est pas la même chose pour les deux autres<br />

variables qui peuvent être sujettes à des sautes<br />

imprévisibles et sont plus dépendantes du<br />

contexte européen, voire mondial<br />

<br />

principalement développées au<br />

niveau européen et implémentées<br />

au niveau national par la voie de<br />

transposition de directives européennes.<br />

Au niveau de la sécurité<br />

d’approvisionnement, l’Etat met<br />

en place un cadre réglementaire<br />

auquel les différents acteurs doivent<br />

se conformer et procède à un suivi<br />

de la sécurité de l’approvisionnement.<br />

Consommation d’énergie<br />

et développement durable<br />

sont-ils compatibles ?<br />

Oui et non. Nous pouvons certes<br />

rapprocher ces deux notions<br />

dans notre souhait d’aller vers<br />

plus d’efficacité énergétique<br />

et en recourant de manière<br />

plus déterminée aux énergies<br />

renouvelables. Même avec les<br />

plus grandes ambitions dans ces<br />

domaines, notre pays restera<br />

dépendant à moyen, et aussi à<br />

long terme. Néanmoins, il est<br />

primordial de faire un maximum<br />

pour engager la voie d’un approvisionnement<br />

énergétique plus<br />

durable, en réduisant notre dépendance,<br />

en produisant davantage<br />

d’énergie et en réduisant<br />

les consommations. Pour cela,<br />

nous avons plusieurs leviers. Dans<br />

le domaine de l’industrie, nous<br />

avons des programmes d’aides<br />

aux entreprises qui font des investissements<br />

dans ce sens. En outre,<br />

54 entreprises, représentant 90 %<br />

de la consommation énergétique<br />

de l’industrie luxembourgeoise,<br />

ont signé un Accord Volontaire<br />

qui les soumet à un système<br />

de monitoring de l’efficacité<br />

énergétique permettant d’évaluer<br />

les efforts consentis. Enfin,<br />

notre ministre soutient la mise en<br />

place d’une fabrique d’apprentissage<br />

qui vise principalement<br />

la formation permettant d’aider<br />

les entreprises à identifier leurs<br />

potentiels d’économie d’énergie<br />

et à réduire leurs consommations.<br />

Dans le domaine du bâtiment,<br />

nous avons établi des normes<br />

à respecter pour toute nouvelle<br />

construction et nous soutenons,<br />

par des subventions, les projets<br />

qui vont au-delà des normes en<br />

vigueur et adoptent déjà celles<br />

qui seront exigées dans le futur.<br />

Les projets d’assainissement de<br />

bâtiments existants dans le secteur<br />

résidentiel sont également éligibles<br />

aux programmes de subvention,<br />

programmes qui ont été entièrement<br />

réformés en 2012.<br />

Les particuliers peuvent<br />

également participer à l’effort<br />

d’efficacité énergétique, en s’attaquant<br />

aux deux grandes sources<br />

de consommation que sont la<br />

mobilité et le chauffage de leurs<br />

bâtiments. Pour les soutenir dans<br />

leurs efforts, un conseil de base<br />

gratuit est offert par la structure<br />

myenergy, dont plusieurs antennes<br />

existent dans les régions.<br />

Et l’administration, a-telle<br />

un comportement<br />

vertueux ?<br />

Oui, on est sur la bonne voie. Le<br />

programme gouvernemental prévoit<br />

que les nouveaux bâtiments<br />

publics nationaux ou communaux<br />

(lycées, CIPA…) soient construits<br />

selon les dernières normes de basse<br />

consommation énergétique. Des<br />

projets d’assainissement sont<br />

en cours également, mais ils se<br />

heurtent parfois à des problèmes<br />

logistiques ou organisationnels.<br />

Pour les communes, le<br />

ministère du Développement<br />

durable et des Infrastructures<br />

a lancé le Pacte climat, sorte<br />

de concours qui récompense,<br />

sous forme d’un bonus financier,<br />

les meilleures performances des<br />

communes en matière de réduction<br />

de consommation d’énergie<br />

et d’émissions de gaz à effet de<br />

serre. Cette initiative suscite un<br />

grand intérêt auprès des communes.<br />

Outre la réelle efficacité<br />

de ce dispositif incitatif, celui-ci<br />

permet également une bonne<br />

remontée d’informations sur les<br />

éventuelles difficultés rencontrées<br />

par les communes.<br />

Est-ce que la Recherche<br />

est associée aux réflexions<br />

sur l’énergie ?<br />

La volonté du gouvernement est<br />

en effet de combiner plus étroitement<br />

la politique énergétique avec<br />

les domaines de la recherche, de<br />

l’innovation et du développement<br />

économique. Les priorités viennent<br />

d’être fixées par une décision du<br />

Conseil de gouvernement. Elles<br />

concernent les recherches et l’innovation<br />

sur les bioénergies et sur les<br />

constructions durables et énergétiquement<br />

efficaces. L’Université<br />

du <strong>Luxembourg</strong> et les Centres<br />

de Recherche Gabriel Lippmann<br />

et Henri Tudor participent à ces<br />

recherches. <br />

Propos recueillis par<br />

Catherine Moisy<br />

58


amenagement du territoire<br />

ALD Automotive<br />

Vers des flottes plus écologiques<br />

Depuis bon nombre d’années, l’équation mobilité-voiture-environnement fait partie des priorités<br />

de la 1 ère société de leasing au <strong>Luxembourg</strong>. Voyons avec son directeur commercial, Luc<br />

Berhin, et son Smart Mobility Consultant, Pierre-Yves Meert, comment ALD Automotive développe<br />

des solutions innovantes pour gérer plus écologiquement les flottes de véhicules.<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, la voiture<br />

représente toujours le moyen<br />

de locomotion le plus utilisé<br />

et constitue un avantage très<br />

apprécié pour les salariés qui<br />

bénéficient d’un véhicule de<br />

fonction. Comment ALD Automotive,<br />

loueur de véhicules,<br />

fait-il pour faire rimer mobilité<br />

et environnement ?<br />

Notre volonté est d’agir sur les<br />

quelque 9.500 véhicules traditionnels<br />

qui composent notre flotte et d’inciter<br />

l’utilisation de véhicules hybrides<br />

et/ou électriques au sein des flottes<br />

qui parcourent peu de kilomètres<br />

ou qui se limitent à du déplacement<br />

urbain. Partant du constat que toute<br />

activité économique a besoin de<br />

mobilité, nous sensibilisons les<br />

entreprises à offrir des véhicules<br />

peu gourmands à leur personnel<br />

et à réduire toutes les options qui<br />

entraînent des consommations plus<br />

élevées de carburant. Dans ce but,<br />

nous avons dressé une liste de 18<br />

conseils qui permettent de réduire<br />

la consommation de carburant, donc<br />

le CO2 (nettoyage régulier du filtre à<br />

particules, vérification de la pression<br />

des pneus…) et de privilégier la<br />

conduite éco-responsable.<br />

Incitez-vous également les<br />

entreprises à d’autres formules<br />

?<br />

A l’heure où les entreprises réduisent<br />

tous les coûts superflus,<br />

elles sont intéressées par nos propositions<br />

et nos initiatives, comme<br />

celles de développer des plans<br />

de mobilité (transports en commun,<br />

covoiturage…) plus adaptés<br />

à certains déplacements, de privilégier<br />

les vidéoconférences…, le<br />

but étant de réduire le kilométrage<br />

global de leur flotte. Notre Smart<br />

Mobility Consultant est d’ailleurs<br />

en charge d’élaborer de nouvelles<br />

solutions de mobilité sur mesure<br />

avec les entreprises.<br />

Les véhicules hybrides ou<br />

électriques sont onéreux.<br />

Comment inciter les entreprises<br />

à les favoriser ?<br />

Il est vrai que le prix de tels véhicules<br />

est onéreux en leasing et<br />

qu’il n’y a pas encore de marché<br />

de l’occasion dans ce nouveau<br />

créneau. Et l’on sait aussi qu’un<br />

véhicule électrique ne peut pas<br />

faire énormément de kilomètres<br />

sans être rechargé. Mais, dans bon<br />

nombre d’entreprises, beaucoup<br />

de véhicules n’ont pas vocation<br />

à faire beaucoup de kilomètres<br />

non plus ou circulent seulement<br />

en ville. Des véhicules plus écologiques<br />

pourraient dès lors remplacer<br />

ces véhicules traditionnels.<br />

Nous essayons donc de développer<br />

l’électrique pour les trajets courts<br />

et urbains dans ce type de flotte,<br />

Luc Berhin, directeur commercial, et Pierre-Yves Meert, Smart Mobility<br />

Consultant, ALD Automotive.<br />

Photo-Focalize/Emmanuel Claude<br />

ou le carsharing, que nous sommes<br />

actuellement occupés à tester en<br />

interne et que le personnel d’ALD<br />

utilise régulièrement pour ses différents<br />

déplacements en journée.<br />

La compensation carbone<br />

volontaire est aussi une de<br />

vos priorités…<br />

En effet, nous travaillons avec<br />

MyClimateLux depuis que nous<br />

avons mis en place notre approche<br />

ALD bluefleet qui permet aux entreprises<br />

de réduire l’empreinte<br />

écologique de leur flotte selon le<br />

système 2/3 à charge de l’entreprise<br />

et 1/3 à charge d’ALD. A ce jour,<br />

quelque 4.000 tonnes de CO2 ont<br />

été neutralisées via notre projet<br />

en Indonésie, visant à réduire le<br />

méthane.<br />

Tout au long de l’année, vos<br />

actions ont pour but de faire<br />

découvrir des solutions de<br />

mobilité alternative. N’estce<br />

pas à l’opposé de votre<br />

core business ?<br />

Notre priorité envers nos clients<br />

et leurs collaborateurs est de leur<br />

proposer des solutions globales de<br />

mobilité. ALD a toujours intégré<br />

son activité de leasing dans une<br />

vision plus large qui conçoit le véhicule<br />

comme l’une des solutions<br />

disponibles. L’actualité nous donne<br />

raison puisque d’autres prônent<br />

aujourd’hui une plus grande responsabilisation<br />

dans la manière<br />

d’opérer les déplacements quotidiens<br />

et surtout une plus grande<br />

flexibilité. <br />

Propos recueillis par<br />

Isabelle Couset<br />

59


amenagement du territoire<br />

Smove !<br />

L’avenir vert est un effort collectif<br />

Précurseur dans le domaine de la mobilité durable, Sales-Lentz a non seulement obtenu le label<br />

RSE par l’INDR en 2010 et remporté deux fois le Green Motion Award, mais, en 2011, elle a été<br />

également la première entreprise de transport au <strong>Luxembourg</strong> à établir son Bilan Carbone®.<br />

Dans la même lignée, elle investit continuellement dans les nouvelles technologies.<br />

L’entreprise dispose aujourd’hui<br />

de la plus grande flotte de bus<br />

hybrides privés en Europe et a été<br />

la première entreprise à acheter<br />

des bus électriques. Cependant,<br />

Sales-Lentz ne cesse d’aiguiser<br />

ses efforts dans le domaine du<br />

développement durable et permet<br />

dorénavant à chaque client<br />

de compenser les émissions CO2<br />

émises pendant son voyage. Etant<br />

convaincue que le développement<br />

durable est un effort commun qui<br />

doit s’adresser à toutes les entreprises<br />

de la Grande Région,<br />

Sales-Lentz a développé Smove<br />

(Sustainable Mobility Services)<br />

pour aider ses clients à élaborer<br />

un Plan de Déplacement Entreprise<br />

durable, en coopération avec son<br />

partenaire Sustain.<br />

En 2011, Sales-Lentz a, en<br />

tant que première entreprise de<br />

transport au <strong>Luxembourg</strong>, établi<br />

son Bilan Carbone® en coopération<br />

avec PriceWaterhouseCoopers. Le<br />

Bilan Carbone®, selon la méthode<br />

ADEME, comptabilise les besoins<br />

énergétiques et les émissions de<br />

CO2 des véhicules, dépôts et<br />

agences de voyages du groupe.<br />

Mais plus qu’un simple outil de<br />

quantification, le Bilan Carbone®<br />

sert à identifier les émissions de<br />

gaz à effet de serre, et surtout à<br />

optimiser leur réduction. C’est ainsi<br />

que Sales-Lentz parvient à limiter<br />

son impact sur l’environnement,<br />

tout en réduisant ses coûts et<br />

en améliorant la qualité de ses<br />

produits. Un premier succès est<br />

la réduction des émissions de CO2<br />

de ses véhicules par kilomètre<br />

moyen de 2,15 %.<br />

L’entreprise est aujourd’hui<br />

capable de fournir des services<br />

efficaces en matière de développement<br />

durable à des clients qui<br />

deviennent davantage sensibles<br />

aux questions environnementales.<br />

La création d’un éco-étiquetage<br />

des produits et services du groupe<br />

Sales-Lentz en est la suite logique,<br />

permettant aux clients de choisir<br />

selon leurs préférences. Sales-Lentz<br />

ne veut pas limiter l’éco-étiquetage<br />

à un rôle purement informatif.<br />

Avec l’aide de son nouveau par-<br />

tenaire MyClimate, les clients<br />

de Sales-Lentz obtiendront très<br />

prochainement la possibilité de<br />

compenser leurs émissions de CO2.<br />

Pour certains services fournis par<br />

Sales-Lentz, le client aura non seulement<br />

la possibilité de choisir de<br />

manière efficace son produit, mais<br />

aussi de soutenir des projets visant<br />

la réduction des gaz à effet de<br />

serre promus par MyClimate. Ainsi,<br />

avec des actions concrètes, elle<br />

permet à ses clients de protéger<br />

l’environnement et de s’engager<br />

pour un environnement propre.<br />

Mobilité et développement<br />

durable<br />

Un avenir vert est un effort collectif.<br />

Dans cet esprit, en coopération<br />

avec son partenaire Sustain, l’entreprise<br />

de transport et de mobilité<br />

propose son tout nouveau service :<br />

Smove (Sustainable Mobility Services).<br />

Les deux partenaires proposent<br />

aux entreprises d’élaborer<br />

avec eux un Plan de Déplacement<br />

d’Entreprise permettant de réellement<br />

réduire les émissions de gaz<br />

à effet de serre. En garantissant à<br />

leurs clients une chaîne de mobilité<br />

répondant aux stratégies du<br />

Bilan Carbone®, ils sont capables<br />

d’identifier et d’analyser les obstacles<br />

en termes de mobilité et<br />

de développement durable, et<br />

d’adapter le plan de mobilité en<br />

fonction des exigences rencontrées.<br />

Pour les clients du service<br />

Smove, les avantages d’un tel plan<br />

se concrétisent notamment sur les<br />

trois piliers de la RSE moderne, à<br />

savoir l’environnement, le social<br />

et l’économique.<br />

En tant qu’entreprise innovatrice,<br />

Sales-Lentz a compris<br />

l’importance de fonctionner de<br />

manière responsable envers la<br />

société et l’environnement. De<br />

même qu’elle a compris qu’une<br />

évolution durable au sein d’une<br />

société est plus facile à réaliser<br />

à partir du moment où l’on est<br />

prêt à partager l’effort et son<br />

expertise. <br />

www.smove.lu<br />

60


amenagement du territoire<br />

Le prix du service de l’eau :<br />

on en débat au <strong>Luxembourg</strong><br />

Avec une consommation d’eau des ménages qui a augmenté de 1,35 par an au cours des 15<br />

dernières années sous l’effet de la forte croissance démographique et l’augmentation régulière<br />

de migrations journalières, la gestion et les infrastructures de l’eau devaient être modernisées<br />

et développées très rapidement.<br />

En juillet 2012 le gouvernement<br />

ouvrait à nouveau le débat sur le<br />

prix de l’eau en invitant les différents<br />

acteurs de la politique de<br />

l’eau à se prononcer pour ou contre<br />

l’introduction d’un tarif unique de<br />

l’eau. La phase de consultation<br />

venant de s’achever, la classe<br />

politique dira dans les semaines à<br />

venir si elle choisit de maintenir le<br />

système actuel du prix harmonisé<br />

ou si elle introduit un prix unique<br />

de l’eau.<br />

A l’origine de ce débat,<br />

l’article 9 de la directive-cadre<br />

européenne (1) qui pose le principe<br />

de la récupération des coûts des<br />

services eau et assainissement, et<br />

qui rend obligatoire depuis 2010<br />

le principe de l’utilisateur-payeur<br />

et du pollueur-payeur. Surtout la<br />

directive veut intégrer la notion<br />

de développement durable en<br />

demandant aux Etats de prendre<br />

en compte, en matière de fixation<br />

du prix du service de l’eau et de<br />

l’assainissement, trois types de<br />

critères qui sont à la fois essentiels<br />

et divergents : le critère social<br />

afin d’assurer aux plus démunis<br />

l’accès à l’eau, le critère environnemental<br />

qui conduit à intégrer<br />

les coûts environnementaux liés<br />

à l’utilisation et la pollution de<br />

l’eau, et, enfin, le critère économique<br />

en vue d’instaurer l’autofinancement<br />

de ce secteur grâce<br />

à une tarification appropriée qui<br />

permettra d’effectuer l’entretien,<br />

le renouvellement et l’extension<br />

de ses infrastructures. C’est dans<br />

ce contexte que le gouvernement<br />

luxembourgeois a proposé deux<br />

options possibles, celle du prix<br />

harmonisé de l’eau et celle du<br />

tarif unique.<br />

Le prix harmonisé<br />

Il est proposé de concert avec les<br />

communes aux usagers, il figure<br />

dans la loi de 2008 relative à l’eau et<br />

portant transposition de la directive<br />

européenne. Ce prix harmonisé<br />

prend en compte divers critères<br />

géographiques et économiques.<br />

Ainsi, après rééquilibrage, le prix de<br />

l’eau a été fixé à 7 EUR maximum<br />

le m³ par volume et 3,35 EUR minimum<br />

pour tous les consommateurs.<br />

Les ménages auraient dû payer,<br />

au 1 er janvier 2011, conformément<br />

à l’agenda fixé par la directive, le<br />

prix réel de l’eau potable, soit entre<br />

5 et 12 EUR le m³ en fonction des<br />

communes.<br />

Les secteurs industriels et<br />

agricoles ont également bénéficié<br />

d’une baisse de leurs tarifs. Pour les<br />

ménages, une nouvelle répartition<br />

entre les frais fixes que représente<br />

l’abonnement (20 %) et les frais<br />

variables liés à la consommation<br />

d’eau de l’abonné (80 %) est mise<br />

en place, notamment avec l’installation<br />

de nouveaux compteurs<br />

d’eau individuels. Pour les secteurs<br />

industriels et agricoles, la répartition<br />

prévue est respectivement de<br />

70/30 et 60/40.Cette méthode de<br />

calcul n’a toutefois pas rencontré<br />

le succès escompté auprès des<br />

communes. Moins d’un tiers d’entre<br />

elles (31) ont réellement harmonisé<br />

le prix de l’eau potable et 28, l’assainissement.<br />

La grande majorité,<br />

environ 70 à 80 communes, n’a pas<br />

remis au ministère concerné les<br />

documents relatifs au schéma de<br />

calcul complet des coûts, probablement<br />

en raison des difficultés<br />

techniques qu’elles rencontrent<br />

pour établir le coût réel de l’eau<br />

sur leur territoire. En l’absence<br />

d’une approche commune, certaines<br />

municipalités confrontées<br />

à la pauvreté, ont introduit une<br />

allocation de vie chère dont les<br />

critères varient d’une commune<br />

à l’autre. Ce qui peut, aux yeux<br />

des consommateurs, paraître peu<br />

équitable.<br />

Le tarif unique<br />

La deuxième option soumise à<br />

débat est celle de l’introduction<br />

progressive d’un tarif unique de<br />

l’eau pour tout le territoire ainsi<br />

que celle d’une tarification sociale<br />

à destination des plus démunis.<br />

Dans cette option, chaque catégorie<br />

définie par la loi-cadre – les ménages,<br />

l’industrie et l’agriculture –<br />

bénéficiera d’un tarif spécifique.<br />

Le prix de l’eau potable brut est<br />

estimé, selon les projections établies<br />

par l’administration, à 3,11<br />

EUR par m³ et 6,24 EUR par m³ pour<br />

l’eau potable et l’assainissement.<br />

Dans le point 5 du questionnaire<br />

soumis aux différents protagonistes,<br />

le gouvernement mentionne la<br />

tarification sociale progressive<br />

comme possible voie pour aider<br />

les ménages les plus démunis.<br />

La mise en place du tarif<br />

unique se heurte à de nombreux<br />

obstacles aussi bien politiques que<br />

techniques. Une des conséquences<br />

est la réorganisation des services de<br />

l’eau qui ne peut se faire qu’après<br />

le vote d’une loi, la tarification de<br />

l’eau relevant de la compétence<br />

des communes excepté si la loi en<br />

décide autrement. Les communes<br />

peuvent alors craindre de perdre<br />

tout ou partie du contrôle de l’eau<br />

et de l’assainissement, et se sentir,<br />

de ce fait, moins impliquées. Sur le<br />

plan technique, la réorganisation<br />

du secteur de l’eau est un processus<br />

long et complexe. Plusieurs<br />

62


amenagement du territoire<br />

scenarios peuvent être envisagés :<br />

mise en place d’un syndicat de<br />

communes pour une mutualisation<br />

des coûts sous forme syndicale<br />

ou associative (déjà mise en place<br />

par certaines communes), nationalisation<br />

des services de l’eau,<br />

gestion commerciale de l’eau dans<br />

le cadre d’un établissement public<br />

ou gestion de l’eau dans le cadre<br />

d’une société commerciale. Autre<br />

conséquence, il entraîne dans un<br />

premier temps une augmentation<br />

du prix de l’eau pour 89 % de la<br />

population, ce qui fait craindre le<br />

retour de subventions déguisées<br />

pour compenser cette hausse inacceptable<br />

pour certains en période<br />

de crise.<br />

Cependant, le tarif unique<br />

est considéré par les organisations<br />

européennes comme le gage d’une<br />

plus grande égalité et une plus<br />

grande solidarité entre les habitants<br />

ainsi que comme une technique<br />

permettant d’assurer la simplification<br />

et l’homogénéisation de la<br />

facture d’eau. L’observatoire de<br />

l’OCDE (2) remarque que la mise<br />

en place d’une tarification progressive<br />

par volumes consommés ou/<br />

et celle d’une tarification sociale<br />

à destination des plus démunis<br />

est autrement plus efficace que<br />

l’allocation de subventions et cite<br />

les pays qui ont d’ores et déjà<br />

avancé avec succès dans cette<br />

voie, parmi lesquels nos voisins<br />

belges, mais aussi l’Espagne.<br />

En France, certaines communes<br />

telles que Nantes, Libourne et Bordeaux<br />

ont mis en place ce type<br />

de tarification proportionnelle à<br />

la consommation des ménages.<br />

Ainsi, les abonnés ont droit à 40<br />

litres d’eau par jour au prix de 1,50<br />

EUR par an, soit 10 cents par m³.<br />

Cela représente 7 fois moins que<br />

le prix pratiqué aujourd’hui par les<br />

autres communes françaises. Puis,<br />

le tarif augmente par tranches : de<br />

16 à 120 m³, le coût est de 0,70<br />

cents. Jusqu’à 150 m³, il est de<br />

0,75 et, au-delà, de 0,83 cents.<br />

En conclusion<br />

Il y a sans doute bien des aspects<br />

à discuter dans cette nouvelle approche<br />

européenne de la gestion<br />

de l’eau, mais elle a au moins le<br />

mérite d’ouvrir un débat qui ne<br />

pouvait plus être reporté au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

comme dans la plupart des<br />

Etats membres. <br />

Martine Borderies<br />

Pour aller plus loin :<br />

http://www.nantesmetropole.<br />

fr/pratique/eau/l-eau-au-prixunique-eau-assainissementhttp://www.eau.public.lu/prix_<br />

eau/tarification/ba_Note_tarification_eau.pdf<br />

http://www.Rue89<br />

www.observateurocde.org<br />

(rapport Etudes économiques<br />

de l’OCDE/<strong>Luxembourg</strong>-2012).<br />

www.waasser.lu (les usagers<br />

peuvent y consulter le dossier<br />

complet sur la tarification).<br />

(1) La loi du 19 décembre 2008 relative<br />

à l’eau qui transpose la directive<br />

2000/60/CE du 23 octobre 2000.<br />

(2) La directive du 23 octobre 2000 adoptée<br />

par le Conseil et par le Parlement<br />

européen définit un cadre pour la<br />

gestion et la protection des eaux par<br />

grand bassin hydrographique au plan<br />

européen. Cette directive joue un rôle<br />

stratégique et fondateur en matière<br />

de politique de l’eau.<br />

63


amenagement du territoire<br />

Coûts et gains du tourisme<br />

à la pompe<br />

Si le maintien des accises sur le carburant à un niveau plancher permet de remplir les caisses de<br />

l’Etat, cela n’est pas sans impact sur le taux d’émissions de CO2 du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Le tourisme à la pompe est une<br />

