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Cellule gliale fournissant des protéines (en vert ... - CEA Saclay

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<strong>Cellule</strong> <strong>gliale</strong> <strong>fournissant</strong> <strong>des</strong> <strong>protéines</strong> (<strong>en</strong> <strong>vert</strong>)<br />

indisp<strong>en</strong>sables aux neurones. © CNRS


édito<br />

2009 est une année riche<br />

pour la communication sci<strong>en</strong>tifique<br />

puisqu’à la fois l’astronomie et Darwin y sont<br />

à l’honneur. Dans le précéd<strong>en</strong>t numéro, nous<br />

avions prés<strong>en</strong>té l’observatoire spatial<br />

Herschel dont nous att<strong>en</strong>dons avec<br />

impati<strong>en</strong>ce les premiers résultats. Nous<br />

publions dans ce numéro un portrait de<br />

Catherine Cesarsky, Haut Commissaire à<br />

l’énergie atomique, qui est à l’origine de cette<br />

Année mondiale de l’astronomie, et nous<br />

r<strong>en</strong>dons hommage à ce grand précurseur de<br />

la biologie moderne qu’est Darwin, dont les<br />

décou<strong>vert</strong>es imprègn<strong>en</strong>t de nombreuses<br />

thématiques de<br />

TRADUIRE<br />

CONCRÈTEMENT<br />

UNE AMBITION “TRÈS LARGE<br />

”<br />

recherche actuelles,<br />

y compris au <strong>CEA</strong>.<br />

Pour finir, je me<br />

réjouis que le projet<br />

de campus de <strong>Saclay</strong>*<br />

ait été approuvé par<br />

le Ministère de la<br />

recherche et de<br />

l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur. Avec les autres<br />

part<strong>en</strong>aires, nous nous sommes attachés à<br />

traduire dans le concret une ambition<br />

pédagogique, sci<strong>en</strong>tifique et académique <strong>en</strong><br />

t<strong>en</strong>ant compte de paramètres complexes :<br />

les besoins de financem<strong>en</strong>t, les contraintes<br />

spatiales, l'impérieuse nécessité de respecter<br />

notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, d'insérer le campus<br />

dans son territoire, de l'ouvrir à ses<br />

habitants. Ce projet, <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec les<br />

étu<strong>des</strong> m<strong>en</strong>ées par les collectivités<br />

territoriales (Communauté d’agglomération<br />

du Plateau de <strong>Saclay</strong>, Conseil général de<br />

l’Essonne et Région Île-de-France) s’insère<br />

dans celui de la constitution du « cluster<br />

sci<strong>en</strong>tifique et technologique sur le Plateau<br />

de <strong>Saclay</strong> » dans le cadre d’une opération<br />

d’intérêt national (OIN), actuellem<strong>en</strong>t à<br />

l’étude au Secrétariat d’État chargé du<br />

Développem<strong>en</strong>t de la région capitale.<br />

* Pour <strong>en</strong> savoir plus :<br />

http://www.campus-paris-saclay.fr/<br />

Yves Caristan,<br />

Directeur du c<strong>en</strong>tre <strong>CEA</strong><br />

de <strong>Saclay</strong><br />

DOSSIER Darwin : l’évolution est (toujours) <strong>en</strong> marche<br />

L’évolution<br />

est (toujours) <strong>en</strong> marche<br />

Le 24 novembre 1859 paraît l’oeuvre maîtresse de<br />

Charles Darwin «L’Origine <strong>des</strong> Espèces». Les 1 250<br />

exemplaires publiés sont v<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> quelques jours…<br />

C<strong>en</strong>t cinquante ans plus tard, la théorie de l’évolution<br />

est toujours pertin<strong>en</strong>te et continue d’irriguer la biologie<br />

contemporaine.<br />

P<br />

our qui veut conv<strong>en</strong>ablem<strong>en</strong>t expliquer<br />

Darwin, il suffit parfois de suivre l’ordre<br />

d’exposition qu’il a lui-même emprunté dans<br />

ses différ<strong>en</strong>ts ouvrages. En fait, tout comm<strong>en</strong>ce<br />

par la variation. C’est une idée nouvelle contre<br />

l’évid<strong>en</strong>ce appar<strong>en</strong>te. L’idée que les espèces<br />

possèd<strong>en</strong>t une longue histoire au cours de<br />

laquelle elles ont pu se transformer et changer<br />

s’oppose, à première vue, aux observations<br />

immédiates : on ne voit jamais un chi<strong>en</strong> donner<br />

naissance à un chat, ou un chêne produire un<br />

cerisier ! Pourtant, plusieurs observations ont<br />

permis d’établir l’exist<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> modifications<br />

<strong>des</strong> espèces dans le temps. La question de<br />

l’évolution <strong>des</strong> espèces vivantes était déjà dans<br />

l’air lorsqu’il publie sa théorie, mais le grand<br />

mérite de Darwin est d’avoir été le premier à<br />

proposer une explication sci<strong>en</strong>tifique du<br />

concept. La théorie de Darwin a depuis montré<br />

sa pertin<strong>en</strong>ce et résisté aux assauts de ses<br />

détracteurs, à tel point que Pierre Thuriaux,<br />

génétici<strong>en</strong> au c<strong>en</strong>tre <strong>CEA</strong> de <strong>Saclay</strong>, estime que<br />

« dans leur pratique quotidi<strong>en</strong>ne, tous les chercheurs<br />

<strong>en</strong> biologie font du darwinisme ».<br />

Pourquoi ? Tout simplem<strong>en</strong>t parce que « l’une<br />

<strong>des</strong> gran<strong>des</strong> idées que Darwin a introduites,<br />

c’est celle de l’unité du vivant ! »<br />

La biodiversité masque<br />

l’unité du vivant<br />

Décou<strong>vert</strong>e <strong>des</strong> lois de l’hérédité, décou<strong>vert</strong>e<br />

de l’ADN, séqu<strong>en</strong>çage du génome, biologie<br />

moléculaire, ri<strong>en</strong> n’est v<strong>en</strong>u <strong>en</strong>tamer cette<br />

notion fondam<strong>en</strong>tale ; malgré la diversité <strong>des</strong><br />

formes de vie observées, il existe une évid<strong>en</strong>te<br />

unité du monde vivant à toutes les échelles :<br />

structure cellulaire, ADN, réplication, transcription,<br />

traduction, code génétique. Tout organisme<br />

peut donc être compris à partir de<br />

2<br />

modèles biologiques simples, un point fondam<strong>en</strong>tal<br />

dans le travail <strong>des</strong> biologistes qui peuv<strong>en</strong>t<br />

ainsi pratiquer leurs recherches sur <strong>des</strong><br />

petits organismes qui leur serv<strong>en</strong>t de modèles.<br />

« Vous seriez ainsi peut-être surpris d’appr<strong>en</strong>dre<br />

que près de la moitié <strong>des</strong> biologistes<br />

qui travaill<strong>en</strong>t à <strong>Saclay</strong>, travaill<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t<br />

ou indirectem<strong>en</strong>t avec <strong>des</strong> données<br />

acquises sur un modèle extrêmem<strong>en</strong>t simple,<br />

la levure de boulangerie, un petit champignon<br />

dont le fonctionnem<strong>en</strong>t cellulaire ressemble de<br />

façon extraordinaire à celui <strong>des</strong> cellules animales<br />

et donc aux nôtres », explique Pierre<br />

Thuriaux. C’est une chaîne de transmission littéralem<strong>en</strong>t<br />

ininterrompue qui nous relie à ces<br />

organismes apparemm<strong>en</strong>t si primitifs. Leur<br />

histoire est une partie de la nôtre. C’est ce qui<br />

justifie, par exemple, que les biologistes qui<br />

étudi<strong>en</strong>t les effets <strong>des</strong> rayonnem<strong>en</strong>ts sur<br />

l’homme, s’intéress<strong>en</strong>t aux mécanismes de<br />

déf<strong>en</strong>se et d’adaptation que les organismes<br />

primitifs ont développés au cours de l’histoire.<br />

Darwin aux Îles Galapagos<br />

C’est <strong>en</strong> 1831, alors âgé de 22 ans, que<br />

Darwin embarque comme naturaliste à bord<br />

du navire d’exploration Beagle. P<strong>en</strong>dant cinq<br />

ans, il voyagera <strong>en</strong> Amérique du Sud et<br />

dans le Pacifique, d’où il rapportera une<br />

docum<strong>en</strong>tation considérable.


