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Appendicite aiguë de l'enfant et de l'adulte (224) - Serveur ...

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Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Marseille<br />

<strong>Appendicite</strong> aiguë <strong>de</strong> l’enfant <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’adulte (<strong>224</strong>)<br />

Thierry Merrot, Pierre Alessendrini, Robert Picaud<br />

Novembre 2005<br />

1. Les appendicites aiguës <strong>de</strong> l’enfant<br />

Thierry Merrot, Pierre Alessendrini<br />

1.1. Introduction<br />

« Toute crise d’appendicite aiguë commence comme une indigestion <strong>et</strong> se termine comme une<br />

péritonite ».<br />

Par définition, l’appendicite est une inflammation aiguë <strong>de</strong> l’appendice iléo-cæcal <strong>de</strong>puis le<br />

simple sta<strong>de</strong> congestive jusqu’à la gangrène <strong>et</strong> la perforation. Son mo<strong>de</strong> d’expression<br />

clinique est très variable. C’est une affection grave notamment chez l’enfant qui nécessite un<br />

acte chirurgical en urgence dans la plupart <strong>de</strong>s cas. Il faut en connaître tous les aspects<br />

typiques, évolutifs <strong>et</strong> atypiques.<br />

1.2. La crise aiguë typique <strong>de</strong> la fosse iliaque droite<br />

1.2.1. Signes cliniques<br />

Le début <strong>de</strong> la crise est brutal <strong>et</strong> s’accompagne <strong>de</strong> signes fonctionnels <strong>et</strong> généraux.<br />

1.2.1.1. Signes fonctionnels<br />

Les douleurs sont brusques mais d’intensité progressive, ou plus rarement se confon<strong>de</strong>nt en<br />

une simple sensation <strong>de</strong> gène ou une tension. Elles siègent dans la fosse iliaque droite. Parfois<br />

elles sont d’abord épigastriques, ombilicales puis situées au niveau <strong>de</strong> la fosse iliaque droite.<br />

Elles irradient dans toute la moitié <strong>de</strong> l’abdomen <strong>et</strong> à la racine <strong>de</strong> la cuisse. Les vomissements<br />

sont alimentaires, puis bilieux (discr<strong>et</strong>s un, <strong>de</strong>ux ou trois au maximum) ou parfois il existe un<br />

simple état nauséeux permanent. Les troubles du transit sont variables : constipation, diarrhée<br />

parfois, l’émission <strong>de</strong>s gaz subsiste.<br />

• Fièvre à 38-38,5°C.<br />

• Pouls accéléré aux alentours <strong>de</strong> 100 battements par minute.<br />

1.2.1.2. Examen<br />

Il r<strong>et</strong>rouve un faciès avec <strong>de</strong>s traits tirés, une rougeur du visage <strong>et</strong> une langue saburrale. A<br />

l’inspection, il existe une diminution <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> respiratoire <strong>de</strong> la fosse iliaque droite<br />

alors qu’elle persiste dans les autres parties <strong>de</strong> l’abdomen.<br />

La palpation se fait avec tact, patience <strong>et</strong> douceur. La main réchauffée, posée bien à plat en<br />

commençant par la fosse iliaque gauche <strong>et</strong> l’épigastre. On gu<strong>et</strong>te la grimace douloureuse à la<br />

palpation <strong>de</strong> la fosse iliaque droite, à la flexion <strong>de</strong> la cuisse droite sur l’abdomen. Il existe<br />

<strong>de</strong>ux signes essentiels : la douleur provoquée <strong>et</strong> la défense localisée <strong>de</strong> la fosse iliaque<br />

droite. La douleur provoquée siège aux points <strong>de</strong> Mac Burney (milieu <strong>de</strong> la ligne reliant<br />

l’épine iliaque antéro-supérieure à l’ombilic) où elle est maximum. La douleur peut survenir à<br />

la décompression <strong>de</strong> la fosse iliaque droite (signe <strong>de</strong> Blumberg). Mais elle peut être<br />

déclenchée à distance soit par la compression <strong>de</strong> la fosse iliaque gauche (signe <strong>de</strong> Rovsing)<br />

soit par percussion du talon ( signe <strong>de</strong> Drachter). La défense abdominale localisée, ce qui<br />

signifie que la paroi se durcit dès que la palpation cherche à être plus profon<strong>de</strong>, est perçue par<br />

comparaison avec le côté opposé. Elle est parfois très minime avec une simple vigilance <strong>de</strong> la<br />

DCEM 2 – Module n° 12<br />

« Hépato-Gastro-Entérologie »<br />

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paroi. On peut aussi r<strong>et</strong>rouver une hyperesthésie cutanée <strong>et</strong> une abolition <strong>de</strong>s réflexes cutanées<br />

abdominaux.<br />

Le toucher rectal peut r<strong>et</strong>rouver une douleur au niveau du cul <strong>de</strong> sac <strong>de</strong> Douglas, maximal à<br />

droite bien qu’il soit peu spécifique dans l’appendicite <strong>de</strong> l’enfant. On termine par un examen<br />

clinique général.<br />

1.2.1.3. Le bilan biologique<br />

Recherchera une hyper leucocytose avec une polynucléose neutrophile (plus <strong>de</strong> 10.000<br />

leucocytes par mm3 dont 80 à 95% <strong>de</strong> neutrophiles) <strong>et</strong> une élévation <strong>de</strong> la PCR inconstantes.<br />