réalité bien ancrée au Grand-Duché<br />

et alentours. Cette réalité est<br />

lucrative pour l’Etat luxembourgeois<br />

si l’on en croit les chiffres<br />

avancés, que ceux-ci proviennent<br />

du Mouvement Ecologique ou<br />

du groupement pétrolier luxembourgeois.<br />

Ce dernier évalue en<br />

effet les recettes des taxes sur les<br />

carburants à 1,05 milliard EUR. En<br />

outre, selon le site du ministère<br />

du Développement durable et des<br />

Infrastructures, 75 % du carburant<br />

vendu au <strong>Luxembourg</strong> serait exporté.<br />

Une estimation qui ne rendrait<br />

pas compte de la réalité. Selon<br />

plusieurs observateurs, l’exportation,<br />

donc la consommation de<br />

carburant par des non-résidents,<br />

serait bien supérieure.<br />

Cette situation est la conséquence<br />

de l’exploitation par l’Etat<br />

luxembourgeois d’une niche fiscale.<br />

Le <strong>Luxembourg</strong>, en effet, maintient<br />

les accises sur le carburant à un<br />

prix plancher, et son taux de TVA<br />

(15 %) reste inférieur à celui des<br />

pays avoisinants. « On estime que le<br />

tourisme à la pompe, en ce compris<br />

l’approvisionnement en carburant<br />

et les ventes annexes comme le<br />

tabac et l’alcool, générerait des<br />

recettes fiscales à hauteur de<br />

1,3 milliard EUR », explique Paul<br />

Polfer, vice-président du Mouvement<br />

Ecologique et coordinateur<br />

national du réseau communal Klima-Bündnis.<br />

« On peut comprendre<br />

dès lors pourquoi le gouvernement<br />

ne souhaite pas abandonner le<br />

système actuel, surtout en temps<br />

de restrictions budgétaires. » Et<br />

ce, malgré les pressions exercées<br />

par les pays voisins, qui voient leur<br />

échapper une importante manne<br />

fiscale.<br />

A leurs complaintes s’ajoutent<br />

aussi des revendications<br />

d’ordre. « Il y a un réel décalage<br />

entre le discours qui veut promouvoir<br />

les transports en commun et<br />

une mobilité plus durable, et la<br />

réalité économique », poursuit<br />

Paul Polfer. « En maintenant des<br />

accises au niveau plancher sur le<br />

carburant, les autorités incitent les<br />

personnes, résidents ou frontaliers,<br />

non seulement à préférer l’usage<br />

de la voiture personnelle, mais également<br />

à acheter des véhicules qui<br />

consomment plus. Les transporteurs<br />

sont incités à faire des détours de<br />

plusieurs dizaines, voire centaines<br />

de kilomètres, pour remplir leurs<br />

réservoirs au <strong>Luxembourg</strong>. Pire, ce<br />

système a pour effet d’encourager<br />

le fret routier aux dépens d’un<br />

transport de marchandises plus écologique,<br />

avec l’encombrement sur<br />

les axes routiers que la présence<br />

des camions peut engendrer. »<br />

Paul Polfer, vice-président du Mouvement<br />

Ecologique et coordinateur<br />

national du réseau communal Klima-<br />

Bündnis.<br />

Photo-Talk2u<br />

Un coût environnemental<br />

non négligeable<br />

C’est le fret routier qui pèse lourdement<br />

dans la balance, et de tout<br />

son tonnage dans les émissions<br />

de CO2 du Grand-Duché. Car, si<br />

le tourisme à la pompe permet de<br />

remplir efficacement les caisses de<br />

l’Etat, il a un coût environnemental<br />

indéniable. « En effet, le transport,<br />

au <strong>Luxembourg</strong>, pèse pour plus<br />

de 40 % dans les émissions de<br />

CO2 comptabilisées au <strong>Luxembourg</strong><br />

», assure Paul Polfer. « A tel<br />

point que le <strong>Luxembourg</strong> n’atteint<br />

pas les objectifs de réduction des<br />

émissions de CO2 qu’il s’était fixés<br />

et qu’il doit désormais acheter<br />

des certificats d’émissions pour<br />

compenser le surplus engendré<br />

notamment par le tourisme à la<br />

pompe. Mais le coût de la tonne de<br />

CO2 sur le marché des émissions<br />

est si faible que le <strong>Luxembourg</strong> est<br />

toujours, de loin, financièrement<br />

gagnant. »<br />

Alors qu’il s’était fixé, au<br />

début des années 90, l’objectif de<br />

réduire de 28 % ses émissions de<br />

CO2, le <strong>Luxembourg</strong> n’est parvenu<br />

à n’en économiser qu’environ 8 %.<br />

« L’Etat comptait sur une réduction<br />

substantielle des émissions au niveau<br />

de la sidérurgie, qui prévoyait<br />

de remplacer ses hauts-fourneaux<br />

traditionnels par de nouveaux modèles<br />

fonctionnant à l’électricité.<br />

Celle-ci, achetée aux producteurs<br />

en dehors de <strong>Luxembourg</strong>, n’est<br />

pas comptabilisée dans les émissions<br />

du pays. Malheureusement,<br />

c’est le développement impressionnant<br />

du tourisme à la pompe,<br />

par le maintien d’accises faibles,<br />

qui a eu pour effet de contrebalancer<br />

négativement le gain d’émissions<br />

comptabilisées enregistré<br />

au niveau de l’industrie », conclut<br />

Paul Polfer. <br />

Sébastien Lambotte<br />

64


amenagement du territoire<br />

Déchets : trier pour pouvoir<br />

valoriser<br />

Le <strong>Luxembourg</strong>eois est un grand producteur de déchets. Heureusement pour lui, le Grand-Duché<br />

est aussi passé maître dans l’art de trier afin de permettre une revalorisation des déchets. Cependant,<br />

les enjeux sont cruciaux et les efforts doivent être soutenus.<br />

Dans un petit pays très fréquenté<br />

tel que le Grand-Duché, attractif au<br />

point que sa population ne cesse<br />

d’augmenter, la problématique de<br />

la gestion des déchets se doit d’être<br />

maîtrisée et sans cesse améliorée.<br />

En 1960, chacun produisait<br />

environ 220 kg de déchets par an,<br />

380 kg en 1980, près de 600 kg<br />

dans les années 2000 et, en 2009,<br />

dernier chiffre disponible, 673 kg.<br />

Cette intensité de production de<br />

déchets, selon le Statec, est une des<br />

plus élevée des pays de l'OCDE<br />

dont la moyenne est de 540 kg/hab.<br />

Ces statistiques montrent<br />

une tendance générale à l’augmentation<br />

des quantités totales<br />

de déchets produits par habitant<br />

au cours des 30 dernières années.<br />

Constatant cette évolution, on<br />

pourrait, avec effroi, imaginer le<br />

<strong>Luxembourg</strong> comme une grande<br />

décharge à l’horizon 2100. Toutefois,<br />

le niveau atteint en 2009 est<br />

similaire aux niveaux de la décennie<br />

2000. La production de déchets,<br />

ces dernières années, semble être<br />

mieux maîtrisée. Cela, sans aucun<br />

doute, grâce aux efforts menés<br />

pour sensibiliser les citoyens luxembourgeois<br />

à la problématique et à<br />

ceux réalisés pour toujours mieux<br />

valoriser les déchets.<br />

Tout l’enjeu, pour l’avenir et<br />

une meilleure gestion des déchets,<br />

réside, d’une part, dans la capacité<br />

qu’a chacun à réduire sa production<br />

de déchets. Et, d’autre part,<br />

dans une meilleure valorisation<br />

de l’ensemble des déchets collectés<br />

dans les villes et communes,<br />

mais aussi au sein des centres de<br />

tri. Le <strong>Luxembourg</strong>, en effet, est<br />

loin d’être un mauvais élève en<br />

la matière. En développant des<br />

politiques efficaces, grâce à la<br />

mise en place d’un réseau de<br />

centres de tri, de ramassage de<br />

sacs bleus pouvant notamment<br />

contenir des plastiques, ou un tri<br />

au niveau des déchets ménagers<br />

entre ceux qui sont organiques ou<br />

compostables et ceux qui ne le sont<br />

pas, le Grand-Duché parvient à une<br />

meilleure valorisation des déchets.<br />

Et donc à réduire significativement<br />

la quantité de déchets destinée à<br />

l’enfouissement ou l’incinération.<br />

Recyclés, compostés,<br />

valorisés<br />

La part des déchets produits qui<br />

sont recyclés ou compostés est,<br />

en effet, en augmentation. En<br />

2010, sur les 343.530 tonnes collectées,<br />

27 % étaient recyclées et<br />

20 % compostées. Dès lors, 47 %<br />

des déchets collectés sont revalorisés.<br />

Ce chiffre est en hausse<br />

permanente. Des centres de tri,<br />

les déchets collectés partent vers<br />

l’étranger pour être recyclés. Une<br />

part de plus en plus importante<br />

des déchets organiques part vers<br />

des centrales de production de<br />

biogaz, en développement au<br />

Grand-Duché, afin d’être transformée<br />

en énergie verte. Le compost,<br />

en outre, pourra ensuite être<br />

valorisé.<br />

En plus de ces déchets<br />

recyclés et compostés, 35 % des<br />

déchets sont incinérés dans une<br />

centrale avec production d'énergie.<br />

Ainsi, seuls 18 % des déchets sont<br />

mis en décharge.<br />

Entre 1995 et 2010, le pourcentage<br />

de déchets valorisés a<br />

augmenté de 26 %. La quantité<br />

de déchets incinérés a, quant à<br />

elle, diminué de 17 % et celle des<br />

déchets mis en décharge de 9 %.<br />

L’enjeu est donc de poursuivre<br />

les efforts. Et pour cela de<br />

réduire la quantité de déchets<br />

ménagers, en favorisant le tri. <br />

Sébastien Lambotte<br />

65


amenagement du territoire<br />

Le commerce à la croisée des<br />

fonctions<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, le développement des surfaces commerciales est au cœur d’importantes évolutions.<br />

Aujourd’hui, le commerce urbain connaît une nouvelle dynamique, alors que les centres de<br />

périphéries, loin de disparaître, doivent parvenir à capter les flux.<br />

Le développement des surfaces<br />

commerciales au <strong>Luxembourg</strong> a<br />

connu des évolutions en dents de<br />

scie. Il y a quelques années, à partir<br />

du constat d’un développement<br />

sauvage de l’offre commerciale, ou<br />

tout du moins démesuré par rapport<br />

à l’évolution de la demande, une<br />

forme de moratoire a été établie.<br />

« Il y a eu, à un moment donné, un<br />

consensus au niveau politique sur<br />

une meilleure maîtrise du développement<br />

commercial afin d’éviter une<br />

certaine tendance au gigantisme que<br />

l’on connaissait il y a quinze à vingt<br />

ans de cela au Grand-Duché et qui<br />

avait pour effet de dangereusement<br />

déséquilibrer le marché », explique<br />

Thierry Nothum, directeur de la<br />

confédération luxembourgeoise du<br />

commerce (clc). Cela s’est traduit<br />

par un gel de toute autorisation<br />

particulière concernant la création<br />

ou l’extension d’une surface commerciale<br />

d’une surface de vente<br />

totale supérieure à 10.000 m². Ce<br />

moratoire a perduré jusqu’en 2006.<br />

« On a alors assisté à un développement<br />

de plus petites surfaces,<br />

plus proches du consommateur »,<br />

poursuit Thierry Nothum.<br />

Le développement commercial<br />

au Grand-Duché a suivi une<br />

tendance inverse à celle que l’on<br />

pouvait voir de l’autre côté des<br />

frontières, où naissait d’importants<br />

centres commerciaux de périphérie.<br />

Mais, l’air de rien, et peut-être<br />

sans le vouloir, le <strong>Luxembourg</strong> visait<br />

juste. « Aujourd’hui, les experts<br />

prévoient une redynamisation du<br />

commerce local, voire urbain. Des<br />

tendances lourdes au niveau des<br />

habitudes de vie et de consommation<br />

mais aussi des valeurs que<br />

portent les consommateurs font<br />

que le commerce doit se repenser<br />

autrement. Les grands distributeurs,<br />

aujourd’hui, n’hésitent pas inventer<br />

de nouveaux formats, à se recentrer<br />

dans les centres urbains », ajoute<br />

Thierry Nothum. Depuis la levée<br />

du moratoire, les grands projets<br />

commerciaux n’ont pas pour autant<br />

explosé. Pourtant, le pouvoir d’achat<br />

semble se maintenir et les indicateurs<br />

démographiques croissent.<br />

« Quand on analyse le potentiel de<br />

développement, outre le critère démographique<br />

et le pouvoir d’achat,<br />

il faut encore évaluer l’indice de<br />

confiance des consommateurs. Il<br />

faut aussi prendre en compte des<br />

tendances comme le succès du commerce<br />

électronique », précise Thierry<br />

Nothum. Des projets de plus de<br />

10.000 m², plusieurs ont vu le jour et<br />

il y en aura encore. « Mais, ces dernières<br />

années, il a plus été question<br />

d’agrandissement de complexes<br />

existants. Par ailleurs, des projets<br />

comme Auchan à Gasperich vont<br />

seulement sortir de terre. »<br />

Coordonner pour attirer<br />

Le développement commercial sur<br />

le territoire grand-ducal se veut<br />

donc plus raisonné. « Aujourd’hui,<br />

Thierry Nothum, directeur, confédération luxembourgeoise du commerce (clc).<br />

on parvient à capter à nouveau un<br />

pouvoir d’achat qui avait tendance<br />

à fuir vers l’étranger. De nouveaux<br />

centres en périphérie pourraient<br />

voir le jour, mais de préférence<br />

le long des axes où il y a un flux<br />

important de personnes », poursuit<br />

le directeur de la clc. « L’enjeu est<br />

que ces centres profitent des flux<br />

plus qu’ils ne les créent. »<br />

Par ailleurs, le développement<br />

commercial urbain a de beaux<br />

jours devant lui. « Aujourd’hui, le<br />

politique reconnaît que la ville a<br />

besoin du commerce alors que le<br />

commerce n’a pas besoin de la ville.<br />

Une ville sans offre commerciale<br />

est une ville sans vie. » Dans ce<br />

contexte, un projet comme le Royal<br />

Hamilius est remarquable. Géré<br />

par la Ville, ce centre permettra<br />

une meilleure maîtrise du mix commercial<br />

au cœur de <strong>Luxembourg</strong>.<br />

C’est en effet souvent par manque<br />

de coordination pour proposer une<br />

offre commerciale attrayante que<br />

pêche le commerce urbain. Et c’est<br />

ce qui fait l’attractivité des centres<br />

commerciaux. « Toutefois, ceux-ci<br />

aussi doivent se remettre en question,<br />

en intégrant notamment de<br />

nouvelles fonctions, comme du<br />

loisir ou des services. S’ils disposent<br />

de nombreux mètres carrés et leur<br />

maîtrise, les centres de périphérie<br />

doivent revoir leur manière de<br />

les structurer », explique Thierry<br />

Nothum. Le commerce, donc, pour<br />

bien vivre, doit plus que jamais se<br />

situer à la croisée des fonctions. <br />

Sébastien Lambotte<br />

66


amenagement du territoire<br />

Les entreprises artisanales<br />

manquent de place<br />

Pour assurer leur développement, les entreprises artisanales ont besoin d’espace. Or, au Grand-<br />

Duché, dans les zones qui connaissent un fort développement, la place manque cruellement.<br />

Le manque de place pour permettre<br />

aux entreprises artisanales<br />

de se développer est récurrent. La<br />

Chambre des Métiers le rappelle<br />

régulièrement. « Parce qu’elles<br />

connaissent une croissance économique,<br />

ou pour répondre à<br />

des changements structurels et<br />

législatifs, de nombreuses PME<br />

cherchent à se relocaliser afin de<br />

se redéployer, de mieux rationaliser<br />

leur activité ou de s’étendre<br />

pour survivre », explique Michel<br />

Brachmond, directeur adjoint de<br />

la Chambre des Métiers. « Or,<br />

aujourd’hui, la plupart peine à<br />

pouvoir le faire et ce, pour une<br />

multitude de raisons, que ce soient<br />

le manque de place, les conditions<br />

d’accès à certaines zones, les prix<br />

prohibitifs pour le développement<br />

de leur activité artisanale. »<br />

Dans une étude qu’elle a<br />

menée fin 2009, la Chambre des<br />

Métiers a recensé 142 entreprises<br />

sur 413 interrogées qui souhaitaient<br />

délocaliser leurs activités dans une<br />

Zone d’activités économiques.<br />

« Pour 74 % d’entre elles les prix<br />

sont trop élevés, pour 68 % l’offre<br />

de terrains est insuffisante et pour<br />

13 % les terrains ne conviennent<br />

pas », explique Michel Brachmond.<br />

Les entreprises, en outre,<br />

se heurtent à des problèmes liés<br />

à la taille des terrains, à l’interdiction<br />

de stockage à l’extérieur, à<br />

des restrictions liées au fait que<br />

Michel Brachmond, directeur adjoint, Chambre des Métiers.<br />

certaines activités sont non désirées<br />

par certains responsables de<br />

Zones. Le directeur adjoint de la<br />

Chambre des Métiers précise que<br />

si, depuis l’étude, la crise a terni<br />

l’économie, la proportion d’entreprises<br />

cherchant à se relocaliser<br />

est toujours considérable.<br />

Et si les Zones d’activités<br />

économiques dédiées à ce type<br />

d’entreprises ne sont pas toutes<br />

saturées, celles qui sont bien<br />

situées, c’est-à-dire implantées<br />

au cœur du Grand-Duché ou<br />

dans la région Sud, ne laissent<br />

guère de possibilités. « Or, c’est<br />

important, pour une entreprise<br />

artisanale, comme un couvreur,<br />

un menuisier ou un spécialiste<br />

sanitaire, de se trouver à proxi-<br />

mité de ses clients, qu’elle puisse<br />

bénéficier de facilités en termes<br />

d’infrastructures et de mobilité »,<br />

poursuit le directeur adjoint. Pour<br />

la Chambre des Métiers, il existe<br />

pourtant encore de la place qui<br />

pourrait être mise à la disposition<br />

des entreprises artisanales. « Je<br />

pense notamment à des zones<br />

industrielles ou semi-industrielles<br />

qui aujourd’hui sont en friches et<br />

qui pourraient être réaffectées »,<br />

précise-t-il. « En considérant ces<br />

Zones, dans la mesure où il devient<br />

de plus en plus difficile d’attirer<br />

des entreprises industrielles, il est<br />

essentiel d’accélérer le processus<br />

de reclassement pour permettre à<br />

d’autres entreprises de s’y déployer<br />

et de créer de l’emploi. »<br />

Vers des Zones réellement<br />

dédiées<br />

Dès lors, la Chambre des Métiers et<br />

les artisans souhaitant se relocaliser<br />

espèrent la mise en œuvre du Plan<br />

sectoriel Zones d’activités économiques<br />

dans les meilleurs délais.<br />

S’il est annoncé depuis plusieurs<br />

années, il devrait être révélé dans<br />

les prochains mois, à moins que le<br />

débat politique, autour d’enjeux<br />

essentiels, ne s’éternise. « Ce plan<br />

doit réserver des terrains pour<br />

l’artisanat afin de répondre à la<br />

demande des entreprises, tout en<br />

permettant une politique de prix<br />

pragmatique », ajoute-t-il.<br />

Pour cela, une affectation<br />

stricte de ces Zones à des activités<br />

artisanales doit pouvoir s’appliquer.<br />

Par le passé, en effet, des<br />

Zones qui avaient cette vocation<br />

ont été dénaturées et occupées<br />

par des immeubles de bureaux,<br />

trouvant là des terrains accessibles<br />

leur permettant de maximiser leur<br />

marge. « La mise en œuvre des<br />

plans sectoriels doit mettre fin à<br />

ce type d’effet et à la spéculation.<br />

C’est essentiel d’avoir des Zones<br />

réellement dédiées dans la mesure<br />

où les entreprises artisanales, pour<br />

des marges faibles, ont besoin de<br />

beaucoup d’espace », conclut le<br />

directeur adjoint de la Chambre<br />

des Métiers. <br />

Sébastien Lambotte<br />

67


amenagement du territoire<br />

Trouver de l’espace en dehors<br />

des frontières<br />

Si le <strong>Luxembourg</strong> manque d’espace pour accueillir des entreprises et permettre à celles déjà<br />

en place de se développer, les territoires frontaliers, eux, en ont à revendre. Idelux, pour la province<br />

de <strong>Luxembourg</strong>, n’hésite pas à mettre en avant la proximité du Grand-Duché et les atouts<br />

de la province pour convaincre des entreprises à s’installer du côté belge de la frontière. Pour<br />

Fabian Collard, son directeur général, tout le monde serait gagnant si l’on envisageait un développement<br />

économique mieux coordonné à l’échelle transfrontalière.<br />

En étant à la tête de l’intercommunale<br />

chargée du développement<br />

économique de<br />

la province de <strong>Luxembourg</strong>,<br />

est-ce facile d’assurer une<br />

telle mission quand le très<br />

attrayant Grand-Duché de<br />

<strong>Luxembourg</strong> est à quelques<br />

kilomètres ?<br />

Non, ça ne l’est pas. Mais je pense<br />

que, pour envisager tout développement<br />

économique, il faut le faire<br />

en prenant en considération le<br />

contexte dans lequel on évolue.<br />

Pour nous, la proximité du Grand-<br />

Duché peut aussi constituer une<br />

opportunité, pour son attractivité<br />

fiscale, par exemple. Nombreuses<br />

sont les entreprises qui ont une<br />

entité au <strong>Luxembourg</strong> et qui développent<br />

des unités de production<br />

en Belgique. Ferrero, Ampacet ou<br />

Exxon Mobil ne sont que les plus<br />

remarquables. Nombreuses sont les<br />

PME qui ont un siège d’exploitation<br />

en province de <strong>Luxembourg</strong> ainsi<br />

qu’une entité au Grand-Duché et<br />

qui jonglent avec les deux.<br />

Un développement économique<br />

coordonné à l’échelle<br />

transfrontalière est-il possible<br />

? Qu’est-ce que le territoire<br />

de la province de<br />

Fabian Collard, directeur général,<br />

Idelux.<br />

Photo-Talk2u<br />

<strong>Luxembourg</strong> peut apporter<br />

au Grand-Duché ?<br />

Alors que les terrains se font rares<br />

au Grand-Duché, nous avons encore<br />

beaucoup d’espaces disponibles<br />

immédiatement, sous forme de bail<br />

emphytéotique ou à la vente. Et<br />

les prix des terrains, en comparaison<br />

avec ceux actuellement<br />

en vigueur au <strong>Luxembourg</strong>, se<br />

situent dans un rapport de un à<br />

sept. Ce différentiel de coût peut<br />

jouer. Dès lors, je pense qu’il serait<br />

intéressant pour le Grand-Duché,<br />

dans ses démarches, au-delà des<br />

nombreux atouts dont il dispose,<br />

de pouvoir proposer l’espace disponible<br />

chez nous. Comme il est<br />

intéressant pour nous, au cœur de<br />

nos prospections, de tirer profit<br />

de la proximité du Grand-Duché.<br />

Tout le monde a certainement à<br />

y gagner.<br />

Cela exige un peu d’ingénierie<br />

fiscale ?<br />

Certainement. Mais une entreprise<br />

qui aujourd’hui désire<br />

s’implanter quelque part, chez<br />

nous ou ailleurs, aura de toute<br />

façon recours à un minimum<br />

d’ingénierie fiscale. Même des<br />

PME présentes sur notre territoire<br />

n’hésitent pas à recourir à<br />

des mécanismes fiscaux à leur<br />

avantage. Il y a un réel intérêt à<br />

pouvoir penser les développements<br />

autour de <strong>Luxembourg</strong>, et<br />

pas uniquement sur des questions<br />

économiques, à l’échelle de la<br />

Grande Région.<br />

Aujourd’hui pourtant, cela<br />

semble encore difficile…<br />

Le problème est que la Grande<br />

Région ne fonctionne pas comme<br />

elle devrait. Nous travaillons encore<br />

de manière bilatérale pour régler<br />

des problèmes pratiques entre pays.<br />

Je regrette qu’il n’y ait pas une<br />

vision d’ensemble qui permettrait<br />

un meilleur développement<br />

à l’échelle de ce territoire.<br />

Il s’agirait donc, aujourd’hui,<br />

de dépasser la concurrence<br />

entre les pays au profit<br />

d’une meilleure coopération<br />

?<br />

En effet. <strong>Luxembourg</strong> est aujourd’hui<br />

une métropole dont la<br />

portée ne s’arrête pas aux frontières<br />

du pays. Il faut que le <strong>Luxembourg</strong>,<br />

pour répondre à nombre<br />

d’enjeux, puisse considérer son<br />

territoire dans ses limites humaines.<br />

Ce qui correspond à un territoire<br />

beaucoup plus vaste que le seul<br />

territoire national. Aujourd’hui, à<br />

Arlon ou même à Libramont, nous<br />

sommes encore dans la banlieue<br />

de <strong>Luxembourg</strong>. Que représentent<br />

les 30 kilomètres qu’il y a entre le<br />

Centre-Ardenne et <strong>Luxembourg</strong><br />

pour un Américain qui viendrait<br />

s’installer ici, ou même un Français<br />

? Rien du tout. En outre, les<br />

domaines de collaboration et<br />

de coopération sont nombreux :<br />

développement économique,<br />

soins de santé, gestion de l’eau,<br />

tourisme…<br />

Propos recueillis par<br />

Sébastien Lambotte<br />

68


amenagement du territoire<br />

Cushman & Wakefield<br />

Une autre manière d’aborder les projets immobiliers<br />

Présent depuis plus de 20 ans au <strong>Luxembourg</strong>, Cushman & Wakefield a décidé, en septembre 2011,<br />

de consolider sa présence locale en ouvrant un bureau à Strassen. Actif dans tous les secteurs de<br />

l’immobilier d’entreprise, Cushman & Wakefield <strong>Luxembourg</strong> se positionne plus particulièrement<br />

dans le développement et les transactions de centres-villes, centres commerciaux et parcs d’activité.<br />

Thierry Debourse, Head of <strong>Luxembourg</strong> Office, nous explique l’approche de sa société.<br />