Darwin : l’évolution est (toujours) <strong>en</strong> marche DOSSIER<br />

La théorie de l’évolution, un<br />

programme de recherches<br />

Darwin ne connaissait pas l’exist<strong>en</strong>ce <strong>des</strong><br />

gènes. C’est leur décou<strong>vert</strong>e et celle de la<br />

double hélice d’ADN qui a donné une explication<br />

physico-chimique précise de la diversité<br />

biologique. Alors, les biologistes ont-ils percé<br />

tous les mystères du vivant ? Loin s’<strong>en</strong> faut ! « Le<br />

terme de théorie est souv<strong>en</strong>t mal interprété,<br />

souligne le génétici<strong>en</strong>. Il ne s’agit pas d’un système<br />

explicatif clos et définitif. En fin de<br />

compte, Darwin a lancé un vaste programme<br />

de recherche ». L’origine de la vie, l’ét<strong>en</strong>due de<br />

la biodiversité, le mécanisme de l’hominisation,<br />

les rôles respectifs <strong>des</strong> gènes et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

rest<strong>en</strong>t de gran<strong>des</strong> questions, désormais<br />

Darwin a lancé un vaste programme<br />

de recherche. Sa « théorie » n’est pas<br />

“un système explicatif clos et définitif.<br />

”<br />

abordées <strong>en</strong> termes moléculaires par l’étude<br />

<strong>des</strong> génomes. Reste <strong>en</strong>fin la question cruciale<br />

de la définition <strong>des</strong> espèces. Comm<strong>en</strong>t classer<br />

les organismes <strong>en</strong> espèces ? Par leur ressemblance<br />

? Par leur capacité à se reproduire <strong>en</strong>tre<br />

eux ? La réponse n’est pas tranchée aujourd’hui<br />

<strong>en</strong>core. Le problème est particulièrem<strong>en</strong>t épineux<br />

pour l’imm<strong>en</strong>se majorité <strong>des</strong> espèces que<br />

constitu<strong>en</strong>t les microbes, bactéries et autres<br />

virus, dont le mode de reproduction est asexué.<br />

Et il est loin d’être anecdotique pour cette<br />

espèce qui nous ti<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t à cœur :<br />

l’homme. Mieux compr<strong>en</strong>dre l’évolution de<br />

ces micro-organismes nous aide à nous préparer<br />

à l’émerg<strong>en</strong>ce de nouvelles maladies.<br />

Cette question est loin d’être purem<strong>en</strong>t académique<br />

: sans même parler de la tragédie du<br />

SIDA, nos journaux sont aujourd’hui remplis de<br />

comm<strong>en</strong>taires sur l’émerg<strong>en</strong>ce de nouvelles<br />

espèces virales, comme les nouveaux virus<br />

grippaux. Le <strong>CEA</strong> est prés<strong>en</strong>t dans ces<br />

recherches, notamm<strong>en</strong>t à l’Institut <strong>des</strong> maladies<br />

émerg<strong>en</strong>tes et <strong>des</strong> thérapies innovantes<br />

(iMETI), à Font<strong>en</strong>ay-aux-Roses.<br />

Et l’espèce humaine dans tout ça?<br />

L’espèce humaine continue certainem<strong>en</strong>t à<br />

évoluer l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, mais cette évolution est<br />

moins biologique que culturelle. L’homme est<br />

un grand singe très doué pour le langage et la<br />

culture, capable d’interv<strong>en</strong>ir sur les autres<br />

espèces et de modifier son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

Bref, « c’est un animal doué de raison, pour le<br />

meilleur et pour le pire. Depuis Darwin, nous<br />

savons que l’espèce humaine a sa propre histoire<br />

biologique. Nous savons aussi qu’elle<br />

influ<strong>en</strong>ce de plus <strong>en</strong> plus le dev<strong>en</strong>ir <strong>des</strong> autres<br />

espèces, créant une situation sans précéd<strong>en</strong>t<br />

© F. RHODES / <strong>CEA</strong><br />

Recherche <strong>en</strong> génomique <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, au c<strong>en</strong>tre national de séqu<strong>en</strong>çage, à Évry.<br />

CENTRE <strong>CEA</strong> DE SACLAY LE JOURNAL 3


DOSSIER Darwin : l’évolution est (toujours) <strong>en</strong> marche<br />

Pierre Thuriaux, génétici<strong>en</strong> au<br />

c<strong>en</strong>tre <strong>CEA</strong> de <strong>Saclay</strong>, estime que<br />

tous les chercheurs <strong>en</strong> biologie<br />

sont <strong>des</strong> héritiers de Darwin.<br />

4<br />

dans l’histoire du vivant puisque c’est finalem<strong>en</strong>t<br />

notre propre succès évolutif qui compromet<br />

la biodiversité », précise Pierre<br />

Thuriaux.<br />

De l’observation à<br />

l’instrum<strong>en</strong>tation<br />

Depuis Darwin, les sci<strong>en</strong>ces du vivant ont cessé<br />

d'être purem<strong>en</strong>t <strong>des</strong>criptives. Elles se sont<br />

dotées de puissants moy<strong>en</strong>s techniques qui<br />

leur permett<strong>en</strong>t d'interv<strong>en</strong>ir sur leurs objets<br />

pour mieux les connaître. La rapidité de l’acquisition<br />

<strong>des</strong> connaissances depuis cinquante<br />

ans ne s'expliquerait pas sans l'accroissem<strong>en</strong>t<br />

expon<strong>en</strong>tiel, p<strong>en</strong>dant la même période, <strong>des</strong><br />

capacités de calcul, de modélisation et de simulation<br />

<strong>des</strong> ordinateurs. Repr<strong>en</strong>ons l’exemple de<br />

la levure. Comme tout organisme cellulaire,<br />

elle est dotée d’un génome, qui a été décrypté<br />

grâce à une collaboration europé<strong>en</strong>ne à<br />

laquelle ont participé <strong>des</strong> chercheurs du <strong>CEA</strong>.<br />

Quelques repères...<br />

1735 Carl Von Linné met au point un modèle<br />

de classification <strong>des</strong> espèces.<br />

1839 Théodore Schwann reconnaît dans la cellule<br />

l’unité morphologique et fonctionnelle de tous les<br />

organismes vivants.<br />

1859 Charles Darwin élabore la théorie de<br />

l’évolution.<br />

1865 Gregor M<strong>en</strong>del formule les lois sur<br />

l’hérédité, sans susciter d’intérêt à l’époque.<br />

Ces lois seront redécou<strong>vert</strong>es au début XX e siècle.<br />

1953 Francis Crick et James Watson découvr<strong>en</strong>t<br />

la structure <strong>en</strong> double hélice de l’ADN, qui<br />

explique comm<strong>en</strong>t l’information est codée,<br />

copiée, mutée.<br />

CENTRE <strong>CEA</strong> DE SACLAY LE JOURNAL<br />

Le résultat a été publié <strong>en</strong> 1996 : 50 % <strong>des</strong> <strong>protéines</strong><br />

(prov<strong>en</strong>ant directem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> gènes) produites<br />

par la levure sont comparables à celles<br />

trouvées chez l’homme ; 40 % <strong>des</strong> gènes<br />

connus responsables de maladies génétiques<br />

humaines sont aussi prés<strong>en</strong>ts chez la levure !<br />

Il a fallu plus de dix ans pour décrypter pour<br />

la première fois le génome d’un organisme<br />

eucaryote (cellule avec noyau). Ont suivi les<br />

séqu<strong>en</strong>çages de génomes plus complexes, de<br />

plantes, d’animaux et évidemm<strong>en</strong>t de<br />

l’homme. C’était à l’époque un défi imm<strong>en</strong>se.<br />

Aujourd’hui il ne faudrait que quelques<br />

semaines pour y parv<strong>en</strong>ir.<br />

C’est une <strong>des</strong> caractéristiques de la biologie<br />

moderne : les moy<strong>en</strong>s techniques dont dispos<strong>en</strong>t<br />

les chercheurs sont sans rapport avec<br />

ceux qu’ils utilisai<strong>en</strong>t il y a seulem<strong>en</strong>t vingt ans,<br />

sans même parler de ceux dont disposait<br />

Darwin. Pour autant, la démarche sci<strong>en</strong>tifique<br />

est toujours la même. « En ce s<strong>en</strong>s, Darwin est<br />

exemplaire parce qu’il était extraordinairem<strong>en</strong>t<br />

curieux. Quand il voyait quelque chose<br />

qu’il ne compr<strong>en</strong>ait pas, il ne se disait pas : je<br />

ne compr<strong>en</strong>ds pas, ça n’a pas d’importance. Il<br />

se disait au contraire : je ne compr<strong>en</strong>ds pas,<br />

donc c’est important. » En posant les fondations<br />

d’une sci<strong>en</strong>ce d’abord théorique puis de<br />

plus <strong>en</strong> plus expérim<strong>en</strong>tale, « Darwin nous a<br />

permis de relier un passé à jamais disparu à un<br />

prés<strong>en</strong>t toujours <strong>en</strong> train de se construire ».<br />

Gaëlle Degrez<br />

© C. PERRIN / <strong>CEA</strong><br />

Analyses de prélèvem<strong>en</strong>ts<br />

sanguins au Service de<br />

pharmacologie et<br />

d’immunologie, au c<strong>en</strong>tre<br />

<strong>CEA</strong> de <strong>Saclay</strong>.<br />

Le saviezvous?<br />

Qu’appelle-t-on la théorie de Darwin ?<br />

Darwin emploie une formule précise pour<br />

désigner sa théorie : « <strong>des</strong>c<strong>en</strong>dance avec<br />

modification ».<br />

Luca, nouvel Adam<br />

La vie sur Terre aurait pour origine une seule<br />

et même forme de vie, désignée sous<br />

l'acronyme Luca (Last Universal Common<br />

Ancestor), qui serait apparue il y a quelque<br />

2,5 milliards d'années.<br />

La classification<br />

phylogénétique du vivant<br />

La phylogénétique a pour but de<br />

compr<strong>en</strong>dre l’histoire évolutive du vivant.<br />

Elle repose sur deux règles fondam<strong>en</strong>tales :<br />

tous les êtres vivants ont <strong>des</strong> relations de<br />

par<strong>en</strong>té <strong>en</strong>tre eux (phylogénie);<br />

ils possèd<strong>en</strong>t un ancêtre commun dont ils<br />

sont tous les <strong>des</strong>c<strong>en</strong>dants (généalogie).<br />

© L. GODARD / <strong>CEA</strong>


© CNRS<br />

Variabilité<br />

Darwin : l’évolution est (toujours) <strong>en</strong> marche DOSSIER<br />

et unité du vivant<br />

Les micro-organismes comme les virus ou les bactéries coévolu<strong>en</strong>t<br />

