Luxembourg - Entreprises magazine

amenagement du territoire
Déchets : trier pour pouvoir
valoriser
Le Luxembourgeois est un grand producteur de déchets. Heureusement pour lui, le Grand-Duché
est aussi passé maître dans l’art de trier afin de permettre une revalorisation des déchets. Cependant,
les enjeux sont cruciaux et les efforts doivent être soutenus.
Dans un petit pays très fréquenté
tel que le Grand-Duché, attractif au
point que sa population ne cesse
d’augmenter, la problématique de
la gestion des déchets se doit d’être
maîtrisée et sans cesse améliorée.
En 1960, chacun produisait
environ 220 kg de déchets par an,
380 kg en 1980, près de 600 kg
dans les années 2000 et, en 2009,
dernier chiffre disponible, 673 kg.
Cette intensité de production de
déchets, selon le Statec, est une des
plus élevée des pays de l'OCDE
dont la moyenne est de 540 kg/hab.
Ces statistiques montrent
une tendance générale à l’augmentation
des quantités totales
de déchets produits par habitant
au cours des 30 dernières années.
Constatant cette évolution, on
pourrait, avec effroi, imaginer le
Luxembourg comme une grande
décharge à l’horizon 2100. Toutefois,
le niveau atteint en 2009 est
similaire aux niveaux de la décennie
2000. La production de déchets,
ces dernières années, semble être
mieux maîtrisée. Cela, sans aucun
doute, grâce aux efforts menés
pour sensibiliser les citoyens luxembourgeois
à la problématique et à
ceux réalisés pour toujours mieux
valoriser les déchets.
Tout l’enjeu, pour l’avenir et
une meilleure gestion des déchets,
réside, d’une part, dans la capacité
qu’a chacun à réduire sa production
de déchets. Et, d’autre part,
dans une meilleure valorisation
de l’ensemble des déchets collectés
dans les villes et communes,
mais aussi au sein des centres de
tri. Le Luxembourg, en effet, est
loin d’être un mauvais élève en
la matière. En développant des
politiques efficaces, grâce à la
mise en place d’un réseau de
centres de tri, de ramassage de
sacs bleus pouvant notamment
contenir des plastiques, ou un tri
au niveau des déchets ménagers
entre ceux qui sont organiques ou
compostables et ceux qui ne le sont
pas, le Grand-Duché parvient à une
meilleure valorisation des déchets.
Et donc à réduire significativement
la quantité de déchets destinée à
l’enfouissement ou l’incinération.
Recyclés, compostés,
valorisés
La part des déchets produits qui
sont recyclés ou compostés est,
en effet, en augmentation. En
2010, sur les 343.530 tonnes collectées,
27 % étaient recyclées et
20 % compostées. Dès lors, 47 %
des déchets collectés sont revalorisés.
Ce chiffre est en hausse
permanente. Des centres de tri,
les déchets collectés partent vers
l’étranger pour être recyclés. Une
part de plus en plus importante
des déchets organiques part vers
des centrales de production de
biogaz, en développement au
Grand-Duché, afin d’être transformée
en énergie verte. Le compost,
en outre, pourra ensuite être
valorisé.
En plus de ces déchets
recyclés et compostés, 35 % des
déchets sont incinérés dans une
centrale avec production d'énergie.
Ainsi, seuls 18 % des déchets sont
mis en décharge.
Entre 1995 et 2010, le pourcentage
de déchets valorisés a
augmenté de 26 %. La quantité
de déchets incinérés a, quant à
elle, diminué de 17 % et celle des
déchets mis en décharge de 9 %.
L’enjeu est donc de poursuivre
les efforts. Et pour cela de
réduire la quantité de déchets
ménagers, en favorisant le tri.
Sébastien Lambotte
65