Vous qualifiez votre approche<br />

des projets immobiliers<br />

de différente. En<br />

quoi l’est-elle ?<br />

Chaque année, nous voyons passer<br />

de nombreux projets qui sont<br />

tous plus ou moins conçus sur le<br />

même modèle : l’uniformité et la<br />

rentabilité. Au fil des années, nous<br />

avons acquis une grande expertise<br />

au niveau du retail, nous savons aussi<br />

que les modes de consommation et<br />

les attentes des populations évoluent.<br />

Notre approche se veut donc<br />

résolument différente en ce qu’elle<br />

doit ouvrir la réflexion avec les promoteurs<br />

et les propriétaires finaux.<br />

A tel endroit, un bâtiment composé<br />

exclusivement de bureaux n’aura<br />

pas sa place, donc les m² ne seront<br />

pas facilement louables. A un autre,<br />

il y a lieu d’intégrer d’autres éléments,<br />

en anticipant sur les 4-5 ans<br />

qui viennent, lorsque le bâtiment<br />

ou le complexe sera opérationnel.<br />

Notre rôle est donc d’inciter nos<br />

clients à réfléchir à une manière plus<br />

pérenne, et donc plus rentable en<br />

finalité, de concevoir leur projet.<br />

Vous pensez à un exemple<br />

précis ?<br />

Oui, je pense notamment au projet<br />

qu’avaient des promoteurs, dans le<br />

zoning de Hamm, de construire un<br />

immeuble offrant uniquement des<br />

bureaux. Le marché n’étant pas intéressé,<br />

nous avons revu tout le projet<br />

avec eux et opté pour un mix bureaux/commerces.<br />

A Hamm, il nous<br />

semblait impératif que des m² soient<br />

dédiés au commerce (8.500 m²)<br />

et nous avons proposé des surfaces<br />

de bureaux plus petites, donc plus<br />

faciles à louer ou à vendre. Cet<br />

exemple est révélateur d’un projet<br />

qui aurait pu être abandonné,<br />

alors que, revu et reconditionné,<br />

il a toute sa place dans ce zoning.<br />

Vous dites qu’il faut anticiper,<br />

la mixité est-elle l’un<br />

des atouts de tout projet ?<br />

Aujourd’hui, il faut des projets attractifs.<br />

Les gens voyagent, voient des<br />

concepts intéressants à l’étranger, et<br />

aimeraient que certaines enseignes<br />

soient présentes localement. Il faut<br />

donc tenir compte de tout cela en<br />

tout début de projet. Je pense<br />

qu’aucun projet « ghetto » n’a<br />

encore sa place dans les centresvilles<br />

et qu’il faut en effet miser sur<br />

la mixité. Dans le cadre du projet<br />

Auchan-Gasperich, nous avons axé<br />

notre réflexion sur quelle sera la<br />

vocation d’un centre commercial<br />

dans 5 ans et quelles seront les<br />

nouvelles notions de services à ce<br />

moment-là (nouvelles technologies,<br />

carburant vert, population vieillissante…)<br />

? Tout ce brainstorming est<br />

Thierry Debourse, Head of <strong>Luxembourg</strong><br />

Office, Cushman & Wakefield.<br />

important car il faut ensuite faire<br />

venir des enseignes qui auront<br />

du sens pour les consommateurs<br />

dans les années à venir. Il en a été<br />

de même pour le projet Hamilius<br />

lorsque nous avons réfléchi aux<br />

enseignes qui pourraient y être présentes.<br />

Et quand nous avons signé<br />

avec Galeria Inno pour 9.500 m²,<br />

je peux vous dire que toutes les<br />

parties prenantes à ce projet étaient<br />

ravies. Parce que leur présence a<br />

du sens dans la ville de demain.<br />

L’extension du Cactus Belle<br />

Etoile sera inaugurée en<br />

mai 2013. Pouvez-vous<br />

nous dire comment s’est<br />

opérée la mixité ?<br />

Dans ce cas précis, il s’agissait de<br />

faire un bon mix entre grandes<br />

enseignes internationales telles<br />

Zara, Cool Cat…, déjà présentes<br />

au <strong>Luxembourg</strong>, et de nouvelles<br />

comme Nature & Découvertes,<br />

Sacha, IU…, et enfin des enseignes<br />

locales emblématiques (Tapis Hertz,<br />

Maroquinerie du Passage, etc.). Le<br />

mix obtenu est abouti et permettra<br />

(avec ses 35 nouvelles boutiques)<br />

au groupe Cactus de renforcer la<br />

position dominante de son vaisseau<br />

amiral qu’est La Belle Etoile.<br />

A l’heure actuelle, n’y a-t-il<br />

pas assez de centres commerciaux<br />

au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

projets à venir compris ?<br />

Un million de m² sont bâtis aujourd’hui.<br />

C’est beaucoup et peu<br />

en même temps. Le pays est déjà<br />

attractif, mais il pourrait l’être davantage.<br />

La notion de rentabilité<br />

pure ne doit plus être le critère<br />

unique pour développer un projet.<br />

L’attractivité et la mixité doivent<br />

primer. Selon des études récentes, il<br />

y aura, dans les années qui viennent,<br />

un retour massif de la population<br />

dans les villes (en 2033, 80 % de<br />

la population mondiale devrait<br />

vivre en zone urbaine). Il est donc<br />

primordial d’anticiper les modes<br />

de vie de demain dans tous les<br />

projets d’envergure. <br />

Propos recueillis par<br />

Isabelle Couset<br />

69


amenagement du territoire<br />

BNP Paribas Real Estate<br />

Valoriser durablement les projets immobiliers<br />

Précurseur en matière de développement durable, le promoteur immobilier attache une grande<br />

importance aux certifications environnementales, mais pas seulement. Voyons avec Martin Heyse,<br />

Chief Executive Officer FRICS (1) de BNP Paribas Real Estate à <strong>Luxembourg</strong>, comment le slogan du<br />

Groupe : « L’immobilier d’un monde qui change » est mis en pratique dans notre pays.<br />

Vous êtes de tous les grands<br />

projets immobiliers. Comment<br />

le développement<br />

durable est-il intégré dans<br />

ceux-ci ?<br />

Notre Groupe a été parmi les premiers<br />

promoteurs à s’engager dans<br />

la certification HQE (Haute Qualité<br />

Environnementale) et toutes nos<br />

opérations sont conçues pour<br />

répondre à l’obtention de certifications<br />

internationales telles<br />

que BREEAM (Building Research<br />

Establishment Environnemental<br />

Assesment). La volonté de tous les<br />

acteurs, renforcée par celle de l’Etat<br />

luxembourgeois, est aujourd’hui<br />

de proposer des zones mixtes et<br />

d’amener les transports au cœur<br />

des quartiers. Si vous prenez les<br />

deux grands projets que sont Belval<br />

et le Ban de Gasperich, comparativement<br />

au développement du<br />

plateau du Kirchberg, vous voyez<br />

tout de suite que leur concept est<br />

totalement différent. Le Kirchberg,<br />

avec ses 365 hectares, représente<br />

plus d’un tiers de la surface<br />

bureautique de tout le pays avec<br />

1.160.000 m² de bureaux et 220.000<br />

m² en prévision. A l’heure actuelle,<br />

le plateau compte 2.400 habitants<br />

et 31.500 salariés. A plus ou moins<br />

long terme, on en comptera 13.400<br />

et 60.000 salariés.<br />

Vous voulez dire qu’à Belval<br />

et à Gasperich, on a introduit<br />

de la mixité et du<br />

développement durable…<br />

En effet, Belval (120 ha), avec un<br />

score de 82 % aux différents critères,<br />

a obtenu la précertification<br />

OR (2) délivrée par la DGNB (3) , l’une<br />

des plus hautes distinctions en matière<br />

d’aménagement durable. Le<br />

site, pourtant souillé au départ, a<br />

été conçu avec toutes les garanties<br />

possibles au niveau écologique.<br />

L’intégration dans le tissu urbain<br />

environnant, la diversité, la qualité<br />

et la proximité des infrastructures<br />

sociales, l’accessibilité aux<br />

différents modes de transport,<br />

l’optimisation de l’infrastructure<br />

énergétique…, tout a été conçu<br />

dans l’esprit de la ville de demain,<br />

avec du résidentiel (300.00 m²),<br />

des bureaux (350.000 m²), des<br />

commerces (140.000 m²), des<br />

bâtiments/zones d’utilité publique<br />

(495.000 m²), le tout au sein de<br />

larges espaces verts et places<br />

publiques (36 ha).<br />

En ce qui concerne le Ban<br />

de Gasperich (80 ha), la DGNB<br />

a motivé son choix par l’utilisation<br />

intelligente de l’énergie,<br />

l’intégration d’espaces verts, la<br />

renaturation des cours d’eau,<br />

la desserte exemplaire du site<br />

par les transports en commun<br />

et l’existence de nombreuses<br />

pistes cyclables dans le quartier.<br />

Gasperich fera preuve également<br />

d’une belle mixité fonctionnelle<br />

avec du résidentiel (120.000 m²),<br />

des bureaux (470.000 m²), des<br />

commerces (100.000 m²), des<br />

bâtiments/zones d’utilité publique<br />

(375.000 m²) dans 50 ha d’espaces<br />

verts et de places publiques.<br />

Belval et le Ban de Gasperich<br />

sont donc deux projets<br />

totalement en rupture avec<br />

ceux de ces 20 dernières<br />

années…<br />

En effet, Belval et Gasperich<br />

marquent la volonté de l’Etat de<br />

créer des places clairement définies.<br />

Ces deux zones sont vraiment,<br />

chacune à leur manière, de beaux<br />

modèles de mixité réussie. Dans un<br />

souci de durabilité, il faut concevoir<br />

un quartier en amont et prendre en<br />

compte tous les facteurs sociaux<br />

et d’évolution, mixer habitations,<br />

bureaux et commerces, multiplier<br />

les services et les espaces sportifs<br />

et culturels afin de rendre l’endroit<br />

attractif, mais aussi concevoir des<br />

immeubles innovants sur le plan<br />

énergétique, ne pas mélanger les<br />

corps de métier qui ne peuvent cohabiter<br />

au sein d’un même bâtiment,<br />

Martin Heyse, Chief Executive Officer<br />

FRICS (1) , BNP Paribas Real Estate.<br />

faire venir au cœur des quartiers<br />

différents moyens de transport…<br />

Aujourd’hui, nous avons acquis<br />

cette expertise et nous la faisons<br />

partager. <br />

Propos recueillis par<br />

Isabelle Couset<br />

(1) FRICS : Fellow of RICS.<br />

(2) OR : classification accordée si<br />

l’indice de performance atteint<br />

au minimum 65 % des sections<br />

de qualité.<br />

(3) DGNB : German Certificat for<br />

Sustainable and Green building.<br />

70


amenagement du territoire<br />

CBRE<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> reste attrayant pour les<br />

développeurs et investisseurs<br />

Dans son dernier bilan concernant l’immobilier de bureaux à <strong>Luxembourg</strong>, CBRE note un intérêt<br />

croissant de la part d’investisseurs de tous horizons pour la place luxembourgeoise. D’un autre côté,<br />

CBRE indique que seulement 74.000 m² de nouvelles surfaces devraient arriver sur le marché, dont<br />

50 % ont déjà été réservées par des occupants. Est-ce antinomique ou pas ? Réponses de Laurent<br />

Cooreman, Managing Director de CBRE.<br />

A l’heure actuelle, il reste<br />

un certain nombre d’immeubles<br />

de bureaux qui ne<br />

sont pas occupés à 100 %.<br />

Peu de nouvelles surfaces<br />

vont voir le jour en 2013.<br />

Y a-t-il finalement trop ou<br />

trop peu de surfaces de<br />

bureaux à <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

D’une manière générale, le taux<br />

de vacance au sein du marché<br />

immobilier de bureaux n’est pas<br />

élevé. Fin 2012, celui-ci s’élève à<br />

6,08 % sur l’entièreté du marché.<br />

Pour l’instant, il y a encore assez<br />

de surfaces à disposition dans les<br />

quartiers plus excentrés. Au centre,<br />

cela devient compliqué, surtout pour<br />

des locataires ayant des demandes<br />

importantes en termes de surfaces.<br />

Il n’y a quasiment rien à disposition.<br />

Les propriétaires de biens plus éloignés<br />

du centre, qui sont en partie<br />

vacants depuis plusieurs mois, pourront<br />

probablement bénéficier de<br />

cette évolution pour remplir leurs<br />

surfaces.<br />

A votre avis, quels sont les<br />

grands obstacles auxquels<br />

sont confrontées les entreprises<br />

sur notre marché<br />

immobilier ?<br />

Les occupants seront confrontés<br />

en 2013 à une offre décroissante.<br />

Ils auront moins de choix, voire<br />

même l’obligation de prendre<br />

des surfaces qui ne correspondent<br />

pas idéalement à leurs besoins. Les<br />

conditions de location deviendront<br />

moins attractives.<br />

Les promoteurs, eux, subissent<br />

toujours les retombées<br />

de la crise. L’obtention de crédit<br />

reste problématique, raison pour<br />

laquelle le nombre d’acteurs actifs<br />

est limité.<br />

Ces dernières années, les propriétaires<br />

étaient dans une situation<br />

plutôt difficile, car la demande était<br />

faible et beaucoup de surfaces ne<br />

trouvaient pas preneur.<br />

Les investisseurs ont également<br />

senti la crise. Il y a eu très peu<br />

d’activité. D’un côté, très peu de<br />

biens étaient proposés à la vente,<br />

d’un autre côté, le financement<br />

représentait également un solide<br />

frein.<br />

Qu’est-ce qui pourrait<br />

rendre <strong>Luxembourg</strong> encore<br />

plus attractif pour des<br />

investisseurs ?<br />

L’attractivité du <strong>Luxembourg</strong> dépend<br />

de l’évolution économique<br />

luxembourgeoise et internationale.<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> en tant que pays<br />

Laurent Cooreman, Managing Director,<br />

CBRE.<br />

est et reste attractif pour des investisseurs<br />

: l’économie est stable, le<br />

pouvoir d’achat est élevé. Le risque<br />

d’investir ici est limité, le niveau de<br />

rendements est correct. Ce sont<br />

surtout des biens dans des localisations<br />

centrales, loués pour des<br />

durées longues qui sont recherchés.<br />

En termes de bâtiments proposés<br />

à la vente, le choix a été limité ces<br />

dernières années, car la majorité<br />

de projets avait été vendue avant<br />

la crise. Peu a suivi depuis. Cela<br />

pourrait changer, si le marché de<br />

l’occupation reste actif et sert de<br />

moteur au développement ainsi<br />

qu’au marché de l’investissement.<br />

CBRE est conseil en immobilier<br />

d’affaires. Quelles sont<br />

les erreurs qui figurent le<br />

plus souvent dans les projets<br />

qui vous sont soumis ?<br />

Avant la crise, la taille des projets<br />

avait fortement évolué. Ceux-ci<br />

étaient prévus pour des grands<br />

occupants. Depuis, la taille des<br />

transactions a diminué et se trouve<br />

en opposition avec des surfaces de<br />

grande taille plus difficilement divisibles.<br />

Les nouveaux projets doivent<br />

prévoir une plus grande flexibilité<br />

par rapport à la divisibilité afin de<br />

couvrir les besoins plus complexes<br />

du marché de l’occupation. Il est<br />

également important de prévoir<br />

une mixité d’usage. Bureaux, commerces,<br />

services, loisirs et surfaces<br />

résidentielles sont réunis pour créer<br />

un centre de vie.<br />

Les prix des terrains au<br />

<strong>Luxembourg</strong> sont très élevés,<br />

même en périphérie. C’est la raison<br />

pour laquelle les promoteurs<br />

souhaitent développer des biens<br />

à forte valeur locative, même si la<br />

localisation n’est pas idéale pour<br />

l’usage ciblé. <br />

CBRE S.A.<br />

<strong>Luxembourg</strong>@cbre.com<br />

71


Ressources humaines<br />

Emploi illégal de ressortissants<br />

de pays tiers<br />

Des règles plus strictes<br />

Afin d'intensifier la lutte contre l'emploi illégal des ressortissants de pays tiers sans autorisation<br />

de séjour ou titre de séjour valable, une loi du 21 décembre 2012 a été votée, et publiée au<br />

Mémorial le 31 décembre 2012 (la loi).<br />

La loi porte sur l'interdiction du<br />

travail clandestin et l'interdiction<br />

de l'emploi de ressortissants de<br />

pays tiers en séjour irrégulier.<br />

L'interdiction du travail clandestin<br />

était déjà incluse dans le Code<br />

du travail, notamment aux articles<br />

L. 571-1 et suivants. La loi modifie<br />

non seulement ces articles, mais<br />

insère à leur suite un nouveau chapitre<br />

portant sur l'interdiction de<br />

l'emploi de ressortissants de pays<br />

tiers en séjour irrégulier ainsi qu'un<br />

chapitre dédié aux mesures communes<br />

de contrôle et à certaines<br />

sanctions.<br />

La loi transpose la directive<br />

2009/52/CE prévoyant des normes<br />

minimales concernant les sanctions<br />

et les mesures à l'encontre des<br />

employeurs de ressortissants de<br />

pays tiers en séjour irrégulier. La<br />

loi met donc en place toute une<br />

série d'obligations et de sanctions<br />

à l'égard des employeurs, tout en<br />

prévoyant la possibilité de récupération<br />

des droits sociaux par les<br />

ressortissants employés illégalement.<br />

Ainsi, les sanctions à l’égard<br />

des employeurs en infraction sont<br />

renforcées.<br />

Tout employeur doit respecter<br />

certaines obligations s'il veut<br />

employer un ressortissant de pays<br />

tiers. Il doit notamment vérifier<br />

si ce dernier a une autorisation<br />

ou un titre de séjour, en garder<br />

copie pendant toute la durée de<br />

l'emploi et notifier l'emploi au<br />

ministre ayant l'immigration dans<br />

ses attributions (actuellement le<br />

ministre du Travail, de l'Emploi et<br />

de l'Immigration) dans les 3 jours<br />

ouvrables à compter du premier<br />

jour de travail.<br />

L'employeur qui ne respecte<br />

pas ses obligations se verra<br />

imposer des amendes ainsi que<br />

des sanctions administratives et<br />

pénales. Il peut ainsi être puni<br />

d'une amende administrative<br />

de 2.500 EUR par ressortissant<br />

de pays tiers en séjour irrégulier.<br />

Cette amende est prononcée par<br />

le ministre ayant le travail dans<br />

ses attributions. L'employeur devra<br />

également verser au ressortissant<br />

les salaires qui lui sont dus et payer<br />

les cotisations sociales et impôts<br />

impayés, la relation de travail étant<br />

présumée avoir duré au moins<br />

3 mois à défaut de preuve contraire.<br />

L'employeur peut également être<br />

condamné au paiement des frais<br />

de retour (si une procédure de<br />

retour est engagée).<br />

Au niveau pénal<br />

Si l'emploi irrégulier a lieu dans<br />

des circonstances aggravantes,<br />

telles que des conditions de<br />

travail particulièrement abusives<br />

(c'est-à-dire des conditions de<br />

travail dans lesquelles il existe<br />

une disproportion frappante par<br />

rapport aux conditions de travail<br />

des salariés légalement employés,<br />

ayant notamment une incidence<br />

sur la santé et la sécurité des personnes,<br />

et qui porte atteinte à la<br />

dignité humaine), la récidive ou<br />

l'emploi d'un mineur, l'employeur<br />

est puni d'une peine d'emprisonnement<br />

(jusqu'à un an) et/ou d'une<br />

amende (jusqu'à 20.000 EUR) par<br />

ressortissant de pays tiers employé<br />

illégalement. En outre, l'employeur<br />

peut se voir interdire d'exercer son<br />

activité pendant une durée maximale<br />

de 3 ans. L'entreprise peut<br />

être fermée provisoirement (pour<br />

une durée maximale de 5 ans) ou<br />

définitivement. L'employeur peut<br />

également être exclu de certaines<br />

aides et subventions.<br />

Le domaine de la sous-traitance<br />

est également visé par la loi.<br />

L'entrepreneur qui sous-traite des<br />

travaux doit vérifier que l'employeur<br />

qui est son sous-traitant direct<br />

respecte les conditions quant à<br />

l'emploi de ressortissants de pays<br />

tiers. A défaut d'avoir procédé aux<br />

vérifications nécessaires, l'entrepreneur<br />

peut être redevable des<br />

sanctions financières ou arriérés,<br />

solidairement ou en lieu et place<br />

de son sous-traitant qui emploie<br />

des ressortissants de pays tiers en<br />

séjour irrégulier.<br />

Enfin, la loi prévoit également<br />

la possibilité pour les ressortissants<br />

de pays tiers en séjour<br />

irrégulier, victimes d'un emploi<br />

illégal dans des circonstances<br />

aggravantes (cf. circonstances<br />

énoncées ci-dessus), de se voir<br />

délivrer un titre de séjour.<br />

Il faut également souligner<br />

l'importance de contrôles renforcés<br />

pour faire respecter les nouvelles<br />

normes. <br />

M e Gabrielle Eynard<br />

Senior Associate<br />

Allen&Overy <strong>Luxembourg</strong><br />

72


Ressources humaines<br />

Invoquer une faute grave<br />

à l'appui d'un licenciement<br />

Attention au délai<br />

A la différence du licenciement<br />

avec préavis, le licenciement avec<br />

effet immédiat est enfermé dans<br />

un délai strict. Le Code du travail<br />

précise en son article L.124-10 (6)<br />

que « le ou les faits ou fautes susceptibles<br />

de justifier une résiliation<br />

pour motif grave ne peuvent être<br />

invoqués au-delà d’un délai d’un<br />

mois à compter du jour où la partie<br />

qui l’invoque en a eu connaissance,<br />

à moins que ce fait n’ait donné<br />

lieu dans le mois à l’exercice de<br />

poursuites pénales ».<br />

Bien que cet article ne vise<br />

pas la procédure de mise à pied<br />

des délégués du personnel, il n’y<br />

a pas de différence à faire entre la<br />

faute grave du salarié et celle du<br />

délégué protégé, de sorte que le<br />

délai d'un mois leur est également<br />

applicable.<br />

Le respect du délai d'un<br />

mois est essentiel. En effet, s'agissant<br />

d'un délai de forclusion, un<br />

licenciement avec effet immédiat<br />

prononcé sur base d'une faute qui<br />

se serait produite plus d'un mois<br />

auparavant, serait automatiquement<br />

abusif, indépendamment de<br />

la gravité du motif invoqué.<br />

Le délai d'un mois n'empêche<br />

cependant pas l'employeur<br />

d'invoquer une faute plus ancienne<br />

à l'appui d'un licenciement, si ce<br />

motif s'ajoute à une nouvelle faute<br />

intervenue elle, dans le mois du<br />

licenciement.<br />

Le respect de ce délai<br />

implique l'obligation d'indiquer<br />

dans la lettre de licenciement la<br />

date de la faute, voire la date de<br />

sa connaissance par l'employeur<br />

lorsque ces dates ne sont pas<br />

concomitantes. Cette précision<br />

permet ainsi de vérifier l'ancienneté<br />

du motif invoqué et la validité du<br />

licenciement sur ce point.<br />

Il convient de préciser que<br />

lorsque l'employeur est tenu de<br />

procéder à un entretien préalable,<br />

c'est l'envoi du courrier de convocation<br />

à cet entretien qui devra<br />

intervenir dans le délai d'un mois, et<br />

le licenciement pourra alors suivre,<br />

même au-delà du délai.<br />

Le point de départ du délai<br />

d'un mois<br />

Le Code prévoit que le délai<br />

d'un mois court à partir du jour<br />

où l'employeur a eu connaissance<br />

du fait ou de la faute. Or, dans<br />

certains cas, l'employeur est mis<br />

au courant d'un fait ou d'une faute,<br />

sans que l'implication du salarié<br />

ne soit donnée. Dans une telle<br />

situation, la jurisprudence considère<br />

que l'employeur ne peut<br />

pas se fier à des apparences pour<br />

licencier son salarié, sous peine de<br />

se voir reprocher d'avoir agi avec<br />

une légèreté blâmable. Aussi, il<br />

incombe à l'employeur de s'assurer<br />

que la faute découverte est<br />

imputable au salarié avant de<br />

pouvoir le sanctionner. Le délai<br />

d'un mois ne commence alors à<br />

courir qu'à partir du moment où<br />

la certitude de l'implication du<br />

salarié est acquise. Dans ce cas,<br />

la charge de la preuve du respect<br />

du délai pèse sur l’employeur<br />

qui devra établir qu’il n’a eu une<br />

connaissance exhaustive des faits<br />

que tardivement.<br />

Il arrive également qu'un<br />

supérieur hiérarchique ait connaissance<br />

d'une faute et n'en informe<br />

qu'ensuite l'employeur. La Cour a,<br />

à ce propos, précisé dans un arrêt<br />

du 7 février 2013 l'identité de la<br />

personne dont la connaissance de<br />

la faute était susceptible de marquer<br />

le point de départ du délai<br />

d'un mois. Dans cette affaire, le<br />

gérant de fait d'un établissement<br />

a eu connaissance de faits graves<br />

commis par une salariée-déléguée.<br />

Il en informe par la suite la direction<br />

de la société qui, seule habilitée<br />

à procéder à une résiliation du<br />

contrat de travail, procède à la<br />

mise à pied de la salariée-déléguée<br />

dans le mois suivant sa prise de<br />

connaissance. Or, selon la Cour, le<br />

délai d'un mois était déjà écoulé<br />

puisqu'il avait commencé à courir<br />

au moment où le gérant de fait<br />

avait eu connaissance des fautes<br />

graves et non au moment où la<br />

direction en a été informée. En<br />

effet, ce gérant de fait, supérieur<br />

hiérarchique et interlocuteur patronal<br />

des salariés, a été assimilé, dans<br />

ce cadre, à l'employeur.<br />

Le point de départ du délai<br />

a enfin suscité des questions en<br />

présence d'une absence injustifiée<br />

continue. Jusqu'à récemment,<br />

si une absence injustifiée<br />

avait commencé plus d’un mois<br />

avant la date du licenciement mais<br />

perdurait jusqu'au licenciement,<br />

la jurisprudence considérait que<br />

le salarié réitérait chaque jour sa<br />

faute de ne pas se présenter au<br />

travail, l'aggravant ainsi jour après<br />

jour. L'employeur pouvait alors<br />

reprocher au salarié un comportement<br />

fautif qui avait certes débuté<br />

plus d’un mois auparavant, mais<br />

qui avait perduré jusqu’au licenciement.<br />

Dans un arrêt du 17 janvier<br />

2013, la Cour a adopté une position<br />

inverse : le salarié était absent<br />

de son lieu de travail depuis le<br />

6 septembre. L'employeur avait<br />

dès lors connaissance de l’absence<br />

« injustifiée » du salarié au plus<br />

tard à partir du 9 septembre (date<br />

à laquelle le délai de 3 jours pour<br />

l’envoi d’un certificat de maladie<br />

était écoulé). La Cour a considéré<br />

que le délai d'un mois pour se<br />

prévaloir de l’absence injustifiée<br />

commençait à courir à compter<br />

du 9 septembre pour se terminer<br />

le 9 octobre. La Cour a ainsi jugé<br />

abusif le licenciement avec effet<br />

immédiat du mois de novembre,<br />

basé sur l'absence injustifiée.<br />

Autre précision importante,<br />

en cas de maladie du salarié fautif,<br />

dûment portée à la connaissance<br />

de l'employeur le délai d'un mois<br />

peut être suspendu.<br />

Enfin, il convient de noter<br />

que le respect du délai d'un mois<br />

est également applicable en cas<br />

de démission avec effet immédiat.<br />

Ainsi, une démission avec<br />

effet immédiat pour des faits qui<br />

remonteraient au-delà d'un mois ne<br />

serait pas justifiée et l'employeur<br />

pourrait réclamer une indemnité<br />

compensatoire de préavis.<br />

Bien que court, le délai d'un<br />

mois n'est partant pas à négliger,<br />

son non-respect étant lourd de<br />

conséquences. <br />

M e Gabrielle Eynard<br />

Senior Associate<br />

Allen&Overy <strong>Luxembourg</strong><br />

74


Ressources humaines<br />

Appréhender les différents<br />

impacts du télétravail dans un<br />

contexte transfrontalier<br />

De plus en plus d’entreprises proposent à leurs salariés de travailler de leur domicile. Ces derniers<br />

apprécient la flexibilité de la formule qui leur permet de réduire stress et temps de trajet.<br />

