PSC 1-06 - FSP

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Photo: Nicolas Repond
avons éprouvées pendant les années 70
à avancer dans la recherche, quand «il
était de bon ton de considérer toutes les
recherches biologiques concernant le
cerveau et le comportement comme
signes de tendances fascisantes, d’archaïsme
et même carrément de bêtise».
«Les cognitivistes, continue l’auteur,
inventent des graphes, des tableaux
synoptiques, qui montrent le cheminement
de certaines unités artificiellement
découpées des comportements.
Mais là où la dérive commence, c’est
lorsqu’ils disent par ex. que le modèle
freudien – moi, surmoi, etc. – n’est
que balivernes alors que leurs graphes
sont de la science.» Tomkievicz conclut
qu’il est important de reconnaître
qu’«aussi bien Freud que les cognitivistes
mettent en forme graphique des
hypothèses de travail».
Complémentarité
Il est évident que tous ces modèles,
sortis d’horizons différents, se complètent
l’un l’autre. Il est fondamental
qu’ils maintiennent leur identité et spécificité
et aussi qu’ils ne s’ignorent ni
ne se nient l’un l’autre pour des raisons
défensives, de manière à éviter de
proposer comme «vérité» un modèle
de réalité à défaut d’un autre.
Sur la base de ces réflexions, il nous
semble que la tendance à valider la
psychothérapie actuelle par sa correspondance
à un profil défini de manière
générique comme «scientifique» positionne
notre discipline dans une dimension
ambiguë et limitative. L’adhésion
exclusive à un modèle de sciences
naturelles nous porterait à méconnaître
l’histoire de la psychologie, risquerait
de réduire l’homme à sa dimension
physiologique et limiterait grossièrement
et de manière coupable la
recherche en psychologie. Cette désattention
provoquerait une perte culturelle,
idéologique et spéculative incalculable.
D’autre part, au moment où nous
sommes en danger de perdre notre
liberté de spéculation et une grande
partie de notre bagage culturel, nous
assistons à une explosion du marché de
la formation, des exigences pré- ou
postgrades, continues, des années
d’études, des garanties de qualité.
S’interroger
Naturellement, l’attention portée à
l’amélioration de la qualité de nos prestations
est justifiée. Mais on doit s’interroger
sur les intérêts économiques
qui influencent aujourd’hui l’orientation
de la recherche, de la pratique et
de la formation en psychologie et en
psychothérapie.
On doit se questionner sur la notion de
«qualité» et sur sa signification dans
des systèmes de relations et de rapports
différents.
Il semble donc impératif que nos associations
professionnelles et nos représentants
s’engagent au plus vite pour
répondre aux interrogations et pour
garantir le respect de toutes nos écoles
et de la liberté de spéculation en psychologie.
En même temps, il semble indispensable
de se dégager d’une optique de
marché, qui nous voit comme de la
marchandise à consommer en vitesse,
pour nous permettre de continuer à
défendre l’authenticité, la complexité et
le respect de l’humanité de nos patients
et de nous-mêmes.