Tumeurs des os, primitives et secondaires (154) - Serveur ...
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Faculté de Médecine de Marseille<br />
<strong>Tumeurs</strong> <strong>des</strong> <strong>os</strong>, <strong>primitives</strong> <strong>et</strong> <strong>secondaires</strong> (<strong>154</strong>)<br />
Professeur D. Poitout<br />
Juin 2005<br />
Objectifs :<br />
Diagn<strong>os</strong>tiquer une tumeur <strong>des</strong> <strong>os</strong> primitive <strong>et</strong> secondaire<br />
1. Généralités sur les tumeurs <strong>os</strong>seuses<br />
Avant d'entreprendre l'étude particulière <strong>des</strong> différentes lésions que l'on peut rencontrer, il<br />
convient de s'armer en vue du diagn<strong>os</strong>tic, c'est-à-dire de bien connaître l'ensemble <strong>des</strong> moyens<br />
cliniques <strong>et</strong> para-cliniques utilisables lorsqu'on se trouve en présence du malade.<br />
De même, la connaissance générale <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> thérapeutiques, de leurs avantages <strong>et</strong><br />
inconvénients, s'avère nécessaire lorsque, pour telle lésion, chez tel malade, il faut décider, c'està-dire<br />
choisir.<br />
1.1. La clinique<br />
La symptomatologie <strong>des</strong> tumeurs <strong>des</strong> <strong>os</strong> est, en règle générale, assez pauvre. Leur intérêt essentiel<br />
est d'attirer l'attention <strong>et</strong> d'entraîner alors <strong>des</strong> investigations para-cliniques complémentaires qui<br />
perm<strong>et</strong>tront le diagn<strong>os</strong>tic.<br />
L'apparition d'une lésion tumorale <strong>des</strong> <strong>os</strong> s'observe surtout, chez les jeunes, au cours <strong>des</strong> trois<br />
premières déca<strong>des</strong> de la vie.<br />
Certaines lésions évoluent dans <strong>des</strong> limites tellement rigoureuses qu'il est p<strong>os</strong>sible d'en éliminer<br />
le diagn<strong>os</strong>tic sur la seule notion d'âge. D'autres, au contraire, p<strong>os</strong>sèdent un cadre plus élastique,<br />
mais revêtent parfois <strong>des</strong> aspects particuliers lorsqu'elles se situent dans les âges extrêmes.<br />
Le traumatisme est fréquemment invoqué par le malade, comme responsable de l'apparition de sa<br />
lésion, En fait, on voit mal, dans la majorité de ces affections, comment le traumatisme pourrait<br />
en être logiquement tenu pour responsable. Le traumatisme n'a, le plus souvent, qu'un rôle<br />
révélateur d'une lésion préexistante. Il peut la compliquer en provoquant la fracture d'un <strong>os</strong><br />
fragilisé en encore entraîner, par les modifications structurales ou circulatoires qu'il détermine,<br />
une nouvelle orientation évolutive.<br />
Du point de vue médico-légal, s'il faut adm<strong>et</strong>tre que le doute doit bénéficier au blessé, il faut<br />
aussi savoir exiger certaines conditions en dehors <strong>des</strong>quelles le doute n'est même plus permis.<br />
Il faut :<br />
• que le traumatisme porte de façon précise au niveau où s'est développée la lésion ;<br />
• que la force de l'impact ait été suffisante pour justifier l'atteinte <strong>os</strong>seuse ;<br />
• qu'un délai minimum de plusieurs semaines sépare l'accident de la constatation d'une<br />
lésion déjà organisée ;<br />
• enfin, que le diagn<strong>os</strong>tic révèle un type de lésion ne p<strong>os</strong>sédant pas une étiopathogénie<br />
solidement établie, excluant de façon formelle la participation du traumatisme.<br />
La survenue de complications ou de poussées extensives peut, par contre, être impliquée au<br />
traumatisme dont le rôle aggravant doit être connu <strong>et</strong> reconnu.<br />
La douleur est le symptôme révélateur le plus fréquent.<br />
Son intensité est variable <strong>et</strong> certaines gênes ou sensations de pesanteur méritent à peine ce nom.<br />
C<strong>et</strong>te souffrance discrète s'observe surtout en fin de journée, à l'occasion d'une fatigue ou<br />
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d'efforts inhabituels. Parfois, en revanche, l'intensité de la douleur est plus marquée, atteignant<br />
dans les cas extrêmes, le type térébrant d'une <strong>os</strong>téomyélite aiguë.<br />
Ce type de douleur est le signe de la distension péri<strong>os</strong>tée provoquée par une lésion qui a déjà<br />
détruit la corticale.<br />
C<strong>et</strong>te souffrance est, en général, sensible à l'aspirine <strong>et</strong> à ses dérivés.<br />
La topographie <strong>des</strong> douleurs peut être trompeuse. Parfois le siège en est précis, en rapport direct<br />
avec la lésion. La palpation en un point déterminé de l'<strong>os</strong> l'éveille ou la renforce. Parfois, au<br />
contraire, le malade peut difficilement la localiser <strong>et</strong> se plaint d'algies diffuses ou erratiques.<br />
Certaines irradiations nécessitent d'être soulignées, car elles risquent d'égarer le diagn<strong>os</strong>tic à<br />
distance de la lésion <strong>os</strong>seuse :<br />
• <strong>des</strong> douleurs articulaires, fréquentes dans les lésions épiphysaires, mais pouvant<br />
s'observer aussi pour <strong>des</strong> lésions diaphysaires situées loin de l'articulation ;<br />
• <strong>des</strong> névralgies de type radiculaire ou tronculaire, dysesthésie ou paresthésie douloureuse,<br />
trahissant l'irritation ou la compression d'un tronc nerveux par une lésion qui peut rester<br />
localement mu<strong>et</strong>te (crâne, rachis, côte, tête du péroné).<br />
Les douleurs ont, en général, une durée inversement proportionnelle à leur intensité. Les p<strong>et</strong>ites<br />
gênes douloureuses, lorsqu'elles apparaissent, deviennent volontiers chroniques. Les fortes<br />
douleurs sont le fait de crises, uniques ou répétées, témoignant d'une évolution lésionnelle<br />
discontinue.<br />
L'apparition d'une poussée douloureuse au cours de l'évolution d'une lésion antérieurement<br />
connue <strong>et</strong> mu<strong>et</strong>te jusque-là doit évoquer la survenue d'une extension lésionnelle ou faire redouter<br />
la p<strong>os</strong>sibilité d'une transformation maligne.<br />
La découverte d'une tuméfaction peut être aussi le premier signe révélateur. Il est nécessaire, pour<br />
qu'elle soit visible ou perceptible, qu'elle atteigne un certain volume ou qu'elle siège sur un <strong>os</strong> très<br />
superficiel.<br />
C'est le plus souvent un signe relativement tardif qui témoigne d'un stade évolutif déjà avancé. En<br />
eff<strong>et</strong>, hormis les cas de tumeur ou sessile s'implantant à la périphérie de l'<strong>os</strong> (<strong>os</strong>téochondrome),<br />
l'apparition d'une tuméfaction ne s'observe que lorsque le développement de la lésion est tel que<br />
la corticale est "soufflée" (kystes, tumeurs à cellules géantes) ou que la distension péri<strong>os</strong>tée<br />
perm<strong>et</strong> à la tumeur de se développer à distance de l'<strong>os</strong> en refoulant les parties molles (kyste<br />
anévrismal).<br />
A l'inspection, on peut noter, soit une hypertrophie globale, épiphysaire le plus souvent, qui<br />
contraste parfois avec un certain degré d'atrophie musculaire ; soit un relief plus précisément<br />
localisé soulevant les parties molles sous-jacentes (crâne, omoplates, épiphyses du genou).<br />
La palpation est souvent indispensable à la perception. Parfois, on peut ne sentir, au contraire, la<br />
palpation m<strong>et</strong>tra en évidence une tumeur aux contours précis dont elle appréciera la forme, les<br />
limites exactes <strong>et</strong> l'implantation <strong>os</strong>seuse. L'examen s'efforcera toujours d'évaluer la mobilité <strong>des</strong><br />
parties molles sur la tumeur, parfois facilitée par l'existence d'une bourse de glissement. Elle<br />
appréciera enfin la sensibilité.<br />
L'augmentation de volume de la tuméfaction doit être rigoureusement recherchée par<br />
l'interrogatoire ou par comparaison avec de précédents examens.<br />
C<strong>et</strong>te notion revêt en eff<strong>et</strong> une importance capitale si l'on veut se faire une idée de l'évolution de<br />
la lésion. L'accroissement soudain <strong>et</strong> rapide de la tumeur doit éveiller la méfiance, car elle traduit<br />
un réveil évolutif qui peut correspondre à une transformation maligne.<br />
Le r<strong>et</strong>entissement périphérique <strong>des</strong> lésions <strong>os</strong>seuses est, en général, minime, mais revêt parfois<br />
<strong>des</strong> caractères cliniques ou topographiques qui risquent d'égarer le diagn<strong>os</strong>tic :<br />
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• l'atrophie musculaire est rarement très marquée ;<br />
• les adénopathies régionales sont exceptionnelles (granulome é<strong>os</strong>inophile) ;<br />
• la compression <strong>des</strong> éléments vasculaires <strong>et</strong> nerveux est peu fréquente, mais la<br />