avec l’espèce humaine, à un rythme accéléré qui est<br />

<strong>en</strong> relation avec leur durée de vie plus éphémère. Contre les<br />

nouveaux ag<strong>en</strong>ts infectieux qui apparaiss<strong>en</strong>t et d’anci<strong>en</strong>nes<br />

pathologies résistantes aux traitem<strong>en</strong>ts actuels qui resurgiss<strong>en</strong>t,<br />

les chercheurs doiv<strong>en</strong>t trouver de nouvelles armes.<br />

À<br />

Les bactéries ont un pot<strong>en</strong>tiel évolutif qui peut m<strong>en</strong>acer l’espèce humaine. Leur étude peut conduire<br />

dans le même temps à de nouvelles voies thérapeutiques contre <strong>des</strong> maladies comme la tuberculose.<br />

l’instar <strong>des</strong> plantes et <strong>des</strong> champignons, les<br />

bactéries secrèt<strong>en</strong>t spontaném<strong>en</strong>t <strong>des</strong> substances<br />

dont certaines se révèl<strong>en</strong>t très précieuses,<br />

comme les antibiotiques par exemple.<br />

Il s’agit de petites molécules fabriquées très souv<strong>en</strong>t<br />

par <strong>des</strong> <strong>en</strong>zymes 1 . De manière inatt<strong>en</strong>due,<br />

l’étude d’une de ces molécules, l’albonoursine,<br />

produite par la bactérie Streptomyces noursei, a<br />

<strong>en</strong>traîné <strong>des</strong> chercheurs de l’iBiTec-S 2 sur la<br />

piste d’une <strong>en</strong>zyme ess<strong>en</strong>tielle à la survie d’une<br />

autre bactérie, Mycobacterium tuberculosis,<br />

l’ag<strong>en</strong>t responsable de la tuberculose.<br />

Une nouvelle cible contre<br />

la tuberculose<br />

C’est une <strong>en</strong>quête de très longue haleine que<br />

mèn<strong>en</strong>t les biologistes, grâce notamm<strong>en</strong>t aux<br />

outils de la biochimie, de la biologie moléculaire<br />

et de la bio-informatique. Quelle est l’<strong>en</strong>zyme<br />

à l’origine de l’albonoursine ? Il faut<br />

quelquefois emprunter <strong>des</strong> détours pour<br />

résoudre une énigme : id<strong>en</strong>tifier par exemple<br />

une autre <strong>en</strong>zyme, capable de modifier la<br />

structure de la petite molécule ; purifier cette<br />

<strong>en</strong>zyme pour analyser la succession d’aci<strong>des</strong><br />

aminés qui la compos<strong>en</strong>t ; une fois ce séqu<strong>en</strong>çage<br />

établi, remonter au gène codant pour<br />

cette <strong>en</strong>zyme ; analyser les gènes voisins de ce<br />

gène qui ont une forte probabilité d’être impliqués<br />

dans l’histoire de la même petite molécule.<br />

Et là, il n’est pas interdit d’avoir un peu<br />

de chance. Les chercheurs ont eu l’heureuse<br />

surprise de découvrir le gène codant l’<strong>en</strong>zyme<br />

responsable de la production de l’albonoursine<br />

! Ils se sont <strong>en</strong>suite intéressés au gène<br />

par<strong>en</strong>t chez Mycobacterium tuberculosis, qui les<br />

a conduits au gène codant une <strong>en</strong>zyme ess<strong>en</strong>tielle<br />

à la survie de cette bactérie. Avec la<br />

décou<strong>vert</strong>e de LA petite molécule associée à<br />

cette <strong>en</strong>zyme, les biologistes de <strong>Saclay</strong> ont<br />

ou<strong>vert</strong> la voie à l’utilisation d’autres petites<br />

molécules appar<strong>en</strong>tées pour bloquer le fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

de l’<strong>en</strong>zyme. Une cible <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />

nouvelle pour lutter contre cette redoutable<br />

maladie. Bref, un fabuleux espoir !<br />

1/ Une <strong>en</strong>zyme a pour fonction de favoriser une réaction<br />

biochimique particulière.<br />

2/ Institut de biologie et de technologies de <strong>Saclay</strong>. Ces<br />

travaux ont été m<strong>en</strong>és <strong>en</strong> collaboration avec une équipe<br />

de l’Institut de génétique et microbiologie (Université<br />

Paris-Sud 11, CNRS).<br />

<strong>en</strong> bref...<br />

Une bombe d'antimatière?<br />

Dans « Anges et démons », Dan Brown<br />

a imaginé une bombe d'antimatière<br />

m<strong>en</strong>açant le Vatican, mais rassurezvous<br />

! Si toute l'antimatière produite au<br />

CERN était annihilée au contact de la<br />

matière, l'énergie résultante suffirait tout<br />

juste à allumer une ampoule p<strong>en</strong>dant<br />

quelques minutes ! L'antimatière fascine<br />

les physici<strong>en</strong>s car elle semble avoir<br />

disparu de l'Univers alors même que le<br />

Big Bang a produit matière et antimatière <strong>en</strong><br />

quantités égales. En quête d'une dissymétrie<br />

ténue qui expliquerait que notre Univers soit né<br />

d'une infime quantité de matière « survivante »,<br />

<strong>des</strong> physici<strong>en</strong>s de <strong>Saclay</strong> prépar<strong>en</strong>t une source<br />

« int<strong>en</strong>se » d'anti-électrons, qu'ils combineront à<br />

<strong>des</strong> anti-protons du CERN pour former <strong>des</strong> antiatomes<br />

d'hydrogène. Ils t<strong>en</strong>teront d'isoler ces<br />

anti-atomes pour découvrir comm<strong>en</strong>t la gravité<br />

agit sur l'antimatière, une propriété <strong>en</strong>core<br />

inconnue de cette curiosité de la nature.<br />

Pour <strong>en</strong> savoir plus sur l’antimatière :<br />

http://www.lhc-france.fr/?article332<br />

Bar <strong>des</strong> sci<strong>en</strong>ces sur la chaîne Télésavoirs :<br />

http://www.telesavoirs.eu/programme.php?ID=77<br />

© <strong>CEA</strong> / DSM / IRFU<br />

Des flashes bleus dans le ciel africain<br />

Installé <strong>en</strong> Namibie, HESS (High Energy<br />

Stereoscopic System) est le plus s<strong>en</strong>sible <strong>des</strong><br />

observatoires au sol de rayons gamma <strong>en</strong><br />

prov<strong>en</strong>ance de l'Univers austral, ou plus<br />

précisém<strong>en</strong>t <strong>des</strong> flashes lumineux qu'ils<br />

produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> interagissant avec l'atmosphère<br />

terrestre (par effet Cer<strong>en</strong>kov).<br />

Le 24 avril dernier, le porte-parole de cette<br />

collaboration europé<strong>en</strong>ne et africaine, le<br />

professeur Werner Hofmann, du Max-Planck<br />

Institut de Heidelberg, a visité et échangé avec<br />

les équipes de <strong>Saclay</strong> qui particip<strong>en</strong>t à la<br />

fourniture de matériel électronique pour HESS<br />

et travaill<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t de télescopes à<br />

rayonnem<strong>en</strong>t Cer<strong>en</strong>kov de la prochaine<br />

génération (Cer<strong>en</strong>kov Telescope Array).<br />

Un aimant supraconducteur dans l'espace<br />

En 2010, le détecteur AMS (Alpha Magnetic<br />

Spectrometer), équipé d'un aimant<br />

supraconducteur, devrait rejoindre la station<br />

spatiale internationale, d'où il analysera les<br />

particules cosmiques de très haute énergie.<br />

Le 2 avril 2009, le directeur de cette<br />

collaboration internationale, le professeur Samuel<br />

Ting, prix Nobel de physique <strong>en</strong> 1976, a<br />

prés<strong>en</strong>té à <strong>Saclay</strong> les <strong>en</strong>jeux physiques et<br />

technologiques de cette première mondiale.<br />

Il a exprimé notamm<strong>en</strong>t le souhait que les<br />

ingénieurs de <strong>Saclay</strong> particip<strong>en</strong>t à la mise au<br />

point et à la qualification de l'aimant d'AMS.<br />

CENTRE <strong>CEA</strong> DE SACLAY LE JOURNAL<br />

5


NUCLÉAIRE Mesurer la puissance résiduelle d’un combustible usagé<br />

Ballet bi<strong>en</strong> huilé<br />

pour un « boa » très chaud<br />

Estimer précisém<strong>en</strong>t la puissance thermique libérée par un combustible<br />

nucléaire à l'arrêt d'un réacteur est un défi d'une complexité exceptionnelle.<br />

C'est aussi un <strong>en</strong>jeu économique important pour l'exploitation <strong>des</strong><br />

c<strong>en</strong>trales nucléaires. Dans ce domaine, <strong>des</strong> équipes <strong>des</strong> c<strong>en</strong>tres <strong>CEA</strong> de<br />