Nous ne parlons pas ici du travail à<br />

domicile occasionnel, par exemple<br />

lorsqu’un enfant est malade ou que<br />

des travaux de réparation nécessitent<br />

la présence à domicile du<br />

salarié. La connexion à distance et<br />

notamment les smartphones permettent<br />

de gérer sans difficultés ces<br />

situations occasionnelles. Cellesci<br />

n’ont en outre pas ou peu de<br />

répercussions sur les obligations<br />

de l’employeur.<br />

Le télétravail dont il est question<br />

ici est « une forme d’organisation<br />

et/ou de réalisation du travail,<br />

utilisant, dans le cadre d’un contrat<br />

de travail, les technologies de l’information<br />

et de la communication,<br />

de sorte que le travail, qui aurait<br />

également pu être réalisé dans les<br />

locaux de l’employeur, est effectué<br />

de façon habituelle hors de ces<br />

locaux et plus particulièrement au<br />

domicile du salarié » (1) .<br />

L'employeur luxembourgeois,<br />

lorsqu'il étudie la mise en<br />

place de ce mode de travail, ne<br />

doit pas négliger les impacts sur ses<br />

obligations en matière de payroll<br />

et de sécurité sociale en présence<br />

de salariés frontaliers.<br />

Sécurité sociale : attention<br />

au risque d’affiliation dans<br />

les pays frontaliers<br />

En matière de sécurité sociale, un<br />

règlement européen (2) définit clairement<br />

le pays dans lequel le salarié<br />

doit être affilié lorsqu’il exerce<br />

une activité transfrontalière ou dans<br />

plusieurs Etats. Ainsi, si l'employé<br />

frontalier preste plus de 25 % de<br />

son temps travail dans son pays de<br />

résidence (activité qualifiée alors de<br />

substantielle), soit concrètement<br />

un peu plus d’un jour par semaine,<br />

l'employeur luxembourgeois se<br />

retrouve dans l’obligation d’affilier<br />

ce salarié dans son pays de<br />

résidence (Allemagne, Belgique<br />

ou France).<br />

Ceci a pour conséquence<br />

que les contributions sociales<br />

réglées par les employés et les<br />

employeurs seront calculées en<br />

vertu des règles et selon les taux<br />

en vigueur dans ce pays, ce qui<br />

peut s'avérer extrêmement coûteux<br />

dans certains pays comme la<br />

France. L'employeur devra également<br />

s'enregistrer dans ce pays et<br />

remplir les obligations de reporting<br />

qui s’imposent localement.<br />

Pour peu que l'employeur<br />

luxembourgeois ait des télétravailleurs<br />

dans les trois pays frontaliers<br />

à hauteur de plus de 25 % de leur<br />

temps de travail, et c’est une<br />

gestion plus complexe du payroll<br />

qui s’imposera à lui et nécessitera<br />

d’être anticipée. Il est toujours de<br />

la responsabilité de l'employeur<br />

d'opérer correctement les retenues<br />

sociales et de respecter le<br />

formalisme afférent.<br />

Fiscalité : une retenue à<br />

la source sur salaire qui<br />

doit être adaptée<br />

En matière fiscale, un employé<br />

qui vit en Allemagne, Belgique ou<br />

France n'est en principe imposé<br />

au <strong>Luxembourg</strong> que sur ses revenus<br />

de source luxembourgeoise,<br />

soit concrètement sur la rémunération<br />

relative aux jours prestés<br />

physiquement au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

S'il « télétravaille », la fraction de<br />

rémunération afférente à ce temps<br />

devrait en principe être taxée dans<br />

son pays de résidence (3) (en général<br />

par voie de déclaration de revenus<br />

car en l’absence d’établissement<br />

dans ce même pays, l’employeur<br />

n’est pas soumis localement à une<br />

obligation de retenue à la source).<br />

Le cas échéant, il conviendra dès<br />

lors de mettre en place un calendrier<br />

des jours de travail.<br />

L'employeur luxembourgeois<br />

sera tenu de son côté d'adapter<br />

la retenue à la source d'impôt<br />

effectuée au <strong>Luxembourg</strong> dans<br />

le cadre du payroll et ne taxera<br />

que la fraction de rémunération<br />

relative à l'activité exercée au<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Dans certains cas,<br />

la situation pourrait entraîner<br />

au <strong>Luxembourg</strong> l'application du<br />

barème journalier de retenue à la<br />

source (barème moins favorable<br />

pour le salarié et ce, d’autant plus<br />

que cette retenue sera définitive<br />

lorsque le frontalier ne peut pas<br />

ensuite régulariser l’impôt retenu<br />

via un décompte annuel ou une<br />

déclaration de revenus).<br />

Pour mémoire, dans le<br />

cadre des frontaliers allemands,<br />

le <strong>Luxembourg</strong> et l’Allemagne se<br />

76


Ressources humaines<br />

sont déjà accordés sur un seuil<br />

minimum de 19 jours de présence<br />

en dehors du <strong>Luxembourg</strong> (Allemagne<br />

ou Etats tiers) qui déclenche<br />

une imposition en Allemagne de<br />

la fraction de rémunération y afférente.<br />

Une activité occasionnelle en<br />

dehors de <strong>Luxembourg</strong> en deçà de<br />

ce seuil n’engendrerait donc aucun<br />

risque d’imposition en Allemagne.<br />

Il est toutefois important de noter<br />

que ce seuil est très rapidement<br />

atteint !<br />

Ces incidences fiscales et<br />

sociales s’appliquent de la même<br />

manière lorsque le salarié est domicilié<br />

dans un autre Etat européen.<br />

Le Statec estimait en 2010<br />

que seuls 7 % des salariés au<br />

<strong>Luxembourg</strong> étaient concernés<br />

par le télétravail. Les impacts fiscaux<br />

et sociaux y seraient-ils pour<br />

quelque chose ?<br />

Pourtant ces implications en<br />

matière fiscale et de sécurité sociale<br />

sont tout à fait gérables pour peu<br />

qu'elles soient anticipées et que<br />

des garde-fous soient mis en place.<br />

L'employeur peut encadrer la durée<br />

du télétravail, en la limitant, par<br />

exemple, à un jour par semaine afin<br />

d'éviter les coûts supplémentaires<br />

en matière de sécurité sociale. Il en<br />

découle que l'employé ne doit pas<br />

prester par ailleurs une quelconque<br />

autre activité dans son pays de résidence<br />

afin d’éviter d’atteindre les<br />

seuils déclencheurs d’obligations<br />

fiscales et sociales dans le pays de<br />

résidence.<br />

En outre, il est important<br />

de ne pas couper le salarié de ses<br />

collègues et de la vie d’entreprise<br />

(sans quoi l’isolement pourrait<br />

le guetter et son évolution de<br />

carrière pâtir de son manque de<br />

visibilité).<br />

Le télétravail doit être organisé<br />

en amont et une communication<br />

adéquate doit être faite aux salariés<br />

afin qu'ils prennent conscience des<br />

risques en cas de dérive.<br />

Mis en place dans de bonnes<br />

conditions, le télétravail est un<br />

atout majeur pour l'employeur en<br />

termes de motivation des salariés<br />

et d'image. <br />

Séverine Moca<br />

Directrice<br />

Aurélia Minard<br />

Senior Manager<br />

Personal Tax<br />

PwC <strong>Luxembourg</strong><br />

(1) Convention du 21 février 2006<br />

relative au régime juridique du<br />

télétravail (RGD du 1 er mars 2012).<br />

(2) Règlements européens UE 883/2004<br />

et UE 465/2012.<br />

(3) La situation des résidents français<br />

peut néanmoins soulever des questions<br />

compte tenu de la rédaction<br />

particulière de la convention fiscale<br />

franco-luxembourgeoise du 1 er avril<br />

1958 (telle que modifiée par l’avenant<br />

du 24 novembre 2006). Voir à<br />

cet égard la réponse ministérielle<br />

apportée à la question de M. Christian<br />

Eckert n°124412 (publiée au<br />

JO le 24 avril 2012, p. 3171). Celleci<br />

précise en effet qu’un salarié<br />

(résident français) d’une entreprise<br />

luxembourgeoise en télétravail un<br />

jour par semaine en France reste<br />

imposé au <strong>Luxembourg</strong> sur la<br />

rémunération qu’il perçoit à ce<br />

titre dès lors que cette rémunération<br />

est supportée et payée par<br />

l’employeur luxembourgeois.<br />

77


Nouvelles technologies<br />

Archivage électronique : nouvelle<br />

législation et nouvelle activité de<br />

prestataire de services<br />

Le Conseil de gouvernement a adopté le projet de loi relatif à l’archivage électronique et modifiant<br />

la loi modifiée du 5 avril 1993 relative au secteur financier en date du 18 janvier 2013 et le projet de<br />

règlement grand-ducal relatif à la dématérialisation et à la conservation de documents. Le dépôt a<br />

