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VALENTINE’S DAY<br />
Par Schnaps<br />
Je plains le Valentin : devoir assumer le rôle de<br />
romantique de service vu la fête qui lui est<br />
réservée ça doit pas être simple tous les jours.<br />
Par contre la Valentine n’a pas ce problème, mais<br />
est-ce une raison suffisante pour interviewer une<br />
jeune et talentueuse chanteuse qui porte ce doux<br />
prénom ? Non. Mais c’est le nom d’un groupe :<br />
VALENTINE’S DAY, qui sort un disque, et c’est pour<br />
le présenter, parler du prochain spectacle à l’Aéronef,<br />
et d’autres choses aussi, que Valentine a<br />
bravé les bouchons sur la route pour venir jusque<br />
chez moi, où je l’ai reçue vêtu d’un élégant<br />
peignoir de soie mauve, avec un tigre brodé sur le<br />
dos.<br />
Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ? Qui a<br />
joué ? Qui l’a produit ?<br />
Et bien c’est le groupe donc David, Ludo, Yann, Yohannes et moi !<br />
Nous avons étalé le travail sur un an et demi environ, d’abord<br />
composer tout en tournant, puis démarcher. Nous sommes parti trois<br />
semaines au studio Loko y enregistrer quinze chansons avec Andy<br />
Robbins qui a fait les prises de son. Il y a aussi des invités sous forme<br />
de cuivres, et de contrebasse. Ça peut paraître beaucoup mais nous<br />
avions envie de graver des chansons que nous jouons sur scène depuis<br />
le début. On a fini quelques arrangements et mixé au studio Orphéus<br />
à Loos avec LH. Et voilà enfin What Ever You Want. On l’a produit par<br />
l’intermédiaire de Groovy ! C’est une boite que nous avons monté pour<br />
l’occasion. J’ai démarché de nombreuses structures pour la distribution<br />
et c’est Anticraft qui a été intéressé. Ces recherches nous ont<br />
permis de rencontrer des personnes très intéressées par notre<br />
musique, par exemple Myriam Astruc qui est notre attachée de presse<br />
et fait aussi la promo de l’album. Mais nous faisons encore beaucoup<br />
de choses par nous même, comme trouver les dates de concerts.<br />
Je suppose que vous travaillez aussi l’aspect scénique.<br />
Oui, nous avons commencé il y a quelques semaines pour préparer un<br />
vrai spectacle. Nous voulons montrer au public tout le travail accompli.<br />
Pour la scène, nous avons eu envie de mettre en valeur le son (avec<br />
Jeremy), les lumières (Xavier) et de travailler la scénographie, les<br />
ambiances sur scène avec Christina Crasto. De plus il y aura dorénavant<br />
de la batterie, le son sera plus rentre-dedans. Tout cela pour avoir<br />
quelque chose de complet, qu’il y ait des différences entre scène et<br />
disque; ça fait beaucoup de répétitions, de boulot mais j’ai du mal à me<br />
rendre compte vraiment car je suis le nez dans le guidon et on n’a pas<br />
encore joué, mais on est très excité. La date du 5 décembre à L’Aéronef<br />
sera une sorte de test, j’ai hâte d’y être.<br />
“What Ever You Want”, la chanson qui donne son nom à<br />
l’album, est d’inspiration reggæ, avec craquements de sillons<br />
comme sur un vinyl. Pourquoi n’en sortez vous pas ?<br />
Et bien justement c’est l’un de nos projets. Un vinyl c’est autre chose<br />
que juste la musique, qu’on peut télécharger un peu n’importe<br />
comment. Je pense qu’il y a une envie pour beaucoup de monde de<br />
revenir à quelque chose de plus authentique. Là il y a un objet, le rituel<br />
de le sortir de la pochette, de le poser sur la platine. Le son est également<br />
plus riche. Et il y a les craquements du disque, qui sont une<br />
partie intégrante du plaisir à l’écouter. Je suis attachée à certains<br />
objets rétro.<br />
A propos de rétro et de musique, la plupart des ambiances ou<br />
sonorités du disque existaient avant votre naissance : jazz,<br />
reggæ et c’est chanté en anglais. C’est un foutu mélange.<br />
Comment composez vous ?<br />
Quand je compose, au piano, les idées viennent comme ça, une<br />
mélodie, une rythmique. Elles dépendent aussi de l’humeur du jour,<br />
puis je fredonne par-dessus la musique. Les paroles viennent petit à<br />
petit, souvent c’est un thème qui s’impose avec la musique. Puis je<br />
travaille le texte, j’approfondis l’idée de base. Durant ce processus, et<br />
comme tout musicien, je suis influencée par ce que j’écoute, et pour<br />
moi c’est plutôt pop. Et même si j’amène la base de tous les morceaux,<br />
c’est un vrai groupe où chacun peut amener ses envies, ses idées, il<br />
y a donc un mélange de nos différentes influences, que nous ne recherchons<br />
pas vraiment mais qui arrive de lui-même. Pour le chant, effectivement<br />
c’est en anglais, j’ai écouté principalement des artistes qui<br />
chantent ainsi, ça m’a forcément influencé, et je n’arrive pas à faire<br />
sonner aussi bien en français. L’anglais est une langue plus rythmique,<br />
plus dansante, c’est ce que je maîtrise le mieux. J’arrive à m’amuser<br />
avec les sonorités, j’ai plus de plaisir à m’exprimer en anglais et je ne<br />
vais pas me priver de ce plaisir.<br />
DIMANCHE 05 DECEMBRE A Lille [59] AERONEF<br />
12 • 146 DECEMBRE <strong>2010</strong>