Communauté Israélite de Lausanne 1848-1948. La ... - Ordiecole.com

Au rang des Justes, il faut aussi compter tous ceux qui ont été Sara et Nahum Bonstein
à faire entrer clandestinement les Juifs en Suisse, contrairement aux ordres de plus en
plus stricts de refoulement donnés par les organes de police des étrangers. Parmi eux
figure à n’en pas douter l’Armée du Salut lausannoise avec qui la famille Bonstein va se
lier d’amitié à la suite de l’anecdote suivante :
- Un beau matin de 1943, Nahum Bonstein reçoit un appel téléphonique de la police
l’informant que son épouse et le petit groupe de Juifs polonais arrivant en Suisse par le
Jura en provenance de Belgique ont été arrêtés par des garde-frontières. Sara Bonstein
va être transférée au quartier général de l’Armée du Salut, à l’Avenue Ruchonnet, à
Lausanne, sous la responsabilité de Mme le Major Vuille. Elle y restera “ incarcérée ”
pendant environ deux semaines. De là naîtra une grande amitié et une aide et
abnégation très grande du Major Vuille et de l’ensemble de l’Armée du Salut
lausannoise qui va prendre en charge bon nombre de Juifs arrivés clandestinement
chez nous.
Enfin, nous ne saurions oublier Melle Galland, qui travaillait à l’époque au sein de la
banque familiale, qui abritait aussi le consulat de Grande-Bretagne, grâce à qui il fut
possible de faire poursuivre leur voyage aux militaires évadés qui échouaient chez les
Bonstein.
LES REFUGIES
Il n’est pas possible de parler de la CIL sans parler du douloureux problèmes de ceux
qui ont tenté de sauver leur vie en se réfugiant dans notre pays. Si le Gemeindebund et
son président sont l’interlocuteur principal de la police des étrangers et des organismes
juifs qui, dans le monde et particulièrement aux U.S.A, les responsables des différentes
communauté de Suisse ont dû lutter pour leurs coreligionnaires, en particulier pour leur
entretien par la communauté, condition sine qua non à leur chance de pouvoir venir en
Suisse.
Sans entrer dans le détail de ce qui ne constitue pas l’objet de ce récit, il nous paraît
nécessaire de rappeler ici ce qui suit :
Le 30 janvier 1933, il devient chancelier du Reich à la demande du Maréchal
Hindenburg. Le 1er février 1933, il prononce la dissolution du Reichstage qui brûle le 27
février. Le 28 février 1933, il lève toutes les garanties constitutionnelles des libertés
fondamentales en promulgant le décret dénommé “ pour la protection du peuple et de
l’Etat ”. Le même jour, les Nazis ouvrent le camp de concentration de Dachau.
Le 1er avril 1933, Hitler ouvre la voie de la persécution raciale à l’encontre des Juifs en
décrétant une journée de boycott antisémites. Dans un premier temps, son but est de
faire partir les Juifs en conservant leurs biens. Ces exactions provoquent un premier
afflux massif de réfugiés juifs.
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