signification mérite d'être précisée. Elle s'observe presque exclusivement dans les lésions<br />
<strong>os</strong>seuses extériorisées vers les parties molles, essentiellement dans les <strong>os</strong>téochondromes.<br />
• L'atteinte vasculaire – qui peut déterminer <strong>des</strong> troubles de type artéritique – ou l'atteinte<br />
nerveuse qui, outre les névralgies, peut provoquer un déficit moteur <strong>et</strong> sensitif, sont sous<br />
la dépendance exclusive de facteurs mécaniques, compression ou irritation.<br />
• Il ne s'agit pas d'infiltration ou d'invasion <strong>des</strong> paqu<strong>et</strong>s vasculo-nerveux par la lésion, <strong>et</strong><br />
c<strong>et</strong>te distinction est capitale au point de vue pron<strong>os</strong>tic. La constatation de troubles<br />
vasculaires ou nerveux n'exclut pas, en eff<strong>et</strong>, la bénignité à condition qu'ils puissent être<br />
rapportés à une cause mécanique évidente à défaut de laquelle, inversement, la malignité<br />
de la lésion doit être fortement suspectée.<br />
Certaines tumeurs ou dystrophies <strong>os</strong>seuses peuvent offrir, à certains moments de leur évolution,<br />
une allure inflammatoire qui pourrait faire penser à l'existence d'un processus infectieux.<br />
Il ne faut pas tomber dans le piège <strong>et</strong> confondre inflammation <strong>et</strong> infection.<br />
La lésion <strong>os</strong>seuse peut en eff<strong>et</strong>, en dehors de toute infection, déterminer dans les parties molles<br />
environnantes un état congestif, probablement réactionnel, caractérisé dans sa forme complète par<br />
de l'œdème, par une rougeur de la peau, <strong>et</strong> surtout par une hyperthermie cutanée qui, dans<br />
certains cas, est très marquée.<br />
L'allure inflammatoire traduit toujours un processus évolutif accéléré, presque aigu, qui constitue<br />
une contre-indication provisoire à l'acte chirurgical. L'expérience a montré, en eff<strong>et</strong>, que les<br />
interventions pratiquées en pleine poussée évolutive sont grevées d'un nombre important de<br />
complications ou de récidives <strong>et</strong> qu'il vaut mieux attendre pour opérer la disparition <strong>des</strong> signes<br />
inflammatoires <strong>et</strong> le r<strong>et</strong>our à une période de quiescence.<br />
Certaines lésions épiphysaires, parfois aussi diaphysaires, peuvent se manifester primitivement<br />
par une symptomatologie articulaire qui – dans l'attente de documents radiologiques – est<br />
susceptible de r<strong>et</strong>arder le diagn<strong>os</strong>tic.<br />
La douleur constitue la plus banale de ces manifestations.<br />
Un certain degré d'impotence fonctionnelle peut aussi s'observer, la limitation <strong>des</strong> mouvements<br />
étant d'ordre antalgique. Il peut se faire, dans certains cas plus rares, que l'articulation soit le siège<br />
d'un épanchement réactionnel aseptique.<br />
La fracture spontanée, succédant à un traumatisme insignifiant, est une complication fréquente<br />
<strong>des</strong> tumeurs bénignes <strong>et</strong> <strong>des</strong> dystrophies <strong>os</strong>seuses. Elle en constitue souvent le signe révélateur<br />
(kystes <strong>os</strong>seux, tumeurs à cellules géantes, chondromes).<br />
Le déplacement est rarement très important <strong>et</strong> beaucoup de ces fractures ne sont en réalité que<br />
<strong>des</strong> ruptures corticales localisées.<br />
C<strong>et</strong> accident peut être à l'origine de modifications évolutives. Dans certains cas, la fracture<br />
détermine une poussée avec extension lésionnelle (tumeurs à cellules géantes) ; dans quelques<br />
autres, au contraire, elle peut aboutir à la guérison par remaniement de la cavité <strong>os</strong>seuse envahie<br />
par <strong>des</strong> bourgeons conjonctifs <strong>et</strong> par l'organisation <strong>des</strong> caillots (kystes <strong>os</strong>seux).<br />
1.2. La radiologie<br />
Elle constitue l'élément principal de l'argumentation diagn<strong>os</strong>tique. Très souvent – pour qui en a<br />
une certaine habitude – la seule lecture <strong>des</strong> clichés perm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre une étiqu<strong>et</strong>te sur la lésion.<br />
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Parfois le diagn<strong>os</strong>tic est moins précis <strong>et</strong> se limite à une approximation qui doit, avant toute ch<strong>os</strong>e,<br />
s'efforcer de dégager les caractères de bénignité ou de malignité de l'image.<br />
Dans tous les cas, cependant, le diagn<strong>os</strong>tic radiologique doit être soumis à la confirmation<br />
histologique<br />
La radiographie standard est souvent suffisante. Elle donne une vision d'ensemble qui est riche<br />
d'enseignement. Encore faut-il que les clichés soient parfaitement lisibles, bien centrés <strong>et</strong> pris<br />
sous de multiples incidences.<br />
C'est ainsi que les rapports de la lésion <strong>os</strong>seuse avec les parties molles environnantes exigent<br />
l'emploi d'Imagerie par Résonance Magnétique qui m<strong>et</strong>tra mieux en évidence un envahissement<br />
tumoral ou le très fin liséré d'un décollement péri<strong>os</strong>té encapsulant la tumeur en cas de métastase<br />
intra-médullaire.<br />
Le Scanner donne ne vision de la partie calcifiée de la tumeur. Les coupes perm<strong>et</strong>tent de mieux<br />
connaître la texture de la lésion, la configuration détaillée de ses limites.<br />
Les indications de l'Artériographie sont assez restreintes, encore que dans certains cas particuliers<br />
de lésions vasculaires (angiomes) ou à dominante circulatoire (tumeurs à cellules géantes, kyste<br />
anévrysmal), elle soit susceptible de procurer d'utiles renseignements sur l'évolution lésionnelle.<br />
Elle donne de précieux renseignements sur les rapports entre la tumeur <strong>et</strong> les éléments vasculonerveux<br />
Enfin, certains aspects qui suggèrent la p<strong>os</strong>sibilité d'une maladie de système ou une diffusion de<br />
la maladie exigent une investigation radiologique de l'ensemble du squel<strong>et</strong>te grâce à une<br />
scintigraphie.<br />
Il est fréquent qu'un diagn<strong>os</strong>tic difficile ou imp<strong>os</strong>sible à faire sur la vue d'un seul cliché devienne<br />
évident lorsque d'autres localisations auront été découvertes (granulome é<strong>os</strong>inophile,<br />
enchondrome).<br />
L'analyse <strong>des</strong> clichés portera sur le siège, le contenu, les limites, les rapports périphérique de la<br />
lésion.<br />
1.2.1. Le siege<br />
• La lésion peut être épiphysaire, métaphysaire ou diaphysaire.<br />
• La p<strong>os</strong>ition du cartilage de conjugaison doit toujours être précisée.<br />
• La lésion peut être centrale, excentrique ou périphérique.<br />
• Tous ces éléments p<strong>os</strong>sèdent en eux-mêmes une valeur diagn<strong>os</strong>tique.<br />
• De plus, la localisation de la lésion dans le sens latéral <strong>et</strong> antéro-p<strong>os</strong>térieur constitue un<br />
repérage à l'abord biopsique ou chirurgical.<br />
1.2.2. Le contenu<br />
L'architecture de l'<strong>os</strong> normal est détruite <strong>et</strong> la lésion se différencie par sa tonalité <strong>et</strong> sa structure<br />
propre.<br />
Presque toujours l'opacité tumorale est plus faible que l'<strong>os</strong> sain <strong>et</strong> la lésion apparaît comme une<br />
radioclarté.<br />
• Ce peut être une image cavitaire dont la clarté absolue exprime la vacuité ou, au contraire,<br />
une lésion dont la relative opacité suggère la densité.<br />
L'opacité n'est pas toujours homogène, car le tissu tumoral peut n'être pas réparti de façon<br />
uniforme ou n'avoir pas la même constitution en tous les points.<br />
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• Les <strong>os</strong>sifications ou calcifications intra-tumorales <strong>des</strong>sinent <strong>des</strong> trabéculations ou <strong>des</strong> îlots<br />
qui sont, en général, un signe de vieillissement lésionnel.<br />
Plus rarement, l'<strong>os</strong>téogenèse est telle que la densité de la lésion est plus grande <strong>et</strong> son image plus<br />
opaque que celle de l'<strong>os</strong> normal.<br />
Il faut noter soigneusement la forme ronde ovale, irrégulière, pluri ou multiloculaire de la lésion,<br />
ainsi que son volume, afin de pouvoir apprécier les modifications évolutives.<br />
1.2.3. Les limites<br />
Lorsqu'il s'agit – comme c'est le cas le plus fréquent – d'une lésion intra-<strong>os</strong>seuse, les limites sont<br />
constituées par l'<strong>os</strong> périphérique. La lésion peut être centrale <strong>et</strong> rester éloignée <strong>des</strong> corticales. Les<br />
limites sont parfois peu n<strong>et</strong>tes, seulement, marquées par la différence d'opacité <strong>et</strong> d'architecture.<br />
