Revue Terra Nullius - Numéro pilote

Édito Au début on était seul. Bientôt nous fûmes quatre, puis cinq. La revue était en gestation. Que faire dans un monde des lettres non moins économique que le monde tout court Par où commencer Par quel investissement ... Nous avons fouillé nos poches : elles étaient bourrées d’oursins. Et puis nous étions pauvres, c’est vrai. Il n’a jamais été facile de vivre par la plume, aujourd’hui que tout va très vite et qu’on aime les images plus que jamais, la situation n’est pas meilleure. On les voit se débattre les auteurs, réclamer des garanties sociales comme les syndicats traditionnels font du bruit pour qu’on laisse leur travail aux ouvriers, aux employés. Voilà pour quoi l’on s’agite désormais : pour être intégré et utilisé. Aussi, nous avons pensé qu’il était plus digne de rester à la marge – mais surtout pas dans l’underground. Nous croyons simplement qu’il faut écrire pour tenter de changer le monde ; voilà qui ne se fait pas en empruntant les voies officielles, ni en rampant dans les égouts. C’est une révolution, ni plus ni moins qu’un échec annoncé. Ces feuilles partiront dans le vent, la revue mourra comme elle est née, dans l’anonymat. À une époque où un chat peut prétendre au statut de célébrité, c’est presque un acte politique. Il suffit de peu, c’est là notre chance ! Nous, Ève Guerra, Pascal Adam, Paul Jullien, Arthur-Louis Cingualte et Aléric de Gans, nous sommes unis pour écrire, pour pulvériser et pour rire. Nous avons décidé d’empiler cinq textes librement rédigés pour former une butée, une enclume sur laquelle cogner au marteau afin de forger ce qui sera la <strong>Revue</strong> <strong>Terra</strong> <strong>Nullius</strong>. Appuyez-vous sur nous, frappez à vous en congestionner les avant-bras, à vous en faire exploser les tympans. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, mais, attention, il s’agit d’apporter un monde avec soi. Demain, tout sera oublié. L’équipe de la <strong>Revue</strong> <strong>Terra</strong> <strong>Nullius</strong> 5