eu lieu à la Chambre des députés le 13 février 2013.<br />

La législation actuelle est l’objet<br />

d’une modernisation des règles<br />

relatives à la dématérialisation de<br />

certains documents, à la conservation<br />

de documents sous forme<br />

numérique. Par ailleurs, une nouvelle<br />

activité de « prestataire de<br />

services de dématérialisation ou de<br />

conservation (PSDC) », est créée.<br />

Quelles sont les principales<br />

définitions ?<br />

La dématérialisation est un processus<br />

qui consiste à créer une<br />

copie d’un original placé sur un<br />

support analogique.<br />

La conservation est l’activité<br />

qui consiste à conserver une<br />

copie ou un original numérique en<br />

garantissant son intégrité.<br />

Les documents visés dans le<br />

nouveau cadre juridique sont ceux<br />

visés aux articles 1334 du Code<br />

civil et 16 du Code de commerce.<br />

De nouveaux professionnels<br />

de la conservation et/ou de<br />

la dématérialisation, prestataires<br />

de services, seront soumis pour<br />

exercer leurs activités à une certification,<br />

puis à notification de cette<br />

certification auprès de l’ILNAS. A<br />

noter que les PSDC qui désireront<br />

prester ces services pour les acteurs<br />

du secteur financier devront en<br />

plus demander un agrément PSF<br />

auprès de la CSSF. Les 4 statuts<br />

actuels de PSF (articles 29-1à 29-4<br />

de la loi relative au secteur financier)<br />

ne couvrant pas ces nouvelles<br />

activités de dématérialisation et<br />

de conservation, deux nouveaux<br />

statuts de PSF y relatifs ont été<br />

créés (articles 29-5 et 29-6).<br />

Quel est l’intérêt majeur ?<br />

Un aménagement du droit de<br />

la preuve pour mieux s’adapter<br />

aux exigences de la société de<br />

l’information. Désormais, les détenteurs<br />

de documents dématérialisés<br />

ou conservés par un PSDC<br />

bénéficieront d’une présomption<br />

d’équivalence à l’original dématérialisé,<br />

garantissant tout au long<br />

de leur conservation le maintien<br />

d’une valeur juridique aux documents<br />

dématérialisés ou créés à<br />

l’origine sous forme numérique.<br />

Par ailleurs, une copie effectuée<br />

sous la responsabilité du détenteur<br />

a la même valeur probante que<br />

l’original lorsqu’elle a été réalisée<br />

dans le cadre d’une méthode de<br />

gestion régulièrement suivie qui<br />

répond aux conditions fixées par le<br />

règlement grand-ducal. Une copie<br />

ne pourra donc être rejetée par<br />

le juge au seul motif qu’elle se<br />

présente sous forme électronique<br />

ou qu’elle n’a pas été réalisée par<br />

un PSDC.<br />

Par ailleurs, les détenteurs<br />

de documents conservés ou<br />

dématérialisés bénéficieront de<br />

garanties contre la saisie des serveurs<br />

sur lesquels les données sont<br />

stockées en cas de faillite de leur<br />

prestataire PSDC.<br />

En parfaite cohérence avec<br />

le projet de loi tendant à la modification<br />

du régime des faillites<br />

(cf. notre article antérieur sur le<br />

cloud, entreprises <strong>magazine</strong> N°57,<br />

Janvier-Février 2013, p. 110), ils<br />

pourront réclamer la restitution de<br />

toute copie ou original numérique<br />

leur appartenant ainsi que toute<br />

information relative à la dématérialisation<br />

et à la conservation<br />

des copies, en échappant à tout<br />

concours avec les créanciers et<br />

nonobstant les prétentions du<br />

curateur de faillite, du commissaire<br />

à la gestion contrôlée ou du<br />

liquidateur, sans préjudice toutefois<br />

du droit pour ces derniers d’exercer<br />

un droit de rétention.<br />

La multiplicité des enjeux<br />

peut se résumer comme suit :<br />

• la reconnaissance de la valeur<br />

juridique des documents dématérialisés<br />

et, sous certaines<br />

conditions, la présomption de<br />

leur conformité à l’original ;<br />

• l’établissement d’un niveau<br />

d’exigence élevé afin d’assurer<br />

que les archives dématérialisées<br />

soient fiables et<br />

durables ;<br />

• l’organisation de l'activité de<br />

PSDC.<br />

Un pas de plus vers la cohérence<br />

légale, économique<br />

et technique ?<br />

Le lien entre le projet de loi dit<br />

« 567 » relatif au droit de revendiquer<br />

ses données auprès d’un<br />

fournisseur de solutions cloud en<br />

faillite, le droit de la protection<br />

des données comme principe<br />

de gouvernance et de sécurité<br />

des données, et ce projet de loi<br />

relatif à l’archivage électronique<br />

est évident. Il démontre une cohérence<br />

juridique, technique et<br />

économique pour <strong>Luxembourg</strong>, en<br />

visant à consolider un peu plus la<br />

sécurité technique des données,<br />

en réduisant les risques d’altération<br />

des documents tant dans<br />

la phase de dématérialisation<br />

que dans celle de conservation,<br />

en hiérarchisant les prestataires<br />

susceptibles d’intervenir dans le<br />

stockage de données. <br />

M e Emmanuelle Ragot<br />

Avocat à la Cour<br />

Head of IP - TMT<br />

Wildgen, Partners in Law<br />

78


Nouvelles technologies<br />

NEWS<br />

P&T<strong>Luxembourg</strong><br />

Systèmes de paiement<br />

mobile dans ses bureaux<br />

de poste<br />

Déjà installés dans les bureaux<br />

de poste à <strong>Luxembourg</strong>-centre et<br />

<strong>Luxembourg</strong>-gare, les systèmes<br />

de paiement mobile luxembourgeois<br />

FLASHiZ et Digicash vont<br />

être étendus à tous les bureaux<br />

de poste.<br />

Les deux méthodes de<br />

paiement sont opérationnelles<br />

au choix, après avoir installé<br />

l'application correspondante sur<br />

le smartphone et avoir crédité le<br />

compte avec un montant donné<br />

(FLASHiZ) ou après avoir relié<br />

l'application à son compte courant<br />

(Digicash). Il suffit ensuite<br />

de scanner le code QR affiché au<br />

point de vente avec son smartphone<br />

et de valider le montant<br />

à payer sur l'écran pour que la<br />

transaction soit réalisée. <br />

www.digicash.lu<br />

www.flashiz.com<br />

Deloitte TMT<br />

Predictions 2013<br />

12 e édition<br />

Les livraisons de smartphones<br />

vont atteindre le chiffre record<br />

d'un milliard en 2013, la publicité<br />

mobile sera déclinée en deux<br />

catégories, tablettes et smartphones,<br />

et plus de 90 % des<br />

mots de passe générés par les<br />

utilisateurs seront vulnérables au<br />

hacking en quelques secondes :<br />

telles sont les conclusions de la<br />

12 e édition des TMT (Technology,<br />

Media and Telecommunications)<br />

Predictions 2013<br />

de Deloitte Touche Tohmatsu<br />

Limited (DTTL). Ces prédictions<br />

annoncent également que les<br />

opérateurs de télévision continueront<br />

de fournir la majorité<br />

des services Over-the-Top (OTT)<br />

et que les téléviseurs 4K ne sont<br />

pas près de bouleverser le marché.<br />

On assistera également à<br />

une envolée de la technologie<br />

LTE, avec un essor sur de multiples<br />

marchés pour la première<br />

fois en 2013 et un triplement du<br />

nombre d’abonnés, qui atteindra<br />

200 millions avant la fin de<br />

l’année. L’utilisation de la technologie<br />

LTE sera plus le résultat<br />

d’une évolution que d’une révolution<br />

: pour l’abonné, le principal<br />

avantage du passage de la<br />

3G à la LTE sera probablement<br />

une performance supérieure des<br />

applications existantes, du courrier<br />

électronique à la mise à jour<br />

des réseaux sociaux.<br />

D’autres points forts influenceront<br />

le marché en 2013,<br />

notamment l’essor de la « publicité<br />

mobile », tablettes en<br />

tête et smartphones en retrait ;<br />

les livraisons de smartphones<br />

devraient atteindre le milliard<br />

d’unités ; l’ordinateur individuel,<br />

moins présent en termes d’unités,<br />

reste en tête en termes de<br />

temps d’utilisation ; c’est en 2013<br />

que le secteur de la télévision<br />

commencera à préparer pour de<br />

bon la nouvelle mouture de la<br />

télévision haute définition (HD),<br />

baptisée 4K, qui offre une résolution<br />

4 fois supérieure à celle du<br />

standard actuel HD le plus élevé.<br />

Il faudra plusieurs années pour le<br />

déploiement complet du 4K. Une<br />

vingtaine de modèles de téléviseurs<br />

seront disponibles pour les<br />

consommateurs disposés à débourser<br />

de 11.000 à 18.346 EUR ;<br />

la pénurie de bande passante<br />

va s’intensifier puis s’améliorer ;<br />

50 à 100 opérateurs proposeront<br />

des services à volonté avec accès<br />

illimité à une application spécifique,<br />

un compromis entre les<br />

forfaits illimités et la facturation<br />

en fonction du volume de données<br />

téléchargé. <br />

Pour tout savoir sur les prédictions<br />

TMT mondiales : http://<br />

www.deloitte.com/lu/tmt-predictions.<br />

Canon<br />

Un nouveau scanner<br />

de bureau<br />

Le Canon imageFORMULA<br />

DR-C120 est destiné aux petites<br />

structures et aux entreprises<br />

qui souhaitent disposer d’une<br />

solution de numérisation et de<br />

conversion des documents vers<br />

les flux documentaires existants<br />

ou les applications cloud.<br />

Il est capable de numériser,<br />

aussi en recto verso couleur,<br />

un large éventail de documents,<br />

allant du papier ultrafin aux<br />

cartes épaisses (27-209 g/m²)<br />

et peut également numériser<br />

des documents originaux pouvant<br />

mesurer 3 m de long au<br />

maximum. Le mode folio offre<br />

la numérisation de documents<br />

au format A3. Disponible en<br />

option, la glace d’exposition A4<br />

Flatbed101 permet la numérisation<br />

de livres ou tous autres types<br />

d’originaux reliés.<br />

Il est livré avec une suite logicielle<br />

étoffée, CapturePerfect,<br />

BizCard, PaperPort et eCopy PDF<br />

Pro, et dispose des pilotes ISIS<br />

et TWAIN standard, ce qui permet<br />

de l’utiliser en association<br />

avec des applications logicielles<br />

métiers déjà présentes dans l’entreprise.<br />

<br />

www.canon.lu<br />

ESET<br />

Nouvelles fonctionnalités<br />

ESET a lancé ESET Smart Security<br />

6 et ESET NOD32 Antivirus<br />

6. En un seul produit, ESET<br />

Smart Security 6 offre toute la<br />

sécurité Internet, alors qu’ESET<br />

NOD32 Antivirus 6 est une solution<br />

antivirus rapide et puissante.<br />

Cette nouvelle génération permet<br />

une détection des infiltrations<br />

encore plus poussée, un<br />

nettoyage amélioré et un balayage<br />

plus rapide grâce à un<br />

moteur repensé.<br />

Une autre nouveauté est<br />

ESET Social Media Scanner<br />

App, module fourni d’office avec<br />

ESET Smart Security 6 et ESET<br />

NOD32 Antivirus 6, qui protège<br />

contre les menaces en provenance<br />

de Facebook.<br />

L’amélioration du nettoyage<br />

de logiciels malveillants est<br />

un autre élément important au<br />

niveau des améliorations technologiques<br />

de base. De gros efforts<br />

ont été faits pour combattre les<br />

défis posés par certaines familles<br />

de malwares. Le résultat est un<br />

module de nettoyage complètement<br />

redessiné et encore plus<br />

efficace.<br />

Le module Social Media<br />

Scanner protège les utilisateurs<br />

des media sociaux contre le<br />

contenu malveillant, y compris<br />

leur profile, mur, fil de nouvelles<br />

et messages privés, même<br />

lorsqu’ils ne sont pas connectés.<br />

Si une contamination est<br />

repérée, un message arrive par<br />

mail afin qu’une action immédiate<br />

puisse être entreprise.<br />

L’app permet également aux<br />

amis de l’utilisateur de rester<br />

à bonne distance de contenu<br />

malveillant, en contrôlant leur<br />

mur afin de détecter des liens<br />

potentiellement dangereux.<br />

La fonction antivol permet<br />

de localiser et de contrôler<br />

l’activité de l’appareil égaré ou<br />

volé. Quant au module dédié à<br />

l'hameçonnage, il offre une protection<br />

complète contre le vol<br />

d’identité digitale.<br />

Les deux produits en version<br />

6 ont obtenus la certification<br />

Windows 8 et sont pourvus du<br />

logo Windows 8 Compatible. <br />

Pour plus d’information concernant<br />

les produits : www.eset.lu<br />

79


Simplification.lu<br />

La simplification<br />

administrative<br />

Faites-en profiter votre entreprise<br />

Accès des citoyens<br />

aux informations<br />

des administrations<br />

En date du 5 février 2013, le Premier<br />

ministre, Jean-Claude Juncker,<br />

a déposé le projet de loi relatif<br />

à l'accès des citoyens aux documents<br />

détenus par l'Administration<br />

à la Chambre des députés (document<br />

parlementaire n° 6540). Le<br />

projet de loi tient compte, dans<br />

ses grandes lignes, des principes<br />

énoncés dans la Convention du<br />

Conseil de l’Europe sur l’accès<br />

aux documents publics. Le texte<br />

pose d’abord le principe général<br />

que toute personne physique ou<br />

morale a le droit d’accéder, à sa<br />

demande, à des documents qui<br />

sont détenus par les autorités publiques<br />

et qui correspondent à une<br />

activité administrative. Le projet de<br />

loi prévoit également des restrictions<br />

au droit d’accès dans le cas<br />

d'intérêts à protéger, tels que :<br />

‣ la sécurité nationale ;<br />

‣ l’ordre public ;<br />

‣ la sécurité des personnes ;<br />

‣ la protection de la vie privée ;<br />

‣ la prévention et la recherche<br />

de faits punissables ;<br />

‣ la protection des intérêts commerciaux<br />

et économiques de<br />

l’Etat ;<br />

‣ les secrets protégés par une<br />

loi ainsi que la confidentialité<br />

des délibérations des autorités<br />

publiques.<br />

Les formalités concernant<br />

les demandes d’accès à un document<br />

sont minimales. En principe,<br />

le demandeur n’a pas besoin de<br />

justifier d’un intérêt particulier pour<br />

accéder à un document.<br />

La procédure prévoit comme<br />

seule condition que la demande<br />

soit introduite par écrit auprès de<br />

l’autorité compétente. En ce qui<br />

concerne les modalités d’exercice<br />

du droit d’accès, l’accès aux<br />

documents s’exerce en principe<br />

par la délivrance d’une copie. Une<br />

administration a toutefois la possibilité<br />

d’inviter le demandeur à<br />

consulter le document sur place,<br />

notamment si la reproduction nuit<br />

à la conservation du document ou<br />

lorsqu’elle s’avère trop difficile en<br />

raison par exemple de la taille du<br />

document. <br />

Pour en savoir plus :<br />

http://www.chd.lu/wps/portal/<br />

public<br />

http://conventions.coe.int/Treaty/FR/Treaties/Html/205.htm<br />

Nouveaux formulaires<br />

à la disposition des<br />

artistes professionnels<br />

indépendants et<br />

des intermittents du<br />

spectacle sur le<br />

portail guichet.lu<br />

Dans le but de faciliter aux artistes<br />

professionnels indépendants et aux<br />

intermittents du spectacle les démarches<br />

administratives en vue de<br />

l’obtention des aides sociales prévues<br />

par la loi modifiée du 30 juillet<br />

1999, le ministère de la Culture a<br />

élaboré de nouveaux formulaires<br />

qui peuvent désormais être téléchargés<br />

en langues française et<br />

allemande sur www.guichet.lu.<br />

Il s’agit :<br />

pour les artistes professionnels<br />

indépendants : d’un formulaire<br />

de demande en obtention/renouvellement<br />

du statut<br />

de l’artiste professionnel indépendant<br />

et d’un formulaire de<br />

demande en obtention d’une<br />

aide financière mensuelle ;<br />

pour les intermittents du spectacle<br />

: d’un formulaire de demande<br />

en obtention du carnet<br />

de travail de l’intermittent,<br />

d’un formulaire de demande<br />

en obtention des aides en cas<br />

d’inactivité des intermittents<br />

ainsi que d’un formulaire de<br />

demande en obtention d’une<br />

indemnité mensuelle pour inactivité<br />

involontaire.<br />

Des explications détaillées<br />

concernant les deux régimes dans le<br />

cadre desquels ces formulaires sont<br />

utilisés – régime de l’artiste professionnel<br />

indépendant et régime<br />

de l’intermittent du spectacle –<br />

ont également été intégrées sur<br />

le portail du guichet.lu.<br />

À l’heure actuelle, les formulaires<br />

sont mis à la disposition<br />

du public sous format d’un fichier<br />

PDF saisissable en ligne, c’est-àdire<br />

qu’ils peuvent être complétés<br />

en ligne, mais doivent être<br />

imprimés par l’utilisateur et envoyés<br />

par courrier au ministère de<br />

la Culture sous format papier. La<br />

ministre de la Culture envisage<br />

néanmoins, dans un deuxième<br />

temps, de mettre en place une<br />

procédure en ligne de traitement<br />

des demandes d’aides des artistes,<br />

dans le cadre de la nouvelle version<br />

du guichet unique transactionnel<br />

MyGuichet mis en place<br />

par le Centre des Technologies<br />

de l’Information de l’État (CTIE).<br />

Cette action s’inscrit dans la<br />

même optique de simplification<br />

administrative initiée en 2011 par<br />

la publication du guide pratique<br />

de l’artiste, regroupant en un seul<br />

document les règles essentielles<br />

régissant l’exercice au quotidien<br />

de l’activité de l’artiste ainsi que<br />

les contacts et adresses utiles à<br />

l’artiste pour l’accomplissement<br />

de ses démarches administratives.<br />

Une mise à jour de ce guide pratique<br />

de l'artiste (novembre 2012),<br />

renvoyant pour la partie aides sociales<br />

aux formulaires du guichet.<br />

lu, est désormais disponible sur<br />

le site du ministère de la Culture<br />

www.mc.public.lu. <br />

Pour plus d’informations :<br />

http://www.guichet.public.lu/<br />

citoyens/fr/formulaires/travailemploi/artiste/index.html<br />

Du nouveau au<br />

guichet.lu<br />

Guichet.lu a changé de look<br />

et s’enrichit de nouvelles fonctionnalités.<br />

Parmi les principales<br />

nouveautés figure la présentation<br />

des quelque 800 fiches, dont les<br />

informations ont été redécoupées<br />

et hiérarchisées pour être<br />

plus lisibles.<br />

80


Simplification.lu<br />

Le site met désormais en<br />

œuvre les dernières technologies,<br />

dont le responsive design, offrant<br />

une consultation optimisée sur PC,<br />

tablettes ou smartphones. Un nouveau<br />

moteur de recherche aidera<br />

par ailleurs les utilisateurs à trouver<br />

encore plus facilement la réponse<br />

à leurs questions.<br />

Cette refonte du site<br />

s’accompagne du lancement<br />

de MyGuichet, nouvel espace<br />

transactionnel qui facilite l’accomplissement<br />

des démarches<br />

en ligne, disponible en français,<br />

allemand et anglais.<br />

MyGuichet est la plate-forme<br />

interactive sécurisée de guichet.<br />

lu. Elle permet d’effectuer des démarches<br />

administratives par voie<br />

électronique de manière sécurisée<br />

à l’aide d’un certificat LuxTrust,<br />

auprès de l’administration compétente.<br />

Ainsi, l’utilisateur remplit<br />

son formulaire en ligne, le signe de<br />

manière électronique, y joint ses<br />

pièces justificatives puis le transmet<br />

via MyGuichet.<br />

MyGuichet permet à l’utilisateur<br />

:<br />

de rassembler dans un espace<br />

dédié sécurisé les formulaires<br />

complétés ainsi que les pièces<br />

justificatives et les données personnelles<br />

qui pourront être réutilisées<br />

lors d’une prochaine<br />

procédure ;<br />

d’effectuer un échange de<br />

ses données personnelles<br />

avec les administrations en<br />

toute confidentialité, via les<br />

formulaires. Les données personnelles<br />

stockées dans l’espace<br />

privé ou professionnel<br />

ne sont accessibles qu’à leur<br />

titulaire et servent à préremplir<br />

les formulaires qu’il a initiés<br />

en mode connecté ;<br />

d’avoir une vue sur l’ensemble<br />

des dossiers grâce à un tableau<br />

de bord (dashboard) qui permet<br />

de connaître leur état d’avancement<br />

;<br />

d’interagir avec l’administration<br />

via une messagerie (fonctionnalité<br />

limitée à certaines<br />

démarches à l’heure actuelle) ;<br />

de gérer les droits des collaborateurs<br />

dans les espaces professionnels<br />

: pour mieux coller<br />

aux besoins spécifiques des<br />

entreprises et faciliter le travail<br />

collaboratif, plusieurs collaborateurs<br />

peuvent accéder au même<br />

espace professionnel.<br />

Parmi les démarches actuellement<br />

déjà réalisables sur<br />

MyGuichet, on peut par exemple<br />

citer,pour les citoyens, la déclaration<br />

pour l'impôt sur le revenu<br />

de l'année 2012 ou la demande<br />

d'extrait de casier judiciaire et,<br />

pour les entreprises, la demande<br />

d'autorisation d’établissement<br />

ou la demande de bonification<br />

d’impôt pour embauche de chômeur.<br />

Par ailleurs, les utilisateurs<br />

peuvent désormais choisir leur<br />

langue d’inscription pour les<br />

newsletters. <br />

Pour en savoir plus :<br />

http://www.guichet.public.lu<br />

Un nouveau guichet<br />

cartographique<br />

touristique<br />

L’Administration du Cadastre et<br />

de la Topographie (ACT) et le ministère<br />

du Tourisme se sont associés<br />

pour créer une version thématique<br />

Tourisme au départ du<br />

guichet géoportail national.<br />

Cet outil utile et pratique<br />

présente de nombreuses possibilités<br />

de loisirs actifs qui sont offerts<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. La nature<br />

intacte et variée du pays ainsi que<br />

son infrastructure de qualité font<br />

du Grand-Duché une destination<br />

privilégiée pour le tourisme actif.<br />

Le géoportail-Tourisme propose<br />

aux touristes et aux résidents de<br />

découvrir cette offre et de planifier<br />

leurs randonnées à pied, à<br />

vélo ou en VTT.<br />

Une collaboration entre le<br />

ministère du Tourisme et l’ACT était<br />

de rigueur. D’une part, le ministère<br />

du Tourisme assure depuis de<br />

nombreuses années l’entretien et<br />

le balisage d’un réseau étendu de<br />

chemins de randonnée et de pistes<br />

cyclables ou de VTT. Conscient<br />

que la présentation au public de<br />

cette vaste offre touristique sur<br />

divers supports nationaux, voire<br />

régionaux, ne pouvait être que<br />

fragmentaire, l’idée de rassembler<br />

l’ensemble du réseau sur une<br />

plate-forme Internet s’est imposée.<br />

D’autre part, l’ACT présentait déjà<br />

une série de portails thématiques<br />

au départ de son site général.<br />

Partant de ces constats, il<br />

fut rapidement décidé de mettre<br />

la technologie du géoportail au<br />

service du tourisme et de créer un<br />

portail thématique à cet effet. Si<br />

l’ACT reste le gestionnaire technique<br />

de la base de données, il<br />

incombe au ministère du Tourisme<br />

d’en assurer le rôle pratique en<br />

matière de saisie et de mise à jour<br />

des tracés des différents parcours.<br />

Les différentes couches superposables<br />

de sentiers de randonnées<br />

et de pistes cyclables<br />

constituent le cœur du site :<br />

sentiers « auto-pédestres » ;<br />

sentiers de randonnée nationaux<br />

;<br />

sentiers de randonnée CFL de<br />

gare en gare ;<br />

sentiers de randonnée transfrontaliers<br />

;<br />

sentiers de randonnée internationaux<br />

(Grande Région,<br />

Saint-Jacques) ;<br />

Mullerthal Trail ;<br />

pistes cyclables de l’Administration<br />

des ponts et chaussées<br />

;<br />

pistes de vélo tout-terrain/VTT.<br />

De cette manière, l’utilisateur<br />

peut se faire une idée précise<br />

de l’ensemble des sentiers<br />

disponibles dans un endroit ou<br />

dans une région donnée afin de<br />

combiner au mieux ces sentiers<br />

lors de son séjour.<br />

Au-delà des fonctionnalités<br />

classiques du géoportail comme<br />

le choix entre 4 langues (F, D, L,<br />

GB), les cartes topographiques,<br />

les images aériennes, le zoom, la<br />

recherche de localités et de lieuxdits,<br />

ou les fonctions Mesurer, Dessiner<br />

et Imprimer, des fonctionnalités<br />

spécifiques aux tracés des<br />

circuits de randonnée et de vélo<br />

ont été mises en place : import et<br />

export de cartes, login avec création<br />

de ses propres cartes personnalisées,<br />

ajout de photos ou de<br />

commentaires et calcul de profils/<br />

longueurs/surfaces.<br />

Il est prévu de combiner<br />

les couches existantes de sentiers<br />

avec d’autres strates d’informations<br />

disponibles sur d’autres portails<br />

thématiques, tels les arrêts<br />

d’autobus, par exemple. Des informations<br />

supplémentaires relatives<br />

à l’infrastructure touristique<br />

(hôtels, campings, auberges de<br />

jeunesse, restaurants, attractions,<br />

etc.) sont également en cours<br />

d’élaboration.<br />

Le site Internet www.visitluxembourg.com<br />

de l’Office national<br />

du tourisme, qui a récemment<br />

été présenté, aura également<br />

recours à l’intégration de la<br />

cartographie du géoportail-Tourisme<br />

pour la section Nature &<br />

excursions. <br />

Pour en savoir plus :<br />

http://tourisme.geoportail.lu<br />

81


HRV<br />

LTZ<br />

DE<br />

EN<br />

PT<br />

Simplification.lu<br />

Le tiers payant social<br />

est entré en vigueur<br />

Le système du tiers payant social<br />

prévu dans la loi du 17 décembre<br />

2010 portant réforme du système<br />

de soins de santé est entré en vigueur<br />

le 1 er janvier 2013. Il s’adresse<br />

à des personnes assurées se trouvant<br />

dans une situation précaire<br />

établie par l’office social compétent<br />

au moyen d’une attestation<br />

limitée dans le temps. Ces personnes<br />

peuvent bénéficier, dans<br />

le cadre de l’aide sociale, d’une<br />

prise en charge directe des frais<br />

qui s’appliquent aux prestations<br />

prévues dans les nomenclatures<br />

des actes et services des médecins<br />

et médecins-dentistes.<br />

Concrètement, le médecin<br />

ou médecin-dentiste facture ses<br />

prestations directement à la CNS<br />

qui les prend en charge par le système<br />

du tiers payant. Le médecin<br />

touche directement les montants<br />

facturés et la partie normalement à<br />

charge du patient est remboursée<br />

à la CNS par l’office social compétent.<br />

Dans la mesure du possible,<br />

l’office social demande au bénéficiaire<br />

la restitution des frais non<br />

opposables payés pour son compte<br />

dans le cadre du tiers payant social.<br />

Le tiers payant social est une<br />

mesure inscrite au programme gouvernemental<br />

pour les années 2009<br />

à 2014 prévu dans le cadre de la<br />

réforme du système de soins de<br />

santé. Des conventions qui lient<br />

l’État, la CNS et les offices sociaux<br />

dans la mise en application pratique<br />

du tiers payant social ont<br />

été signées. Ces conventions sont<br />

conclues initialement pour la durée<br />

d’une année et le dispositif sera<br />

évalué à l’issue de cette période<br />

suivant des critères d’impact financier,<br />

d’éléments de procédure et de<br />

chiffres-clés avant que les conventions<br />

ne soient reconduites, amendées<br />

ou dénoncées. <br />

Pour en savoir plus :<br />

http://www.cns.lu/assures/?m=97-<br />

0-0&p=281<br />

http://www.mfi.public.lu/a_z//T/<br />

TiersPayantSocialProcedure/index.html<br />

http://www.sante.public.lu/fr/actualites/2013/01/tiers-payant-social/index.html<br />

Allaiter et travailler,<br />

c’est un droit :<br />

nouveau leaflet<br />

pour informer sur<br />

les bienfaits de<br />

l’allaitement et les<br />

pauses d’allaitement<br />

prévues dans<br />

le Code du travail<br />

allaiter et travailler,<br />

c’est un droit!<br />

NiereN a schaffeN,<br />

dat ass e Recht!<br />

arbeiteN uNd stilleN,<br />

das ist ein Recht!<br />

to breastfeed aNd work<br />

is your legal right!<br />

amameNtar e trabalhar<br />

e’um direito!<br />

dojiti i raditi,<br />

imate pravo!<br />

Le ministère de la Santé vient de<br />

publier un leaflet multilingue (français,<br />

luxembourgeois, allemand,<br />

portugais, anglais, serbe/croate)<br />

destiné aux femmes salariées et aux<br />

patrons, dans le but d’informer sur<br />

les bienfaits de l’allaitement ainsi<br />

que sur les pauses d’allaitement<br />

prévues dans le Code du travail.<br />

Le leaflet Allaiter et travailler,<br />

c’est un droit s’inscrit dans le<br />

plan d’action national pour la promotion,<br />

le soutien et la protection<br />

de l’allaitement 2011-2015, définissant<br />

les politiques et initiatives<br />

pour les années à venir.<br />

Les messages-clés sont les<br />

suivants :<br />

• le lait maternel est le meilleur<br />

aliment pour le bébé, il a maints<br />

effets bénéfiques sur la santé<br />

du bébé et de la mère ;<br />

• les pauses d’allaitement (2 x 45<br />

minutes pour un temps plein,<br />

1 x 45 minutes pour un mitemps)<br />

sont des droits ancrés<br />

dans la législation de notre pays<br />

pour la protection de la santé<br />

du bébé et de sa mère ;<br />

• les évidences scientifiques ont<br />

démontré que les bébés allaités<br />

sont moins souvent malades<br />

et leurs mères moins souvent<br />

absentes du travail.<br />

Le leaflet est gratuit et peut<br />

être commandé au 2478-5569. <br />

Pour en savoir plus :<br />

http://www.sante.public.lu/fr/<br />

actualites/2013/01/allaitementet-travail/index.html<br />

Organiser une<br />

initiative citoyenne<br />

européenne<br />

L'initiative citoyenne européenne<br />

donne un droit d'initiative politique<br />

à un rassemblement composé d’au<br />

moins un million de citoyens de<br />

l'Union européenne et venant d’au<br />

moins un quart des pays membres.<br />

Par leur participation directe, les<br />

citoyens invitent ainsi la Commission<br />

européenne à rédiger de nouvelles<br />

lois européennes dans les<br />

domaines relevant de sa compétence,<br />

par exemple, l'environnement,<br />

l'agriculture, les transports<br />

ou la santé publique.<br />

Tous les citoyens de l'Union<br />

européenne, c'est-à-dire ceux qui<br />

sont en âge de voter aux élections<br />

du Parlement européen,<br />

peuvent organiser une initiative<br />

citoyenne. L'organisateur<br />

d'une telle initiative doit suivre<br />

les étapes suivantes :<br />

vérifier que la proposition d'initiative<br />

concerne un domaine<br />

relevant de la compétence de<br />

la Commission ;<br />

former un « comité des citoyens »<br />

responsable de la gestion de<br />

l'initiative. Une initiative ne peut<br />

être gérée par une organisation<br />

mais peut être financée<br />

par celle-ci ;<br />

enregistrer la proposition d'initiative<br />

sur le site de la Commission<br />

(http://ec.europa.eu/<br />

citizens-initiative/public/<br />

welcome?lg=fr) ;<br />

collecter les déclarations de soutien<br />

des citoyens à l'aide de formulaires<br />

spécifiques dans un laps de temps<br />

de 12 mois. Ceux-ci peuvent être<br />

sous forme papier et être remplis<br />

en ligne par le biais d'un système<br />

de collecte certifié ;<br />

faire certifier le système de<br />

collecte en ligne par l'autorité<br />

chargée de la vérification<br />

des systèmes de collecte en<br />

ligne qui, pour les organisateurs<br />

luxembourgeois, est le<br />

Centre des Technologies de<br />

l'Information de l'Etat (CTIE) ;<br />

demander la certification des<br />

déclarations luxembourgeoises<br />

auprès du CTIE.<br />

L'initiative peut alors être<br />

présentée à la Commission européenne<br />

pour examen. Si celle-ci<br />

décide de présenter une proposition<br />

législative en réponse à une<br />

initiative citoyenne, la procédure<br />

législative normale est lancée. <br />

Pour en savoir plus :<br />

http://www.guichet.public.lu/fr/<br />

citoyens/citoyennete/democratie-participative/depot-requetespetition/initiative-citoyenne-europeenne/index.html<br />

Ministère d’Etat<br />

Département de la Simplification<br />

Administrative (DSA)<br />

4, boulevard Roosevelt<br />

L-2450 <strong>Luxembourg</strong><br />

Tél: (352) 247-88162<br />

Fax : (352) 247-88169<br />

82


Bon à savoir<br />

Propos insultants<br />

Limite à la liberté d’expression<br />

La délégation du personnel a pour mission générale de sauvegarder et de défendre les intérêts<br />

du personnel salarié d’une société en matière de conditions de travail, de sécurité de l’emploi<br />

et de statut social (1) . Or, une telle mission peut parfois conduire le délégué à s’opposer à son<br />

employeur, de sorte que le Code du travail offre aux délégués du personnel une certaine protection<br />

contre le licenciement.<br />

Ainsi, l’article L.415-11 (1) du Code du<br />

travail dispose : « Pendant la durée<br />

de leur mandat, les membres titulaires<br />

et suppléants des différentes<br />

délégations du personnel.../… ne<br />

peuvent être licencié-e-s ». Cependant,<br />

cette protection ne saurait<br />

être absolue et le second alinéa<br />

de ce même article ajoute immédiatement<br />

: « Toutefois, en cas de<br />

faute grave, le chef d’entreprise<br />

a la faculté de prononcer la mise<br />

à pied immédiate de l’intéressé<br />

en attendant la décision définitive<br />

de la juridiction du travail sur sa<br />

demande en résolution du contrat<br />

de travail ». Ainsi, si l’employeur<br />

ne peut prononcer le licenciement<br />

d’un délégué du personnel, il peut<br />

demander en justice la résolution<br />

du contrat, après mise à pied immédiate<br />

du délégué en cas de faute<br />

grave.<br />

Mais dans quelles limites des<br />

propos tenus par un délégué constituent-ils<br />

un acte de sauvegarde et<br />

de défense des salariés ? A partir<br />

de quel moment ces mêmes propos<br />

constituent-ils une faute grave<br />

rendant impossible, et de manière<br />

irrévocable, le maintien du salarié<br />

dans l’entreprise ?<br />

Une décision rendue par la<br />

justice de paix d' Esch-sur-Alzette<br />

du 1 er juin 2007 avait rappelé que<br />

« les activités accomplies par le<br />

salarié protégé peuvent constituer<br />

une faute de nature à justifier<br />

sa mise à pied conservatoire,<br />

lorsqu’elles traduisent de sa part<br />

un exercice anormal du mandat<br />

ou de ses fonctions ». Il avait alors<br />

été relevé que « si en sa qualité<br />

de délégué du personnel, il fait<br />

partie des devoirs du requérant<br />

de dénoncer d’éventuels dysfonctionnements<br />

et irrégularités au sein<br />

de l’entreprise et d’en discuter lors<br />

d’une réunion des membres de la<br />

délégation, force est de constater<br />

que le document rédigé par C.<br />

présente un caractère manifestement<br />

excessif et injurieux…/… Les<br />

imputations graves formulées par<br />

C. à l’égard des dirigeants de X.,<br />

au sujet non seulement de leur vie<br />

professionnelle, mais également<br />

de leur vie privée, dépassent les<br />

limites tant de la liberté d’action du<br />

salarié-délégué que de la liberté<br />

d’expression ». En conséquence,<br />

la mise a pied avait été considérée<br />

comme justifiée.<br />

A l’appréciation des juges<br />

Une nouvelle décision de la cour<br />

d’appel du 16 décembre 2012 vient<br />

rappeler les limites de la liberté<br />

d’expression du délégué-salarié.<br />

Dans cette affaire, le tribunal du<br />

travail avait considéré que les<br />

message envoyés par le salarié<br />

à l’employeur manifestaient son<br />

mécontentement, mais ne constituaient<br />

pas des propos outrageants,<br />

diffamatoires ou insultants. Le tribunal<br />

en avait donc déduit que le<br />

salarié n’avait pas réagi en dehors<br />

des limites de liberté d’action et<br />

d’expression d’un délégué-salarié.<br />

Toutefois, la cour d’appel a<br />

eu une tout autre analye, puisqu’à la<br />

lecture des messages adressés par<br />

le salarié à sa hiérarchie, elle a considéré<br />

que celui-ci avait dépassé non<br />

seulement les limites de sa liberté<br />

d’expression, mais encore celles de<br />

sa liberté d’action en tant que délégué-salarié.<br />

Ainsi, la cour a retenu<br />

que le salarié n’avait pas seulement<br />

exprimé son mécontentement à<br />

l’égard du comportement de ses<br />

supérieurs hiérarchiques auxquels il<br />

reproche un manquement de courtoisie<br />

à l’égard du personnel, mais<br />

qu’en s’exprimant dans les termes<br />

suivants : « Hello, pourrais-tu trouver<br />

une formation le plus rapidement<br />

possible pour apprendre la politesse<br />

à notre direction. Adresse-toi à la<br />

maternelle de Schifflange, je pense<br />

que ce sera de leur niveau. N’oublie<br />

pas MM. F et G. Merci. P.S. si tu<br />

veux on fait une collecte pour leur<br />

payer. Amen », le salarié a eu des<br />

propos qu’il convient de qualifier<br />

d’insultants à l’égard des supérieurs<br />

hiérarchiques, lesquels traduisent<br />

un manque de respect flagrant à<br />

leur égard. En conséquence, la mise<br />

à pied a été maintenue.<br />

En tout état de cause, il est<br />

important de relever que cette<br />

question fait l’objet d’une appréciation<br />

souveraine des juges qui<br />

apprécient les propos dans chaque<br />

cas d’espèce… et qu’un mandat ne<br />

protège pas contre tout. <br />

M e Céline Lelièvre<br />

Avocat à la Cour<br />

Associée<br />

M e Thomas Alberti<br />

Avocat<br />

Collaborateur<br />

DCL Avocats<br />

(1) Article L.414-1 du Code du travail.<br />

83


A nos frontières<br />

<strong>Luxembourg</strong> Développement<br />

Un outil dédié à l’esprit d’entreprendre<br />

La province (belge) du <strong>Luxembourg</strong> promeut l’esprit d’entreprendre. Avec Lux-Développement,<br />

elle propose aux entrepreneurs un outil unique, par des entrepreneurs.<br />

Le tissu économique de la province<br />

de <strong>Luxembourg</strong> est constitué, à<br />

plus de 95 % de PME et même de<br />

TPE. Et, lorsqu’on parle de PME, il<br />

ne s’agit pas d’entreprises correspondant<br />

à la (mauvaise) définition<br />

d’une PME par l’Union européenne,<br />

à savoir des entreprises comptant au<br />

moins 250 personnes, mais de beaucoup<br />

plus petites sociétés. C’est<br />

dire que l’esprit d’entreprendre<br />

y est une réalité forte. Qui peut<br />

s’appuyer en outre sur les atouts<br />

que sont la paix sociale, une forte<br />

productivité et une population où<br />

les jeunes sont nombreux. Et, ce<br />

qui n’est pas moins important, un<br />

marché potentiel qui franchit allègrement<br />

les frontières voisines. Voire<br />

bien au-delà, comme le montrent<br />

certaines entreprises.<br />

Encore faut-il, pour lancer un<br />

projet ou développer une activité<br />

existante, pouvoir bénéficier du<br />

savoir-faire nécessaire pour l’analyse<br />

financière et du risque, pour<br />

l’accompagnement, etc. Cet outil,<br />

le Groupe <strong>Luxembourg</strong> Développement,<br />

existe, mais reste relativement<br />

peu connu, de l’aveu même<br />

de ses responsables.<br />

La S.A. <strong>Luxembourg</strong> Développement<br />

est un invest financé à<br />

parité par l’Europe et la Wallonie<br />

au travers de la Sowalfin (Société<br />

wallonne de financement). Et qui,<br />

surtout, regroupe le secteur public,<br />

représenté par l’Intercommunale de<br />

Guilmin (Marche), fabrication de peintures.<br />

développement économique (Idelux)<br />

et le privé, avec des délégués<br />

des entreprises André Houyoux,<br />

Spanolux, Pierret et TP Finance.<br />

« C’est ainsi l’implication d’entrepreneurs<br />

luxembourgeois pour des<br />

entrepreneurs luxembourgeois, avec<br />

des regards d’industriels, ce qui est<br />

une importante valeur ajoutée pour<br />

l’entrepreneuriat », souligne l’administrateur<br />

délégué de <strong>Luxembourg</strong><br />

Développement, Fabian Collard.<br />

Côté finances, <strong>Luxembourg</strong> Développement<br />

dispose de 20 millions<br />

EUR et a déjà investi 15 millions<br />

EUR dans des projets très variés. De<br />

plus, la compétence de cet invest<br />

est reconnue par les banques qui,<br />

dès lors, se délestent quelque peu<br />

de leur extrême frilosité actuelle<br />

dès lors qu’il s’agit d’accorder des<br />

crédits.<br />

Le Conseil d’administration<br />

se réunit tous les mois et demi et<br />

examine quelque 18 dossiers par<br />

an. « Nous en refusons seulement<br />

2 à 3 chaque année. Notre politique<br />

est d’apporter notre soutien<br />

à condition que toutes les chances<br />

d’aboutissement soient réunies, et<br />

ceci n’exclut bien sûr pas l’investissement<br />

à risque », continue<br />

Christian Périlleux, directeur.<br />

Une vision objective du<br />

projet<br />

Mettre toutes les chances de son<br />

côté passe au préalable par un<br />

assessment du porteur de projet<br />

si ce dernier représente une « rupture<br />

» importante par rapport à<br />

sa situation actuelle. « Ceci n’est<br />

pas du tout dû au fait que nous<br />

aurions connu plus de sinistres. Nous<br />

voulons apporter au porteur, par<br />

cet assessment gratuit, une vision<br />

objective de sa capacité d’entreprendre<br />

et identifier les éventuels<br />

points faibles à renforcer. Ce qui<br />

lui permettra de ne pas connaître,<br />

84


A nos frontières<br />

pour des entrepreneurs et par des<br />

entrepreneurs. »<br />

Quant aux secteurs d’activité,<br />

ils correspondent le plus souvent<br />

à ce qui est propre à la province,<br />

à savoir l’agro-alimentaire,<br />

la construction et la construction<br />

bois. « Avec des projets qui sont<br />

presque toujours innovants car ils<br />

sont vecteurs de développement »,<br />

souligne Fabian Collard. Ce qui<br />

n’empêche pas la diversification. Et<br />

de citer à titres d’exemples la sprl<br />

Cliteur, fabricant grossiste d’articles<br />

religieux, qui a des clients dans le<br />

monde entier, ou encore la chocolaterie<br />

Defroidmont qui, outre<br />

un atelier artisanal, a développé<br />

un musée du chocolat, un circuit<br />

extérieur d’apiculture, etc.<br />

Solarec (Recogne), appartient à deux coopératives laitières et produit des poudres de lait, du beurre et du lait de<br />

consommation.<br />

demain, des ennuis financiers, de<br />

business plan, etc. Il s’agit de bien<br />

franchir le cap du lancement »,<br />

ajoute Fabian Collard. Ce qui s’inscrit<br />

dans une politique délibérée<br />

de cibler avant tout les TPE, sans<br />

privilégier un type d’activité, mais<br />

en accueillant favorablement les<br />

projets de qualité.<br />

Outre l’analyse préalable du<br />

dossier et le soutien éventuel apporté<br />

par un prêt subordonné puis<br />

le suivi au quotidien, <strong>Luxembourg</strong><br />

Développement peut aussi investir<br />

en capital. « Dans ce cas, nous<br />

avons dans l’entreprise un administrateur<br />

qui vient de l’extérieur<br />

et qui, ainsi, apporte des éléments<br />

positifs de réflexion et la rigueur<br />

de gestion administrative tirée de<br />

sa propre expérience d’entrepreneur<br />

», ajoute Christian Périlleux.<br />

« Cela peut paraître un détail, mais<br />

cela peut s’avérer fort utile pour<br />

éviter tout faux pas, sans du tout<br />

vouloir donner des leçons. C’est à<br />

nouveau l’idée – essentielle – du<br />

Pyro Protection (Aye), systèmes de<br />

détection et de protection du feu.<br />

La Chapellerie Herman (Wellin).<br />

Enfin, si <strong>Luxembourg</strong> Développement<br />

s’adresse prioritairement<br />

aux entrepreneurs de la<br />

province, tout autre projet, belge<br />

ou non, est le bienvenu, à condition<br />

que le siège d’exploitation<br />

soit situé en <strong>Luxembourg</strong>. Ainsi<br />

l’invest reçoit-il par exemple des<br />

demandes venues du Grand-Duché<br />

où, pour contrer le prix des<br />

terrains et de l’immobilier, des<br />

entreprises désirent implanter des<br />

ateliers sur des zones d’activités<br />

en Belgique. <br />

Marc Vandermeir<br />

85


Grande Région<br />

La Région Métropolitaine<br />

Polycentrique Transfrontalière (RMPT)<br />

24 janvier 2013, Abbaye des Prémontrés, à Pont-à-Mousson. Jean-Pierre Masseret, président du Conseil<br />

