Luxembourg - Entreprises magazine

amenagement du territoire
règles européennes, et à déterminer
les responsabilités pour garantir
la sécurité d’approvisionnement.
Dans le secteur des produits pétroliers,
ceci se traduit par une obligation
de stockage de 90 jours de
stocks (1/4 de la consommation
de l’année précédente) que les
importateurs opérant sur le territoire
national doivent détenir.
Pour pallier les risques locaux
d’approvisionnement (grèves de
transports, conditions climatiques
extrêmes…), il s’agit de créer un
cadre permettant d’inciter les
pétroliers à recourir à des capacités
de stockage plus proches des
lieux de consommation. Les coûts
des mesures visant à garantir et
à maintenir la sécurité d’approvisionnement
du territoire national
sont généralement répercutés sur
le prix au client final. Il y a donc
Tom Eischen, commissaire du gouvernement
à l’Energie.
lieu de trouver le bon équilibre
entre sécurité d’approvisionnement
et compétitivité des prix de
l’énergie, car ceux-ci contribuent
à rendre notre pays attractif pour
des investisseurs et entrepreneurs.
Dans le domaine du gaz
et de l’électricité, les règles de
fonctionnement des marchés sont
Anticiper l’évolution de la demande en
énergie pour les années futures est un exercice
difficile car l’évolution de la consommation
d’énergie dépend de plusieurs facteurs,
notamment la croissance de la population, la
croissance économique et la consommation de
carburants. Sur l’évolution de la population nous
pensons avoir une assez bonne visibilité. Ce
n’est pas la même chose pour les deux autres
variables qui peuvent être sujettes à des sautes
imprévisibles et sont plus dépendantes du
contexte européen, voire mondial
principalement développées au
niveau européen et implémentées
au niveau national par la voie de
transposition de directives européennes.
Au niveau de la sécurité
d’approvisionnement, l’Etat met
en place un cadre réglementaire
auquel les différents acteurs doivent
se conformer et procède à un suivi
de la sécurité de l’approvisionnement.
Consommation d’énergie
et développement durable
sont-ils compatibles ?
Oui et non. Nous pouvons certes
rapprocher ces deux notions
dans notre souhait d’aller vers
plus d’efficacité énergétique
et en recourant de manière
plus déterminée aux énergies
renouvelables. Même avec les
plus grandes ambitions dans ces
domaines, notre pays restera
dépendant à moyen, et aussi à
long terme. Néanmoins, il est
primordial de faire un maximum
pour engager la voie d’un approvisionnement
énergétique plus
durable, en réduisant notre dépendance,
en produisant davantage
d’énergie et en réduisant
les consommations. Pour cela,
nous avons plusieurs leviers. Dans
le domaine de l’industrie, nous
avons des programmes d’aides
aux entreprises qui font des investissements
dans ce sens. En outre,
54 entreprises, représentant 90 %
de la consommation énergétique
de l’industrie luxembourgeoise,
ont signé un Accord Volontaire
qui les soumet à un système
de monitoring de l’efficacité
énergétique permettant d’évaluer
les efforts consentis. Enfin,
notre ministre soutient la mise en
place d’une fabrique d’apprentissage
qui vise principalement
la formation permettant d’aider
les entreprises à identifier leurs
potentiels d’économie d’énergie
et à réduire leurs consommations.
Dans le domaine du bâtiment,
nous avons établi des normes
à respecter pour toute nouvelle
construction et nous soutenons,
par des subventions, les projets
qui vont au-delà des normes en
vigueur et adoptent déjà celles
qui seront exigées dans le futur.
Les projets d’assainissement de
bâtiments existants dans le secteur
résidentiel sont également éligibles
aux programmes de subvention,
programmes qui ont été entièrement
réformés en 2012.
Les particuliers peuvent
également participer à l’effort
d’efficacité énergétique, en s’attaquant
aux deux grandes sources
de consommation que sont la
mobilité et le chauffage de leurs
bâtiments. Pour les soutenir dans
leurs efforts, un conseil de base
gratuit est offert par la structure
myenergy, dont plusieurs antennes
existent dans les régions.
Et l’administration, a-telle
un comportement
vertueux ?
Oui, on est sur la bonne voie. Le
programme gouvernemental prévoit
que les nouveaux bâtiments
publics nationaux ou communaux
(lycées, CIPA…) soient construits
selon les dernières normes de basse
consommation énergétique. Des
projets d’assainissement sont
en cours également, mais ils se
heurtent parfois à des problèmes
logistiques ou organisationnels.
Pour les communes, le
ministère du Développement
durable et des Infrastructures
a lancé le Pacte climat, sorte
de concours qui récompense,
sous forme d’un bonus financier,
les meilleures performances des
communes en matière de réduction
de consommation d’énergie
et d’émissions de gaz à effet de
serre. Cette initiative suscite un
grand intérêt auprès des communes.
Outre la réelle efficacité
de ce dispositif incitatif, celui-ci
permet également une bonne
remontée d’informations sur les
éventuelles difficultés rencontrées
par les communes.
Est-ce que la Recherche
est associée aux réflexions
sur l’énergie ?
La volonté du gouvernement est
en effet de combiner plus étroitement
la politique énergétique avec
les domaines de la recherche, de
l’innovation et du développement
économique. Les priorités viennent
d’être fixées par une décision du
Conseil de gouvernement. Elles
concernent les recherches et l’innovation
sur les bioénergies et sur les
constructions durables et énergétiquement
efficaces. L’Université
du Luxembourg et les Centres
de Recherche Gabriel Lippmann
et Henri Tudor participent à ces
recherches.
Propos recueillis par
Catherine Moisy
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