<strong>Saclay</strong>, Gr<strong>en</strong>oble et Marcoule ont accompli un exploit récomp<strong>en</strong>sé par<br />

le Grand Prix de la Société française d’énergie nucléaire.<br />

6<br />

Pour le transfert du crayon de combustible du<br />

réacteur au calorimètre, chaque geste a été<br />

optimisé et répété p<strong>en</strong>dant plus d’une année.<br />

CENTRE <strong>CEA</strong> DE SACLAY LE JOURNAL<br />

© P. ROSUEL / <strong>CEA</strong><br />

C<br />

ombi<strong>en</strong> de temps faut-il laisser « refroidir »<br />

le combustible nucléaire avant de soulever<br />

le couvercle de la cuve du réacteur d'une<br />

c<strong>en</strong>trale ? Comm<strong>en</strong>t évacuer efficacem<strong>en</strong>t la<br />

chaleur dégagée par le cœur d'un réacteur <strong>en</strong><br />

situation accid<strong>en</strong>telle ? Évaluer avec précision<br />

la puissance thermique libérée par le combustible<br />

nucléaire à l’arrêt du réacteur représ<strong>en</strong>te<br />

aujourd’hui un <strong>en</strong>jeu économique. Ainsi par<br />

exemple, les exploitants du parc électronucléaire<br />

français att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t trois ou quatre jours<br />

avant d'ouvrir la cuve d'un réacteur pour <strong>en</strong><br />

extraire 1 les assemblages 2 de combustibles à<br />

r<strong>en</strong>ouveler. Si la puissance thermique résiduelle<br />

pouvait être connue avec une précision<br />

accrue, ces temps morts pourrai<strong>en</strong>t être réduits<br />

sans risques et c'est peut-être une journée d'exploitation<br />

du réacteur qui pourrait alors être<br />

gagnée. L'impact économique de cette évaluation<br />

est donc très significatif.<br />

Préciser l'incertitude<br />

Comm<strong>en</strong>t a-t-on jusqu'à prés<strong>en</strong>t évalué cette<br />

grandeur, critique à plus d'un titre ? De<br />

manière étonnante, la meilleure évaluation à<br />

ce jour repose sur <strong>des</strong> calculs mettant <strong>en</strong> jeu<br />

<strong>des</strong> dizaines de milliers de données physiques !<br />

Un combustible neuf est un oxyde « simple »,<br />

cont<strong>en</strong>ant deux isotopes 3 de l'uranium. En<br />

revanche, le même combustible, après un<br />

séjour <strong>en</strong> réacteur, s'est <strong>en</strong>richi de plus d'un<br />

millier d'isotopes d'élém<strong>en</strong>ts divers, résultant<br />

de fissions, de captures de neutrons, de désintégrations<br />

radioactives, etc. On compr<strong>en</strong>d sans<br />

peine que la modélisation de ces processus<br />

requière une somme impressionnante de données<br />

de base de physique nucléaire. Connues<br />

avec une précision comprise <strong>en</strong>tre 1 et 30 %,<br />

celles-ci constitu<strong>en</strong>t une « bibliothèque »,<br />

ou<strong>vert</strong>e à tous les sci<strong>en</strong>tifiques, régulièrem<strong>en</strong>t<br />

mise à jour et <strong>en</strong>richie par les calculs et les<br />

expéri<strong>en</strong>ces <strong>des</strong> uns et <strong>des</strong> autres.<br />

Grâce à <strong>des</strong> raisonnem<strong>en</strong>ts probabilistes, les<br />

physici<strong>en</strong>s sont <strong>en</strong> mesure de garantir <strong>des</strong> précisions<br />

aussi élevées que la sûreté nucléaire<br />

l'exige, portant sur l'incertitude avec laquelle<br />

est connu le résultat final. Cette incertitude<br />

permet de définir rationnellem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> marges,<br />

<strong>en</strong> relation avec la situation d'exploitation ou<br />

accid<strong>en</strong>telle <strong>en</strong>visagée.<br />

Un « vrai » combustible <strong>en</strong><br />

laboratoire<br />

On pourrait se dire que ri<strong>en</strong> ne vaut une expéri<strong>en</strong>ce<br />

grandeur nature. Si le niveau d'irradiation<br />

à l'intérieur de la cuve du réacteur ou sur<br />

le circuit primaire ne se prête pas à l'installation<br />

de capteurs, il est <strong>en</strong> revanche possible<br />

d'instrum<strong>en</strong>ter le circuit secondaire. Un bilan<br />

thermique, réalisé juste après l'arrêt du réacteur,<br />

fournit une valeur par défaut de la puissance<br />

libérée par le combustible car il<br />

méconnaît les fuites thermiques à travers la<br />

cuve, les tuyaux du circuit primaire et l'échangeur<br />

de chaleur. Ce mode d'évaluation s'avère<br />

<strong>en</strong> réalité sans intérêt car trop imprécis. D'où<br />

l'idée de l’expéri<strong>en</strong>ce MERCI 4 , qui vise à reproduire<br />

la complexité <strong>des</strong> phénomènes siégeant<br />

dans un véritable combustible nucléaire, mais<br />

dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de laboratoire, adapté<br />

aux exig<strong>en</strong>ces d’une métrologie de qualité. Il<br />

s’agit d’exploiter l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> données expérim<strong>en</strong>tales<br />

et les confronter aux résultats de<br />

simulation pour affiner les modèles et réduire<br />

l’incertitude pesant sur les calculs actuels. Plus<br />

concrètem<strong>en</strong>t, MERCI consiste à introduire un


Mesurer la puissance résiduelle d’un combustible usagé NUCLÉAIRE<br />

L’échantillon de<br />

combustible a été irradié<br />

dans le réacteur Osiris<br />

p<strong>en</strong>dant trois cycles<br />

de 25 jours.<br />

Un objet<br />

technologique unique<br />

Le calorimètre r<strong>en</strong>fermant le crayon est un<br />

objet technologique unique. Mesurer <strong>des</strong><br />

quantités de chaleur associées à <strong>des</strong><br />

rayonnem<strong>en</strong>ts ionisants impose de recourir à<br />

<strong>des</strong> écrans absorbants massifs, dont l’inertie<br />

thermique nuit à la cad<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> mesures<br />

(toutes les cinq secon<strong>des</strong>). Il faut par ailleurs<br />

bannir les fuites thermiques et pour cela,<br />

aligner rigoureusem<strong>en</strong>t la température du<br />

calorimètre sur celle de son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

Et comme l’instrum<strong>en</strong>t utilise <strong>des</strong> phénomènes<br />

d’évaporation et de cond<strong>en</strong>sation, il faut que<br />

l’eau bouille... à 22°C, ce qui se produit quand<br />

on abaisse la pression d’un facteur quarante.<br />

Plus que les mesures de températures à<br />

quelques ‰ près, ce sont celles de débits<br />

d’eau à 1 ‰ près qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une<br />

véritable prouesse. Des performances<br />

absolum<strong>en</strong>t nécessaires pour atteindre la<br />

précision inférieure à 1% sur la mesure de la<br />

puissance thermique résiduelle du crayon !<br />

© P. ROSUEL / <strong>CEA</strong><br />

combustible analogue à celui d’une c<strong>en</strong>trale<br />

nucléaire dans un réacteur expérim<strong>en</strong>tal et à<br />

mesurer la puissance thermique libérée par le<br />

combustible sitôt sorti du réacteur. Une <strong>des</strong><br />

principales difficultés réside dans ce dernier<br />

détail…<br />

Des gestes optimisés p<strong>en</strong>dant<br />

plus d’un an<br />

Repr<strong>en</strong>ons le fil de l’expéri<strong>en</strong>ce. Un échantillon<br />

de crayon de combustible neuf d'EDF est installé<br />

<strong>en</strong> périphérie du cœur du réacteur expérim<strong>en</strong>tal<br />

Osiris, à <strong>Saclay</strong>, où il est irradié<br />

p<strong>en</strong>dant près de trois mois. D’une longueur de<br />

quarante c<strong>en</strong>timètres, il est solidaire d’un<br />

flexible d’une douzaine de mètres, équipé de<br />

dispositifs de mesure et de contrôle. Dès l’arrêt<br />

du réacteur, ce tuyau, baptisé « boa » par les<br />

expérim<strong>en</strong>tateurs, doit être transféré le plus<br />

vite possible depuis le cœur d’Osiris, à neuf<br />

mètres sous eau, jusqu’à la cellule blindée du<br />

bâtim<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>ant au réacteur. Arrivé là, le<br />

crayon doit être introduit à l’intérieur d’un<br />

calorimètre, après avoir été séparé du flexible.<br />

Vingt-six minutes : tel est le score réalisé par<br />

l’équipe de vingt personnes pour cette<br />

séqu<strong>en</strong>ce accélérée de manœuvres spécialisées.<br />

Cette performance résulte d’un travail collectif<br />

de plus d’une année auquel a collaboré un<br />

ergonome extérieur à l’installation. Une<br />

dizaine de répétitions, dont cinq filmées, a<br />

permis de régler à la perfection les <strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>ts<br />

