Luxembourg - Entreprises magazine
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Ressources humaines<br />
Appréhender les différents<br />
impacts du télétravail dans un<br />
contexte transfrontalier<br />
De plus en plus d’entreprises proposent à leurs salariés de travailler de leur domicile. Ces derniers<br />
apprécient la flexibilité de la formule qui leur permet de réduire stress et temps de trajet.<br />
Nous ne parlons pas ici du travail à<br />
domicile occasionnel, par exemple<br />
lorsqu’un enfant est malade ou que<br />
des travaux de réparation nécessitent<br />
la présence à domicile du<br />
salarié. La connexion à distance et<br />
notamment les smartphones permettent<br />
de gérer sans difficultés ces<br />
situations occasionnelles. Cellesci<br />
n’ont en outre pas ou peu de<br />
répercussions sur les obligations<br />
de l’employeur.<br />
Le télétravail dont il est question<br />
ici est « une forme d’organisation<br />
et/ou de réalisation du travail,<br />
utilisant, dans le cadre d’un contrat<br />
de travail, les technologies de l’information<br />
et de la communication,<br />
de sorte que le travail, qui aurait<br />
également pu être réalisé dans les<br />
locaux de l’employeur, est effectué<br />
de façon habituelle hors de ces<br />
locaux et plus particulièrement au<br />
domicile du salarié » (1) .<br />
L'employeur luxembourgeois,<br />
lorsqu'il étudie la mise en<br />
place de ce mode de travail, ne<br />
doit pas négliger les impacts sur ses<br />
obligations en matière de payroll<br />
et de sécurité sociale en présence<br />
de salariés frontaliers.<br />
Sécurité sociale : attention<br />
au risque d’affiliation dans<br />
les pays frontaliers<br />
En matière de sécurité sociale, un<br />
règlement européen (2) définit clairement<br />
le pays dans lequel le salarié<br />
doit être affilié lorsqu’il exerce<br />
une activité transfrontalière ou dans<br />
plusieurs Etats. Ainsi, si l'employé<br />
frontalier preste plus de 25 % de<br />
son temps travail dans son pays de<br />
résidence (activité qualifiée alors de<br />
substantielle), soit concrètement<br />
un peu plus d’un jour par semaine,<br />
l'employeur luxembourgeois se<br />
retrouve dans l’obligation d’affilier<br />
ce salarié dans son pays de<br />
résidence (Allemagne, Belgique<br />
ou France).<br />
Ceci a pour conséquence<br />
que les contributions sociales<br />
réglées par les employés et les<br />
employeurs seront calculées en<br />
vertu des règles et selon les taux<br />
en vigueur dans ce pays, ce qui<br />
peut s'avérer extrêmement coûteux<br />
dans certains pays comme la<br />
France. L'employeur devra également<br />
s'enregistrer dans ce pays et<br />
remplir les obligations de reporting<br />
qui s’imposent localement.<br />
Pour peu que l'employeur<br />
luxembourgeois ait des télétravailleurs<br />
dans les trois pays frontaliers<br />
à hauteur de plus de 25 % de leur<br />
temps de travail, et c’est une<br />
gestion plus complexe du payroll<br />
qui s’imposera à lui et nécessitera<br />
d’être anticipée. Il est toujours de<br />
la responsabilité de l'employeur<br />
d'opérer correctement les retenues<br />
sociales et de respecter le<br />
formalisme afférent.<br />
Fiscalité : une retenue à<br />
la source sur salaire qui<br />
doit être adaptée<br />
En matière fiscale, un employé<br />
qui vit en Allemagne, Belgique ou<br />
France n'est en principe imposé<br />
au <strong>Luxembourg</strong> que sur ses revenus<br />
de source luxembourgeoise,<br />
soit concrètement sur la rémunération<br />
relative aux jours prestés<br />
physiquement au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
S'il « télétravaille », la fraction de<br />
rémunération afférente à ce temps<br />
devrait en principe être taxée dans<br />
son pays de résidence (3) (en général<br />
par voie de déclaration de revenus<br />
car en l’absence d’établissement<br />
dans ce même pays, l’employeur<br />
n’est pas soumis localement à une<br />
obligation de retenue à la source).<br />
Le cas échéant, il conviendra dès<br />
lors de mettre en place un calendrier<br />
des jours de travail.<br />
L'employeur luxembourgeois<br />
sera tenu de son côté d'adapter<br />
la retenue à la source d'impôt<br />
effectuée au <strong>Luxembourg</strong> dans<br />
le cadre du payroll et ne taxera<br />
que la fraction de rémunération<br />
relative à l'activité exercée au<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Dans certains cas,<br />
la situation pourrait entraîner<br />
au <strong>Luxembourg</strong> l'application du<br />
barème journalier de retenue à la<br />
source (barème moins favorable<br />
pour le salarié et ce, d’autant plus<br />
que cette retenue sera définitive<br />
lorsque le frontalier ne peut pas<br />
ensuite régulariser l’impôt retenu<br />
via un décompte annuel ou une<br />
déclaration de revenus).<br />
Pour mémoire, dans le<br />
cadre des frontaliers allemands,<br />
le <strong>Luxembourg</strong> et l’Allemagne se<br />
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