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Dossier pédagogique

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Christian Bertin (né en 1952, vit et travaille à Bellefontaine, Martinique)<br />

installation<br />

in situ<br />

Christian Bertin, originaire du quartier populaire de Trénelle Citron à Fort-de-France est diplômé des<br />

Beaux-Arts de Mâcon. Son travail, s’articule autour de deux préoccupations : l’éruption de la Montagne<br />

Pelée et la traite négrière. Ces deux éléments, liés pour la Montagne Pelée à la violence des éléments<br />

naturels et pour la traite, à la violence des humains à travers le commerce triangulaire, sont pour<br />

l’artiste significatifs de drames qui ont marqués profondément la vie et l’imaginaire des Martiniquais.<br />

Soleil Nègre 2011<br />

installation, bidons, palettes de transport, vêtements, papiers, peintures<br />

Soleil Nègre est une installation in situ* dans l’espace extérieur du Fonds Saint-Jacques. Elle<br />

est créée avec des bidons,<br />

palettes, vêtements et<br />

papiers, sur lesquels<br />

l’artiste est intervenu<br />

avec de la peinture. Ces<br />

totems, que l’artiste<br />

préfère nommer<br />

« esprits » guident l’œil<br />

du spectateur dans<br />

l’espace de l’ancienne<br />

exploitation sucrière,<br />

l’encouragent à<br />

s’aventurer dans le<br />

jardin, en rythmant ses<br />

déplacements. Christian<br />

Bertin construit un<br />

mémorial* éphémère<br />

pour rendre l’espace du<br />

Fonds Saint-Jacques aux<br />

génération d’esclaves qui<br />

durent y travailler.<br />

Il créé ses œuvres dans une démarche d’appropriation. Les objets prélevés dans le réel<br />

remplacent la représentation*. L’usage ancien des objets utilisés disparaît, mais ce qui reste, c’est leur<br />

histoire. Ils ont voyagé, ont échoué à la plage, ont été perdus ou jetés par leurs propriétaires Parfois<br />

ils ont été travaillés par les intempéries où la mer. Ils portent en eux une mémoire. Les palettes<br />

évoquent le déplacement, ainsi que le commerce dans le contexte insulaire.<br />

Ce ne sont pas des matériaux nobles, mais des rebuts qui parlent de la société qui les a<br />

produits et délaissés. Christian Bertin les a récoltés au gré de ses errances – au bord de la mer (dans la<br />

zone de 50 pas géométriques), dans une prison désaffectée, à la campagne.<br />

Ici, ce processus de récupération est double. En réalité, les bidons qui ont servi à la<br />

construction du Soleil Nègre, proviennent d’une installation qui était restée exposée dans le terrain de<br />

l’atelier de l’artiste pendant de longs mois. A l’époque, sous forme d’un serpent rouge, elle fût couverte<br />

par l’artiste accompagné par ses étudiants de citations d’Aimé Césaire et de Frantz Fanon. Le serpent<br />

est donc devenu soleil, comme en écho au poème Soleil serpent du recueil Les armes miraculeuses.<br />

En s’approchant de ces tours de bidons, on s’aperçoit sur certains papiers collés le visage<br />

d’Aimé Césaire ainsi qu’une inscription « Soleil Noir ». Il s’agit ici de photocopies d’un article sur le<br />

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