La radiographie <strong>de</strong> l’abdomen <strong>de</strong>bout <strong>de</strong> face, <strong>de</strong> moins en moins pratiquée, recherchera un<br />

stercolithe appendiculaire pathognomonique <strong>de</strong> l’appendicite, une agglutination d’anses<br />

intestinales dans la fosse iliaque droite. L’échographie abdominale, facultative dans une crise<br />

typique, perm<strong>et</strong> surtout d’éliminer une autre cause <strong>de</strong> douleur abdominale. Elle peut visualiser<br />

un épanchement péritonéal, un épaississement <strong>de</strong>s tuniques <strong>de</strong> l’appendice (diamètre<br />

appendiculaire <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 6 mm avec une paroi <strong>de</strong> 2mm) qui témoigne d’une inflammation<br />

appendiculaire. Toutefois, c<strong>et</strong> examen n’a pas <strong>de</strong> valeur formelle. Ce tableau clinique<br />

classique doit conduire à une intervention en urgence.<br />

1.2.2. Evolution<br />

Il existe plusieurs modalités.<br />

1.2.2.1. La rétrocession<br />

C’est une éventualité fréquente si <strong>de</strong>s antibiotiques ont été administrés intempestivement<br />

pendant 48 heures. Dans c<strong>et</strong>te situation, les douleurs, les vomissements <strong>et</strong> la défense<br />

abdominale vont cé<strong>de</strong>r. La douleur provoquée peut persister, légère <strong>et</strong> sour<strong>de</strong> ; la température<br />

est à la normale. Une surveillance étroite doit être cependant observée, <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts très<br />

graves peuvent survenir.<br />

1.2.2.2. Les complications<br />

1.2.2.2.1. La péritonite appendiculaire<br />

1.2.2.2.1.1. Progressive :<br />

dans ce cas, les signes <strong>de</strong> la crise non opérée cè<strong>de</strong>nt incomplètement ou pas du tout. Au<br />

contraire, progressivement vers le 3 ème ou 4 ème jour, la température est à 39°C. Le pouls<br />

s’accélère <strong>et</strong> les douleurs diffusent dans tout l’abdomen. On constate <strong>de</strong>s vomissements<br />

associés à un arrêt <strong>de</strong>s matières <strong>et</strong> <strong>de</strong>s gaz. Les contractures gagnent tout le ventre <strong>et</strong> le<br />

toucher rectal est très douloureux. Ces signes <strong>de</strong> péritonites imposent une intervention en<br />

urgence. L’intervention r<strong>et</strong>rouvera du pus libre au milieu <strong>de</strong>s anses intestinales, dans le cul <strong>de</strong><br />

sac <strong>de</strong> Douglas, sous les coupoles diaphragmatiques <strong>et</strong> dans les gouttières pariéto-coliques.<br />

1.2.2.2.1.2. La péritonite en <strong>de</strong>ux temps :<br />

la crise cè<strong>de</strong> complètement au bout <strong>de</strong> 24-48 heures. C’est « l’accalmie traîtresse <strong>de</strong><br />

Dieulafoy ». Brutalement, tous les signes cliniques réapparaissent avec un syndrome<br />

péritonéal aigu, rapi<strong>de</strong>ment diffus, à la suite d’un lever prématuré, d’un lavement… Dans ces<br />

<strong>de</strong>ux formes évoluées, l’intervention est difficile. On r<strong>et</strong>rouve <strong>de</strong> nombreuses adhérences<br />

hémorragiques autour d’un appendice perforé. Les suites sont grevées <strong>de</strong> complications.<br />

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1.2.2.2.1.3. La péritonite localisée ou « plastron » .<br />

Après une rémission complète <strong>de</strong> la crise, il apparaît vers le 3-4 ème jour <strong>de</strong>s douleurs<br />

persistantes, un arrêt <strong>de</strong>s matières <strong>et</strong> <strong>de</strong>s gaz, une température à 38°C. La palpation <strong>de</strong><br />

l’abdomen r<strong>et</strong>rouve ce plastron. C’est un empâtement doublant la paroi, <strong>de</strong> consistance<br />

cartonnée mal-limité, douloureux, fixé au plan profond, parfois perceptible dans sa continuité<br />

au toucher rectal. L’évolution est dominée par <strong>de</strong>ux tableaux. La résorption avec une<br />

amélioration <strong>de</strong>s signes généraux, une baisse <strong>de</strong> l’hyper leucocytose avec une reprise du<br />

transit ou l’abcès appendiculaire. Dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>uxième situation, la douleur revient vive<br />

lancinante associée à une constipation prolongée avec une fièvre oscillante <strong>et</strong> une élévation<br />

progressive <strong>de</strong> la polynucléose neutrophile. S’il n’est pas opéré à ce sta<strong>de</strong> l’abcès ainsi<br />

constitué peut s’ouvrir à la peau ou dans un viscère creux ou dans la gran<strong>de</strong> cavité péritonéale<br />

formant la péritonite en trois temps.<br />

1.2.2.2.2. L’occlusion appendiculaire<br />

Il s’agit ici d’appendicite parfaitement diagnostiquée où apparaissent à bas bruit <strong>de</strong>s signes<br />

d’occlusion. L’explication est triple : soit l’appendice enflammé joue le rôle <strong>de</strong> bri<strong>de</strong> autour<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière anse, soit le développement du plastron ou <strong>de</strong> l’abcès provoque un arrêt du<br />

transit ou bien l’inflammation péritonéale adhésive fige les anses intestinales.<br />

