Communauté Israélite de Lausanne 1848-1948. La ... - Ordiecole.com

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été dissoute en 1947, l’entier de l’entretien des enfants juifs polonais a été reporté sur le judaïsme helvétique. A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les Juifs suisses ont dû prendre d’autres obligations en charge : les jeunes gens sortis vivants des camps de concentration, les et les victimes de la guerre, provenant pour une part importante des pays de l’Est. Ces personnes étaient souvent gravement atteintes dans leur santé , elles souffraient souvent de tuberculose. Ces personnes étaient bien entendu démunies de tous moyens matériel, ne sachant plus où aller, ne pouvant pas retourner en l’état dans leur pays d’origine. Sur les 2’500 Juifs enregistrés auprès du V.S.J.F. en septembre 1949, 1’60o personnes sont entretenues. 1’400 le sont entièrement (dont 200 Juifs arrivés après la fin de la guerre) et 200 partiellement. Si certains ne sont pas à la charge de la V.S.J.F, ils lui demande fréquemment aide et conseil sur le plan non financier. En fait, pour les 6 premiers mois de 1949, le V.S.J.F. a déboursé 2,5 millions de francs, soit 1’500 francs par personne environ, ce qui représente une moyenne de 250 francs par personne et par mois. 10 % de cette somme concerne les frais administratifs. Ce montant correspond à peu de chose près à celui qui est à la charge des organisations caritatives non-juives telles que “ Caritas ” et la “ Schweizerische Arbeiterhilfswerk ” (225 francs par mois, sans compter les frais administratifs). En 1949, 700 des personnes subventionnées par le V.S.J.F. sont âgées de plus de 50 ans. Parmi les 800 autres, qui sont âgés de 15 à 50 ans, 200 ont entre 40 et 50 ans. Par ailleurs, 150 sont des enfants. Sachant combien il est difficile de pouvoir émigrer intercontinentalement lorsqu’on a plus de 45 ans, qu’on est démuni et que souvent, on est gravement atteint dans sa santé, il faut en inférer que le nombre des réfugiés et émigrants juifs à la charge du V.S.J.F. ne baissera pas à l’avenir en deça de 1’000. Voici la répartition des destinations pour lesquelles les 2’500 Juifs enregistrés auprès du V.S.J.F se sont inscrits en 1949 : Afrique du Sud 11 Argentine 3 Australie 45 Brésil 4 Canada 19 Colombie 1 Curaçao 1 Chili 1 Equateur 3 Israël 188 Mexique 1 Paraguay 4 Uruguay 3 U.S.A. 444 Total 788 88
Parmi ces 788, 305 étaient à la charge du V.S.J.F en septembre 1949. Les autres étaient des personnes entretenues par d’autres organisations juives, telles que l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants), dont la structure relative aux formalités de départ était assumée techniquement par le V.S.J.F., ou par des émigrants ou des réfugiés qui n’étaient pas à la charge de la collectivité. Par ailleurs, il faut savoir que l’émigration vers les U.S.A. était tributaire de quotas, partant d’attentes de 1 à 3 ans pour l’obtention du visa d’entrée (= Greencard). Dès lors, un certain nombre de personnes inscrites pour partir vers Israël partirent vers les U.S.A. dès l’instant où elles se virent attribuer un droit de séjour là-bas. En Suisse, constate le rapporteur, la question de l’obtention d’une autorisation de travail demeure sans solution satisfaisante. Il considère (et nous le suivons en cela) que si ces personnes avaient pu travailler dès leur arrivée en Suisse - certains étaient prêts à les embaucher - comme cela avait été le cas dans d’autres pays, on aurait fait l’épargne de l’effet terriblement démoralisateur des gens désoeuvrés, alors même qu’ils sont déjà dans l’affliction du drame qu’ils venaient de vivre et, très souvent, de la perte des leurs dans la tourmente nazie. Ce problème semblait avoir commencé à se résoudre à la fin de la guerre, car les autorités avaient adoucis leurs interdictions et délivré des permis de travail à quelques centaines de réfugiés et aux émigrants. Toutefois, la situation économique difficile en Suisse avait rapidement freiné cet assouplissement. Ainsi, les procédures redevinrent vite pointilleuses et chicanières, ce qui a amené bon nombre de ceux qui avaient pu trouver un travail à le perdre.. et à se retrouver à nouveau à la charge de la V.S.J.F. Or, précise le rapporteur de la V.S.J.F., à cette époque, la Suisse occupait 150 travailleurs immigrés. Au vu de ce nombre, il eut été facile d’y ajouter ceux des 2’600 Juifs rescapés de la Shoah qui, n’étant pas trop âgés, invalides ou malades, étaient à même d’exercer une activité lucrative dans notre pays. Ces personnes auraient pu travailler dans les professions où l’on manquait de monde. Peu importe que cela ait correspondu à leur formation de base, pour autant bien sûr, qu’elles aient été aptes à effectuer ces tâches. Il est évident qu’un médecin peut par exemple être employé comme infirmier. Il est vrai cependant que les émigrants et les réfugiés juifs en Suisse n’étaient pas des habitués des travaux agricoles ou des emplois dans l’industrie lourde. Ils connaissaient mieux le domaine des petites industries et de l’artisanat (fourreurs, tailleurs, potiers d’art, modistes, fonctionnaires dans des organisations juives (ndrl : à cause des problèmes de langue, beaucoup d’entre eux ne parlaient pas français). Ces difficultés de trouver du travail ont amené la V.S.J.F. à constater, en septembre 1949, qu’environ 400 de ces personnes devraient quitter la Suisse, parce qu’il n’était plus possible de les aider financièrement et que, depuis 1933, les autorités suisses avaient clairement énoncé qu’elles ne les acceptaient sur leur territoire que pour y transiter. Plus d’une centaine de ces personnes, qui auraient pu partir pour Israël, mais ne le désiraient pas, recoururent contre la décision de la V.S.J.F. auprès du Gemeindebund. 89
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