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presto 2010

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en restant dans une logique avec<br />

“ W h a t ’s Ur Favorite Collar ?”,<br />

“Silver Choice”, “Who Are You ?”,<br />

“Fences For Teeth”, “House Of<br />

Beds”, “Lost In the World”. Il y a<br />

encore quelques petites imperfections<br />

qui restent mineures. Le<br />

résultat est convaincant et indiscutable.<br />

Grégory SMETS<br />

SISKIYOU<br />

Siskiyou<br />

Constellation<br />

Un trio de circonstance et d’accointances,<br />

bâti autour de Colin Huebert<br />

(ex-Great Lake Swimmers) et se<br />

singularisant, dès ce premier<br />

album, par des méthodes d’enregistrement<br />

plutôt artisanales et instinctives<br />

: la structure des morceaux<br />

dans l’urgence, les arrangements<br />

(variés et riches) plus réfléchis. Un<br />

folk-rock lo-fi un peu hétéroclite,<br />

distillant du brut comme du plus<br />

poli, les faisant alterner souvent (un<br />

“This Land” plutôt rude enchaîné<br />

avec un plus doux “Never Ever Ever<br />

Ever Again”), évoquant parfois les<br />

géniaux The Baptist Generals (sur<br />

un “Everything I Have” entrainant et<br />

enthousiaste) et part i c u l i è r e m e n t<br />

touchant sur le fragile “Big Sur”.<br />

Une musique faite pour les feux de<br />

camp venteux sur la côte nord du<br />

Pacifique, du côté de Vancouver.<br />

Pour se réchauffer l’âme, mais en<br />

gardant à l’esprit que le froid en est<br />

une composante essentielle.<br />

Julien COURBE<br />

NARROW TERENCE<br />

Marco Corridos<br />

Dans La Boîte / Discograph<br />

Je me suis presque fait avoir, sur ce<br />

coup là ! La promo m’avait<br />

demandé si je connaissais Narrow<br />

TERENCE. Ben non, pas plus que ça.<br />

On me répond : “Comment ? Tu<br />

n’as pas encore écouté le meilleur<br />

album du monde ?”. Ben non. Envoi<br />

rapide, écoute rapide. Boum ! Ce<br />

n’est pas le meilleur album du<br />

monde, mais je comprends que<br />

certains puissent se tromper (sauf<br />

la promo, pour eux c’est forcément<br />

toujours excellent). Un univers<br />

coincé entre Matt Eliott, Tom Waits<br />

(“Cave In Hell” ou moins évident<br />

avec “Weakness Of The Sheep”) et<br />

beaucoup d’autres influences que<br />

chacun trouvera. Il y’a aussi des<br />

trucs bien tordus, punk grandiloquent,<br />

carnavalesque, purement<br />

rock et un charme baroque quand la<br />

voix se susurre, se chuchote à ellemême,<br />

accompagnée de cordes<br />

acoustiques (‘You made the sea’ est<br />

poignant). L’album est réussi, très<br />

bien produit ! Les arrangements ne<br />

défont pas l’énergie primaire et<br />

brutale et donnent à l’ensemble un<br />

écrin de velours. Même si ce n’est<br />

pas le meilleur album du monde,<br />

c’est beau.<br />

Steff LE CHIEN<br />

RICHARD THOMPSON<br />

Dream Attic<br />

Proper / Harmonia Mundi<br />

Aussi impossible à cataloguer qu'à<br />

réduire à un genre unique, Richard<br />

THOMPSON (né en 1949) s'avère<br />

l'un des ultimes artistes émergés<br />

dans les années 60, encore en<br />

mesure de proposer une œuvre<br />

passionnante en ce nouveau millénaire.<br />

Certes, il fonda Fairport<br />

Convention dès 1967 (un chef<br />

d'œuvre, Liege & Lief en 69), et<br />

accompagna le regretté Nick Drake.<br />

Entre ses collaborations avec sa<br />

première épouse, Linda, et ses<br />

