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VALEURS AUTHENTIQUES<br />
UN HÉRITAGE DE POUPÉES<br />
– La tradition de confection des poupées <strong>Steiff</strong> remonte à plus d’un siècle<br />
Bien que <strong>Steiff</strong> soit d’abord réputé pour ses magnifiques ours Teddy et ses animaux si proches du réel, l’entreprise sauvegarde un<br />
impressionnant héritage, bien que moins notoire, de confection d’adorables et irrésistibles poupées à jouer qui se révèlent également<br />
de magnifiques objets de collection et d'exposition. Outre son aspect proche du réel, jeune ou désinvolte, à la sortie de la fabrique<br />
allemande de Giengen, chaque poupée <strong>Steiff</strong> arbore une tenue faite sur mesure agrémentée de détails soignés. Cette tradition<br />
remonte à plus d’un siècle. Nous vous proposons ici d’explorer l’univers des poupées <strong>Steiff</strong> et de leurs magnifiques garde-robes<br />
depuis la fin des années 1880 jusqu’à nos jours.<br />
Au début des années 1890, après les premières expérimentations de <strong>Steiff</strong> avec les poupées et la conception des modèles initiaux,<br />
l’entreprise a introduit sa première collection de jouets sur le marché en 1894. Les premières poupées avaient des têtes dures en<br />
porcelaine tandis que leurs corps et vêtements se composaient de feutre doux. Ces têtes munies des mentions « incassable » et<br />
« lavable » n’étaient vraisemblablement pas fabriquées directement par <strong>Steiff</strong> qui s’approvisionnait sans doute auprès d’autres<br />
fabricants allemands de poupées. Les modèles se composaient de couples vêtus en habits régionaux d’inspiration ethnique, un duo de<br />
marins, une dame, un enfant, un jeune, un clown entre autres. Tous avaient la même taille : 26 cm. Ces premières poupées ont figuré<br />
dans le catalogue jusqu’en 1902.<br />
Richard <strong>Steiff</strong> s’initia en 1903 aux « poupées de caricature » en feutre. Elles se distinguaient considérablement des poupées<br />
originelles de l’entreprise avec leurs têtes en porcelaine. La plupart étaient intégralement confectionnées en feutre et articulées en cinq<br />
points. Leur visage était parcouru par une couture centrale et arborait des yeux boutons noirs. Elles présentaient des traits exagérés<br />
et comiques — notamment des corps démesurément maigres ou ronds, des pieds immenses ou des visages de dessin animé. Tous les<br />
modèles, tels les sportifs,, facteurs, pompiers, policiers et militaires, étaient conçus dans un « style caricatural ». Malgré les formes<br />
« désinvoltes » de leur corps, toutes les poupées portaient des vêtements faits à la main dans des tissus des plus raffinés agrémentés<br />
de boutons, détails fantaisie et rubans. Ces « poupées caricaturales » ont été présentées pour la première fois à l’occasion de la Foire<br />
de printemps de Leipzig en 1903. Les poupées sans doute les plus ravissantes et populaires de <strong>Steiff</strong> sont les poupées à jouer en<br />
feutre, très ressemblantes aux enfants. Elles sont apparues pour la première fois vers 1909. Différentes des « poupées caricaturales »<br />
antérieures, leurs proportions étaient plus réalistes, avec leurs joues roses et traits angéliques. La fabrication comprenait des petites<br />
filles et petits garçons dont la taille oscillait entre 22 et 75 cm. Selon leur année de fabrication, elles portaient des perruques en<br />
mohair ainsi que des yeux noirs ou des yeux en verre très proches du réel. De la tête aux pieds, elles étaient vêtues d’une garde-robe<br />
confectionnée entièrement à la main composée de tenues scolaires ou sportives et des plus beaux atours du dimanche ; de<br />
nombreux modèles de poupée fille arboraient de surcroît des chapeaux assortis. De 1922 à 1927, <strong>Steiff</strong> produisit une série<br />
de couples de poupées en feutre composés d’un garçon et d’une fille ; les jumeaux portaient des tenues coordonnées en tissu<br />
de coton écru ou autres.<br />
<strong>Steiff</strong> fabriqua des poupées en feutre jusque vers la fin des années 1920 avec une couture centrale sur le visage. Outre les poupées<br />
enfants ou étudiants, la gamme comprenait des poupées vêtues d’authentiques costumes d’autres pays, notamment de Hollande,<br />
Norvège et Belgique, sans oublier les Esquimaux et explorateurs polaires, des figurines de contes et autres histoires, tels des nains,<br />
le Chaperon rouge, Max et Moritz ou Pierre l’ébouriffé ou encore les poupées adultes « Madame et Monsieur ». Ces poupées ont<br />
vraisemblablement été fabriquées à des fins d’exposition ou de collection et non pas pour jouer, car les surprenantes fantaisies et la<br />
grande précision des détails les rendaient sans nul doute très onéreuses. Au cours des années 1920, en complément de la fabrication<br />
des poupées en feutre, <strong>Steiff</strong> expérimenta un nouveau style de poupées, conçues en 1921 par le conseiller artistique de <strong>Steiff</strong>, Albert<br />
Schlopsnies. Ces poupées, disponibles sous forme d’un ensemble assorti garçon-fille, mesuraient 40 cm et leur aspect évoquait celui<br />
d’un enfant de trois ans. Leurs corps étaient en feutre, les jambes et têtes articulées, mais les bras ballants. Leurs mains et pieds<br />
reproduisant doigts et orteils avaient un aspect très proche du réel. Néanmoins, ce qui les rendait si singulières était leur tête. <strong>Steiff</strong><br />
acheta tout simplement des têtes de poupée en celluloïd non peintes auprès de la société allemande Schildkröt qui portaient le logo<br />
de la tortue. Les artistes de <strong>Steiff</strong> découpaient un trou dans la partie arrière de la tête pour peindre le visage et les cheveux de<br />
l’intérieur. Ce procédé, appelé « technique abricot » conférait aux têtes un éclat chaud, doux, et enfantin qui ne s’estompait pas avec<br />
le temps. Une fois la peinture terminée, la tête était garnie de copeaux et le trou réparé avant l’assemblage de la poupée. Outre les<br />
poupées standard de la gamme, des couples de poupées afro-américaines et de clowns furent fabriqués dans le style Schlopsnies et<br />
peints selon la « technique abricot ».<br />
Comme toutes les poupées <strong>Steiff</strong>, les poupées Schlopsnies étaient impeccablement vêtues. Selon les archives de l’entreprise, toutes<br />
les tenues assorties ont été conçues par des « designers artistiques chevronnés » puis confectionnées en de somptueux tissus et<br />
matières haut de gamme. Un texte publicitaire de l'époque sur ces poupées <strong>Steiff</strong> affirme :<br />
« Les filles satisfont ainsi leur désir d’habiller et de déshabiller les poupées, elles reconnaissent en effet leurs habits dans ceux de leur<br />
poupée, et ce, jusque dans les moindres détails. »<br />
Chaque poupée sortait de la fabrique de Giengen munie d’un bracelet spécial de <strong>Steiff</strong> ainsi que d’une étiquette rouge et bleue en