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Les objets mathématiques selon Platon - Université Paris Diderot ...

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prelude to discussion », dans : A. Graeser (éd.), Mathematics and metaphysics in Aristotle,<br />

Bern-Stuttgart, Haupt, 1987, p. 235). L'expression du texte traduit (Rép. VII, 526 a 2-3),<br />

<strong>selon</strong> laquelle les unités sont dans le nombre, me semble justifier cette observation, car elle<br />

signifie que le nombre se compose d'unités et devient ainsi leur ensemble.<br />

3. <strong>Les</strong> idées des nombres<br />

Étant donné que les unités mathématiques sont plusieurs <strong>selon</strong> la République, elles ne<br />

sont pas d'idées, mais dépendent de l'unique idée de l'unité. Mais ni cette idée ni les idées des<br />

différents nombres ne sont évoquées dans la République. Pour trouver cette notion d'idée, il<br />

faut passer au Phédon, c'est-à-dire dans un contexte très différent. Dans ce dialogue, en effet,<br />

Socrate invoque le nombre deux comme un exemple parmi d'autres qui doivent illustrer les<br />

difficultés que rencontrent certains modes courants d'expliquer des phénomènes plutôt<br />

banals. Et cela dans le but, bien sûr, de montrer que l'hypothèse des idées permet d'éviter les<br />

difficultés.<br />

a) Critique des explications courantes de la naissance de deux choses<br />

Avant d'évoquer le nombre deux, Socrate raconte que, autrefois, il croyait que dix était<br />

plus que huit à cause des deux qui s'y ajoutent et que la longueur de deux coudées était plus<br />

grande que celle d'une coudée, parce qu'elle la dépassait de sa moitié (Phéd. 96 e 1-4).<br />

Mais alors, maintenant, demanda Cébès, qu'en penses-tu — Que je suis loin, par Zeus, de<br />

croire que je connaisse la cause de quelque chose dans ce domaine. Je n'accepte même pas ma<br />

propre opinion que, lorsqu'on ajoute une chose à une autre, (a) soit l'une à laquelle elle était<br />

ajoutée est devenue deux (b) soit la chose ajoutée et celle à laquelle elle était ajoutée sont<br />

devenues deux à cause de l'adjonction de l'une à l'autre. En effet, je me demande avec<br />

étonnement si, lorsque chacune des deux était à l'écart de l'autre, chacune était alors une et elles<br />

n'étaient pas deux, tandis que, lorsqu'elles se sont rapprochées, la cause pour elles de devenir<br />

deux était la rencontre survenue du fait de leur rapprochement réciproque. Je ne peux plus me<br />

persuader davantage que, si l'on coupe une chose, cela soit la cause du fait de devenir deux, la<br />

coupure. Car ce qui était tout à l'heure la cause de la duplication est l'opposé, étant donné que<br />

c'était tout à l'heure le fait de rapprocher les choses l'une de l'autre et d'adjoindre l'une à l'autre,<br />

tandis que maintenant l'une est écartée et séparée de l'autre. Je ne me persuade plus davantage<br />

que je sache ni pourquoi quelque chose devient un ni pourquoi, en un mot, quelque chose<br />

d'autre naît, périt ou existe — suivant cette façon de procéder. Je concocte cependant moi-<br />

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