<strong>des</strong> gestes de tous les interv<strong>en</strong>ants :<br />

pr<strong>en</strong>dre le mousqueton sur la rambarde, accrocher<br />

l’élingue, etc.<br />

L’œuvre de nombreuses équipes<br />

La g<strong>en</strong>èse du projet remonte à une dizaine<br />

d’années, avec le dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t de l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

par <strong>des</strong> physici<strong>en</strong>s et modélisateurs de<br />

<strong>Saclay</strong>. Les expérim<strong>en</strong>tateurs du réacteur Osiris<br />

ont <strong>en</strong>suite conçu et développé les dispositifs<br />

à irradier et l’instrum<strong>en</strong>tation associée. La<br />

conception du calorimètre a été confiée à <strong>des</strong><br />

ingénieurs de Gr<strong>en</strong>oble (voir ci-<strong>des</strong>sous) tandis<br />

que <strong>des</strong> équipes de Marcoule et de <strong>Saclay</strong><br />

étai<strong>en</strong>t mobilisées pour <strong>des</strong> analyses du crayon<br />

après les cinquante jours de mesures calorimétriques<br />

: mesurer les rayonnem<strong>en</strong>ts gamma<br />

émis par le crayon (<strong>Saclay</strong>), dissoudre le combustible<br />

(Marcoule), réaliser l’analyse chimique<br />

ultrafine du matériau <strong>en</strong> solution par<br />

spectrométrie de masse spécialisée (<strong>Saclay</strong>),<br />

etc. Dans les mois qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, ce sont au total<br />

plus de dix mille mesures que les modélisateurs<br />

auront à dépouiller et interpréter pour parfaire<br />

leurs outils de simulation !<br />

1/ Ces assemblages sont <strong>en</strong>suite transférés dans une<br />

piscine d'un bâtim<strong>en</strong>t voisin et stockés là quelques mois.<br />

2/ Assemblage : <strong>en</strong>semble de crayons de combustibles.<br />

3/ Les isotopes d'un même élém<strong>en</strong>t chimique ne se<br />

distingu<strong>en</strong>t que par le nombre de neutrons que<br />

r<strong>en</strong>ferm<strong>en</strong>t leurs noyaux atomiques. Si leurs masses sont<br />

légèrem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes, leurs propriétés chimiques sont<br />

id<strong>en</strong>tiques. Deux isotopes de l’uranium sont prés<strong>en</strong>ts<br />

dans le combustible neuf : 96,3% d'U 238 non fissile et<br />

3,7% d'U 235 fissile.<br />

4/ MERCI : Mesure de l’Énergie Résiduelle d’un Crayon<br />

Irradié.<br />

CENTRE <strong>CEA</strong> DE SACLAY LE JOURNAL<br />

7


TECHNOLOGIE Évaluer les risques liés à l’usage de l’hydrogène pour l’automobile<br />

Drôle de garage<br />

Quels sont les risques d’explosion liés à l’usage de l’hydrogène pour<br />

l’automobile ? Une équipe du <strong>CEA</strong>, à <strong>Saclay</strong>, met ses compét<strong>en</strong>ces dans<br />

le domaine électronucléaire au service de cette question, cruciale pour<br />

l’acceptabilité de l’hydrogène par le public.<br />

L<br />

a voiture à hydrogène est-elle une utopie ?<br />

De nombreux chercheurs, au <strong>CEA</strong> notamm<strong>en</strong>t,<br />

s’emploi<strong>en</strong>t à répondre par la négative<br />

à cette question.<br />

Le réservoir d’hydrogène apparaît aujourd’hui<br />

comme un verrou particulièrem<strong>en</strong>t difficile à<br />

lever. Refroidir à la température de l’hydrogène<br />

liquide ? Trop coûteux. Stocker sous haute<br />

pression le gaz nécessaire à une autonomie<br />

conv<strong>en</strong>able ? Délicat : il faut concevoir un<br />

cont<strong>en</strong>eur étanche et résistant à <strong>des</strong> c<strong>en</strong>taines<br />

de bars 1 . Une voie alternative, le stockage<br />

solide, consiste à lier chimiquem<strong>en</strong>t l’hydrogène<br />

à un autre élém<strong>en</strong>t et à l’extraire par<br />

simple chauffage. Les deux dernières solutions<br />

sont actuellem<strong>en</strong>t explorées par <strong>des</strong><br />

équipes <strong>CEA</strong> <strong>des</strong> c<strong>en</strong>tres de Gr<strong>en</strong>oble et du<br />

Ripault 2 .<br />

La plus petite <strong>des</strong> molécules<br />

L’hydrogène : son nom évoque une bombe, un<br />

moteur de fusée... Cette « redoutable » molécule<br />

3 , qui n’existe pas à l’état naturel car elle<br />

réagit spontaném<strong>en</strong>t avec l’oxygène de l’air<br />

pour former de l’eau, est <strong>en</strong> réalité la plus petite<br />

<strong>des</strong> molécules. Ceci explique qu’elle s’échappe<br />

d’un cont<strong>en</strong>eur réputé étanche bi<strong>en</strong> plus facilem<strong>en</strong>t<br />

que toutes les autres. Mais att<strong>en</strong>tion,<br />

au-<strong>des</strong>sus d’une conc<strong>en</strong>tration de 4 % dans<br />

l’air, elle induit un risque d’explosion. On compr<strong>en</strong>d<br />

aisém<strong>en</strong>t qu’un réservoir d’hydrogène se<br />

doive d’être irréprochable.<br />

Imaginons ce problème résolu. Quel impact un<br />

défaut d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du véhicule aurait-il vis-à-vis<br />

d’un risque de fuite de faible amplitude ? C’est<br />

l’objet du programme 4 auquel particip<strong>en</strong>t <strong>des</strong><br />

experts de sûreté nucléaire, qui étudi<strong>en</strong>t par<br />

ailleurs certains scénarios accid<strong>en</strong>tels conduisant<br />

à un relâchem<strong>en</strong>t d’hydrogène dans un<br />

réacteur.<br />

Un garage instrum<strong>en</strong>té<br />

Ainsi un garage tout à fait ordinaire, avec sa<br />

porte basculante, a-t-il été construit dans le hall<br />

d’un laboratoire de la Direction de l’énergie<br />

nucléaire à <strong>Saclay</strong>. À l’intérieur, l’installation du<br />

même nom, Garage, permet de réaliser <strong>des</strong><br />

fuites de gaz contrôlées, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce ou non<br />

d’un véhicule prototype, dont l’aménagem<strong>en</strong>t<br />

intérieur reproduit celui de la future voiture à<br />

hydrogène. Les expéri<strong>en</strong>ces sont conduites<br />

avec de l’hélium, un gaz parfaitem<strong>en</strong>t inerte,<br />

dont les propriétés physiques sont extrêmem<strong>en</strong>t<br />

voisines de celles de l’hydrogène.<br />

Le rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> situations « à risque » a été<br />

établi par PSA Peugeot Citroën et l’Ineris 5 et<br />

ces événem<strong>en</strong>ts ont été traduits <strong>en</strong> termes de<br />

spécifications techniques pour les expéri<strong>en</strong>ces<br />

dans Garage. Les équipes du <strong>CEA</strong> reproduis<strong>en</strong>t<br />

ces cas tests, mesur<strong>en</strong>t la dispersion du gaz et<br />

confront<strong>en</strong>t les données expérim<strong>en</strong>tales à leurs<br />

modèles numériques. L’objectif visé à plus long<br />

terme est d’établir <strong>des</strong> recommandations de<br />

conception, tant pour le véhicule que pour le<br />

garage. Quand l’hydrogène ne fera plus peur...<br />

@ En savoir plus<br />

Approfondissez cet article sur le site Internet<br />

du <strong>CEA</strong> : http://www-anr-panh.cea.fr/<br />

© L. BISENIUS / <strong>CEA</strong><br />

1/ Un bar représ<strong>en</strong>te une pression très proche de celle de<br />

l’atmosphère.<br />

2/ Ce c<strong>en</strong>tre <strong>CEA</strong> de la Direction <strong>des</strong> applications<br />

militaires est situé près de Tours.<br />

3/ L’hydrogène au s<strong>en</strong>s strict est l’élém<strong>en</strong>t H et le dihydrogène,<br />

appelé aussi abusivem<strong>en</strong>t hydrogène, est la<br />

molécule H 2<br />

, composée de deux atomes liés<br />

chimiquem<strong>en</strong>t.<br />

4/ En réalité, il s’agit de plusieurs programmes, certains<br />

financés par l’Ag<strong>en</strong>ce nationale de la recherche (Pan-H :<br />

Drive, puis Dimitrhy) et d’autres par l’Union europé<strong>en</strong>ne<br />

(Hysafe).<br />

5/ Ineris : Institut National de l'EnviRonnem<strong>en</strong>t<br />

industriel et <strong>des</strong> rISques.<br />

8<br />

CENTRE <strong>CEA</strong> DE SACLAY LE JOURNAL<br />

L’installation Garage peut être exploitée avec ou<br />

sans voiture. Elle offre <strong>en</strong> particulier la possibilité<br />

de simuler <strong>des</strong> fuites d’hydrogène grâce à <strong>des</strong><br />

relâchem<strong>en</strong>ts contrôlés d’hélium. Des capteurs<br />

<strong>en</strong>registr<strong>en</strong>t la dispersion de l’hélium dans le local.<br />

En zoom, capteur de mesure de la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong><br />

hélium de l’air ambiant.


haque année, de nombreux incid<strong>en</strong>ts de<br />

caténaires vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t perturber le trafic<br />

ferroviaire. Dans le contexte de la dérégulation<br />

de ce secteur, la Commission europé<strong>en</strong>ne a<br />

lancé différ<strong>en</strong>ts programmes de recherche<br />

dont l’objectif est d’améliorer la fiabilité et<br />

l'interopérabilité <strong>des</strong> réseaux ferrés europé<strong>en</strong>s.<br />