Régional de Lorraine et président en fonction de la Grande Région, accueille les membres du 13 e Sommet<br />

de la Grande Région au bout d’une longue (deux ans, une première !) et tumultueuse (Cattenom !)<br />

présidence. La Déclaration commune (1) – mielleuse comme jamais – se lit comme une déclaration<br />

d’amour pour la Grande Région, en général, et pour la Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière<br />

(RMPT) qu’elle est censée abriter, représenter ou devenir, en particulier.<br />

L’ambition est clairement européenne,<br />

ni plus, ni moins. Il s’agit<br />

de faire de la Grande Région « un<br />

espace de coopération intégré au<br />

bénéfice de ses concitoyens, de son<br />

économie et de ses territoires ».<br />

Sont visées à la fois « la cohésion<br />

économique, sociale et territoriale »<br />

et « une croissance intelligente,<br />

durable et inclusive ». Les Exécutifs<br />

disposent désormais d’un Comité<br />

de Coordination du Développement<br />

Territorial (CCDT) – en charge<br />

du Schéma de Développement<br />

Territorial (SDT) –, qu’ils ont choisi<br />

de pérenniser, de même que le<br />

Comité Région Métropolitaine<br />

Polycentrique Transfrontalière<br />

(CRMPT).<br />

Parfois, le hasard (du calendrier)<br />

fait bien les choses : sept<br />

jours avant le Sommet, le 17 janvier,<br />

les ministres et responsables<br />

politiques de l’aménagement du<br />

territoire et des transports de la<br />

Grande Région se sont réunis pour<br />

une première réunion sectorielle<br />

Aménagement du territoire et transports.<br />

Deux jours avant le Sommet,<br />

le 22 janvier, le <strong>Luxembourg</strong><br />

a signé un Schéma Stratégique de<br />

Mobilité Transfrontalière (SMOT)<br />

avec la Wallonie. Enfin, plutôt une<br />

déclaration d’intention allant dans<br />

ce sens, mais c’est évidemment<br />

mieux que rien.<br />

Venons-en à la « gouvernance<br />

politique », autre moment<br />

fort de la Déclaration commune.<br />

Les participants du Sommet, très<br />

audacieux, demandent « plus de<br />

transversalité » et « plus d’engagement<br />

politique ». Dont acte. La<br />

Présidence Lorraine (avec grand<br />

P et grand L) ne manque pas de<br />

redorer les blasons – ça leur fait du<br />

bien – du Conseil parlementaire<br />

interrégional et du Comité économique<br />

et social de la Grande<br />

Région. Tout le monde y passe,<br />

même le Sommet lui-même, qui se<br />

veut être « le régulateur politique de<br />

la Grande Région », mais attention,<br />

« dans le respect de l’autorité de<br />

chacun de ses membres ». Autrement<br />

dit, que chacun s’occupe de<br />

ses oignons !<br />

Le fameux Secrétariat du<br />

Sommet, dont la création avait<br />

été décidée « à l’unanimité », s’il<br />

vous plaît, lors du 11 e Sommet,<br />

sous Présidence luxembourgeoise<br />

(avec petit l, alors qu’il s’agissait<br />

d’une grande présidence), le 17<br />

juillet 2009, n’a toujours pas été<br />

mis en place. Mais c’est imminent,<br />

puisqu’à la page 8, on peut lire : « A<br />

la veille de la mise en place d’un<br />

Secrétariat commun du Sommet de<br />

la Grande Région… » et à la page<br />

13 que « les Exécutifs se félicitent<br />

de la mise en place prochaine du<br />

GECT (2) Secrétariat du Sommet ».<br />

Tout est bien qui finit bien !<br />

Les citoyens ne sont pas<br />

oubliés, puisque « les Exécutifs<br />

encouragent vivement l’organisation<br />

de manifestations populaires ».<br />

Panem et circenses. Pain et jeux<br />

du cirque.<br />

Heureusement qu’il y a la<br />

dimension métropolitaine, véritable<br />

fil rouge de la Déclaration commune<br />

et, paraît-il, nouveau ciment de la<br />

Grande Région, à côté des deux<br />

autres ciments que sont le travail<br />

frontalier et la consommation<br />

transfrontalière. Le texte respire la<br />

métropolisation : « fonctions métropolitaines<br />

supérieures », « processus<br />

de métropolisation », « stratégie de<br />

développement métropolitaine »,<br />

« valorisation des fonctions métropolitaines<br />

» et j’en passe.<br />

Positivons<br />

Le fait que les questions d’aménagement<br />

du territoire et de<br />

développement des systèmes de<br />

transport fassent leur entrée sur la<br />

scène politique est très positif. La<br />

création, depuis quelques années<br />

déjà, de nouvelles et nombreuses<br />

lignes de bus transfrontalières<br />

constitue un pas important dans la<br />

bonne direction. L’idée de multiplier<br />

les SMOT est à saluer, de même<br />

que l’introduction d’un nouveau<br />

système de tarification (unique) du<br />

transport par bus au <strong>Luxembourg</strong><br />

et dans son hinterland immédiat,<br />

connu sous le nom de RegioZone.<br />

Le projet de recherche<br />

Metroborder – c’est lui qui est à<br />

l’origine du concept de RMPT – a<br />

abouti à quelques résultats intéressants.<br />

Mais maintenant, il faudra<br />

aller de l’avant. Les belles paroles<br />

sonnent bien, mais creuses. Où<br />

est la volonté politique nécessaire<br />

pour vraiment changer le cours<br />

des choses ? Pourquoi met-on<br />

quatre ans pour mettre en place<br />

un soi-disant Secrétariat commun<br />

du Sommet ? Qui dirigera ce nouveau<br />

service appelé à devenir la<br />

cheville ouvrière du dispositif de<br />

la coopération transfrontalière de<br />

la Grande Région ? Quand va-t-on<br />

donner enfin un visage à cette<br />

Grande Région qui en a cruellement<br />

besoin ? Il ne suffit pas<br />

(plus) de « gérer » les dossiers de<br />

la Grande Région – quand il faut<br />

y aller, il faut y aller. Et se donner<br />

les moyens de ses ambitions. De<br />

tout ceci, la Déclaration commune<br />

ne parle pas, ou trop peu. D’ici<br />

deux ans, ce sera à la Présidence<br />

rhénane-palatine d’inviter tout ce<br />

beau monde au 14 e Sommet de<br />

la Grande Région.<br />

Si cela fait longtemps que<br />

la Grande Région a atteint l’âge<br />

adulte – un grand colloque en a<br />

parlé fin novembre 2012 à <strong>Luxembourg</strong><br />

–, le Sommet peine à sortir<br />

de l’adolescence. <br />

Claude Gengler<br />

claude.gengler@forum-europa.lu<br />

Forum EUROPA<br />

(1) Déclaration commune du 13 e<br />

Sommet de la Grande Région,<br />

24 janvier 2013, Abbaye des<br />

Prémontrés – Pont-à-Mousson<br />

(19 p.) – disponible sur le site<br />

officiel de la Grande Région :<br />

www.granderegion.net/fr.<br />

(2) Groupement européen de coopération<br />

transfrontalière.<br />

86


Golf<br />

Le Lux Golf Center de la<br />

Kockelscheuer<br />

Du débutant au joueur de compétition<br />

Le Lux Golf Center a ouvert ses portes à l’automne dernier. Situé à la Kockelscheuer, cet espace<br />

d’entraînement entièrement dédié au golf propose quatre zones spécifiques aux différents compartiments<br />

du jeu. Ouvert à tous, du curieux qui souhaite découvrir ce sport, au golfeur de compétition,<br />

le Lux Golf Center propose un cadre idéal à l’apprentissage et à l’entraînement de tous<br />

les coups de golf.<br />

Trois professeurs sont à la disposition<br />

des joueurs pour s’initier ou<br />

parfaire leurs swings. Les langues<br />

parlées sont le français, le luxembourgeois,<br />

l’allemand et l’anglais.<br />

« Nous avons conçu et réalisé les<br />

différentes zones de façon à retrouver<br />

les nombreux aspects du jeu<br />

et pouvoir ainsi travailler le swing<br />

sous tous ces aspects, aussi bien<br />

le grand jeu, que le petit jeu »,<br />

explique Franck Navarro, enseignant<br />

de golf et propriétaire du<br />

centre d’entraînement. « Plus le<br />

joueur sera performant, plus le petit<br />

jeu (sorties de bunkers, approches<br />

de green et putting) sera important<br />

dans le score final », insiste Franck<br />

Navarro, qui invite la majorité des<br />

joueurs à travailler plus intensément<br />

sur cet aspect du jeu « qui<br />

représente quelque 80 % du score<br />

final », rappelle-t-il. A cet égard,<br />

la nouvelle façon d’enseigner le<br />

golf se fait du green vers le tee<br />

de départ, en amplifiant au fur et<br />

à mesure l’amplitude du swing.<br />

Quatre zones spécifiques<br />

Le première zone avec ses postes<br />

couverts est dédiée au jeu long<br />

et au jeu court. La seconde zone<br />

est composée d’un putting green<br />

de 550 m² avec un circuit de 18<br />

trous de putting modulables sur<br />

un double plateau et de 6 modules<br />

de chipping. La troisième zone est<br />

un chipping green de 450 m², agrémenté<br />

de six modules d’approches<br />

pitchées, d’un bunker plat pour<br />

sorties courtes, d’un bunker profond<br />

pour sorties longues ainsi que de<br />

3 modules d’approches intermédiaires<br />

et d’un module de sortie de<br />

rough en descente. La quatrième<br />

zone est une plate-forme en herbe<br />

pour les fers moyens et les attaques<br />

de greens, avec 6 target greens<br />

étalonnés de 40 à 185 mètres et<br />

un bunker de fairway pour jouer<br />

les longs fers et les bois depuis le<br />

sable. Ainsi, il devient possible de<br />

travailler et de maîtriser tous les<br />

coups, quels qu’ils soient, avec les<br />

pieds en pente, la balle en dessous<br />

ou au-dessus des pieds, et tous<br />

autres cas de figures imaginables.<br />

Débutants, confirmés,<br />

jeunes ou entreprises…<br />

« Si vous souhaitez vous initiez à<br />

ce sport, il suffit de se présenter au<br />

Lux Golf Center avec des baskets<br />

et une tenue sportswear. Pour une<br />

somme de 20 EUR, nous proposons<br />

une brève initiation, l’accès au<br />

practice, le prêt d’un club et deux<br />

seaux de balles afin de découvrir<br />

les joies que procurent l’envol<br />

de cette petite balle blanche »,<br />

indique Franck Navarro. Nous<br />

souhaitons rendre la pratique du<br />

golf accessible à tous les publics<br />

et notamment aux jeunes gens.<br />

Ainsi, plus de 350 jeunes élèves<br />

âgés de 6 à 12 ans ont déjà profité<br />

gratuitement d’une initiation dans<br />

le cadre de leur cursus scolaire.<br />

En outre, les jeunes gens âgés de<br />

moins de 18 ans peuvent profiter<br />

de tarifs avantageux.<br />

« Nous avons également un<br />

package spécial pour les entreprises<br />

», précise encore Franck<br />

Navarro. « Depuis l’ouverture du Lux<br />

Golf Center, nous avons approximativement<br />

50 % de joueurs débutants,<br />

que nous amenons jusqu’à<br />

l’obtention de la fameuse carte<br />

verte « sésame » donnant l’accès<br />

à un parcours de golf. De plus, lors<br />

de l’apprentissage de notre sport<br />

favori, nous insistons sur l’aspect<br />

théorique du golf avec une initiation<br />

aux règles et à l’étiquette indispensable<br />

à une bonne pratique du<br />

golf. Les joueurs confirmés pourront<br />

travailler tous les compartiments<br />

du jeu et notamment leurs points<br />

faibles afin d’améliorer leur bagage<br />

technique et prendre encore plus<br />

de plaisir à la pratique de ce sport<br />

qui sera représenté aux Jeux Olympiques<br />

de Rio 2016 », conclut le<br />

professionnel de golf. <br />

Gérard Karas<br />

Photo-Gérard Karas<br />

87


Etapes gourmandes<br />

Maho<br />

Un dépaysement total<br />

A l’extérieur, sur une place de village à l’architecture toute luxembourgeoise, un grand bas-relief<br />

d’inspiration asiatique nous donne un indice. A l’intérieur, la musique, les couleurs, le mobilier,<br />

l’ambiance et l’accueil nous transportent et nous font voyager immédiatement vers les rives des<br />

mers du Sud, l'Ile Maurice ou Zanzibar…<br />

C’est l’histoire d’un homme qui a<br />

appris à travailler à la rude école<br />

des aciéries et qui, ensuite, dès<br />

l’âge de 18 ans, s’est reconverti<br />

dans l’immobilier. Il achète des<br />

maisons, les rénove, les revend.<br />

Un jour, il a un coup de cœur pour<br />

une adresse, rue de la Loge, et cela<br />

lui inspire l’envie d’ouvrir un bar.<br />

Et, ça marche ! Débute alors plusieurs<br />

années pendant lesquelles<br />

Marc Hobscheit conçoit, ouvre et<br />

exploite plusieurs établissements<br />

d’esprit bistrot. Parallèlement, il<br />

court les salons de décoration,<br />

mode et design, voyage beaucoup<br />

et rapporte des idées séduisantes.<br />

Avec son associé de toujours,<br />

le décorateur Romain Mohr,<br />

il vient d’ouvrir son dernier lieu<br />

dans une belle maison de Clausen,<br />

pour laquelle il a voulu un<br />

style colonial faisant penser aux<br />

vacances. Marc nous confie : « Avec<br />

les années, je me suis assagi.<br />

Maintenant, j’ai plutôt envie de<br />

lieux cosy, à l’ambiance lounge ».<br />

Et l’on peut dire que c’est réussi.<br />

En franchissant la porte, on est tout<br />

de suite frappé par la chaleur de<br />

l’accueil et le mélange d’intimité et<br />

de confort induit par les éclairages<br />

et les choix déco.<br />

A gauche, une enfilade de<br />

salons privatifs permet l’organisation<br />

de rendez-vous d’affaires ou<br />

la dégustation de cocktails (nous<br />

vous recommandons le Hugo à<br />

base de crémant et de sirop de<br />

sureau). A droite, après le bar, le<br />

restaurant déploie ses espaces<br />

généreux et ouverts sur l’extérieur.<br />

Nous avons choisi la pièce<br />

du fond : grande cheminée, larges<br />

fauteuils et tables dressées le long<br />

des baies vitrées avec vue sur une<br />

fontaine-bassin éclairée de spots<br />

mauves apaisants.<br />

Une carte aux accents<br />

asiatiques<br />

La carte est un mélange de gastronomie<br />

française légère, que<br />

l’on doit au chef Francis Bonneau<br />

(ex-Taillevent Paris) et de cuisine<br />

asiatique imaginée par un jeune<br />

chef laotien talentueux. Certaines<br />

propositions changent chaque<br />

semaine. Ainsi, le menu d’affaires<br />

(le Business plan du Maho) et la<br />

formule de midi (une entrée et<br />

un plat à partir de 12,50 EUR)<br />

s’offrent un renouveau régulier,<br />

au plus près des trouvailles du<br />

marché et des produits de saison.<br />

Parmi les classiques du Maho, le<br />

plat ayant le plus de succès est<br />

le Tigre qui pleure, une pièce de<br />

bœuf servie avec une sauce au<br />

basilic thaï et un cocktail d’épices.<br />

Nous nous sommes laissé tenter<br />

par le Homard en trois préparations,<br />

chaud, froid et en velouté,<br />

servi sur des assiettes généreuses.<br />

Avant cela, nous avions goûté la<br />

Saint-Jacques en salade, parce<br />

que c’est la saison, et le croquemonsieur<br />

revisité par le chef dans<br />

une version élégante, coiffée d’une<br />

rondelle de truffe. Pour conclure,<br />

même si Le riz au lait de coco en<br />

feuille de bananier méritait sans<br />

doute le détour, nous avons opté<br />

pour le Café gourmand, qui nous<br />

a permis de goûter pas moins de 5<br />

desserts et de repartir comblées.<br />

Une mention toute spéciale<br />

pour le service : attentif, efficace<br />

et souriant. <br />

<br />

Catherine Moisy<br />

Maho<br />

2, place Sainte Cunégonde<br />

L-1831 <strong>Luxembourg</strong>-Clausen<br />

Tél : (352) 27 04 83 71<br />

Service voiturier<br />

Fermé samedi midi et dimanche<br />

www.maho-restaurant.com<br />

Possibilité d’organiser communions,<br />

mariages, fêtes d’anniversaire ou<br />

dîners d’affaires.<br />

88


Auto<br />

VW Golf 7 1,6 l TDI BlueMotion<br />

Economies et sécurité<br />

La Golf en est modèle essentiel pour le groupe VW. D’où le soin mis à sa 7 e version. Le modèle<br />

essayé est centré sur la sécurité et les économies. D’où un certain manque de punch.<br />