1.2.2.3. L’évolution post-opératoire<br />

Le plus souvent les suites sont bonnes. Parfois elles sont mauvaises. En eff<strong>et</strong>, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong><br />

toute gangrène ou perforation appendiculaire, il peut se produire après une intervention<br />

difficile qu’un hématome <strong>de</strong> paroi se constitue <strong>et</strong> s’infecte. Ceci se traduit par une<br />

température qui reste élevée <strong>et</strong> une tension douloureuse <strong>de</strong> la région opérée. Un débri<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> la plaie suffit à régler ce problème sans gravité. La plupart du temps, au décours d’une<br />

intervention pour gangrène, abcès ou perforation appendiculaire se développe une forte fièvre<br />

oscillante accompagnée <strong>de</strong> douleurs abdominales. Il s’agit alors d’un abcès résiduel qui peut<br />

imposer une ré intervention. Enfin, on assiste parfois dans les suites opératoires à l’apparition<br />

<strong>de</strong> phénomènes occlusifs. L’occlusion peut être précoce, secondaire ou tardive.<br />

1.2.2.3.1. Les occlusions précoces<br />

apparaissent le soir ou le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> l’intervention, <strong>de</strong> diagnostic difficile. Elles se<br />

manifestent par <strong>de</strong>s coliques paroxystiques, <strong>de</strong>s vomissements <strong>et</strong> un météorisme abdominal. Il<br />

faut les différentier d’une dilatation aiguë <strong>de</strong> l’estomac ou d’une péritonite progressive. La ré<br />

intervention pourra r<strong>et</strong>rouver une lésion passée méconnue (occlusion sur une ancienne bri<strong>de</strong><br />

ou un volvulus) ou une faute technique (ligature en masse du méso-appendice plicaturant la<br />

fin du grêle ou un drain mal placé).<br />

1.2.2.3.2. Les occlusions secondaires<br />

s’observent surtout après <strong>de</strong>s interventions pour appendicites graves, compliquées d’abcès ou<br />

<strong>de</strong> péritonite. Leur mécanisme est complexe : paralytique, mécanique ou mixte. Elles<br />

surviennent plus ou moins brutalement après un intervalle libre <strong>de</strong> 4 à 5 jours en moyenne<br />

chez un patient qui avait repris son transit. Elles se manifestent par <strong>de</strong>s douleurs<br />

paroxystiques violentes à type <strong>de</strong> coliques associées à <strong>de</strong>s vomissements répétés, un arrêt <strong>de</strong><br />

matières <strong>et</strong> <strong>de</strong>s gaz ainsi qu’un météorisme abdominal. Une réanimation hydro-électrolytique<br />

associée à une aspiration gastrique complétée par une antibiothérapie adaptée perm<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

passer ce cap. Dans le cas contraire, une ré-intervention sera pratiquée.<br />

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1.2.2.3.3. Les occlusions tardives<br />

surviennent plusieurs mois ou années après l’intervention <strong>et</strong> sont toujours d’origine<br />

mécanique. On recherchera <strong>de</strong>s bri<strong>de</strong>s post-opératoires associées à un volvulus, un<br />

étranglement herniaire.<br />

1.2.3. Le diagnostic différentiel<br />

Il intéresse essentiellement les affections médicales où une intervention inutile peut aggravée<br />

l’état du mala<strong>de</strong>.<br />

1.2.3.1. Affections pleuro-pulmonaires<br />

• pleurésies.<br />

• la pneumonie franche lobaire aiguë du somm<strong>et</strong> peut donner un point douloureux <strong>de</strong> la<br />

fosse iliaque. Le diagnostic sera redressé par l’auscultation <strong>et</strong> la radiographie<br />

pulmonaire.<br />

1.2.3.2. Affections abdominales<br />

• l’hépatite virale à la phase pré-ictérique.<br />

• l’entérocolite, typhoï<strong>de</strong> au début.<br />

• l’adénolymphite mésentérique est un diagnostic différentiel très fréquent. Elle survient<br />

très souvent au décours d’une infection pharyngée ou amygdalienne <strong>et</strong> peut simuler en<br />

tous points une appendicite. Toutefois, le bilan biologique peut r<strong>et</strong>rouvée une<br />

inversion <strong>de</strong> la formule leucocytaire ou une lymphocytose. L’échographie peut m<strong>et</strong>tre<br />

en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> volumineuses adénopathies mésentériques.<br />

• l’iléite terminale (Crohn ou yersiniose) dans sa forme pseudo-appendiculaire.<br />

• l’inflammation du diverticule <strong>de</strong> Meckel dont le diagnostic est fait en cours<br />

d’intervention.<br />

• l’invagination intestinale aiguë peut se discuter chez le nourrisson.<br />

1.2.3.3. Affections gynécologiques<br />

• la salpingite est un diagnostic, parfois très difficile, a évoqué chez l’adolescente. Des<br />

signes d’appel gynécologiques (pertes vaginales, douleur pelvienne, irrégularités<br />

menstruelles, dysménorrhée) peuvent orienter vers ce diagnostic.<br />

• la rupture d’un follicule ovarien autour du 14 ème jour du cycle.<br />

• la torsion d’un kyste ovarien dont la douleur est brutale, aiguë avec une température<br />

normale. L’échographie pelvienne à vessie pleine prend ici toute son importance <strong>et</strong><br />

perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> redresser le diagnostic avant l’intervention.<br />