C’est ainsi que le LIST, avec de nombreux part<strong>en</strong>aires<br />

industriels et <strong>des</strong> compagnies ferroviaires,<br />

a participé au projet Catiemon<br />

(CAT<strong>en</strong>ary InterfacE MONitoring), démarré <strong>en</strong><br />

avril 2005 sous le pilotage de l’industriel<br />

Siem<strong>en</strong>s. L’<strong>en</strong>jeu : id<strong>en</strong>tifier les trains susceptibles<br />

de dégrader le système d’alim<strong>en</strong>tation<br />

électrique. « L’objectif était de construire un<br />

portique fixe d’une c<strong>en</strong>taine de mètres de long,<br />

équipé de capteurs capables d’inspecter <strong>des</strong><br />

trains <strong>en</strong> exploitation commerciale, et plus<br />

précisém<strong>en</strong>t, d’analyser finem<strong>en</strong>t l’interaction<br />

mécanique <strong>en</strong>tre leurs pantographes 3 et la<br />

caténaire », explique Guillaume Laffont, chercheur<br />

au LIST. Ces instrum<strong>en</strong>ts mesur<strong>en</strong>t précisém<strong>en</strong>t<br />

les déformations mécaniques de la<br />

ligne de contact de la caténaire au passage du<br />

train. Ins<strong>en</strong>sibles aux on<strong>des</strong> électromagnétiques,<br />

ces capteurs optiques sont installés sur<br />

la ligne elle-même, au plus près du contact avec<br />

le pantographe.<br />

Projet europé<strong>en</strong> Catiemon INTERNATIONAL<br />

Catiemon : préserver les<br />

infrastructures ferroviaires<br />

Le <strong>CEA</strong> LIST 1 a apporté son savoir-faire <strong>en</strong> matière de capteurs<br />

pour un projet europé<strong>en</strong> visant à caractériser l’interaction <strong>en</strong>tre<br />

le train et la caténaire 2 et ainsi à optimiser l’exploitation <strong>des</strong><br />

infrastructures ferroviaires.<br />

© <strong>CEA</strong> © <strong>CEA</strong><br />

C<br />

1 2<br />

Des c<strong>en</strong>taines de trains inspectés<br />

Un portique expérim<strong>en</strong>tal, équipé par le LIST,<br />

a d’abord été testé au pied du tunnel du<br />

Lötschberg, sous les Alpes suisses <strong>en</strong> 2007 et<br />

2008. Au cours de campagnes s’étalant sur dixhuit<br />

mois, plusieurs c<strong>en</strong>taines de convois, dont<br />

certains dédiés à <strong>des</strong> tests, ont été inspectés <strong>en</strong><br />

divers lieux jusqu’<strong>en</strong> janvier 2009. Forts de ce<br />

succès, les part<strong>en</strong>aires de Catiemon espèr<strong>en</strong>t<br />

maint<strong>en</strong>ant démarrer l’exploitation opérationnelle<br />

de ces dispositifs <strong>en</strong> plusieurs points du<br />

réseau europé<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifiés comme critiques.<br />

« À terme, ce portique pourrait dev<strong>en</strong>ir un<br />

outil d'aide à la décision pour les gestionnaires<br />

de réseaux. Le but est de détecter les trains sollicitant<br />

à l’excès les caténaires, d’interdire leur<br />

circulation pour protéger l’infrastructure et<br />

d’optimiser ainsi la disponibilité <strong>des</strong> voies ferrées<br />

», résume Guillaume Laffont.<br />

Émilie Gillet<br />

1/ Laboratoire d’Intégration <strong>des</strong> Systèmes et <strong>des</strong><br />

Technologies.<br />

2/ Caténaire : ligne aéri<strong>en</strong>ne assurant l’alim<strong>en</strong>tation<br />

électrique <strong>des</strong> locomotives ou <strong>des</strong> tramways via une ligne<br />

de contact métallique.<br />

3/ Pantographe : dispositif articulé de captage du<br />

courant sur les locomotives électriques, qui agit par<br />

frottem<strong>en</strong>t sur les caténaires.<br />

1/ Si le pantographe exerce une force excessive<br />

sur la ligne de contact, la caténaire est usée<br />

prématurém<strong>en</strong>t. Dans le cas inverse, le contact<br />

électrique risque d’être perdu, ce qui génère le plus<br />

souv<strong>en</strong>t un arc électrique, égalem<strong>en</strong>t susceptible<br />

d’<strong>en</strong>dommager la caténaire. Sur la photo, capteur<br />

de déplacem<strong>en</strong>t tridim<strong>en</strong>sionnel.<br />

2/ Ligne de capteurs à fibres optiques collée sur<br />

le fil de contact de la caténaire.<br />

© <strong>CEA</strong> / DSM / IRFU<br />

© EDF<br />

<strong>en</strong> bref...<br />

Les métamorphoses <strong>des</strong> neutrinos<br />

À Chooz, dans les Ard<strong>en</strong>nes, la c<strong>en</strong>trale<br />

nucléaire ne se cont<strong>en</strong>te pas de délivrer de<br />

l'électricité, elle fournit aussi les physici<strong>en</strong>s <strong>en</strong><br />

neutrinos ! Ces mystérieuses particules, que<br />

seule une épaisseur d’une année lumière de<br />

plomb pourrait stopper de manière certaine, ont<br />

la particularité de se métamorphoser <strong>en</strong> trois<br />

variétés. Dès 2010, l’expéri<strong>en</strong>ce Double Chooz<br />

étudiera ces transformations grâce à deux<br />

détecteurs géants id<strong>en</strong>tiques, l’un placé près du<br />

cœur de la c<strong>en</strong>trale et l’autre, à un kilomètre,<br />

qui devrait être le témoin de la disparition d’une<br />

partie <strong>des</strong> particules détectées par le plus<br />

proche. Un accord vi<strong>en</strong>t d’être signé <strong>en</strong>tre le<br />

<strong>CEA</strong>, le CNRS, EDF et la région Champagne -<br />

Ard<strong>en</strong>nes pour ce projet.<br />

De 2010 à 2016, une c<strong>en</strong>taine de chercheurs<br />

va se relayer par groupe de dix sur les deux sites<br />

de « Double Chooz ». Les mesures serviront<br />

égalem<strong>en</strong>t à démontrer qu'il est possible<br />

d'analyser à distance la composition du<br />

combustible nucléaire. Double <strong>en</strong>jeu donc, de<br />

physique fondam<strong>en</strong>tale et de lutte contre la<br />

prolifération nucléaire !<br />

Le plus grand cadran solaire du monde<br />

Sur la paroi monum<strong>en</strong>tale du barrage de<br />

Castillon, dans les Alpes de Haute-Prov<strong>en</strong>ce,<br />

il est désormais possible de lire l'heure solaire.<br />

Roland Lehoucq, physici<strong>en</strong> au c<strong>en</strong>tre <strong>CEA</strong> de<br />

<strong>Saclay</strong>, et D<strong>en</strong>is Savoie, responsable de<br />

l'astronomie au Palais de la Décou<strong>vert</strong>e, ont<br />

imaginé <strong>en</strong>semble de construire le plus grand<br />

cadran solaire du monde sur un barrage d'EDF.<br />

Impossible d'implanter un « mât » de vingt<br />

mètres qui aurait attiré la foudre. C'est la<br />

corniche, située <strong>en</strong> haut de l'édifice, qui fait<br />

office de « bâton ». Il a fallu réaliser un relevé<br />

topographique au laser de la paroi courbe pour<br />

calculer les projections associées aux heures.<br />

Un vrai défi mathématique ! Défi relevé puisque<br />

le cadran, inauguré le 21 juin 2009, indique<br />

l'heure du lieu à 2 minutes près, de 6 heures<br />

à 18 heures.<br />

CENTRE <strong>CEA</strong> DE SACLAY LE JOURNAL<br />

9


<strong>en</strong> bref...<br />

10<br />

Journées portes ou<strong>vert</strong>es<br />

les 21 et 22 novembre 2009<br />

À l’occasion de la fête de la sci<strong>en</strong>ce et de<br />

l’Année mondiale de l’astronomie, le<br />

c<strong>en</strong>tre <strong>CEA</strong> de <strong>Saclay</strong> ouvrira les portes<br />

de son site de l’Orme <strong>des</strong> Merisiers.<br />

Réservez dès à prés<strong>en</strong>t votre week-<strong>en</strong>d<br />

<strong>des</strong> 21 et 22 novembre pour un parcours<br />

dédié à la décou<strong>vert</strong>e de l’Univers, <strong>des</strong><br />

ateliers pédagogiques, <strong>des</strong> r<strong>en</strong>contres<br />

avec <strong>des</strong> chercheurs, <strong>des</strong> confér<strong>en</strong>ces et<br />

<strong>des</strong> « vraies » observations diurnes et nocturnes.<br />

Le c<strong>en</strong>tre <strong>CEA</strong> de <strong>Saclay</strong> sera égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t<br />

à la ferme du Moulon pour prés<strong>en</strong>ter d’autres<br />

thématiques, comme la climatologie,<br />

le magnétisme, les énergies, etc.<br />

Des prions dans le lait de brebis<br />

Jusqu’à un passé réc<strong>en</strong>t, aucun prion infectieux<br />

n’avait jamais été détecté dans le lait d’ovins ou<br />

de caprins atteints de tremblante. Aussi aucune<br />

restriction ne pesait sur le lait et ses dérivés.<br />

Pour la première fois, une équipe de l’Institut de<br />

biologie et de technologies de <strong>Saclay</strong>, <strong>en</strong><br />

collaboration avec l’Institut national de recherche<br />

agronomique et une équipe anglaise, a décelé la<br />

prés<strong>en</strong>ce de prions dans le lait et le colostrum de<br />

brebis <strong>en</strong> phase d’incubation de la maladie, avec<br />

un niveau d’infectiosité significatif (mais très<br />

inférieur à ceux observés dans le cerveau <strong>des</strong><br />

mêmes animaux), et ce plusieurs mois avant<br />

l’apparition <strong>des</strong> signes cliniques. Ces résultats<br />

indiqu<strong>en</strong>t que le lait pourrait contribuer à la<br />

transmission de la maladie à l’intérieur d’un<br />

troupeau.<br />

......<br />

Sélection d’actualités sci<strong>en</strong>tifiques<br />

<strong>des</strong> laboratoires de <strong>Saclay</strong> et de<br />

leurs part<strong>en</strong>aires<br />

L’analyse <strong>des</strong> images d’IRM de soixante-dixsept<br />

<strong>en</strong>fants autistes a permis de montrer que<br />

<strong>des</strong> anomalies cérébrales sont associées à<br />

certaines formes d’autisme.<br />

décou<strong>vert</strong>es...<br />

L’analyse d’images <strong>en</strong>registrées par le<br />

télescope spatial Fermi a révélé<br />

l’explosion la plus viol<strong>en</strong>te jamais<br />

observée dans l’Univers. Cette<br />

explosion, ou sursaut gamma,<br />

provi<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t de<br />

l’effondrem<strong>en</strong>t sur elle-même d’une<br />

étoile massive <strong>en</strong> fin de vie, donnant<br />

naissance à un trou noir.<br />

Des génétici<strong>en</strong>s de <strong>Saclay</strong> ont<br />

décrypté une partie de l’ADN de<br />

l’ours <strong>des</strong> cavernes. Il vivait dans<br />

la grotte Chauvet <strong>en</strong> Ardèche il y a<br />

32 000 ans et s'est éteint il y a<br />

15 000 ans. L'ours moderne le plus<br />

proche de lui est l'ours brun. Leur<br />

ancêtre commun vivait il y a<br />

1,6 million d'années.<br />

CENTRE <strong>CEA</strong> DE SACLAY LE JOURNAL<br />

PORTRAIT Stev<strong>en</strong> Stolte, chaire s<strong>en</strong>ior du « Triangle de la Physique »<br />