En 1974, la fabuleuse Coccinelle<br />

disparaissait au profit de la Golf,<br />

qui se devait de relever le très<br />

difficile défi de la « voiture du<br />

peuple ». Trente-neuf ans après,<br />

le moins que l’on puisse dire est<br />

que ces Messieurs de Wolfsburg<br />

ont fait mieux que relever le défi.<br />

La VW Golf a en effet déjà été<br />

produite à quelque 29 millions<br />

d’exemplaires et pèse 12,5 % des<br />

ventes du constructeur dans le<br />

monde, en grimpant à 25 % sur<br />

le Vieux Continent.<br />

D’où le soin mis à la 7 e<br />

version de cette incontournable,<br />

centrée sur la sécurité, le confort,<br />

une finition et un équipement très<br />

haut de gamme dès les versions<br />

de base. Et les économies de carburant<br />

pour le modèle essayé,<br />

mis à la disposition d’entreprises<br />

<strong>magazine</strong> par le garage Mazzoni<br />

(Arlon et Bastogne).<br />

Pas question, évidemment,<br />

pour les designers, de chambouler<br />

l’aspect extérieur. Il faut que la<br />

Golf reste ce qu’elle est et soit<br />

reconnaissable au premier coup<br />

d’œil, même distrait. Les modifications<br />

du dessin sont donc pour<br />

le moins parcimonieuses et aboutissent<br />

ainsi à quelques retouches<br />

(nouveaux phares arrière, passages<br />

de roue plus marqués, etc.) qui<br />

arrivent malgré tout – et c’est un<br />

petit miracle – à mettre le design<br />

plus dans l’air du temps, avec un<br />

aspect qui apparaît plus sportif.<br />

Cette nouvelle Golf est<br />

disponible en toute une série de<br />

déclinaisons, et le Groupe VW<br />

annonce pour cette année des<br />

motorisations électriques et au gaz.<br />

Plus spacieuse<br />

Designers et techniciens avaient<br />

manifestement un leitmotiv dans<br />

leur cahier des charges, celui de<br />

rendre la Golf plus spacieuse.<br />

Le résultat est là, très efficace.<br />

La Golf 7 a pris en embonpoint,<br />

pour être – nettement – plus<br />

confortable. Elle est en effet<br />

allongée de 5,6 cm – et le train<br />

avant avancé de 4,3 cm –, élargie<br />

de 1,3 cm et l’empattement de<br />

5,9 cm. Elle est aussi abaissée<br />

de 2,8 cm (gare au spoiler avant<br />

lors du parcage face à une bordure<br />

!). La capacité du coffre, elle,<br />

passe de 350 à 380 litres, avec un<br />

seuil de chargement abaissé bien<br />

plus pratique. De plus, la voiture<br />

a été allégée d’une centaine de<br />

kilos, d’où une moindre consommation.<br />

Cela n’a l’air de rien, ces<br />

quelques centimètres dits ainsi,<br />

mais, dès que l’on s’installe dans<br />

la voiture, la différence saute aux<br />

yeux, à l’avant comme à l’arrière :<br />

plus de place pour les jambes,<br />

plus de place en largeur. Et, ce<br />

qui ne gâche rien, surtout pour<br />

les grands comme votre serviteur,<br />

une hauteur sous pavillon<br />

qui fait que la tête n’a plus cette<br />

fâcheuse tendance à « caresser »<br />

la garniture de toit.<br />

Ce confort est d’autant<br />

mieux ressenti que les sièges<br />

absolument irréprochables ont<br />

d’ailleurs décroché un label d’une<br />

association de la santé pour le<br />

dos. C’est dire. La position de<br />

conduite est parfaite.<br />

Equipement très complet<br />

Le constructeur ne s’en cache<br />

pas, la Golf reste nettement<br />

plus chère que ses concurrentes<br />

directes. Mais c’est à nuancer<br />

par un équipement de série –<br />

dont le radar de stationnement<br />

avant et arrière, un airbag genoux<br />

89


Auto<br />

pour le conducteur, etc. – rare<br />

en début de gamme, une valeur<br />

résiduelle plus élevée et une<br />

consommation plus basse que<br />

ne présentent pas ces rivales. Il<br />

faut par contre regretter le coût<br />

élevé des options, ce qui vaut<br />

d’ailleurs pour tous les modèles<br />

VW. Par contre, il y a certaines<br />

options technologiques que l’on<br />

ne retrouve le plus souvent que<br />

sur des voitures de catégorie (très)<br />

supérieure.<br />

Dans cet équipement, VW<br />

n’a pas oublié le côté divertissement,<br />

qui est un véritable plaisir<br />

et est accessible via l’écran de la<br />

large console centrale, orientée<br />

vers le conducteur. Le tout dans<br />

un silence de fonctionnement très<br />

appréciable.<br />

A cela s’ajoute une multitude<br />

d’espaces de rangement,<br />

dont un tiroir sous chaque siège<br />

avant, ce qui est rare, une trappe<br />

pour les skis, etc.<br />

L’ergonomie de tout cet<br />

équipement relève elle aussi de<br />

la perfection et est très intuitive.<br />

A une chose près : le volant multifonction<br />

où, trop, c’est trop, et<br />

le montant central inférieur de ce<br />

même volant, qui gêne la position<br />

des mains. Rien de dramatique,<br />

donc.<br />

Côté tableau de bord,<br />

forcément complet comme sur<br />

toute voiture actuelle, je regrette<br />

l’absence du voyant de rappel d’allumage<br />

des phares. Une absence<br />

d’autant plus incompréhensible<br />

que c’est le même tableau de<br />

bord que sur d’autres modèles<br />

et d’autres marques du groupe,<br />

où ce voyant est présent.<br />

A noter que la nouvelle Golf<br />

passe au frein à main électrique,<br />

ce qui n’est pas mon fan club.<br />

Imperturbable<br />

Sur la route, la Golf 7 est restée<br />

la Golf : imperturbable et sans<br />

surprise, quelles que soient les<br />

conditions de conduite. La caisse<br />

abaissée influence cependant favorablement<br />

le comportement général<br />

de la voiture. Tout a été plus encore<br />

pensé pour ne jamais surprendre<br />

le conducteur, sauf à vraiment le<br />

vouloir. Freins, direction, suspensions,<br />

comportement du châssis,<br />

rien à redire, tout simplement.<br />

C’est d’autant plus renforcé<br />

sur le modèle équipé de la motorisation<br />

essayée. Là, outre la<br />

sécurité – le système anticollision<br />

90


Auto<br />

(option) est remarquable et très<br />

progressif – l’obsession a été la<br />

consommation qui, il est vrai, est<br />

ramenée à une moyenne assez<br />

basse. VW annonce des chiffres<br />

impressionnants. Pour ma part,<br />

en respectant le code la route,<br />

ma consommation moyenne au<br />

long des 800 km d’essai a oscillé<br />

entre 5,5 l et 6 l/100 kms.<br />

Mais cette motorisation de<br />

1,6 l de 105 cv et 4 cylindres a, du<br />

coup, ses revers. Elle manque de<br />

souplesse et de puissance, surtout<br />

à très bas régime. Pour dégager<br />

la puissance parfois nécessaire, il<br />

faut dès lors jongler avec la boîte<br />

manuelle… 5 rapports. Pourquoi<br />

le constructeur n’a-t-il pas opté,<br />

sur cette version aussi, pour la 6<br />

rapports, mystère. C’est d’autant<br />

plus inexplicable que la boîte à 5<br />

rapports passe par un long étagement<br />

– ce qui fait encore plus<br />

sentir l’impression de manque de<br />

puissance – alors que la 6 rapports<br />

n’aurait pas amené plus de<br />

consommation, tout en gommant<br />

cette impression.<br />

Le système start & go, qui<br />

n’était pas au mieux sur la version<br />

précédente, est maintenant tout<br />

à fait au point et agréable. Et la<br />

coupure automatique d’un cylindre,<br />

dans certaines conditions et pour –<br />

évidemment ! – consommer moins,<br />

ne m’a causé aucune mauvaise<br />

surprise, au point de n’être même<br />

pas ressentie ou presque.<br />

Je me dois de souligner<br />

que cette gêne côté couple et<br />

puissance est spécifique à ce<br />

moteur. Les autres motorisations<br />

(essence et diesel) proposées<br />

permettent de retrouver tout le<br />

plaisir de conduire dans certaines<br />

conditions. En exigeant même une<br />

prudence certaine, tant l’impression<br />

de vitesse est peu ressentie<br />

et que l’on peut donc très vite<br />

se déplacer à une allure que le<br />

code de la route réprouve, c’est<br />

le moins que l’on puisse dire. <br />

Marc Vandermeir<br />

Photos-VW<br />

NEWS<br />

Opel<br />

Dévoile l’ADAM Rocks<br />

Photo-Opel<br />

A peine la nouvelle urbaine, plutôt<br />

révolutionnaire et au look<br />

unique, d’Opel, l’ADAM, mise<br />

sur le marché, le constructeur<br />

a dévoilé au salon de Genève<br />

sa version Rocks, prototype de<br />

crossover découvrable et individualisable<br />

comme jamais. Un<br />

prototype, donc, mais qui devrait<br />

très vite évoluer vers une version<br />

commercialisée.<br />

L’ADAM actuelle offre, selon<br />

le constructeur, 61.000 possibilités<br />

pour l’extérieur et près<br />

de 82.000 pour l’intérieur. Et un<br />

système d’info-divertissement au<br />

top. Bref, la citadine branchée par<br />

excellence.<br />

Mais, en dévoilant cette<br />

étude, Opel entend montrer<br />

qu’on peut aller encore plus loin<br />

sur la voie de la personnalisation<br />

et du look. « Avec sa carrosserie<br />

3 portes, ses 3,70 mètres de<br />

long, ses formes musculeuses,<br />

son allure farouche et son toit<br />

découvrable, l’ADAM Rocks<br />

incarne également la possibilité<br />

d’inaugurer un nouveau<br />

segment du marché. L’ADAM<br />

Rocks est un symbole destiné à<br />

des conducteurs actifs, branchés<br />

mode, désireux de se démarquer<br />

de la foule. Il ne représente que<br />

l’une des possibilités de réponse<br />

à tous ceux qui se demandent<br />

comment il est possible de<br />

trouver de nouvelles voies de<br />

développement à cette automobile<br />

absolument unique –<br />

et d’autres vont suivre. » <br />

Kia<br />

Présente sa pro cee’d GT<br />

Photo-Kia<br />

Kia a présenté aussi une première<br />

mondiale au salon de Genève, ses<br />

nouvelles pro cee’d GT et cee’d<br />

GT, les plus performantes de<br />

toute sa gamme, totalement branchées<br />

« sport ». Avec un design<br />

très marqué et correspondant aux<br />

goûts de la clientèle européenne,<br />

puisque ce nouveau modèle a<br />

été dessiné dans les bureaux de<br />

recherche européens du constructeur.<br />

Ces deux déclinaisons de<br />

la pro cee’d seront dotées d’un<br />

moteur GDI de 1,6 l, libérant sur<br />

le train avant une puissance de<br />

204 cv et 265 Nm. Kia annonce<br />

une accélération de 0 à 100 km/h<br />

en 7,9 secondes.<br />

Elles seront mises en fabrication<br />

à la mi-mai, dans l’usine<br />

slovaque du groupe, et commercialisée<br />

dès la mi-2013. <br />

Skoda Octavia<br />

Plus qu’un changement<br />

de look<br />

Photo-Skoda<br />

Skoda a tout récemment présenté<br />

sa nouvelle Octavia. Très<br />

nettement redessinée, avec des<br />

lignes beaucoup plus fluides, en<br />

s’inspirant du modèle très haut de<br />

gamme qu’est la Superb.<br />

Mais c’est bien plus qu’un<br />

nouveau design. En perdant<br />

jusqu’à 102 kg par rapport à sa<br />

devancière, la nouvelle Octavia<br />

présente des consommations et<br />

émissions en recul jusqu’à 23 %,<br />

selon le constructeur. Ainsi le modèle<br />

1,6 l TDI GreenLine de 110 ch<br />

se contenterait-il de 3,4 l/100 km,<br />

avec des émissions de CO2 de<br />

seulement 89 g/km. Pour ne citer<br />

que cela.<br />

Un soin tout particulier a<br />

été mis pour apporter encore plus<br />

d’espace pour les occupants et<br />

les bagages (espace inégalé dans<br />

son segment), le confort et l’infodivertissement.<br />

A retenir aussi un<br />

siège avant passager totalement<br />

rabattable vers l’avant et la banquette<br />

rabattable depuis le coffre.<br />

Diverses nouveautés technologiques,<br />

comme l’Intelligent<br />

light assistant seront aussi disponibles.<br />

<br />

Lexus IS<br />

Nouvelle génération<br />

Photo-Lexus<br />

La toute nouvelle Lexus IS a été<br />

montrée pour la première fois<br />

au salon de Detroit, en janvier.<br />

En Europe la nouvelle gamme IS<br />

inclura le IS 250 et la IS 300, les<br />

premières à proposer le Lexus<br />

Hybrid Drive. Toutes deux seront<br />

aussi prochainement déclinées<br />

avec le F Sport package.<br />

Le design tant intérieur<br />

qu’extérieur reste parfaitement<br />

dans l’esprit « premium » de cette<br />

marque très haut de gamme et<br />

s’est directement inspiré du<br />

concept LF-CC avec, entre autres,<br />

une très grande et très caractéristique<br />

calandre avant qui ne<br />

dénote en rien dans l’élégance<br />

de la ligne générale.<br />

A l’intérieur, inutile de préciser<br />

que tout n’est que confort,<br />

luxe, calme et volonté. Mais le prix<br />

est à l’avenant. <br />

91


Auto<br />

Comment rédiger votre future<br />

car policy ?<br />

Un extrait de l’Autoguide Automotion devrait sans aucun doute vous aider à élaborer votre futur<br />

règlement interne lié à votre parc automobile d’entreprise, ou apporter pour le moins quelques<br />

modifications à une base vieillissante et peut-être plus au goût du jour.<br />

L’utilisation négligée peut entraîner<br />

la suppression de la voiture<br />

de société.<br />

Usage professionnel<br />

L’employé est tenu d’utiliser sa<br />

voiture de société pour les trajets<br />

professionnels. L’employeur peut<br />

faire passer provisoirement la voiture<br />

à un employé qui ne dispose<br />

pas de véhicule de société et qui<br />

doit remplir une mission de courte<br />

durée avec une voiture.<br />

L’exercice n’est pas simple, mais<br />

le résultat devrait permettre,<br />

tant à votre entreprise qu’à ses<br />

conducteurs, de veiller à la bonne<br />

utilisation de cet outil de travail<br />

et de motivation. Outre le règlement<br />

dont l’ensemble des modules<br />

vous est ici proposé, vous pouvez<br />

également élaborer votre propre<br />

shortlist afin de réduire les coûts,<br />

sans détruire le côté motivation.<br />

Une fois ces deux étapes terminées,<br />

il vous restera à vous munir d’un<br />

système plus ou moins sophistiqué<br />

qui vous aidera à suivre au mieux<br />

l’évolution de votre flotte.<br />

Automotion se propose de<br />

vous offrir gratuitement en téléchargeant<br />

au départ de son site<br />

www.automotion.lu (page fleet<br />

et entreprise) un tableau de suivi,<br />

sans prétention, vous permettant<br />

à la fois une vue globale de votre<br />

parc, mais également les bons<br />

paramètres en cas de demande<br />

de recalcul de contrat.<br />

Quelques points<br />

concernant<br />

l’usage de votre<br />

véhicule<br />

Bon père de famille<br />

Chaque conducteur est censé<br />

utiliser, sécuriser, contrôler, faire<br />

entretenir et nettoyer la voiture de<br />

société en « bon père de famille ».<br />

Permis de conduire<br />

Le conducteur doit être porteur<br />

d’un permis de conduire valable<br />

(Min.type B) pour pouvoir conduire<br />

la voiture. A la réception de la<br />

voiture, l’employé envoie une<br />

copie de son permis de conduire<br />

au Fleet manager. Tout incident<br />

relatif au permis de conduire doit<br />

être immédiatement communiqué<br />

au Fleet manager.<br />

Plaques jaunes<br />

Le conducteur résidant en Belgique,<br />

utilisant un véhicule immatriculé<br />

au <strong>Luxembourg</strong> est tenu<br />

d’être en possession de l’autorisation<br />

délivrée par le bureau<br />

de la TVA belge (le plus près du<br />

domicile du conducteur). Le document<br />

nécessaire à la demande<br />

est téléchargeable sur www.<br />

automotion.lu.<br />

92


Auto<br />

Contraventions<br />

L’employé est tenu de se conformer<br />

au code de la route. Les contraventions<br />

sont toujours envoyées<br />

à l’employé et sont à sa charge.<br />

S’il apparaît par la suite que les<br />

contraventions restent impayées<br />

(après un ou plusieurs rappels),<br />

l’employeur procédera au paiement<br />

de la contravention et réclamera<br />

le montant dû à l’employé.<br />

Il est interdit de :<br />

‣ utiliser la voiture pour participer<br />

à des compétitions, rallyes, etc ;<br />

‣ surcharger la voiture d’un poids<br />

excessif ou avec tout type de<br />

remorque ;<br />

‣ transporter des matières et<br />

objets dangereux ;<br />

‣ transporter un animal domestique<br />

sans séparation confinant<br />

l’animal dans le coffre ou sans<br />

panier approprié ;<br />

‣ donner en location la voiture<br />

de société ;<br />

‣ fumer dans la voiture de société.<br />

Il est permis de :<br />

‣ laisser conduire les membres<br />

directs de sa famille, si c’est<br />

nécessaire, à condition qu’ils<br />

aient au moins 23 ans et qu’ils<br />

soient en possession depuis<br />

12 mois déjà d’un permis de<br />

conduire valable ;<br />

‣ garder la voiture en cas de<br />

maladie ;<br />

‣ garder la voiture pendant le<br />

congé de maternité ;<br />

‣ garder la voiture pendant le<br />

crédit-temps plein temps/<br />

congé parental ;<br />

‣ utiliser la voiture pendant la<br />

période de préavis ;<br />

‣ aller en vacances avec la voiture<br />

de société dans les pays précisés<br />

sur la carte d’assurance<br />

(carte verte).<br />

En outre, le conducteur<br />

est censé :<br />

‣ porter sa ceinture, à l’avant<br />

comme à l’arrière (sauf exceptions<br />

légales) ;<br />

‣ maintenir dans une marge « raisonnable<br />

» le kilométrage à<br />

des fins privées par rapport<br />

au kilométrage professionnel.<br />

La marge est fixée en fonction<br />

de plusieurs facteurs dont la<br />

distance du domicile au lieu<br />

de travail ;<br />

‣ adopter une conduite défensive<br />

et courtoise, et adapter son<br />

style de conduite aux circonstances<br />

;<br />

‣ (faire) nettoyer régulièrement sa<br />

voiture de société, à l’intérieur<br />

et à l’extérieur afin de garder<br />

l’habitacle et la carrosserie en<br />

bon état et protégés, et afin de<br />

préserver l’image de l’entreprise.<br />

Fin de l’attribution<br />

Il peut être mis fin au droit d’usage<br />

de la voiture de société lorsque<br />

se présente l’une des situations<br />

suivantes :<br />

‣ suppression du permis de<br />

conduire ;<br />

‣ jugement par le tribunal de<br />

police ;<br />

‣ (pré)pension ;<br />

‣ absence de longue durée ;<br />

‣ utilisation négligée de la voiture<br />

de société (en opposition<br />

avec l’esprit de la présente car<br />

policy) ;<br />

‣ infraction grave de roulage,<br />

telle que rouler à une vitesse<br />

excessive, ignorer un feu rouge,<br />

une priorité… (énumération<br />

non exhaustive) ;<br />

‣ conduite sous l’influence de<br />

l’alcool, de stupéfiants ;<br />

‣ fumer dans la voiture de société.<br />

Entretien et réparations<br />

Un schéma d’entretien est établi<br />

pour chaque voiture de société. Le<br />

conducteur est tenu de la suivre à<br />

la lettre. Les entretiens sont effectués<br />

uniquement dans les garages<br />

officiels liés à la marque. Le choix<br />

du garage est convenu de commun<br />

accord avec le Fleet manager.<br />

Le conducteur s’assure que<br />

le carnet d’entretien est complété<br />

correctement à chaque entretien.<br />

Les dégâts causés à la voiture de<br />

société par l’absence d’entretien<br />

ou l’entretien tardif sont à charge<br />

du conducteur.<br />

Le conducteur est censé<br />

contrôler régulièrement le niveau<br />

d’huile et le niveau du liquide de<br />

refroidissement et d’ajouter de<br />

l’huile ou du liquide. Les pneus<br />

doivent être remplacés lorsque<br />

l’usure menace d’atteindre le niveau<br />

minimum légalement prévu et ce,<br />

en accord avec le Fleet manager.<br />

Aucune réparation résultant d’une<br />

panne mécanique ne peut être<br />

effectuée sans autorisation préalable<br />

du Fleet manager. <br />

Jean-Luc Vanquin<br />

jl.vanquin@automotion.lu<br />

Automotion<br />

93


Check-in<br />

La Birmanie, en toute liberté<br />

C’est le moment ou jamais de découvrir ce pays du sourire et de la gentillesse. Avec des sites et<br />

paysages fabuleux. Et avant que le tourisme n’ait fait ses dégâts…<br />

Pour qui a été en Birmanie (Myanmar)<br />

avant la récente – et encore<br />

timide – ouverture démocratique<br />

du terrible régime militaire, comme<br />

entreprises <strong>magazine</strong> vous y avait<br />

emmenés en 2010, l’amabilité décontractée<br />

des préposés à l’immigration,<br />

à Yangon, est un choc. Car,<br />

même si l’on sait cette ouverture,<br />

et vu la chape de plomb imposée<br />

avant par le régime militaire et la<br />

police, on n’imagine pas que les<br />

choses ont pu changer à ce point.<br />

Un autre signe ne trompe pas non<br />

plus dès les contrôles achevés :<br />

plus de soldats ni policiers.<br />

C’est maintenant qu’il faut<br />

découvrir ce pays fabuleux, où gentillesse,<br />

sourire et honnêteté face à<br />

l’étranger sont inouïs. Maintenant,<br />

parce que l’afflux de visiteurs met<br />

les deux tout grands sites touristiques<br />

que sont Bagan et le lac Inle,<br />

puis, dans une moindre mesure,<br />

le Rocher d’or – présentés dans<br />

notre reportage de 2011 (n o 45<br />

p. 122-123) – sous très forte pression.<br />

Si, pour qui n’a jamais été<br />

là-bas, les sites précités sont incontournables,<br />

leur visite ne demande<br />

guère de temps et l’on peut très vite<br />

s’éloigner des hordes touristiques<br />

en sortant des sentiers battus pour<br />

à la fois aller à la rencontre des<br />

populations et visiter. En acceptant,<br />

parfois, un confort de logement<br />

un rien sommaire.<br />

Il n’y a plus aucune restriction<br />

de déplacement ni plus aucun<br />

de ces contrôles incessants qui,<br />

avant, obligeaient quasiment à<br />

Le petit Bagan, à Hsipaw, un trésor ignoré des touristes.<br />

avoir recours à un guide du début<br />

à la fin. Et rien de plus simple que<br />

de s’organiser sur place puisque<br />

chaque hôtel ou guest house se<br />

fera un plaisir de réserver vos billets<br />

de bus ou de train ainsi qu’un<br />

logement vers votre prochaine<br />

destination.<br />

A preuve, ce voyage que<br />

j’ai effectué en novembre, avec<br />

seulement notre programme (de<br />

principe) en poche. Et tout s’est<br />

déroulé à merveille.<br />

Arrivés à Yangon, bus pour<br />

Naypyidaw, la nouvelle capitale du<br />

pays, boycottée par les ambassades<br />

étrangères, construite en un temps<br />

record au milieu de nulle part. Pure<br />

volonté de la junte militaire, qui<br />

s’y considérait en sécurité. Une<br />

ville jusqu’il y a peu interdite aux<br />

étrangers. Où il n’y a rien à voir.<br />

Ou, plutôt, si, il y a à voir la folie<br />

humaine, avec des artères de deux<br />

fois 3, 4, 5 bandes et même plus,<br />

qui accueilleraient facilement des<br />

avions gros porteurs. Le tout parfaitement<br />

désert : quelques rares<br />

piétons y cheminent ainsi que<br />

quelques ouvriers qui balaient à<br />

la brosse.Y trône une reproduction<br />

partielle, mais pas bien faite, de la<br />

merveilleuse pagode Shwedagon<br />

de Yangon.<br />

Le train, un bonheur<br />

Là, réserver ses places de train – ah,<br />

le train en Birmanie, quelle aventure<br />

et quel concentré de vie locale et<br />

de gentillesse ! – vers Mandalay<br />

(capitale économique, au centre<br />

du pays). Les longues heures de<br />

trajet (et plus d’obligation pour<br />

les étrangers d’être en 1 ère classe<br />

qui… est une copie délabrée de<br />

celle de l’époque coloniale) sont<br />

à elles toutes seules un bonheur,<br />

rien qu’à regarder la vie. L’arrivée<br />

se fait dans la nuit (les heures de<br />

trajet sont, disons, très extensibles).<br />

Mandalay où bien des choses sont<br />

à visiter (voir notre reportage de<br />

94


Check-in<br />

A chaque arrêt, les trains sont assaillis par les vendeurs ambulants, avec tout<br />

ce que l'on peut imaginer pour manger.<br />

2011). Puis réserver un taxi collectif<br />

pour partir à trois petites heures<br />

de là, en moyenne altitude, à<br />

Pyin Oo Lwin, paisible bourgade<br />

« alpestre » et ancienne station<br />

coloniale britannique du fait de<br />

son climat très agréable. Et où l’on<br />

vient pour à nouveau un voyage<br />

en train, qui restera gravé à tout<br />

jamais dans la mémoire. Car c’est<br />

là que, dans l’ancienne gare très<br />

british, aux voies qui paraissent<br />

désaffectées, comme bien souvent<br />

lors des trajets, l’on part en<br />

effet vers le viaduc de Gokteik qui,<br />

construit en 1901 – prouesse, alors –<br />

fut l’un des plus hauts (à 100 m) et<br />

plus longs (689 m) au monde. Et<br />

que le train franchit à pas d’homme<br />

parce qu’il vibre quelque peu. Un<br />

spectacle à couper le souffle.<br />

Il faut voyager en economy<br />

et savourer toute la vie à bord,<br />

chacun amenant sa tambouille,<br />

achetant aux vendeurs ambulants<br />

ou lors des multiples arrêts<br />

(n’hésitez pas à aller prendre un<br />

café, vous avez tout le temps !). Et,<br />

encore une fois, la gentillesse, car<br />

l’on fera tout pour vous aider, vous<br />

proposer des fruits, etc. L’idéal est<br />

de continuer jusque Hsipaw, en<br />

une petite journée de train, avec<br />

un matériel roulant dont on devine<br />

à peine les trésors d’ingéniosité<br />

pour le maintenir en état de rouler,<br />

certes bien lentement.<br />

A la rencontre des minorités<br />

ethniques<br />

Hsipaw, sorte de grande bourgade<br />

aux airs de bout du monde, attire<br />

pour ses treks vers diverses minorités<br />

ethniques. Un peu trop, à mon<br />

goût. Mais Hsipaw abrite aussi un<br />

trésor parfaitement méconnu, quasi<br />

à l’abandon, le petit Bagan. Un<br />

ensemble de stupas et de pagodes,<br />

La Birmanie dispose de plages fabuleuses et encore très peu fréquentées, ici<br />

à Ngapali. A découvrir avant qu'il ne soit trop tard.<br />

Le passage, à pas d’homme, du viaduc de Gokteik, un moment inoubliable.<br />

sur quelques petites centaines de<br />

mètres carrés. C’est un peu exagéré,<br />

mais cet ensemble est une<br />

pure merveille. Où nous étions les<br />

seuls visiteurs !<br />

Pour les treks, nous avons<br />

préféré redescendre en bus à<br />

1 heure de route, à Kyaukme,<br />

lieu encore très peu connu pour<br />

des treks de 1, 2, 3 jours vers<br />

des villages de minorités ethniques,<br />

en moyenne altitude.<br />

Des paysages superbes et des<br />

rencontres qui marquent au<br />

cœur, tout en faisant découvrir<br />

la réalité d’un pays où l’on<br />

remonte les siècles.<br />

Puis, cap au Sud vers<br />

Hpaan, qui semble encore plus<br />

perdue dans le temps, d’où il<br />

faut un peu rayonner, à moto ou<br />

en tuk-tuk, pour aller découvrir<br />

les merveilles que sont une série<br />

de grottes bouddhistes, au cœur<br />

d’un superbe paysage de rizières<br />

et de pics montagneux.<br />

Enfin, en route pour<br />

quelques jours de plage et de<br />

régals de crustacés et fruits de<br />

mer, à Ngapali. D’immenses<br />

plages de sable doré, dans le<br />

golfe du Bengale. Avec encore<br />

seulement quelques infrastructures<br />

touristiques, dont plusieurs<br />

hôtels de très grand luxe. A découvrir,<br />

à nouveau, avant qu’il ne<br />

soit trop tard, car investisseurs<br />

occidentaux et chinois se précipitent.<br />

Et ces plages encore très<br />

désertes, avec leurs villages de<br />

pêcheurs, pourraient, bien vite,<br />

ressembler aux stations balnéaires<br />

bourrées et sans plus aucune âme<br />

de Thaïlande… <br />

Marc Vandermeir<br />

95


Rencontre<br />

Oriane Jeancourt Galignani<br />

ressuscite et célèbre Sylvia Plath<br />

Oriane Jeancourt Galignani (rédactrice en chef du département littéraire du <strong>magazine</strong> français<br />

Transfuge) a choisi un sujet édifiant pour son premier roman : Sylvia Plath, écrivaine et poétesse<br />

américaine dont le génie ambitieux à l’extrême a, à la fois, sublimé et dévoré sa vie jusqu’à sa<br />