1.2.3.4. Affections urinaires<br />

• la colique néphrétique droite.<br />

• la pyélonéphrite aiguë droite ( température à 39°C, mictions fréquentes, examen<br />

cytobactériologique positif).<br />

• le reflux vésico-urétéral droit.<br />

1.2.3.5. Affections neurologiques<br />

• la méningite est un piège diagnostique fréquent chez l’enfant imposant un examen<br />

neurologique <strong>et</strong> la confirmation diagnostique par une ponction lombaire.<br />

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1.3. Les formes atypiques<br />

1.3.1. Par leur symptomatologie<br />

1.3.1.1. Les formes trompeuses<br />

1.3.1.1.1. Atténuées<br />

Atténuées c’est ce que l’on appelle « la colique appendiculaire » qui est une authentique crise<br />

douloureuse avec une fièvre légère <strong>et</strong> quelques nausées. Les gaz sont émis, on r<strong>et</strong>rouve un<br />

léger endolorissement <strong>de</strong> la fosse iliaque droite. Ce tableau disparaîtra dans quelques heures,<br />

toutefois, on r<strong>et</strong>rouve <strong>de</strong> telles crises douloureuses dans les antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> crises graves.<br />

1.3.1.1.2. Masquées<br />

Masquées par les antibiotiques. Il est très facile <strong>de</strong> refroidir par <strong>de</strong> la glace sur le ventre, <strong>de</strong>s<br />

antibiotiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s antalgiques une crise d’appendicite. Ainsi, la douleur <strong>et</strong> la défense<br />

disparaissent. La fièvre tombe. Par contre, l’infection continue à évoluer à bas bruit pendant<br />

plusieurs jours se révélant par un abcès, une péritonite ou une occlusion.<br />

1.3.1.2. Les formes occlusives<br />

L’occlusion inaugurale peut dominer le tableau clinique. C<strong>et</strong>te situation clinique est<br />

particulièrement r<strong>et</strong>rouvée lorsqu’il existe un abcès, quel que soit son siège, <strong>et</strong><br />

préférentiellement dans les formes méso-coeliaques. L’occlusion fébrile chez un enfant doit<br />

toujours évoquer une appendicite. La cause <strong>de</strong> l’occlusion peut être double : mécanique par<br />

<strong>de</strong>s adhérences <strong>de</strong> l’appendice ou paralytique par iléus réflexe au contact <strong>de</strong> l’infection<br />

appendiculaire. L’occlusion peut aussi survenir dans les suites post-opératoires pour les<br />

mêmes raisons.<br />

1.3.1.3. Les formes graves d’emblée<br />

Il n’y a pas <strong>de</strong> « crise » classique d’appendicite aiguë mais un tableau brutal <strong>de</strong> péritonite<br />

aiguë.<br />

1.3.1.3.1. La péritonite purulente généralisée<br />

Le début est brutal par une douleur aiguë dans la fosse iliaque droite rapi<strong>de</strong>ment diffusée à<br />

tout l’abdomen. Il s’agit d’un syndrome péritonéal aigu avec une fièvre élevée à 39-40°C <strong>et</strong><br />

une disparition <strong>de</strong> la matité hépatique. L’échographie confirme la présence d’un épanchement<br />

abondant <strong>de</strong> la cavité abdominale. L’intervention en urgence s’impose <strong>et</strong> r<strong>et</strong>rouve un<br />

appendice perforé, du pus dans l’abdomen.<br />

1.3.1.3.2. La péritonite putri<strong>de</strong> ou septique diffuse (forme<br />

gangreneuse)<br />

Le début est brutal mais les symptômes disparaissent rapi<strong>de</strong>ment avec peu <strong>de</strong> vomissements<br />

<strong>et</strong> une diarrhée trompeuse. La température est peu élevée, parfois normale avec un pouls très<br />

accéléré <strong>et</strong> dissocié ainsi qu’une altération du faciès. Les signes cliniques locaux sont discr<strong>et</strong>s<br />

avec une douleur à peine marquée <strong>et</strong> une contracture abdominale. L’intervention <strong>de</strong>vra être<br />

rapi<strong>de</strong>ment réalisée.<br />

1.3.1.3.3. L’appendicite toxique<br />

Le tableau est celui d’une toxi-infection avec <strong>de</strong>s vomissements, une diarrhée parfois<br />

sanguinolante. L’état général est très altéré avec un faciès grisâtre, une dyspnée, une cyanose<br />

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<strong>et</strong> un subictère. La température est normale ou paradoxalement abaissée, la tension artérielle<br />

basse, le pouls filant <strong>et</strong> rapi<strong>de</strong>. Parfois, le tableau se résume à un syndrome hémorragique<br />

(« Vomito negro » appendiculaire). Localement, il n’y a pas <strong>de</strong> contracture mais un point<br />

douloureux exquis dans la fosse iliaque droite. L’évolution est souvent grave même si le<br />

traitement est entrepris rapi<strong>de</strong>ment avec un risque <strong>de</strong> défaillance multiviscérale.<br />