Le plus souvent pourtant, elles sont <strong>des</strong>sinées par une sclér<strong>os</strong>e <strong>os</strong>seuse périphérique qui apparaît<br />
sous la forme d'un très fin liseré ou, au contraire, d'une zone plus étendue.<br />
Au contact du canal médullaire de l'<strong>os</strong> sain, la limite prend parfois un aspect arrondi <strong>et</strong> régulier<br />
donnant l'image en "fond de coqu<strong>et</strong>ier".<br />
C'est lorsque la lésion touche les corticales que ses limites sont les plus intéressantes à étudier. Il<br />
arrive que l'ér<strong>os</strong>ion lésionnelle amincisse la corticale au point de la faire disparaître sur une<br />
étendue plus ou moins grande. Lorsque la corticale est érodée totalement, seul le péri<strong>os</strong>te limite la<br />
lésion.<br />
La poussée interne d'une lésion extensive est capable alors de "souffler" l'<strong>os</strong> <strong>et</strong> de provoquer une<br />
hypertrophie segmentaire.<br />
Du point de vue radiologique, il faut bien distinguer deux p<strong>os</strong>sibilités qui correspondent à <strong>des</strong><br />
images différentes :<br />
• le péri<strong>os</strong>te décollé <strong>et</strong> irrité peut donner lieu à une réaction d'<strong>os</strong>téogenèse qui reforme, à la<br />
périphérie de la lésion, une limitante <strong>os</strong>seuse plus ou moins épaisse donnant sur le cliché<br />
l'image d'un liseré plus ou moins dense ;<br />
au contraire, la lésion peut être directement au contact du péri<strong>os</strong>te <strong>et</strong> même le distendre sans que<br />
se produise d'<strong>os</strong>téogenèse visible sur les radiographies.<br />
On a alors une image de rupture corticale <strong>et</strong> la lésion paraît ne plus être limitée vis-à-vis <strong>des</strong><br />
parties molles.<br />
Il faut bien savoir que la rupture corticale n'est pas synonyme de malignité.<br />
La lésion reste ainsi encapsulée par une limitante fibropéri<strong>os</strong>tée <strong>et</strong> les parties molles sont<br />
refoulées, mais non envahies.<br />
Parfois, existe une image qui perm<strong>et</strong> de différencier l'effraction <strong>et</strong> la distension péri<strong>os</strong>tée : lorsque<br />
le péri<strong>os</strong>te est décollé <strong>et</strong> simplement refoulé, il forme à la périphérie de la diaphyse saine une<br />
image triangulaire allongée dont la base est contiguë à la lésion <strong>et</strong> dont l'aspect feuill<strong>et</strong>é<br />
correspond à différentes poussées d'<strong>os</strong>téogenèse réactionnelle qui se sont produites tout au long<br />
du décollement.<br />
C<strong>et</strong>te image est particulière n<strong>et</strong>te chez l'enfant ; elle fait défaut lorsque l'effraction du péri<strong>os</strong>te<br />
perm<strong>et</strong> à la lésion de s'étendre sans exercer de force <strong>et</strong> sans provoquer de décollement.<br />
Ces images de réaction péri<strong>os</strong>tée pourtant non anarchique peuvent parfois ressembler à de<br />
véritables éperons qui surplombent une lésion sans limite périphérique visible <strong>et</strong> donner lieu alors<br />
à <strong>des</strong> erreurs d'interprétation (chondromes sous-péri<strong>os</strong>tés, fibromes chondromyxoï<strong>des</strong> <strong>des</strong><br />
adolescents).<br />
Les rapports de la lésion avec le tissu <strong>os</strong>seux ou les parties molles périphériques doivent faire<br />
l'obj<strong>et</strong> d'une étude attentive.<br />
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Toute extension lésionnelle, non limitée, irrégulière, se traduisant au niveau de l'<strong>os</strong> par une<br />
<strong>os</strong>téolyse diffuse, au niveau <strong>des</strong> parties moelles par une <strong>os</strong>sification ou une calcification<br />
anarchique, doit évoquer la malignité.<br />
Souvent le diagn<strong>os</strong>tic restera hésitant <strong>et</strong> évoquera deux ou trois p<strong>os</strong>sibilités.<br />
Les notions cliniques, l'âge, la topographie <strong>des</strong> lésions, constituent alors <strong>des</strong> éléments<br />
discriminatoires<br />
La localisation diaphyso-métaphysaire d'un kyste <strong>os</strong>seux ou d'un kyste anévrismal sera un<br />
argument pour différencier une tumeur à cellules géantes épiphysaire. Une cavité dans la tête<br />
humérale, d'opacité non homogène, pourra évoquer le chondroblastome si l'on sait que c'est là<br />
une de ses localisations préférentielles.<br />
Il est cependant <strong>des</strong> cas où le diagn<strong>os</strong>tic précis est imp<strong>os</strong>sible <strong>et</strong> pour lequel l'histologie<br />
constituera plus une information qu'une confirmation.<br />
L'interprétation radiologique doit alors s'efforcer de m<strong>et</strong>tre en évidence les caractères de<br />
bénignité ou de malignité de la lésion.<br />
Ce n'est pas toujours facile, car il faut bien savoir que s'il existe <strong>des</strong> critères indiscutables de<br />
malignité (invasion <strong>des</strong> parties molles, anarchie calcaire avec éperon péri<strong>os</strong>té, image en feu<br />
d'herbe, <strong>et</strong>c.), il n'existe pas de critères absolus de bénignité.<br />
De même, le diagn<strong>os</strong>tic avec certaines lésions infectieuses, qu'il s'agisse d'abcès centraux ou<br />
d'<strong>os</strong>téites tuberculeuses, peut être extrêmement difficile lorsque la clinique <strong>et</strong> le laboratoire<br />
restent mu<strong>et</strong>s.<br />
1.3. Le laboratoire<br />
Rares sont les lésions qui s'accompagnent d'un contexte biologique.<br />
Son intérêt apparaît surtout différentiel <strong>et</strong>, à ce titre, certains examens, contribuant au diagn<strong>os</strong>tic<br />
de lésions infectieuses, de lésions malignes ou d'affections de systèmes, ne doivent pas être<br />
négligés : vitesse de sédimentation, formule <strong>et</strong> numération, calcémie, ph<strong>os</strong>phorémie,<br />
ph<strong>os</strong>phatases aci<strong>des</strong> <strong>et</strong> alcalines, électrophorèse.<br />
1.4. Place de la biopsie <strong>os</strong>seuse dans le diagn<strong>os</strong>tic <strong>et</strong> le<br />
traitement <strong>des</strong> tumeurs <strong>os</strong>seuses<br />
La biopsie <strong>os</strong>seuse est effectuée, le plus souvent pour connaître la nature exacte d’une lésion<br />
tumorale ou pseudo-tumorale du squel<strong>et</strong>te. D’autres indications, visent à préciser l’état<br />
biologique de l’<strong>os</strong> ou à identifier un germe.<br />
Les documents radiographiques sont, dans de nombreux cas, suffisants pour établir avec certitude<br />
le diagn<strong>os</strong>tic d’une lésion dysplasique ou tumorale bénigne <strong>et</strong> il est légitime de s’abstenir alors de<br />
biopsie préalable à un geste thérapeutique éventuel.<br />
Mais chaque fois qu’il existe un doute diagn<strong>os</strong>tique <strong>et</strong> chaque fois aussi qu’il s’agit d’une lésion<br />
de nature maligne, même si le diagn<strong>os</strong>tic apparaît certain, la biopsie devient une stricte<br />
obligation.<br />
Il s’agit d’un geste chirurgical important dont la perfection conditionne la valeur <strong>des</strong> réponses<br />
diagn<strong>os</strong>tiques <strong>et</strong> dont les complications sont susceptibles de comprom<strong>et</strong>tre gravement les<br />
p<strong>os</strong>sibilités thérapeutiques <strong>et</strong> donc le pron<strong>os</strong>tic Il ne peut donc être exécuté que par un chirurgien<br />
expérimenté. « L<strong>et</strong> the boy for amputation and make yourself biopsy » dit l’adage<br />
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1.4.1. La biopsie est-elle dangereuse ?<br />
Outre les risques liés à la technique, le danger de dissémination <strong>des</strong> cellules malignes a été<br />
souvent évoqué.<br />
Il est réel sur le plan local, en particulier pour les tumeurs cartilagineuses dont la greffe in situ est<br />
favorisée par la précarité <strong>des</strong> exigences trophiques. Ce fait imp<strong>os</strong>e, dans l’éventualité d’une<br />
exérèse ultérieure, l’ablation de tous les plans du traj<strong>et</strong> biopsique.<br />
Le danger est plus hypothétique sur le plan de la dissémination générale. Les cellules malignes<br />
circulantes existent spontanément <strong>et</strong> leur taux s’élève plus après palpation de la tumeur<br />
hypervascularisée qu’après une biopsie. Le risque métastatique n’est pas lié au nombre mais aux<br />
rapports hôte-tumeur qui conditionnent leur « prise ».<br />
1.4.2. La biopsie imp<strong>os</strong>e une concertation<br />
Le diagn<strong>os</strong>tic anatomo-pathologique n’est pas une devin<strong>et</strong>te, <strong>et</strong> qui veut de bonnes réponses doit<br />
p<strong>os</strong>er de bonnes questions.<br />