propres albums solo, sa discographie<br />

dépasse à ce jour les cinquante<br />

références, mais ce diable d'homme<br />

échappe, encore et toujours, à toute<br />

classification. Non pas que son art<br />

soit difficile d'accès, mais son indéniable<br />

héritage folk s'est depuis<br />

toujours enrichi d'autres courants<br />

moins apprêtés. Son écriture, aussi<br />

acerbe qu'exigeante, s'accommode<br />

ainsi d'une science de la pyrotechnie<br />

instrumentale sans réel équivalent<br />

contemporain. Imaginez donc la<br />

v e r ve de chroniqueur d'un Ray<br />

Davies, alliée à la fulgurance guitaristique<br />

d'un Tom Verlaine, qui aurait<br />

également digéré la maestria de<br />

Scotty Moore et James Burt o n .<br />

Peinture au vitriol de la haute<br />

finance mondiale qui nous vaut la<br />

crise économique actuelle, “ T h e<br />

Money Shuffle” s'agrémente ainsi<br />

d'un solo tellurique. Pour le reste,<br />

cette nouvelle livraison oscille entre<br />

folk électrifié (“ H e re Comes<br />

G e o rd i e ”), funk mâtiné de gigue<br />

(“Demons In Her Dancing Shoes”)<br />

et lugubres lullabies (“Crimescene”,<br />

“Stumble On”), pour culminer en un<br />

v e r tigineux maëlstrom avec le<br />

terrassant “If Love Whispers Your<br />

Name” (seul équivalent recensé à ce<br />

jour du “Torn Curtain” de Television).<br />

Comme si la performance<br />

n'était pas suffisamment soufflante,<br />

ces treize nouvelles compositions<br />

furent en outre directement enregistrées<br />

en public ! Décidément, ce<br />

satané Richard ne fera jamais rien<br />

comme tout le monde...<br />

Patrick DALLONGEVILLE<br />

SHUGO TOKUMARU<br />

Port Entropy<br />

Souterrain Transmissions<br />

Les Beatles évidemment (“ L a m i -<br />

n a t e ”), Sufjan Stevens sûrement<br />

(“ S t r a w ”), Pascal Comelade très<br />

vraisemblablement aussi (“ D r i v e -<br />

Thru”)… et tout un tas d’autres<br />

bricoleurs pops locaux (une spécialité<br />

japonaise) pour influencer (et<br />

éclairer) l’œuvre déjà bien garnie de<br />

ce jeune homme aux belles idées et<br />

aux jolies compositions. Des instruments<br />

singuliers et des jouets pour<br />

des sons légers et des ambiances<br />

aériennes : des choses a priori insignifiantes,<br />

mais aux grands effets<br />

(quelques souffles vacillants sur<br />

“Linne”, de la scie musicale peutêtre,<br />

l’omniprésence du xylophone<br />

ou d’un de ses dérivés, le charme de<br />

la langue lointaine dans laquelle on<br />

croit reconnaître des tournures<br />

familières et ces mélodies qui se<br />

frayent un chemin facilement vers<br />

l’évidence). Du bricolage plus sérieux<br />

qu’il n’y parait alors, pour des chansons<br />

en émotions douces ou en<br />

rythmes plus sautillants parf o i s<br />

(“Malerina”, “Lahaha” single pop<br />

ovni…). Une révélation du moment<br />

et un des grands disques de l’année<br />

pop assurément…<br />

Julien COURBE<br />

WARPAINT<br />

The Fool<br />

Un girls band, un de plus me direzvous.<br />

Ça peut devenir inquiétant<br />

quatre (jolies) filles qui essayent de<br />

faire sonner des instruments. On ne<br />

citera pas de nom... Cependant, et<br />

après cette remarque misogyne<br />

inutile et non assumée, il convient<br />

de se poser la vraie question : que<br />

vaut ce premier LP des Angelines ?<br />

Ces dernières ne débarquent pas de<br />