1.3.2. Par leur topographie<br />

L’allure générale <strong>de</strong> la crise est i<strong>de</strong>ntique mais varie en raison <strong>de</strong> la position ectopique <strong>de</strong><br />

l’appendice.<br />

1.3.2.1. <strong>Appendicite</strong> pelvienne<br />

la douleur est hypogastrique associée <strong>de</strong>s signes urinaires à type <strong>de</strong> dysurie <strong>et</strong> rectaux à type<br />

d’épreintes ou ténesmes. A la palpation, la douleur est très basse. Le toucher rectal dans ce<br />

cas particulier r<strong>et</strong>rouve <strong>de</strong> vives douleurs au niveau du cul <strong>de</strong> sac rectal à droite. Son<br />

diagnostic est difficile, surtout chez la fill<strong>et</strong>te, aboutissant souvent à un abcès pelvien.<br />

L’échographie est alors très utile pour rechercher une collection r<strong>et</strong>ro-vésicale ou une masse.<br />

1.3.2.2. <strong>Appendicite</strong> rétro-caecale<br />

Se caractérise par une douleur sus-iliaque, un psoïtis. Celle-ci est accentuée lorsque l’on<br />

palpe le flanc <strong>et</strong> l’abdomen droit, enfant installé en décubitus latéral gauche, cuisse droite<br />

fléchie. La douleur <strong>et</strong> la contracture ne siègent pas dans la fosse iliaque droite mais au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> la crête iliaque. Si le diagnostic n’est pas fait précocement, l’évolution se fait vers l’abcès<br />

rétro-caecal qui se caractérise par une tuméfaction douloureuse <strong>de</strong> la fosse lombaire, un<br />

psoïtis.<br />

1.3.2.3. <strong>Appendicite</strong> sous-hépatique<br />

Elle simule une cholécystite aiguë ou une crise <strong>de</strong> colique hépatique.<br />

1.3.2.4. <strong>Appendicite</strong> méso-coeliaque<br />

<strong>Appendicite</strong> méso-coeliaque se présente sous la forme d’une occlusion fébrile.<br />

1.3.2.5. Citons<br />

l’appendicite herniaire ou l’appendicite à gauche.<br />

1.3.3. Par le terrain sur lequel elle évolue<br />

1.3.3.1. Le nourrisson<br />

Son diagnostic est très difficile parce que les signes cliniques sont difficiles à interpréter. De<br />

plus elle est grave <strong>et</strong> d’évolution très rapi<strong>de</strong> aboutissant à <strong>de</strong>s lésions diffuses avec perforation<br />

<strong>et</strong> une péritonite, il faut donc y penser. Trois signes cliniques peuvent faire évoquer son<br />

diagnostic : une température à 39°C, une diarrhée <strong>et</strong> la flexion <strong>de</strong>s membres inférieurs sur<br />

l’abdomen à la palpation <strong>de</strong> la zone douloureuse.<br />

1.3.3.2. L’appendicite typhique<br />

L’appendicite typhique peut prendre <strong>de</strong>ux aspects. L’appendiculo-typhus révélateur d’une<br />

typhoï<strong>de</strong> non diagnostiquée ou l’appendicite complication d’une typhoï<strong>de</strong> traitée ce qui est<br />

rare <strong>de</strong>puis la généralisation <strong>de</strong>s antibiotiques.<br />

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2. <strong>Appendicite</strong> aiguë <strong>de</strong> l’adulte<br />

R. Picaud<br />

L’appendicite aiguë est l’inflammation aiguë <strong>de</strong> l’appendice. C’est l’urgence abdominale<br />

chirurgicale la plus fréquente, son diagnostic est essentiellement CLINIQUE ; même si<br />

aujourd’hui les progrès <strong>de</strong> l’imagerie médicale perm<strong>et</strong>tent, en cas <strong>de</strong> doute, soit d’éviter une<br />

appendicectomie inutile, soit d’affirmer le diagnostic <strong>et</strong> d’écourter la pério<strong>de</strong> d’observation.<br />

Le diagnostic doit être précoce pour prévenir la perforation appendiculaire responsable <strong>de</strong>s<br />

abcès <strong>et</strong> ou péritonite appendiculaire.<br />

2.1. Epidémiologie<br />

L’inci<strong>de</strong>nce annuelle <strong>de</strong>s appendicectomies en France se situe entre 40 <strong>et</strong> 60 pour 10 000,<br />

mais dans 20 à 30 % <strong>de</strong>s cas, on ne r<strong>et</strong>rouve pas <strong>de</strong> lésion d’appendicite aiguë à l’examen<br />

anatomo-pathologique. Cependant il est actuellement possible <strong>de</strong> réduire le pourcentage élevé<br />

d’appendicectomie inutile grâce à l’apport <strong>de</strong> l’imagerie mo<strong>de</strong>rne (échographie ou scanner).<br />

L’affection atteint principalement l’enfant, l’adolescent <strong>et</strong> l’adulte jeune. Exceptionnelle chez<br />

le nourrisson, elle n’est pas rare chez le suj<strong>et</strong> âgé.<br />

Le sexe masculin est plus souvent atteint chez l’adolescent <strong>et</strong> l’enfant, mais après 25 ans, le<br />

sex-ratio s’équilibre.<br />

2.2. Anatomie<br />

L’appendice est implanté à la partie inférieure du caecum, 2 à 3 cm sous la jonction iléocaecale,<br />

à la réunion <strong>de</strong>s 3 ban<strong>de</strong>l<strong>et</strong>tes coliques.<br />