C’est dire que toutes les informations cliniques, radiologiques, biologiques <strong>et</strong> opératoires doivent<br />
être fournies au pathologiste : une fiche anatomo-pathologique <strong>et</strong> cytogénétique est jointe au<br />
prélèvement <strong>et</strong> contient les mentions suivantes :<br />
Age <strong>et</strong> sexe du suj<strong>et</strong><br />
Localisation précise de la lésion :<br />
• Lésion unique ou multifocale<br />
• Siège diaphysaire, métaphysaire, épiphysaire<br />
• Siège central ou excentré<br />
Aspect radiologique de la lésion :<br />
• Soufflure de l’<strong>os</strong><br />
• Limites n<strong>et</strong>tes ou imprécises<br />
• Destruction corticale<br />
Constatations macr<strong>os</strong>copiques lors de la biopsie :<br />
• Caractères de la substance tumorale (couleur - croissance - vascularisation)<br />
• Aspect limité, encapsulé ou au contraire invasif<br />
Topographie du ou <strong>des</strong> prélèvements : (schéma)<br />
• Parties molles ou périlésionnelles<br />
• Corticale d’attaque<br />
• Cur<strong>et</strong>age intra-tumoral<br />
Il est bon d’indiquer, en conclusion, au pathologiste le ou les diagn<strong>os</strong>tics envisagés.<br />
Si cela est p<strong>os</strong>sible, la présence du pathologiste en salle d’opération est souhaitable (en dehors<br />
même d’un examen extemporané) :<br />
• Pour apprécier, de visu, l’aspect macr<strong>os</strong>copique,<br />
• Pour assurer dans les meilleures conditions la fixation <strong>des</strong> prélèvements<br />
• Pour effectuer <strong>des</strong> investigations complémentaires (empreintes pour étude cytologique,<br />
préparation <strong>des</strong> prélèvements pour étude en congélation <strong>et</strong> cytogénétique).<br />
Enfin, il convient de savoir que si l’interprétation anatomo-pathologique <strong>des</strong> lésions <strong>os</strong>seuses est<br />
souvent facile, confirmant sans équivoque le diagn<strong>os</strong>tic clinique envisagé, il peut parfois être<br />
extrêmement difficile, ou amenant à une discordance avec les données radiocliniques. Il est alors<br />
nécessaire de recourir à la compétente d’un pathologiste « spécialisé ».<br />
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1.4.3. La biopsie chirurgicale<br />
Elle perm<strong>et</strong> une évaluation macr<strong>os</strong>copique de la lésion <strong>et</strong> un choix contrôlé <strong>des</strong> sites de<br />
prélèvement. A ce titre, <strong>et</strong> malgré ses inconvénients propres, elle est recommandée par les<br />
chirurgiens.<br />
1.4.3.1. Prévention de l’infection<br />
• Salle aseptique<br />
• Précautions rigoureuses dans la préparation du champ opératoire <strong>et</strong> en cours<br />
d’intervention<br />
• Antibiothérapie préventive de 48 heures systématisé<br />
1.4.3.2. Hém<strong>os</strong>tase provisoire<br />
• Garrot pneumatique chaque fois que p<strong>os</strong>sible<br />
• Ne pas utiliser de bande d’Esmarch préalable (au moins au niveau de la zone tumorale)<br />
• Lâcher le garrot après les prélèvements pour contrôler l’hém<strong>os</strong>tase<br />
1.4.3.3. Transfusion<br />
• Non systématique, mais nécessaire si la lésion est très hémorragique, il est donc prudent<br />
d’en prévoir l’éventualité<br />
1.4.3.4. Instrumentation<br />
• Bistouri électrique<br />
• Instruments habituels pour les parties molles<br />
• Ciseaux frappés, p<strong>et</strong>ites gouges, cur<strong>et</strong>tes.<br />
1.4.3.5. Repérage<br />
• Radiographie au négat<strong>os</strong>cope<br />
• Parfois repérage cutané radiologique préalable<br />
• Parfois contrôle sous amplificateur de brillance<br />
• Repérage sous scanner<br />
1.4.3.6. Abord<br />
• En cas de lésions multifocales, il faut choisir la tumeur dont l’abord est le plus simple.<br />
• La voie d’abord doit répondre à plusieurs impératifs :<br />
o Elle doit être directe, transmusculaire, sans décollement <strong>des</strong> plans cutanés, sous<br />
cutanés <strong>et</strong> musculaires pour éviter la dissémination locale de cellules tumorales.<br />
o Il faut en particulier éviter toute dissection vasculo-nerveuse qui pourrait imp<strong>os</strong>er<br />
leur exérèse avec le traj<strong>et</strong> de la biopsie lors du traitement ultérieur.<br />
o Donner par la voie la plus simple, une bonne exp<strong>os</strong>ition <strong>des</strong> lésions.<br />
o Respecter les plans anatomiques qui assureront, en fin d’intervention, la<br />
couverture du foyer <strong>os</strong>seux.<br />
o Eviter les zones où la lésion tumorale envahit le plan sous-cutané.<br />
DCEM 2 – Module 10 8
Faculté de Médecine de Marseille<br />
o Pourvoir être incluse dans une exérèse chirurgicale ultérieure. Il faut donc prévoir<br />
le siège de l’incision ultérieure autorisant l’exérèse tumorale dans les meilleures<br />
conditions p<strong>os</strong>sibles.<br />
1.4.3.7. Prélèvements :<br />
• Multiples :<br />
o A la périphérie de la lésion<br />
o Sur la corticale d’attaque si elle existe<br />
o Intratumoraux, en plusieurs zones<br />
1.4.3.8. Hém<strong>os</strong>tase <strong>et</strong> ferm<strong>et</strong>ure<br />
• Enlever le garrot pneumatique à la fin <strong>des</strong> prélèvements pour compléter l’hém<strong>os</strong>tase au<br />
bistouri électrique<br />
• Il peut arriver, pour certaines lésions, que l’on ne puisse contrôler correctement<br />
l’hémorragie :<br />
• S’il s’agit d’un suintement, fermer sur drainage aspiratif qui sortira obligatoirement dans<br />
le site de la voie d’abord <strong>et</strong> non à distance, source de dissémination tumorale<br />
• S’il s’agit d’une hémorragie plus importante, s’abstenir de drainage <strong>et</strong> après<br />
tamponnement provisoire prolongé, fermer très hermétiquement les plans de la voie<br />
d’abord pour obtenir une couverture compressive.<br />
Placer ensuite un pansement compressif. L’utilisation de ciment comblant le site de biopsie peut<br />
perm<strong>et</strong>tre d’obtenir une hém<strong>os</strong>tase satisfaisante.<br />
1.4.3.9. Soins p<strong>os</strong>topératoires<br />
• Immobilisation si fragilisation <strong>os</strong>seuse<br />
• Ablation tardive <strong>des</strong> fils cutanés si une irradiation est envisagée<br />
1.4.3.10.Difficultés <strong>et</strong> complications<br />
• La biopsie blanche :<br />
• Prélèvement trop superficiel (c’est une faute de débutant)<br />
• Prélèvement dans une zone nécrotique ininterprétable (nécessité de prélèvements<br />
multiples)<br />
• La fracture pathologique en cours ou au décours de la biopsie (surtout extrémité<br />
supérieure <strong>et</strong> diaphyse fémorale)<br />
• La prévenir par <strong>des</strong> gestes doux lors de la trépanation <strong>et</strong> par une immobilisation<br />
préventive<br />
• La traiter par immobilisation p<strong>os</strong>topératoire<br />
• L’hématome qui comprom<strong>et</strong> la cicatrisation, r<strong>et</strong>arde une éventuelle irradiation, <strong>et</strong> peut se<br />
compliquer d’infection.<br />
• Par ailleurs, il faut considérer que tout hématome est contaminé par <strong>des</strong> cellules tumorales<br />
<strong>et</strong> justifie son exérèse complète lors du traitement curatif secondaire.<br />
• L’infection, qui peut avoir <strong>des</strong> conséquences dramatiques, obligeant à une amputation<br />
alors qu’une chirurgie conservatrice était p<strong>os</strong>sible ou une irradiation souhaitable<br />
DCEM 2 – Module 10 9
Faculté de Médecine de Marseille<br />
1.4.4. La biopsie au trocart<br />
Ne doit pas être pratiquée, sauf dans <strong>des</strong> cas tout à fait exceptionnels :<br />
1.4.4.1. Instrumentation<br />
• Trocarts ne dépassant pas 4 mm de diamètre (au delà risque d’hémorragie incontrôlable<br />
ou de fracture d’un <strong>os</strong> fragilisé)<br />
• Trocarts pourvus ou non de dents à leur extrémité, trocarts soit à main, soit mus par un<br />
moteur électrique à vitesse variable<br />
1.4.4.2. Technique<br />
• Repérage précis, nécessitant parfois le contrôle sous amplificateur de brillance ou sous<br />
scanner<br />
• Anesthésie locale, ponction cutanée au bistouri, introduction du trocart jusqu’à l’<strong>os</strong><br />
• Si la tumeur est peu <strong>os</strong>sifiée, les trocarts à rotation rapide peuvent être utilisés. Si la<br />
tumeur est très dure, il faut utiliser un trocart muni de dents, animé d’un mouvement lent,<br />
soit manuel, soit mécanique.<br />
• La biopsie <strong>des</strong> corps vertébraux exige <strong>des</strong> précautions spéciales :<br />
1.4.4.3. Avantages <strong>et</strong> inconvénients<br />
1.4.4.3.1. Avantages :<br />
• La biopsie au trocart évite :<br />
• Un abord chirurgical complexe (rachis)<br />
• Les complications propres à un abord chirurgical (infection, hémorragie)<br />
• L’anesthésie générale<br />
• Eventuellement l’h<strong>os</strong>pitalisation<br />
1.4.4.3.2. Inconvénients :<br />
