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Actus/enseignement catholique
UNE INTERCULTURALITÉ NÉCESSAIRE À L’EXIGENCE D’UNIVERSALITÉ
Les 1 500 universités catholiques
réparties sur tous les
continents donnent à l’Église
catholique une mission d’éducation
qui exige le respect de la diversité
culturelle des étudiants. Comment
permettre, par exemple, aux universités
catholiques de France
d’accueillir de très nombreux étudiants
venus d’ailleurs Sans pour
autant risquer une incohérence
des savoirs, il convient d’adapter
les propositions pédagogiques,
d’accepter les richesses des regards
culturels, de leur proposer une
même formation alors même qu’ils
n’ont pas tous le même sens de la vérité,
de la relation à l’autre, de l’échec… ni les
mêmes catégories de pensée. Telle était
la problématique à l’origine du colloque
des 9 et 10 février 2012, proposé à l’Unesco
par la mission permanente du Saint-Siège
auprès de l’Unesco et par l’Udesca-Fiuc 1
France qui regroupe les cinq universités
catholiques françaises. Thème de ces deux
journées : « Pour une éducation interculturelle,
l’apport des universités catholiques
».
Irina Bokova, directrice générale de
l’Unesco, M gr Francesco Follo, ambassadeur
du Vatican à l’Unesco, M gr Barthélemy
Adoukonou, secrétaire du Conseil pontifical
pour la culture, M gr Pierre Debergé, recteur
de l’Institut catholique de Toulouse et président
de l’Udesca, comme les nombreux
intervenants venus d’Inde, d’Algérie, du
Royaume-Uni, du Brésil, du Canada…
ont exprimé un même message : il est
essentiel de laisser une grande place à
l’altérité pour permettre à un étudiant de
se construire, de découvrir son identité
et donner du sens à la vie à partir d’un
vivre-ensemble qui passe par l’accueil
des différences.
Dépassant la multiculturalité, ou juxtaposition
des cultures désormais vécue dans
tous les pays, ils ont plaidé en faveur d’une
interculturalité source d’un enrichissement
mutuel et d’un croisement de regards qui
ouvre à l’universalité. Comme le précisait
Joseph Yacoub, de l’université catholique
de Lyon : « Toutes les cultures participent
au patrimoine commun de l’humanité…
Chaque langue porte en ses entrailles
Le monde étudiant, pays de mission !
Dans la continuité des JMJ, 2 500 étudiants
venus de toute la France se sont retrouvés
à Rennes les 3 et 4 février pour participer
à l’événement « Ecclésia Campus », et ce malgré
des conditions climatiques difficiles. Conférences,
messes, veillées, temps de prière et ateliers
ont été autant de rendez-vous pour porter
un regard sur le monde des étudiants. Pour
permettre la réalisation des ateliers, l’Isfec de
Rennes avait mis à disposition ses locaux et
certains de ses étudiants en master ont été
partie prenante dans leur organisation, notamment
pour ceux dont le thème portait sur
« la pédagogie de la foi » et sur « l’éducation :
un terrain d’engagement ».
Catherine Dalichoux, du Sgec, et Marie-Agnès
Renault, de l’Isfec de Rennes, qui animaient le stand de l’enseignement
catholique, ont pu informer les étudiants sur le
métier d’enseignant et sur le Service civique. Les dialogues
De g. à d. : M gr Francesco Follo, Mme Irina Bokova et M gr Pierre Debergé.
d’autres langues. »Chaque culture
est vivante et ne donne pas la certitude
de l’identité, relevait en
substance Joseph Maïla, directeur
de la prospective au ministère
français des Affaires étrangères.
Il faut donc, ajoutait-il, s’approprier
son histoire pour éviter les replis
identitaires et pour établir les relations
nécessaires à la réussite
de l’intégration de la diversité des
cultures.
L’œuvre d’art offre d’ores et déjà
une médiation interculturelle
exceptionnelle. « Toujours particulière,
elle est également universelle.
L’universel n’est pas dans la
généralité mais dans une vérité du singulier
» reconnue par tous, soulignait le
père François Bousquet, recteur de Saint-
Louis-des-Français à Rome.
Agissant au cœur du monde, les universités
catholiques doivent être attentives aux
mixités, mettre en dialogue les cultures
et les religions, faire émerger des langages
communs, des questionnements et des
doutes. Pour M gr Guy Réal Thivierge,
secrétaire général de la Fiuc, leur vocation
témoigne d’une catholicité qui n’est pas
finalité mais ouverture sur un chemin
d’humanité, car « éduquer c’est rencontrer,
partager et reconnaître ». GDR
© G. du Retail
1. Union des établissements d’enseignement supérieur catholique-Fédération
internationale des universités catholiques.
ont permis d’apprécier les différentes formes
de l’engagement des jeunes, avec l’association
« À bras ouverts », par exemple, qui permet
aux parents d’enfants handicapés de « souffler
un week-end » pendant que de jeunes bénévoles
s’occupent de leurs enfants. Parmi les autres
visiteurs du stand : un jeune enseignant
parti au Liban avec la DCC, un étudiant d’école
d’ingénieurs parti en Asie par l’intermédiaire
des Missions étrangères…
En revanche, avance Catherine Dalichoux,
« nous avons été étonnées du peu de visibilité
de l’enseignement catholique du côté des
jeunes et de leur difficulté à se représenter les
études pour devenir enseignant en raison,
principalement, de la présentation que l’on
fait des masters dans les universités publiques ». Reste, à
présent, à mesurer les conséquences de cette rencontre
nationale… GDR
16 Enseignement catholique actualités N° 347, février-mars 2012