Nouvelles Janvier 2005 - BNP Paribas

mêmes et cassent les lois de l’identification Je ne sais. Mais j’étais
à cet instant moi-même et quelqu’un d’autre. A la fois dans et hors la
chambre à la fenêtre. Tapi dans l’ombre de cette pièce en terre battue
et éclairé en même temps par la lumière matinale projetée par la
nature sur l’oasis et captée par l’artiste, j’errais entre les maisons, les
arbres et les gens à la découverte des lieux, je sentais quasi physiquement
les odeurs et les senteurs des alentours et entendais les
bruissements de la nature et les voix des gens autour de moi.
Je me retrouvais dans cette ville de Zagora que je ne connaissais
pas et qui évoquait pour moi quelque chose de lointain, d’irréel.
Un espace tournant le dos au béton avançant sur lui en de
larges coulées de lave grise et malodorante, s’incrustant avec tenacité
dans l’infini fait de sable blond et mobile.
La fenêtre sur lumière était toujours là qui me guidais dans
l’espace, mais aussi dans le temps, comme ces machines magiques
à remonter le temps qui font rêver. Je me revis à peine arrivé la
veille à Zagora avec la caravane civique, pénétrer dans une ruche
où de nombreuses abeilles, toutes antennes dehors, s’activaient
dans tous les sens, donnant ainsi un visage radieux à la société civile
locale. Il y avait d’abord une exposition de photographies prises
par de jeunes écoliers dans le cadre d’une campagne de l’Unicef.
On y découvrait que le regard que portent les enfants de Zagora sur
leur vécu et sur le monde ne diffère pas beaucoup de celui des
enfants de Bogota, de Kuala Lumpur, d’Aden ou de Varsovie.
… Mais fils de ton fils ou fils d’étranger
Tous les enfants sont des sorciers
Fils de l’amour ou fils d’amourette.
Tous les enfants sont des poètes
Ils sont bergers ils sont rois mages
Ils ont des nuages pour mieux voler
Ce n’est qu’après longtemps après….
Chantait Jacques Brel dans ma tête, face à toute cette poésie
photographique.
Après cette vue d’un avenir prometteur, ma fenêtre à remonter
le temps me renvoya vers un passé très lointain, à la rencontre des
aïeuls de ces enfants : nos ancêtres les Amazighs. Ils tiennent à leur
manière à vous accueillir et là vous léguer leur message et leur
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