Elle donne <strong>des</strong> réponses moins constantes que la biopsie chirurgicale <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong> pas un<br />
choix <strong>des</strong> prélèvements guidés par l’aspect macr<strong>os</strong>copique (ce qui, pour <strong>des</strong> lésions<br />
polymorphes, est un grand avantage)<br />
En cas de réponse non probante, on a la ressource soit de la répéter, soit de faire une biopsie<br />
chirurgicale<br />
Elle p<strong>os</strong>sède les complications propres à un geste aveugle <strong>et</strong> doit, en fonction de la<br />
topographie, s’accompagner d’une grande prudence pour éviter <strong>des</strong> blessures intempestives.<br />
Le traj<strong>et</strong> de la ponction n’était pas repérable secondairement, le risque de récidive tumorale<br />
dans les parties molles sur le traj<strong>et</strong> de la ponction est important.<br />
1.4.5. Utilisation <strong>des</strong> prélèvements<br />
1.4.5.1. Examen anatomo-pathologique classique<br />
• La qualité du liquide de fixation (Bouin ou Formol) importe peu. Il faut, par contre, que sa<br />
quantité soit suffisante.<br />
• Les écueils à éviter :<br />
DCEM 2 – Module 10 10
Faculté de Médecine de Marseille<br />
o Egarer les prélèvements<br />
o Om<strong>et</strong>tre de remplir la fiche d’examen<br />
o Se tromper dans l’identification du malade.<br />
o Laisser trop longtemps le prélèvement sur une étagère<br />
1.4.5.2. Examens associés<br />
Ils nécessitent si p<strong>os</strong>sible la présence d’un pathologiste en salle d’opération :<br />
• Empreintes pour étude cytologique<br />
• Conditionnement <strong>des</strong> prélèvements pour étude en micr<strong>os</strong>copie électronique <strong>et</strong> surtout en<br />
congélation<br />
• Conditionnement pour examen cytogénétique.<br />
1.4.5.3. Examen bactériologique<br />
• On a toujours intérêt à adresser un prélèvement pour étude bactériologique. Cela réserve<br />
parfois de curieuses surprises.<br />
1.4.6. L’examen extemporane<br />
Il a peu d’intérêt en pathologie <strong>os</strong>seuse car :<br />
• Il est techniquement irréalisable si la dur<strong>et</strong>é de la lésion imp<strong>os</strong>e une décalcification<br />
• Sa fiabilité n’est pas suffisante pour engager un traitement immédiat, sauf pour <strong>des</strong> cas où<br />
l’interprétation est une évidence qui confirme le diagn<strong>os</strong>tic radioclinique déjà certain.<br />
Il peut, dans de rares cas, rendre service pour contrôler les limites de l’exérèse d’une lésion<br />
maligne.<br />
1.4.7. Place de la biopsie dans un scénario opératoire<br />
La biopsie peut être pratiquée comme un geste isolé. C’est la biopsie-prélèvement en attente<br />
d’une confirmation diagn<strong>os</strong>tique. Ce doit être la règle pour les lésions malignes <strong>primitives</strong>. Il<br />
convient, dans ces cas, d’être prudent dans le comportement vis à vis du malade <strong>et</strong> de sa famille<br />
dans c<strong>et</strong>te période d’attente d’une certitude diagn<strong>os</strong>tique.<br />
Le degré de probabilité diagn<strong>os</strong>tique peut toutefois favoriser une préparation psychologique au<br />
déroulement thérapeutique ultérieur.<br />
C<strong>et</strong>te période d’attente peut perm<strong>et</strong>tre, si le diagn<strong>os</strong>tic de tumeur maligne est fortement évoqué :<br />
• De placer un site implantable<br />
• De prendre contact avec l’équipe oncologique afin de programmer l’h<strong>os</strong>pitalisation du<br />
patient.<br />
La biopsie peut être associée à <strong>des</strong> gestes thérapeutiques contemporains que l’on peut classer en :<br />
• Biopsie-exérèse <strong>et</strong> biopsie-évidemment-greffe (lésions bénignes),<br />
• Biopsie-<strong>os</strong>té<strong>os</strong>ynthèse (lésions bénignes fragilisantes <strong>et</strong> lésions métastatiques),<br />
• Biopsie-résection-prothèse ou greffe (lésions métastatiques ou après exérèse complète en<br />
un temps).<br />
DCEM 2 – Module 10 11
Faculté de Médecine de Marseille<br />
1.5. L'histologie<br />
Les principes généraux <strong>des</strong> techniques sont valables pour le tissu <strong>os</strong>seux. Mais, dans la mesure où<br />
l'<strong>os</strong> englobe <strong>des</strong> sels calcaires, il doit subir une décalcification pour obtenir un tissu mou, adapté<br />
aux coupes fines.<br />
Lorsque le fragment contient du tissu <strong>os</strong>seux, le temps de préparation <strong>des</strong> pièces est prolongé du<br />
fait de la décalcification préalable <strong>des</strong> fragments.<br />
Les fixateurs utilisés en pratique courante sont le liquide de Bouin, le formol à 10 % ; on peut<br />
également employer les fixateurs à base de sels de chrome.<br />
La décalcification est réalisée à partir d'un acide perm<strong>et</strong>tant d'éliminer le calcium sous forme de<br />
sel. Mais on doit faire appel à <strong>des</strong> solutions n'altérant pas les structures cellulaires <strong>et</strong> tissulaires.<br />
La décalcification achevée (la recoupe <strong>des</strong> fragments perm<strong>et</strong> de l'objectiver), les prélèvements<br />
doivent être lavés à l'eau courante durant vingt heures avant d'être déshydratés <strong>et</strong> inclus.<br />
L'interprétation <strong>des</strong> lames est basée sur les caractères néoplasiques <strong>des</strong> cellules qui comp<strong>os</strong>ent la<br />
lésion. En pratique, ce sont les éléments significatifs d'une néoplasie maligne (anomalies<br />
nucléaires, atypies nucléolaires, <strong>et</strong> de la chromatine) qui sont recherchés.<br />
1.6. L'immobilisation platrée<br />
Il est conseille d'y recourir chaque fois que l'extension <strong>des</strong> lésions comprom<strong>et</strong> la solidarité <strong>des</strong><br />
segments <strong>os</strong>seux.<br />
Elle réalise le meilleur traitement préventif <strong>des</strong> fractures spontanées <strong>et</strong> constitue parfois, lorsque<br />
la fracture a pu être évitée, une thérapeutique suffisante (kyste <strong>os</strong>seux, granulomes é<strong>os</strong>inophiles).<br />
1.7. Les métho<strong>des</strong> chirurgicales<br />
Le repérage doit être d'autant plus soigneux que la lésion est p<strong>et</strong>ite <strong>et</strong> profonde. L'étude<br />
minutieuse <strong>des</strong> radiographies ne doit pas dispenser, en certains cas, d'un examen radi<strong>os</strong>copique<br />
préopératoire avec mise en place d'un repère cutané.<br />
La réanimation per <strong>et</strong> p<strong>os</strong>topératoire doit être généreusement prévue, non seulement dans les<br />
interventions majeures telles que les résections fendues, mais encore pour les évidements qui<br />
peuvent parfois être très hémorragiques (tumeurs à cellules géantes).<br />
1.7.1. L'évidement-bourrage<br />
L'incision doit aborder la corticale la plus superficielle ou la plus pathologique en évitant les<br />
obstacles vasculo-nerveux.<br />
L'<strong>os</strong> doit être exp<strong>os</strong>é sur une surface suffisante avant trépanation, afin de n'être point gêné par<br />
l'hémorragie.<br />
Dès que la cavité est abordée, une aspiration perm<strong>et</strong>, dans les lésions qui saignent, de voir<br />
toujours clairement <strong>et</strong> de réaliser une intervention complète.<br />
L'évidement terminé, les parois de la cavité sont minutieusement écouvillonnées, cur<strong>et</strong>ées ou<br />
même abrasées.<br />
Reste alors le problème de la cavité <strong>os</strong>seuse. Certains auteurs font confiance à l'organisation du<br />
caillot sanguin pour obtenir le colmatage <strong>et</strong> la cicatrisation <strong>os</strong>seuse. Nous pensons que, la mise en<br />
place d'un matériel <strong>os</strong>seux est très souhaitable. La consolidation s'en trouve accélérée,<br />
l'<strong>os</strong>téogenèse favorisée. De plus, on évite les complications dues à l'existence de toute cavité<br />
<strong>os</strong>seuse.<br />
DCEM 2 – Module 10 12
Faculté de Médecine de Marseille<br />
Il faut, pour que ce geste ne soit pas illusoire, attacher une très grande minutie à la mise en place<br />
<strong>des</strong> greffons de tissu spongieux sur les crêtes iliaques <strong>et</strong> préalablement coupées en p<strong>et</strong>its<br />
fragments ou de substitut <strong>os</strong>seux, afin de pouvoir épouser complètement les contours de la cavité.<br />
Il convient, en eff<strong>et</strong>, pour parler de bourrage, que la cavité soit entièrement comblée par le<br />
matériel <strong>os</strong>seux <strong>et</strong> non – comme c'est le cas souvent – parsemée de quelques fragments donnant<br />
radiologiquement un aspect en "grelot".<br />
Il est bon de comprimer les greffons à l'aide d'un instrument mousse <strong>et</strong> d'un marteau.<br />
Dans de telles conditions, un important matériel <strong>os</strong>seux est nécessaire, que l'on peut le plus<br />
