Communauté Israélite de Lausanne 1848-1948. La ... - Ordiecole.com

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envisagé d’en refouler un certain nombre, nous avons pris l’engagement moral de subvenir financièrement et moralement aux besoins de nos coreligionnaires. Ce “ Gentlemen-Agreement ” a évité de bien plus grands malheurs à ces réfugiés. Nous sommes toujours liés par cet engagement. Nous ne pouvons pas nous en défaire et devons continuer à assumer coûte que coûte. En effet, le fait pour les autorités devaient participer de manière plus importante à l’entretien des réfugiés juifs contribuerait à alimenter l’antisémitisme, qui règne déjà de manière non négligeable. Une circulaire du Gemeindebund datée du 16 septembre 1948 nous apprend qu’à la fin juillet 1948, le V.S.J.F. entretenait environ 2’000 personnes, dont 1’600 entièrement et 400 partiellement. Le texte précise que les 180 jeunes gens rescapés de Buchenwald font partie de ce groupe de personnes, tout comme les 400 enfants du Comité Suisse d’aide aux enfants d’émigrés disparu en 1947. La circulaire ajoute que les coûts d’entretien pour ces personnes se montent respectivement et par mois à : - 160 francs pour une personne seule, - 270 francs pour un couple, - 120 francs pour un enfant vivant en ménage commun avec sa famille, - 225 francs pour un étudiant, un apprenti, etc. En outre, il faut ajouter à ces coûts les dépenses relatives à des situations particulières telles que les soins rituels, les régimes alimentaires, les frais pour maladies, les frais de vêtements, de nettoyage, de réparations, de médecin, de dentiste, de médicaments, etc. Dès lors, l’entretien est porté à 200 à 250 francs pour une personne seule et à 300 à 350 francs pour un couple. En bref, l’entretien des émigrants et réfugiés juifs coûte à cette époque, en moyenne, 500’000 à 550’000 francs par mois. En septembre 1948, les responsables de recherches de fonds en faveur des émigrants et réfugiés juifs en Suisse précisent qu’il faut absolument et rapidement trouver des fonds pour financer les tâches suivantes : installer des homes pour les réfugiés qui obtiennent le droit d’asile permanent et pour lesquels l’Etat et la communauté juive de Suisse se partagent les frais; entretenir les enfants dont le Comité suisse d’aide aux enfants d’émigrés s’était chargé jusqu’en 1947, donner une assistance morale et financière à ceux qui ne trouvent pas de travail ou sont incapables de travailler, assumer les secours d’après-guerre, en particulier aux rescapés des camps d’extermination, des camps de concentration, tels que Buchenwald, des tuberculeux n’ayant plus aucun moyen de subsistance et dont on ne peut raisonnablement exiger qu’ils retournent dans leur pays d’origine et, enfin, l’assistance aux nouveaux réfugiés venus en Suisse. Cet appel - qui émane du Gemeindebund - est signé respectivement par Berthold Guggenheim, de Zurich, Président de l’action, le Dr Georges Brunschwig, de Berne, Président du Gemeindebund, Walter Bär, de Zurich, Armand Brunschwig, de Genève, Otto Heim, Président de l’Union suisse des comités d’aide aux réfugiés juifs, Jean Nordmann de Fribourg, Président de la Commission “ Aide et 46
Reconstruction ” du Gemeindebund, Paul Dreyfus-de Gunzburg, de Bâle, Victor Loeb, de Berne. Le président Gustave Dreyfuss, ainsi que son épouse ont énormément oeuvré pour les réfugiés durant et après la guerre. Il fallait faire face aux oukases de la police fédérale des étrangers, relayé sans relâche par l’Office cantonal des étrangers. Il s’est engagé avec force et détermination dans ces luttes quotidiennes. Il s’est très souvent porté personnellement garant auprès de l’office précité pour ces réfugiés, afin qu’ils aient une chance de pouvoir rester en Suisse à l’abri des persécutions nazies. C’est également lui qui a trouvé le home des “ Berges du Léman ”, que le Gemeindebund va acheter pour y placer les réfugiés après la guerre et dont le rabbinat sera assuré successivement par le “ Wanderrrabi ” S. Schachnowitz, puis par le Grand Rabbin Georges Vadnaï dès 1949. Il présidera d’ailleurs l’inauguration solennelle de cette institution en 1948. Enfin, c’est aussi sous sa présidence que les Juifs religieux reviennent définitivement au bercail communautaire. 47
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