Hypertravail, quand tu nous tiens... - CSST

Faire école en santé et
Le 2 e Séminaire international
sur l’enseignement en
santé-sécurité au travail
s’est déroulé à Québec
du 6 au 9 octobre 2003.
On y a beaucoup appris.
Par Marc Tison
Il y avait dans cette scène quelque chose de touchant
et de paradoxal à la fois : une salle bondée de femmes et
d’hommes affichant tous les signes d’une longue expérience,
et qui s’intéressaient avec passion aux jeunes et à leur formation
en santé et en sécurité du travail (sst).
Nous sommes à Québec, tôt en ce matin du 8 octobre 2003.
Environ deux cents délégués de 13 pays sont réunis : spécialistes,
coordonnateurs, enseignants, gestionnaires… en provenance
de Suisse, d’Allemagne, de Finlande, des États-Unis,
de France, d’Australie, d’Autriche, de Grande-Bretagne, du
Portugal, de la Belgique, du Brésil et du Québec, bien sûr. Le
séminaire avait été ouvert la veille par le Français Jean-
Luc Marié, président sortant du Comité pour l’éducation et
la formation à la prévention de l’AISS 1 , Pierre Reid, ministre
de l’Éducation, et Pierre Descoteaux, adjoint parlementaire
au ministre du Travail du Québec, Michel Després.
Photos : Roch Théroux
Jean-Luc Marié, président sortant du Comité pour
l’éducation et la formation à la prévention de l’AISS
et directeur de l’Institut national de recherche et de
sécurité de France.
Le plat de résistance du programme de la matinée :
quatre expériences d’intégration de la santé et de la sécurité
dans la formation professionnelle et technique. Quatre
1. Association internationale de sécurité sociale.
Pierre Reid, ministre de l’Éducation et Pierre
Descoteaux, adjoint parlementaire au ministre
du Travail du Québec.
exemples de collaboration réussie entre les organismes
chargés de la formation et ceux responsables de la prévention.
Prêt pour une tournée européenne
Finlande, vive le sport !
Petit pays nordique de cinq millions d’habitants, férus de plein
air et de sport. Comme dans de nombreux pays industrialisés,
la Finlande ne parvient pas à intéresser les jeunes aux
programmes de formation professionnelle et technique. Un
des moyens d’y arriver a consisté à organiser des compétitions
techniques sur le modèle du concours de formation
professionnelle WorldSkills (le Mondial des métiers a été
présenté à Montréal en 1999). Des jeunes de 15 ans s’initient
ainsi à différents métiers et finissent par en choisir un. Par
la même occasion, ils prennent contact avec les principes
de prévention et de sst. « En Finlande, les jeunes aiment la
compétition sportive et c’est une façon très positive de faire
progresser la situation », informe Timo Leino, coordinateur
du programme finlandais Jeunesse au travail.
Cette compétition annuelle remporte un franc succès. Après
trois ans, la participation a triplé, et 75 % des centres de formation
professionnelle collaborent à l’événement. L’organisation
de la compétition est soutenue par un réseau étroitement tissé
entre les jeunes, les organismes de formation et les entreprises.
Près de 1 600 spécialistes en entreprise ont été spécialement formés
en fonction de ces compétitions nationales ou internationales.
Et on prévoit en entraîner encore 2 000 autres. En
Finlande, 94 % des entreprises emploient moins de 10 travailleurs
— alors que les comités de sst ne sont obligatoires
qu’à partir de 20 travailleurs. L’arrivée dans l’entreprise de
jeunes techniciens bien au fait de l’importance de la prévention
constitue, par conséquent, une incitation à améliorer la
santé et la sécurité. « Les jeunes peuvent être des agents de
changement », estime M. Leino. Grâce à ces compétitions et
au guide de préparation, les écoles professionnelles ont intégré
davantage la santé et la sécurité dans leur enseignement.
Le programme continuera à se déployer jusqu’en 2005, alors
qu’Helsinki accueillera la compétition WorldSkills.
34 Prévention au travail Automne 2004