disparition, en 1962, à l’âge de 31 ans.<br />

Comment est née votre<br />

envie d’évoquer Sylvia<br />

Plath en imaginant sa<br />

courte vie ?<br />

Depuis longtemps, je voulais<br />

mettre en roman une certaine<br />

jeunesse qui tombe dans la<br />

désillusion. A 20 ans, on pense<br />

souvent que le monde va nous<br />

offrir une place. Puis, les années<br />

passant, ce monde se referme<br />

et ce que l’on cherchait ne s’est<br />

pas présenté. C’est à la fois très<br />

triste et très beau.<br />

Et vous avez eu l’occasion<br />

de traiter ce sujet grâce<br />

à Plath ?<br />

J’avais lu son seul roman, La<br />

cloche de détresse, quand j’avais<br />

18 ans. Puis j’ai redécouvert ses<br />

poèmes, il y a trois ans. Notamment<br />

Ariel, recueil bouleversant<br />

car, même s’il commence et se<br />

termine avec la mort, Sylvia n’y<br />

parle finalement que de la vie<br />

dans ses détails les plus intimes :<br />

sexualité, avortement, grossesse.<br />

Sujets qui n’avaient jamais été<br />

abordés à son époque, dans les<br />

années 60. Non seulement elle<br />

était moderne, mais elle avait aussi<br />

un double cheminement, à la fois<br />

vers l’existence et vers son terme.<br />

J’ai donc essayé d’imaginer dans<br />

quelles conditions Plath avait bien<br />

pu l’écrire.<br />

Sur quels documents vous<br />

êtes-vous basée pour vous<br />

mettre dans sa peau ?<br />

J’ai lu toute son œuvre, qui n’est<br />

pas fort étendue et doit faire 400<br />

pages, puisqu’elle s’est donné la<br />

mort à 31 ans. Les biographies –<br />

dont la plupart n’existent qu’en<br />

anglais et n’ont jamais été traduites<br />

chez nous – m’ont également<br />

aidée, bien que je ne me<br />

sois pas laissé submerger par ces<br />

infos. Mais restait tout de même<br />

un mystère : on ne sait rien sur<br />

sa dernière année d’existence.<br />

Son mari, le poète anglais Ted<br />

Hughes, aurait brûlé les ultimes<br />

pages de son journal intime. C’est<br />

<br />

Son mari, le poète anglais Ted Hughes,<br />

aurait brûlé les ultimes pages de son journal<br />

intime. C’est là que mon roman a commencé, il a<br />

fallu inventer l’épilogue de sa vie, en 1962<br />

<br />

là que mon roman a commencé,<br />

il a fallu inventer l’épilogue de sa<br />

vie, en 1962.<br />

On s’intéresse souvent à un<br />

personnage parce que l’on<br />

trouve dans ses souffrances<br />

un écho à nos propres douleurs.<br />

Est-ce votre cas avec<br />

Sylvia ?<br />

Moi, je ne suis pas bipolaire !<br />

Mais je partage tout de même<br />

des points communs avec elle :<br />

j’ai la trentaine, j’ai un jeune enfant,<br />

je dois conjuguer vie quotidienne,<br />

96


Rencontre<br />

travail et ambition. Ce qui génère<br />

un certain épuisement inavouable.<br />

Car quand on est mère, on ne dit<br />

pas que cela nous fatigue. J’ai donc<br />

pu comprendre Sylvia, femme affligée,<br />

entre ses deux enfants, son<br />

mari célèbre qui la trompe, et sa<br />

propre envie d’être reconnue pour<br />

ses œuvres.<br />

Vous mettez dans sa bouche<br />

des mots très durs. Elle dit :<br />

« Je ne suis pas une femme,<br />

je ne suis pas une mère ».<br />

Avait-elle tant d’autodénigrement<br />

?<br />

Sylvia Plath était extraordinairement<br />

exigeante et violente envers<br />

elle-même. Dès son adolescence,<br />

elle se lève à 5 heures du matin<br />

pour écrire. Puis elle se dit soudain :<br />

« Je ne suis pas James Joyce ! »<br />

et brûle ses manuscrits. C’est<br />

une femme sans indulgence qui<br />

ne se pardonne rien. Ceci lui a<br />

sans doute permis de publier de<br />

si beaux textes, mais c’est aussi<br />

cela qui l’a probablement poussée<br />

vers la tombe.<br />

Parmi les meilleurs créatifs,<br />

dont les peintres ou les plumitifs,<br />

beaucoup sont ou ont<br />

été bipolaires…<br />

Mais tous les bipolaires ne mettent<br />

pas fin à leurs jours. Et Sylvia était<br />

tout de même sous lithium. Ce<br />

côté suicidaire devait être en elle<br />

depuis bien longtemps. J’y fais<br />

allusion dans le livre avec une métaphore<br />

: « l’oiseau de panique ».<br />

Plath pense qu’elle l’a dompté,<br />

qu’elle est guérie, mais il revient<br />

sans cesse.<br />

La citation suivante s’applique-t-elle<br />

à Sylvia : « Quand<br />

une femme a du génie, on<br />

dit qu’elle est folle ; quand<br />

un homme est fou, on dit<br />

qu’il a du génie » ?<br />

Je suis plutôt d’accord avec Michel<br />

Foucault lorsqu’il déclare : « La folie,<br />

c’est la fin de l’art ». L’art s’étend<br />

un peu sur les mêmes terres que<br />

la folie. Mais il faut quand même<br />

un esprit censé pour pouvoir créer.<br />

Car, dans l’art, il y a une recherche<br />

<br />

Sylvia Plath fut finalement très en avance sur son époque. C’est<br />

peut-être une des raisons pour lesquelles les féministes ont voulu<br />

récupérer son histoire et ses souffrances. Sylvia avait un côté misandre,<br />

dénonçait la société patriarcale et avait développé, à la fin de sa vie,<br />

une haine radicale et démesurée des hommes. Voilà qui lui donne une<br />

dimension si somptueusement tragique<br />

<br />

de sens. Pour preuve, quand Sylvia<br />

sombre dans la dépression, elle<br />

arrête d’écrire.<br />

Y a-t-il eu des moments,<br />

durant la rédaction de votre<br />

livre, où vous avez souffert<br />

avec elle ?<br />

J’ai écrit le roman en un an et, à<br />

la fin, je me suis sentie très soulagée.<br />

Je me suis rendu compte<br />

que cette femme avait beaucoup<br />

de poids. Et au cours de certains<br />

chapitres, oui, j’ai été triste pour<br />

elle. Quand son mari Ted la quitte,<br />

j’avais envie qu’il ne parte pas.<br />

Lorsqu’elle se suicide, j’ai souhaité<br />

qu’il en soit autrement. Mais il y<br />

a aussi eu des instants où Sylvia<br />

m’a portée, grâce à son incroyable<br />

férocité, ce mélange de force et<br />

de colère. Elle est persuadée de<br />

pouvoir tout faire : dompter sa<br />

maladie, être mère, être auteure<br />

reconnue.<br />

C’est ce qui la rend si actuelle…<br />

En effet, aujourd’hui, nombre de nos<br />

contemporaines veulent être sexy,<br />

femme, épouse, maîtresse, businesswoman,<br />

sans jamais renoncer<br />

à quoi que ce soit. Sylvia Plath fut<br />

finalement très en avance sur son<br />

époque. C’est peut-être une des<br />

raisons pour lesquelles les féministes<br />

ont voulu récupérer son histoire<br />

et ses souffrances. Sylvia avait un<br />

côté misandre, dénonçait la société<br />

patriarcale et avait développé, à la<br />

fin de sa vie, une haine radicale et<br />

démesurée des hommes. Voilà qui<br />

lui donne une dimension si somptueusement<br />

tragique. <br />

Propos recueillis par Carol Thill<br />

Photos-Albin Michel<br />

A lire<br />

Mourir est un art, comme tout le<br />

reste – Le secret de Sylvia Plath<br />

Oriane Jeancourt Galignani<br />

Editions Albin Michel (17 EUR)<br />

97


Beauty case<br />

Clinique<br />

Une peau fraîche au réveil<br />

Moisture Surge Overnight Mask est un masque hydratant nuit<br />

contenant une formule réparatrice, apaisante et nourrissante qui<br />

permet de renforcer la capacité de la peau à retenir l’humidité.<br />

A appliquer tous les soirs ou lorsque le besoin s’en fait sentir. La<br />

crème agissant la nuit, inutile de rincer avant le lendemain matin.<br />

YSL<br />

Rouge<br />

Volupté<br />

Shine<br />

Laissez parler<br />

votre liptstik<br />

instinct avec<br />

les 19 nuances<br />

gourmandes !<br />

Contour de l’oeil<br />

A utiliser matin et soir sur l’ensemble de la zone oculaire,<br />

paupière comprise. Pour un traitement optimal des rides et<br />

ridules, associez-y le sérum Repair Laser Focus Wrinkle &<br />

UV Damage Corrector.<br />

Des teintes gourmandes<br />

Le nouveau Chubby Stick<br />

Intense Moisturizing Lip<br />

Colour Balm offre un mariage<br />

parfait entre l’effet<br />

hydratant d’un baume et<br />

les couleurs intenses d’un<br />

rouge à lèvres (6 nouvelles<br />

teintes).<br />

L’Oréal<br />

Pour chaque type de carnation<br />

Désormais la correction<br />

par la couleur (CC) n’est<br />

plus réservée à une zone<br />

précise du visage, mais<br />

permet de corriger le teint<br />

dans son ensemble. La CC<br />

cream verte atténue les<br />

rougeurs pour un look nude<br />

totalement unifié et la CC<br />

cream abricot corrige les<br />

marques de fatigue pour<br />

un look nude effet bonne<br />

mine.<br />

The Papillon Issue<br />

Une brosse asymétrique pour étirer et allonger<br />

instantanément chaque cil vers le coin<br />

externe de l’oeil.<br />

Des cils imperméables<br />

Ne craignez plus la pluie, les larmes, la<br />

sueur ou l’humidité. Avec le nouveau<br />

High Impact Waterproof Mascara de<br />

Clinique, vos cils restent spectaculaires<br />

tout au long de la journée.<br />

Modulable au gré<br />

de vos envies<br />

Le fond de teint crème<br />

compact Even Better<br />

Compact Makeup SPF<br />

15, couvre modérément<br />

ou complètement les<br />

inégalités de teint. Résultat<br />

: un rendu naturel,<br />

même sur les taches.<br />

2 nouveaux liners : le feutre pour appuyer<br />

le regard (Super Liner Blackbuster) ou l’eyeliner<br />

« soie » pour la précision (Super Liner<br />

Silkissime).<br />

Essie<br />

Couleurs printanières<br />

Pour sa nouvelle collection, Essie a opté pour<br />

une palette qui s’inspire des plus grandes destinations<br />

shopping : New York, Tokyo, Paris,<br />

Londres, Munich et Rio.<br />

Âge Perfect Renaissance Cellulaire<br />

Entre son Sérum hyper puissant, sa Crème de<br />

jour reconstituante et sa Crème de nuit régénérante,<br />

Âge Perfect Renaissance Cellulaire<br />

aide les peaux matures à garder leur vitalité.


Beauty case<br />

Giorgio Armani<br />

Maybelline<br />

Le jour et la nuit<br />

Dans son flacon en verre noir, Eau de<br />

Nuit est le jumeau d’Eau pour Homme<br />

et pourtant son contraire, aussi sombre<br />

et profond que sa contrepartie est<br />

lumineuse.<br />

Trois parfums, un univers<br />

Acqua di Gioia Eau Fraîche rejoint Acqua di Gioia<br />

Eau de Parfum et Acqua di Gioia Essenza pour<br />

enrichir un univers olfactif en parfaite harmonie.<br />

Volum’ Express<br />

The Rocket<br />

Ce mascara révolutionnaire multiplie<br />

par 8 le volume d’un mascara classique<br />

en un temps record. Un super<br />

pouvoir qui lui vient de sa brosse<br />

unique. Disponible en 3 nuances<br />

(Black, Waterproof Black et Brown).<br />

Chanel<br />

Double jeu<br />

Modulations de textures, de couleurs et d’intensité<br />

pour cette nouvelle collection Jeux de regards déclinée<br />

en bleu et en brun (ombres à paupières Les 4 Ombres,<br />

ombres à paupières iridescentes Illusion d’Ombre et Stylos<br />

Yeux waterproof). Sans oublier le nouveau mascara Volume de<br />

Chanel qui, grâce à sa brosse exclusive, galbe les cils. Instantanément,<br />

ils se démultiplient, s’étoffent, gagnent en volume et en<br />

intensité. Existe en noir, bleu et prune.<br />

Instant Age<br />

Rewind The Lifter<br />

Quoi de mieux qu’un fond<br />

de teint avec une formule<br />

qui lisse le teint tout en<br />

corrigeant et en prévenant<br />

les ridules et la perte d’élasticité<br />

?<br />

Dior<br />

Selon votre humeur<br />

Irrésistibles, les mono teintes donnent le ton<br />

d’un regard résolument mode et laissent libre<br />

cours à toutes les audaces créatives, ludiques<br />

ou sophistiquées (18 teintes).<br />

Photos-Chanel/Didier Roy<br />

Biotherm<br />

La BB Cream et le Sérum Aquasource<br />

Biotherm a lancé sa 1 ère BB Cream Aquasource<br />

(2 teintes). Celle-ci procure 7 bénéfices en 1 seul<br />

geste : elle hydrate en profondeur, unifie, illumine,<br />

corrige, lisse, protège et sublime.<br />

Fluide et irisée, douce et fraîche à l’application, la<br />

nouvelle formule du Deep Serum fond sur la peau<br />

pour ne laisser qu’un fini d’hydratation profonde<br />

et non collant.<br />

99


Livres<br />

L’entreprise, la finance, la politique sont à l’honneur dans cette sélection, au fil de laquelle on est conduit aussi à<br />

se poser de vraies questions sur le handicap, le sens de la vie, la mort. Mais le roman, l’aventure, et le suspense<br />

sont également bien présents, sans oublier un hommage. Michel Nivoix<br />

Enquêtes à Venise<br />

Vous aimez les enquêtes du commissaire Brunetti,<br />

vous aimez Venise, vous aimez le suspense ? Une<br />

nouvelle fois, vous allez être comblés par cette affaire<br />

qui nous entraîne dans les coulisses du tribunal de<br />

la Sérénissime, où auraient été observés des cas de<br />

corruption auxquels une juge serait mêlée.<br />

Le commissaire va, de nouveau, pouvoir s’opposer à sa hiérarchie,<br />

celle-ci étant d’autant moins pressée d’enquêter dans ce<br />

milieu que des notables sont impliqués. Parallèlement, il mène une<br />

autre enquête, officieuse celle-ci, avec l’inspecteur Vianello dont la<br />

tante pourrait être victime d’un gourou qui lui extorquerait des fonds.<br />

Puis un greffier est assassiné… Passionnant.<br />

Brunetti et le mauvais augure<br />

de Donna Leon<br />

Calmann-Lévy (286 pages – 21,50 EUR)<br />

Halte à l’hypocrisie !<br />

Rien ni personne ne pourrait désormais améliorer<br />

son état : Vincent Humbert avait été victime trois<br />

ans auparavant d’un accident de la circulation et<br />

il était sorti de neuf mois de coma tétraplégique,<br />

aveugle, et muet. Il voulait simplement qu’on lui<br />

accorde le droit de mourir. Il l’avait demandé au<br />

président Chirac, mais, en France, la loi n’autorise pas l’euthanasie.<br />

On connaît l’issue de ce drame.<br />

Mais au nom de quoi oblige-t-on quelqu’un à vivre jour après<br />

jour, pendant des années, un véritable calvaire, un supplice inhumain ?<br />

Il faut absolument lire l’appel pathétique de Vincent Humbert, qui<br />

vient d’être réédité. D’autant que chacun est maître de sa vie… jusqu’à<br />

preuve du contraire.<br />

Je vous demande le droit de mourir<br />

de Vincent Humbert, avec Frédéric Veille<br />

Editions Retrouvées (188 pages – 11 EUR)<br />

Survivre à tout prix<br />

Si vous souhaitez mieux connaître un certain nombre<br />

d’hommes et de femmes politiques, ce livre va vous<br />

éclairer : vous y rencontrerez des êtres qui ont une<br />

vision assez particulière de l’amour-propre et un ego<br />

dont la démesure est psychologiquement, voire<br />

psychiatriquement, intéressante.<br />

Tou(te)s ont connu l’échec. Certain(e)s vont<br />

d’une défaite à une autre sans jamais renoncer, utilisant celles-ci pour<br />

mieux renaître de leurs cendres. D’autres n’ont cessé de lorgner sur<br />

des carrières auxquelles ils se croyaient promis, mais en vain. D’autres<br />

encore ont vu leurs rêves voler en éclats. D’autres enfin ont été blessés<br />

mais ne se sont pas avoués vaincus. Et l’intérêt général dans tout cela ?<br />

On n’est jamais mort en politique !<br />

De Mitterand à Sarkozy<br />

de Clélie Mathias<br />

Albin Michel (248 pages – 18 EUR)<br />

Ultime hommage<br />

Le 16 novembre dernier, Patrick Edlinger partait pour<br />

son ultime ascension : celle d’où l’on ne revient jamais.<br />

Victime d’une chute dans l’escalier de sa maison,<br />

« L’ange blond » venait de rejoindre les autres. Il<br />

avait 52 ans et, surtout, largement contribué à médiatiser l’escalade<br />

libre, à laquelle il avait consacré toute sa vie depuis l’âge de 18 ans.<br />

Chacun se souvient de La vie au bout des doigts et de Opéra<br />

vertical. Chacun a encore en mémoire les gracieuses évolutions de ce<br />

chorégraphe du vide qui était aussi un grand sportif aux gestes élégants.<br />

Ce livre raconte aussi l’homme qui, comme tout le monde, avait ses<br />

fragilités. Un vibrant et émouvant hommage magnifiquement illustré.<br />

Patrick Edlinger<br />

de Jean-Michel Asselin<br />

Editions Guérin (316 pages – 56 EUR)<br />

Face cachée et surprenante<br />

Alors que ses amies voulaient devenir médecin<br />

ou avocate, Alex n’avait qu’une ambition : partir<br />

à la conquête des hautes sphères de la finance.<br />

Ses études terminées, elle entre au sein de l’une<br />

des sociétés de courtage les plus réputées de Wall<br />

Street, dans un club très fermé et très masculin.<br />

Elle apprend à encaisser les coups et les<br />

résultats ne se font pas attendre : elle passe du modeste poste d’analyste<br />

à celui d’expert, on l’appelle par son vrai nom (et non plus « la<br />

fille »), et les membres du club se transforment en quarante frères<br />

aînés, avec, peut-être, un petit ami. Mais la société de courtage est<br />

au bord de la catastrophe et Alex va devoir faire un choix. Ce roman<br />

explique le rôle de Wall Street dans la crise par le biais d’une histoire<br />

fort drôle. A savourer.<br />

Tradeuse<br />

Les aventures d’une fille à Wall Street<br />

d’Erin Duffy<br />

MA Editions (370 pages – 18 EUR)<br />

Destins intimes<br />

Nous sommes en 1665. Anne-Sophie, 16 ans, issue<br />

de la noblesse bretonne, a quitté Lannion avec sa<br />

cousine Viviane pour épouser un homme qu’elle ne<br />

connaît pas. Elle découvre Paris, fréquente le salon<br />

de Mademoiselle de Scudéry et côtoie Madame de<br />

Sévigné, cependant que Viviane fait vœu de pauvreté<br />

et œuvre aux côtés des Sœurs de la Charité.<br />

Ce livre nous fait traverser le siècle du Roi Soleil en brossant<br />

le tableau des deux France de l’époque : celle des nantis et des privilégiés<br />

et celle des petites gens, des fastes de Versailles à la misère<br />

du peuple, sur fond d’amour passion d’un côté et d’amour éthéré de<br />

Dieu de l’autre. Un inoubliable roman du Grand Siècle.<br />

Le siècle de Dieu<br />

de Catherine Hermary-Vieille<br />

Albin Michel (357 pages – 20,90 EUR)<br />

100


Livres<br />

A couper le souffle<br />

Liane et son mari Martial passent, avec leur fille Sofa,<br />

âgée de six ans, des vacances de rêve à La Réunion,<br />

dans un décor de carte postale. Mais, soudain, Liane<br />

disparaît de l’hôtel. Martial devient d’autant plus le<br />

suspect numéro un qu’il s’est enfui avec la fillette.<br />

Le rêve s’est transformé en cauchemar. Traqué<br />

par la gendarmerie, dont tous les effectifs ont été<br />

mobilisés et les moyens déployés (véhicules, barrages, hélicoptères),<br />

le père et la fillette se retrouvent engagés dans une course-poursuite<br />

où chaque minute perdue peut être fatale.<br />

Cette chasse à l’homme parsemée de cadavres dissimuleraitelle<br />

ou non la plus machiavélique des manipulations ? Le nouveau<br />

polar de Michel Bussi est d’une redoutable puissance.<br />

Ne lâche pas ma main<br />

de Michel Bussi<br />

Presses de la Cité (375 pages – 21 EUR)<br />

Morte ou vivante ?<br />

Si vous vous posez encore des questions quant à<br />

la mort de Diana, ne manquez surtout pas ce livre,<br />

présenté comme un roman mais qui est bien plus<br />

que cela. Point de départ : et si Lady Di n’était pas<br />

morte ? Et si, lasse des tromperies de Charles, de<br />

la rigueur du protocole, et de la traque incessante<br />

des paparazzi, elle avait décidé de tout quitter et<br />

de maquiller sa mort pour renaître ailleurs ?<br />

Malgré quelques modifications du visage, résultat de très habiles<br />

interventions, un reporter photographe de passage à Kensington, aux<br />

Etats-Unis, a, en effet, la certitude que c’est bien « elle » qu’il vient de<br />

croiser : il a passé sa vie à traquer la Princesse de Galles et ses yeux<br />

viennent de la trahir. Nous vous laissons découvrir et savourer ce livre.<br />

La véritable histoire de Lady L.<br />

de Monica Ali<br />

Belfond (370 pages – 20 EUR)<br />

Pauvres gosses !<br />

Une bande d’adolescents. Ils sont treize, inséparables,<br />

idéalistes, et révoltés. Des adolescents classiques<br />

en quelque sorte. Jusqu’à cette nuit où, ivres, ils<br />

jurent qu’ils ne désarmeront jamais, faute de quoi<br />

ils seront exécutés par un tueur engagé pour le faire<br />

si, devenus adultes, ils trahissaient leurs idéaux.<br />

Parvenus au-delà de la quarantaine, ils ne<br />

sont plus vraiment amis et ne s’aiment plus trop : le poids du temps,<br />

du travail, et des compromis a fait son œuvre. Mais ils se retrouvent<br />

lors des obsèques : chaque treize lune, l’un d’eux est assassiné. Ce<br />

livre est aussi le portrait d’une « génération à la con qui a tout raté ».<br />

Le dernier des treize<br />

de Mercedes Deambrosis<br />

Editions La Branche (285 pages – 15 EUR)<br />

La veille, mais pas seulement<br />

Qu’est-ce que l’intelligence économique ? Comment<br />

la définir réellement ? Quel rôle joue-t-elle dans<br />

l’entreprise et pour celle-ci ? Existe-t-il un mode<br />

d’emploi efficace pour maîtriser l’information stratégique<br />

d’une entreprise ?<br />

De la veille au lobbying, du renseignement à<br />

la stratégie, de la gestion des risques au benchmarking, de la gestion<br />

de crise au Knowledge management, cet ouvrage apprend à maîtriser,<br />

à travers quatorze outils fondamentaux, toutes les applications simples<br />

et concrètes pour entamer une démarche d’intelligence économique<br />

au sein d’une entreprise. Ce livre est complété par des éléments<br />

pratiques du plus grand intérêt.<br />

L’intelligence économique, mode d’emploi<br />

Maîtrisez l’information stratégique de votre entreprise<br />

d’Arnaud Pelletier et Patrick Cuenot<br />

Pearson (274 pages – 29 EUR)<br />

Nous vous recommandons aussi<br />

Le peuple des invisibles<br />

de Stef Penney<br />

Belfond (457 pages – 22 EUR)<br />

La sage-femme de Venise<br />

de Roberta Rich<br />

MA Editions (279 pages – 15 EUR)<br />

Hypérion victimaire<br />

Martiniquais épouvantable<br />

de Patrick Chamoiseau<br />

Editions La Branche (317 pages – 15 EUR)<br />

Angélina, les mains de la vie<br />

de Marie-Bernadette Dupuy<br />

Calmann-Lévy (651 pages – 22,50 EUR)<br />

L’homme qui frappait les femmes<br />

d’Aymeric Patricot<br />

Editions Léo Scheer (181 pages – 19 EUR)<br />

Codex lethalis<br />

de Pierre-Yves Tinguely<br />

Hachette (376 pages – 18 EUR)<br />

Chambre froide<br />

de Tim Weaver<br />

MA Editions (415 pages – 20 EUR)<br />

A nous de jouer<br />

Appel aux indignés de cette Terre<br />

de Stéphane Hessel<br />

Autrement (169 pages – 12 EUR)<br />

101


Musique<br />

De très belles sorties au programme de cette sélection : des interprétations magnifiques, de la recherche<br />

musicale, un coup d’œil sur des arrangements de l’entre-deux-guerres, du jazz, des musiques<br />

de films. Quels que soient vos goûts, vous devriez être comblés.<br />

Michel Nivoix<br />

Action !<br />

Dans sa très belle série de disques<br />

consacrés aux musiques de films,<br />

Ecoutez le cinéma, Universal en a<br />

édité il y a quelques semaines deux<br />

nouveaux, dont celui-ci, qui nous<br />

replonge dans deux univers dont<br />

les points communs sont le sable<br />

chaud (Cent mille dollars au soleil et<br />

Les Morfalous), le réalisateur (Henri<br />

Verneuil), le dialoguiste (Michel<br />

Audiard), et un acteur (Jean-Paul<br />

Belmondo).<br />

Autre point commun à ces<br />

deux succès : la musique, signée<br />

Georges Delerue, magnifique, et<br />

dont la grande présence souligne<br />

l’action et ponctue remarquablement<br />

l’ambiance, sans jamais<br />

occuper une place écrasante. Du<br />

grand Delerue, à savourer avec<br />

délectation.<br />

Cent mille dollars au soleil – Les<br />

Morfalous<br />

de Georges Delerue<br />

(Universal)<br />

Legnini le Grand<br />

Le pianiste belge Eric Legnini –<br />

qui s’est vu décerner une Victoire<br />

de la musique jazz en 2011 – vient<br />

d’enregistrer ce disque avec son<br />

Afro Jazz Beat Orchestra, formation<br />

résultant de belles rencontres en tête<br />

desquelles le batteur Franck Agulhon,<br />

le bassiste Thomas Bramerie<br />

et le chanteur Hugh Coltman, mais<br />

aussi deux autres voix : la Malienne<br />

Mamani Keita et l’Américano-Japonaise<br />

Emi Meyer, et six musiciens.<br />

Le résultat est d’une grande<br />

richesse musicale et vocale, au<br />

confins du jazz, de l’afro beat,<br />

du folk, et de la soul, avec aussi<br />

des contours pop. Des ambiances<br />

différentes avec, cependant, pour<br />

ligne conductrice, le Jazz, avec<br />

un J majuscule. Nous avons été<br />

enthousiasmés.<br />

Sing twice<br />

d’Eric Legnini<br />

(Discograph)<br />

Un autre regard<br />

Nous avons tous entendu maintes<br />

interprétations de la Symphonie<br />

du Nouveau Monde d’Antonin<br />

Dvorák. Celle enregistrée ici en<br />

concert par l’Orchestra dell’Academia<br />

Nazionale de Santa Cecilia<br />

de Rome nous a tout à fait séduits :<br />

à sa direction, Antonio Pappano<br />

sait dégager la richesse de ces<br />

pages sans donner à l’émotion<br />

une puissance exagérée, jouant<br />

avec subtilité de la palette de cet<br />

excellent orchestre.<br />

Le second disque de cet<br />

album présente le Concerto pour<br />

violoncelle, de Dvorák également,<br />

l’un des favoris de tout violoncelliste<br />

maîtrisant bien son instrument.<br />

C’est le cas de Mario Brunello qui<br />

fait montre ici de la virtuosité que<br />

le monde des mélomanes lui reconnaît,<br />

accompagné par le même<br />

orchestre. Il faut ne pas manquer<br />

cet album.<br />

Dvorák<br />

par l’Orchestra dell’Academia<br />

Nazionale di Santa Cecilia<br />

Direction : Antonio Pappano<br />

(EMI)<br />

Surdoué<br />

Christophe Dal Sasso est un musicien<br />

à part dans l’univers du jazz.<br />

Rappelons que, depuis quelques<br />

années, il a composé pour des<br />

formations de big bands de jazz,<br />

signé des musiques pour chœurs,<br />

œuvré dans des créations contemporaines<br />

et réalisé des orchestrations<br />

symphoniques. Il a adapté<br />

des œuvres du répertoire classique<br />

et composé pour le saxophone,<br />

la chanson, et le violon.<br />

Le travail qu’il propose ici<br />

est extrait d’un spectacle dans<br />

lequel interviennent un auteurcomédien,<br />

une pianiste classique<br />

et un orchestre de jazz. C’est à la<br />

fois très intéressant, très beau,<br />

et somptueusement mélodique.<br />

Tout simplement.<br />

Ressac<br />

de Christophe Dal Sasso<br />

(Discograph)<br />

Eternel duo<br />

pianistique<br />

Vedettes de récitals à deux pianos<br />

qu’ils donnèrent dans des salles<br />

de concert parisiennes, mais également<br />

étrangères, Jean Wiéner<br />

et Clément Doucet étaient les<br />

spécialistes d’arrangements (on<br />

regrettera qu’il n’en existe aucune<br />

partition éditée) reconnaissables<br />

entre mille.<br />

Les enregistrements réalisés<br />

de 1925 à 1938 et dont on se<br />

délecte au gré des quatre disques<br />

de cet album permettent d’apprécier<br />

aussi bien des chansons (avec<br />

parfois leurs interprètes) que de la<br />

musique classique, des extraits de<br />

comédies musicales ou des pages<br />

d’opérettes. Toute discothèque<br />

digne de ce nom doit renfermer cet<br />

album qui est aussi une incroyable<br />

leçon de virtuosité d’une réelle<br />

modernité.<br />

Wiéner & Doucet<br />

Les années folles<br />

(EMI)<br />

102

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