Il mesure en moyenne <strong>de</strong> 7 à 10 cm <strong>de</strong> long <strong>et</strong> 0.5 cm <strong>de</strong> large.<br />

Il faut r<strong>et</strong>enir 3 notions anatomiques importantes :<br />

• le siège variable <strong>de</strong> l’appendice : il dépend à la fois <strong>de</strong> la position du caecum <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

direction <strong>de</strong> l’appendice, toutes <strong>de</strong>ux variables. Si le siège <strong>de</strong> l’appendice est<br />

habituellement dans la fosse iliaque droite, il peut être : sous-hépatique par<br />

insuffisance <strong>de</strong> migration du caecum pendant la vie embryonnaire, pelvien par excès<br />

<strong>de</strong> migration, méso-coeliaque en raison d’un caecum mobile <strong>et</strong> d’un appendice se<br />

dirigeant vers la région médiane, ou encore rétro-caecal lorsqu’il chemine vers le<br />

haut, en arrière du caecum.<br />

• la richesse en follicules lymphoï<strong>de</strong>s qui a fait qualifier l’appendice « d’amygdale<br />

intestinale » <strong>et</strong> qui explique l’obstruction <strong>de</strong> la lumière appendiculaire en cas<br />

d’hypertrophie lymphoï<strong>de</strong>.<br />

• la base d’implantation est large à la naissance <strong>et</strong> se rétrécit à partir <strong>de</strong> 2 ans, expliquant<br />

la rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong> l’appendicite chez le nourrisson.<br />

2.3. Physiopathologie, anatomopathologie<br />

L’infection appendiculaire est la conséquence <strong>de</strong> l’obstruction <strong>de</strong> la lumière.<br />

C<strong>et</strong>te obstruction est secondaire :<br />

• le plus souvent à une hyperplasie lymphoï<strong>de</strong> d’origine virale ou bactérienne,<br />

• rarement, à un stercolithe, un corps étranger ou un parasite<br />

L’obstruction, associée à la persistance <strong>de</strong> la sécrétion <strong>de</strong> la muqueuse appendiculaire entraîne<br />

une augmentation <strong>de</strong> la pression intra-luminale qui favorise la pullulation <strong>de</strong>s nombreux<br />

germes contenus dans l’appendice (principalement eschérichia coli pour les aérobies <strong>et</strong><br />

bactéroï<strong>de</strong>s fragilis pour les anaérobies) <strong>et</strong> la pénétration <strong>de</strong>s germes dans la muqueuse.<br />

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Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Marseille<br />

L’appendicite catarrhale est le 1 er sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’infection avec un œdème <strong>de</strong> la paroi, une<br />

hyperhémie <strong>et</strong> <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites ulcérations muqueuses.<br />

L’appendicite purulente ou phlegmoneuse est le sta<strong>de</strong> suivant avec contenu purulent, nécrose<br />

suppurée <strong>de</strong> la paroi très épaissie <strong>et</strong> recouverte <strong>de</strong> fausses membranes.<br />

Puis, survient la perforation appendiculaire entraînant soit une péritonite localisée si le<br />

péritoine est cloisonné par la réaction inflammatoire : c’est l’abcès appendiculaire, soit une<br />

péritonite généralisée s’il n’y a pas d’adhérences péritonéales.<br />

Enfin, l’œdème peut entraîner une ischémie veineuse puis artérielle aboutissant à la gangrène<br />

appendiculaire.<br />

2.4. Diagnostic<br />

2.4.1. Forme typique<br />

le diagnostic est essentiellement clinique<br />

La douleur spontanée, permanente <strong>de</strong> la fosse iliaque droite, est le symptôme essentiel,<br />

souvent précédé <strong>de</strong> douleurs épigastriques, elle s’accompagne <strong>de</strong> nausées très fréquentes <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

vomissements dans 25% <strong>de</strong>s cas, <strong>de</strong> troubles du transit à type <strong>de</strong> constipation le plus souvent,<br />

mais parfois <strong>de</strong> diarrhée.<br />

C<strong>et</strong>te douleur est associée à une fièvre constante mais discrète, aux alentours <strong>de</strong> 38 – 38,5 ;<br />

une fièvre supérieure à 39 rend le diagnostic improbable.<br />

A l’inspection, on note habituellement l’attitu<strong>de</strong> figée du patient <strong>et</strong> une langue saburrale<br />

La palpation <strong>de</strong> l’abdomen est déterminante pour le diagnostic : douce <strong>et</strong> commençant par la<br />

fosse iliaque gauche, elle révèle une douleur provoquée <strong>de</strong> la fosse iliaque droite, parfois au<br />

point <strong>de</strong> Mac Burney, à <strong>de</strong>ux travers <strong>de</strong> doigt <strong>de</strong> l’épine iliaque antéro-supérieure. C<strong>et</strong>te<br />

douleur peut s’accompagner en cas <strong>de</strong> réaction péritonéale <strong>de</strong> défense, voire <strong>de</strong> contracture,<br />

ou plus souvent <strong>de</strong> douleur à la décompression (S. <strong>de</strong> BLUMBERG). Plus accessoirement, on<br />

peut noter parfois une douleur <strong>de</strong> la fosse iliaque droite provoquée par la palpation <strong>de</strong> la fosse<br />

iliaque gauche <strong>et</strong> une hyperesthésie cutanée <strong>de</strong> la fosse iliaque droite.<br />