souvent prélever sur le suj<strong>et</strong> lui-même. Il peut se faire cependant, dans certains évidements<br />
épiphysaires particulièrement importants, qu'un recours, au moins partiel, à <strong>des</strong> allogreffes s'avère<br />
nécessaire.<br />
La ferm<strong>et</strong>ure plan par plan doit être soigneuse le drainage sortant par la cicatrice<br />
1.7.2. L'excision<br />
Sur le plan de l'exérèse, l'excision correspond à une résection limitée, respectant la continuité<br />
<strong>os</strong>seuse.<br />
Qu'il s'agisse d'une tumeur pédiculée ou sessile, ou encore d'une lésion excentrique n'intéressant<br />
qu'une portion de la circonférence <strong>os</strong>seuse, elle enlève la totalité de c<strong>et</strong>te lésion – contenu <strong>et</strong> paroi<br />
–, la section portant en tissu sain.<br />
Dans certains cas, la corticale restante peut être très étroite <strong>et</strong> une greffe, associée ou non à un<br />
enclouage centro-médullaire ou une <strong>os</strong>té<strong>os</strong>ynthèse, peut être nécessaire pour assurer la solidité du<br />
segment <strong>os</strong>seux, ainsi que sa rapide réparation.<br />
1.7.3. Les résections<br />
Elles se trouvent indiquées chaque fois qu'elles sont p<strong>os</strong>sibles du fait de l'extension de la tumeur.<br />
Elles se justifient dans certaines lésions bénignes dont l'évolution est caractérisée par une<br />
<strong>os</strong>téolyse considérable ou récidivante (tumeurs à cellules géantes).<br />
La résection constitue parfois une thérapeutique de nécessité qui est bien sûr, toujours préférable<br />
à l'amputation. Ses conséquences fonctionnelles doivent alors être minutieusement envisagées, la<br />
réparation orthopédique étant soumise à quelques aléas.<br />
1.7.3.1. Résections diaphysaires<br />
L'exérèse, en elle-même, p<strong>os</strong>e généralement peu de problèmes. Au niveau de l'humérus, la<br />
dissection du nerf radial en constitue le temps préalable.<br />
Dans certains cas de tumeur douteuse, il ne faudra pas hésiter à passer au large de l'<strong>os</strong> en<br />
emportant avec lui un manchon musculaire.<br />
La reconstitution diaphysaire se fait au moyen d'une allo-greffe massive. Sa fixation doit être<br />
rigoureuse, protégée parfois par un enclouage ou une plaque vissée.<br />
Lorsque la résection ne laisse qu'un segment épiphysaire de trop p<strong>et</strong>it volume, il est préférable de<br />
m<strong>et</strong>tre en place une greffe <strong>os</strong>téo-articulaire ou une prothèse.<br />
La marche sera reprise quelques jours après l'intervention.<br />
Le greffon ne s'intégrera lui que quelques mois ou années plus tard.<br />
DCEM 2 – Module 10 13
Faculté de Médecine de Marseille<br />
1.7.3.2. Résections diaphyso-épiphysaires<br />
Les métho<strong>des</strong> qui sont utilisées sont nombreuses :<br />
Remplacement du segment réséqué par une prothèse articulaire : la fixation dans la diaphyse<br />
restante est assurée par la tige de reconstruction de la prothèse. Une plage ou un tenon empêche<br />
la rotation axiale au lieu de résection. Les muscles les plus importants sont refixés sur l'<strong>os</strong> par<br />
l'intermédiaire de fils non résorbables (moyen fessier, deltoïde….).<br />
Les dimensions exactes de ces prothèses sont étudiées d'après sur les scanners. Elles doivent être<br />
fabriquées sur mesure pour chaque cas particulier. Les inconvénients majeurs de c<strong>et</strong>te méthode<br />
sont le <strong>des</strong>cellement <strong>et</strong> l'instabilité qui peuvent s'observer parfois tardivement.<br />
Remplacement du segment réséqué par une allo-greffe massive diaphyso-épiphysaire donne<br />
d'excellents résultats à distance quand la stabilité articulaire est obtenue. Les résultats à long<br />
terme sont excellents les muscles se refixant sur l'<strong>os</strong> greffé dès le 3 ème mois <strong>et</strong> l'intégration<br />
<strong>os</strong>seuse est en règle de bonne qualité à partir du 18 ème mois p<strong>os</strong>topératoire.<br />
Le cartilage greffé, qui est nourri par imbibition de synovie, reste vivant <strong>et</strong> 15 ou 20 ans après la<br />
greffe les cellules cartilagineuses greffées sont encore bien présentes <strong>et</strong> vivantes.<br />
Le replacement du segment réséqué par une greffe <strong>os</strong>seuse réalisant simultanément une<br />
arthrodèse (technique de Juvara) n'est pratiquement pas utilisée.<br />
Les indications respectives de ces diverses métho<strong>des</strong> dépendent <strong>des</strong> caractères particuliers de<br />
chaque épiphyse <strong>et</strong> de leur fonction essentielle :<br />
Les prothèses donnent d'excellents résultats à court <strong>et</strong> moyen terme mais doivent être changées au<br />
bout de quelques années.<br />
Les greffes s'intègrent souvent parfaitement bien mais la stabilité articulaire doit être respectée.<br />
La solution intermédiaire que représente l'association d'une prothèse manchonnée par de l'<strong>os</strong> de<br />
banque donne d'excellents résultats en favorisant la fixation musculaire sur l'<strong>os</strong> réduisant de ce<br />
fait l'importance du bras de levier <strong>et</strong> en évitant la survenue d'hypersollicitations sur la queue de la<br />
prothèse source de <strong>des</strong>cellement ou de rupture.<br />
1.7.4. L'amputation<br />
Elle sanctionne l'insuccès du traitement conservateur, échec dont les causes tiennent souvent à la<br />
survenue de complications indépendantes de la nature de la lésion (surinfection, récidive locale).<br />
La thérapeutique actuelle doit s'efforcer d'éviter à tout prix ces amputations abusives. La<br />
résection carcinologique ayant la même efficacité qu'une amputation.<br />
1.8. La radiothérapie<br />
L'utilisation de la radiothérapie dans les tumeurs <strong>os</strong>seuses malignes <strong>et</strong> à plus forte raison bénignes<br />
s'est avérée décevante <strong>et</strong> a perdu de plus en plus de terrain au fur <strong>et</strong> à mesure que la constatation<br />
de son inefficacité habituelle se doublait d'une meilleure connaissance de ses dangers (sarcomes<br />
radioinduits, troubles de la croissance <strong>os</strong>seuse).<br />
Certains auteurs Asiatiques prop<strong>os</strong>ent cependant avec semble-t-il un pourcentage de succès<br />
intéressant une irradiation de la tumeur isolée chirurgicalement <strong>et</strong> laissée en place.<br />
DCEM 2 – Module 10 14
Faculté de Médecine de Marseille<br />
2. Traitement radio-chirurgical <strong>des</strong> métastases <strong>os</strong>seuses <strong>des</strong> <strong>os</strong><br />
longs<br />
Les métastases (M.) <strong>des</strong> <strong>os</strong> longs sont moins fréquentes que celles de l'axe rachidien ou du bassin.<br />
Elles concernent surtout le fémur <strong>et</strong> l'humérus: par ordre de fréquence, ces M. sont en rapport<br />
avec les cancers suivants : sein (30 %), pr<strong>os</strong>tate (16 %), bronches (12 %), rein (10 %), appareil<br />
digestif (6 %), <strong>et</strong> thyroïde (3 %).<br />
L'origine demeure inconnue dans environ 20 % <strong>des</strong> cas.<br />
Du fait de l'impotence liée aux fractures <strong>et</strong>/ou <strong>des</strong> douleurs, ce tableau métastatique peut être<br />
responsable à lui seul d'un inconfort majeur même s'il existe d'autres sites métastatiques.<br />
Il convient cependant d'évaluer la survie en fonction de l'extension de la maladie mais aussi selon<br />
les indices de performance de l'état général (OMS-Karnofsky) <strong>et</strong> d'être très palliatif si c<strong>et</strong>te survie<br />
est estimée à quelques semaines.<br />
Dans la majorité <strong>des</strong> cas, un traitement de ces M. <strong>os</strong>seuses s'imp<strong>os</strong>e.<br />
Nous réalisons une chirurgie première <strong>des</strong> M. <strong>os</strong>téolytiques avec fracture ou imminence de<br />
fracture car même si une radiothérapie (RT.) est susceptible d'entraîner une recalcification, ceci<br />
demande un long délai.<br />
Une exérèse extensive <strong>et</strong> mutilante avec <strong>des</strong> limites saines n'est pas indispensable dans ce<br />
contexte car une RT. est associée <strong>et</strong> de toutes façons ces deux métho<strong>des</strong> ne prétendent pas guérir<br />
la maladie.<br />
Ceci est à nuancer pour les M. <strong>os</strong>seuses uniques <strong>et</strong> surtout synchrones <strong>des</strong> cancers du rein en<br />
raison de la p<strong>os</strong>sibilité de longues survies <strong>et</strong> de la faible radi<strong>os</strong>ensibilité <strong>des</strong> métastases.<br />
La RT. est très efficace (régression majeure <strong>des</strong> douleurs 80 %) sur les M. <strong>des</strong> cancers du sein, de<br />
la pr<strong>os</strong>tate ou de la thyroïde <strong>et</strong> également <strong>des</strong> déterminations myélomateuses qui ne sont pas <strong>des</strong><br />
