La gourme du cheval - VetAgro Sup
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3. Pathogénie<br />
Contrairement à d’autres bactéries pathogènes, S. equi ne nécessite pas d’affection<br />
virale primaire pour coloniser et infecter le tractus respiratoire supérieur. (61) On peut<br />
cependant noter que le stress est un facteur favorisant.<br />
Après pénétration par voie buccale ou nasale, S. equi adhère aux cellules épithéliales<br />
des muqueuses nasale et/ou buccale. (62) Lorsqu’elles ont échappé aux défenses de surface,<br />
les bactéries entrent dans les tissus épithéliaux, et ne sont ainsi plus détectables sur les<br />
muqueuses en quelques heures. (79) Elles provoquent alors une inflammation locale, résultant<br />
en une pharyngite et une rhinite. Les bactéries empruntent ensuite les voies lymphatiques<br />
jusqu’aux nœuds lymphatiques loco-régionaux, où elles peuvent être décelées seulement<br />
quelques heures après le début de l’infection. (76) Leur réplication extracellulaire dans les<br />
nœuds lymphatiques aboutit à la formation de longues chaînes de microorganismes, et des<br />
facteurs chimiotactiques générés par l’interaction <strong>du</strong> C3 avec le peptidoglycane bactérien<br />
attirent un grand nombre de neutrophiles. (49) Ce processus aboutit à une adénite et une<br />
abcédation. (76)<br />
Dans quelques rares cas, une diffusion par voie sanguine est possible, appelée<br />
bactériémie. Elle permet une dissémination de l’agent pathogène à d’autres tissus lymphoïdes<br />
de l’organisme, pouvant in<strong>du</strong>ire la formation d’abcès métastatiques, observés lors de la forme<br />
pyogénique de la maladie.<br />
4. Immunité<br />
a) Immunité acquise<br />
Pendant la phase de guérison, la plupart des chevaux développent une immunité solide<br />
contre une réinfection à S. equi qui persiste pendant 5 ans ou plus (27,77). Cette immunité ne<br />
persiste pas chez environ 30% des animaux, qui deviennent à nouveau sensibles après<br />
quelques mois (77). Cette réponse immunitaire acquise est principalement dirigée contre la<br />
protéine « pariétale » SeM de S. equi, et semble procéder d’une combinaison entre immunité<br />
locale et immunité sérique. (77)<br />
(1) Immunité locale<br />
Des IgGb et des IgA spécifiques anti-protéine SeM sont pro<strong>du</strong>ites localement par les<br />
muqueuses nasale et <strong>du</strong> nasopharynx. (22,66,77) Ces défenses immunitaires locales bloquent<br />
l’infection dès l’adhésion de la bactérie aux muqueuses, puisque des animaux résistants à qui<br />
l’on inocule des S. equi en grand nombre ne pro<strong>du</strong>isent pas de réponse anamnestique, ce qui<br />
suppose que la clairance a lieu avant l’entrée au sein des muqueuses. (77)<br />
Les IgGb apparaissent en 1 à 2 semaines (8) et sont prédominantes pendant la phase<br />
aiguë, mais elles décroissent rapidement en 8 à 10 semaines. (66) Les IgA sont sécrétées plus<br />
tardivement et deviennent maximales dans les sécrétions des muqueuses environ 2 semaines<br />
après les IgGb, mais elles persistent plus longtemps (24 semaines au moins) et prédominent<br />
pendant la phase de convalescence (66).<br />
Ces anticorps locaux sont généralement pro<strong>du</strong>its avant les anticorps sériques, et il a été<br />
observé que des chevaux ayant guérit de la <strong>gourme</strong> étaient résistants à une nouvelle infection<br />
expérimentale des semaines avant que des anticorps sériques soient détectés. (22,76)<br />
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