Le toucher rectal systématique peut réveiller une douleur latéro-rectale droite mais il est<br />

souvent normal.<br />

Dans c<strong>et</strong>te forme typique, le diagnostic clinique est facile <strong>et</strong> l’intérêt <strong>de</strong>s examens<br />

complémentaires très limite.<br />

2.4.1.1. La formule numération<br />

m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce une hyperleucocytose entre 10 <strong>et</strong> 15000 ; mais elle est absente dans 20 à 30<br />

% <strong>de</strong>s cas <strong>et</strong> une F.N. normale n’autorise pas l’expectative si la clinique est franche. En<br />

revanche, l’hyperleucocytose sera une ai<strong>de</strong> dans les cas douteux cliniquement.<br />

2.4.1.2. L’imagerie mo<strong>de</strong>rne (écho ou scanner)<br />

améliore les performances diagnostiques <strong>et</strong> est donc intéressante dans les formes atypiques <strong>et</strong><br />

pour le diagnostic différentiel avec les pathologies gynécologiques.<br />

L’échographie a une spécificité élevée (85 %) mais une faible sensibilité (75%) surtout si le<br />

patient est obèse. Elle m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce un appendice augmenté <strong>de</strong> diamètre, non<br />

compressible, une douleur au passage <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> <strong>et</strong> éventuellement un épanchement<br />

péritonéal ou un abcès.<br />

Le scanner a une spécificité très élevée (97 %). Il m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce un appendice augmenté <strong>de</strong><br />

diamètre, une infiltration <strong>de</strong> la graisse péri-caecale, un éventuel abcès.<br />

DCEM 2 – Module n° 12<br />

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2.4.2. Les formes atypiques<br />

Elles sont nombreuses <strong>et</strong> «on <strong>de</strong>vrait apprendre à dire les appendicites <strong>et</strong> non<br />

l’appendicite » H. MONDOR<br />

2.4.2.1. F.selon l’évolution<br />

• Péritonite généralisée d’emblée : rare (environ 2 %). La douleur <strong>de</strong> la fosse iliaque<br />

droite diffuse rapi<strong>de</strong>ment au reste <strong>de</strong> l’abdomen avec contracture généralisée<br />

prédominant dans la fosse iliaque droite.<br />

• Péritonite localisée : c’est l’abcès appendiculaire survenant après quelques jours<br />

d’évolution. L’examen r<strong>et</strong>rouve une masse douloureuse mal limitée <strong>de</strong> la fosse iliaque<br />

droite : c’est le plastron qui s’accompagne d’une fièvre élevée à 39° avec n<strong>et</strong>te<br />

hyperleucocytose. En l’absence <strong>de</strong> traitement, l’abcès peut se rompre dans la cavité<br />

péritonéale <strong>et</strong> entraîner une péritonite généralisée.<br />

• Formes frustes : elles peuvent être spontanées ou « refroidies » par les antibiotiques. Il<br />

faut craindre une évolution à bas bruit vers l’abcès appendiculaire <strong>et</strong> donc prolonger la<br />

surveillance.<br />

2.4.2.2. F. selon le siège<br />

• <strong>Appendicite</strong> rétro-caecale : la douleur est latérale, voire postérieure. La palpation la<br />

r<strong>et</strong>rouve au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la crête iliaque. On peut observer un psoïtis (flexion <strong>de</strong> la cuisse<br />

due à une contracture du psoas).<br />

• <strong>Appendicite</strong> méso-coeliaque : entraîne un tableau d’occlusion fébrile.<br />

• <strong>Appendicite</strong> sous-hépatique : se traduit par <strong>de</strong>s douleurs <strong>de</strong> l’hypochondre droit.<br />

• <strong>Appendicite</strong> pelvienne : la douleur est située plus bas dans la fosse iliaque droite ou la<br />

région sus-pubienne. Elle s’accompagne <strong>de</strong> signes urinaires à type <strong>de</strong> dysurie ou <strong>de</strong><br />

rétention <strong>et</strong> plus rarement <strong>de</strong> signes rectaux avec faux besoins, ténesme ou diarrhée.<br />

Le toucher rectal est douloureux <strong>et</strong> au sta<strong>de</strong> d’abcès, on note un bombement<br />

douloureux du cul <strong>de</strong> sac <strong>de</strong> Douglas.<br />

2.4.2.3. F. selon le terrain<br />

• <strong>Appendicite</strong> du suj<strong>et</strong> âgé : la douleur <strong>de</strong> la fosse iliaque droite est souvent discrète, elle<br />

s’accompagne d’une simple anorexie. L’appendicite peut évoluer sans fièvre, ni<br />

leucocytose ce qui explique la fréquence du diagnostic au sta<strong>de</strong> d’abcès<br />

appendiculaire qui évoque à c<strong>et</strong> âge une tumeur du caecum ; le diagnostic est fait par<br />

l’échographie ou le scanner ou à défaut par le lavement baryté qui montre une lacune<br />

régulière au bord interne du caecum.<br />

• <strong>Appendicite</strong> chez la femme enceinte : le diagnostic peut être difficile.<br />

• Au 1 er trimestre, car les vomissements peuvent à tort être mis sur le compte <strong>de</strong> la<br />

grossesse à défaut <strong>de</strong> palpation soigneuse <strong>de</strong> la fosse iliaque droite.<br />

o Avant le terme, en raison du refoulement <strong>de</strong> l’appendice par l’utérus gravi<strong>de</strong> ;<br />

la douleur siège plus haut dans le flanc droit ou l’hypochondre droit <strong>et</strong> peut<br />