M. mais qui p<strong>os</strong>ent <strong>des</strong> problèmes identiques.<br />
Elle est moins efficace pour les M. <strong>des</strong> cancers <strong>des</strong> bronches <strong>et</strong> de l'appareil digestif ou urinaire.<br />
Nous débutons c<strong>et</strong>te RT. dès l'obtention de la cicatrisation en r<strong>et</strong>enant pour volume l'ensemble de<br />
l'<strong>os</strong> long avec éventuellement un surd<strong>os</strong>age sur la M.<br />
Bien que les matériels métalliques modifient les inter-réactions photons-matière, du fait du très<br />
faible parcours <strong>des</strong> électrons <strong>secondaires</strong>, ceci n'est pas du tout gênant. De nombreux travaux<br />
démontrent l'efficacité comparable d'une RT. concentrée par rapport à une RT. étalée ce qui<br />
réduit d'autant la durée totale de traitement.<br />
Nous utilisons habituellement une d<strong>os</strong>e de 30 gy en 10 séances ou de 20 gy en 5 séances, les<br />
d<strong>os</strong>es uniques de 8 gy étant réservées aux situations les plus palliatives. Une telle RT. n'empêche<br />
pas par la suite d'autres traitements par les agents physiques (RT. hémicorporelles, 32 P,<br />
Samarium, Iode radioactif <strong>et</strong>c...).<br />
Ce traitement <strong>des</strong> M. <strong>os</strong>seuses doit perm<strong>et</strong>tre d'obtenir une large réduction <strong>des</strong> douleurs <strong>et</strong> une<br />
capacité à se déplacer chez <strong>des</strong> patients dont la médiane de survie est de l'ordre de 10 mois. Il est<br />
vrai que c<strong>et</strong>te médiane est plus basse pour les cancers bronchiques mais elle est plus importante<br />
avec <strong>des</strong> survies pouvant atteindre plusieurs années pour les cancers du sein, du rein ou de la<br />
thyroïde. En outre le confort ainsi obtenu perm<strong>et</strong> une meilleure réalisation <strong>des</strong> traitements de fond<br />
de la maladie.<br />
DCEM 2 – Module 10 15
Faculté de Médecine de Marseille<br />
Nous débutons c<strong>et</strong>te radiothérapie dès l'obtention de la cicatrisation cutanée en r<strong>et</strong>enant pour<br />
volume-cible l'ensemble de l'<strong>os</strong> long avec éventuellement un surd<strong>os</strong>age sur la métastase.<br />
Sauf cas particulier les métastases <strong>os</strong>seuses uniques d'un cancer du sein ou de la thyroïde sont<br />
compatibles avec une longue survie.<br />
Le diagn<strong>os</strong>tic de métastase <strong>os</strong>seuse implique cependant un décès à plus ou moins longue<br />
échéance. La survie est n<strong>et</strong>tement plus courte s'il s'agit d'un cancer du poumon que d'un cancer du<br />
sein ou de la pr<strong>os</strong>tate (médianes respectives : 10,12 à 48 mois selon les sous groupes, <strong>et</strong> 24 mois).<br />
Le but de ce traitement local de la métastase <strong>os</strong>seuse n'est donc pas d'éradiquer le processus<br />
tumoral mais :<br />
• d'agir sur la douleur qui demeure le premier symptôme,<br />
• de prévenir ou de traiter une fracture,<br />
• d'assurer une autonomie correcte au patient<br />
• <strong>et</strong> d'une façon plus générale, d'améliorer son confort ce qui aura en outre l'avantage de<br />
faciliter la réalisation <strong>des</strong> traitements systémiques s'ils sont indiqués.<br />
On a vu que la radiothérapie représente un très bon traitement antalgique dans environ 80 % <strong>des</strong><br />
cas avec <strong>des</strong> chiffres cependant moins élevés pour les métastases <strong>des</strong> cancers du poumon ou <strong>des</strong><br />
cancers digestifs.<br />
En cas de risque de fracture, (chiffré à 70 %) quand plus de 50 % du cortex est détruit, on estime<br />
qu'une radiothérapie de 30 grays prévient c<strong>et</strong> accident.<br />
L'ér<strong>os</strong>ion corticale <strong>et</strong> le caractère lytique <strong>des</strong> métastases <strong>os</strong>seuses nous parait être un bon critère<br />
d'indication d'une chirurgie surtout pour les <strong>os</strong> porteurs tels que le fémur. Sous réserve que l'état<br />
général du patient s'y prête <strong>et</strong> que la survie attendue soit supérieure ou égale à 3 mois, la<br />
radiothérapie p<strong>os</strong>t-opératoire est alors systématique.<br />
La d<strong>os</strong>e de 30 grays en 10 séances représentait jusqu'il y a peu de temps, le protocole le plus<br />
répandu pour l'irradiation de ces métastases <strong>os</strong>seuses. Cependant, une d<strong>os</strong>e unique de 8 grays<br />
aboutit aux mêmes résultats<br />
Actuellement nous avons tendance à modifier également notre attitude.<br />
Nous délivrons une d<strong>os</strong>e unique de 8 grays, sauf s'il y a risque notable de fracture, car ceci réduit<br />
la durée globale du traitement <strong>et</strong> participe donc à l'amélioration du confort pour le patient.<br />
De plus, en cas d'eff<strong>et</strong> insuffisant, il est toujours p<strong>os</strong>sible de renouveler le même traitement.<br />
Enfin, ceci n'empêche pas la réalisation ultérieure d'une radiothérapie hémicorporelle, si les<br />
métastases sont multiples. Les résultats antalgiques sont alors en règle excellents<br />
Des d<strong>os</strong>es de 6 à 7 grays sont délivrées sur la moitié supérieure du corps <strong>et</strong> de 7 à 8 grays sur la<br />
moitié inférieure du corps en une séance ou en 2 séances séparées de 2 à 4 semaines.<br />
La régression partielle de la douleur est estimée dans ces cas entre 55% <strong>et</strong> 100 % <strong>et</strong> la disparition<br />
complète de celle-ci est estimée entre 5 % <strong>et</strong> 50 %. Le délai d'apparition de c<strong>et</strong>te sédation varie<br />
de 1 à 14 jours.<br />
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Mais <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s iatrogènes peuvent être notés à type de nausées, vomissements, diarrhée avec<br />
parfois <strong>des</strong> complications plus graves à type de toxicité médullaire ou pulmonaire.<br />
Ces complications sont r<strong>et</strong>rouvées dans 2 % à 8 % <strong>des</strong> cas d'irradiation de la moitié inférieure du<br />
corps <strong>et</strong> dans 4 % à 32 % <strong>des</strong> cas d'irradiation de la moitié supérieure du corps.<br />
Ce traitement <strong>des</strong> métastases <strong>os</strong>seuses doit perm<strong>et</strong>tre d'obtenir une large réduction <strong>des</strong> douleurs <strong>et</strong><br />
une capacité à se déplacer chez <strong>des</strong> patients dont la médiane de survie est de l'ordre de 12 mois. Il<br />
est vrai que c<strong>et</strong>te médiane est plus basse pour les cancers bronchiques mais elle est plus<br />
importante avec <strong>des</strong> survies pouvant atteindre plusieurs années pour les cancers du sein, du rein<br />
ou de la thyroïde. En outre le confort ainsi obtenu perm<strong>et</strong> une meilleure réalisation <strong>des</strong><br />
traitements de fond de la maladie.<br />
3. Tableau récapitulatif <strong>des</strong> tumeurs <strong>os</strong>seuses<br />
Schématisation diagn<strong>os</strong>tique <strong>des</strong> tumeurs <strong>os</strong>seuses...<br />
Nous nous prop<strong>os</strong>ons de dresser, pour chaque variété <strong>des</strong> principales tumeurs de l'<strong>os</strong>, une sorte de<br />
"portrait-robot ", perm<strong>et</strong>tant, devant un malade donné, une orientation diagn<strong>os</strong>tique rapide.<br />
Comme toute schématisation, c<strong>et</strong>te entreprise pourra s'avérer entachée d'erreurs ou<br />
d'imprécisions, devant certaines formes cliniques particulières.<br />
Elle ne prétend que br<strong>os</strong>ser le tableau radio-clinique <strong>des</strong> éventualités les plus fréquentes. Pour<br />
chaque tumeur, nous envisagerons les problèmes de terrain (T) (âge, sexe, contexte), de<br />
localisation (L), d'aspect radiologique (R).<br />
3.1. <strong>Tumeurs</strong> bénignes<br />
3.1.1. Origine cartilagineuse<br />
3.1.1.1. Ex<strong>os</strong>t<strong>os</strong>e <strong>os</strong>téogénique<br />
T : surtout adolescent <strong>et</strong> adulte jeune, parfois riche contexte d'ex<strong>os</strong>t<strong>os</strong>es multiples.<br />
L : métaphyses <strong>des</strong> <strong>os</strong> longs, <strong>os</strong> <strong>des</strong> ceintures.<br />
R : saillie sessile ou pédiculée, dont le spongieux central se continue à plein canal, avec la<br />
médullaire de l'<strong>os</strong> porteur de l'ex<strong>os</strong>t<strong>os</strong>e.<br />
3.1.1.2. Chondrome<br />
T : variable, rare avant 20 ans si la localisation est unique, fréquemment découvert dans l'enfance<br />
en cas d'enchondromat<strong>os</strong>e multiple (maladie d'Ollier).<br />
L : <strong>os</strong> de la main, zones diaphyso-métaphysaires <strong>des</strong> <strong>os</strong> longs, <strong>os</strong> <strong>des</strong> ceintures.<br />
