Luxembourg - Entreprises magazine
Luxembourg - Entreprises magazine
Luxembourg - Entreprises magazine
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
amenagement du territoire<br />
toute contradiction et s’inscrivent<br />
dans une logique bien établie à<br />
l’échelle nationale. Ils seront mis<br />
en application en même temps.<br />
Ces nouveaux outils vont nous permettre<br />
de planifier à long terme.<br />
Une fois validés, ces plans sectoriels<br />
devront être transposés dans les<br />
Plans d’Aménagement Général<br />
(PAG) des communes.<br />
Quels ont été les principaux<br />
axes de travail qui ont<br />
permis de déterminer cette<br />
vision future de l’aménagement<br />
du Grand-Duché ?<br />
Sur le thème de la mobilité, par<br />
exemple, nous avons voulu favoriser<br />
une certaine concentration.<br />
Les pôles de développement dont<br />
je parlais, notamment, nous permettent<br />
d’être mieux organisés<br />
en termes de mobilité. La volonté<br />
est que l’habitat soit le plus près<br />
possible du lieu où l’on travaille.<br />
Ce qui permet une réduction des<br />
trajets, mais aussi une meilleure<br />
organisation des transports en<br />
commun. Face aux enjeux d’avenir,<br />
il est essentiel que les pourcentages<br />
de mobilité publique<br />
et de mobilité douce croissent<br />
de manière substantielle. Pour<br />
les faire croître, on a besoin de<br />
mettre en place des structures<br />
qui sécurisent la mobilité douce.<br />
D’autre part, on constate que les<br />
transports publics, aux heures de<br />
pointe, sont complètement saturés.<br />
Il faut augmenter la capacité,<br />
mais cela exige un certain nombre<br />
d’investissements et une nouvelle<br />
organisation de la mobilité. Nous<br />
avons aussi défini une vision claire<br />
et établi des priorités. Tout cela se<br />
trouve dans notre Stratégie globale<br />
pour une mobilité durable<br />
(MODU) – pour les résidents et<br />
les frontaliers.<br />
A-t-on déjà une idée précise<br />
de l’affectation de ces<br />
futures zones ?<br />
Je ne veux pas que la spéculation<br />
débute aujourd’hui. Notre vision<br />
<br />
Le premier enjeu est de ne pas laisser les développements<br />
se réaliser de manière sauvage. Le deuxième est d’éviter que<br />
les développements ne se concentrent que sur la Ville de<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Nous voulons endiguer cela en préférant travailler<br />
sur plusieurs pôles de développement. Le premier reste la Ville de<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Les deux autres sont situés autour d’Esch-sur-Alzette<br />
et Belvaux, avec le développement de Belval, et la Nordstadt<br />
autour de Dierkirch et d’Ettelbruck. Douze pôles secondaires<br />
ont aussi été identifiés pour accueillir notamment de nouveaux<br />
logements et des zones artisanales et industrielles<br />
<br />
sera rendue publique dès que les<br />
plans sectoriels s’inscriront dans la<br />
procédure légale visant à les faire<br />
valider. Une fois dans la procédure,<br />
les terrains définis dans les plans<br />
seront bloqués. La spéculation<br />
n’aura plus lieu d’être. J’introduis<br />
aussi dans la loi, et c’est tout à fait<br />
nouveau, la possibilité pour les<br />
autorités publiques d’avoir un droit<br />
de préemption sur des terrains<br />
définis dans les plans sectoriels et<br />
de pouvoir les exproprier au prix<br />
qu’ils avaient avant leur reclassement<br />
en un type de zone ou un<br />
autre. Cela donnera encore lieu,<br />
certainement, à des discussions.<br />
Mais cela est, à mon sens, un moyen<br />
nécessaire pour permettre à l’Etat<br />
d’accélérer un développement<br />