évoquer une cholécystite aiguë ou une pyélonéphrite.<br />

o <strong>Appendicite</strong> <strong>de</strong> l’enfant <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 3 ans (voir question <strong>de</strong> P.<br />

ALESSANDRINI)<br />

DCEM 2 – Module n° 12<br />

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2.5. Conclusion<br />

2 Situations<br />

• Le diagnostic clinique est évi<strong>de</strong>nt : l’appendicectomie se réalise en urgence.<br />

• Le diagnostic est douteux : l’échographie ou le scanner confirme ou infirme le<br />

diagnostic. A défaut, le diagnostic sera fait par l’exploration coelioscopique.<br />

2.6. Diagnostics différentiels<br />

Ils sont nombreux dans <strong>de</strong>s formes peu typiques.<br />

2.6.1. Problèmes urinaires :<br />

il faut penser<br />

• à une crise <strong>de</strong> colique néphrétique droite surtout en cas d’appendicite rétro-caecale.<br />

Une échographie rénale ou une U.I.V. fera le diagnostic.<br />

• A une pyélonéphrite, en particulier chez la femme enceinte, <strong>et</strong> rechercher le pus dans<br />

les urines.<br />

2.6.2. Problèmes gynécologiques<br />

• Chez la femme en pério<strong>de</strong> d’activité génitale la douleur <strong>de</strong> la fosse iliaque droite peut<br />

être due à une salpingite, à la rupture d’un kyste folliculaire en milieu <strong>de</strong> cycle ou d’un<br />

corps jaune lors <strong>de</strong> la menstruation, à une torsion <strong>de</strong> kyste <strong>de</strong> l’ovaire ou plus<br />

rarement à une grossesse extra-utérine.<br />

• Dans le doute, la coelioscopie fera le diagnostic.<br />

2.6.3. Problèmes pulmonaires<br />

Une pneumonie ou une pleurésie droite peut entraîner une douleur <strong>de</strong> la fosse iliaque droite,<br />

en particulier chez l’enfant ce qui montre l’intérêt <strong>de</strong> la radio pulmonaire <strong>de</strong>vant une<br />

suspicion d’appendicite.<br />

2.6.4. Problèmes digestifs<br />

Chez l’adulte, l’iléite terminale doit être évoquée. A l’interrogatoire on r<strong>et</strong>rouve une diarrhée<br />

mais souvent le diagnostic n’est fait qu’au cours <strong>de</strong> l’exploration chirurgicale. Une<br />

perforation d’ulcère duodénal ou une cholécystite aiguë peuvent pose un problème<br />

diagnostique avec les appendicites sous-hépatiques. Enfin, une sigmoïdite peut entraîner une<br />

douleur <strong>de</strong> la fosse iliaque droite si la boucle sigmoïdienne est située à ce niveau.<br />

2.7. Traitement<br />

Il est exclusivement chirurgical. C’est l’appendicectomie réalisée<br />

• Soit par voie d’abord <strong>de</strong> la fosse iliaque droite ; c’est la classique incision <strong>de</strong> Mac<br />

Burney.<br />

• Soit par coelio-chirurgie, à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 trocarts<br />

Devant une péritonite généralisée, une voie d’abord médiane est préférable pour réaliser une<br />

toil<strong>et</strong>te péritonéale complète. Certains ont recours à la coelio-chirurgie.<br />

Au sta<strong>de</strong> d’abcès, le drainage chirurgical ou guidé par échographie ou scanner peut précé<strong>de</strong>r<br />

<strong>de</strong> plusieurs semaines l’appendicectomie mais le plus souvent l’appendicectomie <strong>et</strong> le<br />

drainage <strong>de</strong> l’abdomen sont réalisés dans le même temps opératoire.<br />

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Les suites opératoires sont le plus souvent simples. Parmi les complications possibles, il faut<br />

signaler<br />

• Les abcès <strong>de</strong> paroi dont la fréquence augmentent avec les perforations <strong>et</strong> gangrènes<br />

appendiculaires.<br />

• Le syndrome du 5éme jour avec fièvre <strong>et</strong> défense <strong>de</strong> la fosse iliaque droite traduisent<br />

une inoculation péritonéale par le moignon appendiculaire. La ré-intervention avec<br />

drainage est la règle.<br />

• Les abcès résiduels intra-péritonéaux, le plus souvent au niveau du Douglas ou <strong>de</strong> la<br />

fosse iliaque droite, se traduisent par une fièvre apparue au 4 ème – 5 ème jour avec<br />

hyperleucocytose. Le diagnostic est confirmé par échographie ou scanner. Le<br />

traitement est chirurgical par une voie d’abord élective.<br />

• Les occlusions post-opératoires peuvent survenir<br />

• précocement : ce sont généralement <strong>de</strong>s occlusions fonctionnelles.<br />

• Plus ou moins tardivement : ce sont <strong>de</strong>s occlusions sur bri<strong>de</strong> nécessitant la section<br />

chirurgicale <strong>de</strong> la ou <strong>de</strong>s bri<strong>de</strong>s responsables.<br />

La mortalité est <strong>de</strong> 0,1% dans les appendicites non compliquées mais elle augmente dans les<br />

formes compliquées <strong>et</strong> aux âges extrêmes <strong>de</strong> la vie.<br />

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