R : soit forme centrale (macrogéo<strong>des</strong> contenant volontiers <strong>des</strong> calcifications), soit forme<br />
périphérique (image d'addition irrégulièrement calcifiée implantée sur une corticale).<br />
3.1.1.3. Chondroblastome<br />
T : adolescent, adulte jeune.<br />
L : épiphyses.<br />
R : géode souvent uniloculaire <strong>et</strong> assez bien limitée.<br />
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3.1.1.4. Fibrome chondro-myxoïde<br />
T : adolescent, adulte jeune.<br />
L : métaphyses <strong>des</strong> <strong>os</strong> longs, p<strong>et</strong>its <strong>os</strong> <strong>des</strong> extrémités.<br />
R : géode assez volumineuse, unique, bridée d'une fine sclér<strong>os</strong>e.<br />
3.1.2. Origine <strong>os</strong>téoide<br />
3.1.2.1. Ostéome <strong>os</strong>téoïde -Ostéoblastome<br />
T : adolescent, adulte jeune.<br />
L : variable sur les <strong>os</strong> longs ou le rachis.<br />
R : nidus entouré d'une condensation.<br />
N.B. : douleurs nocturnes calmées par l'aspirine.<br />
3.1.3. Origine fibreuse<br />
3.1.3.1. Fibrome non <strong>os</strong>sifiant <strong>et</strong> lacune corticale métaphysaire<br />
T : enfant. adolescent.<br />
L : métaphyse <strong>des</strong> <strong>os</strong> longs, surtout le membre inférieur.<br />
R : p<strong>et</strong>ites géo<strong>des</strong> cernées d'un fin liséré de condensation.<br />
3.1.3.2. Fibrome <strong>os</strong>sifiant <strong>et</strong> dysplasie fibreuse<br />
T : variable (découverte d'autant plus précoce que les localisations sont multiples).<br />
L : variable sur les <strong>os</strong> longs (mais rarement les épiphyses) <strong>et</strong> le bassin, le rachis.<br />
R : image lytique, uni ou pluriloculaires, assez étendues, en hauteur sur les <strong>os</strong> longs, amincissant<br />
les corticales, déformations p<strong>os</strong>sibles <strong>des</strong> axes <strong>os</strong>seux, parfois plusieurs foyers sur un même <strong>os</strong> ou<br />
sur <strong>des</strong> <strong>os</strong> différents.<br />
N.B. : contexte cutané (tâches brunes) <strong>et</strong> endocrinien (syndrome d'Albright) p<strong>os</strong>sible.<br />
3.1.4. Origine mésenchymateuse<br />
3.1.4.1. <strong>Tumeurs</strong> à cellules géantes<br />
T : adulte jeune.<br />
L : zones épiphysaires ou épiphyso-métaphysaires, bassin. rachis.<br />
R : <strong>os</strong>téolyse respectant longtemps la corticale (parfois souillée), <strong>et</strong> volontiers cloisonnées.<br />
3.1.5. Dystrophies pseudo-tumorales<br />
3.1.5.1. Kyste essentiel<br />
T : enfant.<br />
L : métaphysaire sur les <strong>os</strong> longs, juste au contact du cartilage de conjugaison ; calcanéum.<br />
R : géode volumineuse, unique, amincissant <strong>et</strong> parfois souillant un peu les corticales.<br />
3.1.5.2. Kyste anévrysmal<br />
T : enfant, adolescent.<br />
L : métaphyses <strong>des</strong> <strong>os</strong> longs, bassin, rachis.<br />
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R : lyse bien limitée, cloisonnée, pouvant déformer <strong>et</strong> souiller une corticale.<br />
3.1.6. Origines diverses<br />
3.1.7. Histiocyt<strong>os</strong>e X, granulome é<strong>os</strong>inophile<br />
T : variable, mais surtout l'enfant.<br />
L : ubiquitaire <strong>et</strong> parfois multilocalisé.<br />
R : lésion lytique <strong>et</strong> géodique souvent peu caractéristique.<br />
3.1.7.1. Adamantinome<br />
T : adulte jeune.<br />
L : diaphyse tibiale <strong>et</strong> maxillaire presque exclusivement.<br />
R : image plurigéodique.<br />
T : adulte<br />
L : phalange, distale.<br />
R : géode, ér<strong>os</strong>ion corticale.<br />
3.1.7.2. Tumeur glomique<br />
3.2. <strong>Tumeurs</strong> malignes<br />
3.2.1. Origine cartilagineuse<br />
3.2.1.1. Le chondr<strong>os</strong>arcome<br />
T : adulte surtout après 30 ans, parfois porteur d'ex<strong>os</strong>t<strong>os</strong>es multiples, ou de chondromes<br />
multiples.<br />
L : zone diaphyso-métaphysaire <strong>des</strong> <strong>os</strong> longs surtout aux racines <strong>des</strong> membres, bassin. omoplate,<br />
R : soit image centro-<strong>os</strong>seuse macrogéodique contenant volontiers quelques calcifications, soit<br />
image juxta-<strong>os</strong>seuse, irrégulièrement calcifiée ( en " chou- fleur").<br />
3.2.2. Origine <strong>os</strong>téoide<br />
3.2.2.1. Le sarcome <strong>os</strong>téogène<br />
T : enfant, adolescent.<br />
L : métaphyses <strong>des</strong> grands <strong>os</strong> <strong>des</strong> membres.<br />
R : zone "gommée" d'<strong>os</strong>téolyse irrégulière, mal limitée, parfois associée à <strong>des</strong> plages condensées<br />
(qui peuvent être dominantes) avec réaction peri<strong>os</strong>tée <strong>et</strong> au maximum rupture corticale, feux<br />
d'herbe, <strong>et</strong>c...<br />
3.2.2.2. Le sarcome juxtacortical<br />
T : grand adolescent, adulte jeune.<br />
L : métaphyses <strong>des</strong> <strong>os</strong> longs.<br />
R : image dense d'addition, implantée sur une corticale homogène condensante, souvent bien<br />
limitée (image faussement rassurante).<br />
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3.2.3. Origine fibreuse<br />
3.2.3.1. Le fibr<strong>os</strong>arcome<br />
T : plutôt l'adulte.<br />
L : variable (épiphyses, diaphyses, métaphyses), atteinte p<strong>os</strong>sible du tronc.<br />
R : aspect malin mais n'évoquant rien de plus précis.<br />
3.2.4. Origine neuroectodermique<br />
3.2.4.1. Sarcome d'Ewing<br />
T : enfant, adolescent,<br />
L : variable.<br />
R : parfois typique (image en "pelure d'oignon " par réaction péri<strong>os</strong>tée), ailleurs ressemblant au<br />
Iymph<strong>os</strong>arcome de Parker, ou au sarcome <strong>os</strong>téogène.<br />
3.2.5. Origine lymphoide<br />
3.2.5.1. Lymph<strong>os</strong>arcome de PARKER <strong>et</strong> JACKSON<br />
T : plutôt l'adulte.<br />
L : variable sur les <strong>os</strong> longs ou le tronc.<br />
R : soit microgéo<strong>des</strong> métaphysaires ou épiphysaires, soit association d'<strong>os</strong>téolyse<strong>os</strong>téocondensation<br />
de la diaphyse ou du tronc.<br />
3.2.5.2. Myélome, plasmocytome, maladie de Kahler<br />
T : adulte d'âge mûr, vieillard.<br />
L : ubiquitaire.<br />
R : <strong>os</strong>téolyse géodique ou aspect mité.<br />
p<strong>os</strong>sibilité de plusieurs localisations.<br />
N.B. : contrôle biologique (souvent présent : pic gamma à l'électrophorèse <strong>des</strong> proti<strong>des</strong> sanguins,<br />
<strong>et</strong>c.).<br />
3.3. Divers<br />
3.3.1. Chordome<br />
T : adulte d'âge mûr.<br />
L : sacrum, parfois rachis lombaire bas ou cervical, haut <strong>et</strong> base du crâne.<br />
R : <strong>os</strong>téolyse irrégulière, mal limitée.<br />
3.3.2. Métastases <strong>os</strong>seuses<br />
T : vieillard <strong>et</strong> adulte d'âge mûr.<br />
L : ubiquitaire (rachis, bassin, <strong>os</strong> longs, surtout le fémur), p<strong>os</strong>sibilité de plusieurs localisations.<br />
R : variable mais plus volontiers lytique que condensant.<br />
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Et pour terminer, quelques aphorismes :<br />
• Au-delà de 50 ans, une tumeur <strong>os</strong>seuse est a priori une métastase ou un myélome.<br />
• Toute tumeur à comp<strong>os</strong>ante franchement épiphysaire doit faire discuter : une tumeur à<br />
cellules géantes, un chondroblastome, un chondro-sarcome à cellules claires.<br />
• Les lésions tumorales multifocales peuvent être dues à une dysplasie fibreuse, une<br />
histiocyt<strong>os</strong>e X, <strong>des</strong> chondromes ou <strong>des</strong> ex<strong>os</strong>t<strong>os</strong>es, <strong>des</strong> métastases ou un myélome.<br />
• Les métastases <strong>os</strong>seuses sont les lésions tumorales les plus fréquentes du squel<strong>et</strong>te.<br />
• Les deux tumeurs malignes <strong>primitives</strong> les plus fréquentes sont le sarcome <strong>os</strong>téogène <strong>et</strong> le<br />
chondr<strong>os</strong>arcome, la première est une lésion de l'enfant <strong>et</strong> l'adolescent, la seconde se voit<br />
chez l'adulte surtout après 30 ans.<br />
• Les quatre tumeurs bénignes les plus fréquentes sont les ex<strong>os</strong>t<strong>os</strong>es <strong>os</strong>téogéniques, les<br />
chondromes, les tumeurs à cellules géantes, <strong>et</strong> celles du groupe <strong>os</strong>téome-<strong>os</strong>téoïde<strong>os</strong>téoblastome.<br />
• Une tumeur diaphysaire doit faire évoquer avant tout une dysplasie fibreuse, un<br />
adamantinorne (tibia <strong>et</strong> cubitus), une métastase.<br />
• Une <strong>os</strong>téolyse lombo-sacrée ou cranio-cervicale doit, au-delà de 40 ans, faire penser au<br />
chordome.<br />
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