utile. Le problème, aujourd’hui,<br />
au niveau des prix de l’immobilier,<br />
réside dans un manque de disponibilité<br />
de terrains, donc dans la<br />
spéculation et dans une certaine<br />
retenue de terrains pourtant prévus<br />
pour accueillir du logement.<br />
En quoi est-il essentiel de<br />
penser à un développement<br />
du <strong>Luxembourg</strong> à<br />
l’échelle transfrontalière ?<br />
Je pense notamment aux<br />
questions de mobilité…<br />
Il est primordial de penser le<br />
développement du territoire audelà<br />
de nos frontières. Pour les<br />
questions de mobilité, plus spécifiquement,<br />
cela n’a pas de sens<br />
de faire des investissements pour<br />
des infrastructures afin d’élargir un<br />
axe autoroutier à une troisième<br />
bande dédiée aux transports en<br />
commun, par exemple, s’ils s’arrêtent<br />
à la frontière. Sur les axes<br />
qui pénètrent au <strong>Luxembourg</strong>, il<br />
faut une concertation sur les questions<br />
de mobilité, sur l’offre en<br />
transport en commun. Aujourd’hui,<br />
des solutions sont apportées, avec<br />
un accord signé lors du dernier<br />
Sommet de la Grande Région<br />
établissant avec nos partenaires<br />
les projets prioritaires pour une<br />
meilleure mobilité, ou avec l’établissement<br />
de Schémas stratégiques<br />
de mobilité transfrontalière (SMOT),<br />
sur lesquels nous nous accordons<br />
avec les autorités compétentes<br />
dans les pays limitrophes.<br />
La coopération transfrontalière,<br />
en matière d’aménagement<br />
du territoire, ne se<br />
limite pas à l’unique enjeu<br />
de la mobilité. Au niveau<br />
économique aussi, il y a<br />
des développements à<br />
opérer…<br />
Bien évidemment, mais l’économie,<br />
au niveau du gouvernement,<br />
n’est pas de mon ressort.<br />
Mais, lorsque l’on développe un<br />
centre d’attraction comme celui<br />
de Belval, il semble logique que<br />
l’on puisse identifier les incidences<br />
et opportunités de part et d’autre<br />
de la frontière. Ce site, sur la frontière,<br />
doit être pensé comme un<br />
pôle transfrontalier. D’autre part,<br />
il y a une coopération à opérer à<br />
l’échelle de la Grande Région pour<br />
en renforcer l’attractivité dans son<br />
ensemble.<br />
Est-ce l’enjeu que l’on retrouve<br />
derrière le concept<br />
au nom barbare de Région<br />
Métropolitaine Polycentrique<br />
Transfrontalière ?<br />
On peut faire le constat que <strong>Luxembourg</strong><br />
et ses alentours n’ont pas<br />
l’envergure d’une vraie métropole.<br />
L’idée est que, en mettant<br />
nos ressources en commun ainsi<br />
qu’en ayant une approche de<br />
développement concertée, nous<br />
pourrions développer l’attractivité<br />
d’une métropole à l’échelle de la<br />
Grande Région. Cela tant en termes<br />
d’infrastructures que de réseaux<br />
culturel, social ou de financement.<br />
On pourrait, en créant une réelle<br />
région métropolitaine s’appuyant<br />
sur plusieurs pôles urbains de part<br />
et d’autre de la frontière, renforcer<br />
notre attractivité et notre compétitivité.<br />
Prenons par exemple le projet<br />
TerraLorraine, qui veut attirer des<br />
entreprises chinoises. Ce genre de<br />
projet, par manque de place, ne<br />
pourrait que difficilement voir le<br />
jour au Grand-Duché. Par contre,<br />
l’aéroport de <strong>Luxembourg</strong>, pour les<br />
entreprises qui pourraient s’installer<br />
là, peut constituer une facilité<br />
indéniable. Dès lors, on gagnerait<br />
en attractivité à vendre cet espace<br />
métropolitain transfrontalier dans<br />
un même package. <br />
Propos recueillis par<br />
Sébastien Lambotte<br />
23