nulle part; elles ont déjà écumé pas<br />

mal de salles de concerts à travers<br />

les États Unis et l'Europe, notamment<br />

au côté de Vampire Weekend<br />

ou Yeasayer. Après un EP intitulé<br />

Exquisite Corpse sorti l'an dernier,<br />

c'est donc The Fool qui vient concrétiser<br />

leur entreprise entamée en<br />

2004. Et c'est un pas réussi pour<br />

WARPAINT avec un opus mêlant<br />

voix entrelacées, langoureuses,<br />

presque enfantines, à des mélodies<br />

fines et délicates. Produit par Tom<br />

Biller (Liars, Sean Lennon...), The<br />

Fool est un album du chaud et du<br />

froid, mais toujours intense. On<br />

ressent instantanément l'envie de se<br />

laisser bercer à travers cette mélancolie<br />

proposée par ces quatre<br />

demoiselles bourrées de talents.<br />

Elles nous sortent là l'un des albums<br />

les plus intéressants de cette fin<br />

d'année. Juste à l'écoute du single<br />

“ U n d e rt o w ”, les longues nuits<br />

d'hiver n'ont qu'à bien se tenir. On en<br />

redemande.<br />

Dorian BRIQUANNE<br />

WAT<br />

Wonder<br />

Boxon Records<br />

We Are Terrorist – WAT - est un<br />

quatuor délivrant des sonorités en<br />

provenance d’horizons si différents<br />

mais au final si proches comme<br />

nous le prouve Wonder, première<br />

production de la planète WAT. L’accroche<br />

rock voir cross-over peut<br />

d’entrer nous éblouir mais le ton<br />

change dès les notes suivantes et<br />

partent vers des contrées que n’aurait<br />

pas renié l’amateur de French<br />

Touch avec le spatial “Odyssée“.<br />

Ensuite les ambiances s’entrecroisent,<br />

se frôlent et se poussent entre<br />

pop, électro, rock est tant d’autres<br />

que l’auditeur averti se délectera de<br />

retracer.<br />

Emmanuel QUEVA<br />

TONY JOE WHITE<br />

The Shine<br />

Live In Amsterdam<br />

Munich / Module<br />

Sacré Tony Joe... S'il partage avec<br />

feu son homonyme, Barry (White),<br />

de disposer d'un organe (vocal) dont<br />

les basses suscitent encore et<br />

toujours de coupables gouzis parmi<br />

les dames, la comparaison ne s'arrête<br />

pas là. Car comme J.J. Cale<br />

(dont il demeure l'un des rares<br />

modèles déclarés), Tony Joe pond<br />

grosso modo toujours le même<br />

disque depuis des lustres, avec pour<br />

seule variante la production qu'il y<br />

applique. Cet énergumène (dont le<br />

“Polk Salad Annie” offrit jadis un hit<br />

à Presley, et dont le “ S t e a m y<br />

Windows” suffit à remettre Tina<br />

Turner en selle) préfère depuis<br />

toujours la pêche à la ligne aux feux<br />

de la rampe, même s'il se laisse<br />

encore sporadiquement aller à une<br />

brêve tournée de ci, de là. The<br />

Shine, son 25ème album à ce jour,<br />

s'avère un bon cru pour tous ceux<br />

qui considèrent Lazy (qu'il commit<br />

en 1973) comme la plus convaincante<br />

des professions de foi.<br />

Musique languide de fin de soirée,<br />

de celles qui s'insinuent recta dans<br />

le cerveau reptilien, folk blues au<br />

funk toujours sous-jacent : swamp,<br />

en somme, comme ils disent... Un<br />

bonheur ne venant jamais seul, ces<br />

braves gens de Munich éditent<br />

simultanément un CD/DVD live du<br />

boucanier, capté au Paradiso d'Amsterdam<br />

voici deux ans à peine. L'oc<br />

22 • 146 DECEMBRE <strong>2010</strong>

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