Communauté Israélite de Lausanne 1848-1948. La ... - Ordiecole.com
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l'égalité <strong>de</strong>s droits entre Juifs et Chrétiens fit son chemin petit à petit au gré <strong>de</strong> l'air du<br />
temps et <strong>de</strong>s événements. Bien entendu, les Juifs protestèrent eux-mêmes à propos<br />
<strong>de</strong>s inégalités et <strong>de</strong>s exclusions qu'ils subissaient.<br />
<strong>La</strong> question posée par le statut <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s Juifs créa <strong>de</strong>s frottements intercantonaux<br />
importants. On peut citer ceux qui surgirent entre les cantons d'Argovie et <strong>de</strong> Lucerne<br />
<strong>de</strong> 1849 à 1851 et d'Argovie et <strong>de</strong> Zurich <strong>de</strong> 1852 à 1856. Il faut relever que ce <strong>de</strong>rnier<br />
différent provoqua une enquête menée par le Conseil fédéral dans tous les cantons<br />
suisses. Celle-ci déboucha en premier lieu sur un rapport présenté à l'Assemblée<br />
fédérale le 26 mars 1856 .<br />
A la suite <strong>de</strong> ce rapport, l'Assemblée fédérale adopta l'arrêté fédéral du 24 septembre<br />
1856, qui était favorable à la condition <strong>de</strong>s <strong>Israélite</strong>s<br />
En fait, le Conseil fédéral avait tout d'abord cherché à obtenir une abolition ‡ bas bruit<br />
et sans manifestation externe. Il avait prié, par voie <strong>de</strong> circulaire, les cantons qui avaient<br />
recours à ces discriminations à l'encontre <strong>de</strong>s Juifs confédérés d'y renoncer. Ces<br />
<strong>de</strong>rniers, ou certains d’entre eux n'ayant pas voulu entrer dans cette optique, le Conseil<br />
fédéral fut contraint d'agir plus ouvertement. A cette occasion, il proposa en l'espèce :<br />
"d'abolir définitivement et expressément certaines restrictions qui ne sont plus<br />
<strong>com</strong>patibles ni avec l'esprit <strong>de</strong> la Constitution ni avec l'esprit du temps.<br />
Le peuple suisse, qui instruit par l'expérience, a beaucoup appris et beaucoup oublié,<br />
n'hésitera pas sans doute à admettre les citoyens <strong>de</strong> son pays qui n'ont cessé <strong>de</strong><br />
partager ses <strong>de</strong>stinées, aux bénéfices que l'on a appris et que l'on continuera<br />
d'accor<strong>de</strong>r aux citoyens d'autres Etats" xix<br />
Enfin, en 1864, la Suisse conclut avec la France un Traité d'établissement et <strong>de</strong><br />
<strong>com</strong>merce franco-suisse qui s'étendait à tous les Français sans distinction <strong>de</strong> religion.<br />
<strong>La</strong> France s'engagea, sous condition <strong>de</strong> réciprocité, à accor<strong>de</strong>r la liberté<br />
d'établissement aux citoyens helvétiques. <strong>La</strong> position helvétique relative à l'inégalité <strong>de</strong><br />
traitement face à ses concitoyens israélites ne pouvait plus durer. <strong>La</strong> situation réservée<br />
aux Français <strong>de</strong> confession israélite a en fait obligé la Suisse à "dans le même moment<br />
où la frontière était ouverte aux <strong>Israélite</strong>s français, enlever la <strong>de</strong>rnière barrière élevée<br />
pour les <strong>Israélite</strong>s suisses aux frontières cantonales". A défaut, les étrangers auraient<br />
été mieux traités que les nationaux en matière <strong>de</strong> droit à l'établissement xx .<br />
Après avoir procédé à une consultation <strong>de</strong>s cantons à ce propos , le 1er juillet 1865, le<br />
Conseil fédéral adressa un message à l'Assemblée fédérale. Ce message proposait<br />
différentes modification <strong>de</strong> la Constitution fédérale <strong>de</strong> <strong>1848</strong> . Il s'agissait notamment <strong>de</strong><br />
changer les dispositions sur la liberté d'établissement, en l'étendant à tous les Suisses,<br />
quelles que soient leurs croyances religieuses. Ces propositions furent adoptées par<br />
l'Assemblée fédérale le 19 novembre 1865 dans une loi fédérale xxi .<br />
Toutefois, il faut souligner que seules les questions relatives à l'égalité <strong>de</strong> tous les<br />
Suisses <strong>de</strong>vant la loi et à la liberté d'établissement vont trouver grâce <strong>de</strong>vant le peuple<br />
et les cantons. Ils acceptent, le 14 janvier 1866, les nouveaux article 41 et 48 Const.<br />
féd. qui disposent que :<br />
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