Stev<strong>en</strong> Stolte<br />

sci<strong>en</strong>tifique émérite et nomade<br />

Reconnu comme le meilleur chercheur de sa spécialité 1 ,<br />

ce chimiste de l’Université Vrije (Pays-Bas) a séjourné<br />

de février à avril 2009 à l'Institut<br />

rayonnem<strong>en</strong>t matière de <strong>Saclay</strong><br />

(Iramis). Il r<strong>en</strong>ouvellera l'expéri<strong>en</strong>ce<br />

<strong>en</strong> 2010. Un <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t<br />

fabuleux, à la fois pour l'hôte et<br />

pour le laboratoire d'accueil.<br />

T<br />

out a comm<strong>en</strong>cé avec <strong>des</strong> questions logistiques<br />

de produits difficiles à approvisionner.<br />

De véritables discussions sci<strong>en</strong>tifiques<br />

se sont <strong>en</strong>suite <strong>en</strong>gagées <strong>en</strong>tre le professeur<br />

Stev<strong>en</strong> Stolte, de l'Université Vrije d'Amsterdam<br />

et B<strong>en</strong>oît Soep, de l'Iramis. Quand ce dernier<br />

a proposé une collaboration au chimiste néerlandais<br />

et obt<strong>en</strong>u, grâce au souti<strong>en</strong> du<br />

« Triangle de la physique » 2 , une chaire s<strong>en</strong>ior<br />

à <strong>Saclay</strong>, Stev<strong>en</strong> Stolte n'a pas hésité une<br />

seconde avant d'accepter. « Le dispositif expérim<strong>en</strong>tal<br />

de B<strong>en</strong>oît est unique au monde,<br />

explique-t-il. Il permet de produire <strong>des</strong> complexes<br />

3 et de les irradier avec <strong>des</strong> lasers, tout<br />

<strong>en</strong> <strong>en</strong>registrant finem<strong>en</strong>t les effets de l'absorption<br />

<strong>des</strong> impulsions laser par les complexes. Cet<br />

apport d'énergie, qui s'appar<strong>en</strong>te à une collision,<br />

peut simplem<strong>en</strong>t casser <strong>en</strong> deux le complexe<br />

ou bi<strong>en</strong> induire une réaction chimique<br />

<strong>en</strong>tre ses composants. L'originalité de l'expéri<strong>en</strong>ce<br />

de l'Iramis, c'est qu'il est possible d'observer,<br />

avec une excell<strong>en</strong>te résolution spatiale<br />

et temporelle, les directions dans lesquelles<br />

sont expulsés les fragm<strong>en</strong>ts ou les produits de<br />

la réaction. »<br />

Entre <strong>Saclay</strong>, Changchun, Oxford<br />

et Amsterdam<br />

Stev<strong>en</strong> Stolte a participé à la conception et à<br />

la réalisation d'une expéri<strong>en</strong>ce que B<strong>en</strong>oît<br />

Soep est <strong>en</strong> train de dépouiller et d'interpréter,<br />

<strong>en</strong> relation perman<strong>en</strong>te avec lui, même<br />

s'il travaille actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Chine pour<br />

quelques mois. Stev<strong>en</strong> Stolte partage <strong>en</strong> effet<br />

son temps <strong>en</strong>tre Amsterdam, Oxford, <strong>Saclay</strong> et<br />

Changchun où il occupe, à temps partiel, une<br />

chaire de l'Université Jilin. Ce mode de vie<br />

nomade lui pèse-t-il ? « Non, je ress<strong>en</strong>s un<br />

besoin impérieux de parler de sci<strong>en</strong>ce à<br />

d'autres personnes, de confronter avec elles les<br />

idées qui me vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l'esprit de manière foisonnante,<br />

et qui ne sont pas toutes fécon<strong>des</strong>.<br />

Et puis, c'est formidable de pouvoir accéder à<br />

<strong>des</strong> expéri<strong>en</strong>ces variées que je serais bi<strong>en</strong> incapable<br />

de réaliser moi-même. Cela démultiplie<br />

les questionnem<strong>en</strong>ts et accélère la progression<br />

de nos connaissances. J'essaie malgré tout<br />

de consacrer à peu près 50 % de mon temps à<br />

ma famille et à mes amis aux Pays-Bas. Cet<br />

équilibre-là est important égalem<strong>en</strong>t. »<br />

1/ « Collisions moléculaires, paquets d'on<strong>des</strong><br />

électroniques et complexes », tel était le thème du<br />

symposium organisé <strong>en</strong> l'honneur de Stev<strong>en</strong> Stolte à<br />

Orsay le 28 avril 2009.<br />

2/ Le « Triangle de la physique » est un réseau<br />

thématique de recherche avancée qui fédère <strong>des</strong><br />

laboratoires du Plateau de <strong>Saclay</strong> <strong>en</strong> nanosci<strong>en</strong>ces,<br />

physique de l'état cond<strong>en</strong>sé, etc. L'équipe de B<strong>en</strong>oît Soep<br />

collabore dans ce cadre avec Danielle Dowek du<br />

Laboratoire de collisions atomiques et moléculaires<br />

(CNRS, Université Paris-Sud 11).<br />

3/ Complexe : ici, <strong>en</strong>semble de deux molécules (ou d'une<br />

molécule et un atome) reliées par une liaison plus faible<br />

qu'une liaison chimique.<br />

B<strong>en</strong>oît Soep<br />

© L. BISENIUS / <strong>CEA</strong>


En direct <strong>des</strong> labos ACTUALITÉS<br />

Extinction de l’homme<br />

de Néandertal : le climat<br />

mis hors de cause<br />

Q<br />

uand l’homme moderne arrive <strong>en</strong><br />

Europe, il y a 40 000 ans, l’homme de<br />

Néandertal occupe les lieux depuis longtemps.<br />

Ces deux populations vont cohabiter jusqu’à la<br />

disparition de l’homme de Néandertal. Une<br />

équipe multidisciplinaire franco-américaine 1<br />

vi<strong>en</strong>t d’apporter un nouvel éclairage sur cet<br />

événem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> excluant l’hypothèse selon<br />

laquelle Néandertal n’a pas pu s’adapter à la<br />

détérioration climatique observée à cette<br />

période.<br />

Les chercheurs ont reconstitué le « film » du<br />

climat et analysé la dispersion <strong>des</strong> sites successivem<strong>en</strong>t<br />

occupés par chacune <strong>des</strong> populations.<br />

Pour cela, ils ont utilisé un outil de<br />

modélisation, développé pour étudier la biodiversité.<br />

En procédant par c<strong>en</strong>taines d’itérations<br />

et <strong>en</strong> appr<strong>en</strong>ant de ses erreurs, le logiciel<br />

a analysé la relation <strong>en</strong>tre les données géographiques,<br />

climatiques et archéologiques pour<br />

déterminer les aires possibles d’occupation<br />

par chacune <strong>des</strong> populations. Les chercheurs<br />

ont ainsi pu id<strong>en</strong>tifier les territoires occupés<br />

par les premiers hommes modernes et par les<br />

derniers néandertali<strong>en</strong>s. Ils ont pu compr<strong>en</strong>dre<br />

le rôle de chaque facteur climatique dans leurs<br />

distributions respectives. En particulier, les<br />

néandertali<strong>en</strong>s du sud de la péninsule ibérique<br />

aurai<strong>en</strong>t été les derniers à disparaître<br />

parce qu’ils étai<strong>en</strong>t alors préservés du contact<br />

Crâne d’un Homme de Néandertal,<br />

décou<strong>vert</strong> <strong>en</strong> 1830 à Engis, Belgique<br />

(collection du Grand Curtius à Liège).<br />

avec les hommes modernes. Pour les chercheurs,<br />

la disparition de Néandertal serait due<br />

à la compétition avec l’homme moderne.<br />

1/ Laboratoire <strong>des</strong> sci<strong>en</strong>ces du climat et de<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (<strong>CEA</strong>, CNRS, Université Versailles<br />

Saint-Qu<strong>en</strong>tin), laboratoire « De la préhistoire à<br />

l’actuel : culture, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et anthropologie »<br />

