Dossier pédagogique

Ernest Breleur (né en 1945, vit et travaille en Martinique)
installation
Habité par des questions liées à la vie et la mort, il les explore d’abord dans la peinture, ensuite dans
un travail d’installations, dont le matériau principal est la radiographie. En s’appropriant les gestes et
les outils du chirurgien, il reconstruit les corps et les visages des disparus et oubliés de l’Histoire.
Ernest Breleur fut enseignant et directeur de l’Institut Régional d’Arts Visuels de Martinique jusqu’en
2011.
Reste enfants soldats du Sierra Leone 2003
Installation, radiographie, nylon, jouets, tissus, son Pascal Bailleul
En 1994 Ernest Breleur abandonne la peinture pour explorer un nouveau médium* – la
radiographie - d’abord dans une approche bidimensionnelle, pour se déployer ensuite dans l’espace
sous forme d’installations. Les images radiographiques amènent une présence fragmentée et
fantomatique du corps que l’on peut imaginer souffrant. Bien qu’il s’agisse de clichés réalisés sur des
patients bien distincts, le corps
devient universel, sans âge ni sexe,
sans appartenance raciale. C’est un
matériau issu du monde réel,
étranger au monde de l’art.
Une multitude de fragments
de radiographies flottent accrochés
à des fils transparents, au-dessus
d’un demi-globe. L’installation
implique le déplacement du corps
du spectateur dans l’espace. Chaque
perspective offre une vision
différente. Le matériau utilisé tantôt
reflète la lumière, tantôt permet
d’’apercevoir l’image des ossements
sur le support semi transparent. Le
regard peut porter alors plus loin, à
travers l’image, sur l’espace réel. Le
son joue un rôle important dans
l’installation, elle conditionne la
manière dont l’image sera perçue
par le spectateur. L’utilisation de
vrais jouets provoque une sensation
de mal-être. A qui pourraient-ils
appartenir ? Pourquoi sont-ils
associés aux images des ossements ?
C’est ici, qu’il est nécessaire de se
référer au titre.
Ernest Breleur explique qu’
« au cœur de (son) travail ne se
joue pas la question du beau mais
celle de l’éthique et de l’esthétique
dans les pratiques
contemporaines ». En artiste
engagé, il aborde dans cette
installation le sort des enfants -
soldats lors de la guerre civile en
Sierra Léone, qui a ravagé le pays
diamantifère entre 1991 et 2001.
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