presto 2010

MELANIE PAIN
Par Steff Le CHIEN - Crédit photo : Y. Bottalico
Quand on m’a proposé l’interview de MÉLANIE
PAIN, son nom me disait vaguement quelque
chose. Je me suis souvenu de cette jeune femme
découverte avec Camille par Marc Colin, pour
Nouvelle Vague. Quelques jours plus tard, au téléphone,
je retrouve cette voix au grain sensuel.
Mélanie est pressée, fatiguée, mais disponible.
Ces quinze minutes passées avec elle, à 200 kilomètres
de distance, où seule la magie et le
charme de sa voix agissent, resteront en mémoire
comme l’une des interviews téléphoniques les
plus douces et agréables que j’ai faites.
Comment a débuté cette passion pour la chanson ?
Tout a commencé un jour où j’avais posé ma voix sur la démo d’un ami,
Villeneuve. Cette démo a atterri sur le bureau de Marc Colin qui cherchait
des voix pour le premier album de Nouvelle Vague. En fait, il cherchait
un grain particulier plus qu’une voix. Il m’a proposé de chanter,
j’ai alors fait une date au Café de la Danse en 2004, avec Camille. Je
n’avais jamais vraiment chanté avant. Je ne me connaissais pas de
talent artistique, j’avais une autre vie.
Sont-ce les relations amoureuses qui t’inspirent le plus ? C’est
ce qui ressort dans tes chansons en français.
Oui, le couple c’est intéressant. Il y’a la passion, la destruction aussi.
8 • 146 DECEMBRE 2010
Tu peux être détruit puis faire une nouvelle rencontre qui gomme tout
ce que tu as vécu avant. Tout redémarre alors. Mes textes parlent de
mes histoires d’amour, c’est assez personnel, tout est centré sur mes
histoires.
Qu’est ce que ça donne sur scène ?
Je viens avec un groupe. Ce sera plutôt électrique même si je garde
des moments “a capella”, pour les passages plus intimistes, pour l’aspect
minimal. Les chansons sont parfois rock, cabaret, pop, chanson
française. Il y aura sur scène une basse, une guitare, une batterie, un
clavier et moi qui chante et m’amuse avec quelques jouets.
As-tu une préférence : chanter en français ou en anglais ? Estce
une musicalité différente ?
C’est complémentaire. Les gens me demandent souvent pourquoi je ne
choisis pas, pourquoi il y a la moitié des chansons en français, l’autre
en anglais. Il y a une certaine musicalité en français, une autre en
anglais. Si je pouvais, je le ferai aussi en espagnol ou dans d’autres
langues. J’écris en français parce que c’est ma langue maternelle, en
anglais parce que c’est la langue des chansons que j’écoute. Les deux
langues sont complémentaires et me permettent d’exprimer toutes
mes émotions, qu’elles soient simples ou complexes.
L’album a un an. Un second est-il prévu ?
En 2004, il y a eu Nouvelle Vague, la tournée, etc. Ensuite, il a fallu
m’assumer en tant que chanteuse. Tout cela était très nouveau pour
moi. Et puis j’étais entourée de talents comme Camille, s’assumer et
prendre confiance n’était pas évident pour moi. Je n’étais franchement
pas à l’aise, avec ma “nouvelle carrière”. Je me suis donc mise à
bosser sur le premier album (My Name, 2009). Mais, dans un sens,
j’ai trouvé ce que j’avais envie de chercher. J’ai découvert des dimensions
que je voulais explorer. Pour le second album, je me laisse aller
à explorer des directions différentes, encore, je vais vers des choses
plus personnelles !
VENDREDI 10 DECEMBRE Bethune [62] LE POCHE