(CNRS, Université de Bordeaux 1, ministère de la<br />

Culture et de la Communication, Institut national de<br />

recherches archéologiques prév<strong>en</strong>tives), laboratoire<br />

« Environnem<strong>en</strong>ts et paléo-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts océaniques »<br />

(CNRS, Université de Bordeaux 1, École pratique <strong>des</strong><br />

hautes étu<strong>des</strong>), Université du Kansas.<br />

© P. STROPPA / <strong>CEA</strong><br />

Radiothérapie miniature au bloc<br />

D<br />

ifficile d’introduire au bloc opératoire un<br />

accélérateur d’électrons, <strong>en</strong>combrant et<br />

non stérile ! Les lasers à impulsions ultrabrèves<br />

pourrai<strong>en</strong>t un jour compléter l’offre <strong>en</strong><br />

matière d’accélérateurs, l’objectif étant de<br />

banaliser les radiothérapies réalisées au cours<br />

d’interv<strong>en</strong>tions chirurgicales. Dans le principe,<br />

il suffit d’acheminer le faisceau laser <strong>en</strong><br />

salle d’opération jusqu’à un dispositif compact<br />

délivrant un gaz sous vide qui constituera la<br />

source d’électrons rapi<strong>des</strong>. Comm<strong>en</strong>t ce dispositif<br />

fonctionne-t-il ? Sur son passage, l’impulsion<br />

laser arrache <strong>des</strong> électrons aux atomes du<br />

gaz qui devi<strong>en</strong>t un plasma (« nuage » d’ions<br />

positivem<strong>en</strong>t chargés et d’électrons). Les électrons<br />

sont chassés tandis que les ions, plus<br />

lourds, rest<strong>en</strong>t immobiles. Après le passage de<br />

l’impulsion laser, les électrons revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t vers<br />

les ions et oscill<strong>en</strong>t, créant une onde électrostatique<br />

dans le sillage du laser. Une fraction <strong>des</strong><br />

électrons est piégée dans cette onde et accélérée<br />

dans la direction de propagation du laser.<br />

Une équipe de chercheurs de l’Iramis 1 , <strong>en</strong> collaboration<br />

avec <strong>des</strong> physici<strong>en</strong>s itali<strong>en</strong>s de Pise,<br />

a réussi à produire de cette façon un faisceau<br />

d’électrons répondant aux besoins de la radiothérapie<br />

« intra-opératoire ».<br />

1/ Iramis : Institut rayonnem<strong>en</strong>t et matière de <strong>Saclay</strong>.<br />

Un test simple pour déterminer si un pati<strong>en</strong>t est consci<strong>en</strong>t ou non<br />

Est-il possible de déterminer si un individu est<br />

consci<strong>en</strong>t <strong>en</strong> observant l’activité de son<br />

cerveau ? Une question cruciale pour la difficile<br />

prise <strong>en</strong> charge <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> « non<br />

communicants ». Une équipe de l’Inserm et du<br />

Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, associant<br />

<strong>des</strong> chercheurs de NeuroSpin, vi<strong>en</strong>t de<br />

perfectionner un test fondé sur l’étude de la<br />

réponse cérébrale à un stimulus auditif,<br />

<strong>en</strong>registrée au moy<strong>en</strong> d’un casque muni<br />

d’électro<strong>des</strong>. Le test consiste à rechercher une<br />

variation de cette réponse corrélée à l’émission<br />

d’un son différ<strong>en</strong>t, à la suite d’une série de sons<br />

id<strong>en</strong>tiques. Par exemple AAAB après une série<br />

AAAA. Or, les signaux détectés ne permett<strong>en</strong>t<br />

pas de trancher <strong>en</strong>tre une perception consci<strong>en</strong>te<br />

ou non consci<strong>en</strong>te. Le nouveau test inverse<br />

simplem<strong>en</strong>t la règle : AAAA après une série<br />

AAAB. Grâce à l’imagerie par résonance<br />

magnétique fonctionnelle, les chercheurs ont pu<br />

établir le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre une réponse positive à ce<br />

test et l’activation de zones cérébrales typiques<br />

d’un état consci<strong>en</strong>t. L’abs<strong>en</strong>ce de réponse ne<br />

permet pas toutefois de conclure, car le pati<strong>en</strong>t<br />

peut être par exemple <strong>en</strong> train de dormir.<br />

Cet outil devrait permettre d’id<strong>en</strong>tifier au plus<br />

tôt le retour à la consci<strong>en</strong>ce de ces mala<strong>des</strong><br />

« emmurés vivants » afin d’<strong>en</strong>gager une<br />

communication adaptée avec eux.<br />

<strong>en</strong> bref...<br />

CENTRE <strong>CEA</strong> DE SACLAY LE JOURNAL<br />

11


PORTRAIT Catherine Cesarsky, Haut commissaire du <strong>CEA</strong><br />

Femme de sci<strong>en</strong>ce, femme d’action<br />

Ensemble de grands télescopes (Very Large Telescope)<br />

de l’Observatoire europé<strong>en</strong> austral, dans le désert<br />

d’Atacama, au Chili.<br />

© ESO / H.H. HEYER<br />

Son « bonjour ! » claque comme un signal.<br />

Comme un conseil aussi : aller à l’ess<strong>en</strong>tiel. Pas<br />

question de musarder. Depuis le 22 avril 2009,<br />

l’ess<strong>en</strong>tiel de Catherine Cesarsky se définit dans<br />

la mission que lui a donnée le présid<strong>en</strong>t de la<br />

République <strong>en</strong> tant que Haut Commissaire à<br />

l’Energie Atomique. Elle est la première femme à<br />

occuper ce poste. Surprise ? « Il faut croire que j’<strong>en</strong><br />

avais le profil », résume, dans un sourire, celle dont<br />

le parcours professionnel et sci<strong>en</strong>tifique souligne<br />

une formation et une compét<strong>en</strong>ce internationales.<br />

Née <strong>en</strong> France, elle grandit à Bu<strong>en</strong>os Aires<br />

(Arg<strong>en</strong>tine) où son père, anci<strong>en</strong> résistant, a<br />

accepté un poste diplomatique, avant d’ouvrir une<br />

librairie. Plus tard, la famille revi<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> France.<br />

Entre temps, Catherine Cesarsky débute une carrière<br />

d’astrophysici<strong>en</strong>ne avant de rejoindre les<br />

États-Unis pour un doctorat à Harvard (1971),<br />

puis un passage au Caltech (California Institute of<br />

Technology). Vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le <strong>CEA</strong>, le CNES et ses projets<br />

internationaux, l’Observatoire europé<strong>en</strong> austral<br />

et ses installations au Chili.<br />

Forger <strong>des</strong> objectifs<br />

Depuis août 2006, elle est aussi la première<br />

femme présid<strong>en</strong>te de l’Union astronomique internationale<br />

: « Moi qui <strong>en</strong>visageais une carrière de<br />

théorici<strong>en</strong>ne avec papier, crayon et ordinateur, je<br />

me suis retrouvée avec la responsabilité de<br />

construire quelques gros instrum<strong>en</strong>ts… j’avoue<br />

que cela m’a plu et que cela me plaît. »<br />

Deux mois après sa nomination, Catherine<br />

Cesarsky s’attache « à forger » ses objectifs :<br />

« J'apporte à ce poste une couleur internationale,<br />

mais mon rôle est de garder un œil très att<strong>en</strong>tif<br />

sur l’activité sci<strong>en</strong>tifique du <strong>CEA</strong> et son développem<strong>en</strong>t<br />

». Très soucieuse de la qualité de la<br />

recherche m<strong>en</strong>ée par l'établissem<strong>en</strong>t, Catherine<br />

Cesarsky s'attache aussi à deux pistes de réflexion :<br />

la coopération avec le monde de l’<strong>en</strong>treprise, et<br />

une approche concrète <strong>en</strong> direction du grand<br />

public qui n’a pas forcém<strong>en</strong>t une idée précise du<br />

rôle et de l’action du <strong>CEA</strong>, alors que l’écologie et<br />

les questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales liées à la consommation<br />

<strong>des</strong> énergies et au traitem<strong>en</strong>t de leurs<br />

déchets se sont installées au cœur du débat<br />

public : « Je lis, j’écoute, j’appr<strong>en</strong>ds les argum<strong>en</strong>ts<br />

<strong>des</strong> uns et <strong>des</strong> autres. »<br />

© L. GODARD / <strong>CEA</strong><br />

www-c<strong>en</strong>tre-saclay.cea.fr<br />

C<strong>en</strong>tre <strong>CEA</strong> de <strong>Saclay</strong> Le Journal / N° 44 / 3 ème trimestre 2009 / Editeur <strong>CEA</strong> (Commissariat à l’énergie atomique) C<strong>en</strong>tre de <strong>Saclay</strong> 91191 Gif-sur-Yvette Cedex<br />

Directeur Yves Caristan / Directrice de la publication Danièle Imbault / Rédacteur <strong>en</strong> chef Christophe Perrin / Rédactrice <strong>en</strong> chef adjointe Sophie Astorg<br />

Iconographie Véronique Gachet / avec la participation de Gaëlle Degrez et Émilie Gillet.<br />

Conception graphique Efil communication (www.efil.fr) / N° ISSN 1276-2776 C<strong>en</strong>tre <strong>CEA</strong> de <strong>Saclay</strong>. / Droits de reproduction, textes et illustrations réservés pour tous pays.<br />

Impression Gibert-Clarey, imprimeur labellisé Imprim’<strong>vert</strong> (charte pour la réduction de l’impact <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal, la traçabilité et le traitem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> déchets).<br />

Papier certifié PEFC / 10-31-1073 (garantie d’une gestion durable <strong>des</strong> ressources forestières).

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