La gourme du cheval - VetAgro Sup
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c) Les substances pyrétogènes<br />
Ces substances sont appelées de différentes façons très variées : superantigènes,<br />
exotoxines superantigéniques, exotoxines pyrétogènes, mitogènes pyrétogènes, toxines<br />
mitogènes, et sont très largement répan<strong>du</strong>es dans le genre Streptococcus. (90,2). Le terme<br />
« superantigène » vient <strong>du</strong> fait qu’il s’agit d’une famille de protéines à forte capacité<br />
immunomo<strong>du</strong>latrice. (6).<br />
Les exotoxines de S. equi, nommés SeeH et SeeI (ou SePE-H et SePE-I<br />
respectivement), sont pratiquement identiques à celles trouvées chez S. pyogenes. Les gènes<br />
codant ces deux toxines sont localisés dans un même locus, provenant <strong>du</strong> génome d’un phage<br />
intégré à celui de la bactérie (prophage*). Cependant, la proportion en G et C de cette<br />
séquence d’ADN suggèrerait que seeH et seeI ne proviendraient pas <strong>du</strong> phage mais d’une<br />
autre bactérie, comme Staphylococcus aureus par exemple. Quoi qu’il en soit, son absence<br />
chez S. zooepidemicus laisse supposer qu’elle représente un évènement important dans la<br />
formation <strong>du</strong> clone S. equi plus virulent à partir de son ancêtre supposé S. zooepidemicus. (6)<br />
See-H et See-I in<strong>du</strong>isent tous deux une forte réponse mitogène des cellules<br />
mononucléées, et seul See-I est pyrogène. (6,90)<br />
Deux autres toxines mitogènes ont été récemment mises en évidence chez S. equi :<br />
SeeL et SeeM (ou SPEL et SPEM respectivement). (2,59,90) Leur rôle est encore mal défini,<br />
mais elles pourraient accroître la réponse mitogène in<strong>du</strong>ite par See-I. (90)<br />
Le mode d’action de ces superantigènes bactériens n’est pas encore connu chez S.<br />
equi, mais on suppose qu’il est identique à celui des superantigènes similaires de S.pyogenes<br />
et Staphylococcus aureus (2) Ainsi, il est probable que ces exotoxines se lient simultanément<br />
aux molécules <strong>du</strong> CMH de classe II des cellules présentatrices d’antigènes, et à des motifs<br />
spécifiques des récepteurs des lymphocytes* T. Cette interaction con<strong>du</strong>it à la stimulation non<br />
spécifique d’un grand nombre de lymphocytes T et à une déviation de la réponse immune.<br />
S’en suit une prolifération de ces lymphocytes T et un relargage massif des cytokines* proinflammatoires<br />
IL1, IL2, TNFβ*, et IL6, probablement à l’origine de certaines manifestations<br />
caractéristiques de la phase aiguë de la <strong>gourme</strong>, dont l’hyperthermie, la neutrophilie et<br />
l’augmentation <strong>du</strong> taux de fibrinogène plasmatique. (2,6,90)<br />
d) Les facteurs de nutrition<br />
Pour sa survie et sa croissance au sein de l’indivi<strong>du</strong> hôte, toute bactérie a besoin de<br />
divers éléments nutritifs, et donc de mécanismes lui permettant de les acquérir et de les<br />
utiliser. Les principaux sont expliqués ci-après.<br />
(1) Les phosphatases acides<br />
Les phosphatases acides agissent, comme leur nom l’indique, à pH acide, en<br />
hydrolysant les phosphomonoesters. Ces enzymes ont plusieurs rôles, dont celui de participer<br />
à l’acquisition des nutriments. Des études ont montré que S. equi pro<strong>du</strong>isait deux<br />
phosphatases acides dont l’activité est optimale à un pH compris entre 5 et 6,5. (28).<br />
(2) Le fer et son mode d’acquisition<br />
Le fer est un élément nutritif essentiel pour les bactéries. Dans les conditions<br />
physiologiques, le fer libre est prédominant sous forme de fer ferrique, Fe3+, en quantité<br />
généralement insuffisante pour permettre la croissance bactérienne. L’hème lié aux<br />
hémoprotéines constitue le réservoir principal de fer chez les mammifères et la source<br />
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