La gourme du cheval - VetAgro Sup
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2. Les formes moins classiques dites « atypiques »<br />
Les formes atypiques sont des complications de la forme catarrhale classique. Elles<br />
peuvent survenir de 3 manières différentes :<br />
- soit elles lui succèdent,<br />
- soit elles débutent en même temps que celle-ci,<br />
- soit elles apparaissent spontanément ou sont précédées de quelques signes frustes de la<br />
forme classique qui passent inaperçus.<br />
Selon les foyers, les complications peuvent être observées jusque dans 20 % des cas, et<br />
jusqu’à 40 % des chevaux en souffrant meurent ou doivent être euthanasiés. (3,75)<br />
a) <strong>La</strong> forme pyogénique : la <strong>gourme</strong> « bâtarde »<br />
<strong>La</strong> forme pyogénique est également appelée <strong>gourme</strong> bâtarde ou forme métastatique.<br />
Elle représente la complication la plus sévère de la forme classique décrite précédemment, et<br />
survient dans environ 8 % des cas. (12) Le traitement est difficile et le pronostic très sombre,<br />
avec un taux de mortalité de 10%. (61)<br />
Une mauvaise con<strong>du</strong>ite de l’antibiothérapie est pourrait être à l’origine de cette forme<br />
atypique d’infection à S. equi. Elle in<strong>du</strong>irait des modifications des composants cellulaires de<br />
l’agent pathogène, ce qui diminuerait la réponse immune de l’animal. (3,61) Cependant,<br />
aucune étude n’a encore prouvé cette hypothèse qui est aujourd’hui très controversée. (3)<br />
(1) Description clinique<br />
Cette forme est caractérisée par une distribution métastatique <strong>du</strong> microorganisme qui<br />
peut parfois traverser la barrière hématogène et se disséminer dans la circulation générale, ou<br />
emprunter les voies lymphatiques. (38,78) L’agent pathogène peut alors coloniser les nœuds<br />
lymphatiques et les organes autres que ceux <strong>du</strong> pharynx et de la tête. Il entraîne la formation<br />
d’abcès disséminés dont l’organisation est variable : on observe soit de gros abcès encapsulés,<br />
soit de multiples abcès miliaires. (38,75) Ces abcès peuvent être rencontrés n’importe où dans<br />
l’organisme, en particulier dans les nœuds lymphatiques profonds et les organes<br />
parenchymateux. (61)<br />
Les abcès internes sont le plus souvent retrouvés dans les nœuds lymphatiques<br />
mésentériques. Leur rupture provoque parfois une effusion dans la cavité péritonéale<br />
entraînant une péritonite purulente. (35,57,75)<br />
<strong>La</strong> région thoracique peut être atteinte par des abcès des poumons ou des nœuds<br />
lymphatiques médiastinaux, pulmonaires et de l’entrée de la poitrine. (3,54,57,75) Ces abcès<br />
sont susceptibles de provoquer une asphyxie, une pleurite purulente ou une pneumonie<br />
suppurative nécrotique. (35)<br />
Rarement des abcès se développent dans le tissu cérébral ou la moelle épinière, et<br />
entraînent des signes nerveux. (50,54) S. equi a été identifié comme la cause la plus courante<br />
d’abcès cérébral chez le <strong>cheval</strong>. (35) Ces abcès cérébraux qui peuvent s’étendre et in<strong>du</strong>ire une<br />
méningite purulente, se manifestent cliniquement par des signes très variés comme de<br />
l’excitation, de l’hyperesthésie, une rigidité de l’encolure, un port de tête incliné, des déficits<br />
proprioceptifs, un décubitus, un nystagmus, ou une paralysie terminale. (35,61) M.G.<br />
Nadalian et N. Alidadi décrivent en 2003 le cas d’un <strong>cheval</strong> souffrant d’abcès cérébraux et<br />
rapportent une cécité, de l’excitation, une hyperesthésie évoluant vers une dépression, et une<br />
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